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CAHIERS DU CERUKI
Nouvelle série
N° 50 2015
COMITE DE REDACTION
COMITE DE LECTURE
Prof. BAPOLISI Bahuga (ISP/Bukavu) Prof. BASHWIRA Sanvura (ISP/Bukavu)
Prof. MAGHULU Mango L.(ISP/Bukavu) Prof. MASUDI Kalongama (ISP/Bukavu)
Prof. MAKOMO Makita (ISP/Bukavu) Prof. RUHEKENYA Jumapili (ISP/Bukavu)
Prof. ISUMBISHO Mwapu (ISP/Bukavu) Prof. MULOWAYI Kayemba (ISP/Bukavu)
Prof. KAMBALE Baha (ISP/Bukavu) Prof. KILOSHO Kabale (Université Kenyatta)
Prof. KANINGINI Mwenyimali (ISP/Bukavu) Prof. BALUKU Bajope (CRSN/Lwiro)
Prof. KASAY Katsuva (ISP/Bukavu) Prof. NTERANYA MONDO Noël (ISP/Bukavu)
Prof. MUCHUKIWA Rukakiza (ISDR/Bukavu) Prof. KARUME Katcho (CRSN/Lwiro)
Prof. MULAMBA Nshindi (ISP/Mbujimayi) Prof. MANO Machumu Innocent (ISP/Bukavu)
Prof. TEMBWE ZembelewaOlolo (ISP/Bukavu) Dr. USUNGO Jacques (ISP/Bukavu)
Prof. Marcel REMON (Université de Namur) Dr. MUHASANYA Bil’Umbele (ISP/Bukavu)
Prof. MURHEGA Mashanda (ISP/Bukavu) Dr. AMISI Safari (ISP/Bukavu)
Prof. MUKE Zihisire (ISP/Bukavu) Dr. KABAMBA Tshikanyi
Prof. MBOKANI Kambale B. (UNIGOM) Prof. MPALALE Manassé (ISP/Bukavu)
Prof. MASILYA Mulungula (ISP/Bukavu) Dr. Martin SCHMID (EAWAG)
Prof. LUBALA Kasi (ISP/Bukavu) Dr. MASOKA Wamtu (ISP/Bukavu)
Prof. MAJALIWA Mwanjalolo (Makerere University) Dr. DUNIA Mwati (ISP/Bukavu)
Prof. LUNJWIRE Lw’EngombeYaBahimba (UNILU) Dr. MUGUMAODERHWA Cubaka (ISP/Bukavu)
Prof. LUMONGE Zabagunda (ISP/Bukavu) Prof. MUSHENGEZI Ellie (ISP/Bukavu)
Prof. MUZALIA K. Godefroid (ISP/Bukavu) Dr. Emmanuel REYNAUD (EMBL)
Prof. WAFULA Mifundu D (CRSN/Lwiro) Dr. MUVUNDJA AAMISI Fabrice
La revue « Cahiers du CERUKI, nouvelle série » est une revue trimestrielle multidisciplinaire
pour diffuser les articles des chercheurs, enseignants, et acteurs de développement dans la région des
grands Lacs africains, dans le domaine varié. Les articles sont publiés en anglais ou en français et
issus de la recherche conduite sur terrain ou d’une synthèse des articles dans un domaine. Les cahiers
du CERUKI sont enregistrés sous le numéro ISSN 2412-5873
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Les articles publiés dans ce cahier et leurs contenus n’engagent que les auteurs
RESUME : Cet article montre comment les normes de la construction ne sont pas respectées en ville de Butembo, il
présente les cinq causes d’erreurs et de défauts de construction. En fin de préconisé les remèdes y relatifs. Les résultats
indiquent que les responsabilités sont partagées entre tous les intervenants dans la construction dont l’état, le maître
d’ouvrage, l’architecte, les bureaux d’ingénieurs. Et que les causes d’erreurs et des défauts dans la construction sont les
mauvaises conditions de chantier, le manque de maîtrise de normes, les décisions techniques erronées et les matériaux de
construction de qualité inférieure. Quant aux remèdes, ils se résument par la disposition de cinq moyens (les 5M :
monnaie, main d’œuvre, matériaux, matériel et maîtrise de la construction). Il est clôturé en formulant quelques
recommandations pour promouvoir le respect des normes de construction afin d’augmenter la durée de vie des bâtiments
dans la ville de Butembo.
