You are on page 1of 27

This article was downloaded by: [University of Nebraska, Lincoln]

On: 30 December 2014, At: 00:18


Publisher: Taylor & Francis
Informa Ltd Registered in England and Wales Registered Number: 1072954 Registered office: Mortimer
House, 37-41 Mortimer Street, London W1T 3JH, UK

European Journal of Environmental and Civil


Engineering
Publication details, including instructions for authors and subscription information:
http://www.tandfonline.com/loi/tece20

Modélisation par macroéléments du comportement


non linéaire des voiles en béton armé
a b a a
Miloud Hemsas , Sidi M. Elachachi & Denys Breysse
a
Université Bordeaux 1, GHYMAC , Av. des Facultés, F-33405, Talence, France
b
USTO, Université d'Oran , BP 1505, El M'naouar, 31000, Oran, Algérie E-mail:
Published online: 05 Oct 2011.

To cite this article: Miloud Hemsas , Sidi M. Elachachi & Denys Breysse (2009) Modélisation par macroéléments du
comportement non linéaire des voiles en béton armé, European Journal of Environmental and Civil Engineering, 13:5,
615-640, DOI: 10.1080/19648189.2009.9693137

To link to this article: http://dx.doi.org/10.1080/19648189.2009.9693137

PLEASE SCROLL DOWN FOR ARTICLE

Taylor & Francis makes every effort to ensure the accuracy of all the information (the “Content”) contained
in the publications on our platform. However, Taylor & Francis, our agents, and our licensors make no
representations or warranties whatsoever as to the accuracy, completeness, or suitability for any purpose of
the Content. Any opinions and views expressed in this publication are the opinions and views of the authors,
and are not the views of or endorsed by Taylor & Francis. The accuracy of the Content should not be relied
upon and should be independently verified with primary sources of information. Taylor and Francis shall
not be liable for any losses, actions, claims, proceedings, demands, costs, expenses, damages, and other
liabilities whatsoever or howsoever caused arising directly or indirectly in connection with, in relation to or
arising out of the use of the Content.

This article may be used for research, teaching, and private study purposes. Any substantial or systematic
reproduction, redistribution, reselling, loan, sub-licensing, systematic supply, or distribution in any
form to anyone is expressly forbidden. Terms & Conditions of access and use can be found at http://
www.tandfonline.com/page/terms-and-conditions
Modélisation par macroéléments
du comportement non linéaire des murs
voiles en béton armé
Miloud Hemsas*, ** — Sidi M. Elachachi* — Denys Breysse*
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

* Université Bordeaux 1, GHYMAC, Av. des Facultés, F-33405 Talence, France


** USTO, Université d’Oran, BP 1505, El M’naouar, 31000, Oran, Algérie
m.hemsas@ ghymac.u-bordeaux1.fr

RÉSUMÉ. L’analyse du comportement non linéaire des murs voiles en béton armé vis-à-vis des
charges latérales est un problème d’actualité. Plusieurs recherches ont été menées ces
dernières années en vue de l’amélioration de nos connaissances sur leur comportement qui
exige une approche de modélisation fiable et robuste, tenant compte de plusieurs paramètres
importants de matériau et de géométrie. En s’appuyant sur ces recherches, une stratégie de
modélisation simplifiée basée sur la notion de macroélément a été élaborée afin de décrire le
comportement non linéaire du mur voile et d’obtenir sa capacité de résistance vis-à-vis des
forces latérales. La modélisation présentée dans cet article a consisté en une analyse en
poussée progressive (pushover, chargement latéral monotone), méthode généralement utilisée
afin d’évaluer de façon globale la capacité de la structure, où les lois constitutives de
comportement non linéaire pour le béton et l’acier sont basées sur la théorie de la plasticité.
La validation des capacités de prédiction du modèle à partir des résultats expérimentaux a
été aussi effectuée. Enfin, une étude paramétrique a été réalisée pour étudier l’influence du
maillage sur la réponse du modèle et d’identifier la sensibilité des résultats aux changements
des paramètres liés au modèle, au matériau et au type de chargement.
ABSTRACT. The analysis of the non-linear behavior of RC shear walls subjected to lateral loads
is a current problem. Several researches have been undertaken these last years for the
improvement of our knowledge on their behavior, which requires a reliable approach and
robust modeling, taking into account several significant material and geometry parameters.
Based on these researches, a simplified model based on the concept of macro-element was
elaborated in order to describe the non-linear behavior of shear wall and, thus, to obtain its
strength capacity under lateral forces. The modeling presented in this paper consists of a
pushover analysis, generally used to evaluate the capacity of the structure, where the
constitutive laws of non-linear behavior for concrete and steel are based on the theory of
plasticity. The validation of model prediction capacities with experimental results was also
carried out. Finally, a parametric study was led to study the mesh sensitivity of the response
of the model and to identify the sensitivity of the results on changes of the parameters
associated with the model, material and the type of loading.
MOTS-CLÉS : mur voile, macroélément, pushover, forces latérales, rigidité, dégradation.
KEYWORDS: shear wall, macro-element, pushover, lateral forces, stiffness, degradation.

DOI:10.3166/EJECE.13.615-640 © 2009 Lavoisier, Paris

EJECE – 13/2009. Durability and maintenance in maritime environment, pages 615 to 640
616 EJECE – 13/2009. Durability and maintenance in maritime environment

1. Introduction

Les murs voiles sont couramment utilisés dans les édifices élancés en béton
armé, compte tenu de leur comportement, considéré comme satisfaisant vis-à-vis des
forces latérales (dues au vent ou à un séisme). Leur grande résistance et rigidité en
plan contribue à contrôler les déplacements globaux et à minimiser les déplacements
interétages excessifs. Reprenant la plus grande partie des efforts latéraux, ils
conditionnent le comportement des structures et jouent un rôle primordial pour la
sécurité (Davidovici, 1999).
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

En outre, une structure porteuse constituée de murs voiles soumise à des forces
latérales est sollicitée au-delà du domaine élastique et se comporte de manière
fortement non linéaire. La dégradation apparaît soit progressivement soit
brutalement, en diverses parties de la structure, provoquant ainsi la plastification (ou
l’endommagement), d’où s’ensuit une redistribution des efforts. La rigidité globale
est modifiée pendant la réponse et la capacité résistante dépend du comportement de
chaque composant de la structure. Les calculs non linéaires sont donc les seuls
capables d’évaluer les effets de ces variations après plastification des sections, et de
fournir ainsi les informations nécessaires dans la phase de conception.
La reconsidération des approches règlementaires existantes concernant le
dimensionnement des murs voiles en béton armé vis-à-vis des charges latérales est
devenue indispensable. De nombreux pays adoptent une conception de bâtiments
avec des murs porteurs peu nombreux, assurant l’essentiel de la fonction de
contreventement sous réserve que la base de chaque mur soit convenablement
ancrée dans sa fondation et que le ferraillage soit adapté, de façon à obtenir la
formation d’une rotule plastique à la base et donc à disposer d’une bonne ductilité
en flexion. Plusieurs méthodes de conception existent. On citera la technique des
« murs ductiles », adoptée initialement en Nouvelle-Zélande et reprise par
l’Eurocode 8 (EC8, 2003), qui privilégie une concentration des dommages par la
formation de la rotule plastique à la base et assure en outre la ductilité de cette rotule
plastique vis-à-vis de la rotation (Paulay et al., 1992 ; Wallace, 1995). L’école
française, en revanche, favorise le dimensionnement par la technique des « murs
banchés » qui nécessite généralement peu d’armatures pour résister aux efforts
latéraux induits par un séisme ou le vent (Bisch et al., 2006).
L’analyse du comportement non linéaire des murs voiles en béton armé exige
donc une approche de modélisation fiable et robuste qui tienne compte de plusieurs
paramètres importants de matériau et de géométrie. Elle peut être effectuée en
utilisant un modèle éléments finis, soit à l’échelle microscopique basée sur une
interprétation détaillée du comportement local (Ile, 2000), soit en utilisant un
modèle macroscopique simplifié traduisant le comportement non linéaire global de
la structure en termes de variables globales (Elachachi, 1992) soit en faisant appel à
des approches intermédiaires de type éléments couches (Laborderie, 1991) ou de
type éléments poutre multifibre (Kotronis et al., 2004). En général, une approche de
modélisation « simplifiée » n’est en aucun cas une méthode « simpliste ». Son
Comportement non linéaire des murs voiles en B. A. 617

