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Institut Supérieur Pédagogique Cah.

CERUKI, ISSN 2412-5873


B.P. 854
BUKAVU

République Démocratique du Congo

CAHIERS DU CERUKI
Nouvelle série

N° 50 2015

Revue scientifique internationale

Publication trimestrielle du Centre de Recherches Universitaires du


CONSEIL DE GESTION

Directeur : Prof. Pascal ISUMBISHO MWAPU


Directeur Adjoint : Dr. Théo MUHASANYA BIL’UMBELE
Secrétaire Scientifique : CT. Rex EKYOCI SADY
Secrétaire Administratif : CD. Evariste MURHANDIKIRE YAKOLIRE

COMITE DE REDACTION

Responsable des publications : Prof. Pascal ISUMBISHO MWAPU


Responsable adjoint : Dr. Théo MUHASANYA BIL’UMBELE
Secrétaire Scientifique : CT. Rex EKYOCI SADY
Secrétaire administratif : CD. MURHANDIKIRE YAKOLIRE

COMITE DE LECTURE
Prof. BAPOLISI Bahuga (ISP/Bukavu) Prof. BASHWIRA Sanvura (ISP/Bukavu)
Prof. MAGHULU Mango L.(ISP/Bukavu) Prof. MASUDI Kalongama (ISP/Bukavu)
Prof. MAKOMO Makita (ISP/Bukavu) Prof. RUHEKENYA Jumapili (ISP/Bukavu)
Prof. ISUMBISHO Mwapu (ISP/Bukavu) Prof. MULOWAYI Kayemba (ISP/Bukavu)
Prof. KAMBALE Baha (ISP/Bukavu) Prof. KILOSHO Kabale (Université Kenyatta)
Prof. KANINGINI Mwenyimali (ISP/Bukavu) Prof. BALUKU Bajope (CRSN/Lwiro)
Prof. KASAY Katsuva (ISP/Bukavu) Prof. NTERANYA MONDO Noël (ISP/Bukavu)
Prof. MUCHUKIWA Rukakiza (ISDR/Bukavu) Prof. KARUME Katcho (CRSN/Lwiro)
Prof. MULAMBA Nshindi (ISP/Mbujimayi) Prof. MANO Machumu Innocent (ISP/Bukavu)
Prof. TEMBWE ZembelewaOlolo (ISP/Bukavu) Dr. USUNGO Jacques (ISP/Bukavu)
Prof. Marcel REMON (Université de Namur) Dr. MUHASANYA Bil’Umbele (ISP/Bukavu)
Prof. MURHEGA Mashanda (ISP/Bukavu) Dr. AMISI Safari (ISP/Bukavu)
Prof. MUKE Zihisire (ISP/Bukavu) Dr. KABAMBA Tshikanyi
Prof. MBOKANI Kambale B. (UNIGOM) Prof. MPALALE Manassé (ISP/Bukavu)
Prof. MASILYA Mulungula (ISP/Bukavu) Dr. Martin SCHMID (EAWAG)
Prof. LUBALA Kasi (ISP/Bukavu) Dr. MASOKA Wamtu (ISP/Bukavu)
Prof. MAJALIWA Mwanjalolo (Makerere University) Dr. DUNIA Mwati (ISP/Bukavu)
Prof. LUNJWIRE Lw’EngombeYaBahimba (UNILU) Dr. MUGUMAODERHWA Cubaka (ISP/Bukavu)
Prof. LUMONGE Zabagunda (ISP/Bukavu) Prof. MUSHENGEZI Ellie (ISP/Bukavu)
Prof. MUZALIA K. Godefroid (ISP/Bukavu) Dr. Emmanuel REYNAUD (EMBL)
Prof. WAFULA Mifundu D (CRSN/Lwiro) Dr. MUVUNDJA AAMISI Fabrice

Adresse: CERUKI -ISP


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Contact: muhasanyat@yahoo.com

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Le Centre de Recherches Universitaires du Kivu (CERUKI) est un Centre
Interdisciplinaire fonctionnant au sein de l’Institut Supérieur Pédagogique de Bukavu,
conformément à la décision rectorale n° 003/UNAZA/73 du 20 octobre 1973fixant
organisation des Centres et Instituts de recherches de l’Université du Zaïre.

Il a été agréé par la décision n°021/UNAZA/76 du 4 septembre 1976 de


Monseigneur le Recteur de l’UNAZA.

Ses publications ont été reconnues scientifiques lors de la 3 session de la èeme

Commission de la Recherche, tenue à Kinshasa du 20 au 22 décembre 1979.

LES PUBLICATIONS DU CERUKI

« Cahiers du CERUKI, Nouvelle série »


« Cahiers du CERUKI, Textes de conférences »
« Collection Etudes » : cette collection publie les résultats des recherches monographiques
particulières. Ces recherches peuvent être individuelles ou collectives.
« Editions du CERUKI » : le CERUKI publie des ouvrages que le Comité de rédaction juge dignes
de paraître dans une des collections de ses éditions : collection d’Histoire africaine, collection de
Géographie africaine, collection d’Ethnographie africaine, collection de Pédagogie et Enseignement.
« Cahiers du CERUKI, Numéro Spécial »

La revue « Cahiers du CERUKI, nouvelle série » est une revue trimestrielle multidisciplinaire
pour diffuser les articles des chercheurs, enseignants, et acteurs de développement dans la région des
grands Lacs africains, dans le domaine varié. Les articles sont publiés en anglais ou en français et
issus de la recherche conduite sur terrain ou d’une synthèse des articles dans un domaine. Les cahiers
du CERUKI sont enregistrés sous le numéro ISSN 2412-5873