MOTS CLES : construction, erreurs, Qualité, maître d’ouvrage, chantier, matériaux, maitrise, Normes.
ABSTRACT: This article summarizes how standards of construction are not met in Butembo; it presents five causes of
errors and construction defects and recommends remedies thereto. The results indicate that responsibilities are shared
between all stakeholders in the construction whose status, building owner, architect, engineering offices and the causes of
errors and defects in construction are poor site conditions, lack of mastery, technical decisions erroneous construction
materials of lower quality. As for remedies, they can be summarized by the provision of five means (5M: money, labor,
materials, equipment and mastery of construction). It is fenced with some recommendations to promote compliance with
building standards finally increase the life of buildings in the city of Butembo.
KEYWORDS: construction, errors, building owner, quality, construction, materials, mastery.
0. INTRODUCTION
Dans La plupart de grandes villes du monde, les immeubles sont en train d’être érigés. Certains sont
destinés au logement alors que les autres abritent les services, les ateliers et d’autres encore le commerce.
Malheureusement il est constaté avec amertume que quelques immeubles ont connu des effondrements au cours
des deux dernières années entre 2013 et 2014. Nous avons pensé à la ville de Butembo pour l’épargner dans
l'avenir de cette situation. En voici une illustration :
- Le 24 avril 2013 : effondrement du Rana Plazza à Savar, faubourg Ouest de Dacca, capitale du Bangladesh ;
- Le 14 octobre 2013 : effondrement d’un immeuble de six niveaux dans le quartier Basoko en commune de
Ngaliema dans la ville province de Kinshasa ;
- Le 04 janvier 2014 : écroulement d’un immeuble en construction en Inde, dans l’Etat touristique de GOA ;
- Le 07 janvier 2014 : écroulement d’un immeuble habité à Yopougon en Côte d’ivoire
Tous les cas d’effondrement enquêtent la population, il en résulte sans doute la pollution de
l’environnement, la perte de capitaux et la perte en vies humaines. Cette série de catastrophes ne nous laissant pas
indifférents, nous avons pensé directement à la ville de Butembo dont les bâtiments en matériaux durables sont
construits dans tous les quartiers.
Si les immeubles de Butembo ne sont pas encore frappés par ce phénomène, ce n’est pas parce
qu’on construit selon les normes, nous pensons qu’ils risqueront de connaître le pire dans le futur. Il est probable que
cette ville connaisse une situation difficile relative au séisme. Pour prévenir les dégâts, notre contribution réside dans
la formulation des quelques prévenions relatives à la construction des bâtiments. C’est l’objectif même de la
présente réflexion.
30
’Institut du Bâtiment et des Travaux Publics de Butembo
Notre zone d’étude est la ville de Butembo. Il s’agit d’une ville de la province du Nord-Kivu en
République Démocratique du Congo. Elle est située entre 0°05’ et 0°10’ de latitude Nord et 29°17’ et 29°18’ de
longitude Est.
La superficie de cette ville est de 190,34 km2, repartie sur ses quatre communes de la manière suivante :
Pour atteindre notre l’objectif, nous avons utilisé les matériels ci-dessous:
- Le mètre ruban pour prélever quelques données relatives aux dimensions des parcelles ;
- Global Positionning System(GPS) pour déterminer les coordonnées géographiques de certains points. Pour la
réussite de notre étude, les étapes suivantes ont été suivies :
- Descente sur terrain pour relever quelques constructions anarchiques ;
- Interview des agents de quelques services étatiques intervenant dans la construction ;
- Analyse et détermination des causes des erreurs et des défauts dans la construction ;
- Remèdes contre les causes des erreurs et des défauts dans la construction.
