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188 Chapitre V Dérivées partielles, différentielles a été vu plus haut, en tout « €U, pour tout 7 € [1,n], les dérivées de f (pour les structures réelles), suivant les vecteurs e; et ie; sont: def(es) = GEUe) = Fa(e) et deflies) = GGLG(a) = 1 GEC). Par définition d,f :C" — C", est R-linéaire. D’autre part, pour tout j€[1n] ona: defies) =i gL (2) = ide sles) fies an, le f(€5) » et: dz f(i(ies)) = def(—ei) = —def(ei) = ide flied) - Les applications R-linéaires v4 d,f(iv) et vid. f(v), coincident donc sur tout vecteur de la R-base (¢1,1¢1,-.-,€n,iép) ; elles coincident donc sur Je R-ev C”. Cela prouve que dzf est aussi C-linéaire. Soit M € Dt,(C) dont le terme (k,!), pour (k,!) € [1,n]”, est Bhi) et 1 L Vapplication C-linéaire, C” — C”, dont elle est la matrice dans la base canonique. Par définition, pour tout 1 € [1,n] : Le) = > e(aen = 24 (2) = a. se s=1 Les applications C-linéaires E et d,f sont donc identiques. Posons pour tout (h,k) € [1,n]” ) putl2) = ann +i dan, ot a%,, et by,, sont des réels. Pour tout h € [1,n], ona: Len) = Sloan + ibg,n) ek = Downers Shnaten : et Lien) = Site, nt idkn)er = -Sohane + Sen, nie. kal Posons A= [ar rlanyefiny? et B= esl anetuan , on voit que la matrice de l’application R-linéaire L = d,f dans la base (e1,...,€n,ie1,.--,1€n) est de la forme: V4 Dérivées partielles d’ordre quelconque 189 En ajoutant pour tout & € [1,n] la ligne n+ multipliée par i a la ligne &, on ne change pas le déterminant. On a donc l’égalité: Jac, (x) = det (df) = det | ATS |-B+iAl B A En retranchant pour tout h € [1,n] a la colonne n +h la colonne h multipliée par i , on ne change pas le déterminant. On obtient donc l’égalité : Jacs(z) = det (d,f) = det} Ati B | 0 | B |a-iB Comme M=A+iB et M = A~-i B, on obtient finalement : Jacy(z) = det (M) det (M) = |det M[? , ce qu’il fallait démontrer. §V.4 DERIVEES PARTIELLES D’ORDRE QUELCONQUE Exercice 1: a) Soit S = Ya, X* une série formelle a coefficients réels, de rayon R > 0. En s’inspirant de l’exemple 5, démontrer qu’il ex- iste un voisinage ouvert U de 0 dans Wt,(R) tel que (VX € U) la série }> a, X* converge, et que la fonction f :U > M,(R), Xe f(X)= s a, X* soit de classe €* . &=0 b) Appliquer A S = (14+ X)¥P = yD cP) X*, ot pe N* est ks donné. Vérifier qu’alors (VX € U) (f(X))? =In +X. a) Reprenons les notations de l’exemple 5. Si X = [24,3](,je{1,n]2 > DOUS noterons |[X|| = Max (la 31) Pour tout (i,3,4) € [1,n]°, posons, pour tout X €W,(R) : X* = [fase Mee gefink Les fonctions f;,;, sont polynomiales Wt,,(R) > R. Ona: Fig.e(X) = > Tigi Tay sig Tig ag Gay te-veLLayt 190 Chapitre V Dérivées partielles, différentielles d’ou pour tout (i,j,k) EN (k>0): Lfiae(X)1 <0" XI , et par conséquent, pour tout ke N* et tout X ¢M,(R) : [xh snk! XP Nous en déduisons, dans le cas de l’exercice, pour tout k ¢ N* lax X*|| < agi nt? xy Soit r € R,, tel que nr < R, on voit que la série de fonctions Sy ay X* est normalement convergente sur la boule fermée de centre 0 et de rayon r. Soit U la boule ouverte de centre 0 et de rayon R/n. Ce qui précade prouve que pour tout X € U, la série ya, X* est convergente, et que T'application ainsi définie, f : U > Mna(R), X — VY ax X*, est continue. kao Nous noterons aussi fy l'application X + X*, Ut,(R) 0, (R) . Montrons maintenant que pour tout n € N*, pour tout a = (a),...,) © N", et pour tout r € [0, R/n[, la série > a, Do(f,) est normalement con- vergente sur la boule fermée de centre 0, et de rayon r. Cela impliquera, d’aprés ce qui a été dit dans exemple 5, que f est de classe €* sur toute boule ouverte de centre 0 et de rayon r < R/n, et par conséquent de classe €* sur la boule ouverte de centre 0 et de rayon R/n, c’est-A-dire sur U . Avec les notations précédentes, en notant ¢ = |lal|, si k a,% Da(fx) est normalement conver- gente sur toute boule ouverte de centre 0 et de rayon r < R/n. L’application f est donc continue, et pour tout k € N* de classe €* sur U. Elle est done de classe @° sur U. 6) Le rayon de convergence de la série entitre proposée est 1 (on suppose p22). L’ouvert U est ici la boule ouverte de centre 0 de rayon 1/n. Soit. X € M,(R) , on démontrerait comme pour les séries dans © , que si les séries de matrices 37 uy X* et Sov, X" sont absolument convergentes, alors en posant pour tout neN : V.4 Dérivées partielles d’ordre quelconque 191 la série > w, X" est absolument convergente, et : Youx = (S« x) (=» x) . nZ0 h20 he0 En généralisant & un produit de p facteurs, on voit que pour tout X €U : = (F(X) = ren X™, n=o oul pour tout ne N: on = > Qi... Qi, + istictipan Pour les mémes raisons, pour tout céR, |z| <1: oo Cc P p Soest (Soais4) =(a+a)') =l+a. n=o k=0 Nous en déduisons que cg = 1, c) = 1, et que pour tout n> 1, cp, =O. On voit alors que pour tout X €U : EJ (F(X)? = oon X” = In + X , n=0 ce qu'il fallait démontrer. Exercice 2 : Soit f : R? 4 R, telle que pour tout (z,y) € R?, f(x,y) =0 exp exp (x~4) + exp (y~4) * a) Montrer que f est de classe @* sur R?\ {(0,0)}, qu'elle est indéfiniment dérivable sur R? dans la base canonique, mais sizy=0,etsi ry 40 f(z,y= que f n’est pas continue en (0,0) . 6) La fonction f est-elle indéfiniment dérivable sur R? dans toutes les bases de R? ? a a) Soit y Vapplication R — R telle que pour tout « 4 0, ¢(z) = exp (—27?) , et (0) = 0. On sait que vy est de classe €% (cours tome 192 Chapitre V Dérivées partielles, différentielles 2, exercice 8 du § VI.3). On voit facilement que pour tout (z,y) # (0,0), (x?) + v(y?) > 0 et qu’on a Pégalité : (zy) FED Fey oP Il est donc clair par somme, produit, quotient et composition d’applications de classe €° , que f est @* sur ouvert R? \ {(0,0)}. Nous utiliserons pour la suite deux lemm Lemme 1: Soit U un ouvert de R", 3 un idéal de la R-algebre A = €™(U,R) et p< N. L’ensemble des éléments de A dont toutes les dérivées successives jusqu’’ l’ordre p sont dans 3, est un idéal I, . Cette propriété reste vraie si p = 00 .m Montrons cette propriété par récurrence sur p € N. II est clair que Ip est un sous-R-ey, et que la suite (I,)pen est décroissante. La propriété est vraie pour p = 0. Supposons la propriété vraie pour p. Soient f € A et 9 €Ips1(C Ip) ; Comme I, est un idéal, fg € fp. Pour tout i € [1,n], ona: ens } of 9) _ , 29, oF a, ! da; * Bn, Il est évident que Ze €1,,et comme J, est un idéal, “fe Ely. ie voit donc que toutes les dérivées partielles de fg al'ordre p+1 sont aussi dans J,. Nous en déduisons fg € Ip,1. Nous avons démontré que [p41 est un idéal. Nous en déduisons par récurrence que pour tout pe N, J, est un idéal. L’ensemble () Ip, qui est l'ensemble des éléments de A dont toutes les pen dérivées successives sont dans %, est donc un idéal. Fin du lemme 1. Lemme 2: Soient m et nm entiers > 0, 2 un ouvert de R™ et U un ouvert de R", p :Q —+ U de classe 6°, P une partie de U,et f :U +R de classe @® , dont les dérivées successives jusqu’d lordre p € N sont nulles sur P. Alors l’application = fo a toutes ses dérivées successives jusqu’a |’ordre p nulles sur y7!