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Le droit commercial

Professeur: Mounir ARBAOUI.


Semestre : 4.
Filière : SEG.
Sommaire:

Introduction:
Partie I: Le commerçant.
Chapitre 1: Le statut du commerçant.
Chapitre 2: Les obligations du commerçant.
Partie II: Le fonds de commerce.
Chapitre 1: Le statut juridique du fonds de commerce.
Chapitre 2: Les opérations relatives au de commerce.
Partie III: Les sociétés commerciales.
Chapitre 1: Le contrat de société.
Chapitre 2: La société personne morale.
Chapitre 3: La classification des personnes morales.
Introduction

⮚ Définition.
⮚ Aperçu historique.
⮚ Evolution du droit commercial au Maroc.
⮚ Domaine du droit commercial.
⮚ Particularités du droit commercial.
⮚ Les sources du droit commercial.
Définition.

Le droit commercial peut être défini comme étant la branche de droit privé
relative aux opérations juridiques accomplies par les commerçants, soit entre
eux, soit avec leurs clients. En d’autres termes, c’est l’ensemble des règles
juridiques applicables aux transactions commerciales.

            
              Le droit commercial  est le droit qui s’applique spécialement à certaines
personnes : Les commerçants (personnes physiques) et les sociétés (personnes
morales). Et à certaines opérations juridiques (régime des actes de commerce, les
effets de commerce et le fonds de commerce…).
Aperçu historique.

Nul doute que le commerce est une activité qui a marqué l’histoire de
l’humanité, en ce sens que les échanges commerciaux ont jalonné les
relations entre les peuples.

L’activité commerciale a fait l’objet d’un ensemble de règles


applicables plus particulièrement dans le transport maritime.

Les auteurs estiment que l’évolution du commerce a été marqué par des
événements relatifs à trois grandes périodes:
- L’antiquité.
- Le moyen âge.
- Les temps modernes.
L’ antiquité

Egyptiens, Babyloniens, Phéniciens et Grecs sont les principales


civilisations qui ont contribué à l’élaboration et l’évolution du droit
commercial.
Le moyen âge
Cette période s’est caractérisée par la rédaction des statuts qui
devenaient de véritables codes de commerce. Les cités italiennes ont
constitué les principaux centres commerciaux. Il convient de signaler
que l’apport des Arabes et des Musulmans a été important pendant
cette période.
Les temps modernes
La découverte de l’Amérique et la décadence du commerce en
Méditerranée ont eu une grande influence sur l’activité et les règles du
droit commercial.
Evolution du droit commercial au Maroc.

Avant le protectorat, la Charia a constitué la source principale pour


régler les problèmes relatifs aux relations commerciales. Le droit
musulman à ce temps-là ne faisait pas la distinction entre le droit civil
et le droit commercial.

Le premier code de commerce date de 12 août 1913. Le Maroc a dû


attendre 83 ans pour adopter un nouveau code de commerce exigé par
les impératifs de l’évolution économique et les mutations de la société.
Il s’agit bel et bien du code de commerce de 1 août 1996 ( la loi 15-
95).
Domaine du droit commercial.

La définition juridique de la commercialité a fait l’objet de controverses:


en effet, deux conceptions ont été proposées, une conception subjective et
une conception objective.
Dans le premier système (la conception subjective), les actes de
commerce sont les actes des commerçants . Alors que la deuxième
conception ( conception objective) , elle se détache de la profession
commerciale pour prendre en compte seulement les actes de commerce.
Selon cette théorie le droit commercial n’est plus le droit du commerçant
mais le droit des actes de commerce.

Le droit marocain consacre les deux conceptions. Le droit commercial est


à la fois celui des actes de commerce et des professionnels de commerce.
Particularités du droit commercial.

⮚ Le droit des échanges: le commerce c’est l ’échange et la spéculation.


Le droit commercial traduit un état social où les hommes visent à réaliser
des bénéfices et dégager de la richesse. Il refuse le gratuit et le bénévole.
⮚ Le droit d’entreprendre: Le droit commercial s’imprègne de l’esprit
d’entreprendre qui exige :
- La souplesse: Limiter au maximum les entraves à l’action des
entreprises. Le D.C offre une grande marge de liberté quant à la gestion
des conflits, la conclusion des contrats et l’établissement de la preuve par
tous les moyens.
- La rapidité: Le temps commercial et plus court que le temps civil:
Les commerçants peuvent conclure leurs contrats par les moyens les
plus rapides ( Téléphone, Fax…) sans avoir à se soucier du
formalisme des écritures qu’exige le droit civil.
⮚ Le D.C est un droit complexe: Il s’ intéresse à des matières variées à tel
point que certaines ont acquis leur autonomie ( droit maritime, des
assurances…) d’où la création des tribunaux de commerce.
⮚ Un droit en perpétuelle construction avec un formalisme assoupli:
Le droit commercial est condamné à des changements permanents; il
doit suivre l’évolution de la société et des besoins pour l’organisation des
activités économiques. Dans cette perspective, le droit commercial doit se
doter d’un formalise souple et adapté aux besoins spécifiques du commerce.
⮚ Le droit commercial a un caractère international:
Les transactions commerciales sont de plus en plus nombreuses. La
mondialisation accentue ce phénomène en faisant subir à la matière
différentes influences étrangères.
⮚ Le droit commercial est un droit de crédit:
A la différence du non commerçant qui emprunte pour consommer, le
commerçant a recours au crédit pour investir. Son emprunt est souvent
destiné au lancement d’un nouveau projet ou au développement de celui
déjà existant.
Les sources du droit commercial.

⮚ Les sources historiques: Avant le protectorat le Maroc n’avait pas de


législation commerciale au sens moderne de l’expression. Donc, le droit
musulman constituait une législation universelle. Le code de commerce de
1996 a essayé d’intégrer certaines règles de la chariaâ. Il en est ainsi pour
la femme de disposer de son patrimoine, de la liberté de la preuve …
⮚ Sources écrites:
- La loi: demeure la source essentielle. Le terme loi doit être entendu au
sens large. « le C.C, les textes spéciaux: la loi 17-95 relative aux SA, la
loi sur la protection intellectuelle et industrielle, le droit maritime…etc »
- Les règlements : désignent l’ensemble des dispositions réglementaires
prises par le chef du gouvernement.
- Les conventions internationales: Suite à l’essor considérable que connait
le commerce international, les Etats ont posé des règles uniformes par des
conventions internationales, pour qu’en cas d’un litige relatif à un contrat
international, sa solution sera réglée sans difficultés.
⮚ Les sources non écrites:
- Les usages: C’est l’ensemble des pratiques couramment suivies et
considérées comme normales dans un milieu déterminé. Ils naissent de
la répétition fréquente des mêmes actes juridiques, des mêmes
opérations. Les marchands ont créé leurs propres règles qui n'étaient
pas écrites. Le juge n’est pas censé savoir tous les usages, celui qui
s’en prévaut doit rapporter la preuve de son existence par le biais de la
remise d’un certificat « parère » délivré par la chambre de commerce.
- La coutume: C’est un usage de fait dont la valeur juridique reflète
une grande importance. C’est un fait pratiqué durant une longue
durée. Elle est reconnue par l’autorité judiciaire.
⮚ Les sources indirectes:
- La jurisprudence: C’est l’ensemble des décisions rendues par les
différentes juridictions du royaume, et plus particulièrement par la
cour de cassation.
- La doctrine: C’est l’ensemble des opinions émises par les praticiens
du droit ( professeurs, magistrats, avocats, expert et notaires…)
Partie I: Le commerçant.

Chapitre 1: Le statut du commerçant.

Section 1: Conditions tenant à la personne


Section 2: Conditions tenant à l’activité.

Chapitre 2: Les obligations du commerçant.


Section 1: L’ouverture d’un compte bancaire.
Section 2: La publicité au registre de commerce.
Chapitre 1: Le statut du commerçant.
Section 1: Conditions tenant à la personne.

Paragraphe1: La capacité commerciale.


Paragraphe 2: Les conditions visant à sauvegarder l’intérêt général.
Paragraphe 3: Le classement des commerçants.

Section 2: Conditions tenant à l’activité.

Paragraphe 1: L’accomplissement d’actes de commerce.


Paragraphe 2: L’exercice habituel ou professionnel du commerce.
Paragraphe 3: L’exercice de l’activité commerciale en son nom et pour
son compte.
Section 1: Conditions tenant à la personne.

Paragraphe1: La capacité commerciale.

Le législateur marocain, dans le code de la famille, a fixé l’âge de la


majorité à 18 ans ( Art 209 du code de la famille). Cependant, il existe
des dérogations à ce principe:
A) Le mineur:
Il peut se trouver en état de bénéficier d’une telle capacité soit par
l’effet d’une autorisation spéciale, soit par celui d’une déclaration
anticipée de la majorité. L’une ou l’autre doit être inscrite au registre
de commerce (Art 13 du code de commerce).
B) Les majeurs incapables:
Ils sont assimilés au mineur non émancipé. Ce sont les malades
mentaux ou faibles d’esprit qui font l’objet d’une mesure de tutelle
(représentation) ou de curatelle (assistance).
C) L’étranger.
Un étranger ayant atteint vingt ans révolus est considéré majeur
pour exercer le commerce au Maroc, même si sa loi nationale prévoit
un âge de majorité supérieure à celui prévu par le code de commerce
( art 15).
D) La femme mariée:
La femme marocaine, depuis longtemps, est considérée comme
incapable dans le sens où elle ne pouvait pas exercer le commerce sans
l’autorisation de son mari. Cette restriction est disparue avec la mise
en vigueur du nouveau code de commerce et qui dispose dans son
article 17 que  « la femme mariée peut exercer le commerce sans
autorisation de son mari. Toute convention contraire est réputée
nulle ».
Paragraphe 2: Conditions visant à sauvegarder l’intérêt
général: la déchéance et l’incompatibilité.
A) La déchéance:
L’article 750 du code de commerce affirme que «  la déchéance
commerciale emporte interdiction de diriger , gérer, administrer ou
contrôler, directement ou indirectement, toute entreprise commerciale
ou artisanale, et toute société commerciale »
Quand le tribunal prononce la déchéance commerciale, il doit en
fixer la durée qui ne doit être inférieure à 5 ans.
B) L’incompatibilité:
Il est interdit à certaines personnes d’exercer le commerce en
raison de leurs professions ou de leurs fonctions. Ainsi, il est interdit
aux fonctionnaires, aux notaires, avocats architectes… d’exercer le
commerce.
Le non respect de ces restrictions entraîne des sanctions
pénales et disciplinaires. Mais les actes de commerce accomplis
demeurent valables.
Paragraphe 3: La classification des commerçants:
A) Le commerçant personne physique.