Par normes de construction on entend non seulement les exigences de la résistance structurale mais
aussi celles qui sont basées à l’urbanisme. Est appelée norme, l’état habituel conforme à la règle établie (Le petit
Larousse ILLUSTRE 2008). Le service de l’urbanisme à la tache de veiller au respect des normes urbanistiques.
Pour y arriver, il doit collaborer avec d’autres services tels que le cadastre, l’environnement… Toutes les étapes
d’une construction doivent être normalement suivies par le service de l’urbanisme pour qu’elles respectent les
normes. C’est pourquoi, l’élaboration d’une note des calculs est nécessaire en matière de construction.
Un dossier de construction est un document écrit et ayant à la fois un caractère artistique, technique,
financier et administratif. Il doit être réalisé conjointement par:
- Le maître d’ouvrage ;
- L’architecte;
- Le géomètre;
- Le mètreur;
- Les bureaux d’étude ou ingénierie.
Chaque intervenant doit bien jouer son rôle pour que les normes de la construction soient révolutionnées. Un
dossier de construction doit contenir :
- Les dessins d’ensemble (plan de situation et de masse, façades, vue plan, coupes et détails) ;
- Les devis (descriptif, quantitatif et estimatif) ;
- Le cahier de charges (ou cahier des clauses techniques et administratives) ;
- le planning des travaux (ou calendrier d’exécution des travaux).
I.3.3. La parcelle
Beaucoup de facteurs interviennent pour choisir une parcelle, il s’agit : des dimensions ; De
l’orientation ; De l’accessibilité ; De la proximité des équipements publics et du lieu de travail…
Du point de vue accessibilité, la déclivité doit être douce (10° à 15°). Au-delà de 30° on parle d’une zone de “non
aedificandit” c’est-à-dire non construis able. Pour ce qui est de l’occupation du sol, la maison ne doit pas occuper
toute l’étendue de la parcelle. Il faut prévoir de l’espace pour aménager les accès, planter la pelouse. La pelouse
constitue un facteur de retenu d’eau. Il faut respecter les espaces devant et derrière la maison. Le plan masse doit
montrer en principe l’aménagement de toute la parcelle.
I.3.4. L’habitat
L’habitat est une aire dans laquelle vit une population, une espèce animale ou végétale particulière
(Le petit Larousse ILLUSTRE2008). Quant à la typologie, à Butembo, on peut distinguer l’habitat populaire, l’habitat
de haut standing et les immeubles abritant le commerce, les bureaux et les ateliers.
Les erreurs et les défauts sont parmi les signes du non-respect de normes de construction. La
construction étant régie par des normes à toutes les étapes, une défaillance quelque part est source des erreurs et
défauts. Par étapes de construction, on sous-entend la conception, les calculs, la passation de marché ou le
financement, la construction, la surveillance, voire même la réparation. L’ultime remède est le respect des normes,
car ces dernières régularisent les étapes de la construction, l’obtention du permis de construire, le choix de
matériaux.
I.3.6. Pathologie
- L’observation et l’analyse de symptômes, leur processus de formation ainsi que les conditions de mise en
œuvre ;
- Etablissement d’un diagnostic sur les causes probables et sur les risques d’évolution du désordre ;
- Recherche de remèdes ou traitement curatif à envisage.
- Les fissurations ;
- Les dégradations d’ordre structurel.
- Un faïençage est une craquelure superficielle des peintures, vernis, enduits et béton, sous forme de fins
réseaux de microfissures de largeur inférieure à 0,2mm, disposés en mailles régulières fermées de quelques
cm de cote.