(P). Les variables dans §2 seront notées (x1,-..,m) , les variables dans U seront notées (yi,--.;Yn). Remarquons que d’aprés le lemme 1, |’ensemble des éléments de €®(2,IR) , dont les dérivées successives jusqu’a l’ordre p sont V.4 Dérivées partielles d’ordre quelconque 193 nulles sur y~!(P), est un idéal. Montrons la propriété par récurrence sur p. Elle est vérifiée pour p = 0. Supposons cette propriété vérifiée pour p. Soit f € €°(U,R) dont toutes les dérivées successives jusqu’a ordre p+ 1 sont nulles sur P. Pour tout i € [1,m], pour tout 2 € 2, on a l’égalité: Af oy) of 895 an, Lae oz *)) an, (x). a. Pour tout j € [1,n], les dérivées partielles jusqu’& Pordre p de 5 , sont Ij nulles sur P ; en appliquant l’hypothése de récurrence, on en déduit que + * < an a. les dérivées partielles jusqu’a Pordre p de Papplication « + pe (ola)), 5 sont nulles sur y~1(P). Comme cet ensemble d’applications est un idéal, l'application x +> Ee) , Posséde aussi cette propriété. Ceci étant é vrai pour tout i € [1,m]],, on en déduit finalement que toutes les dérivées partielles jusqu’a l’ordre p +1 de l’application f oy: 2 — R, sont nulles sur y~'(P). La propriété est donc vraie pour tout p. ILest: clair que si toutes les dérivées successives de f sont nulles sur P , alors toutes les dérivées successives de g = f oy sont nulles sur y~1(P). Fin du lemme 2. Posons pour tout (x,y) € R?, g(x,y) = y(zy). L’application g est de classe @€°. Comme les dérivées de sont toutes nulles en 0, d’aprés le lemme 2, les dérivées partielles de g sont toutes nulles sur l’ensemble Q = {(z,y) € R? | zy = 0}. L’application: (ay) > — 1 Ye Oe + oW) ’ étant de classe 6 sur R? \ {(0,0)}, d’aprés le lemme 1, la restriction de f & R?\ {(0,0)} est de classe €* et a toutes ses dérivées partielles nulles sur ensemble Q \ {(0,0)}. Montrons par récurrence sur p que toutes les dérivées partielles d’ordre p de f existent en (0,0) et sont nulles (attention, il y a 2? opérateurs de dérivation possibles: on ne peut pas appliquer le théoreme de Schwarz). Cette propriété est vraie pour p = 0. Supposons la vraie pour p. Soit D un opérateur de dérivation d’ordre p : c’est une composition de dérivations pat rapport & z ou a y, le nombre de ces dérivations étant p. D’aprés Vhypothése de récurrence, f est dans le domaine de D, et l’application D(f) est nulle en (0,0). D’aprés ce qui a été démontré ci-dessus, l’application D(f) est nulle aussi sur Q\ {(0,0)}. L’application D(f) est donc nulle sur Q. Tlest alors évident que D(f) admet: des dérivées partielles en (0,0) qui 194 Chapitre V Dérivées partielles, différentielles sont nulles. L’application f admet donc en (0,0) des dérivées partielles & Vordre p+1 (au nombre de 2+!) qui sont toutes nulles. La propriété est donc vraie pour tout p € N. L’application f est donc indéfiniment dérivable dans la base canonique, toutes ses dérivées partielles en (0,0) étant nulles. b) On vérifie que pour tout z #0, f(x,z) = 5. On voit donc que f n'est pas continue en (0,0). Soit # = (1,1), application partielle en (0,0) suivant le vecteur # n’est pas continue en 0. L’application f n’est donc dérivable dans aucune base de R? contenant ce vecteur, et a fortiori pas indéfiniment dérivable. Exercice 4 = Soit y : |—1/2,7/2[? + R, telle que (0,0) = 1, et telle que pour tout (x,y) # (0,0) : gsin eg +y sin y+ (e+ y) sin(e + y) sin” « + sin? y + sin?(x + y) . Etudier la dérivabilité de y 4 Vordre 1 et &l’ordre 2 dans la base canonique de [R? ; l’application y est-elle de classe €!7 de classe €?7 elz,y) = Nous allons généraliser les lemmes 1 et 2 démontrés dans la résolution de Pexercice 1 du § V.1: Lemme : Soit f une application définie sur un convexe ouvert U C R? contenant (0,0), telle que (0,0) = 0, et telle que f soit de classe @* (k EN) sur U \ {(0,0)}. Si f est positivement ho- moggne de degré a > k, alors f est de classe €* sur U, et ses dérivées partielles d’ordre p < k sont positivement homogénes de degré a — p et nulles en (0,0). Pour k = 0 cette propriété est le lemme 1, pour & = 1 cette propriété est le lemme 2. Supposons cette propriété vraie pour k —1,(k = 2). Soit f vérifiant les hypothéses du lemme. D’aprés le lemme 2, f est de classe a €! sur U, et Papplication 2 est positivement homogéne de degré a —1, nulle en (0,0). Comme 2 est de classe GI! sur U\ {(0,0)}, et que Ox a—1>k—1, d’aprés 'hypothése de récurrence, l’application 2 est de or V.4 Dérivées partielles d’ordre quelconque 195, classe €'-! sur U, ses dérivées partielles d’ordre p— 1 < k —1, sont positivement homogénes de degré a—1—(p—1) = a—p, et nullesen (0,0). 8. Il en est de méme pour l’application 7 . L’application f est donc de classe @* , et ses dérivées partielles d’ordre p < k, sont positivement homogénes de degré a — p, et nulles en (0,0). Fin du lemme. D’aprés le théoréme de division (cours tome 2, Théoréme VI.3.4), il existe une application y: R —R, de classe €°, telle que pour tout rE R: a 13s, lois sing =x a tig? > Il existe de méme une application »: R — R, de classe ‘€™, telle que pour tout x € ® (apres calcul de développement limité) : a! 2 Pema? — sah + Fa? y(z). sin Posons pour tout (x,y) € R? : f(z,y) =zsinz+ysiny+ (x+y) sin(z ty), et g(z,y) = sin? x + sin? y + sin?(x +y) . Montrons que est de classe 3. Etudions d’abord le dénominateur g Pour tout (x,y) € R? : g(tyy) = (2? + y? +(e +y)*) ~ ; (at +5 +(e+y)")+ +E ve) +9 VG) + e+ Ve +9) - On observe que pour tout (x,y) € R? : (22 +y? + (e+ y)*)? =4 (22 +y? + 2y)? = =4(2t 4205 y 43a? y? 42ay) + yt) =2(2t4+y44 (2 4+y)4). On a donc pour tout (x,y) 4 (0,0) , Pégalité: 9(2,4) yi Fayser ge ty + (ety?) +0.) , . 2 shyla) +y° viv) + (ety Vety) 8{e4) = 45 a? + y? + (a+ y)? 196 Chapitre V Dérivées partielles, différentielles Notons pour tout (z,y) ER? , Q(z,y) =2? +y? + (r+ y)?. Les fonctions a, 8,7: R? —R, nulles en (0,0) et telles pour tout (x,y) # (0,0) : xf y° (e+y)* Q2,4) Az,y) Q(z.y) ' sont homogenes de degré 4. D’aprés le lemme, elles sont de classe €°. Comme la fonction y est de classe °°, on voit que la fonction @ est de classe @? sur R? (on pose 6(0,0) = 0). a(x, y) = A(z,y) = zy) = En procédant de méme avec le numérateur f , on voit que pour tout (x,y) # (0,0) , on peut écrire: fey), a A ny ~~ — (7? 2 a 74 ety ype ty? +(e ty)) +n(z,9) 5 oi la fonction 7 est nulle en (0,0), et de classe €° sur R?. On voit alors que pour tout (x,y) €]—a/2,1/2[? \ {(0,0)}, g(a,y) > 0 et: a i (e,y) =+ (2? +y? +(e +y)") + 0(2,y) POW Talat ty tle ty) +0(c,y) * Pégalité étant vraie aussi en (0,0), par définition de y. L’application ¢ est done de classe @8 sur |—1/2,1/2[7 Exercice 7 : Montrer que f : (f,u)++[1+A¢(1+u)]!