Les commerçants de Les commerçants


Les artisans
droit de fait

C’est un individu qui


Ce sont ceux qui Ce sont ceux qui exploite une petite
exercent une activité exercent une activité entreprise de
commerciale en commerciale sans tenir transformation en
respectant les compte des obligations recourant à peu
obligations légales. légales. d’ouvriers servant de
très peu de moyens.
B) Le commerçant personne morale ‫ي‬
( ‫)ش<<خصمعنو‬:

On distingue plusieurs genres de personnes morales:


⮚ Les personnes morales privées (‫لخاصة‬NN‫لمعنوية ا‬NN‫ألشخاصا‬NN‫)ا‬:
- Les sociétés ‫شركات‬
( ‫)ا ل‬.
- Les groupements d’intérêt économique ‫ي‬ ( ‫)ا لمجموعاتذاتا لنفع ا القتصاد‬.
- Les associations ‫جمعيات‬
( ‫)ا ل‬.

⮚ Les personnes morales publiques (‫امة‬N‫لع‬NN‫لمعنوية ا‬NN‫ألشخاصا‬NN‫)ا‬


1) Les sociétés:

Ce sont des groupements de biens et des personnes qui


poursuivent une certaine fin prévue par la loi et lorsque cette fin est
lucrative on les nomme sociétés.

La société est un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes


mettent en commun leurs biens ou leur travail ou tous les deux à la
fois en vue de partager le bénéfice qui pourra en résulter.
2) Les groupements d’intérêt économique ‫ي‬
( ‫)ا لمجموعاتذاتا لنفع ا القتصاد‬.

Le législateur marocain a défini le GIE dans le premier article de la


loi 13-97 qui dispose que : « Deux ou plusieurs personnes morales
peuvent constituer entre elles pour une durée déterminée ou
indéterminée un groupement d'intérêt économique (G.I.E.) en vue de
mettre en œuvre tous les moyens propres à faciliter ou à développer
l'activité économique de ses membres, et à améliorer ou accroître les
résultats de cette activité.

Et selon l’article 37 du Code de commerce l’immatriculation


s’impose à tout groupement d'intérêt économique.
3) Les associations:

Les associations ont été définies par l’article 1 du dahir 15


Novembre 1958.
L’absence de l’élément lucratif fait enlever la qualité commerciale
à l’association. Toutefois, les associations ne sont pas privées de
procéder à l’achat et la vente des meubles et des immeubles. Voir les
articles (10-11-12-13).
Ainsi, Article 10 dispose que : Toute association reconnue
d'utilité publique peut posséder les biens, meubles ou immeubles
nécessaires au but qu'elle poursuit ou à l'accomplissement de l'œuvre
qu'elle se propose dans les limites fixées par le décret de
reconnaissance.
Section 2: Conditions tenant à l’activité.
La qualité du commerçant s’acquiert par l’exercice habituel ou
professionnel des activités dites commerciales

Paragraphe 1: L’accomplissement d’actes de commerce.


On peut faire la distinction entre les différents types d’actes:

Ce sont des actes de


commerce même Les actes Les actes Ce sont des activités où seule
indépendamment de la qualité par par la la forme compte
de leurs auteurs nature forme

Ce sont des actes civils par


nature auxquels on confère le Les actes Ce sont des actes qui ne
caractère commercial Les actes présentent un caractère
par
lorsqu’il sont accomplis par mixtes commercial que pour l’une
un commerçant pour les accessoire des parties
besoins de son commerce
7) La banque, le crédit et les transactions financières;
8) Les opérations d’assurances à primes fixes;
9) Le courtage, la commission et toutes autres opérations d’entremises;
10) L’exploitation d’entrepôts et de magasins généraux;
11) L’imprimerie et l’édition quels qu’en soient la forme et le support:
12) Le bâtiment et les travaux publics;
13) Les bureaux et agences d’affaires, de voyages, d’information et de
publicité;
14) La fourniture de produits et services;
15) L’organisation des spectacles publics;
16) La vente aux enchères publics;
17) La distribution d’eau, d’électricité et de gaz;
18) Les postes et télécommunications;
A) Actes de commerce par nature:

L’acte de commerce par nature est commercial en raison de son objet. Et


l’article 6 du C.C les a énumérés et qu’on peut répartir en trois
catégories :

Les activités liées


à l’extraction et à
la transformation

Les activités Les activités


liées à la liées aux
distribution: services
1) Les activités liées à l’extraction et à la transformation:
⮚ L’extraction:
L’extraction constitue le point de départ dans le processus de la
circulation des richesses. Les mines concernent essentiellement le
charbon, les métaux, le pétrole et le gaz. Les carrières servent à
extraire des matériaux de construction: pierre, argile et marbre…
⮚ La transformation:
- L’activité industrielle ou artisanale.
- Les activités liées à l’imprimerie et à l’édition.
- Les opérations portant sur les navires et les aéronefs et leurs
accessoires.
2) Les activités liées à la distribution:

Cette catégorie est la plus importante dans le monde du négoce:


- L’achat de meubles corporels ou incorporels en vue de les revendre ou
de les louer.
- L’achat d’immeubles en vue les revendre en l’état ou après
transformation;
- La location de meubles corporels ou incorporels en vue de leur sous-
location;
- L’exploitation d’entrepôts et de magasins généraux;
- Vente aux enchères publics.
- La fourniture des services et produits.
- La distribution d’eau, d’électricité et de gaz;
3) Les activités liées aux services.
⮚ Services de financement.
- Les opérations de banque.
- Les opérations d’assurance.
- Les opérations de bourse.
- Les opérations des sociétés de financement.
⮚ Services sociaux et de divertissement.
- Organisation des spectacles publics.
- Transport.
- Postes et télécommunications.
- Bâtiment et travaux publics.
⮚ Opérations d’entremise.
- Le courtage.
- La commission.
- L’agence commerciale.
B) Actes de commerce par accessoire.
Toutes les obligations du commerçant nées pour les besoins où à
l’occasion de son commerce sont réputées des actes de commerce et
ce selon le principe qui dit « l’accessoire suit le principal ». Ainsi, les
actes civils par nature accomplis par le commerçant dans l’exploitation
de son entreprise sont considérés comme étant des actes commerciaux.

Exemple
un épicier achète une camionnette en vue d'effectuer des
livraisons. L'achat est un acte civil par nature et pourtant cet achat
devient un acte de commerce par accessoire car cet acte est accompli
par le commerçant dans le cadre de son activité commerciale. L'acte
civil dégénère en acte de commerce.
C) Les actes de commerce par la forme.
Ce sont des actes qui sont commerciaux en raison de leur forme,
quels que soient l’objet et le but de l’acte et quelle que soit la personne
qui les accomplit.
Exemples:
⮚ La lettre de change: Selon l’article 9 du C.C, c’est un acte de
commerce quelle que soit la personne qui le signe(tireur, tiré,
acceptant , endosseur…). Cette dernière se soumet au droit
commercial et notamment la compétence des tribunaux de commerce.
⮚ Le billet à ordre: Est réputé commercial lorsqu’il résulte d’une
transaction commerciale ( art 9 C.C).

⮚ Les sociétés commerciales: Sont déclarées commerciales à raison de


leur forme «la société en nom collectif, la société en commandite
simple, la société en commandite par actions, la SARL et la SA.
La lettre de change (‫لة‬NN‫لكمبيا‬NN‫)ا‬:
L’article 159 du code de commerce dispose que :
La lettre de change contient:
-la dénomination (‫ ) ت سمية‬de la lettre de change insérée dans le texte
même du titre et exprimée dans la langue employée pour la rédaction
de ce titre ;
-le mandat (‫ )ا ألمر‬pur et simple de payer une somme déterminée ;
-le nom de celui qui doit payer (tiré) (‫( ; )ا لمسحوبعليه‬c.-à-d. le débiteur).
-l'indication de l'échéance (‫;)ت اريخ ا الستحقاق‬
- le nom de celui auquel ou à l'ordre duquel le paiement doit être
fait ;( Le bénéficiaire) (‫لمستفيد‬NN‫)ا‬.
-l'indication de la date et du lieu où la lettre est créée ;
-le nom et la signature de celui qui émet la lettre (tireur) ‫ب‬
( ‫( )ا لساح‬c.-à-d. le
créancier).
■ Le tireur: La société SOBIDO.
Le tiré: Mauchart.
Le bénéficiaire: La société générale.
Date de création: 02/07/ 81.
Date d’échéance: 15/08/81.
Lieu de création: La société générale …
Le billet à ordre (‫مر‬N‫لسند أل‬NN‫)ا‬: est un effet de commerce (‫ )ورقة ت جارية‬en
vertu duquel le souscripteur (‫ )ا لمتعهد‬s’engage à payer une somme
d’argent déterminée à une date déterminée au bénéficiaire (‫)ا لمستفيد‬.

Le souscripteur

payer une somme


d’argent

Date

Le bénéficiaire
Les sociétés commerciales (‫ )ا لشركاتا لتجارية‬:
Sont déclarées commerciales à raison de leur forme:

- La société en nom collectif (‫)ش ركة ا لتضامن‬.


- La société en commandite simple (‫)ش ركة ا لتوصية ا لبسيطة‬
- La société en commandite par actions (‫) ش ركة ا لتوصية ب ا ألسهم‬
- La société à responsabilité limitée (‫)ا لشركة ذاتا لمسؤولية ا لمحدودة‬
- La société anonyme (‫)ش ركة ا لمساهمة‬.
D) Les actes mixtes:

D’après l’article 4 du C.C, lorsque l’acte est commercial pour un


contractant et civil pour l’autre, les règles de droit commercial
s’appliquent à la partie pour qui l’acte est commercial, et elles ne
peuvent être opposées à la partie pour qui l’acte est civil, sauf
disposition spéciale contraire.

Autrement dit, les actes mixtes produisent des obligations


commerciales à la charge du commerçant, et des obligations civiles à la
charge de la clientèle .
Quand il y a un litige entre un commerçant et un civil, le problème se
pose à deux niveaux:
Au niveau de la
Au niveau de la preuve
compétence
• Le non- commerçant peut
assigner le commerçant -Si la preuve incombe au
devant le tribunal de son commerçant, elle doit être
choix, c.-à-d. soit devant rapportée selon les règles
le tribunal de première du droit civil (acte écrit au-
instance (de droit delà de 250 drs.
commun), soit devant le - Si la charge de la preuve
tribunal de commerce. En
incombe au non-
revanche, le commerçant
ne peut assigner le non- commerçant la preuve est
commerçant que devant libre.
les juridictions de droit
commun.
Paragraphe 2: L’exercice habituel ou professionnel du commerce.
A) L’habitude:
L’habitude se caractérise d’abord par un élément matériel, c’est-à-dire
la répétition, d’actes du même genre, prolongée dans le temps. Ainsi la
personne qui accomplit des actes de commerce à titre occasionnel (de façon
isolée ou de temps en temps) sans se préoccuper du rythme dans lequel elle
les effectue ne devient pas commerçant.