- Une fissure est une fente visible, qui affecte la surface de la maçonnerie, d’un dallage… de largeur 0,2 à 2mm
- Une fissuration est un ensemble des fissures, qui affectent une paroi, un revêtement ;
- Un fil est une fente dans la pierre ;
- Une microfissuration est la formation des microfissures dans un enduit ou dans un béton ;
- Une lézarde est une fente qui, dans la maçonnerie d’une construction, suit un zigzag, une direction générale
franche.
- Un désordre est une anomalie de fonctionnement, d’aspect, de solidité…d’un équipement ou d’un ouvrage, du
fait d’un défaut de conception, du défaut d’un composant inadapté
b. Types d’ouvrages
On définit trois classes caractérisant l’état de l’ouvrage selon la gravité des désordres :
- Mise sous surveillance : On place les appareils de mesure pour surveiller la structure ;
- Action préventive : Les travaux de maintenance sont nécessaires ;
- Action curative : Les désordres structurels importants, il faut des travaux de restriction.
c. Remèdes
Le remède par excellence des pathologies est la réhabilitation. Le choix de la méthode de réhabilitation dépend
des facteurs ci-dessous :
Quant à la méthode de réhabilitation, les remèdes à apporter sont la réparation et le renforcement. Réparer
c’est redonner à une structure ou à un élément de cette structure son état de surface initial, tandis que renforcer
c’est accroître la capacité portante de la structure. On peut citer le ragréage qui est la technique traditionnelle de
réparation des bétons.
Pour faire respecter les normes, l’urbanisme doit collaborer avec d’autres services de l’Etat,
Malheureusement, cette collaboration n’existe presque pas sauf entre l’urbanisme et le cadastre.
Du point de vue de dossier, nous avons focalisé notre attention sur les réalisateurs.
a) Le maître d’ouvrage
C’est la partie qui est chargée de financer le projet en cours et l’ouvrage lui revient après réception définitive
des travaux. A Butembo les constructions sont financées d’une manière non légale:
- Certaines sont inachevées à cause de la rupture du financement et
- pour d’autres, le maître d’ouvrage approvisionne le chantier en matériaux sans consulter le maître d’œuvre
alors que c’est ce dernier qui en connaît la meilleure qualité.
b) L’architecte
C’est lui le concepteur du projet celui qui exécute les dessins de l’ouvrage. A Butembo n’importe qui s’improvise en
concepteur. Il regrettable que le service de l’urbanisme n’y apporte aucune rigueur.il est a constaté avec amertume
que beaucoup de maisons achevées, ou en pleine construction ne sont pas fruits des architectes.
c) Le géomètre et le métreur
Ils interviennent dans le prélèvement des dimensions et de la déclivité de la parcelle et contribuent aussi à
l’implantation. A Butembo, le géomètre n’intervient jamais dans la construction de bâtiment, sa présence n’est
constatée que lors du bornage de la parcelle.
Ils sont chargés de calculer les sections de différents éléments de la construction et de vérifier la stabilité
de la structure. Chose qui n’est pas faite ici ; Les ingénieurs ne calculent presque rien, ils se substituent en architecte
en dessinant les plans. Ils font aussi le devis et le planning, car bon nombre d’offres n’exigent pas la vérification de
la stabilité.
e) Le service de l’urbanisme
Il doit vérifier au compte de l’Etat si chaque intervenant joue pleinement son rôle. Il n’est donc pas là
seulement pour percevoir des taxes. Curieusement ses agents se préoccupent seulement d’identifier les
constructions en pleine érection sans autorisation de bâtir sans se rendre compte si celles qui ont été autorisées,
respectent les normes. Il est constaté que la population profite de cette faiblesse pour présenter des petits plans au
bureau de l’urbanisme et exécute un autre plus grand que celui présenté. Cela engendre une fuite des capitaux des
caisses de l’Etat.