SOUMISSION DES MANUSCRITS

 Les textes à soumettre doivent être inédits, imprimés sur recto, de papier Format A4, avec les
marges de 2,5 cm x 2,5 cm (+ le même texte sur support informatique), double interligne, sans notes
de bas de page (les références bibliographiques et autres doivent se retrouver dans le texte), police
Times New Roman 12, 20 pages maximum pour les Cahiers du CERUKI Nouvelle série. En plus, le
texte doit contenir un résumé en français et en Anglais (+ un maximum de 5 mots-clés en français et
en Anglais).
 Quel que soit le domaine de publication, le corps de l’article doit comprendre 8 points essentiels
impérativement écrits en majuscules : Titre de l’article, Nom (s) et prénoms de (s) l’auteur (s),
Résumé (en français et en anglais), Introduction, Méthodologie, Résultats et discussion,
Remerciements, Conclusion et Bibliographie.
 Les paragraphes doivent être structurés en unités compactes et distinctes, en départageant les
différents paragraphes par un espace blanc avant et après, en marquant les transitions entre
paragraphes.
 Le texte est à déposer au secrétariat du CERUKI; le format électronique pouvant être envoyé par
courriel à ibalagizi@yahoo.com
 Pour les autres conditions, veuillez contacter directement le secrétariat du CERUKI ou les
demander isumbisho@yahoo.fmuhasanyathodore@yahoo.fr

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SOMMAIRE - Cahiers du CERUKI Nouvelle série 50, 2015 ISSN 2412-5873
Auteurs Titres des Articles Pages
MUTIKI L.D. Statut didactique sur l’ordinateur en milieu scolaire de Kalima 1-8
MUKAMBA M.V. et Modèle d’un moteur de recherche dynamique d’une application WEB de gestion des travaux 9-28
al. scientifiques au sein des institutions supérieures et universitaires: Démarche base de
données PHD/MYSQL
MATUMWABIRI M.F. Statut socio-économique des parents et performances scolaires à l’Institut Tumaini de la
29-42
5ème CELPA 2014-2015
BUGAMBA N.D. Analyse du système de bancarisation des salaires des agents et fonctionnaires de l’Etat 43-53
dans la cité d’UVIRA
MUBAGWA M.B.J. Caractéristique des marches nocturnes dans la commune de Bagira
54-67
ABANDELWA A. et al. Emergence des IMFS et persistance de la pauvreté : Paradoxe entre objectifs et réalisations 68-81
MUKAMBA A. et al. La formation professionnelle et son impact sur la rentabilité des petites entreprises à Bukavu 82-94
BUCAGUZI N.E. Impact de l’exploitation des bois d’œuvre à MBINGA –SUD/ Territoire de Kalehe 95-106
KITAMBALA K.C. Diffusion et utilisation des foyers améliorés à charbon de bois dans la cité d’UVIRA 107-114
BUHAVU H.C. Vulnérabilité de l’environnement face à la production de la brique cuite dans le groupement 115-127
de MBINGA-SUD en territoire de Kalehe
BALUME B.C. et al Défis de la loi congolaise face à la problématique de déboisement drastique à Bunyakiri 128-142
(territoire de Kalehe, province du Sud-Kivu)
MATENDA M.G. Etude comparative de rendement d’amarante par la fumure organique obtenue à partir de la 143-149
bouse de vache, la fiente des poules et de balles de Riz
KANINI D.J. Effets fertilisants des engrais organiques et minéraux dans un champ de maïs à Mbinga-Sud 150-166
MATENDA M.G. Effets des fumures organiques (à base de bouse, de la fiente et de balle de riz) sur la 167-172
productivité du sol brun à Shabunda
WALUKINDA D.J. Problématique de commandement chez le Bembe : une étude managériale 173-181
ASENDE B.B Gestion foncière et ses effets sur le développement rural en territoire d’Uvira, Sud-Kivu 182-190
KWIBUKA R.D. La vulnérabilité des ménages du groupement MBINGA-SUD face à l’insécurité alimentaire 191-203
MUBAGWA M. Caractérisation des marches nocturnes dans la commune de Bagira 204-216
MUKAMBA M.A. Incidence de la stabilité du taux de change sur la croissance économique en RDC 217-226
NYATEMU Z.A. Décentralisation dans la chefferie de BAKISI Frein ou facteur de développement de 227-238
Shabunda
KABYABU M. et al. Problématique du respect des normes de construction dans la ville de Butembo 239-250
MUKAMBA M. et al. La démocratie et ses enjeux millénaires dans le contexte Africain 251-261
MUBAGWA H.P. Analyse morphosémantique et interprétation socioculturelle des anthroponymes 262-274
circonstanciels féminins HAVU, SUD-KIVU
MUSHAGALUSA Z.C. Facteurs déterminant la naissance des enfants de faible poids, dans la zone sanitaire de 275-282
Panzi, District sanitaire de Bukavu, RDC
MULOWAYI K.G. Corrélation des dépôts quaternaires de la vallée de Mugera et la plaine de Ruzizi, Sud-Kivu 283-302
ILUNGA K & KAWELE Les limites aux droits de jouissance foncière sur les terres des communautés locales en 303-312
M.V RD.Congo
BUZIGIRE M & A critical analysis of ‘Mastering English 2’, an English textbook for Congolese secondary schools 313-326
LWALEMIRWE R
ILUNGA K. Recours en annulation contre les actes pris en violation de l’article 183 de la loi 327-347
RUHANAMIRINDI& Etude préliminaire des Prérequis en mathématiques des élèves finalistes de deuxième 348-360
MAZOMBO année secondaire dans les écoles du territoire de Walungu
KABUNGULU M. C Manipulation de la relation de Louis de Broglie en vue des applications didactiques 361-365