L’habitude suppose une occupation permanente et apparente qui peut


générer des moyens d’subsistence. Par conséquent, il ne devient en aucun
cas commerçant, le simple particulier qui achète accidentellement des
choses pour les revendre.
B) La profession:

La profession implique que l’activité soit exercée de façon


continue, régulière et indépendante. En effet, si la profession
commerciale est exercée, dans l’intention de se procurer des
ressources nécessaires aux besoins de l’existence, constitue l’activité
principale, la personne concernée est alors commerçante même si elle
exerce à titre secondaire une profession civile.

Toutefois, lorsque la personne exerce une activité civile


principale et une activité commerciale secondaire, dans ce cas, il ne
peut jamais être qualifié de commerçant.
Paragraphe 3: L’exercice de l’activité commerciale en son nom et
pour son propre compte.

A cet effet, n’ont pas la qualité de commerçant:


- Les salariés liés à un commerçant par un contrat de travail.
- Les voyageurs de commerce représentants et placiers ne sont pas
commerçants.
- Le conjoint d’un commerçant qui l’assiste dans l’exercice de son
activité commerciale.
- Les dirigeants des sociétés commerciales, qui, en tant que
représentants légaux, donc mandataires, accomplissent des actes de
commerce au nom et pour le compte de la personne morale.
Chapitre 2: Les obligations du commerçant.

Outre l’ouverture d’un compte bancaire ou postal (section 1).


Les commerçants sont justiciables d’une publicité statutaire au registre
du commerce (section 2) et d’une comptabilité descriptive de leur
entreprise (section 3).
Section1 : Ouverture d’un compte bancaire.

L’art 18 du C.C affirme que : « Tout commerçant, pour les


besoins de son commerce, a l’obligation d’ouvrir un compte dans un
établissement bancaire ou dans un centre de chèques postaux »
 
A ce niveau, le commerçant, doit opérer par chèque barré, lettre
de change, et virement, tous les paiements dont leur montant est
supérieur à 10000dhs. Et ceci dans le souci de réduire les paiements en
espèce et aboutir à une diminution de la fraude fiscale.
Section2 : la publicité au registre de commerce :

Paragraphe 1: Définition.

Le registre de commerce est un répertoire officiel des personnes


physiques et morales qui exercent le commerce. C’est un support de
publicité destiné à faire connaitre l’existence, les caractéristiques des
établissements de commerce, en fournissant tous
renseignements par voie de copie ou d’extrait certifié des inscriptions
qui y sont portées.
Paragraphe 2: L’organisation du registre de commerce :
A) Registre local :
Il est tenu par le secrétariat greffe de chaque tribunal de commerce
ou à défaut du tribunal de 1ère instance sous la surveillance du
président du tribunal ou par un juge désigné chaque année à cet effet
(Art 28 CC).
L’inscription doit être faite au greffe du tribunal dans le ressort
duquel se situe l’établissement principal du commerçant personne
physique ou le siège social de la personne morale.

Toute personne peut se faire délivrer une copie ou un extrait


certifié des inscriptions qui sont portées au registre du commerce ou un
certificat attestant qu'il n'existe point d'inscription ou que l'inscription
existante a été rayée. Les copies, extraits ou certificats sont certifiés
conformes par le secrétaire-greffier chargé de la tenue du registre.
B) Registre central :
  Le registre central du commerce est tenu par l'Office marocain de la
propriété industrielle et commerciale.
Il est destiné à centraliser, les renseignements relatés dans les
divers registres locaux et d’en assurer communication par voie de
certificat . Il est donc un second original des registres tenus au niveau de
chaque greffe. Son utilité principale découle de sa publicité, la finalité
étant de mettre au courant les tiers des faits susceptibles d’affecter la
situation des commerçants.
Le registre central à publier, au début de chaque année, un recueil
donnant tous renseignements sur les noms de commerçants, les
dénominations commerciales et les enseignes qui lui sont transmis.
Vous pouvez consulter en ligne toutes les entreprises immatriculées
au registre central de commerce et commander les services et documents
disponibles aussi bien pour les personnes physiques que morales sur
l’adresse suivante : http://www.directinfo.ma/
Paragraphe 3:Les inscriptions au registre du commerce :
 
Selon l’Art 36 du CC: « les inscriptions au registre du commerce
comprennent les immatriculations, les inscriptions modificatives et les
radiations »
 A) Les immatriculations :
Les personnes assujetties à l’immatriculation sont énumérées à l’art 37
du CC ce sont :
- Toutes les personnes physiques ou morales, marocaines ou étrangères,
exerçant une activité sur le territoire du royaume.
- Toute succursale ou agence commerciale d’entreprise marocaine ou
étrangère.

 
- Toute représentation commerciale ou agence commerciale des états,
collectivités ou établissements publics étrangers.
- Tous les établissements publics marocains à caractère industriel ou
commercial, soumis par leurs lois à l’immatriculation au registre du
commerce.
- Tout groupement d’intérêt économique.
 
Cette formalité doit être accomplie, via une demande écrite du
commerçant lui-même ou de son mandataire muni d’une procuration
au plus tard dans les trois mois de l’ouverture de l’établissement
commercial ou de l’acquisition du fonds de commerce (Art 75 CC).
B) Les inscriptions modificatives :

Tout changement ou modification se produisant dans les faits prescrits dans


l’immatriculation doit faire l’objet d’une déclaration modificative dans le
mois de leur réalisation . Cette modification peut concerner aussi bien l’état
de la personne du commerçant : Etat civil, incapacité,
incompatibilité….. Et les actes liés à son activité commerciale (contrat de
nantissement, de crédit-bail, de vente, les sûretés, augmentation de capital,
fusion…) et les décisions judiciaires prononcées à l’encontre d’un
commerçant (des décisions en matière de redressement et de liquidation
judiciaire, jugements et saisies conservatoires et exécutoires…)
C) La radiation:
La radiation peut être requise de deux façons:
1) Par le commerçant lui-même :
 
Quand ce dernier vient de cesser d’exercer son commerce ou par
ses héritiers s’il vient de décéder, sans qu’il y ait cession de fonds de
commerce. Toutefois, la radiation ne peut avoir lieu que si les
inscriptions sont apurées et les créanciers gagistes informés.
 
2) Par l’ordonnance du président du tribunal :

La radiation peut également s’opérer d’office, par le greffier, en vertu


d’une ordonnance du président du tribunal, dans les cas suivants :

- La déchéance d’un commerçant suite à une décision judiciaire passée en


force de chose jugée.
- Le décès depuis plus d’un an.
- La cessation effective de l’activité depuis plus de trois ans.
- La clôture d’une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire.
D) - Les sanctions par défaut d’ inscription: 
Le non respect par le commerçant des obligations afférentes à
l’inscription rend passible de sanctions civiles et sanctions pénales :

1- Sanctions civiles :

L’Art 59 du C.C dispose que la personne non immatriculée ne peut


se
prévaloir à l’égard des tiers du statut de commerçant. En outre celui
qui a omis de publier une information obligatoire ou qui a publié une
fausse information est tenu de réparer le préjudice subi par les tiers
conformément aux arts 77 et78 du D.O.C.
 
2- Sanctions pénales :
 
Le défaut d’immatriculation donne lieu à une amende de 1000 à 5000 dhs
après injonction administrative d’y pouvoir dans le mois, et à une seconde
amende de même montant après injonction d’y satisfaire dans les deux mois
(art 62 et 63 du C.C). S’il s’agit de l’ouverture d’une succursale ou d’une
agence d’un établissement situé en dehors du Maroc, le tribunal peut
ordonner sa fermeture jusqu’à exécution de la formalité requise.
 
Le commerçant qui, de mauvaise foi fournit des indications inexactes en
vue de l’immatriculation ou de l’inscription au R.C est puni d’un
emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende de 1000 à 50000 dhs ou
de l’une de ces deux peines seulement (Art 64 CC). Ces peines sont doublées
en cas de récidive (Art 67 C .C).
Section3 : La tenue de la comptabilité :

L’article 19, alinéa premier du C.C dispose :« Le commerçant tient une


comptabilité conformément aux dispositions de la loi n° 9-88 relative aux
obligations comptables des commerçants »
 
A cet égard on va examiner l’objet de la comptabilité, ses documents et
sa finalité.
 Paragraphe 1- L’objet de la comptabilité :
« La comptabilité peut être définie comme étant une mission d’information
consistant à collecter, recenser, classer et traiter toutes les opérations
exprimées sous forme monétaire qu’ effectue une entreprise ».

La loi prévoit que le commerçant doit procéder à l’enregistrement


comptable des mouvements affectant les actifs et les passifs de l’entreprise ;
ces mouvements sont enregistrés chronologiquement, opération par
opération et jour par jour.
Paragraphe 2- Les documents de la comptabilité:
Les documents obligatoires de la comptabilité sont de deux sortes :

A- Les livres comptables : Ils sont au nombre de trois :


 
1- Le livre journal :Il enregistre opération par opération, et jour après
jour tous les mouvements affectant le patrimoine de l’entreprise. 
2- Le grand livre :Il permet l’enregistrement des écritures du livre
journal qui y sont recopiées, mais cette fois réparties entre les
différents comptes : situation de l’entreprise, administration, compte
spécial…
 3) Le livre inventaire :L’inventaire se fait à la fin de chaque année.
L’obligation comporte l’élaboration d’un inventaire des effets
mobiliers et immobiliers d’une part, et un inventaire des dettes et des
créances d’autre part.
B) Les états de synthèse :

Les états de synthèse doivent être établis dans les trois mois
suivant la date de clôture de l’exercice, au vu des différents livres
comptables. Ils doivent donner une image fidèle des actifs et passifs
ainsi que de la situation financière et des résultats de l’entreprise.
 

 
Paragraphe 3- La tenue de la comptabilité :

Au moment de l’ouverture de l’entreprise le livre journal et


le livre d’inventaire doivent être présentés au tribunal, qui doit
compter les feuilles en leur donnant des numéros allant de la première
à la dernière, ensuite les parapher, chaque livre reçoit un numéro
répertorié par le greffier sur un registre spécial.
 
En cas d’erreur, le commerçant ne peut ni gratter, ni raturer, il
doit corriger par des écritures nouvelles.
 Paragraphe 4: La finalité de la comptabilité.

L’art 19, alinéa 2 du C.C prévoit que si la comptabilité est


régulièrement tenue, elle est admise par le juge pour faire preuve entre
commerçants à raison des faits de commerce.
 
L’art 22 ajoute : « au cours d’une instance judiciaire, le
tribunal peut ordonner d’office ou à la requête de l’une des parties, la
représentation ou la communication des documents comptables ».
Section 1: Les éléments du fonds de commerce.

Paragraphe1: Les éléments incorporels.


A) La clientèle et l’achalandage:

Ces éléments comprennent un ensemble de droits indispensables à 
l’exploitation commerciale. Ils confèrent au fonds de commerce sa
valeur. 

La clientèle: Ce sont les clients fidèles qui fréquentent le local


d’une manière permanente et régulière en raison de sa compétence et
de son savoir faire.