II.1.3. Parcelle
La démographie de la ville de Butembo pousse la population à occuper les zones accidentées. C’est le cas
de la cellule KIHATHE dans le quartier MUTIRI dans l’ex. Concession de KAHEHERO et dans beaucoup d’autres
endroits de la ville. Quant à la forme, la plupart des parcelles sont carrées ou rectangulaires. Le concept
aménagement est mal compris, on croit que cimenter la parcelle est signe de haut standing alors qu’on augmente le
taux de l’imperméabilité du sol, et on accroit aussi les eaux de ruissellement. Ce facteur crée des corolaires
néfastes qui engendrent davantage des affouillements suite aux eaux de pluie qui sont mal gérées.
II.1.4. Habitat
a) Habitat populaire
- Les constructions semi-durables : Majoritaires, elles sont faites en bois, roseau, terre argileuse et sont souvent
couvertes des tôles ondulées ;
- Les constructions en dur : Elles sont en plein essor et sont éparpillées dans tous les quartiers à cause de la
fabrication artisanale des briques presque partout. Les formes sont semblables, leurs toitures, à couvertures
des tôles ondulées a une forte pente, qui ne respecte pas celle admise pour les tôles ondulées. On croirait que
le comble est habitable alors qu’il est perdu.
Il est bien équipé et construit dans une vaste parcelle qui est bien aménagée. Cet habitat est constaté dans
les cellules VATOLYA, KIMBULU, KYAVUYIRI et MGL (Mines des Grands lacs).
c) Immeubles
Ce type de construction est à la une dans le centre-ville. Il est en étage, le nombre de niveaux atteint même
six. Les étages supérieurs sont souvent occupés par les bureaux, ateliers de réparation et de couture, secrétariats
publics, studios… Ce ne sont que les deux premiers niveaux qui sont occupés par les commerces, car, à côté de ces
immeubles, on dénombre plusieurs galléries commerciales.
II.1.5.1. Causes
Pour réaliser la construction, il faut disposer de cinq moyens, les 5M (THEO SCHILDERMAN, 1987)
- Monnaie ;
- Main d’œuvre ;
- Matériaux ;
- Matériel ;
- Maîtrise de la construction.
La défaillance de l’un de ces moyens constitue une cause d’erreur car l’erreur est souvent une conséquence, pas
une cause.
a. Monnaie
Connaissant le besoin, on peut estimer combien d’argents il faut pour pouvoir réaliser une construction. Pour les
habitations privées, il est constaté que le maître d’ouvrage finance les travaux comme s’il était forcé. Par conséquent
les travaux connaissent souvent des interruptions faute de financement.
Quant aux travaux financés par les organismes non gouvernementaux, les entrepreneurs sous-évaluent le coût
pour gagner le marché. Ils ignorent que les prix bas se traduisent par la réduction des effectifs en personnels
d’encadrement et de chantier, le manque de matériel, la mauvaise qualité des matériaux, moins de contenus de
ciment, …
b. Matériaux
Les matériaux sont des matières d’origine naturelle ou artificielle, qui entrent dans la construction de l’ouvrage.
Ils sont d’une grande diversité et sont utilisés en fonction des différents critères : Climatique, géologiques et
économiques (Gérard Kansenty, 2006)
Pour la majorité de chantiers, le maître d’ouvrage ne fait pas intervenir l’ingénieur ou l’architecte au choix de
matériaux alors que ce sont ces derniers, qui sont habilités. Les moellons ne sont pas adaptés à l’état du terrain
appelé à le recevoir. Les briques ne sont pas bien pressées car sont pressées par les amateurs ne connaissant pas
la pression nécessaire pour avoir une bonne brique. Ils ne sont qu’a la course du temps, car ils sont engagés pour
un nombre de brique à confectionner. Le plus souvent, ces briques ne sont pas bien sèches et sont mal entassées
dans le four.
Quant aux constructions financées par les ONG, à cause de la sous-évaluation pour gagner le marché, les
entrepreneurs diminuent le dosage du mortier et du béton.