Les articles publiés dans ce cahier et leurs contenus n’engagent que les auteurs

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Cahiers
MAPENDO Fdu CERUKI,
et KASEREKA Nouvelle
S..Respect des normes de construction à Butembo. cah.CERUKI, 2015 (50) : 240-250, ISSN 2412-5873
Série, 50, pp 239-250 Cah.CERUKI ISSN 2412-5873

PROBLEMATIQUE DU RESPECT DES NORMES DE CONSTRUCTION DANS LA VILLE DE


BUTEMBO
MAPENDO KABYABU Feja30 et KASEREKA ISE SOMO Adonis31

RESUME : Cet article montre comment les normes de la construction ne sont pas respectées en ville de Butembo, il
présente les cinq causes d’erreurs et de défauts de construction. En fin de préconisé les remèdes y relatifs. Les résultats
indiquent que les responsabilités sont partagées entre tous les intervenants dans la construction dont l’état, le maître
d’ouvrage, l’architecte, les bureaux d’ingénieurs. Et que les causes d’erreurs et des défauts dans la construction sont les
mauvaises conditions de chantier, le manque de maîtrise de normes, les décisions techniques erronées et les matériaux de
construction de qualité inférieure. Quant aux remèdes, ils se résument par la disposition de cinq moyens (les 5M :
monnaie, main d’œuvre, matériaux, matériel et maîtrise de la construction). Il est clôturé en formulant quelques
recommandations pour promouvoir le respect des normes de construction afin d’augmenter la durée de vie des bâtiments
dans la ville de Butembo.
MOTS CLES : construction, erreurs, Qualité, maître d’ouvrage, chantier, matériaux, maitrise, Normes.

ABSTRACT: This article summarizes how standards of construction are not met in Butembo; it presents five causes of
errors and construction defects and recommends remedies thereto. The results indicate that responsibilities are shared
between all stakeholders in the construction whose status, building owner, architect, engineering offices and the causes of
errors and defects in construction are poor site conditions, lack of mastery, technical decisions erroneous construction
materials of lower quality. As for remedies, they can be summarized by the provision of five means (5M: money, labor,
materials, equipment and mastery of construction). It is fenced with some recommendations to promote compliance with
building standards finally increase the life of buildings in the city of Butembo.
KEYWORDS: construction, errors, building owner, quality, construction, materials, mastery.

0. INTRODUCTION

Dans La plupart de grandes villes du monde, les immeubles sont en train d’être érigés. Certains sont
destinés au logement alors que les autres abritent les services, les ateliers et d’autres encore le commerce.
Malheureusement il est constaté avec amertume que quelques immeubles ont connu des effondrements au cours
des deux dernières années entre 2013 et 2014. Nous avons pensé à la ville de Butembo pour l’épargner dans
l'avenir de cette situation. En voici une illustration :

- Le 24 avril 2013 : effondrement du Rana Plazza à Savar, faubourg Ouest de Dacca, capitale du Bangladesh ;
- Le 14 octobre 2013 : effondrement d’un immeuble de six niveaux dans le quartier Basoko en commune de
Ngaliema dans la ville province de Kinshasa ;
- Le 04 janvier 2014 : écroulement d’un immeuble en construction en Inde, dans l’Etat touristique de GOA ;
- Le 07 janvier 2014 : écroulement d’un immeuble habité à Yopougon en Côte d’ivoire

Tous les cas d’effondrement enquêtent la population, il en résulte sans doute la pollution de
l’environnement, la perte de capitaux et la perte en vies humaines. Cette série de catastrophes ne nous laissant pas
indifférents, nous avons pensé directement à la ville de Butembo dont les bâtiments en matériaux durables sont
construits dans tous les quartiers.

Si les immeubles de Butembo ne sont pas encore frappés par ce phénomène, ce n’est pas parce
qu’on construit selon les normes, nous pensons qu’ils risqueront de connaître le pire dans le futur. Il est probable que
cette ville connaisse une situation difficile relative au séisme. Pour prévenir les dégâts, notre contribution réside dans
la formulation des quelques prévenions relatives à la construction des bâtiments. C’est l’objectif même de la
présente réflexion.

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’Institut du Bâtiment et des Travaux Publics de Butembo

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I. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

Notre zone d’étude est la ville de Butembo. Il s’agit d’une ville de la province du Nord-Kivu en
République Démocratique du Congo. Elle est située entre 0°05’ et 0°10’ de latitude Nord et 29°17’ et 29°18’ de
longitude Est.

Sa généalogie administrative se présente de la manière suivante :

- Arrêté N°21/503 du 23 septembre 1949: création de la cité indigène de Butembo ;


- Ordonnance N°97/138 du 15 mai 1956: Butembo est soumis au régime du décret du 21fevrier 1949 relatif à
l’urbanisme;
- Arrêté N°221/180 du 12 septembre 1958 : La cité indigène de Butembo est érigée en centre extra coutumier ;
- Arrêté N°01/001bis/CAB/GP-NK/99 du 23 septembre 1999 : création des villes de Beni et de Butembo ;
- Décret N°2001/038/CAB/PRES/RCD Kis/2001 du 22 septembre 2001: Création et délimitation de la ville et des
communes de Butembo en Province du Nord-Kivu. Son article3 stipule ce qui suit : « La ville de Butembo
comprend quatre communes, à savoir la commune KIMEMI, la commune VULAMBA, la Commune MUSUSA,
et la Commune BULENGERA ».
- Décret N°042/2003 du 28 mars 2003: Création et délimitation de la ville de Butembo et de Beni avec
communes. Par ce décret le président de la République Démocratique du Congo confirme le statut de la ville
de Butembo.

