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Marketing The Core 6th Edition Kerin Solutions Manual
CHAPTER CONTENTS
PAGE
POWERPOINT RESOURCES TO USE WITH LECTURES ........................................... 2-2
LECTURE NOTES
Chapter Opener: Starting a Business by Getting an “A” in an Ice Cream Making
Course! ......................................................................................................................... 2-5
Today’s Organizations (LO 2-1) .................................................................................. 2-5
Strategy in Visionary Organizations (LO 2-2; LO 2-3) .............................................. 2-10
Setting Strategic Directions (LO 2-4).......................................................................... 2-17
The Strategic Marketing Process (LO 2-5; LO 2-6; LO 2-7)..................................... 2-23
2-1
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Chapter 2 – Developing Successful Organizational and Marketing Strategies
2-2
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Chapter 2 – Developing Successful Organizational and Marketing Strategies
Supplemental Figures
Figure 2-A Intertype competition for Lands’ End ............................................................................ 2-25
Figure 2-B Business portfolio analysis: BCG matrix ....................................................................... 2-26
Figure 2-C Tasks and time needed to complete a term project ........................................................ 2-47
2-3
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CHAPITRE III
L’étudiant russe était donc devenu pareil aux hommes du peuple avec
lesquels il avait voulu vivre, il les avait même dépassés, ceux d’Europe
du moins, en se rapprochant plus qu’eux de la sauvagerie ancestrale.
Orschanow ne regrettait rien, il ne se méprisait plus. Parfois, aux
débuts, après son départ de Genève, il s’était tâté, inquiet, craignant que
ces brusques floraisons de sensualité presque meurtrières ne fussent des
symptômes de névrose. Mais non, ils correspondaient aux époques les
plus radieuses de sa vie, aux jours de santé et d’énergie. Sous leur
empire, ses facultés acquéraient une acuité nouvelle, il vivait ardemment,
redevenait amoureux de la vie, il était heureux. Et cela l’avait calmé.
D’ailleurs aucune idée de volupté malsaine, de luxure morbide n’entrait
dans ses rages.
Il était comme ça, et la conscience de sa virilité simple, retrempée
aux origines lui donnait des heures d’un bonheur profond. Pourquoi dès
lors se fût-il torturé de scrupules, compliqué de nuances ?
*
* *
Tous les soirs Orschanow retrouvait, dans les cafés maures, chez
Zohra ou dans les autres maisons blanches du village nègre, la griserie
d’un Orient révélé.
Après quatre mois, il commençait à s’exprimer assez librement en
arabe, à s’intéresser à des discours lents devant les cafés maures et les
interminables complaintes avaient pour lui des mots profonds comme
leur musique.
Le monde arabe, si fermé pour lui les premiers temps, s’ouvrait peu à
peu. Orschanow, l’occidental en fuite, entrait dans le décor des couleurs
et des parfums.
Dans les milieux indigènes où il se plaisait exclusivement, on
s’habituait à lui.
— C’est dommage que tu sois un roumi ! disait souvent Mohammed,
qui l’aimait maintenant en frère.
— Mais je ne suis pas un roumi, objectait Orschanow en souriant. Je
ne suis d’aucune religion, et si je devais en prendre une ce serait l’Islam.
En effet, l’Islam l’avait enveloppé d’un charme mélancolique. C’était
l’apaisement et la sérénité.
Devant l’infortune et la Mort, l’Arabe restait impassible, sans révolte,
presque sans pleurs et toutes les hérédités fatalistes d’Orschanow
s’émouvaient fraternelles, le poussant vers ces hommes.
D’ailleurs, ne leur était-il pas semblable ? N’avait-il pas renoncé
volontairement à la lutte, au travail, but de toute vie européenne, pour se
laisser aller, comme eux, voluptueusement entraîné à la dérive, au fil des
heures.
Et puis, ils étaient des nomades, des vagabonds invétérés. Et tant
d’autres traits les faisaient ressembler à ce peuple russe qu’Orschanow
aimait toujours d’un douloureux et profond amour.