Quelque fois, les fournisseurs livrent aussi des matériaux de mauvaise qualité. Il s’agit du ciment abimé par la
moisissure, des barres de fer de mauvaise résistance ...
c. Main d’œuvre
Le matériau de bonne qualité s’il est mal utilisé, il ne remplit plus son rôle. Le transport des matériaux et leur
utilisation sont la tâche des ouvriers. Le fait que la majorité des ouvriers à la disposition de l’architecture, ou de
l’ingénieur sont choisis par le client ; ils sont souvent ses membres de famille ce qui compromet la qualité du travail.
Aussi le recours à la main d’œuvre temporaire et inexpérimentée pour réduire le coût est une source des défauts.
d. Matériel
A Butembo, le manque des bétonnières, de malaxeurs, du matériel pour plier ou couper les armatures est la base
d’un mauvais béton armé.
e. Maîtrise de la construction
Pour réaliser un bâtiment, il faut maitriser beaucoup d’éléments en l’occurrence l’organisation du chantier, les
normes urbanistiques, les relations avec le personnel, la conduite des hommes et la sécurité du chantier. La maîtrise
de la construction intéresse donc tous les intervenants. Illustrons ce point par le service de l’urbanisme, l’architecture
et l’ingénieur en génie civil.
- L’Urbanisme étant le service technique de l’Etat en matière de respect des normes urbanistiques, il devait
traduire en justice le responsable de la construction anarchique, qui pullule dans la ville de Butembo. Et avant
de livrer le permis de construire, il devait analyser le schéma des réseaux (réseau de l’électricité et le réseau
véhiculant l’eau).
- Quant à l’architecte, les dessins, qu’il fournit manquent le plus souvent les schémas de réseaux. On appelle
« réseau une installation constituée de la canalisation, gaines ou câbles destinés à transporter un fluide soit à
l’extérieur de l’habitation, soit à proximité immédiate de celle-ci » ( GERARD CALVAT, 2006).
o alimentation en eau
L’eau, est la vie. Mais, elle est aussi l’ennemi numéro un de la construction. Les fuites issues des
canalisations et des appareils sanitaires peuvent être à la base de la désagrégation des matériaux de
parement. Ainsi Il faut le schéma y relatif soit clair de façon a permettre la reconnaissance de la partie à
réparer sans beaucoup de peines.
Même constat que précédemment sauf qu’ici la vitesse de dégradation est grande à cause de la toxicité
de ces eaux. La quantité des eaux usées dépend de la consommation d’eau journalière par habitant.
Elle concerne les eaux, qui tombent de la toiture et dans la cour de la parcelle. Pour les premières, il est
demandé l’étanchéité de la couverture, une pente adaptée à cette couverture, des gouttières et
descentes bien dimensionnées.
A Butembo, les pentes de versants sont très fortes comme si la couverture était en tuile. Par conséquent la vitesse
de ruissellement augmente et les gouttières sont soumises à une forte vibration. La pente du versant doit être
adaptée à la couverture. Elle devait s’adapter à des couvertures classiques suivantes :
Zinc 5° à 18° 20 à 30 cm
verre 6° à 18° 10 à 30 cm
Quant aux eaux, de la cour, elles ne doivent pas stagner de peur de créer les affouillements et les remontées. Le
réseau d’assainissement doit évacuer les eaux pluviales recueillies par les surfaces imperméables, toitures de
bâtiment et voirie, ainsi que les eaux qui ne sont pas absorbées par les espaces verts (René BAYON, 2011)
Beaucoup de parcelles sont cimentées au lieu d’avoir la pelouse.
Si une installation électrique est mal faite, on risque d’assister à des courts-circuits pouvant provoquer mort
d’hommes et d’énormes incendies. Malheureusement, beaucoup de maisons électrifiées ne sont pas dotées des
moyens de protection contre l’incendie.
f. L’ingénieur
Les ingénieurs ne calculent pas les sections, ne vérifient pas la stabilité de l’ouvrage, voire même ne font pas
l’étude du sol. Les sollicitations permettent de vérifier si les dimensions proposées par l’architecte conviennent.