La superficie de cette ville est de 190,34 km2, repartie sur ses quatre communes de la manière suivante :

Tableau 1: superficie des communes de la ville de Butembo


Commune BULENGERA VULAMBA MUSUSA KIMEMI
Superficie en km2 55,18 52,61 40,30 42,25
Total 190,34
Source : Service de l’urbanisme/ville de Butembo

I.2. METHODES ET TECHNIQUES UTILISEES.

Pour atteindre notre l’objectif, nous avons utilisé les matériels ci-dessous:

- Le mètre ruban pour prélever quelques données relatives aux dimensions des parcelles ;
- Global Positionning System(GPS) pour déterminer les coordonnées géographiques de certains points. Pour la
réussite de notre étude, les étapes suivantes ont été suivies :
- Descente sur terrain pour relever quelques constructions anarchiques ;
- Interview des agents de quelques services étatiques intervenant dans la construction ;
- Analyse et détermination des causes des erreurs et des défauts dans la construction ;
- Remèdes contre les causes des erreurs et des défauts dans la construction.

I.3.1. quelques considérations générales sur la Construction

Par normes de construction on entend non seulement les exigences de la résistance structurale mais
aussi celles qui sont basées à l’urbanisme. Est appelée norme, l’état habituel conforme à la règle établie (Le petit
Larousse ILLUSTRE 2008). Le service de l’urbanisme à la tache de veiller au respect des normes urbanistiques.
Pour y arriver, il doit collaborer avec d’autres services tels que le cadastre, l’environnement… Toutes les étapes
d’une construction doivent être normalement suivies par le service de l’urbanisme pour qu’elles respectent les
normes. C’est pourquoi, l’élaboration d’une note des calculs est nécessaire en matière de construction.

I.3.2. dossier de construction

Un dossier de construction est un document écrit et ayant à la fois un caractère artistique, technique,
financier et administratif. Il doit être réalisé conjointement par:

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- Le maître d’ouvrage ;
- L’architecte;
- Le géomètre;
- Le mètreur;
- Les bureaux d’étude ou ingénierie.

Chaque intervenant doit bien jouer son rôle pour que les normes de la construction soient révolutionnées. Un
dossier de construction doit contenir :

- Les dessins d’ensemble (plan de situation et de masse, façades, vue plan, coupes et détails) ;
- Les devis (descriptif, quantitatif et estimatif) ;
- Le cahier de charges (ou cahier des clauses techniques et administratives) ;
- le planning des travaux (ou calendrier d’exécution des travaux).

I.3.3. La parcelle

Beaucoup de facteurs interviennent pour choisir une parcelle, il s’agit : des dimensions ; De
l’orientation ; De l’accessibilité ; De la proximité des équipements publics et du lieu de travail…

Du point de vue accessibilité, la déclivité doit être douce (10° à 15°). Au-delà de 30° on parle d’une zone de “non
aedificandit” c’est-à-dire non construis able. Pour ce qui est de l’occupation du sol, la maison ne doit pas occuper
toute l’étendue de la parcelle. Il faut prévoir de l’espace pour aménager les accès, planter la pelouse. La pelouse
constitue un facteur de retenu d’eau. Il faut respecter les espaces devant et derrière la maison. Le plan masse doit
montrer en principe l’aménagement de toute la parcelle.

I.3.4. L’habitat

L’habitat est une aire dans laquelle vit une population, une espèce animale ou végétale particulière
(Le petit Larousse ILLUSTRE2008). Quant à la typologie, à Butembo, on peut distinguer l’habitat populaire, l’habitat
de haut standing et les immeubles abritant le commerce, les bureaux et les ateliers.

II.3.5. Erreurs et défauts dans la construction

Les erreurs et les défauts sont parmi les signes du non-respect de normes de construction. La
construction étant régie par des normes à toutes les étapes, une défaillance quelque part est source des erreurs et
défauts. Par étapes de construction, on sous-entend la conception, les calculs, la passation de marché ou le
financement, la construction, la surveillance, voire même la réparation. L’ultime remède est le respect des normes,
car ces dernières régularisent les étapes de la construction, l’obtention du permis de construire, le choix de
matériaux.

I.3.6. Pathologie

L’étude pathologique comprend :

- L’observation et l’analyse de symptômes, leur processus de formation ainsi que les conditions de mise en
œuvre ;
- Etablissement d’un diagnostic sur les causes probables et sur les risques d’évolution du désordre ;
- Recherche de remèdes ou traitement curatif à envisage.

Les pathologies peuvent être classées en plusieurs familles :

- Les dégradations superficielles ;

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- Les fissurations ;
- Les dégradations d’ordre structurel.

a. Nous pouvons revenir sur quelques définitions pathologiques suivantes :

- Un faïençage est une craquelure superficielle des peintures, vernis, enduits et béton, sous forme de fins
réseaux de microfissures de largeur inférieure à 0,2mm, disposés en mailles régulières fermées de quelques
cm de cote.
- Une fissure est une fente visible, qui affecte la surface de la maçonnerie, d’un dallage… de largeur 0,2 à 2mm
- Une fissuration est un ensemble des fissures, qui affectent une paroi, un revêtement ;
- Un fil est une fente dans la pierre ;
- Une microfissuration est la formation des microfissures dans un enduit ou dans un béton ;
- Une lézarde est une fente qui, dans la maçonnerie d’une construction, suit un zigzag, une direction générale
franche.
- Un désordre est une anomalie de fonctionnement, d’aspect, de solidité…d’un équipement ou d’un ouvrage, du
fait d’un défaut de conception, du défaut d’un composant inadapté

b. Types d’ouvrages

On définit trois classes caractérisant l’état de l’ouvrage selon la gravité des désordres :