/* définie au voisinage de (0,0) dans R?, avec f(0,u) = 9+"), est de classe €°° au voisinage de (0,0). Soit A € R, on note Oy = {(t,u) | 1+At(1+u) > 0}. L’ensemble OQ, est un ouvert de R? qui contient (0,0). Soit f,, Papplication OQ, — R telle que pour tout (f,u) €O,,sit #0 : fa(tu) = [14 At (1 + uw]! =exp (eee) , t etsi t=O: Fx(0,u) = eT D'aprés le théoréme de division (cours tome 2 V1.3.4), il existe une application y: J-1,+00| + R, de classe @%, telle que y(0) = 1, et telle que pour tout x €j\—1,+o0[: Log(1 + x) = ry(z) . V5 Interversion de dérivations 197 Pour tout. (,%) € Oy, A#(1 +) € J-1, too[, et, si t #0: Fy(t,u) = exp(A (1+ uw) p(At(1+u))) , cette égalité étant vraie aussi si t= 0. L’application f, est donc de classe ¢@° sur Oy. §V.5 INTERVERSION DE DERIVATIONS Exercice 1 (formule de Leibnitz) On donne quatre Rev X, E, F, G; soit (2;&4,...,én) un repére de X par rapport auquel (21,...,0%,) sont les co- ordonnées génériques. Si (a1,...,Q,) € N”, on pose |lal] = a +... + 0m. On donne un ouvert U de X , une application bilinéaire js: Ex F —» G et des applications f : U > E, g:U + F de classe €? (p21). Pour v = (,...,Um) € tt Ni", on abrége i ae en D,. Démontrer que, si a = (a1,...,On) EN” avec |lal] =p, ona: ay!... ay! 7 = Def, D+g)- a(u(f.9))= So Bit Gdal at HPat Pra) B+y=0 Btendre ce résultat a une application multilinéaire. Démontrons d’abord cette propriété dans le cas o) X = R", B= PF = G=R et yp est le produit dans R. L’opérateur de dérivation partielle par rapport & a; sera noté 0; . Pour n= 1, il s’agit de la formule de Leibnitz pour les fonctions d’une seule variable réelle. Montrons par récurrence sur _n > 1 que la formule de I’énoncé est vraie pour tout n. Supposons qu’elle soit vraie pour n—1 variables. Soit U im ouvert de R", f.g: UR, de classe &? et a = (a4,...,0,) © N™ tel que |lal]| =p. Si @ = 0, la formule est vraie par récurrence. Sinon on adans U (formule de Leibnitz) : ar(f9)= >> Set ona Hg « itjzan Posons a! = (4,-..s@-1); en appliquant hypothése de récurrence on 198 Chapitre V Dérivées partielles, différentielles obtient sur U : Dalf 9) = Da(O8"(f.9))= Yo itj=an an! aa!...an-i! = a Dp (Of) Dy (Ag) « Ty og Ble Bl tha! 9"(Onf) Dor( Fag) Posons 6 = (fj,...,64 14) et Y= (Yes th-aeJ)» Om voit que dans la somme ci-dessus, le couple de n-uplets, (,-y) , décrit l'ensemble des couples de 7-uplets dont la somme est a. On a donc sur U l’égalité: D = SP, atta) woe Al. aa ml? ce qu'il fallait démontrer. L’égalité est donc vraie pour tout n. Cela achéve la récurrence sur le nombre de variables. Etablissons maintenant une formule analogue, pour le produit de k fonctions, & 22. Pour a € N", nous noterons F(a) = a1!...a_!. Soit fi,-.., fk des fonctions de classe €? (p € N*), U > R, ot U est un ouvert de R” (neéN*), Pour tout a €N® tel que |lal] =p, montrons que: Delfieefe= So pO Dae) vs Dawoll) » a) 4..Fal sa F(a)... Fe) ot (a),,..,a*)) désigne un k-uplet d’éléments de N”. D’aprés ce qui précéde, cette égalité est vraie pour k = 2. Montrons qu'elle est vraie, pour tout & = 2, par récurrence sur k. Supposons qu’elle soit vraie pour k~1, (k 23). Soient fi,..., fx des fonctions U +R de classe €?, et a € N" telle que |ja|| = p. Posons f = fi... fx-1 et g = fx. En appliquant la formule de Leibnitz pour 2 fonctions, on trouve: Fi 9= FERRE Dah Dale) En appliquant Phypothése de récurrence on obtient pour tout #€N" : F() Dalf) = Tay Dye (fu) Dgia-v (Fir-1) 5 a4. ence F(@D)... (BED) B Be Se-d doi: Dal fi + fro fe) = F(a) > FBO) (BED) Fy PAA) Darn fe-2) Dif) : 0 ea V5 Interversion de dérivations 199 On trouve donc l’égalité : Fi (1) Dati f)= pega gata Patol) Davo Fe) oD. bale La propriété est donc démontrée par récurrence sur k. Montrons maintenant que la formule trouvée ci-dessus reste vraie quand on remplace le produit par une application multilinéaire. L’ensemble de départ est toujours un ouvert U de R" (n€N*). Soient des Rev Ey,..., Eq, un Rev G,et w:£,x...E, > G, k-linéaire. Soient enfin des applications f,:U — E;, 00 j €[1,k] de classe €?. Posons h = p(fi,-.-; fie) ; on Sait que h est une application de classe @?. Montrons que pour tout a € N? tel que |la|] =p = 2) Dal Yr egal Pao Fale -- Dae i) 004 Tathng FIOM) F(A®) Soit pour tout j € [[1,k] une base (¢;,:)ic{1,m,) du R-espace E; ; posons: my f= ha enw > j=l ot f,«, :U +R. En développant par multilinéarité on obtient : b= Bhar Sa) = SO Fane Shvta M(Ctains +s ehstn) + (inte EPL 1X... xP Lad Pour tout a €N® telle que |lal| =p, on a légalité: Da(h) = SS Dal fain +++ fin) Mensa y+ bie) « Cay te ED ma] x. xf med En appliquant & chaque expression Da(fi,i; --» fe) Ia formule (1), puis en intervertissant l’ordre des sommations, on trouve la formule (2) . Enfin si X est un R-espace muni d’un repére affine (2;é),...,2,), on se raménera au cas précédent en utilisant Pisomorphisme affine ¢: R" > X, (1,--.,tn) PO Rx t+...+an&- Exercice 2: Soit E un espace euclidien de dimension n > 1, ott !’on fixe une base orthonormée ® = (é1,-..,p) , de coordonnées 21,...,2n- 200 Chapitre V Dérivées partielles, différentielles Soit un ouvert U non vide de E, on pose # = €*(U,R). Pour Ge [Ln], soit Dj © Homa(F) défini par f+ Di(f) = 5 a) Soit L= yx? ER[X,.- i=l (vf €¥), (Vu € O(E)) (L(D},..-;Dn)) (fou) = [(L(D1,.-.,Dn))- flow. 6) Soit @ € R[X1,...,Xn] homogéne de degré 2. On suppose que: (Vf EY), (vue O(B)) (G(D1,...,Dn)) (fou) = [(G(D1,...,Dn))- flow. Montrer qu’il existe A €R* tel que @=AL.a ., Xp]. Montrer que: a) Notons A= L(Dj,...,Dn), c'est la Laplacien. L’identité a démontrer est A(fou) = A(f)ou, pour tout f € F et toute u € O(E). Soit M & [us j)@3)e[,,ay2 1a matrice de Pisométrie u dans la base orthonormée B ; on sait que M est une matrice orthogonale. Pour tout i € [[1,n], et pour tout 2 €¢U, on a l’égalité: De fou) (2) = (duce f) (u(E)) = Stns (duces f) (Gh) = Sours Dal F)(u(a)) - hel h=l D’ou pour tout 7 € [1,n] : D,(f ou) = Soo Pals ou. Nous en déduisons que pour tout (i,j) € [1,n]° : (1) Di(D;(fou)) = Sos DAD fou) = Young So eea De Dal fou. hal k=l Nous obtenons donc Dégalité A(fou= So (Spesoe) Dg(Drlf)) ou « (k)efnyp? \i=1 Or pour tout (h,k) € [1,n]J?, le réel: Dak = Dona Ui » i=1 V5 Interversion de dérivations 201 est le coefficient de ligne h et de colonne k de la matrice M*M ; la matrice M étant orthogonale, c’est 0 si hAk et 1 si h=k. Nous en déduisons: A(fou) = 7 Da(Di(f)) ou = (= psn.) ou=A(fjou, hel h=1 ce qu'il fallait démontrer. 6) Gardons les mémes notations que dans le a); l’application f est un élément quelconque de #, et M est la matrice dans la base & d’une isométrie quelconque « de E. Posons: (Xi, Xn)= SO Ag XEX;, Gea? la matrice A = [Asjlenefany € Wal) stant supposée symétrique. En utilisant Pégalité (1), nous obtenons: O(Dy,...,Da)-(fou)= SO SD dastaatng DalDilf)) ow. (JEL P? (hE Ln]? Pour tout (h,k) € [[1,n]* le réel: Oak = ys Uns Aig URS > Gel AP est le coefficient de ligne A et de colonne k de la matrice B= MA'M. Avec cette notation, on a Pégalité : D(Di,..-)Dr)-(Fou)= > bane Dn(De(f)) ou. (AAJEL Ln]? On a d’autre part légalité: [(PD1,...,Dn))-flow= S2 Ane Dal De(A)) ou. (AkEL Ln]? On voit que, lisométrie u étant fixée, Pégalité: (2) P(D1,..