You are on page 1of 6

BTS Enseignements généraux

Première année

CULTURE GÉNÉRALE ET EXPRESSION


Évaluation 2

Laure Belhassen

Objectifs

Repérer et reformuler des idées essentielles de documents variés


Formuler une problématique
Confronter des idées provenant de différents documents dans un paragraphe structuré

Ĝ Barème sur 20 points


  Première partie : Analyse et reformulation des idées essentielles d’un texte : 8 points
  Deuxième partie : Reformulation, problématisation et confrontation d’idées : 12 points

Durée conseillée pour l’étude et la réalisation du devoir

Ce devoir est prévu pour une durée de 1h30 (soit la moitié de la durée de l’épreuve finale de
2e année)

Les cours du Cned sont strictement réservés à l’usage privé de leurs destinataires et ne sont pas destinés à une utilisation collective.
Les personnes qui s’en serviraient pour d’autres usages, qui en feraient une reproduction intégrale ou partielle, une traduction sans
le consentement du Cned, s’exposeraient à des poursuites judiciaires et aux sanctions pénales prévues par le Code de la propriété intellectuelle.
Les reproductions par reprographie de livres et de périodiques protégés contenues dans cet ouvrage sont effectuées par le Cned avec l’autorisation
du Centre français d’exploitation du droit de copie (20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris).
Cned, BP 60200, 86980 Futuroscope Chasseneuil Cedex, France
Le Cned remercie les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce document. Qu’elles trouvent ici l’expression de toute sa reconnaissance.

© Cned 2023 3-0186-DV-WT-02-23


Sujet

PREMIÈRE PARTIE Analyse et reformulation des idées essentielles d’un texte


(8 pts)

Question 1
Lisez le texte suivant puis proposez une phrase qui reformule objectivement les propos de l’auteur.

Je comprends alors la passion, la folie, la duperie des récits de voyage. Ils apportent l’illusion de ce qui n’existe plus et qui
devrait être encore, pour que nous échappions à l’accablante évidence que vingt mille ans d’histoire sont joués. Il n’y a plus rien à
faire : la civilisation n’est plus cette fleur fragile qu’on préservait, qu’on développait à grand-peine dans quelques coins abrités d’un
terroir riche en espèces rustiques, menaçantes sans doute par leur vivacité, mais qui permettaient aussi de varier et de revigorer
les semis. L’humanité s’installe dans la monoculture ; elle s’apprête à produire la civilisation en masse, comme la betterave. Son
ordinaire ne comportera plus que ce plat.

C. Lévi-Strauss, Tristes tropiques, Livre I, ch. 4, 1955. Édition Plon

Question 2
Lisez l’extrait suivant puis proposez une phrase qui reformule objectivement les propos de l’auteur.

Par un singulier paradoxe, au lieu de m’ouvrir un nouvel univers, ma vie aventureuse me restituait plutôt l’ancien, tandis que celui
auquel j’avais prétendu se dissolvait entre mes doigts. Autant les hommes et les paysages à la conquête desquels j’étais parti
perdaient, à les posséder, la signification que j’en espérais, autant à ces images décevantes bien que présentes s’en substituaient
d’autres, mises en réserve par mon passé et auxquelles je n’avais attaché aucun prix quand elles tenaient encore à la réalité qui
m’entourait. En route dans des contrées que peu de regards avaient contemplées, partageant l’existence de peuples dont la misère
était le prix - par eux d’abord payé - pour que je puisse remonter le cours de millénaires, je n’apercevais plus ni les uns ni les autres,
mais des visions fugitives de la campagne française que je m’étais déniée, ou des fragments de musique et de poésie qui étaient
l’expression la plus conventionnelle d’une civilisation contre laquelle il fallait bien que je me persuade avoir opté, au risque de
démentir le sens que j’avais donné à ma vie. Pendant des semaines, sur ce plateau du Mato Grosso occidental, j’avais été obsédé,
non point par ce qui m’environnait et que je ne reverrais jamais, mais par une mélodie rebattue que mon souvenir appauvrissait
encore : celle de l’étude numéro 3, opus 10, de Chopin, en quoi il me semblait, par une dérision à l’amertume de laquelle j’étais
aussi sensible, que tout ce que j’avais laissé derrière moi se résumait.

Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques, Neuvième partie. Le retour, XXXVII. L’apothéose d’auguste. Édition Plon

Cned / Évaluation 2 / Culture générale et expression / BTS Enseignements généraux 2 /6


Question 3
Après lecture de cet extrait d’article :

La musique, bien souvent légère, permet aussi d’évacuer un peu les tensions entre les troufions1 et une hiérarchie de plus en
plus dépassée au fil des années de guerre. Les orchestres de chaque régiment, outre leurs missions purement militaires (appels
divers, enterrements…), sont sans cesse mobilisés pour combler le silence angoissant. Ils donnent deux, trois, quatre concerts par
jour, jouent pour les blessés, la population civile ou les officiers. Bretons, Parisiens, Auvergnats, musiciens formés, autodidactes,
ouvriers et agriculteurs, les soldats sont tous mélangés. « On a retrouvé beaucoup de programmes de concert où l’on voit ce
mélange social, précise l’historienne Florence Gétreau. Dans une soirée typique, on va ainsi trouver une chanson grivoise, une
ouverture d’opéra, des œuvres du music-hall et une musique militaire. ». C’est ce melting-pot qui est l’expression d’une modernité
nouvelle que crée la guerre, même si la cohabitation ne se fait pas sans heurts. Le violoniste Lucien Durosoir, bien connu à l’époque,
se désole ainsi dans une lettre de novembre 1915 : « La musique que nous faisons est ignoble, les gens jouent faux comme des
cochons. »

1. Un troufion est dans le langage familier un simple soldat.

Sophian Fanen, Les tranchées, berceau musical, 6 juin 2014, article en ligne sur le site de Libération

1. Quels sont les mots-clés correspondants dans la liste ci-dessous ?


Évacuer les tensions – Bretons – chanson grivoise – enterrements – melting pot – soirée typique.

2. À quelle guerre le journaliste fait-il référence ?

3. Reformulez cet extrait en une cinquantaine de mots, en mettant en évidence les fonctions de la musique.

DEUXIÈME PARTIE Reformulation, problématisation et confrontation d’idées


(12 pts)

Question 4
Après lecture de ce texte, vous répondrez aux questions suivantes :

« Le son appartient tout d'abord à ces armes qui relèvent d'une conception comportementaliste du maintien de l'ordre : il
a l'avantage de modifier le comportement sans tuer. […] L'individu devient obéissant sans même s'en rendre compte. Le son,
également, hygiénise et nettoie. Il nettoie les grottes dans lesquelles se cachent les ennemis irakiens pour que ces derniers soient
mieux tués par les avions américains. Il débarrasse l'espace public de ces éléments indésirables, et hygiénise par exemple les
quais de gare, souvent baignés dans une musique insipide que l'on suppose fort désagréable aux « jeunes » dont on veut éviter le
squat. Additionné de lumière rose faisant ressortir l'acné juvénile, on dote cette musique d'une grande efficacité pour faire fuir
les adolescents. Notons que, diffusée dans les centres commerciaux, cette musique peut faire fuir certaines personnes jugées
indésirables tout en rendant plus dociles – et aptes à consommer – d'autres personnes issues d'autres catégories sociales. […] »

Juliette Volcler, « Musique et politique - Manières de voir », Le Monde diplomatique n°171. Bimestriel. Juin-Juillet 2020

1. Quelle est la nature de ce document : informatif, d’opinion ou littéraire ?

2. Quelle est la problématique de ce texte ?

3. Q
 uelles sont les formules traduisant l’ironie de l’auteure ? Reformulez l’idée principale de ce texte en
expliquant le choix de cette figure de style.

Cned / Évaluation 2 / Culture générale et expression / BTS Enseignements généraux 3 /6


Question 5
Lisez ces deux documents puis, dans un paragraphe structuré d’une dizaine de lignes, vous répondrez aux
questions suivantes en reformulant et en confrontant les idées principales des auteurs. Pour cela, vous
mobiliserez des verbes destinés à la reformulation et à la confrontation (vus dans l’activité 2).

1. Quelle est la problématique commune à ces deux textes ?

2. Selon les auteurs, sur quoi est fondée l’opposition entre musique classique et musique populaire ?

Document 1

En général, nous sommes conditionnés à penser que la musique classique — et quelques formes de jazz peut-être — possède
une sorte de vertu morale, tandis que le hip-hop, la musique de club et le heavy metal, bien sûr, sont dépourvus de toute essence
positive. […]
Le critique littéraire britannique John Carey, qui écrit pour le Sunday Times, est l’auteur d’un merveilleux ouvrage, What Good Are the
Arts ? dans lequel il donne des exemples du traitement privilégié dont bénéficient l’art et la musique officiels. Carey cite notamment
le philosophe Emmanuel Kant : « Je dis donc : le beau est le symbole du bien moral […]. L’esprit est conscient d’être en quelque
sorte ennobli et d’être élevé au-dessus de la simple aptitude à éprouver un plaisir par les impressions des sens […]. » D’après Kant,
la raison pour laquelle nous trouvons une œuvre d’art belle est que nous pouvons sentir (mais comment le sentons-nous, je me le
demande) qu’elle renferme une essence bienfaisante et morale qui élève notre esprit, et que nous aimons ça. Selon ce point de vue,
le plaisir et l’élévation morale sont liés.
Le plaisir seul, sans cette belle intrication, n’est pas une bonne chose, mais enrobé d’élévation morale, le plaisir est… excusable.
Ces propos peuvent paraître quelque peu mystiques et un peu idiots, en particulier si l’on considère que les normes de beauté
pourraient bien être toutes relatives. Au sein du monde protestant dans lequel vivait Kant, la sensualité, quelle que soit sa forme,
conduisait inévitablement à des mœurs légères et à la damnation éternelle. Pour être acceptable, le plaisir avait donc besoin d’une
touche de moralité.