principal avantage est qu’elle est rapide, facile à mettre en œuvre et pourtant
suffisamment riche pour reproduire les mécanismes potentiels mis en cause. Bien
qu’on ait proposé divers modèles macroscopiques pour évaluer leur réponse vis-à-
vis des forces latérales imposées par un séisme ou le vent, ces modèles ne sont pas
disponibles dans les logiciels habituellement utilisés pour l’analyse des structures :
SAP 2000 (CSI, 2006), Drain-2DX (Allahabadi & Powell, 1988)…
Dans cet article, une approche alternative de modélisation analytique simplifiée
est proposée pour étudier le comportement des structures porteuses constituées de
murs voiles en béton armé. Un macroélément est défini afin de décrire leur
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

comportement et d’obtenir ainsi leur capacité résistante (aux forces latérales). La


méthode consiste en première étape à effectuer une analyse statique non linéaire
(pushover), pour détecter les modes de rupture ductiles et non ductiles du mur voile,
puis à valider les capacités de prédiction du modèle à partir des résultats
expérimentaux. En deuxième étape, une étude paramétrique a été réalisée afin
d’étudier l’influence du maillage (ou discrétisation) sur le comportement du mur
voile et d’identifier la sensibilité des résultats aux changements des paramètres (du
modèle et du matériau). Une dernière étape consiste à établir, à partir de la définition
d’un indicateur global de dégradation, une carte reproduisant l’évolution de la
dégradation de la rigidité et la position des zones d’endommagement dans le mur
voile. Cette approche est considérée comme pouvant être utilisée en parallèle avec
les méthodes classiques de dimensionnement nécessaires dans la phase de
conception.

2. Modélisation du mur voile en macroélément

Figure 1. Modélisation par macroélément du mur voile

La figure 1 montre la discrétisation du mur voile en une série de N


macroéléments. Chaque macroélément est composé de n sous-éléments uniaxiaux de
618 EJECE – 13/2009. Durability and maintenance in maritime environment

rigidité ki (i = 1, … n) assemblés en parallèle au niveau des planchers supposés


infiniment rigides. Le nombre des sous-éléments (n) peut être augmenté pour obtenir
une discrétisation plus raffinée du mur voile. Le ferraillage spécifique assigné à
chaque sous-élément uniaxial est donné à la figure 2.
Le mode de déformation de chaque macroélément est régi par la flexion. L’effet
du cisaillement du mur voile est traduit par la présence d’un ressort horizontal non
linéaire de comportement élastoplastique écrouissable tel que la rotation relative du
macroélément se produit autour d’un point défini sur l’axe central à une hauteur c.h
(figure 1b), où c est un paramètre qui dépend de la distribution spécifique de la
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

courbure (figure 3). Une valeur de c = 0,4 à 0,5 est recommandée par Vulcano et
Bertero (Vulcano et al., 1987 ; Vulcano et al., 1988).

k3 … …
k1 k2 k4 kn-1 kn

Figure 2. Ferraillage spécifique de la section droite du macroélément

∆ = θ (1 − c ) h
θ
θ = χh
(1-c)h χ

ch

Moment Courbure

Figure 3. Rotations et déplacements du macroélément

= +
Déformation Flexion Cisaillement

Figure 4. Mode de déformation découplée par flexion et cisaillement


Comportement non linéaire des murs voiles en B. A. 619

Les déformations de flexion et de cisaillement du macroélément sont découplées


(figure 4). Les rotations et les déplacements transversaux résultants sont calculés en
fonction de la courbure déterminée à partir des propriétés de la section et du
comportement du matériau. La prise en compte de la plasticité induit une relation
non linéaire entre moment et courbure.
Chaque macroélément (bidimensionnel) possède six degrés de liberté, trois
degrés de liberté pour chacun des deux nœuds, situés respectivement au centre des
poutres rigides supérieures et inférieures, au niveau des planchers (figure 5). La
déformation dans chaque sous-élément uniaxial est obtenue à partir des six degrés
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

de liberté nodaux du macroélément (translations et rotations).

Extension Rotation relative Rotation relative


au niveau inférieur au niveau supérieur

Figure 5. Modes de déformations du macroélément (Vulcano et al., 1988)

En conséquence, si δ est le vecteur qui représente les composantes de


déplacements correspondants aux six degrés de liberté nodaux de chaque
macroélément (montrés à la figure 1) :

[δ ]T = [δ 1 δ2 δ3 δ4 δ5 δ6 ] [1]

Alors, les déplacements résultants des sous-éléments uniaxiaux sont obtenus par
(Orakcal, 2006) :

[u ] = [a][. δ ] [2]

où [u] désigne les déplacements axiaux des n sous-éléments uniaxiaux :

[u ]T = [u1 u2 ... ui ... un ]


T
[3]

et [a] est la matrice de transformation géométrique qui transforme les composantes


de déplacements nodaux en déformations des sous-éléments uniaxiaux :
620 EJECE – 13/2009. Durability and maintenance in maritime environment

0 −1 − x1 0 1 x1 
0 −1 − x2 0 1 x2 

. . . . . .
[a] =   [4]
0 −1 − xi 0 1 xi 
. . . . . .
 
0 −1 − xn 0 1 xn 
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

La déformation axiale moyenne εi dans chaque sous-élément uniaxial (Orakcal,


2006) peut donc être calculée en divisant le déplacement axial par la hauteur du
macroélément, h :

ui
εi = [5]
h

La déformation du ressort horizontal de cisaillement (uH) de chaque


macroélément peut également être reliée aux composantes de déplacement [δ] aux
six degrés de liberté nodaux comme suit :

u H = [b ] [δ ]
T
[6]

où le vecteur de transformation géométrique [b] est défini par :

[b]T = [1 0 − ch − 1 0 − (1 − c)h]
T
[7]

L’aire assignée à chaque sous-élément uniaxial résulte de la discrétisation


géométrique illustrée à la figure 2. La rigidité et la résistance (relations force-
déplacement) des sous-éléments uniaxiaux sont définies selon les lois de
comportement uniaxiales adoptées pour les matériaux utilisés (béton et acier). Pour
un niveau de déformation donné (εi), la rigidité axiale du ie sous-élément uniaxial
(ki) est définie par :

1
ki = [( E0b )i ( Ab )i + ( E0 s )i ( As )i ] [8]
h

où (E0b)i et (E0s)i sont les modules respectivement pour le béton et l’acier, au niveau
de déformation donné (εi) ; (Ab)i et (As)i sont les sections du béton et de l’acier du
sous-élément et h est sa hauteur. La force axiale dans le ie sous-élément uniaxial (fi)
est définie par :

f i = (σ b )i ( Ab )i + (σ s )i ( As )i [9]
Comportement non linéaire des murs voiles en B. A. 621

où (σb)i et (σs)i sont les contraintes du béton et de l’acier correspondant à la


déformation [εi].
La rigidité de cisaillement (kH) et la force dans le ressort horizontal (fH) pour un
déplacement donné du ressort (uH) sont déterminées à partir de la relation force-
déplacement adoptée pour le modèle définissant le comportement en cisaillement du
ressort horizontal.
La matrice de rigidité d’un macroélément relativement aux six nouveaux degrés
de liberté est donnée par :

[K e ] = [T ]T [K ][T ]
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

[10]

où [T] désigne la matrice de transformation qui convertit les degrés de liberté de


l’élément aux déplacements d’extension, de rotation relative au niveau inférieur et
de rotation relative au niveau supérieur de chaque macroélément (figure 5).