L’achalandage: Ce sont les clients de passage qui sont attirés plus


par l’implantation du fonds de commerce que par la personne du
commerçant.
Partie II: Le fonds de commerce.
Chapitre 1: Le statut juridique du fonds de commerce.
■ C’est l’ensemble des éléments corporels (que l’on peut toucher) et
d’éléments incorporels appartenant à un commerçant et qui constituent une
entité juridique distincte des éléments qui le composent. Autrement dit, le
fonds de commerce est un ensemble de biens les uns corporels et les autres
incorporels, qui constitue l’instrument de travail d’une entreprise
commerciale. Ce fonds constitue un patrimoine cessible et transmissible.

■ Le législateur a essayé de donner une définition à travers l’article 79 du


code de commerce qui dispose que «  est un bien meuble incorporel
constitué par l’ensemble de biens mobiliers affectés à l’exercice d’une ou
de plusieurs activités commerciales ».
B)  Le nom  commercial : 

C’est l’appellation sous laquelle une personne exerce son activité. Ça 
peut être son nom patronymique précédé du prénom.
Le nom commercial est très important pour le commerce car il sert à
l’identifier, le différencier, et à rallier la clientèle. C’est la raison pour
laquelle le nom peut être vendu avec le commerce.

Pour  les sociétés, le N.C est désigné sous le vocable de « raison sociale » 
dans les sociétés de personnes, et de « dénomination sociale » pour les soc
iétés de capitaux. 

 A la différence du nom civil, le nom commercial peut être transmis avec l
e fonds de commerce ou à titre isolé .
C) L’enseigne.

C’est un signe extérieur qui permet de distinguer le magasin.


Elle peut consister en un sigle, un logo, ou une image apposée
sur un local et se rapportant à l’activité qui s’y exerce. L’enseigne bénéficie 
de la même protection que le N.C, à condition qu’elle soit spéciale, et que c
elui qui l’utilise justifie d’une priorité d’usage. 
D) Le droit au bail commercial. 

Droit du locataire commerçant à l’égard du propriétaire de l’immeuble où


le commerçant exploite son fonds. Ce droit n’existe que si le commerçant
n’est pas en même temps propriétaire des locaux.
En raison de son importance surtout pour le détaillant , le droit au bail 
fait l’objet d’une protection spéciale, qui confère au commerçant un
  véritable droit de renouvellement de son bail, à défaut duquel le bailleur 
doit lui verser une indemnité d’éviction. 
Le locataire peut céder son bail à la personne qui lui rachète son fonds de
commerce.
E) Les droits de la propriété industrielle et commerciale. 
Ces droits désignent les brevets d’invention, les marques de fabrique, 
de commerce ou de service, et les dessins et les modèles. Ce sont des biens
de nature incorporelle qui procurent à leurs titulaires un monopole d’exploitation. 
 
a) Les brevets d’invention.

Titres qui confèrent à celui qui a inventé un produit nouveau ou a procédé à


une fabrication nouvelle, un droit exclusif d’exploitation pendant 20 ans. Au-
delà le brevet tombe dans le domaine public. Le titulaire du brevet est le seul
à pouvoir l’exploiter, mais il peut aussi le vendre, l’apporter à une société ou il
peut autoriser à quelqu’un à exploiter moyennant une redevance.
b) Les marques de fabrique.
Ce sont tous les signes matériels qui servent à distinguer les produits
ou les services d’une entreprise de ceux des concurrents:
⮚ Le nom apposé sur le produit.
⮚ La marque, peut être un emblème, un dessin (le logo).
⮚ La forme même du produit, son conditionnement, la forme de
l’emballage.
⮚ Une musique distinctive.
c) Les dessins et modèles:

La législation permet de protéger les créations de l’industrie


lorsqu’elles présentent une originalité de forme ou de décoration. Pour
qu’il y ait une protection, il faut faire l’objet d’une demande
d’enregistrement à l’OMPIC.
Paragraphe 2: Les éléments corporels.

Ces éléments comprennent des droits sur des choses corporelles et 
mobilières à l’exclusion des immeubles. Ils portent sur le matériel et 
l’outillage ainsi que sur les marchandises . 

A) Le matériel et l’outillage : 

Ce sont des biens qui servent à l’exploitation du fonds et qui ne sont pas à être
 vendus : outillage industriel, matériel d’équipement  , meubles de bureaux… 

Au point de vue économique et comptable, le matériel entre comme les 
immeubles dans le capital fixe de l’entreprise. Mais sur le plan juridique, le 
matériel entre par sa nature dans la catégorie des meubles. 
B) Les marchandises.

Tous les objets mobiliers destinés à être vendus sans ou avec


transformation. Elles se caractérisent par deux particularités : 

- En cas de cession du fonds, elles font l’objet d’une évaluation 
distincte. 

-  En cas de nantissement du fonds, elles  sont toujours exclues. 

 
Chapitre 2: Opérations portant sur le fonds de commerce.
Le fonds de commerce constitue une entité distincte des différents
éléments qui le composent, et à ce titre, il a une valeur économique et peut
donc faire l’objet d’opérations juridiques. Certaines de ces opérations sont
des actes de disposition, il s’agit de la vente, de l’apport en société et du
nantissement.
D’autres opérations ne constituent que des actes de gestion (ou
d’administration), c’est le cas de la gérance salariée et la gérance libre qui est
la location d’un fonds de commerce.
Paragraphe 1: La vente du fonds du commerce:
La vente du fonds de commerce n’est pas une opération évidente, comparée à
celle portant sur une chose mobilière ou immobilière. La nature des éléments
le composant, et plus particulièrement la clientèle, rend l’initiative assez
complexe compte tenu des intérêts des différentes parties prenantes qui
peuvent être touchés.
A) La formation du contrat de cession du FC.
La vente du fonds de commerce fait l’objet d’une réglementation
assez complexe. En effet, le législateur a instauré certaines règles de
forme et de fond qui sont strictes, et il a exigé l’accomplissement de
certaines formalités relatives à la publicité.
1) Les conditions de forme et de fond.
1-1 Les conditions de fond.
Les conditions de fond sont celles exigées pour la validité des contrats
et aux exigences propres au contrat de vente:
- Le consentement non vicié par la violence, le dol ou l’erreur.
- La capacité commerciale des contractants.
- La vente doit porter sur des éléments corporels et même incorporels
susceptibles d’attirer la clientèle.
- La cause doit exister et être licite.
1-2 Les conditions de forme:
L’ article 81 du C.C dispose :  « Toute vente ou cession de fonds ainsi que 

tout apport en société ou toute attribution de F.C par partage ou licitation 
est constaté par acte en la forme authentique ou sous seing privé... »
Cet acte mentionne : 

1)  Le nom du vendeur, la date et la nature de son acte d’acquisition, 

le prix de cette acquisition en spécifiant distinctement les prix des éléments
 incorporels, des marchandises et du matériel. 
2)  L’état d’inscriptions des privilèges et nantissements pris sur le 
fonds. 
3)  s’il y a lieu, le bail, sa date, sa durée, le montant du loyer actuel, le 
nom et l’adresse du bailleur. 
2) Les conditions de publicité:

La publicité vise principalement à renseigner les créanciers du


cédant. Après enregistrement, une expédition de l’acte doit être, dans
les quinze jours de sa date, déposée au secrétariat-greffe du tribunal
dans le ressort duquel est exploité le fonds ou le principal
établissement si la vente comprend des succursales.
L’acte est inscrit sous forme d’extrait au registre du commerce.
Le secrétaire- greffier est tenu de publier l’extrait dans un Bulletin
officiel et dans un journal d’annonces légales. Cette publication est
renouvelée à la diligence de l’acquéreur entre le 8 et 15 ème jour après
la première insertion.
C’est principalement pour les créanciers chirographaires que la
publicité a été organisée, elle leur permet d’une part de faire
opposition sur le prix de vente, d’autre part, ils peuvent faire une
surenchère.
B) Les effets de la vente du fonds de commerce.
Ces effets sont relatifs à la nécessaire sauvegarde des intérêts des
parties prenantes: le vendeur, l’acheteur et les créanciers du vendeur.
1) La protection du vendeur.
  Afin de prémunir le vendeur contre le risque de non paiement, le 
législateur a créé à son profit un privilège et une action résolutoire. 
1-1) Le privilège du vendeur.

Le vendeur tant qu’il n’a pas été payé dispose d’un droit qui lui permet de
 se faire payer prioritairement sur le prix du fonds en cas de revente. Pour 
bénéficier de ce privilège, celui-ci doit avoir été inscrit au registre de
commerce (art 92 de C.C).
Le privilège ne concerne que les éléments du FC énumérés dans la vente et
dans l’inscription.
A défaut de désignation précise, le privilège ne portera que sur les éléments 
■ incorporels notamment le nom commercial et l’enseigne, le droit au bail, 
                                   
■ la clientèle et l’achalandage (Art 91 al 3). 
A peine de nullité, ce privilège doit être inscrit dans les 15 jours de la 
 

vente. Le privilège du vendeur confère à ce dernier un droit de préférence
 et un droit de suite.
1-2) L’action résolutoire : 

        C’est  le  droit  conféré  au  vendeur  de  faire  résoudre  la  
vente  et  de reprendre  la  possession  du  fonds.  Pour   produire  
effet,  elle  doit  être  mentionnée  et  réservée  expressément  dans 
l’inscription du privilège prévue à l’Art 91 du C.C. Le  défaut 
d’inscription  du privilège  entraine  donc,  vis-à-vis 
des tiers la perte de l’action résolutoire (Art 99 C.C)  

    
  Comme le privilège cette action est limitée aux seuls éléments qui
  font  partie de  la vente. Le vendeur qui entend utiliser  cette 
garantie doit la notifier  aux créanciers inscrits sur le fonds ( Art 
101 du C.C). Le jugement ne peut intervenir que trente jours après
la notification.
2) La protection de l’acheteur.

Ces  mesures  concernent  surtout  les  obligations  que  le  
vendeur doit remplir envers l’acquéreur du F.C . Il  y a d’abord 
le transfert  de la propriété du F.C . Ensuite,  le vendeur s’oblige 
à garantir l’acquéreur contre son fait personnel  qui se concrétise 
par les clauses de non rétablissement ou de non concurrence au 
profit de l’acquéreur. 
3) La protection des créanciers du vendeur.