David Byrne, Qu’est-ce que la musique ? Editions de la Philharmonie, 2019.

Document 2

L’expression « musique populaire » implique un contenu social qui est rarement abordé. Pour la plupart, elle évoque l’image
d’une forme de divertissement musical non « sérieux », c’est-à-dire primaire dans sa construction et dans la nature des sentiments
exprimés. La musique populaire est le divertissement des masses. Cela pouvant être associé au reflet d’émotions intenses et
profondes, ce qui ne transparaît pas dans la musique plus élaborée ou plus « intellectuelle ». Par ailleurs, la musique populaire
peut aussi être considérée comme le « produit » d’une industrie qui impose ses choix et ses goûts à des consommateurs de plus
en plus vulnérables aux techniques sophistiquées de marketing. Si cela représente la demande de certains groupes sociaux ou le
choix délibéré des entreprises capitalistes, la musique est dite « populaire » parce qu’elle n’est ni consommée, ni reconnue par les
« élites ».

Larry Portis, « Musique populaire dans le monde capitaliste : vers une sociologie de l’authenticité », L’Homme et la société, n°126, 1997. Édition L'Harmatan

Cned / Évaluation 2 / Culture générale et expression / BTS Enseignements généraux 4 /6


Question 6
Étudiez ces trois documents puis, dans un paragraphe structuré d’une dizaine de lignes, vous reformulerez
le point de vue des auteurs sur la notion de progrès, en confrontant leurs idées. Comme dans l’exercice
précédent, mobilisez des verbes destinés à la reformulation et à la confrontation. N’oubliez pas d’analyser
l’image et soyez attentifs aux dates.

Document 1

Dans cet essai paru en 1981, le philosophe et sociologue Edgar Morin dresse un bilan sans concession des « avancées » technologiques
réalisées au vingtième siècle.
Désormais, il est clair que le développement technique n’est pas uniquement ou totalement progressif ; il comporte et produit des
régressions spécifiques : la pensée technocratique ne conçoit ce qui est vivant, anthropologique et social, que selon la logique
simplifiante des machines artificielles ; la compétence technocratique est celle de l’expert, dont l’aveuglement général enveloppe la
lucidité spécialisée ; l’action technocrate ne peut être, socialement et politiquement, que mutilée et mutilante.
De plus, il apparaît de plus en plus évident, non seulement que la technique, comme la langue d’Ésope1, peut servir au meilleur
comme au pire, ce qui est un pauvre truisme2 mais que, en étant contrôlée, administrée, dirigée, ordonnée par les pouvoirs d’États et
d’Empires, elle se met principalement au service de l’asservissement et de la mort. D’ores et déjà, elle permet l’anéantissement de
l’humanité, alors que ses promesses bienfaisantes et émancipatrices se diluent ou s’estompent aux horizons (…)

1. Ésope : Écrivain grec du VIe siècle avant J.-C.


2. Truisme : banalité, évidence, lapalissade

Edgar Morin, Pour sortir du vingtième siècle, éd. Nathan, 1981

Document 2

Paru à la fin du XXe siècle, cet essai du généticien Albert Jacquard remet en question la course à la technologie et interroge la responsabilité
des scientifiques.
Grâce à la technologie que nous avons mise au point, nous modifions presque à notre gré, et modifierons plus facilement
encore dans un avenir proche, les conditions naturelles dans lesquelles nous vivons. Depuis peu nous avons pris conscience des
conséquences à long terme de cette action ; nous avons constaté qu’en dehors même du cataclysme nucléaire que nous pouvons
déclencher, nous épuisons les ressources disponibles, lentement accumulées au cours des périodes géologiques, et perturbons des
équilibres millénaires.
Notre planète n’est pas si grande, et nous sommes condamnés à y rester. […] Les déchets que nous produisons s’accumulent
et les océans eux-mêmes sont transformés en poubelle, une poubelle qu’aucun éboueur ne viendra jamais vider. Notre recherche
immédiate de confort et de plaisir menace à long terme notre survie ; elle menace, dans le même mouvement, toutes les espèces
qui cohabitent avec nous sur la Terre.

Albert Jacquard, Au péril de la science ? éd. du Seuil, 1982

Cned / Évaluation 2 / Culture générale et expression / BTS Enseignements généraux 5 /6


Document 3

Plage de Sharm el Naga, Égypte, envahie par le plastique. Décembre 2010. © Vberger
Source pour l’image : https://www.greenpeace.fr/pollution-plastique-changeons-de-modele-economique/

Cned / Évaluation 2 / Culture générale et expression / BTS Enseignements généraux 6 /6

You might also like