-)Dn) (fou) = [(P(D1,.-.Da)) + flow, est vraie pour toute f € si, et seulement si, pour toute fe: othe Pa(De( f= YD Ane Da DoF) - (A.kE] Ln]? (R.k)EL An]? 202 Chapitre V Dérivées partielles, différentielles En particulier, cette égalité doit étre vérifiée, pour tout (i,j) € [1,n]*, pour la restriction & U de Vapplication yy : 2 ++ azj. On voit que pour tout (h,k) € [1,n]?, Dr(Dg(piz)) = 9 siVensemble {h,k} n’est pas identique & {i,j} ; dans le cas ot {h,k} = {i,j}, soit i # 7, auquel cas D;(Dx(yi,3)) = 1, soit i= 7, auquel cas Dp(Ds(y4,;)) = 2. Nous obtenons done, pour tout (é,7) € [1,n]? Pégalité : big + bye = Nag + Age - Mais la matrice A étant symétrique, la matrice B = MA‘M est aussi symétrique, et l’égalité ci-dessus est équivalente & Pégal A=MA'M. D’aprés ce qui précéde, on voit facilement que cette condition est nécessaire et suffisante pour que légalité (2) soit vérifiée pour tout f ¢ ¥. En résumé, nous avons démontré que Pégalité (2) est vérifiée pour tout f € F et tout u € O(E) , si, et seulement si, A = M A‘M pour toute matrice M € O,(R). Nous sommes donc ramenés 4 démontrer la propriété géométrique suivante : si A € W,(R) est une matrice symétrique telle que A= M A‘M pour toute matrice M € O,(R), alors il existe un réel tel que A= Ay. Ceci étant supposé démontré, nous pourrons en déduire l'identité polynomiale = \ L. La matrice M étant orthogonale, l’égalité A = M A‘tM peut encore s’écrire AM = MA. Nous avons donc & démontrer la propriété suivante: si f est un endomorphisme symétrique d’un espace euclidien E de dimension finie qui commute avec toute isométrie, alors il existe 4 € R tel que f = AIdp- Supposons que f vérifie ces conditions ; soit v € E, v #0 ; application f commute avec la symétrie orthogonale par rapport 4 l’hyperplan orthogonal A v (notée S). On a donc Pégalité: f(—v) = —f(v) = S(f(v)) ; nous en déduisons que f(v) est dans la droite vectorielle engendrée par v, ie. v est un vecteur propre pour f. Ceci étant vrai pour tout v ¢ E, vu #0,0n sait que f est nécessairement de la forme AIdy, ot A € R. Cela termine la démonstration. Exercice 6 : Trouver les fonctions f : R? = R, (x,y) > f(z,y) de classe @? telles que: yee ee es Yao yt(+cy ” 3p fret ets = en utilisant des opérateurs du type Op og Op | Op preag tbr ay et erey a +d5s og a a 1) Posons A: pro Pag et Bi proy ag ean ; an By By . On vérifie que pour VS Interversion de dérivations 203 tout f €€2(R2,R), A(B(f)) existe et : Pf Os of vf OT 3a? * Ondy Ox dy Tog +4 Oy Ox + dy? En utilisant te théorime de Schware, on trouve que f vérilie Péquetion différentielle de Pénoncé si, et seulement si, A(B(f)) = 0. A(B()) =u 55 2) Caractérisons les applications g < @'(R?,R), telles que A(y) =0. Soit p qui vérifie ces conditions. Pour A € R fixé, posons pour tout t € R ha(t) = v(t, A+ ee La fonction hy est dérivable et pour tout té R : n(n = 92 Z(t, A412 /2)4t Fete d41?/2)=0. La fonction hy est done constante, sa valeur est 0 tel que B= |xo —€,20 +e x Jyo — eyo + €[ C U. Pour tout (x,y) € B, posons:; o(x,y) = f(x,y) — f(xo,¥) — f(, yo) + feo, yo) « Cette fonction est dérivable par rapport 4 y, et pour tout (z,y) eB: 3, tow = Fen) — cama) « D’aprés l’hypothése, cette fonction est, pour y € }yo —€,yo + | fixé, de classe @! par rapport & x sur }cg — €,c9 + €[ ; on a donc pour tout (z,y) € B Pégalité: Bete = f° See (uw. 2 7 a étant continue, d’aprés le théoréme de continuité sous le signe somme, pour tout z € }x9 — €,r9 + e[ fixé, application yr Rew) a L'applica application = est continue sur |yo — €,yo +€[. Comme d’autre part g(x, yo) = 0, on en déduit que pour tout (x,y) € B: Y Og ry)= | 2(a,v)do. 9(@,9) f By v)du «| OF . . Or nous avons vu que la fonction =! était dérivable sur B par rapport a4 oy 2 a x, sa dérivée partielle par rapport & 2 étant ae application B + F 206 Chapitre V Dérivées partielles, différentielles continue. D’aprés le théoréme de dérivation sous le signe somme, nous en déduisons que pour tout (z,y)¢B: 9g _ f’ #f , aeen)= andy (x,v) dv. On voit donc que os est dérivable par rapport 4 y et. que, pour tout (z,y) € B: 9 oF dyar'™Y) = nay Y) : On vérifie enfin que pour tout (x,y) € B : 29 yy = Fey — OF pg DY) = Hq B¥) ~ Ze (eyo) » t vonséquent, pour tout (x,y) € B Pte ) existe et: et par conséquent, pol oY. > Byan oY. : * HE | Pf Fag Dy) = Dyas | Ty) = Bray OY): a 3 Ceci étant vrai au voisinage de tout (xo, yo) € U, il est clair que pour tout (x,y) EU = a ieee) che, y) = ce qu'il fallait démontrer. §V.6 FORMULES DE TAYLOR Exercice 2: Soit E un R-ev muni d'une base (é1,...,é,), et U un ouvert convexe non vide de E. Sur la R-algebre @ = €(U,R) on appelle dérivation toute application R- linéaire A: sf — sf telle que (V(f,g) € ?) A(fg) = (Af\g + f(Ag), et que Af =0 lorsque f est constante. a) Soit V: U > R® de classe €° . Montrer que Ay : 4 > ft, fig telle que (Vz €U) g(x) = (def):V(a) est une dérivation sur 4. 6) Soit A une dérivation sur @. On note y, la fonction UR, n dS te &% ++ x,. Montrer, si a € U, en utilisant. l’exercice KEL x V6 Formules de Taylor 207 1, que (Af)(a) = ¥ FE ((Ayi)(a)] . En déduire qu'il existe V: U—IR” de classe € tel que A= Ay. a) L’application Ay est évidemment R-linéaire, et si f est constante, Ay(f) =0. Soient f et g éléments de sf, on sait que pour tout x €U et tout ve B: dz (fg) :v = (de f-v) 9(x) + F(x) (deg -v) Nous en déduisons que pour tout x ¢U : dz (f.9)- V(x) = (ds f- V(x) g(x) + F(t) (deg V(x) , soit: Av(f9) = (Af)g + f(Ag) - L’application Ay est donc une dérivation sur #1. 6) D’aprés les résultats de l’exercice 1a), si f € 4, alors il existe des applications gi,...,9n dans 4 telles que pour tout reU: F(a) = fla) + Sale — @) g(x) = F(a) + > vile) g(z) — 37 vila) gle) , i=1 ded i=1 a. et pour tout ¢ € [1,n], oe) = gi(a). L’application A étant une dérivation, on a, pour tout «6 U (Af\(2) = S7((Aei)(2) g(x) + 9i(z) (Agi)(2)) — 3 v.(a) (Agid(2) « i=l i=1 En particulier pour z =a : n ” af (Af(a) = Y°(4vN(@) g(a) = F(a) (Apa). i=l isi" * Cette égalité est vraie pour tout a ¢U. Soit V: U = R” telle que pour tout reU: ae = VA) 4 - = 208 Chapitre V Dérivées partielles, différentielles On voit que V est de classe €. Pour tout réU : (Av f)(x) = def V(a = Sanit (x) (def - &) = = Apo) Sh (x) = (Ate) - Nous en déduisons A= Ay. Les dérivations sur sf sont donc les applications de la forme Ay , ot V est une application U > R" de classe @™ . Exercice 3: On donne n € N* et f : R® 4 R de classe €* telle que f(0) =0, et: Het] (Va = (a1,.--,0m) € N” one D) Bap Gag 0) 2? et fh la fonction R® = R, telle que A(0) = 0 et A(x) = S pour tout z #0. On se propose de prouver que h est de classe @* sur R” et que toutes les dérivées partielles de A sont nulles en 0. a) Montrer: sur R" \ {0}, pour tout a € N", il existe Gy On note g: B®? 4 R, 24 polynomiale sur R" telle que D,(1/g) = (notations de Ga gitledl Pexercice 1 du § V.5). 