 0 1 0 0 1 0
[T ] = − 1 h 0 1 1 h 0 0
 [11]
− 1 h 0 0 1 h 0 1

En conséquence, si kH est la rigidité du ressort horizontal, ki la rigidité du ie sous-


élément, et xi est la distance entre le ie sous-élément et l’axe central du
macroélément (figure 1b), la matrice de rigidité de l’élément relativement aux trois
degrés de liberté de déformation montrés à la figure 5 est donnée par (selon Orakcal
et al., 2004) :

n n n

∑ k i − ∑ k i xi ∑k x i i 
 i =1 i =1
n
i =1
n 
[K ] =  k H c h + ∑ k i xi2
2 2
k H c(1 − c)h − ∑ k i xi
2 2

[12]
i =1 i =1
 n 
 sym. k H (1 − c) 2 h 2 + ∑ k i xi2 
 i =1 

avec :

G0 A′
kH = [13]
h

– kH : rigidité du ressort horizontal ;


– G0 : module de cisaillement initial ;
– A’: section effective du cisaillement.
622 EJECE – 13/2009. Durability and maintenance in maritime environment

Dans cette étude où l’on s’intéresse au comportement en flexion des murs voiles,
une relation effort-déplacement linéaire a été retenue pour le ressort horizontal.

3. Analyse pushover

L’analyse (pushover) est une procédure statique non linéaire dans laquelle les
charges, purement horizontales dans la structure, sont incrémentées suivant un
certain schéma prédéfini jusqu’à l’atteinte d’un état d’endommagement plastique
considéré comme représentant la limite de ce qui est acceptable pour la sécurité. Le
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

terme pushover provient de ce que le fondement de la méthode consiste à établir une


courbe effort-déplacement unique pour caractériser le comportement de la structure
en « poussant » dessus, de plus en plus intensément, jusqu’à ce qu’elle atteigne son
déplacement maximal (Chopra et al., 2002 ; Betbeder-Matibet, 2003). La figure 6
montre sous forme graphique la procédure de calcul par cette analyse. La charge
latérale (effort tranchant à la base) est représentée en fonction du déplacement
(généralement au niveau du sommet). Cette courbe caractérise donc le
comportement de la structure face à n’importe quelle sollicitation horizontale,
indépendamment de son intensité. Bien évidemment, le déplacement de la structure
augmente avec la force, jusqu’au moment ou elle perd complètement sa capacité de
résistance. Ainsi, plusieurs niveaux d’endommagement (I, II, III, IV) peuvent être
distingués à travers cette représentation graphique (figure 6). Le premier niveau
(niveau I) correspond au comportement élastique de la structure et représente le
niveau de conception habituel. Il indique par conséquent un état d’endommagement
superficiel (ou bien l’absence d’endommagement). Le deuxième niveau
d’endommagement (niveau II) correspond à un niveau de dommage contrôlé. La
stabilité de la structure n’est pas en danger, mais un endommagement mineur est
susceptible de se développer. Le troisième niveau représente un état
d’endommagement avancé, caractérisant une sécurité limitée de la structure, sa
stabilité étant en danger. Au-delà de ce niveau, la structure, fortement dégradée, est
susceptible d’atteindre la ruine (niveau IV).
Vb
ut
Sollicitation
Chargement

I II III IV

ut

Vb Déplacement au sommet

Figure 6. Signification physique de la courbe pushover


Comportement non linéaire des murs voiles en B. A. 623

4. Qualification du modèle

4.1. Validation de la modélisation proposée

Dans le but de valider la stratégie de modélisation proposée, le macroélément


décrit à la section 2, a été mis en application dans un programme éléments finis,
avec une procédure d’assemblage direct de la matrice de rigidité des sous-éléments.
Une stratégie de résolution numérique incrémentale itérative a été adoptée dans cette
étude (Clarke, 1990). Des itérations sont effectuées sur les composantes de charge et
de déplacement pour obtenir l’équilibre statique pour une tolérance donnée (égale à
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

10-5 dans cette étude) tout en gardant constante la valeur d’une composante de
déplacement choisi (dans notre cas, le déplacement latéral au sommet).
Une comparaison des résultats analytiques du modèle obtenus par l’analyse
(pushover) avec les résultats des essais réalisés par Thomsen et Wallace (1995), sur
des spécimens de murs voiles en béton armé, a été conduite. Le mur voile testé
(selon Orakcal et al., 2004) est issu d’un bâtiment prototype (à l’échelle 1/4) conçu
suivant le code américain UBC, 1994 ; sa forme géométrique est de section
rectangulaire, de hauteur 3,66 m, d’épaisseur 102 mm et de largeur 1,22 m. Il est
composé de 8 macroéléments (N = 8), chaque macroélément possède huit sous-
éléments uniaxiaux (n = 8) répartis sur la largeur. Une valeur de 0,4 a été choisie
pour le paramètre c définissant le centre de rotation au niveau de chaque
macroélément, valeur recommandée par Vulcano et al. (1988) à la suite des travaux
relatifs à la comparaison de la réponse de leur modèle aux résultats expérimentaux.
La figure 7 montre les caractéristiques géométriques et le ferraillage de la section
droite du mur voile. Des charges latérales ont été appliquées sur le mur voile avec
une charge axiale verticale de Pax = 0,07 Ag fbc qui a été maintenue constante pour la
durée de l’essai (où Ag correspond à l’aire totale de la section droite du mur voile et
fbc à la résistance à la compression du béton).

Plat Pax
1220 mm 1220 mm
19 mm 170 mm 38,5 mm 4x190 mm 38,5 mm 170 mm

φ=9,53/51 mm φ=6,35/191 mm cadres (φ=4,76/76 mm)


3660 mm 102 mm (8 barres)
19 mm
102 mm 64 mm
19 mm

k1 k2 k3 k4 k5 k6 k7 k8

Sous-éléments: 1 2 3 4 5 6 7 8

Figure 7. Dimensionnement et ferraillage de la section droite du mur voile


624 EJECE – 13/2009. Durability and maintenance in maritime environment

Lois de comportement des matériaux béton et acier


De nombreux modèles numériques de comportement du béton et de l’acier existent
dans la littérature, permettant ainsi de mettre en évidence les phénomènes physiques et
les caractéristiques principales intervenant lors de la dégradation des matériaux.
La relation contrainte-déformation choisie pour simuler le comportement du
béton est basée sur le modèle développé par Chang et Mander (1994). La courbe
utilisée dans ce modèle est montrée par la figure 8. Les paramètres matériels liés à la
courbe-enveloppe de compression du modèle du béton sont : la contrainte de
résistance à la compression fbc, la déformation due à la contrainte de compression
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

maximale εbc, le module de Young initial (module d’élasticité) E0b, et la contrainte


de rupture du béton fbcu. Bien que le béton soit principalement conçu pour résister à
la compression, la connaissance de ses caractéristiques en traction est importante. La
contrainte et la déformation en traction du béton sont respectivement fbt et εbt.

