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Chapitre 6 :

L’œil
et
les instruments
d’optique
Pr Youssef ABOUFADIL

Semestre 2
Année universitaire 2020-2021
1. Introduction

Les instruments d’optique sont formés par une association de


plusieurs systèmes ayant pour intérêt l’amélioration de la vision
des objets. Généralement, les instruments d’optiques sont
associés à l’œil, donc il est important d’étudier l’œil humain.
2. L’œil
2.1. Description de l’œil
2.1.1. Schéma de l’œil

Pour qu’un objet soit vu nettement,


la lumière entre par la cornée,
traverse l’humeur aqueuse puis la
pupille, et le cristallin la fait
converger sur la rétine.
2.1.2. Système équivalent d’un œil

L’œil est un système centré complexe, pour l’étudier on peut le


représenter par un système équivalent plus simple qui rend
compte de ses propriétés optiques : c’est l’œil réduit.
L’œil peut donc être schématisé par une lentille mince
convergente L (le cristallin), de centre optique O et de distance
focale variable et un écran de projection E (la rétine).
2.2. Accommodation de l’œil
L’œil normal au repos voit bien tout point situé à l’infini, l’image se
forme sur la rétine. Donc, le foyer image est sur la rétine, ou plus
exactement au centre de la fovéa.
Si l’objet est à distance finie, le cristallin se déforme sous l’effet des
muscles, et sa distance focale varie de manière à ramener le
foyer image sur la rétine et à considérer l’objet à l’infini : on dit
que l’œil accommode.
Un œil normal au repos (n’accommode pas) voit nettement les
objets situés à une distance maximale de vision distincte (D)
correspond au Punctum Remotum (PR).
Donc, le Punctum Remotum (PR) est le point le plus éloigné visible
par l’œil sans accommodation.
Les objets, qui sont très proche de l’œil, paraissent flous. Pour les
voir nettement, il faut les déplacer un peu vers l’avant afin que
l’œil puisse accommoder et ramener l’image sur la rétine. En
accommodant, l’œil augmente la vergence du cristallin, elle est
maximum au point le plus proche de l’œil pouvant être perçu
nettement sur la rétine. On appelle ce point : Punctum Proximum
(PP). La distance du Punctum Proximum à l’œil s’appelle la
distance minimum de vision distincte (d).
Remarque :
• Pour un œil normal, le Punctum Proximum est à 25 cm et le
Punctum Remotum est à l’infini.
• Les distances d et D dépendent de l’âge des personnes. Avec
le vieillissement, D diminue et d augmente progressivement.
2.3. Défauts de l’œil et corrections
L’œil peut présenter quatre défauts d’accommodation. On traitera
ici trois défauts : la myopie, l’hypermétropie et la presbytie.
2.3.1. La myopie
Dans ce cas, le cristallin est trop convergent. L’image d’un point à
l’infini se forme en avant de la rétine, l’image est donc floue. Un
myope ne peut voir, sans correction, qu’en rapprochant l’objet.
Le PP est plus près que pour l’œil normal et le PR est à distance
finie.
La lentille correctrice est divergente. Elle donne d’un point situé à
l’infini une image situé sur le PR, c’est-à-dire de telle sorte que le PR
soit confondu avec le foyer image de la lentille correctrice.
Donc, pour un objet situé à l’infini et avec une lentille divergente,
l’image est à nouveau sur la rétine.
2.3.2. L’hypermétropie
Dans ce cas, le cristallin n’est pas assez convergent. L’image d’un
point à l’infini se forme en arrière de la rétine, l’image est donc
floue. L’hypermétrope doit accommoder pour voir des objets à
l’infini. Le PR est virtuel, et le PP est un peu éloigné de celui d’un
œil normal.
La lentille correctrice est convergente, qui donne d’un point à
l’infini une image au PR. L’image sur la rétine est donc le conjugué
de PR à travers le cristallin.
Donc, pour un objet situé à l’infini et avec une lentille convergente,
l’image est à nouveau sur la rétine.
2.3.3.La presbytie
Elle est liée au vieillissement de l’œil qui perd sa faculté
d’accommodation. Le cristallin se rigidifie et perd sa souplesse et
les muscles qui permettent l’accommodation perdent leur
élasticité. Donc, on ne peut plus augmenter la vergence autant
qu’avant et l’œil devient incapable de voir de près.
L’œil en vieillissant distingue donc souvent mal les objets
rapprochés et mieux les objets à l’infini. Cette diminution de la
faculté d’accommodation impose l’utilisation de plusieurs lentilles
correctrices suivant la distance objet-œil. Des verres à deux ou
trois foyers (ou des verres à foyers progressifs) sont alors
nécessaires.
3. La loupe
Une loupe est une lentille convergente mince ou épaisse de courte
distance focale. L’objet est placé entre la loupe et le foyer objet.
La loupe donne d’un objet réel, placé entre le foyer objet et la
loupe, une image virtuelle droite agrandie.
Pour l’observation, le centre optique noté O de l’œil est placé au
voisinage du foyer image F’ de la loupe.
Il est préférable de placer l’objet dans le plan focal objet de la
loupe : l’image se forme à l’infini et l’œil normal peut l’observer sans
accommoder, dans ce cas la position de l’œil n’a pas
d’importance.
4. Le microscope
4.1. Description générale