Concernant l’étude du terrain, l’importance est donnée au mode de fondation à adopter ainsi qu’à la profondeur
nécessaire à donner à cette fondation (NACHTERGAL, 1987).
- Mauvaises pratiques des compromis: Sous-évaluation, usage de main d’œuvre non qualifiée et moins chère.
- Mauvaise condition de chantier: Sol médiocre, terrain glissant, sous dimensionnement de la structure
- Manque de maîtrise : Incompétence, utilisation des mauvais outils et équipements, mauvaise attitude de travail,
mauvaise réparation
- matériaux de qualité inférieure : matériaux expirés, matériaux mal utilisés et moins résistants
II.1.5.2. Remèdes
Le remède ultime contre les erreurs et défauts dans la construction est le respect de normes dans la
conception, le calcul, la construction, la réparation,…
Nous rappelons à tout intervenant son devoir pour que les défauts et les erreurs ne puissent pas avoir lieu :
1. Nous proposons la bonne pratique de compromis, bien évaluer le coût car le prix convenable
conduit a des équipes qualifiées, qui ont du matériel adéquat, et qui travaillent dans le respect des clauses du
marché…
2. Nous suggérons aussi de faire l’étude du sol en effectuant les essais, en se renseignant sur les
constructions voisines, ou en examinant les cartes de sols existantes établies par le service de mine et géologie
ainsi que d’autres services, qui s’y intéressent. Il faut encore vérifier les sections afin qu’elles soient à mesure de
supporter le chargement. Pour ce faire, a partir des charges on calcule les sollicitations puis les contraintes y
relatives, et enfin, par les inéquations d’équarrissages, on calcule les sections, ou on vérifie leur stabilité.
3. maîtrise
- Organiser le chantier selon les normes en possédant et en maîtrisant les documents écrits : les plans, les
moyens nécessaires pour l’installation ;
- Encourager le travail en équipe ;
- Assurer la sécurité du travail
- que l’architecte, ou l’ingénieur participe au choix des matériaux de construction pour la qualité de l’ouvrage ;
- consulter le catalogue des matériaux pour un bon usage
II.1.6. Pathologie
- les fissures ;
- le non rejointoiement ;
- le tassement de fondation ;
- la désagrégation du pavement ;
- la présence de la végétation ;
- le suintement de la couverture ;
- …
Par transitivité, le non disposition de 5 M est la cause des erreurs dans la construction alors que ces erreurs sont la
cause de la pathologie, la non disposition de cinq moyens est donc la cause des pathologies.
Notez que le développement des causes donne lieu à plusieurs autres causes, qui ne seront pas développées dans
le présent article. Parlons de l’attaque du béton arme par l’eau ou par les effets chimiques.
- L’eau stagnante sur le plancher terrasse, l’eau qui stagne sur la dalle s’infiltre dans le béton, car ce dernier est
un matériau poreux. Même bien comprime, il n’est jamais parfaitement étanche du fait de l’existence
d’inévitable petites ségrégations locales (Jean Armand Calgaro, 2007).
- Les réactions sulfatiques dans le béton : Il s’agit de l’ensemble des réactions, qui impliquent des sulfates. ces
ions peuvent provenir du milieu extérieur, mais aussi du béton lui-même (réaction endogènes) ( P.MOMMER et
al, 2004).
La thaumatise et l’éttringite sont des composés issus de ces réactions. L’éttringite secondaire provoque la
fissuration du béton durci.
- Les alcalis-réactions
Il s’agit des réactions chimiques entre certaines formes de silice ou de silicate pouvant être présentes dans les
granulats et les alcalins du béton. Elles correspondent à une attaque de granulat par le milieu basique du béton et
provoquent la formation d’un gel de réaction (silicate alcalin), dont l’expansion engendre, sous certaines conditions,
un gonflement du béton. Dans certaines limites, elles peuvent conduire à la rupture des armatures du béton.