Matériau Paramètre
fbc ( MPa) 38
εbc 0,0025
Ec (MPa) 30 000
Béton
fbcu (MPa) 3,83
fbt (MPa) 2,1
εt 2,5 x 10-4
E0 (MPa) 200 000
fsty (MPa) 434
Acier
α 0,02
R 20

Tableau 1. Paramètres définissant le comportement des matériaux béton-acier

Le comportement de l’acier utilisé dans cette étude est celui de Menegotto et


Pinto (1973). Dans une version récente (Filippou et al., 1983), le modèle permet de
représenter le comportement uniaxial des armatures du béton armé sous chargement
monotone. Il traduit de plus la non-linéarité en tenant compte des effets de
l’écrouissage cinématique linéaire. La limite élastique de l’acier utilisé est définie
par fsty, avec un module tangent initial E0s. La courbe de la figure 8 montre l’allure
du comportement de l’acier. La relation contrainte-déformation est présentée sous
forme de deux asymptotes de pente initiale E0s (module d’élasticité initial) et
Eh = αE0s, respectivement (α est le paramètre d’écrouissage isotrope). La forme de
la courbure de la courbe de raccordement entre les deux asymptotes (branche de
transition de la figure 8), est régie par le paramètre R (constante sans dimension)
dépendant des propriétés mécaniques de l’acier. Sa valeur est obtenue
expérimentalement (Menegotto propose de prendre R = 20). Les différents
Comportement non linéaire des murs voiles en B. A. 625

paramètres caractérisant le comportement du béton et de l’acier peuvent être


récapitulés dans le tableau 1.
Le comportement non linéaire du ressort horizontal traduisant l’effet du
cisaillement dans le mur voile est représenté par une courbe force-déplacement
trilinéaire (comportement élastoplastique écrouissable). La rigidité initiale de
cisaillement est calculée à partir de la relation [13].

4.2. Comparaison des résultats numériques et expérimentaux


Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

Les résultats numériques obtenus en termes d’effort tranchant à la base-


déplacement au sommet sont comparés au comportement global expérimentalement
observé sur le spécimen de mur voile (Orakcal et al., 2004). Le modèle numérique
capture convenablement la réponse due au chargement appliqué (courbe enveloppe
de la figure 9), en particulier dans la phase élastique (rigidité initiale) et dans la
phase plastique. Cependant, le modèle sous-estime légèrement la rigidité et la
résistance du mur voile pour des déplacements compris entre 15 et 30 mm,
correspondant à la phase de plastification de la section. Une légère surestimation de
la rigidité est constatée pour des déplacements compris entre 7 et 15 mm. De ces
comparaisons, il convient de noter une bonne prédiction du comportement global.
En général, le modèle s’est révélé efficace et fournit une approche souple et fiable
pour l’analyse non linéaire des murs voiles.

4.3. Etude paramétrique et sensibilité des paramètres

40
2.5 ( ε bc , fbc )
Chang et Mander
(ε t , f bt )
2
30
Contrainte (MPa)
Contrainte (MPa)

1.5 Béton en compression


Béton en traction 20
1

10
0.5
fbcu
0 0
0 0.0005 0.0010 0.0015 0.0020 0.0025 0 0.005 0.01 0.015 0.02 0.025
Déformation Déformation

600
Menegottto et Pinto
F
f sty E 1= α E 0
1
400
Contrainte (MPA)

d
200
E0

1 Ressort horizontal
0 εy
0 0.005 0.01 0.015 0.02
Déformation

Figure 8. Lois de comportement du béton, de l’acier et du ressort horizontal


626 EJECE – 13/2009. Durability and maintenance in maritime environment

Cette approche permet de comprendre l’influence des paramètres importants lors


de la conception de la structure, de vérifier la robustesse de la conception en testant
si les paramètres de conception sont influents et de comprendre comment la
variation d’un paramètre influence le comportement de la structure : si un paramètre
est influent il faudra lui apporter une grande attention lors de la modélisation car une
dérive de ce paramètre modifiera significativement sur le comportement de la
structure, il faudra s’assurer aussi que son identification est correcte car l’erreur sur
sa valeur provoque une incertitude importante sur le résultat du calcul.
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

200
Expérimentale
Pax = 0,07 Ag f bc
Analytique
Réaction à la base (kN)

Plat, ut 150

100

50

0
0 2 4 6 8 10
Déplacement horizontal au sommet (cm)

Figure 9. Résultats analytiques et expérimentaux de la réponse du spécimen

On se concentre dans cette sous-section sur une étude paramétrique, effectuée pour
étudier l’influence des paramètres sur la réponse du modèle numérique, à savoir :
– des paramètres relatifs au modèle numérique : nombre de macroéléments (N),
nombre des sous-éléments uniaxiaux dans chaque macroélément (n) et le centre de
rotation défini par le paramètre (c) ;
– des paramètres relatifs au type de chargement appliqué et aux lois de
comportement des matériaux (béton et acier).
L’étude se termine par l’identification de la sensibilité des résultats aux
changements de ces paramètres. Les calculs sont conduits sur la même configuration
géométrique qu’à la sous-section 4.1.1.

4.3.1. Paramètres liés au modèle numérique


Indépendamment des paramètres constitutifs des matériaux, les seuls paramètres
liés au modèle du mur voile sont : le nombre de macroéléments (N), le nombre de
sous-éléments uniaxiaux (n), et le paramètre (c) définissant la position du centre de
rotation sur la hauteur de chaque macroélément (figure 1). La sensibilité de la réponse
du mur voile aux variations de ces paramètres a été étudiée. On peut observer que la
réponse globale (réaction à la base-déplacement au sommet) n’est pas très sensible au
Comportement non linéaire des murs voiles en B. A. 627

choix du nombre de macroéléments ou du nombre de sous-éléments. La figure 10


compare les réponses globales, en utilisant un modèle constitué respectivement, de 4,
de 8 et de 16 macroéléments. Chaque macroélément de ces trois modèles est composé
de 8 sous-éléments uniaxiaux disposés sur la longueur du mur voile (N = 4, n = 8 ;
N = 8, n = 8 ; N = 16, n = 8). La comparaison indique que l’augmentation du nombre
de macroéléments ou du nombre de sous-éléments n’affecte pas de manière
significative la réponse globale prévue.
L’utilisation d’un grand nombre de sous-éléments sur la longueur permet une
discrétisation plus fine de la section droite du mur voile (n = 16). Les résultats
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

obtenus ne sont pas très différents du modèle de « référence » (N = 4, n = 8).