6) Montrer: Va € N", Vp € N*, 3Cp. € RY tel que: (Ve) g(2) <1 > [Da f(2)| = Cpa (g(x)? - c) En appliquant la formule de Leibnitz (exercice 1 du § V.5), 4 : a F(z) démontrer: (Wa € N") Do (2) — 0. En déduire le résultat voulu. = 2 t0n a) Montrons la propriété par récurrence sur k = lj]. Elle est vraie pour k = 0. Supposons la vraie pour k. Soit a € N" telle que |lal] =k, et i € [1,n]. L’opérateur de dérivation partielle par rapport & a, sera noté O;. On trouve: _ OfG. Ch O(Ga) — (K+ Gy 9; 3; (Da (1/g)) = EP —(k+1) 6 ah = 90:{(Ga) ae )Go Aig | V.6 Formules de Taylor 209 Les applications Gg et g étant polynomiales, il est clair que le numérateur de cette fraction est polynomial. On a donc montré que pour tout a!’ € N™ telle que ||a‘|| = k +1, il existe une application polynomiale G,/ telle que sur R™\ {0}: 1 Gar De(j) = La propriété est donc démontrée par récurrence. 6) Soit a € N” ; notons k = |jal|. Appliquons la formule de Taylor-reste intégrale & la fonction Daf au voisinage de 0 & Vordre m € N* (formule 5 du § V.6.4). Les dérivées partielles de f étant toutes nulles en 0, on obtient pour tout 2 éR": LP. Dof(e) = f 1-1" Parpasen(t) dt mf, D’aprés le théoréme V.6.3, on a: Prtt,Daftx(2) = - & ay - pa rhe Dataf(tz) - Wolamer ? Pour g € N, notons M, un majorant de toutes les valeurs absolues des dérivées partielles de f & Vordre q, sur la boule fermée de centre 0 et de rayon 1. Avec ces notations, si g(x) < 1, on a pour tout ¢ € [0,1] Pinégalité : m+ Pen antelO)l< Maree SEED fay jnat Nall=m41 it ett < Mmtise(}eil +--+ [tal 1+k. En prenant un tel entier p, on voit que: Poa) ae, On ! 3 DS ee eater eG} pela Bib al! (ay * En utilisant l’exercice 7 du § V.2, on démontre facilement par récurrence sur k, que pour tout a € N® tel que |lal] = k, la dérivée partielle Dg(f/9) existe en 0 et est nulle. La fonction h = f/g est donc bien de classe €™ . Autre solution : Soit k € N et p entier, p > k + 2. Comme les dérivées partielles de f en 0 sont toutes nulles, d’aprés l’exercice 1a), il existe des fonctions g, , ot a@eN” et a+... +a, =p, de classe 6, telles que pour tout z € R" : fe=5 > * ay teban =p 2". .2 g(x). ail.a,l 7 0" GolZ) On peut donc écrire, pour tout c ER", c #0: ! em, fe) 2 g(a) pl x a! 1 yr? on+.FOn=p On! apt. aan +22 Go(a) - Pour tout a € N telle que a) + ...+@, =7, la fonction: ad att... $22" est positivement homogéne de degré p—2 sur R”\ {0}. Le lemme démontré dans l’exercice 4 du § V.4 nous permet d’affirmer que ces fonctions, prolongées par continuité en 0, sont de classe @* , puisque k < p—2. La fonction f/g, prolongée par continuité en 0, est donc de classe @* . Ceci étant vrai pour tout k €N, la fonction f/g (prolongée par continuité en 0) est de classe ex, Exercice 4 : | Soit U un ouvert convexe d’un R-ev E. Une fonction f : U > V.6 Formules de Taylor 211 IR est dite conveze (resp. strictement conveze) ssi (v(a,b) € U2, a £b) (VAEJO,1)) f(at(1—A)b) f(a +tv) est définie et de classe €? sur un in- tervalle ouvert JC R contenant 0, et comme l’application t + a+tu est affine, il est clair que yy est convexe (au sens habituel des fonctions de variable réelle). Nous en déduisons y//(0) = 0. Or pour ¢ € I (Théoreme V.6.4): (0) = Papa(v) = 0. Nous en déduisons que pour tout z ¢ U, la forme quadratique P25. est positive. Supposons que pour tout x € U la forme quadratique P2;,2 soit positive. Pour tout (a,6) € U?, a #b, posons y(t) = f((1—t)a+6). L’application est définie et de classe @? sur un intervalle ouvert J C R contenant, Yintervalle [0,1]. Pour tout t ¢ J, on a (Théoréme V.6.4) : 9" (t) = Pa,pare(b-ay(b a) > 0. L’application y est donc convexe sur l'intervalle 7. A fortiori, pour tout Xe [0,1] : f((—A)a+Ab) = g(A) = o((1-A)O+A1) < = (1A) g(0) + Av(1) = (1 ~ A) f(a) +A FB) . Lapplication f est donc convexe sur U 6) Supposons que pour tout 2 € U la forme quadratique P2,.. soit définie positive. Pour (a,b) € U?, a # b, posons g(t) = f((1—#)a+ tb). L'application y est définie et de classe @? sur un intervalle ouvert Ic R contenant l’intervalle [0,1]. Pour tout t € J, on a (Théoréme V.6.4) : E(t) = Pa. patt(i-ay(b— a) > 0. 212 Chapitre V Dérivées partielles, différentielles L’application y est donc strictement convexe sur Pintervalle I (cours tome 2, Théoréme V.5.3). A fortiori, pour tout A € ]0,1[ : F(— Aya + Ab) =y(A) = o((1-ANO4 AI) < < (1—A) (0) +Av(1) = (1 — A) f(a) +A f(b) . L’application f est done strictement convexe sur U. L’application z ++ 21, R — R, est strictement convexe car sa dérivée seconde est > 0 sauf en 0. Mais la forme quadratique P2,s, est nulle (pour f de variable réelle dérivable deux fois en a €R, Papa est la forme quadratique sur R, t+ t? f“(a)). La réciproque est donc fausse. §V.7 EXTREMA LOCAUX Exercice 2: Soit U un ouvert convere d’un R-ev E, f: ER de classe €? telle que pour tout z € U, la forme quadratique P,s,. soit positive. Soit a € U un point critique pour f . Montrer qu’alors f présente en @ un minimum large. En déduire que si a € U est tel que dyf = 0 et possdde un voisinage sur lequel P2,;,2 reste positive, alors f présente en @ un minimum local large. m Soit z € U, la fonction gy: t ++ y(a+t(x—a)) est définie et de classe €? sur un intervalle ouvert JC R qui contient l'intervalle [0,1]. Pour tout t¢ 1, on a (Théordme V.6.4) : 2" (t) = Papart(r-a)(t ~ a) = 0 L’application y est donc convexe. Comme d’autre part ¢'(0) = daf(e—a) = 0, pour tout £€ 7, y(t) = y(0) (inégalité de convexité). En particulier, f(z) = 9(1) = (0) = fla). L’application f présente donc en a un mini- mum large. Supposons que a € U_posséde un voisinage V sur lequel la forme quadra- tique P25. reste positive. Soit ¢ > 0 tel que B(a,e) C V. On peut ap- pliquer ce qui précéde & ouvert convexe B(a,¢). L'application f présente donc un minimum large, relatif 4 la boule ouverte B(a,e). L'application f présente donc en a un minimum local large. Exercice 3 : I Soit U un ouvert d’un Rev E et f: UR declasse €?. Un V7 Extrema locaux 213 point critique a € U est dit non dégénéré ssi la forme quadra- tique P2,s,q est non dégénérée. Montrer que tout point critique non dégénéré de f est isolé dans l’ensemble @ des points cri- tiques de f Donner un exemple de point critique dégénéré (i.e. Popa dégé- néré) non isolé dans @. m Soit R = (2;@1,...,@,) un repere de EF. Les coordonnées dans KR seront notées (1,---,¢n)- On munit FE d’une norme. Soit a € U un point critique non dégénéré de f. Posons pour tout 2 €U : (2) = L’application y : U 4 E est de classe €!, et g(a) = 0. Pour tout j € [un] : ap “Pe - or, = Dopo (9% : Op ag Be At que la forme quadratique P2,5,q est non dégénérée. Nous en déduisons que application linéaire L = day: E — E, est inversible. Par définition, on a: Les vecteurs ( a) sont linéairement indépendants, puis- (atu) —L(u) € ou) Pod LMylatu))—u €o(u) . Il existe donc a@ > 0, tel que B(a,a) c U, et tel que pour tout ue EF, lu] x?, admet pour points