- Mise sous surveillance : On place les appareils de mesure pour surveiller la structure ;
- Action préventive : Les travaux de maintenance sont nécessaires ;
- Action curative : Les désordres structurels importants, il faut des travaux de restriction.

c. Remèdes

Le remède par excellence des pathologies est la réhabilitation. Le choix de la méthode de réhabilitation dépend
des facteurs ci-dessous :

- Type et âge de l’ouvrage ;


- Conditions locales ;
- Nature et degré de dégradations ;
- Délai imposé pour l’achèvement des travaux y relatifs
- Niveau de sécurité ;
- Coût de revient de la méthode.

Quant à la méthode de réhabilitation, les remèdes à apporter sont la réparation et le renforcement. Réparer
c’est redonner à une structure ou à un élément de cette structure son état de surface initial, tandis que renforcer
c’est accroître la capacité portante de la structure. On peut citer le ragréage qui est la technique traditionnelle de
réparation des bétons.

II. RESULTATS ET DISCUSSION

II.1. PRESENTATION DES RESULTATS

II.1.1. Service de l’urbanisme

Pour faire respecter les normes, l’urbanisme doit collaborer avec d’autres services de l’Etat,
Malheureusement, cette collaboration n’existe presque pas sauf entre l’urbanisme et le cadastre.

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II.1.2. Dossier de construction

Du point de vue de dossier, nous avons focalisé notre attention sur les réalisateurs.

a) Le maître d’ouvrage

C’est la partie qui est chargée de financer le projet en cours et l’ouvrage lui revient après réception définitive
des travaux. A Butembo les constructions sont financées d’une manière non légale:
- Certaines sont inachevées à cause de la rupture du financement et
- pour d’autres, le maître d’ouvrage approvisionne le chantier en matériaux sans consulter le maître d’œuvre
alors que c’est ce dernier qui en connaît la meilleure qualité.

b) L’architecte

C’est lui le concepteur du projet celui qui exécute les dessins de l’ouvrage. A Butembo n’importe qui s’improvise en
concepteur. Il regrettable que le service de l’urbanisme n’y apporte aucune rigueur.il est a constaté avec amertume
que beaucoup de maisons achevées, ou en pleine construction ne sont pas fruits des architectes.

c) Le géomètre et le métreur

Ils interviennent dans le prélèvement des dimensions et de la déclivité de la parcelle et contribuent aussi à
l’implantation. A Butembo, le géomètre n’intervient jamais dans la construction de bâtiment, sa présence n’est
constatée que lors du bornage de la parcelle.

d) Les bureaux d’études ou d’ingénieurs

Ils sont chargés de calculer les sections de différents éléments de la construction et de vérifier la stabilité
de la structure. Chose qui n’est pas faite ici ; Les ingénieurs ne calculent presque rien, ils se substituent en architecte
en dessinant les plans. Ils font aussi le devis et le planning, car bon nombre d’offres n’exigent pas la vérification de
la stabilité.

e) Le service de l’urbanisme

Il doit vérifier au compte de l’Etat si chaque intervenant joue pleinement son rôle. Il n’est donc pas là
seulement pour percevoir des taxes. Curieusement ses agents se préoccupent seulement d’identifier les
constructions en pleine érection sans autorisation de bâtir sans se rendre compte si celles qui ont été autorisées,
respectent les normes. Il est constaté que la population profite de cette faiblesse pour présenter des petits plans au
bureau de l’urbanisme et exécute un autre plus grand que celui présenté. Cela engendre une fuite des capitaux des
caisses de l’Etat.

II.1.3. Parcelle

La démographie de la ville de Butembo pousse la population à occuper les zones accidentées. C’est le cas
de la cellule KIHATHE dans le quartier MUTIRI dans l’ex. Concession de KAHEHERO et dans beaucoup d’autres
endroits de la ville. Quant à la forme, la plupart des parcelles sont carrées ou rectangulaires. Le concept
aménagement est mal compris, on croit que cimenter la parcelle est signe de haut standing alors qu’on augmente le
taux de l’imperméabilité du sol, et on accroit aussi les eaux de ruissellement. Ce facteur crée des corolaires
néfastes qui engendrent davantage des affouillements suite aux eaux de pluie qui sont mal gérées.

II.1.4. Habitat

A Butembo on distingue l’habitat populaire, l’habitat de haut standing et les immeubles.

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a) Habitat populaire

Il peut être classé en deux groupes :

- Les constructions semi-durables : Majoritaires, elles sont faites en bois, roseau, terre argileuse et sont souvent
couvertes des tôles ondulées ;
- Les constructions en dur : Elles sont en plein essor et sont éparpillées dans tous les quartiers à cause de la
fabrication artisanale des briques presque partout. Les formes sont semblables, leurs toitures, à couvertures
des tôles ondulées a une forte pente, qui ne respecte pas celle admise pour les tôles ondulées. On croirait que
le comble est habitable alors qu’il est perdu.

b) Habitat de haut standing

Il est bien équipé et construit dans une vaste parcelle qui est bien aménagée. Cet habitat est constaté dans
les cellules VATOLYA, KIMBULU, KYAVUYIRI et MGL (Mines des Grands lacs).

c) Immeubles

Ce type de construction est à la une dans le centre-ville. Il est en étage, le nombre de niveaux atteint même
six. Les étages supérieurs sont souvent occupés par les bureaux, ateliers de réparation et de couture, secrétariats
publics, studios… Ce ne sont que les deux premiers niveaux qui sont occupés par les commerces, car, à côté de ces
immeubles, on dénombre plusieurs galléries commerciales.