Nombre de macro-éléments ''N''

200
Réaction à la base (kN)

150

100

N=4
50 N=8
N=16
0
0 5 10 15 20 25
Déplacement horizontal au sommet (cm)

Nombre de sous-éléments '' n ''


Réaction à la base (kN)

200
N=4
150

100

n=4
50 n=8
n=16
0
0 5 10 15 20 25
Déplacement horizontal au sommet (cm)

Figure 10. Sensibilité de la réponse respectivement, au nombre de macroéléments


et de sous-éléments uniaxiaux

La sensibilité au paramètre (c) définissant la position du centre de rotation sur la


hauteur de chaque macroélément est illustrée sur la figure 11 qui compare la réponse
globale (charge latérale – déplacement au sommet) en utilisant un mur discrétisé en
4 macroéléments (avec 8 sous-éléments uniaxiaux) pour des valeurs de c = 0,2 et
628 EJECE – 13/2009. Durability and maintenance in maritime environment

0,4 (recommandé par Vulcano et al. (1988)) et une valeur extrême de c = 0 (centre
de rotation au pied de chaque macroélément). On peut observer une légère variation
de la résistance et de la rigidité du mur pour les deux modèles (c = 0,2 et c = 0,4).
L’augmentation des valeurs du paramètre c mène à des valeurs plus élevées de la
résistance et de la rigidité latérale mais également, au travers de la relation
∆ = θ.(1-c).h à la diminution des valeurs des rotations.
Le choix d’une valeur appropriée du paramètre (c) est basé sur la distribution
prévue de la courbure sur la hauteur h du macroélément. A titre d’exemple, si on
admet que la distribution du moment de flexion (courbure) sur la hauteur du
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

macroélément est constante, l’utilisation d’une valeur de c égale à 0,5 donne des
résultats « exacts » en termes de rotations et de déplacements transversaux. Par
contre, pour une distribution triangulaire de moment sur la hauteur du
macroélément, la valeur c = 0,5 donne des résultats exacts pour les rotations mais
une sous-estimation des déplacements. Le choix de ce paramètre devient important
dans la phase des déformations anélastiques, puisque en effet, des petits
changements du moment de flexion peuvent rapporter des distributions fortement
non linéaires de la courbure.

Centre de rotation ''c''

250
Réaction à la base (kN)

N=4, n=8
200

150

100
c=0.4
50 c=0.2
c=0.0
0
0 5 10 15 20 25
Déplacement horizontal au sommet (cm)

Figure 11. Sensibilité de la réponse au paramètre (c) du centre de rotation

4.3.2. Paramètres liés au matériau


Les paramètres liés à la relation contrainte-déformation pour l’acier sont le
module d’élasticité Es, la limite élastique fsty, et l’écrouissage α.
Les paramètres liés au comportement du béton sont le module d’élasticité Ec,
défini pour la compression, la résistance à la compression fbc, la résistance à la
traction fbt et la résistance ultime de compression fbcu (figure 8).
Six paramètres ont été choisis pour une analyse de sensibilité. Leur plage de
variation est donnée dans le tableau 2.
Comportement non linéaire des murs voiles en B. A. 629

Paramètres Désignation Valeurs


- - Min. Réf. (*) Max.
Ecrouissage α (%) 1 2 3
Limite élastique de l’acier fsty (MPa) 250 400 500
Résistance à la traction du béton fbt (MPa) 2 3 4
Résistance à la compression du béton fbc (MPa) 20 30 40
Module de Young du béton Ec (GPa) 20 30 40
Résistance de rupture du béton fbcu (MPa) 2,5 5 7,5
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

(*)
Valeur de référence

Tableau 2. Etude paramétrique – choix des paramètres

Afin d’identifier l’influence de la variation de ces paramètres sur le


comportement du mur voile, une étude de sensibilité peut être effectuée en
définissant les variables suivantes (tableaux 3 et 4).
∂X/X est la variation minimale (maximale) d’entrée (en %), définie pour chacun
des six paramètres. ∂Y/Y est la variation minimale (maximale) de sortie (en %),
représentant la réponse globale du modèle en termes d’effort tranchant à la base
pour un déplacement au sommet (u) donné. Dans cette étude on a opté pour le choix
de deux valeurs de déplacement, respectivement, de u = 1 cm (correspondant aux
premiers pas de chargement), et u = 10 cm (pour un pas de charge éloigné sur la
courbe pushover).
Paramètres (∂X/X)min (∂X/X)max (∂Y/Y)min (∂Y/Y)max smin smax
α (%) -50 +50 -0,04 +0,04 +0,08 +0,08
fsty -37,5 +25 -14,06 +2,60 +37,49 +10,40
fbt -33,33 +33,33 -11,46 +11,46 +34,38 +34,38
fbc -33,33 +33,33 -4,95 +4,17 +14,85 +12,51
Ec - - - - - -
fbcu - - - - - -

Tableau 3. Etude de sensibilité des paramètres pour un déplacement de 1 cm (s en %)

Une mesure de la sensibilité (s) du modèle peut être définie par :

 ∂Y Y 
s =   [14]
 ∂X X 

Les résultats de l’analyse sont regroupés dans les tableaux 3 et 4.


630 EJECE – 13/2009. Durability and maintenance in maritime environment

En examinant ces deux tableaux ainsi que les figures ci-après, on peut observer
que la relation « charge latérale – déplacement au sommet » est, comme prévu,
influencée par la variation des paramètres constitutifs du matériau béton et acier.

Paramètres (∂X/X)min (∂X/X)max (∂Y/Y)min (∂Y/Y)max smin smax


α (%) -50 +50 -8,14 +7,96 +16,28 +15,92
fsty -37,5 +25 -20,93 +13,92 +55,81 +55,68
fbt -33,33 +33,33 -09,16 +09,45 +27,48 +28,35
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

fbc -33,33 +33,33 -14,34 -0,50 +43,02 -1,50


Ec - - - - - -
fbcu - - - - - -

Tableau 4. Etude de sensibilité des paramètres pour un déplacement de 10 cm (s en %)

Contrainte limite de l'acier '' fsty ''


400
Réaction à la base (kN)

300

200 a)
fsty 1 = 250 MPa
100 fsty 2 = 400 MPa
fsty 3 = 500 MPa
0
0 5 10 15 20 25
Déplacement horizontal au sommet (cm)

Ecrouissage '' alpha ''


400
Réaction à la base (kN)

300

200 b)
alpha 1 = 1 %
100 alpha 2 = 2 %
alpha 3 = 3 %
0
0 5 10 15 20 25
Déplacement horizontal au sommet (cm)

Figure 12. Sensibilité de la réponse du modèle aux paramètres de l’acier


Comportement non linéaire des murs voiles en B. A. 631

La figure 12a illustre la sensibilité de la réponse du modèle aux différentes


valeurs choisies de la limite élastique fsty pour l’acier. Comme prévu, le choix d’une
valeur plus élevée a comme conséquence une plus grande estimation de la capacité
du mur quant aux charges latérales appliquées. La figure 12b montre la sensibilité de
la réponse du modèle à l’écrouissage α de l’acier. Le choix d’une plus grande valeur
du coefficient d’écrouissage apporte une plus grande rigidité postélastique latérale
du mur, et ainsi une plus grande capacité de charges latérales pour des déplacements
compris entre 5 et 20 cm.
D’une manière générale, la sensibilité de la réponse globale du modèle à la
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