critiques les couples (0,y) of y€ R. Aucun de ces points critiques n’est isolé dans 6. Exercice 5 : Soit FE un espace euclidien et f: F +R de classe @? telle que T(r aot i= = On suppose qu’il existe a et 6 dans E tels 2 214 Chapitre V Dérivées partielles, différentielles que: f(b) < f(a), gradf(a) = 0, la forme quadratique Ps 0 est: définie positive. Montrer qu’il existe ¢ € E \ {a,b} tel que gradf(c) =0.m Démontrons cette propriété dans le cas ot dimE = 1. Nous pouvons sup- poser £ = R et a f(a). D’aprés le théoréme des valeurs intermédiaires, il existe 2 € ]xo,b] tel que f(x1) = f(a). Enfin, d’aprés le lemme de Rolle, il existe ¢ € Ja,xi[, tel que f’(e) = 0. Par construction a 2. Si E = R?, con- sidérons la surface z = f(x,y). Intuitivement, a est au fond d’une cuvette dans laquelle ne peut pas se trouver 6. Si on verse de l'eau en a, le niveau va monter jusqu’a ce que l’eau s’écoule par un col (point critique pour f ); il y en a forcément un, sinon, vu les hypothéses, il ne pourrait pas exister 6 tel que f(b) = f(a). On congoit qu’il est inutile d’essayer de montrer l’existence d'un point critique en utilisant l’existence d’un extremum local. La méthode théorique suit de prés Pidée intuitive. Pour tout A € R, notons Ey = {x € E |f(x) < A}, et pour tout A> f(a), Cy la composante connexe de a dans l'ouvert E). On sait que Cy est un ouvert connexe par arcs. On considérera d’autre part l'ensemble J des réels A> f(a), tels que b¢ Cy. 1) Soient \ et XV’ réels tels que f(a) < \ 0 tel que pour tout x € B(a,e) \ {a}, f(x) > f(a) ; cela implique en particulier [|b - al] = ©. La sphere S(a,¢/2) est compacte; la fonction f atteint sur S(a,¢/2) un minimum m qui est donc > f(a) ; montrons m € I. Supposons que la composante connexe de @ dans £,, contienne 6. II existerait alors une application continue g: [0,1] — B, telle que (0) = a, (1) = 4, et pour tout t € [0,1], F(o(t)) < m. Comme |p(0) — al] = 0 et {p(1) — al] = ||b—al] > &, il existe ¢ € ]0,1{, tel que ||g(t)—al| = €/2, ie. y(t) € S(a,¢/2). Mais alors f(y(t)) =m et f(p(t)) < m sont contradictoires, Nous en déduisons b¢ Cm, cest-a-dire me I. D’apres le 1), |f(a),m] eT. 3) Montrons que Vintervalle non vide J est majoré. La fonction f est majorée sur le segment [a,b] (compact et connexe), par un réel K . Soit A > K, ona a€é [a,b] C Ey, et comme [a,b] est connexe, [a,b] C Cy. v.7 Extrema locaux 215 Nous en déduisons 6 € Cy, d’oii A ¢ J. D’aprés le 1), cela prouve que + est un majorant (strict) de I. 4) Montrons que l’intervalle non vide borné J contient sa borne supérieure, que nous notons M. Supposons b € Cyy. Tl existe alors une fonction continue y : [0,1] + E, telle que y(0) = a, y(1) = 6, et pour tout t € [0,1], f(¢(t)) < M. L’application continue f oy atteint sur [0,1] sa borne supérieure B qui est donc < M. Pour tout A > B, pour tout £€ [0,1], f(p(t)) +00, implique de manidre évidente que pour zl] > 400 tout A€R,Vensemble Ey est borné. A fortiori l'ensemble Cy est borné, et son adhérence est compacte. Remarquons que si ro € Fr(Cyr), alors f(o) = M. En effet, on a évidemment f(xy) — grad,,f et de méme sens. Les coordonnées dans ce repére seront notées (tiy...,tn). Par hypothese, SE ee) > 0, et il existe un réel ¢ > 0 tel a a que pour tout (t1,...,tn) € deep” fir t na fost ty&m) > 0. Lapplication tn + f(to + tn én) étant strictement croissante sur J—e,¢[, ona f(x9 —(€/2)é,) 0 (on suppose a < ¢) tel que pour tout (t1,...,tr-1) € (-a,al)”", F(vo + ti) +... + tr-1@n-1 — (€/2)&) < M. Soit V Vensemble des c= 29 +t +...+t,& tels que pour tout ié€ [1,n-1], |ti| 0 la distance entre ces deux compacts. Remarquons que comme f(b) =< f(a) < M, 6 se trouve dans l’une des composantes connexes de Ey, mais pas dans Cy , d’aprés 4); on a done d(b, Car) = e. Considérons l’ensemble compact S$ = {2 € E | d(z,Cyy) = e/2}. Cet ensemble n’est pas vide, car si y: [0,1] + E est une application continue telle que y(0) = a et (1) = 6, Vapplication continue [0,1] 4 R, t 4 d(y(t), Car) , qui prend en 0 la valeur 0 et en 1 une valeur > €, prend la valeur ¢/2. Les éléments de $ ne sont pas dans Cay , ni dans aucune autre composante connexe de E,y ; on a donc pour tout cé S$, f(z) >M. Le minimum m atteint par f sur S est donc > M. D'aprés la définition de M, b€C,,, ct il existe par conséquent une application continue y : [0,1] + E, telle que g(0) = a, y(1) = 6, et pour tout t © [0,1], f(e(t)) < m. Comme d(yv(0),Gar) = d(a,Cm) = 0 et d(p(1),Cm) = d(b,Cu) = €, il existe t € [0,1] tel que y(t) € S. Mais alors f(p(t)) < m et f(p(t)) =m sont contradictoires. 8) Conclusion: Phypothése faite dans le 6) n’est donc pas vérifiée, Tl existe par conséquent un élément c € Fr(C'yg) tel que grad f(c) = 0. L’application f a donc bien au moins un point critique c, ¢ # a et ¢ # 6, puisque £(c) = M > f(a) > f(b). 9) L'exemple suivant prouve que l’hypothése f(x) : ae +co est indis- 2|| +400 pensable. Soit ¢ :R — R, de classe ©? telle que y(0) =0, y’(0) =0, y"(0) > 0, et telle que y’ < 0 sur |—co,0[ et y’ > 0 sur ]0,+00|, et v.7 Extrema locaux 217 b: RR? de classe ©. Considérons la fonction f : R? 4 R, telle que pour tout (x,y) € R? : £(2,y) = p(x) + y (20(2) — y’) . llest clair que f est de classe 6? , et pour tout (x,y) € R? : Fetew) =e) +2vea? et Been) ~ aye) —9%). Le point (2,y) ne peut donc étre critique que si y = 0 et x = 0, ou y? = b(n) et v(x) + 20/(x) b(n) = 0. Pour que (0,0) soit le seul point critique, il suffit de faire en sorte que la dérivée de la fonction y + 6? ne prenne jamais la valeur 0 ; en procédant & l'envers, on voit que si on choisit vy bornée sur {0, +00], il existe une fonction w de classe ‘€? telle que %’ < 0, qui majore strictement yg sur R ; on prend alors b = \/) — @. Supposons avoir choisi de telles fonctions, et étudions la fonction f obtenue, qui n’a que (0,0) comme point critique. Pour x € W fixé, f(a,y) | —>—00 et par conséquent, f prend des valeurs <0. La matrice des valeurs en (0,0) des dérivées secondes de f est: [70 say] - La forme quadratique P25 est done bien définie positive. L’hypothése f(z) im +o0 est donc indispensable pour pouvoir affirmer l’existence de {|x ||—+00 c#a tel que df Exercice 6 : Dans un plan affine euclidien %, soit un triangle d’intérieur U, de cétés S,, Bo, D3. Pour M © U on pose f(M) = d(M,%1) x d(M, 2) x d(M,%3) (produit des distances par rap- port au trois cdtés). a) Montrer que f est polynomiale et admet sur U un maxi- mum. b) Prouver que ce maximum est unique, et indiquer en quel point remarquable il est atteint. m Soient Aj, Ao, A3 les sommets de ce triangle, le point A; étant lintersection des cétés Go et Ws, et les autres sommets ayant des définitions analogues. Notons (x1,@2,23) les coordonnées barycentriques (21 +z22+23 = 1), dans le repére affine (A;,A2,A3). L’intérieur U du triangle est l'ensemble des points du plan dont les coordonnées barycentriques sont toutes > 0. Nous 218 Chapitre V Dérivées