II.1.5. Erreurs et défauts dans la construction

II.1.5.1. Causes

Pour réaliser la construction, il faut disposer de cinq moyens, les 5M (THEO SCHILDERMAN, 1987)

- Monnaie ;
- Main d’œuvre ;
- Matériaux ;
- Matériel ;
- Maîtrise de la construction.

La défaillance de l’un de ces moyens constitue une cause d’erreur car l’erreur est souvent une conséquence, pas
une cause.

a. Monnaie

Connaissant le besoin, on peut estimer combien d’argents il faut pour pouvoir réaliser une construction. Pour les
habitations privées, il est constaté que le maître d’ouvrage finance les travaux comme s’il était forcé. Par conséquent
les travaux connaissent souvent des interruptions faute de financement.

Quant aux travaux financés par les organismes non gouvernementaux, les entrepreneurs sous-évaluent le coût
pour gagner le marché. Ils ignorent que les prix bas se traduisent par la réduction des effectifs en personnels
d’encadrement et de chantier, le manque de matériel, la mauvaise qualité des matériaux, moins de contenus de
ciment, …

b. Matériaux

Les matériaux sont des matières d’origine naturelle ou artificielle, qui entrent dans la construction de l’ouvrage.
Ils sont d’une grande diversité et sont utilisés en fonction des différents critères : Climatique, géologiques et
économiques (Gérard Kansenty, 2006)

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Pour la majorité de chantiers, le maître d’ouvrage ne fait pas intervenir l’ingénieur ou l’architecte au choix de
matériaux alors que ce sont ces derniers, qui sont habilités. Les moellons ne sont pas adaptés à l’état du terrain
appelé à le recevoir. Les briques ne sont pas bien pressées car sont pressées par les amateurs ne connaissant pas
la pression nécessaire pour avoir une bonne brique. Ils ne sont qu’a la course du temps, car ils sont engagés pour
un nombre de brique à confectionner. Le plus souvent, ces briques ne sont pas bien sèches et sont mal entassées
dans le four.

Quant aux constructions financées par les ONG, à cause de la sous-évaluation pour gagner le marché, les
entrepreneurs diminuent le dosage du mortier et du béton.

Quelque fois, les fournisseurs livrent aussi des matériaux de mauvaise qualité. Il s’agit du ciment abimé par la
moisissure, des barres de fer de mauvaise résistance ...

c. Main d’œuvre

Le matériau de bonne qualité s’il est mal utilisé, il ne remplit plus son rôle. Le transport des matériaux et leur
utilisation sont la tâche des ouvriers. Le fait que la majorité des ouvriers à la disposition de l’architecture, ou de
l’ingénieur sont choisis par le client ; ils sont souvent ses membres de famille ce qui compromet la qualité du travail.
Aussi le recours à la main d’œuvre temporaire et inexpérimentée pour réduire le coût est une source des défauts.

d. Matériel

Pour construire, il faut des outils et du matériel de construction adaptés.

Il faut noter les préalables suivants:

- Les outils que l’habitant possède;


- Ce que les gens de métier va apporter ;
- Le matériel à emprunter ;
- Le matériel à acheter.

A Butembo, le manque des bétonnières, de malaxeurs, du matériel pour plier ou couper les armatures est la base
d’un mauvais béton armé.

e. Maîtrise de la construction

Pour réaliser un bâtiment, il faut maitriser beaucoup d’éléments en l’occurrence l’organisation du chantier, les
normes urbanistiques, les relations avec le personnel, la conduite des hommes et la sécurité du chantier. La maîtrise
de la construction intéresse donc tous les intervenants. Illustrons ce point par le service de l’urbanisme, l’architecture
et l’ingénieur en génie civil.

- L’Urbanisme étant le service technique de l’Etat en matière de respect des normes urbanistiques, il devait
traduire en justice le responsable de la construction anarchique, qui pullule dans la ville de Butembo. Et avant
de livrer le permis de construire, il devait analyser le schéma des réseaux (réseau de l’électricité et le réseau
véhiculant l’eau).

- Quant à l’architecte, les dessins, qu’il fournit manquent le plus souvent les schémas de réseaux. On appelle
« réseau une installation constituée de la canalisation, gaines ou câbles destinés à transporter un fluide soit à
l’extérieur de l’habitation, soit à proximité immédiate de celle-ci » ( GERARD CALVAT, 2006).

Réseau véhiculant l’eau

o alimentation en eau

L’eau, est la vie. Mais, elle est aussi l’ennemi numéro un de la construction. Les fuites issues des
canalisations et des appareils sanitaires peuvent être à la base de la désagrégation des matériaux de

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parement. Ainsi Il faut le schéma y relatif soit clair de façon a permettre la reconnaissance de la partie à
réparer sans beaucoup de peines.

o Evacuation des eaux usées :

Même constat que précédemment sauf qu’ici la vitesse de dégradation est grande à cause de la toxicité
de ces eaux. La quantité des eaux usées dépend de la consommation d’eau journalière par habitant.

o Evacuation des eaux pluviales :

Elle concerne les eaux, qui tombent de la toiture et dans la cour de la parcelle. Pour les premières, il est
demandé l’étanchéité de la couverture, une pente adaptée à cette couverture, des gouttières et
descentes bien dimensionnées.