variation des paramètres liés à la compression du béton est moins importante que
celles aux variations des paramètres décrivant le comportement du béton en traction.
La figure 13 illustre clairement ce constat. La réponse est sensiblement influencée
par les valeurs choisies pour la résistance à la traction (contrainte de traction
maximale fbt du béton).
La figure 13 montre la comparaison de la réponse du modèle, en premier lieu,
pour une variation de 33 % de la résistance à la compression (fbc) du béton, les
réponses ne sont pas considérablement différentes, et le modèle est peu sensible à la
valeur de la résistance à la compression choisie pour le béton. Toutefois, une trop
forte réduction de cette résistance peut avoir des effets significatifs (figure 13b) avec
l’écrasement local du béton. Les courbes charge latérale-déplacement au sommet
sont ensuite comparées pour une variation de 50 % de la résistance à la compression
du béton. Comme observé dans la figure, la résistance à la compression du béton
n’influence pas de manière significative la capacité du mur quant à la charge latérale
avant la dégradation de rigidité due à la branche descendante de la courbe
contrainte-déformation (écrasement progressif du béton). Le modèle de mur, ainsi
que la stratégie de résolution non linéaire mise en œuvre dans cette étude, peut
simuler la dégradation de la rigidité liée à la branche descendante du modèle
constitutif contrainte-déformation. Ceci sera examiné par la suite à la section 5.
D’autre part, la forme de la courbe contrainte-déformation (figure 13) n’est
influencée par la variation du module d’élasticité (Ec) du béton que de manière
minime aux premiers pas de chargement. Enfin, la variation du paramètre
définissant la contrainte de rupture fbcu du béton n’apporte aucune influence sur la
réponse du modèle ; ceci peut être expliqué par le fait que la contrainte de rupture du
béton n’a pas été atteinte dans cette simulation.
La modélisation macroscopique simplifiée proposée dans cette étude a fourni
une plate-forme souple pour évaluer l’influence des divers paramètres du modèle et
des matériaux sur la réponse non linéaire des structures avec murs voiles. De plus,
elle permet une bonne prédiction de la capacité de résistance et de la rigidité latérale.
Cependant, le calibrage du modèle par des essais expérimentaux (cycliques) s’avère
nécessaire afin d’améliorer la connaissance du comportement complexe de ce type
de structure.
632 EJECE – 13/2009. Durability and maintenance in maritime environment

Contrainte de traction du béton '' f bt ''


400

Réaction à la base (kN)


300

200
fbt 1 = 2 MPa
100 fbt 2 = 3 MPa
fbt 3 = 4 MPa
0
0 5 10 15 20 25
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

Déplacement horizontal au sommet (cm)

a) sensibilité de la réponse du modèle à la contrainte de traction fbt

Contrainte de compression du béton '' f bc ''


400
Réaction à la base (kN)

300

200
fbc 1 = 20 MPa
100 fbc 2 = 30 MPa
fbc 3 = 40 MPa
0
0 5 10 15 20 25
Déplacement horizontal au sommet (cm)

b) sensibilité de la réponse du modèle à la contrainte de compression fbc

Module de Young du béton '' E c ''


400
Réaction à la base (kN)

300

200
Ec 1 = 20 GPa
100 Ec 2 = 30 GPa
Ec 3 = 40 GPa
0
0 5 10 15 20 25
Déplacement horizontal au sommet (cm)

c) sensibilité de la réponse du modèle au module de Young Ec


Comportement non linéaire des murs voiles en B. A. 633

Contraine de compression ultime ''f bcu ''


Contrainte

Réaction à la base (kN)


400

300

200
fbcu 1 = 2.5 MPa
100 fbcu 2 = 5 MPa
fbcu 3 = 7.5 MPa
0
0 5 10 15 20 25
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

Déplacement horizontal au sommet (cm)

d) sensibilité de la réponse du modèle à la contrainte de compression fbcu

Figure 13. Sensibilité de la réponse du modèle aux paramètres du béton

4.3.3. Paramètres liés au type de chargement


Nous pouvons considérer également l’effet du type de chargement latéral sur la
réponse du macroélément. Une comparaison de la courbe pushover est effectuée,
respectivement pour une charge latérale uniforme, triangulaire et concentrée au
sommet. La figure 14 montre clairement l’impact significatif du type de chargement
qui affecte considérablement la rigidité et la résistance du mur voile. Le chargement
uniforme conduit à la mobilisation d’une grande capacité de résistance à tous les
niveaux.
L’effet de la charge axiale sur la réponse du macroélément est aussi examiné. On
compare de la réponse globale pour une charge axiale nulle et une charge axiale
appliquée de 7 % de la capacité du mur voile. L’on peut observer que la forme de la
courbe caractéristique est beaucoup influencée par la valeur de la charge axiale, qui
affecte considérablement la rigidité et la résistance du mur.

5. Indicateur de dégradation

L’approche par macroéléments et sous-éléments permet aussi d’étudier


l’évolution de la dégradation (défaillance) dans le mur voile sous l’action des forces
latérales à une échelle plus fine. Un indicateur de dégradation global dG de la
structure peut être défini par :

KG
dG = 1 − 0 ≤ dG ≤ 1 [15]
K0
où KG est la rigidité latérale globale du mur voile (rigidité actuelle fonction du
niveau de déformation atteint) et K0 est la rigidité élastique. On peut observer
634 EJECE – 13/2009. Durability and maintenance in maritime environment

(figure 15b) trois régimes différents correspondant aux trois parties de la courbe de
la figure 15a.

Type de chargement latéral Charge concentrée au sommet


400 200
Charge uniforme
Réaction à la base (kN)

Plat=0.07.Ag.fbc

Réaction à la base (kN)


Charge triangulaire Plat=0
Charge concentrée
300 150

200 100

100 50
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

0 0
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
Déplacement horizontal au sommet (cm) Déplacement horizontal au sommet (cm)

Figure 14. Sensibilité de la réponse du modèle aux paramètres liés au type de


chargement

Courbe Charge-Déplacement Dégradation globale du mur voile


1
250
Réaction à la base (kN)

0.8
Dégradation ''dG ''

200
Charge triangulaire
150 0.6
KG
100 0.4 dG = 1 −
K0
50 0.2
0 0
0 20 40 60 80 100 120 0 50 100 150 200 250
Déplacement horizontal au sommet (mm) Réaction à la base (kN)

a) b)

Figure 15. Courbe pushover et dégradation globale de la rigidité

Il est possible de suivre la perte de rigidité de chaque élément au cours de ce


chargement (figure 16) pour les macroéléments 1 à 4. L’on peut observer une
évolution importante de la dégradation de l’élément 1 (au pied du voile) et moins
importante (voire nulle) au niveau du dernier élément (en tête du mur voile).
On peut enfin, dans chaque macroélément, étudier l’évolution de la dégradation
de la rigidité des sous-éléments uniaxiaux (de 1 à 8), par exemple pour l’élément le
plus sollicité du mur voile (l’élément 1). Pour faciliter l’illustration on a choisi
quatre incréments de charge correspondant respectivement aux quatre valeurs de
réactions au niveau du support, d’intensités 24,95 kN ; 144,95 kN ; 184 kN et
200 kN. Sous l’action des forces latérales, le voile subit des efforts de compression
et de traction au niveau des sous-éléments. L’intensité de la force de traction (ou de
Comportement non linéaire des murs voiles en B. A. 635

compression) d’un sous-élément de rigidité ki dépend de sa position x par rapport à


l’axe central du macroélément, ce qui entraîne la dégradation de sa rigidité Ksel qui
progresse à mesure que la force de traction (ou de compression) augmente
(figure 17).
Macro-élément 1
DEGRADATION DES MACRO-ELEMENTS Macro-élément 2
Macro-élément 3
0.6
Macro-élément 4
Dégradation ''dG ''