partielles, différentielles noterons T l'ensemble des points du plan dont les coordonnées barycen- triques sont = 0. Il est clair que U est l'intérieuwr de T, et que T est Vadhérence de U. a) En prenant un repére orthonormé du plan affine euclidien Y , on voit qu’il existe trois formes affines y, ob i € [1,3] telles que pour tout Me? et tout i € [1,3], d(M,2,) = |y(M)|. Pour ¢€ [1,3], la forme affine ¢, étant nulle sur le cété G;, elle est proportionnelle a la forme affine M + 2; En utilisant la valeur M = A, on obtient: A(M, Ds) = d(Aa, Di) [ars] - D’apres la définition de U, on a pour tout MeU: a f(M) =21 2203 [] (4,2) - i=1 L’application f est donc la restriction & U d’une application polynomiale. Considérons que f est définie sur 7’. L’ensemble 7 étant compact, f atteint sur 7’ son maximum en au moins un point Mog. L’application f étant nulle sur les cétés, elle atteint nécessairement son maximum en un élément de U. 6) Les réels 21,22,r3 étant > 0 de somme 1, leur produit est maxi- mum quand, et uniquement quand, ils sont égaux (inégalité arithmético- géométrique, cours tome 2, § V.5 Exemple 4). Le maximum de f est donc atteint en l'isobarycentre du triangle, et uniquement en ce point. Exercice 9: Dans un plan affine euclidien , on donne un triangle J dont les cétés ont pour longueurs a, 6, c et dont on note S Vaire. 3 a) Prouver que S < 6 (a? +6? +c") Végalité ayant lieu ssi a est équilatéral. 6) Prouver que $ < abo Végalité ayant lieu ssi J est v3 TT ( équilatéral. m Des nombres réels > 0 a, b, c étant donnés, ils sont les longueurs des cétés d’un triangle si, et seulement si, ils vérifient les inégalités (triangulaires) : a 0 sur V et nulle sur les cétés du triangle (formule de Héron). L’application g atteint sur le compact T un maximum, et ce maximum est atteint en un point de V, puisque g est nulle sur les cotés du triangle 7’. Considérons de nouveau l’application f définie sur le cone C’. D’aprés ce qui précéde, f est constante sur chaque demi-droite issue de l'origine, et. atteint son maximum sur Pune de ces demi-droites. Soit A une telle demi-droite, dirigée par le triplet (a,b,c). Le point (a,b,c) est nécessairement un point critique de f. Pour tout (a,6,c) EC ona: _ (a+b+e)(b+e—a)(c-+a—b)(a+b—o) Hla,be) = ee d’ott (en calculant la dérivée logarithmique partielle par rapport & a): 1 toy td yt 4a atbtce b+ce-acta-b' atb—-c a+b 4c?’ et les deux autres égalités analogues, la seconde étant : 1 + 1 1 4 I 4b atbte' b+e-a cta-b atb—-c @+P4e En ajoutant ces deux égalités, on obtient : 2 2 4(a+b) _ 4(a+b) 4(a +b) a+btetatb—-e @+P+e it => : So atbt a +P te On obtient encore: a+b? +e? soit ab=c? soit abe=e®. (a +b)? —¢? Par raison de symétrie, on a aussi: a? = b? =c3 =abe,d’oi a=b =e. Le maximum de f ne peut donc étre atteint que sur la demi-droite engendrée par le triplet (1,1,1), ce qu’il fallait démontrer. Ce maximum vaut : puana=de!, ce qu’il fallait démontrer. b) On procéde de maniére analogue avec la fonction g , homogene de degré 0, telle que pour tout (a,b,c) EC : (a+b+c)(b+c—a)(c+a—b)(atb—c) g(a,b,e) = Taba V.7 Extrema locaux 221 Cette fonction est constante sur chaque demi-droite issue de Torigine, et atteint. son maximum sur lune de ces demi-droites. Soit A une telle demi- droite, dirigée par le triplet (a@,6,c). Le point (a,6,c) est nécessairement un point critique de g , d’oit (dérivée logarithmique par rapport a @): Moot tt at+b+e b+c-a cta- a+tb— et les deux autres égalités analogues, la seconde étant (dérivée logarithmique par rapport & b): oe a at atb+e b+e-a ct+a-b atb—-e 36° En ajoutant ces deux égalités, on obtient : 2 2 _ 4(a+b) . 4(a+b) _ 4(a +6) atbactatboe 3ab ' ibe -2 3ab On obtient encore : (a+b)?-c? =3ab soit a?-ab+b? =e’. Par raison de symétrie, on obtient aussi 6? — bc + c? = a?, d’oii en faisant la somme 26? = b(a +c), soit 26=a+c. Par raison de symétrie, on a: a+b+e=3a=3b=3c. Le maximum de g ne peut donc étre atteint que sur la demi-droite engendrée par le triplet (1,1,1), ce qu’il fallait démontrer. Ce maximum vaut g(1,1,1) = 3. On a donc I'inégalité: 16S? = 3(abc)¥9 , ce qu’il fallait démontrer. Exercice 10: Soient A, B, C trois points non alignés de R?, et f: R? —R polynomiale de degré < 3. On suppose que les trois points A, B, C sont critiques pour f, et que les formes quadra- tiques Pp 54, Pos.e, Po,p.c sont de signature (1,1). Montrer qu'il existe M € R? intérieur au triangle (A,B,C) tel que f présente en M un extremum local. a Notons (x,y,z) les coordonnées barycentriques dans le repére barycentrique (A,B,C) ; ona par définition c+y+2=1. En utilisant cette égalité, on 222 Chapitre V Dérivées partielles, différentielles voit qu'il existe un polynéme homogene de degré 3 on (2,y,2) tel que pour tout MeR?, f(M) = Plr,y,z). Ce polynéme s%écrit : Plz,y2)= sari t+bytest+dar°yteazt fyretgyzthertkeytiazye. Calculons les dérivées partielles : aP : A(z,y, 2) = By Oth) = Bax? + Bday + Qeas + fy + hz? tly , Pg 9 B(x,y,2) = Gpltibe) = Sb? + da? + 2f yet 2gye tke? + lee , (x,y,z) = eye) =3e2*+ex? + gy? 4+2hze+2kzy tly. Ecrivons que les points A = (1,0,0), B = (0,1,0), C = (0,0,1) sont critiques ; cela signifie que la différentielle de P en chacun de ces triplets, est nulle sur tous les vecteurs qui sont dans le plan vectoriel d’équation z+y+z = 0, direction du plan affine ; ces conditions sont vérifiées si, et seulement si, les formes linéaires daP, dgP, dceP sont proportionnelles & la forme linéaire (x,y,z) + ©+y4+2, soit encore si, et seulement si,en A,en B et en C, les trois dérivées partielles de P ont méme valeur. Ces conditions s’écrivent : 38a=dse, f=3b=g, h=k=3c. En posant 1 = 6m, on obtient : P(z,y.z) =axr*(xt+3yt3z)tby'(yt32+3z)t+e2"(z+32+3y)4+6mzyz, et: A(x,y,z) = 3ax? + 3by? +3c274+6az(yt+z2)+6myz, B(x, y,2) = 300? 4+3by? +3cz27+4+6by(z+2)+6mzec, C(x, y,2) = 30a? +3by? +322 4+6cz(n+y)+6mry. Les équations A = B = C ont déja trois solutions connues: (1,0,0) , (0,1,0) et (0,0,1). On va voir qu’elles en ont (en général) une quatriéme, qui est l’extremum recherché, mais exprimons d’abord l’hypothése portant. sur la signature des formes quadratiques. La matrice des dérivées partielles secondes de P en (2,y,2) dépend linéairement de (2, y, z) ; on trouve: a(zrt+y+z) bytartmz cztaxt+my H(a,y,z)=6 |axtbytmz b(z@t+tytz) cztbyima azt+ez+my byteztme ec(r+y+z) V.7 Extrema locaux 223 On a en particulier : A(1,0,0) = 6 aa. dos a3e Il faut étudier la restriction au plan vectoriel d’équation c+y+z = 0 de cette forme quadratique. Nous pouvons utiliser la base (u,v), ot u = (1,0,—-1) et. v = (1,—1,0). La matrice de la restriction de H(1,0,0) dans cette base est: c-a m-a m—-a b-a | de déterminant: — 6 ((m—a)? -(¢-a)(b-a)) . La condition “ P2,7,4 est de signature (1,1)”, s’écrit donc: da = (m—a)?—(c—a)(b—a)>0, les deux autres conditions s’écrivent par raison de symétrie: dg =(m~b)?~(a~b)(c—b) >0 et de =(m—e)?