Le microscope est un instrument


d’optique très grossissant. Il est
construit pour l’observation d’objets
dont les dimensions sont trop petites
situés à distance finie et invisible à
l’œil nu.
Il composé de deux systèmes optiques :
➢ Un objectif : Système centré placé près de l’objet, très épais
convergent, constitué de plusieurs lentilles et qui donne de
l’objet AB une image réelle A1B1 fortement agrandie et d’une
grande netteté. Sa distance focale est de quelques
millimètres.
➢ Un oculaire : Système centré derrière lequel se place l’œil
(joue le rôle d’une loupe) et donne de l’image A1B1 donné
par l’objectif, une image virtuelle définitive A’B’. Il comprend
au moins deux lentilles et ayant pour distance focale
quelques centimètres. La distance objectif-oculaire se repère
par l’intervalle optique  = F’1F2. Il est d’environ 18 cm.
4.2. Construction de l’image

Le schéma simplifié
d’un tel microscope.

Généralement, l’objet AB est placé en avant du foyer objet de


l’objectif L1. La lentille L1 donne une image A1B1 réelle renversée,
beaucoup plus grande que l’objet AB.
A’B’ est l’image de A1B1 donnée par la lentille L2. L’image finale A’B’
est très grande mais renversée et virtuelle. C’est cette image qui est
perçue par l’œil.
4.3. Eléments cardinaux d’un microscope
Le microscope étant un système centré (association de deux systèmes
centrés), on peut alors déterminer ces éléments cardinaux en utilisant les
formules de l’association des systèmes centrés (chapitre 4).
Les foyers principaux objet et image sont données par les
relations :
𝑓1 . 𝑓1′ 𝑓 .
2 2𝑓 ′
𝐹1 𝐹 = 𝑒𝑡 𝐹2′ 𝐹′ = −
∆ ∆
Les distances focales objet et images sont données par les
relations :
𝑓1 . 𝑓2 ′ ′ ′
𝑓′1 . 𝑓′2
𝑓 = 𝐻𝐹 = 𝑒𝑡 𝑓 =𝐻𝐹 =−
∆ ∆
f1,, f’1 et f2 et f’2 sont les distance focales objets et images
respectivement de l’objectif et de l’oculaire.
f’ est petite est négative ce qui implique que le microscope est
un système divergent.
4.4. Grandissement linéaire

𝑨′𝑩′ 𝑨′𝑩′ 𝑨𝟏 𝑩𝟏
𝜸𝒎𝒊𝒄 = = ⟹ 𝜸𝒎𝒊𝒄 = 𝜸𝒐𝒄 . 𝜸𝒐𝒃𝒋
𝑨𝑩 𝑨𝟏 𝑩𝟏 𝑨𝑩
4.5. Cas particulier : la vision à l ‘infini
Pour un œil normal, la vision à l’infini évite la fatigue due à
l’accommodation. Pour le microscope la vision à l’infini se
présente lorsque l’image intermédiaire A1B1 donnée par
l’objectif est située sur le plan focal objet de l’oculaire PF2. Dans
ce cas l’image définitive A’B’ se trouve rejetée à l’infini et pour
l’œil, cette image sera reçue sans effort ni accommodation.

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