A Butembo, les pentes de versants sont très fortes comme si la couverture était en tuile. Par conséquent la vitesse
de ruissellement augmente et les gouttières sont soumises à une forte vibration. La pente du versant doit être
adaptée à la couverture. Elle devait s’adapter à des couvertures classiques suivantes :

Tableau 2 : pentes de versants en fonction de la couverture

Matériau de couverture Inclinaison Pente sur 1m de long

Chaume 45° à 50° 100 à120 cm

Bardeau sapin 30 à 45° 90 à100 cm

Ardoise petit format 30° à 50° 80 à120 cm

Ardoise grand format 31° à 45° 60 à 100 cm

Tuiles creuses maçonnées 27° à 31° 45 à 60 cm

Tuiles mécaniques 22° à 35° 40 à 70 cm

Fibrociment 15° à 25° 30 à 50 cm

Tôle galvanisée ondulée 12° à 27° 25 à 50 cm

Zinc 5° à 18° 20 à 30 cm

verre 6° à 18° 10 à 30 cm

Source : THEO SCHILDERMAN, 1987

Quant aux eaux, de la cour, elles ne doivent pas stagner de peur de créer les affouillements et les remontées. Le
réseau d’assainissement doit évacuer les eaux pluviales recueillies par les surfaces imperméables, toitures de
bâtiment et voirie, ainsi que les eaux qui ne sont pas absorbées par les espaces verts (René BAYON, 2011)
Beaucoup de parcelles sont cimentées au lieu d’avoir la pelouse.

Réseau véhiculant l’électrique

Si une installation électrique est mal faite, on risque d’assister à des courts-circuits pouvant provoquer mort
d’hommes et d’énormes incendies. Malheureusement, beaucoup de maisons électrifiées ne sont pas dotées des
moyens de protection contre l’incendie.

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f. L’ingénieur

Les ingénieurs ne calculent pas les sections, ne vérifient pas la stabilité de l’ouvrage, voire même ne font pas
l’étude du sol. Les sollicitations permettent de vérifier si les dimensions proposées par l’architecte conviennent.
Concernant l’étude du terrain, l’importance est donnée au mode de fondation à adopter ainsi qu’à la profondeur
nécessaire à donner à cette fondation (NACHTERGAL, 1987).

Résumé des causes de défauts dans la construction

- Mauvaises pratiques des compromis: Sous-évaluation, usage de main d’œuvre non qualifiée et moins chère.

- Mauvaise condition de chantier: Sol médiocre, terrain glissant, sous dimensionnement de la structure

- Manque de maîtrise : Incompétence, utilisation des mauvais outils et équipements, mauvaise attitude de travail,
mauvaise réparation

- décisions technique erronées : Mauvais plans, mauvaises spécifications et méthodes de travail.

- matériaux de qualité inférieure : matériaux expirés, matériaux mal utilisés et moins résistants

II.1.5.2. Remèdes

Le remède ultime contre les erreurs et défauts dans la construction est le respect de normes dans la
conception, le calcul, la construction, la réparation,…

Nous rappelons à tout intervenant son devoir pour que les défauts et les erreurs ne puissent pas avoir lieu :

1. Nous proposons la bonne pratique de compromis, bien évaluer le coût car le prix convenable
conduit a des équipes qualifiées, qui ont du matériel adéquat, et qui travaillent dans le respect des clauses du
marché…

2. Nous suggérons aussi de faire l’étude du sol en effectuant les essais, en se renseignant sur les
constructions voisines, ou en examinant les cartes de sols existantes établies par le service de mine et géologie
ainsi que d’autres services, qui s’y intéressent. Il faut encore vérifier les sections afin qu’elles soient à mesure de
supporter le chargement. Pour ce faire, a partir des charges on calcule les sollicitations puis les contraintes y
relatives, et enfin, par les inéquations d’équarrissages, on calcule les sections, ou on vérifie leur stabilité.

3. maîtrise

- bien choisir les matériaux et les matériels


- bien conduire la mise en œuvre
- bien gérer les relations avec le personnel afin d’assurer un bon climat de travail
- réparer les erreurs a temps

5. Décision techniques réfléchies

- Organiser le chantier selon les normes en possédant et en maîtrisant les documents écrits : les plans, les
moyens nécessaires pour l’installation ;
- Encourager le travail en équipe ;
- Assurer la sécurité du travail

6. Matériaux de bonne qualité

- que l’architecte, ou l’ingénieur participe au choix des matériaux de construction pour la qualité de l’ouvrage ;
- consulter le catalogue des matériaux pour un bon usage

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II.1.6. Pathologie

II.1.6.1. Les désordres constatés sur les bâtiments de la ville de Butembo

- les fissures ;
- le non rejointoiement ;
- le tassement de fondation ;
- la désagrégation du pavement ;
- la présence de la végétation ;
- le suintement de la couverture ;
- …

II.1.6.2. Causes des pathologies

Les causes de pathologies sont multiplies, on peut citer :

- Les erreurs de conception (instabilité statique, méconnaissance des efforts…)


- Les erreurs de calcul (oubli de certaines charges, ajout des charges sans vérifier les calculs)
- Les dispositions défectueuses (mauvaise disposition des armatures,…)
- Les déformations excessives (sous dimensionnement)
- Les effets de variations dimensionnelles (température…)
- Les fautes d’exécution (défaut de coffrage, support trop faible, faute de ferraillage, décoffrage prématuré)
- Les causes extérieures (attaques chimiques)

Par transitivité, le non disposition de 5 M est la cause des erreurs dans la construction alors que ces erreurs sont la
cause de la pathologie, la non disposition de cinq moyens est donc la cause des pathologies.

Notez que le développement des causes donne lieu à plusieurs autres causes, qui ne seront pas développées dans
le présent article. Parlons de l’attaque du béton arme par l’eau ou par les effets chimiques.