=(b-0) (a-c) > 0. Reprenons maintenant les équations qui donnent les points critiques de f. Elles s’écrivent : ax(yt+z)+myz=by(z+2)+mze=cz(r+y)t+mezy. Ce systéme s'écrit sous la forme du systéme lié : b-c m-ec b-m yz 0 c-m c-a m-—a|x lzx|}=]0 m—b a-m a—b zy 0 La matrice adjointe est : da da da dp dg dp! , do deg de la condition devient donc (si au moins l’un des discriminants n'est pas nul) ; (4) (DER) (yz,22z,2y)=A(da,da,dc) et r+y+z=1. Pour \ =0, on trouve toujours les 3 solutions (1,0,0), (0,1,0) et (0,0,1). Supposons d4 >0, dg > 0 et dg > 0 (hypothése de l’énoncé). Pour A # 0, @, y et z sont nécessairement # 0, et en divisant par xyz la condition devient : (x,y,z) proportionnel & (1/d4,1/dg,1/dc), et ety+2=1; il y donc une et une seule autre solution pour (x,y,z), et pour cette solution 224 Chapitre V Dérivées partielles, différentielles a>0, y>0, z>0-. L’application f a donc dans ce cas un unique autre point critique Mo qui est intérieur au triangle de sommets (A,B,C). Pour montrer que la forme quadratique P2,¢,44. est définie, on peut faire jouer & Mo le réle joué précédemment par l'un des sommets du triangle. On peut déja en déduire que la signature de la forme quadratique Ps,y,nq ne peut pas étre (1,1), car chacun des sommets du triangle (A,B,C) devrait étre & lintérieur du triangle formé par Mo et les deux autres sommets. Mais il se pourrait que la forme quadratique Ps,7,mjy soit dégénérée ; étudions cette situation dans le triangle (A, B,C). Supposons que I’une des formes quadratiques P,.4, Pas, Pago soit dégénérée ; supposons par exemple dq = 0. La condition (1) s*écrit: (NER) ye=0 tz=Adp ty=Adc. On voit que si dg # 0 et dc # 0, on a nécessairement 4 = 0; dans ce cas application f n’a que 3 points critiques, dont un seul dégénéré (il est en quelque sorte double). On peut remarquer que si deux des formes quadratiques sont dégénérées, par exemple si d4 = dy = 0, tous les points de la droite BC sont critiques. Revenons & la situation précédente; nous savons que Mo est critique, et que la forme quadratique P2,s,y~q est pas de signature (1,1). Si la forme quadratique P2,j,m, était dégénérée, d’aprés ce qui vient d’étre dit plus haut appliqué au triangle (Mo, B,C), le point A ne pourrait pas étre critique. La forme quadratique P2,z,a19 est donc non dégénérée, et n’est pas de signature (1,1) ; elle est donc de signature (2,0) ou (0,2), et par conséquent elle est définie. Nous en déduisons que l'application f atteint au point Mop un extremum local. Chapitre VI APPLICATIONS DU CALCUL DIFFERENTIEL §VL1 FONCTIONS IMPLICITES Exercice 2 : Utiliser le résultat de ’'exernple 3 pour trouver tous les polynémes P €R[X,¥] tels que HP #P _y . , ‘Is que Fa + Be = 9- Notons A le Laplacien. Si P est une fonction polynomiale homogéne de degré dE N, alors AP est homogtne de degré d—2 si d= 2 et milsi d< 2. On voit done qu’une fonction polynomiale est harmonique si, et seulement si, toutes ses composantes homogenes de degré < 2 sont harmoniques. Soit @d €N, d = 2, cherchons l’ensemble des fonctions polynomiales har- moniques, homogénes de degré d. Soit P € Hg[X,¥] ; pour tout (7,6) € Ri x R ona: P(r cos 6,7 sin 0) =r? P(cos 6,sin 8) . Soit g: RR, 8 P(cosd,sin8). D’apres les résultats trouvés dans Vexemple 3, pour tout (r,6) € R* xR, on az [AP|(r cos 6,r sin @) = d(d — 1) r?-2g(9) + - Mart 198) + ar 4 o!"(0) L’image de Papplication R¥ x R > R®, (7,8) + (r cos@,r sin#) étant R? \ {(0,0)}, ensemble partout dense dans R?, il est clair que la fonction polynomiale P est harmonique si, et sculement si, pour tout (7,4) € RX xR : 1. 1 d(d — 1) r*2g(6) + = dr?! g(8) + Gr’ g"(@) = soit apres simplification : # (8) + 9"(8) 226 Chapitre VI Applications du calcul différentiel On sait que cela équivaut & la condition : (da EC) (VO9ER) g(6) = Re(aci4?) . La fonction polynomiale P , homogéne de degré d = 2, est donc harmonique si, et seulement si, il existe a € € tel que pour tout (r,6) € Rt x R : P(r cos@,r sind) =r? Re (ae'#") Re (a (re'”)") La fonction polynomiale P, homogeéne de degré d, est donc harmonique si, et seulement si, elle est la partie réelle d'un mondme z+ az4, ot a € C. D’autre part, toute fonction polynomiale homogéne de degré d < 2 est harmonique et peut s’écrire sous cette forme. On voit done que les fonctions polynomiales harmoniques, R? — R, sont les parties réelles de fonctions polynomiales C+ C. Exercice 3 : Soit f et g: RR de classe €%. On définit z = S(2,y) implicitement par les relations : z=tatyf(t)+gt): c+uf()+a'(H=0. a) Expliquer dans quelles conditions la définition de ® comme fonction de classe 6? est possible. b) Supposant les conditions de @) satisfaites, prouver que : Fb)? Fo (sc) ~ ae a Explication géométrique? m a) Soient (20, yo, zo) € R° et to € R tels que: 6 20 = to 20+ yo f(to) +9(to) et 2o+4yof"(to) + 9'(to) =0. Considérons d'autre part la fonction F : R? x R? — R? : (2,4, 2,4) > (tat y f(t) + oft) - 22+ yf'(H +9'(t)) - La fonction F est de classe €? ; l’équation en (z,t): F(x,y,z,t)=0,a une solution particuliére (z9,to) si (x,y) = (29,yo) ; la matrice jacobienne de F par rapport aux variables (z,t) est, en (,y,z,t) : -1 xty f(t) +9'(t) 0 yfM(t)+ ot) J ° VI Fonctions implicites 227 Cette matrice est inversible en (x9, yo, 20, to) si, et seulement si, yo f” (to) + g"(to) # 0; dans ce cas, on peut définir dans un voisinage ouvert V de (vo, yo) , une fonction G a valeurs dans un voisinage de (zo, to), de classe %° , telle que pour tout (z,y) EV, F(a,y,G(z,y)) = 0. Lapplication $ cherchée est la premiére composante de l'application G ; nous noterons @ la deuxiéme composante de ©. On pouvait aussi dire que, la condition trouvée étant vérifiée, la deuxieme équation permet de déterminer t en fonction implicite de (z,y), et qu’on obtient z en reportant dans la premiére équation la valeur trouvée de ¢. b) Par construction, pour tout (z,y) eV: D(x,y) = Oy) x + y f(O(z.y)) + o(O(z.u)) 5 O=ztyf'(Olz,y)) +9'(O(z,y)) - En dérivant la premiére égalité par rapport & © et par rapport & y, nous obtenons : Bay) =(e+y slew) +9'(Ole,y)) Ze, y) + O(z,y) = O(z,n), ae ar ox Fela) = (ety (Ole.u))+0' Cle) Fle SOC) = FC.) La matrice symétrique des dérivées partielles secondes de @ en (x,y) € V est donc: ae ae Fg (ey) By (,y) Kew) Flaw) fen) Flew Cette matrice est évidemment toujours singuliére, ce qui équivaut 4 Ja con- dition (sur V): (y ( PS y PF OPS Ardy) ~ Ox? By? ~ La surface z = @(x,y) est obtenue comme enveloppe de la famille de plans (PJtcr, ot Py est le plan d’équation z = tx + f(t)y+ g(t). Pour tout t € R la droite D,, intersection du plan P, et du plan P{ d’équation z+ f'(t)y+g'(t) = 0, est incluse dans la surface, et le plan tangent 4 la surface en chacun des points de D, est le plan P,, comme le montre ici le calcul. Il s’agit donc d’une surface développable (Cours tome 4, § XL3 Exemple 8) et tous ses points sont paraboliques (Cours tome 4, § XI.2), ce qu'exprime 'égalité (1).

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