 La publicité de la vente a pour but d’informer les créanciers du vendeu
r et à leur permettre de faire opposition et, éventuellement, surenchère 
du sixième. 
3-1) L’opposition.
Les créanciers sont mis au courant de la vente par la publicité, ce qui
leur permet de faire opposition à la remise du prix au vendeur.
Dans les quinze jours qui suivent la deuxième insertion, tous les
créanciers chirographaires du vendeur peuvent faire opposition sans
tenir compte de la nature de leurs créances (civile ou commerciale), ou
de son exigibilité.
Cette opposition peut se faire soit par l’envoi d’une lettre recommandée
avec accusé de réception au secrétariat greffe du tribunal où l’acte de
vente a été déposé, soit par le dépôt de l’opposition au greffe contre
récépissé.
Si l’opposition est régulière, elle a pour effet de bloquer le prix de
vente et d’empêcher le vendeur de percevoir valablement le prix. Tout
paiement partiel ou total du prix avant que les créanciers opposants ne
soient désintéressés, ne leur sera pas opposable.
Cette protection des créanciers peut présenter parfois quelques
inconvénients pour le vendeur :
En premier lieu, un prix de vente important peut-être bloqué par une
créance dérisoire, c’est pourquoi le vendeur peut demander au
président du tribunal de percevoir le prix de vente en consignant dans
la caisse du tribunal, le montant des créances déclarées. Cette
procédure s’appelle « le cantonnement de l’opposition ».
En second lieu, l’opposition peut être faite à la légère c’est-à-dire
qu’elle ne se fonde ni sur un titre ni sur une cause réelle, elle peut
aussi être nulle en la forme faute d’avoir respecté les exigences
légales. Dans ce cas, le vendeur peut demander au président du
tribunal, l’autorisation de toucher le prix malgré l’opposition. Cette
procédure s’appelle « main levée de l’opposition ».
3-2) La surenchère du sixième.

Le créancier dispose également d’un droit de surenchère s’il estime que


le prix de la vente n’est pas suffisant et ne correspond pas à sa valeur
réelle, ou s’il estime qu’une partie du prix a été dissimulée.
 Il peut  donc demander que le fonds soit mis en vente aux enchères 
publiques, mais il s’engage à se porter  acquéreur  pour le prix initial 
majoré du sixième de la valeur des éléments incorporels, si aucune 
autre offre  n’est faite (Art 94 du C.C).  
c-à-d  il se porte acquéreur lui-même de ce fonds et en offrant de payer
le prix des éléments incorporels augmenté du 1/6 (la surenchère du
sixième).

 
Cette possibilité de surenchère suppose la réunion de trois conditions :

1/ il faut que le prix de vente déclaré ne suffise pas à désintéresser tous


les créanciers.
2/ la surenchère doit être faite dans les 30 jours qui suivent la 2ème
insertion.
3/ il doit s’agir d’une vente ordinaire. La surenchère n’est pas admise
après la vente judiciaire d’un fonds de commerce.
Paragraphe 2: L’apport du fonds de commerce en société : 

    
 Le commerçant, personne physique, peut apporter son FC soit à une société q
u’il a créée avec d’autres personnes, soit à une société déjà créée.   
Même si cette opération ressemble beaucoup à celle de la vente .Mais,  une 
différence persiste entre les deux opérations . Elle concerne le mode de 
paiement . En effet,  l’équivalent fourni à l’apporteur n’est pas ici une somme 
d’argent, mais des parts sociales ou des actions. Cette différence entraine 
quelques modifications dans la situation des créanciers. 
L'évaluation de l'apport doit suivre la réglementation applicable en la
matière et la désignation d'un commissaire aux apports s'avère souvent
nécessaire.
Il est nécessaire de faire effectuer les formalités de publicité afin que
l'apport du fonds de commerce soit opposable aux tiers créanciers.
A) La publicité légale 
        Cette opération doit faire l’objet d’une publicité dans un  journal 
d’annonces légales et au bulletin officiel. Après enregistrement, une
expédition de l'acte notarié ou un exemplaire de l'acte sous seing privé doit
être, dans les quinze jours de sa date, déposé au secrétariat-greffe du
tribunal dans le ressort duquel est exploité le fonds. Un extrait de cet acte
doit faire l’objet d’une inscription au registre du commerce.

L'extrait inscrit au registre du commerce est publié en entier et sans


délai par le secrétaire-greffier, aux frais des parties, au Bulletin officiel et
dans un journal d'annonces légales.
En effet, dans les 15 jours de la deuxième publication, les créanciers 
de l’apporteur doivent faire au greffe du T.P.I une déclaration indiquant 
leur qualité de créancier et la somme qui leur est due (art 104 du CC).

Le créancier négligent perdra toute action
contre la société, et sera réduit  à  une action personnelle
contre l’apporteur seul. Une telle procédure  permet  d’informer les 
associés  sur  les créanciers inscrits.
B) L’option des associés.

A défaut par les coassociés ou l'un d'eux de former, dans les 30


jours qui suivent la seconde insertion, une demande en annulation de
la société ou de l'apport, ou si l'annulation n'est pas prononcée, la
société est tenue solidairement avec le débiteur principal au paiement,
dans le délai ci-dessus, du passif déclaré et dûment justifié.
Paragraphe 3: Le nantissement du fonds de commerce.
Le nantissement du fonds de commerce a été créé comme une
hypothèque mobilière, c'est-à-dire, un gage sans dépossession du
débiteur. Cette garantie confère au banquier prêteur un privilège sur le
fonds.
Dans le cadre du nantissement du fonds de commerce, le commerçant
demeure à la tête de son fonds en l’exploitant librement et en
continuant son activité avec comme objectif premier l’acquittement de
la dette. Ce nantissement obéit à des conditions qui sont prévues par le
C.C et produit certains effets.
A) - Les conditions du nantissement : 
Concernent l’assiette du nantissement, sa forme et sa publicité :
1) Les conditions de fond: 
La première condition tient à l’existence d’un fonds appartenant au
débiteur. Donc, Le fonds doit évidemment appartenir à celui qui le
place en garantie. Ainsi, il ne peut être consenti par le locataire gérant.
La deuxième condition, concerne l’objet du nantissement. Ce point est
l’un des plus délicats. Retenons d’abord que tous les éléments du
fonds de commerce ne sont pas affectés par le nantissement ; sont ainsi
exclus : les marchandises (art. 107 du co. Com). Ensuite, les parties au
contrat de nantissement ont la faculté de cantonner celui-ci à certains
éléments du fonds.

A défaut de désignation expresse et précise dans l’acte qui le constitue,
 le nantissement ne comprend que : le nom commercial, l’enseigne, le 
droit au bail, la clientèle et l’achalandage. 
2) Les conditions de forme et de publicité.

Le nantissement doit être constitué par un acte écrit, car il est


nécessaire de déposer l’acte au greffe du tribunal. Cet acte peut être
authentique ou sous seing privé. L’écrit est à considérer comme une
condition de validité de l’acte.
Au cas où le nantissement porte sur des droits de propriété industrielle 
,une inscription complémentaire doit être prise à l’office marocain de
 la propriété industrielle.
Comme le privilège du vendeur, il doit être inscrit dans les quinze
jours de sa date au registre du commerce. Cette inscription doit être
faite par les soins du créancier gagiste et elle n’est pas soumise à la
publication dans les journaux.
Le greffier procédera à l’inscriptions des données relatives au
nantissement dans le registre de commerce dans le but d’informer les
tiers. Cette publicité sert à informer les tiers qui contracteraient avec le
propriétaire du FC que ce fonds est prioritairement affecté à la garantie
B) Les effets du nantissement.

       Le commerçant demeure à la tête de son exploitation. Il conserve ainsi ses
 principales prérogatives d’administration et de disposition. Le nantissement
peut produire les effets suivants : 
1-Effets à l’égard  du créancier nanti : 
        Le créancier nanti dispose d’un droit de préférence et d’un droit
de suite. 
1-1 Le droit de préférence:
Il s’agit d’un droit au profit du créancier nanti inscrit sur le registre de
commerce et qui lui permet de se faire payer sur le prix du fonds avant les
créanciers bénéficiaires d’un nantissement postérieur et avant les créanciers
chirographaires abstraction faite de la date de leurs créances.
L’article 110 précise que le rang des créanciers gagistes entre eux est déterminé
par la date de leur inscription au registre du commerce. Les créanciers inscrits
le même jour viennent en concurrence.
1-2 Le droit de suite.

C’est un droit qui permet au créancier nanti de suivre le fonds en


quelques mains qu’il se trouve, peu importe qu’il soit entre les mains
du débiteur, du propriétaire de l’immeuble, d’un acquéreur du
débiteur, et peu importe que l’actuel propriétaire l’ait reçu par achat,
par donation ou par héritage.
2) Les effets à l’égard du commerçant débiteur.
2- 1 Cas de déplacement du fonds de commerce : 
Selon l’article (111 du co. Com) En cas de déplacement du fonds
de commerce, les créances inscrites deviendront de plein droit
exigibles si le propriétaire du fonds de commerce n'a pas fait connaître
aux créanciers inscrits, quinze jours au moins à l'avance, son intention
de déplacer le fonds et le nouveau siège qu'il entend lui donner.

Le déplacement du fonds de commerce sans le consentement du


vendeur ou du créancier gagiste peut, s'il en résulte une dépréciation
du fonds, rendre leurs créances exigibles.
2-2 La vente séparée d’un élément du fonds de commerce.

La vente séparée, suite à une saisie-exécution d’un ou plusieurs


éléments d’un fonds de commerce grevé d’inscriptions, ne peut avoir
lieu que 10 jours au plus tôt après la notification de la poursuite aux
créanciers au domicile élu par eux dans leurs inscriptions.

Pendant ce délai de dix jours, tout créancier inscrit, que sa créance


soit échue ou non, pourra demander la vente globale de tous les
éléments du fonds. Car la vente séparée du fonds veut diminuer
considérablement la valeur du ce fonds de commerce.
Paragraphe 4: La gérance libre.
       
Le propriétaire d’un fonds de commerce peut l’exploiter lui-même
c’est le cas le plus fréquent dans la pratique, mais il peut arriver que le
propriétaire confie l’exploitation ou la gérance à une autre personne soit
dans le cadre d’une gérance salariée, soit dans le cadre d’une gérance
libre.
La gérance salariée:
Le propriétaire du fonds peut confier à un gérant salarié
l’exploitation de son fonds. Ce gérant est lié au propriétaire par un contrat
de travail (c’est pourquoi on parle de gérance salariée).
Il exploite le fonds au nom et pour le compte du propriétaire et sous
le contrôle de ce dernier. Il n’a pas la qualité de commerçant, cette qualité
reste attachée à la personne du propriétaire. C’est ce dernier qui assume
les risques de l’exploitation (soit des bénéfices soit des pertes).
Le gérant perçoit un salaire qui comporte généralement une partie
fixe et un intéressement sur les résultats du fonds.
La gérance libre
Elle consiste à donner son fonds de commerce en location. Cette
technique s’appelle également la location-gérance ou gérance libre du
fonds de commerce.
Le gérant libre exploite le fonds en son nom, pour son propre
compte et à ses risques et périls, il y a donc une séparation très nette
entre la propriété et l’exploitation du fonds.
L’article 151 du C.C définit la gérance libre comme suit  -
Nonobstant  toute clause contraire, tout contrat par lequel le
propriétaire ou l'exploitant d'un fonds de commerce en concède
totalement ou partiellement la location à un gérant qui l'exploite à ses
risques et périls-.
A) Les règles relatives à la publicité : 

Ayant  la  qualité  de  commerçant,  le  gérant  libre  doit  bien  entendu 
satisfaire à toutes les obligations du commerçant et notamment se faire  
immatriculer au registre du commerce (art.153, al 1du CC).