Comme le peuple russe, le peuple arabe se maintenait par sa force
d’inertie, presque immuable. Comme lui aussi, il souffrait, en silence,
apportant dans ses rapports avec l’administration la même résignation, la
même soumission, avec la même réprobation tacite pour l’injustice. Le
Russe disait : « C’était sur ma naissance ». L’Arabe, plus laconique, se
contentait d’esquisser un geste vague de soumission : Mektoub — c’était
écrit !
Orschanow retrouvait certaines coutumes touchantes de la terre
slave, chez les Arabes : le culte de l’hospitalité, la générosité et la charité
envers les pauvres.
Ils étaient mélancoliques, ignorants de la blague, cette gaîté
occidentale si étrangère à Orschanow. Ils avaient cependant leurs heures
de joie légère, leur rire de grands enfants. Mais, tout de suite après, ils
retombaient à leur gravité, ils se renfermaient en eux-mêmes. La plupart
du temps même, ils se contentaient de sourire.
Et puis, ils étaient, comme les Slaves du peuple, sociables et
égalitaires, sans dédain pour les pauvres. Les riches, les lettrés
s’asseyaient côte à côte avec les plus loqueteux, dans la grande fraternité
islamique. Un mendiant entrait-il dans un café, on lui faisait une place,
on échangeait avec lui le salut de paix, le même pour tous les
musulmans.
Et Orschanow se laissait aller au bien-être indolent de la vie arabe
peu compliquée.
Mohammed, fumeur de kif, avait persuadé à Dmitri d’abandonner
l’alcool pour la petite pipe de poussière de chanvre. Au lieu de l’ivresse
tapageuse de la boisson c’était un engourdissement doux, une paix
infinie qui venait, à mesure que la fumée jaunâtre du kif montait dans
l’air tiède.
CHAPITRE VII
C’était la nuit.
La chambrée, dans l’ombre, soufflait une chaude haleine de lassitude
reposée.
Les corps se vautraient, moites, dans les gros draps bis. Parfois, un
gémissement ou une toux coupaient le silence.
Orschanow dormait, ayant rejeté ses draps, les bras nus hors du lit. Il
avait retrouvé le sommeil sans rêves, sans cauchemars de ses toutes
premières années.
Tout à coup quelque chose le réveilla. Il sursauta. Dans la cour, le
clairon sonnait. C’était une sonnerie étrange, lente, lugubre, entendue
ainsi à travers l’engourdissement du sommeil.
Déjà le caporal Vialar bondissait, criant :
— Tout le monde debout ! Alerte !
Et les légionnaires se levaient, pêle-mêle, jurant, mal éveillés.
Dmitri crut un instant à un malheur.
— C’est encore une lubie du colonel : foutre tout le monde en l’air au
milieu de la nuit.
En ville, la trompette des chasseurs répondait, puis un coup de canon
déchira les ténèbres et le silence de Saïda endormie.
Le caporal avait rallumé une lampe. On s’habillait avec un cliquetis
d’armes, des froissements de cuirs violemment bouclés.
Les hommes juraient, se hâtant pourtant. Dans les escaliers on
commençait à entendre le martellement des godillots des autres
escouades qui descendaient.
— Allons, nom de Dieu ! Tas de feignants, est-ce qu’on se fout du
monde par ici !
C’était le sergent Schmütz qui entrait, blême, mal dessaoulé de la
veille.
Dans la cour, des lanternes couraient comme des feux-follets, jetant
de brusques clartés rouges sous les arbres.
Avec des bruits métalliques et le grouillement des chaussures ferrées,
les sections s’établissaient. Les officiers, prévenus par un fourrier
arrivaient.
Le lieutenant Clerc boutonnait son col, les dents serrées avec une
flamme de colère dans les yeux : une hiverneuse de passage, une Belge
délicieuse, était restée dans la chambre désertée brusquement, là-bas, à
l’hôtel.
Enfin, le colonel parut, sur son grand cheval blanc. Froid, correct
comme pour une revue ; il demanda si tout était prêt.
Alors, tout de suite, les ordres retentirent, brefs, et on sortit, tournant
sur la route, vers le Sud.
Dans l’obscurité, on n’entendait plus que le bruit houleux, le bruit
marin, de la troupe en marche, avec, parfois, des entrechoquements
d’acier.
*
* *