0.5
0.4 4
0.3
3
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

0.2
0.1 2

0 1
0 50 100 150 200 250
Réaction à la base (kN)

Figure 16. Dégradation de la rigidité dGi des macroéléments

La rigidité globale (Ksel) de traction (ou de compression) d’un sous-élément


uniaxial considéré comme inélastique peut être définie comme suit :

( EA)
K sel = [16]
h

RIGIDITE DES SOUS-ELEMENTS


(MACRO-ELEMENT ''1'')
700
Rigidité globale ''Ksel ''

600
500 Plat= 24.95 kN
400 Plat=144.95 kN
300 Plat=184.00 kN

200 Plat=200.00 kN

100
0
1 2 3 4 5 6 7 8
Sous-élément ''n ''

Figure 17. Dégradation de la rigidité des sous-éléments

Etant donné que le macroélément travaillant à la flexion se compose de huit


sous-éléments, leurs rigidités à l’effort de traction (ou de compression) sont
différentes. On constate ce qui suit (figure 17) :
– dans la phase élastique correspond à la charge Plat = 24,95 kN, les sous-
éléments extrêmes (1 et 8) possèdent une rigidité plus grande que celle des sous-
éléments (3 à 6). En revanche, les sous-éléments (2 et 7) ont une faible rigidité. Cela
peut s’exprimer par le fait que les sous-éléments extrêmes (1 et 8) du mur voile sont
636 EJECE – 13/2009. Durability and maintenance in maritime environment

fortement ferraillés alors que les sous-éléments (2 et 7) sont dépourvus de tout


ferraillage (figure 2) ;
– dans la phase postélastique, les sous-éléments tendus subissent
progressivement une chute de rigidité à la suite de l’accroissement de la charge
appliquée jusqu’à la plastification complète de la partie tendue, avec une légère
chute de la rigidité des sous-éléments comprimés due à l’écrasement du béton. La
chute de rigidité dépend d’une part du ferraillage et d’autre part de la position
(sollicitation en compression ou en traction) du sous-élément par rapport à l’axe
central du mur voile.
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

La figure 18 représente l’évolution de la dégradation des sous-éléments du


macroélément 1 qui se trouve au niveau du pied du mur voile (où les déformations
sont les plus élevées). Pour les différentes charges indiquées précédemment, on
constate que la dégradation s’accroît en fonction de l’intensité de la charge appliquée.

DEGRADATION DES SOUS-ELEMENTS


(MACRO-ELEMENT ''1'')
1
Dédradation ''dG ''

0.8
Plat= 24.95 kN
0.6 Plat= 144.95 kN

0.4 Plat= 184.00 kN


Plat= 200.00 kN
0.2

0
1 2 3 4 5 6 7 8
Sous-élément (n )

Figure 18. Dégradation des sous-éléments

DEGRADATION DES SOUS-ELEMENTS


1
Dégradation ''dG ''

0.8
Macro-élément 1
0.6 Macro-élément 2

0.4 Macro-élément 3
Macro-élément 4
0.2
0
1 2 3 4 5 6 7 8
Sous-élément ''n ''

Figure 19. Dégradation des sous-éléments de chaque macroélément

La figure 19 représente l’évolution de la dégradation des sous-éléments définie


par la relation [7] pour chaque macroélément pour une charge fixe de 184kN. On
note une assez grande dégradation en traction au niveau du pied du mur
(macroélément (1)). Les macroéléments (2) et (3) subissent une dégradation
Comportement non linéaire des murs voiles en B. A. 637

importante qui varie d’un sous-élément à l’autre selon son ferraillage et sa position.
Seul le sous-élement (8) comprimé reste peu affecté. On constate enfin une légère
dégradation en tête du voile (macroélément (4)).
Cette première analyse du comportement global du mur voile nous a amené à
conclure qu’il est nécessaire de situer l’échelle de modélisation proposée au niveau
des mécanismes potentiels du mode de fonctionnement global du mur voile
(fissuration du béton, plastification de l’acier et dégradation de la rigidité), afin
d’avoir accès à la distribution spatiale de l’état d’endommagement et d’essayer
notamment de prédire son mode de ruine. A cette fin, nous avons établi une carte de
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

dégradation (figure 20) pour mettre en évidence les phénomènes qui régissent le
comportement global du mur voile étudié. L’indicateur de dégradation varie entre 0
et 1 et l’endommagement engendré dans le mur s’obtient directement par la valeur
finale de cet indicateur de dégradation. En filtrant ces valeurs entre 0,4 et 1, on peut
dans une certaine mesure identifier les zones fortement macrofissurées,
l’endommagement observé au niveau des zones tendues semble conséquent. Le
voile est principalement endommagé à la base, ce qui correspond bien à la
philosophie de l’EC8 qui y prévoit le développement d’une rotule plastique. De par
sa simplicité, le modèle permet de décrire de façon satisfaisante le comportement
global de la structure. De plus, il est capable de reproduire qualitativement les
tendances du schéma de dégradation globale de la rigidité et la position des zones
d’endommagement.
On peut faire les remarques suivantes (pour la charge de 184 kN) :
– au pied du mur voile dans la zone tendue, on observe une dégradation critique
d’un indice variant de 0,7 à 1, indiquant une fissuration préjudiciable (traction
diagonale), et au même niveau vers la partie comprimée l’indice de dégradation
diminue légèrement, ce qui indique une fissuration par écrasement du béton. La
ductilité peut être obtenue en plaçant des armatures de confinement dans les zones
situées aux extrémités de la section transversale, parfois appelées « éléments de
rive ». Ces éléments de rive constituent en quelque sorte des membrures latérales
plus résistantes et plus ductiles que le reste du voile. Comme ces zones sont les plus
sollicitées, c’est à cet endroit que se produirait en premier lieu l’éclatement du
béton. On peut donc prévenir la ruine en renforçant ces zones ;
– vers le haut on remarque une diminution de l’indice de dégradation de l’ordre
de 0 à 0,3, exprimant une dégradation légère due à la diminution de la traction, et
une fissuration moins importante se manifeste.
La figure 20 compare la carte de dégradation globale du mur voile en utilisant un
modèle de 4 macroéléments avec respectivement 4, 8 et 16 sous-éléments. On peut
observer que les trois modèles présentent une dégradation très semblable, ce qui
confirme que la variation des paramètres du modèle n’affecte pas de manière
significative la réponse globale du mur voile, ni les faciès d’endommagement.
638 EJECE – 13/2009. Durability and maintenance in maritime environment

N=4, n=4 N=4, n=8 N=4, n=16


3.66 3.66 3.66
0.7 1
0.8
0.7 0.6
0.8
0.6 0.5

Hauteur (m)
Hauteur (m)

Hauteur (m)
0.5 0.6
0.4
0.4
0.3 0.4
0.3
0.2
0.2
0.2
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

0.1 0.1

0 0 0 0 0 0
0 Largeur (m) 1.2 0 1.2 0 1.2
Largeur (m) Largeur (m)