Mais la publicité dont il est question au chapitre relatif à la gérance libr
e
est de toute autre nature, elle a pour objectif de faire connaitre aux tiers
que la propriété du fonds n’appartient pas au gérant. 
Tout contrat de gérance libre est publié dans la quinzaine de sa date,
sous forme d'extrait au Bulletin officiel et dans un journal d'annonces
légales.
       Pour ce faire, le législateur prévoit trois procédés de publicité : 

 Tout d’abord un extrait du contrat de gérance libre doit être publié dans 
les 15 jours de sa date au bulletin officiel et dans un journal d’annonces
 légales. Il reste qu’il est dans l’intérêt du bailleur du fonds d’effectuer 
cette publicité dans la mesure où il demeure, jusqu’à la publication  et 
pendant 6 mois qui suivent, responsable solidairement avec le gérant 
des dettes contractées par ce dernier à l’occasion de l’exploitation de 
fonds (art.155 du CC). 

Date de 6 mois
publication
pendant cette période le bailleur reste solidairement responsable
En outre, Le bailleur du fonds doit procéder aux formalités relatives au
registre de commerce ; il a le choix entre deux inscriptions:
- Soit demander sa radiation du registre de commerce.
- Soit  requérir  la  modification  de  son  inscription  personnelle  avec 
 la mention expresse de la mise en gérance libre. 

Autrementdit, le bailleur reste solidairement responsable des dettes de s
on locataire tant qu’il n’a pas requis ces inscriptions (art.60 et 155  du
CC). 
L’article 60 du C.C dispose que:
« En cas de cession ou de location d'un fonds de commerce, la personne
immatriculée reste solidairement responsable des dettes de son
successeur ou de son locataire tant qu'elle ne s'est pas fait radier du
registre du commerce ou qu'elle n'a pas fait modifier son inscription
avec la mention expresse de la vente ou la location ».
Le contrat de la gérance libre présente un caractère commercial à
l’égard du locataire gérant ; même s’il n’était jamais commerçant
avant la conclusion du contrat parce que évidement la location du
fonds de commerce réalisée en vue de son exploitation constitue pour
lui le premier acte de commerce.
Ce point de vue est confirmé maintenant par l’article 153 alinéa 1
du code de commerce qui dispose clairement que:
« Le gérant libre a la qualité du commerçant et il est soumis à toutes
les obligations qui en découlent ».
Le bailleur quant à lui perd sa qualité de commerçant dans la
mesure où il ne va pas exploiter personnellement le fonds de
commerce, mais il se bornera à donner au gérant la faculté de
l’exploiter.
Enfin, quant au gérant, il doit indiquer sur tous  ses documents 
commerciaux ainsi que sur toutes les pièces signées par lui avec son
 nom, son numéro d’immatriculation  au  registre de commerce  avec 
mention du tribunal où il est  inscrit et sa qualité  de gérant  libre du 
fonds sous peine d’une amende de 2000 à 10000dhs.
La fin de la gérance libre rend immédiatement exigibles les dettes
afférentes à l'exploitation du fonds contractées par le gérant libre
pendant la durée de la gérance.
 
B) Les effets de la location gérance : 
Le contrat de la location gérance produit une série d’ obligations à
l’égard des différentes parties.
1) Les effets à l’égard du locataire ( gérant libre):
Il doit payer le loyer qui peut consister en une participation aux 
bénéfices, exploiter  le  fonds  dans  les  meilleures  conditions, ne
pas en  
changer  la destination, c’est à dire continuer le même commerce que le 
bailleur. En outre, n’étant pas propriétaire  du fonds , le gérant ne peut 

le vendre ni le donner en nantissement, il ne peut non plus en sous louer l
a gestion sans consentement du bailleur. 

 
2) Les effets à l’égard du bailleur (propriétaire du FC).

En premier lieu, le bailleur est solidairement responsable avec le


gérant libre des dettes contractées par ce dernier à l’occasion de
l’exploitation du fonds, et ce jusqu’à la publication du contrat de
gérance, et pendant les six mois qui suivent la date de cette
publication.
En second lieu, le bailleur reste solidairement responsable des dettes
de son locataire tant qu’il ne s’est pas fait radier du registre du
commerce.
En troisième lieu, le bailleur est solidairement responsable du
paiement des impôts dus à raison de l’exploitation du fonds.
3) Les effets à l’égard des créanciers du bailleur (propriétaire).
Lorsque la gérance libre est de nature à porter préjudice aux
créanciers du bailleur du fonds, ces derniers peuvent demander au
tribunal dans un délai de trois mois à compter de la publication du
contrat de gérance libre, de déclarer exigibles les créances antérieures
ayant pour cause l’exploitation du fonds.
4) Les effets à l’égard des créanciers du gérant libre.
La fin de la gérance libre rend immédiatement exigibles, les
dettes afférentes à l’exploitation du fonds, contractées par le gérant
libre pendant la durée de la gérance.
Partie III: Les sociétés commerciales.

Les personnes morales représentent aujourd’hui les exploitations


commerciales et industrielles les plus importantes. Les besoins de
l’économie moderne en moyens financier et humain ont favorisé la
prolifération de ce type de groupement.
Chapitre 1: Le contrat de société.
L’article 982 du D.O.C définit le contrat de société: « La société est un
contrat par lequel deux ou plusieurs personnes mettent en commun
leurs biens ou leur travail ou tous les deux à la fois, en vue de
partager le bénéfice qui pourra en résulter ».
Paragraphe 1: Les règles communes à tous les contrats:
La validité du contrat suppose l’existence des conditions de fond
indispensables pour sa formation: consentement des parties, capacité
juridique, objet et cause.
A) Consentement.
Les associés doivent émettre un consentement non vicié. L’erreur, la
violence ou le dol peuvent être invoqués par l’associé qui n’a pas
donné un consentement libre et éclairé. Le plus souvent ce sont les
manœuvres frauduleuses pouvant induire en erreur qui seront
invoquées au titre de consentement.
B) Capacité.
Les associés doivent avoir la capacité de s’engager. Il s’agira de la
capacité commerciale, notamment dans lesquelles les associés ont la
qualité de commerçant ( les sociétés de personnes). Pour les autres
sociétés, c’est la capacité civile qui est requise.
Certaines personnes ne peuvent toutefois, en dépit de leur capacité,
constituer une société entre elles. Il en est ainsi du père et du fils
soumis à la puissance paternelle, du tuteur et du mineur jusqu’à la
majorité de celui-ci.
C) Objet.
L’objet du contrat de société est l’objet social c’est-à-dire le type
d’activité choisie par la société. Cet objet doit être licite, c’est-à-dire
elle ne doit pas être contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs. La
société ne peut exercer que l’activité prévue dans ses statuts.
D) Cause.
La cause du contrat est liée à la raison qui a poussé les parties à
constituer la société. Il s’agit en fait du motif sur la base duquel les
personnes ont décidé de créer la structure.
Paragraphe 2: Les règles propres au contrat de société.
De la lecture de l’article 982 du DOC, on peut dégager quatre
éléments caractéristiques du contrat de société: pluralité d’associés,
mise en commun d’apports, participation aux résultats de
l’exploitation et la volonté de collaborer.
A) Pluralité d’associés.
L’article 982 du DOC précise que le contrat est conclu entre deux ou
plusieurs personnes. Il faut donc la rencontre de deux ou plusieurs
volontés pour la constitution d’une société. Toutefois, une exception
est à signaler et qui a été introduite par la loi n° 5-96 puisque l’article
44 dispose que « La SARL est constituée par une ou plusieurs
personnes qui ne supportent les pertes qu’à concurrence de leurs
apports. »
B) Mise en commun d’apports.
Il n’y a pas de société sans apport d’associés. Ces derniers doivent
affecter un bien ou un droit à la société en contrepartie de la remise
des titres sociaux. En l’absence d’apports, la société est nulle.
A cet égard, on peut distinguer entre trois catégories d’apports:
1) L’apport en numéraire.
Il s’agit d’un apport d’une somme d’argent, il faut distinguer la
souscription et la libération de l’apport en numéraire.
- Par la souscription, l’associé s’engage à effectuer un apport d’un
montant déterminé.
- Par la libération, l’associé exécute un engagement et verse la somme
promise.
Il suffit que l’associé s’engage à effectuer un apport pour que la
société soit formée même si la libération de l’apport intervient
ultérieurement.
2) L’apport en nature.
Il consiste dans l’apport d’un bien qui peut être corporel comme un
immeuble et matériel ou incorporel comme (le fonds de commerce,
brevet d’invention…). Un bien est ainsi mis à la disposition de la
société soit en lui transférant la propriété d’un bien soit en lui
conférant la jouissance de ces biens. L’apport en nature est exigé à la
naissance de la société.
3) L’apport en industrie.
Un associé peut apporter dans certaines sociétés, non pas un bien ou
une somme d’argent mais son industrie, c’est-à-dire son expérience,
son savoir-faire et son travail. L’apport consiste donc en l’exercice
d’une activité qui est rémunérée par l’attribution des droits sociaux. Ce
type d’apport a un caractère temporaire. Il cesse avec l’arrêt de
l’activité de l’apporteur. L’apport en industrie est interdit dans les
sociétés par action d’autant plus qu’il n’est pas pris en compte pour la
détermination du capital.
C) La participation aux bénéfices et contribution aux pertes.

L’élément implique deux choses: d’une part, le but de la société est la


réalisation d’un bénéfice, d’autre part, tous les associés se partagent
les bénéfices et éventuellement les pertes. Si le but poursuivi est la
réalisation d’un profit, les pertes possibles constituent également une
situation à prévoir. La part de chaque associé dans les pertes et les
bénéfices est déterminée en fonction de sa participation.
D) La volonté de collaborer dans un esprit sociétaire ( L’affectio
societatis).

Il s’agit de la volonté de collaborer à la réalisation de l’objectif


déterminé à la naissance de la société. La validité de toute société est
subordonnée à l’existence de cet élément de nature psychologique qui
pousse les associés à collaborer pour la réussite du projet économique
et la réalisation des objectifs escomptés.
Chapitre 2: Personnalité morale et typologie des sociétés.
Section 1: Attribution et manifestation de la personnalité morale.

Paragraphe 1: Attribution de la personnalité morale.

La personnalité est l'aptitude à devenir sujet de droits et d'obligations.


Réservée à l'origine aux personnes physiques, cette faculté a été étendue à des
groupements et organisations dont l'importance dans la vie sociale et
commerciale n'est certes plus à démontrer.

La société en nom collectif, la société en commandite simple, la société en


commandite par actions, la société anonyme et la société à responsabilité
limitée ne jouissent de la personnalité morale qu'à compter de leur
immatriculation au registre du commerce.
La personnalité morale n'est donc pas une conséquence
automatique de la constitution de la société. Elle est subordonnée à
une formalité prévue par la loi, à savoir l'immatriculation.