- La fissuration
- Les déformations
- Les petits cratères
- La dégradation de l’aspect des parements
- La rupture des armatures.
Les remèdes sont nombreux compte tenu de la pluralité des causes possibles des pathologies. Nous citerons
des remèdes relatifs aux désordres, qui attaquent le béton armé.
a. Ragréage
C’est une technique traditionnelle de réparation des bétons. Il permet de reconstituer les sections d’armatures,
qui ont disparues, de stopper les phénomènes de corrosion des aciers par passivation et de protéger les armatures
par reconstitution manuelle ou mécanique de l’enrobage à l’aide de mortier de réparation.
b. Remède contre l’effet des réactions sulfatiques (L. Divet et al, 2008)
Il n’existe pas de traitement efficace et fiable pour les ouvrages atteints par l’effet des réactions sulfatiques
internes, il faut donc prévenir le phénomène :
Pour ce cas, il n’existe pas non plus de traitement efficace et fiable. C’est pourquoi, on agit sur le ciment en lui
ajoutant un minéral, qui permet de modifier la pâte de ciment telle que les additions de matériaux, dont la
composition est proche de celle du ciment classique, constitué de chaux, de silices et d’alumine. (Alain Giorla et al,
2011)
- les services, qui interviennent de loin ou de près dans la construction ne sont pas en pleine collaboration. Pour
essayer de palier tant soit peu ce problème, il faut que le service de l’urbanisme ait à son sein des urbanistes,
architectes, géomètres, électriciens et des ingénieurs en génie civil.
- L’anarchie dans la construction est fruit d’irresponsabilité à tous les niveaux, c’est-à-dire de l’Etat et de tous les
intervenants.
Quant aux solutions, il s’avère que la disposition des cinq moyens (5M) est nécessaire pour lutter contre les
erreurs et les pathologies. Il s’agit de la monnaie, la main d’œuvre, les matériaux, le matériel et la maitrise de la
construction. L’analyse approfondie de ces moyens exige les bonnes pratiques de compromis, les bonnes
conditions de chantiers, la maitrise, les décisions techniques réfléchies et enfin les matériaux de bonne qualité.
III. CONCLUSION
Nous arrivons à la fin de notre article intitulé : « Problématique du respect des normes de construction dans
la ville de Butembo » : L’effondrement des bâtiments est lié au non-respect des normes des constructions, les
responsabilités sont partagées. La population de Butembo construit clandestinement à cause de taxes exorbitantes
de l’Etat sans aucun suivi de l’évolution de la construction.
Alors, pour renforcer sa crédibilité à l’égard de sa population, l’Etat doit faire le suivi des travaux du début
jusqu’à la fin. Nous proposons, enfin, quelques stratégies qui, à notre avis, peuvent permettre l’exécutif de veiller au
respect des normes :
- Constitution d’une communauté de génie civil, qui va s’intéresser aux matériaux, aux travaux de construction et
à tous les ingénieurs et architecte du milieu ;
- Contrôle par l’Office Congolaise de Contrôle (OCC) de tous les matériaux et matériels importés ;
- Vulgarisation des normes de construction à la radio, à la télévision, par de colloque et par des séminaires;
- Renforcement des conditions de l’obtention des permis de construire(bâtir) par l’exigence de la présence de
l’architecte, ingénieur et par la présentation des résultats de l’étude de sol, de la structure et des devis…
- Exigence du permis de démolir ou de réhabiliter selon l’état de l’ouvrage en service, car la démolition et la
réhabilitation polluent l’environnement.
- Suivi de l’évolution des travaux de construction par les services compétents afin que ce qui a été présenté
dans la demande de permis de bâtir soit respecté
- Spécification des carrières d’extraction des matériaux de construction : moellons, graviers et sables.
BIBLIOGRAPHIE
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