Figure 20. Carte de dégradation du mur voile

6. Conclusions

La présente étude avait comme objectif l’analyse du comportement non linéaire


des structures constituées de murs voiles en béton armé en utilisant une approche
simplifiée basée sur la notion de macroélément. Les éléments de réponse globale
obtenus par l’analyse en poussée progressive (pushover), ont été étudiés. Des
variations sur les paramètres liés au modèle et au matériau ont été également
effectuées afin de vérifier d’une part, l’efficacité du modèle analytique proposé et
d’autre part, pour identifier la sensibilité de la réponse du modèle vis-à-vis des
changements de ces paramètres.
D’après les résultats d’analyse obtenus, il a été vérifié que le modèle par
macroélément capture convenablement les caractéristiques majeures de la réponse
due aux forces latérales appliquées. Le modèle analytique est aussi capable de
simuler le comportement non linéaire des murs voiles où des lois utilisées pour le
béton et l’acier sont basées sur la plasticité et qui sont directement liées à la
dégradation de rigidité et la diminution de résistance, en tenant compte notamment
de l’effet de la variation de la force axiale, qui est généralement ignoré dans les
modèles simples. Il a été constaté en outre que les réponses du modèle sont peu
sensibles aux paramètres liés au modèle (choix du nombre de macroéléments ou du
nombre de sous-éléments). Cependant, la discrétisation en élévation du mur voile
par l’introduction d’un grand nombre de macroéléments sur la hauteur du mur voile
n’est intéressante que pour obtenir des informations plus détaillées sur le
comportement local du mur voile, tel que l’état de contrainte ou de déformation à
chaque point de la structure car assez coûteuse en temps de calcul.
L’analyse des courbes caractéristiques en termes de réaction à la base-
déplacement au sommet montre clairement l’impact significatif du type de
chargement qui affecte considérablement la rigidité et la résistance du mur voile.
Comportement non linéaire des murs voiles en B. A. 639

D’autre part, la sensibilité de la réponse globale du modèle est influencée par la


variation des paramètres constitutifs des matériaux béton et acier. Le modèle est peu
sensible à la valeur de la résistance à la compression choisie pour le béton, par
rapport aux variations des paramètres définis pour le béton en traction (fbt) et pour
l’acier (fsty). Ainsi, un choix judicieux de ces paramètres sur la base des essais
cycliques expérimentaux est important pour une bonne évaluation de la réponse du
mur voile vis-à-vis des forces latérales, aussi bien que pour identifier quels
paramètres exigent le plus grand soin en ce qui concerne le calibrage.
De façon générale, l’approche de modélisation par macroélément adoptée dans
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

cette étude s’est avérée efficace et fournit une plate-forme souple et robuste pour
l’analyse non linéaire simplifiée des murs voiles en béton armé. Comme perspectives,
le modèle doit être également validé sur des structures constituées de murs voiles à files
d’ouvertures, en tenant compte du couplage flexion-cisaillement (comportement difficile
à simuler). L’approche pourra être aussi complétée par un modèle représentant les effets
de la torsion et l’interaction sol-structure.

7. Bibliographie

Allahabadi R., Powell G.H., DRAIN-2DX user guide, Report No. UCB/EERC-88/06, Earthquake
Engineering Research Center, University of California, Berkeley, California, 1988.
Betbeder-Matibet J., Prévention parasismique, Hermès Science Publications, Paris, vol. 3, 2003.
Bisch P., Coin A., « Comportement sismique des murs banchés », Revue européenne du génie
civil, vol. 10, n° 2, 2006, p. 137-164.
Chang G.A., Mander J.B., Seismic Energy Based Fatigue Damage Analysis of Bridge
Columns: Part I-Evaluation of Seismic Capacity, NCEER Technical Report No. NCEER-
94-0006, State University of New York, Buffalo, N.Y., 222, p., 1994.
Chopra A.K., Goel R.K., “A modal pushover analysis procedure for estimating seismic
demands for buildings”, Earthquake Engineering and Structural Dynamics, vol. 31, 2002,
p. 561-582.
Clarke M.J., Hancock G.J., “A study of incremental-iterative strategies for non-linear
analyses”, International Journal for Numerical Methods in Engineering, vol. 29, 1990,
p. 1365-1391.
CSI, “SAP2000: basic analysis reference manual”, Computers and Structures, inc., Berkeley,
California, 2006.
Davidovici V., La construction en zone sismique, éditions Le Moniteur, Paris, 1999.
Elachachi S.M., Sur l’élaboration d’une méthode simplifiée d’analyse des structures de génie
civil par macroéléments, Thèse de doctorat, université Paris 6, 1992.
EC8-1, Eurocode 8: Design of Structures for Earthquake Resistance-Part 1: General Rules,
Seismic Actions and Rules for Buildings. European Committee for Standardization, prEN
1998-1:2003 E, 2003.
640 EJECE – 13/2009. Durability and maintenance in maritime environment

Filippou F.C., Popov E.G., Bertero V.V., Effects of Bond Deterioration on Hysteretic
Behavior of Reinforced Concrete Joints, Report No. UCB/EERC-83/19, Earthquake
Engineering Research Center, University of California, Berkeley, California, 1983.
Ile N., Contribution à la compréhension du fonctionnement des voiles en béton armé sous
sollicitation sismique : apport de l’expérimentation et de la modélisation à la conception,
Thèse de doctorat, INSA de Lyon, 2000.
Kotronis P., Davenne L., Mazars J., « Poutre 3D multifibre Timoshenko pour la modélisation
des structures en béton armé soumises à des chargements sévères », Revue française de
génie civil, vol. 8, n° 2-3, 2004, p. 329-343.
Downloaded by [University of Nebraska, Lincoln] at 00:18 30 December 2014

Laborderie C., Phénomènes unilatéraux dans un matériau endommageable : Modélisation et


application à l’analyse de structures en béton, Thèse de doctorat, université Paris 6, Ecole
normale supérieure de Cachan, mai 1991.
Menegotto M., Pinto E., “Method of analysis for cyclically loaded reinforced concrete plane
frames including changes in geometry and non-elastic behavior of elements under
combined normal force and bending”, Proceedings, IABSE Symposium on Resistance and
Ultimate Deformability of Structures, Acted on by Well-Defined Repeated Loads, Lisbon,
Portugal, 1973, p. 15-22.
Orakcal K., Massone L.M., Wallace J.W., Analytical modeling of reinforced concrete slabs
for predicting flexural and coupled shear-flexural responses, PEER report 2006/07, 2006.
Orakcal K., Wallace J.W., Conte J.P., “Flexural modeling of reinforced concrete walls-model
attributes”, ACI Structural Journal, Title no.101-S68, 2004.
Paulay T., Priestley M.J.N., Seismic Design of Reinforced Concrete and Masonry Buildings,
J. Wiley & Son, New York, 1992.
Thomsen J.H., Wallace J.W., Displacement-Based Design of RC Structural Walls: An
Experimental Investigation of Walls with Rectangular and T-Shaped Cross sections,
Report No.CU/CEE-95/06, Clarkson University, New York, 1995.
UBC, Uniform Building Code, vol. 2: “Structural engineering design provisions”, ed. ICBO, 2004.
Vulcano A., Bertero V., Analytical Models for Predicting the Lateral Response of RC Shear
Walls: Evaluation of Their Reliability, Report No.UCB/EERC-87/19, Earthquake
Engineering Research Center, University of California. Berkeley, California, 1987.
Vulcano A., Bertero V., Colotti V., “Analytical modeling of RC structural walls”,
Proceedings, 9th World Conference on Earthquake Engineering 6, Tokyo-Kyoto, 1988.
Wallace J.W., “Seismic design of reinforced concrete structural walls: Part 1: A
displacement-based code format”, Journal of Structural Engineering, ASCE, vol. 121,
n° 1, 1995, p. 75-87.

Received: 5 May 2008


Accepted: 28 December 2008

You might also like