L’immatriculation au registre du commerce de la personne


morale, fait l’objet du dépôt des statuts dûment légalisés et enregistrés
auprès du greffe du tribunal de commerce dans un délai de 30 jours.
 
Paragraphe 2: Manifestation de la personnalité morale.

De par la naissance de la personnalité morale, la société peut se


prévaloir d'un nom, d'un patrimoine, d'un domicile et d'une nationalité.

- Nom: La société est désignée par un nom qui est soit la "raison sociale",
soit "la dénomination sociale". Comme pour les personnes physiques, le
nom de la société lui permet de se distinguer par rapport à d'autres sociétés.

- Domicile: Il s'agit du lieu où a été fixé le siège social de la société. Comme


pour le nom, les statuts doivent indiquer le siège. C'est en fait le lieu de
localisation de la société. Il permet de désigner le tribunal compétent. La
détermination du siège social doit être faite dans l’acte constitutif de la
société, cette dernière ne peut donc changer de siège qu’en modifiant cet
acte constitutif et elle doit publier cette modification comme toute
modification des statuts.
- Nationalité: A l'image des personnes physiques, la société est
juridiquement rattachée à un Etat. Mais, C'est un lien d'une nature différente.
La nationalité permet de déterminer la loi applicable à la société, de définir
son statut juridique et de déterminer l’Etat pouvant exercer la protection
diplomatique. La société ne jouit pas des mêmes droits que ceux conférés
aux individus. Elle n'assume pas non plus les mêmes obligations.

- Patrimoine de la société: Il s'agit de l'ensemble des biens de la société. Ils


ont été apportés par les associés lors de la constitution. La société peut
également acquérir des biens pendant l'exercice de l'activité.
Section 2: Typologie des sociétés.

La classification permet de dégager différentes formes de sociétés.


La diversification de l'activité commerciale a, au fil du temps, imposé
la création de nouvelles structures.
Ce qui a permis à certains de constater qu'il y a presque "autant de
formes de société que sortes de fromage". On présentera deux grandes
catégories en raison de l'intérêt de la distinction sur le plan juridique.
Paragraphe 1: Sociétés civiles et sociétés commerciales.
Les sociétés sont soit civiles, soit commerciales. L'objet de
l'activité détermine la nature de la structure. Celles dont l'objet repose
sur l'exercice habituel d'actes de commerce sont réputées
commerciales, à l'image du commerçant personne physique . Certaines
sociétés ont néanmoins été considérées comme commerciales sans
prendre en considération l'objet de l'activité; il s'agit des sociétés
commerciales par la forme ( La société en nom collectif, le société à
responsabilité limitée, les sociétés en commandite et la société
anonyme).
Les sociétés civiles n'ont ni une forme réputée commerciale, ni un
objet reposant sur une activité commerciale." Dans la vie des affaires
et l'activité économique, les sociétés civiles sont, globalement d'une
importance beaucoup moindre que les sociétés commerciales". La
nature de la société, civile ou commerciale, est à l'origine de certaines
conséquences légales:

- A la différence de la structure commerciale, la société civile n'est


soumise à aucune publicité.
- Les sociétés civiles ne sont pas soumises, à la constitution, aux
formalités de dépôt des apports en numéraire.
- Les procédures de traitement des entreprises en difficulté ne
concernent que les sociétés commerciales.
- En cas de conflit entre associés dans une société civile c’est la TPI
qui est compétente.
Paragraphe 2: Sociétés de personnes et sociétés de capitaux.
La personne de l'associé est déterminante dans les sociétés de
personnes. On s'associe avec des personnes qu'on connaît (c'est
particulièrement le cas de la société en nom collectif, la société en
commandite simple, et dans une moindre mesure la société à
responsabilité limitée).
Dans les sociétés de capitaux, la personne de l'associé importe
peu. L'adhésion est plutôt motivée par le désir de mettre en commun
des moyens pour la réalisation de bénéfices (en particulier la société
anonyme).
Etant une société de capitaux, les actionnaires disparaissent en
principe derrière les capitaux qu'ils mettent à la disposition de la
société. Peu importe la personne de l'apporteur dans la mesure où
l'existence et le fonctionnement de la société se rattachent plutôt au
capital.
Dans les sociétés commerciales, l'étendue de la responsabilité des
personnes est déterminée en fonction de la nature de la structure.
Certaines se caractérisent par le principe de la responsabilité indéfinie
et illimitée de chaque membre au passif social, avec donc la possibilité
de poursuivre l'associé sur ses biens personnels pour s'acquitter d'une
dette sociale. C'est le cas notamment de la société en nom collectif.

La société à responsabilité limitée repose, quant à elle, sur le


principe selon lequel chaque associé n'engage que ses apports en
garantie des dettes sociales. L'associé n'est donc tenu responsable qu'à
concurrence de ses apports.
Chapitre 3: Les structures sociétaires: constitution et
fonctionnement.

Section 1: La société anonyme.

La société anonyme est une société commerciale par la forme


dans laquelle les associés, dénommés actionnaires en raison d'un droit
représenté par un titre négociable ou action, ne supportent les dettes
sociales qu'à concurrence de leurs apports.
■ Paragraphe 1: Constitution de la société anonyme.

La constitution de la société anonyme peut revêtir deux formes:


avec appel public à l'épargne ou sans appel public à l'épargne.
La constitution avec appel public à l'épargne est plus rare en
raison de la lourdeur des opérations. Elle suppose la réunion
d'actionnaires nombreux et l'intervention de plusieurs personnes, et
exige du temps puisque la procédure peut être assez longue.
■ A) Conditions de constitution.
■ - Nombre d'actionnaires: Le nombre d'actionnaires ne peut être
inférieur à 5. Ils ne supportent les pertes qu'à concurrence de leurs
apports.
■ - Durée: Elle ne peut excéder 99 ans, et court à dater de
l'immatriculation.
■ - Siège social: Il constitue le domicile légal de la société. Les SA dont
le siège social est situé au Maroc sont soumises à la législation
marocaine.
- Objet social: La société anonyme est commerciale par sa forme, peu
importe son objet.
- Capital: Il est fixé à trois millions de dirhams si la société fait
publiquement appel à l'épargne, et trois cent mille dans le cas
contraire. Le capital doit être intégralement souscrit. Les apports
peuvent être de différentes natures. Ils doivent avoir une valeur
actuelle appréciable en espèces, et constituer un élément d'actif
réalisable pouvant être inscrit à l'actif du bilan de la société.
La loi exige une libération des apports en numéraire du 1/4 au
moins de leur valeur nominale lors de la souscription. La libération du
surplus doit avoir lieu dans un délai ne dépassant pas trois ans à
compter de l'immatriculation au registre du commerce.
B) Procédures de constitution.
Les fondateurs désignent un ou plusieurs commissaires aux
apports pour procéder à l'évaluation des apports en nature. Le rapport
du dit commissaire doit indiquer le mode d'évaluation adopté et
pourquoi il a été retenu. Après ce rapport doit être déposé au greffe du
tribunal et au siège social et tenu à la disposition des actionnaires 5
jours avant la signature des statuts.

Les fonds provenant des souscriptions en numéraire sont déposés


au nom de la société en formation, dans un délai de huit jours, dans un
compte bancaire bloqué, avec la liste des souscripteurs et l'indication
des sommes versées par chacun d'eux. Le retrait des fonds est effectué
par le mandataire du conseil d'administration ou du directoire contre
remise du certificat du greffier du tribunal attestant l'immatriculation
de la société au registre du commerce.
Les statuts doivent contenir des indications relatives aux organes
de la société: les clauses relatives à la composition, au fonctionnement
et aux pouvoirs des organes de la société. La désignation des premiers
administrateurs peut être faite dans un acte séparé mais faisant corps
avec les statuts.

Après l'approbation des statuts, il convient de les faire


enregistrer dans un délai d'un mois à compter de la date de l'acte
constitutif. La constitution de la société fait l'objet d' une publicité au
bulletin officiel et dans un journal d'annonces légales indiquant
notamment le numéro d'immatriculation au registre du commerce.
Paragraphe 2: Administration et direction de la société anonyme.
Les fondateurs d'une société anonyme ont le choix entre deux
formules pour l'administration de la structure: la direction avec conseil
d'administration et président- directeur général et l'administration avec
directoire et conseil de surveillance.

A) Conseil d'administration et président.


1) Le conseil d'administration.
Organe collégial, le conseil d'administration est composé de trois
membres au moins et au plus de douze. Le nombre maximum est de
quinze lorsque la société est cotée à la bourse des valeurs.
- Nomination des administrateurs: Les administrateurs sont nommés par
l'assemblée générale ordinaire. Les premiers administrateurs sont
nommés par les statuts. Ils sont soumis aux règles générales
d'incompatibilités prévues par les lois ou les statuts.
- Qualité d'actionnaire: Chaque administrateur doit être propriétaire
d'un nombre d'actions de la société, déterminé par les statuts.
- Durée des fonctions: La durée des fonctions des administrateurs est
déterminée par les statuts sans pouvoir excéder six ans en cas de
nomination par l'assemblée générale, et trois ans en cas de nomination
par les statuts. Les administrateurs sont rééligibles sauf stipulation
contraire des statuts.
2) Fonctions et pouvoirs du conseil d'administration.

Le conseil est un organe collégial. Il se réunit aussi souvent que


l'intérêt de la société l'exige. Le conseil d'administration est convoqué
par le président. En cas d'urgence, la convocation peut être faite par le
commissaire aux comptes.
Le conseil d'administration ne délibère valablement qu'en
présence de la moitié au moins de ses membres. Sauf clause contraire
des statuts, un administrateur peut donner mandat à un autre
administrateur pour le représenter à une séance de conseil. Les
décisions sont prises à la majorité des membres présents ou
représentés.
La loi réserve des attributions spéciales au conseil
d'administration. Il est investi de pouvoirs assez étendus qui lui
permettent d'agir en toutes circonstances au nom de la société. Ce
conseil autorise les cautions et garanties accordées par la société.
Une réunion du conseil est obligatoire pour l'examen des comptes
annuels, l'adoption du rapport de gestion à présenter aux actionnaires.
A la clôture de chaque exercice, il dresse un inventaire de l'actif et du
passif social existant à cette date, et établit les états de synthèse
annuels, conformément à la législation en vigueur.
Le conseil d'administration convoque les assemblées
d'actionnaires, fixe leur ordre du jour et arrête les termes de
résolutions à leur soumettre. Il peut également décider du transfert du
siège social dans la même préfecture ou province.
3) Président et directeurs généraux.
- Fonctions et pouvoirs du président: Le président assume sous sa responsabilité
la direction générale de la société. Il représente également la société dans ses
rapports avec les tiers. La nationalité marocaine n'est pas exigée pour
occuper le poste de président.
Le conseil d'administration élit en son sein, aux conditions de quorum
et de majorité, un président, qui est nécessairement une personne physique.
Il faut donc être administrateur, et partant actionnaire pour occuper le poste
de président. Le président est nommé pour une durée qui ne peut excéder
celle de son mandat d'administrateur. Il est rééligible. Le conseil
d'administration peut le révoquer à tout moment.
Directeurs généraux : Le conseil d'administration, sur proposition du
président, peut désigner un ou plusieurs personnes physiques pour assister le
président. Il donne mandat à ces personnes à titre de directeurs généraux. Le
conseil détermine leur rémunération. Le conseil, sur proposition du
président, peut révoquer un directeur général sans motif ni préavis.
B) Directoire et conseil de surveillance.
1) Directoire.
-Nomination: Le directoire est composé de cinq membres au plus, sept
si les actions de la société sont admises à la cote de la bourse des
valeurs. Dans les sociétés anonymes dont le capital est inférieur à un
million cinq cent mille dirhams, les fonctions attribuées au directoire
peuvent être exercées par une seule personne. Les membres du
directoire sont nommés par le conseil de surveillance.

Fonctions et pouvoir: Le directoire est investi des pouvoirs les plus


étendus pour agir en toutes circonstances au nom de la société. Il les
exerce dans la limite de l'objet social. Le président du directoire
représente la société dans ses rapports avec les tiers.
■ 
2) Conseil de surveillance.

- Composition: le conseil de surveillance est composé de trois


membres au moins et de douze au plus. Le nombre des membres peut
atteindre quinze lorsque les actions sont inscrites à la bourse des
valeurs.

- Fonctions: le conseil de surveillance exerce le contrôle permanent de


la gestion de la société par le directoire. Il assure sa mission en opérant
les vérifications qu'il juge opportune, et en recevant du directoire des
rapports périodiques. Les statuts peuvent subordonner certaines
opérations à une autorisation préalable du conseil. Il en va ainsi de la
cession d'immeubles par nature, la cession totale ou partielle de
participation, la constitution de sûretés et les cautions.
Paragraphe 3: Dissolution de la société anonyme.
Les causes de la dissolution sont générales (communes à toutes les autres
sociétés) ou spécifiques (ne concernent que la société anonyme).
- Causes générales: L' arrivée du terme, réalisation ou extinction de
l'objet social (l'existence de la société est liée à l'achèvement d'un
projet immobilier par exemple), liquidation judiciaire...etc.
- Causes spécifiques à la société anonyme: Elles sont relatives à trois
situations:
Le nombre d'actionnaires est demeuré inférieur au minimum
légal de cinq actionnaires depuis plus d'un an.
La situation nette est restée inférieure au quart du capital social.
Le capital social a été maintenu depuis plus d'un an à un montant
inférieur au minimum légal.
C'est l'assemblée générale extraordinaire des actionnaires qui
décide de la dissolution anticipée de la société.
La décision de la dissolution doit faire l'objet d'une publication au
bulletin officiel et dans un journal d'annonces légales. De même, cette
décision doit être déposée au greffe du tribunal et inscrite au registre
de commerce.
Section 2:La société en commandite par actions.
Paragraphe 1: Définition.

La société en commandite par actions, dont le capital est divisé en


actions, est constituée entre un ou plusieurs commandités, qui ont la
qualité de commerçant et répondent indéfiniment et solidairement des
dettes sociales, et des commanditaires qui ne sont pas des
commerçants et qui ont la qualité d'actionnaires et ne supportent les
pertes qu'à concurrence de leurs apports.

La société en commandite par actions est désignée par une


dénomination où le nom d'un ou plusieurs associés commandités peut
être incorporé et doit être précédé ou suivi de la mention "société en
commandite par actions".
Paragraphe 2: Caractéristiques.

- Le nombre des associés ne peut être inférieur à quatre. Il doit y


avoir au moins un commandité et trois commanditaires. Le
commandité assure les fonctions de gérant, alors que les
commanditaires forment le conseil de surveillance.
- Le ou les premiers gérants sont désignés par les statuts. Ils
accomplissent les formalités de constitution dont sont chargés les
fondateurs de sociétés anonymes;
- Au cours de l'existence de la société ( sauf clause statutaire
contraire), le ou les gérants sont désignés par l'assemblée générale
ordinaire des actionnaires avec l'accord de tous les associés
commandités.
- L'assemblée générale ordinaire des commanditaires nomme un
conseil de surveillance, composé de trois actionnaires au moins.
- Un associé commandité ne peut être membre du conseil de
surveillance; et les actionnaires ayant la qualité de commandités ne
peuvent participer à la désignation des membres de ce conseil;
- L'assemblée générale ordinaire des actionnaires désigne un ou
plusieurs commissaires aux comptes;
- Le gérant est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute
circonstance au nom de la société.
- Le conseil de surveillance assume le contrôle permanent de la
gestion de la société. Il dispose à cet effet, des mêmes pouvoirs que le
commissaire aux comptes.
- Apports: Ils sont effectués en numéraire ou en nature, ceux en industrie
sont interdits. Les commissaires aux apports désignés par les
fondateurs procèdent à l'évaluation des apports en nature.
- La transformation de la société en commandite par actions en société
anonyme ou en société à responsabilité limitée est décidée par
l'assemblée générale extraordinaire des actionnaires avec l'accord des
deux tiers des associés commandités, à moins que les statuts ne fixent
un autre quorum.
- Publicité de la constitution: Les premiers gérants procèdent aux
formalités de publicité selon les règles à suivre dans une société
anonyme.
Section 3: La société en nom collectif.
Paragraphe 1: Définition.

La société en nom collectif constitue le type même de la société


de personnes. Chaque associé est choisi en considération de sa
personne. Généralement, les associés sont peu nombreux et se font
mutuellement confiance. La SNC est une société où les associés ont
tous la qualité de commerçants et répondent indéfiniment et
solidairement des dettes sociales.

Le créancier social, après mise en demeure de la société, peut


réclamer le paiement de sa créance exigible à l'un quelconque des
associés.
Paragraphe 2: Caractéristiques.
- La société en nom collectif est désignée par une dénomination
sociale, à laquelle peut être incorporé le nom d'un ou plusieurs
associés, et qui doit être précédée ou suivie de la mention " société en
nom collectif".
- Tous les associés sont gérants, sauf stipulation contraire des statuts
qui peuvent désigner un ou plusieurs gérants associés ou non, ou en
prévoir la désignation par acte ultérieur;
- Capital social: La loi n'exige aucun capital minimum, étant donné
que les associés sont responsables indéfiniment et solidairement des
dettes sociales. Aucune règle contraignante n' est exigée en la matière.
- Constitution: La société est constituée dès la signature des statuts par
tous les associés. Elle jouit de la personnalité morale à compter de la
date de son immatriculation au registre du commerce.
- Les assemblées d'associés: La réunion d'assemblée intervient à
propos de décisions sur des points qui excèdent les pouvoirs des
gérants. Une réunion est obligatoire dans deux cas: pour l'approbation
des comptes annuels et quand la demande est faite par un associé.
- Dissolution: La société en nom collectif est soumise aux causes de
dissolution communes à toutes les sociétés ( arrivée du terme,
extinction de l'objet social...). La société prend fin par le décès de l'un
des associés sauf s'il a été stipulé que la société continuerait, soit avec
les associés seulement, soit avec un ou plusieurs héritiers, ou toute
autre personne désignée par les statuts.
Section 4: La société à responsabilité limitée.
Paragraphe 1: Définition.
La société à responsabilité limitée est régie par la loi 5-96. Elle
s'apparente à la fois aux sociétés de capitaux et aux sociétés de
personnes. C'est un type hybride qui puise ses règles tantôt des
sociétés de capitaux, tantôt des sociétés de personnes.
La SARL est caractérisée, comme les sociétés de personnes, par le
caractère personnel des associés. Elle est généralement constituée par
un petit nombre d'associés qui se connaissent et se font confiance.
La parenté de la SARL avec les sociétés de capitaux se manifeste
à différents niveaux:

⮚ Les associés n'acquièrent pas la qualité de commerçant.


⮚ Les associés ne sont tenus du passif social qu'à concurrence de leurs
apports.
⮚ Les événements qui affectent la situation juridique personnelle d'un
associé (décès, déchéance..) n'ont pas une incidence directe sur le
fonctionnement de la société.
Paragraphe 2: Caractéristiques.

- Une seule personne - dite associée unique- peut constituer la SARL;


- Le nombre maximum d'associés ne peut dépasser 50;
- Le montant du capital social ne peut être inférieur à 10.000 DH et
doit être déposé obligatoirement dans un compte bancaire bloqué. Son
retrait ne peut être effectué qu'après immatriculation au Registre de
commerce.
- La part sociale est d'au moins 10 DH. Les parts sociales détenues
peuvent être transmissibles par voie de succession et cessibles entre
associés, conjoints et parents. Toutefois, ces parts ne peuvent être
cédées à des tiers qu'après consentement de la majorité des associés.
En outre, ces parts sociales doivent être souscrites en totalité par les
associés et intégralement libérées.
- Les apports peuvent être en numéraire ou en nature. ces derniers sont
évalués par un commissaire aux apports. Leur évaluation doit
obligatoirement figurer dans les statuts.
- Constitution: Les statuts doivent être rédigés par écrit, acte notarié ou
sous seing privé.
- Publicité: Les formalités de publicité de la constitution sont
accomplies à la diligence et sous la responsabilité des représentants
légaux de la société. Deux copies des statuts doivent être déposées au
greffe du tribunal et un extrait publié dans un journal d'annonces
légales et au bulletin officiel.
- La gérance: Il peut être désigné un ou plusieurs gérants soit parmi les
associés, soit parmi les tiers, à condition que ce soit des personnes
physiques. Le gérant peut être révoqué par les associés représentant les
trois quarts des parts sociales.
- Interdiction faite aux gérants ou associés de contracter des emprunts
auprès de la société ou de faire cautionner leurs engagements
personnels par la société;
- Le contrôle de la gestion d'une SARL est confié à un ou plusieurs
commissaires aux comptes afin de présenter un rapport sur une ou
plusieurs opérations de gestion.
- Dissolution: La SARL est soumise aux causes de dissolution
communes à toutes les sociétés ( arrivée du terme, extinction de l'objet
social...).
Section 5: La société en participation.
Paragraphe 1: Définition.

A la différence des autres types de sociétés, la société en


participation est commerciale par son objet. Lorsque la société en
participation est commerciale, les rapports entre associés sont régis par
les dispositions applicables aux sociétés en nom collectif.
Paragraphe 2: Caractéristiques.
- A l'égard des tiers, chaque associé contracte en son nom personnel. Il
est seul engagé même dans le cas où il révèle le nom des autres
associés sans leur accord;
- Toutefois, si les participants agissent en qualités d'associés, ils sont
tenus à l'égard des tiers comme des associés en nom collectif.
- Capital: Aucun minimum légal pour le capital social n'est exigé.
- Fonctionnement: Les associés conviennent librement de l'objet
social, de leurs droits et obligations respectifs et des conditions de
fonctionnement de la société.
- Dissolution: La société en participation obéit aux causes générales de
dissolution.

 
 
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