- L’eau stagnante sur le plancher terrasse, l’eau qui stagne sur la dalle s’infiltre dans le béton, car ce dernier est
un matériau poreux. Même bien comprime, il n’est jamais parfaitement étanche du fait de l’existence
d’inévitable petites ségrégations locales (Jean Armand Calgaro, 2007).
- Les réactions sulfatiques dans le béton : Il s’agit de l’ensemble des réactions, qui impliquent des sulfates. ces
ions peuvent provenir du milieu extérieur, mais aussi du béton lui-même (réaction endogènes) ( P.MOMMER et
al, 2004).

La thaumatise et l’éttringite sont des composés issus de ces réactions. L’éttringite secondaire provoque la
fissuration du béton durci.

- Les alcalis-réactions

Il s’agit des réactions chimiques entre certaines formes de silice ou de silicate pouvant être présentes dans les
granulats et les alcalins du béton. Elles correspondent à une attaque de granulat par le milieu basique du béton et
provoquent la formation d’un gel de réaction (silicate alcalin), dont l’expansion engendre, sous certaines conditions,
un gonflement du béton. Dans certaines limites, elles peuvent conduire à la rupture des armatures du béton.

Les désordres provoqués par l’alcali-réaction se manifeste par :

- La fissuration
- Les déformations
- Les petits cratères
- La dégradation de l’aspect des parements
- La rupture des armatures.

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II.1.6.3 Remèdes contre les pathologies

Les remèdes sont nombreux compte tenu de la pluralité des causes possibles des pathologies. Nous citerons
des remèdes relatifs aux désordres, qui attaquent le béton armé.

a. Ragréage

C’est une technique traditionnelle de réparation des bétons. Il permet de reconstituer les sections d’armatures,
qui ont disparues, de stopper les phénomènes de corrosion des aciers par passivation et de protéger les armatures
par reconstitution manuelle ou mécanique de l’enrobage à l’aide de mortier de réparation.

On procède de la manière suivante :

- Eliminer les zones de faible cohésion ;


- Dégager l’armature corrodée jusqu'à une zone, où celle-ci est saine ;
- Nettoyer l’armature ;
- Remplacer l’armature si la perte de section est trop forte ;
- Passiver les armatures corrodées par application de produit ;
- Reconstitution manuelle de l’enrobage de béton à l’aide de mortier de réparation ;
- Mise en place d’une protection de surface.

b. Remède contre l’effet des réactions sulfatiques (L. Divet et al, 2008)

Il n’existe pas de traitement efficace et fiable pour les ouvrages atteints par l’effet des réactions sulfatiques
internes, il faut donc prévenir le phénomène :

- Eviter des rythmes de construction soutenue au détriment de la durabilité des structures ;


- Optimiser les multicritères du choix du ciment et de la formulation du béton ;
- Eviter le coulage des pièces massives lors de forte chaleur si aucune disposition pour limiter l’échauffement.

c. Remède contre l’effet des réactions-alcalis

Pour ce cas, il n’existe pas non plus de traitement efficace et fiable. C’est pourquoi, on agit sur le ciment en lui
ajoutant un minéral, qui permet de modifier la pâte de ciment telle que les additions de matériaux, dont la
composition est proche de celle du ciment classique, constitué de chaux, de silices et d’alumine. (Alain Giorla et al,
2011)

II.2. DISCUSSION DES RESULTATS

A l’issu des résultats de nos recherches, il ressort que

- les services, qui interviennent de loin ou de près dans la construction ne sont pas en pleine collaboration. Pour
essayer de palier tant soit peu ce problème, il faut que le service de l’urbanisme ait à son sein des urbanistes,
architectes, géomètres, électriciens et des ingénieurs en génie civil.
- L’anarchie dans la construction est fruit d’irresponsabilité à tous les niveaux, c’est-à-dire de l’Etat et de tous les
intervenants.

Quant aux solutions, il s’avère que la disposition des cinq moyens (5M) est nécessaire pour lutter contre les
erreurs et les pathologies. Il s’agit de la monnaie, la main d’œuvre, les matériaux, le matériel et la maitrise de la
construction. L’analyse approfondie de ces moyens exige les bonnes pratiques de compromis, les bonnes
conditions de chantiers, la maitrise, les décisions techniques réfléchies et enfin les matériaux de bonne qualité.

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III. CONCLUSION

Nous arrivons à la fin de notre article intitulé : « Problématique du respect des normes de construction dans
la ville de Butembo » : L’effondrement des bâtiments est lié au non-respect des normes des constructions, les
responsabilités sont partagées. La population de Butembo construit clandestinement à cause de taxes exorbitantes
de l’Etat sans aucun suivi de l’évolution de la construction.

Alors, pour renforcer sa crédibilité à l’égard de sa population, l’Etat doit faire le suivi des travaux du début
jusqu’à la fin. Nous proposons, enfin, quelques stratégies qui, à notre avis, peuvent permettre l’exécutif de veiller au
respect des normes :

- Constitution d’une communauté de génie civil, qui va s’intéresser aux matériaux, aux travaux de construction et
à tous les ingénieurs et architecte du milieu ;
- Contrôle par l’Office Congolaise de Contrôle (OCC) de tous les matériaux et matériels importés ;
- Vulgarisation des normes de construction à la radio, à la télévision, par de colloque et par des séminaires;
- Renforcement des conditions de l’obtention des permis de construire(bâtir) par l’exigence de la présence de
l’architecte, ingénieur et par la présentation des résultats de l’étude de sol, de la structure et des devis…
- Exigence du permis de démolir ou de réhabiliter selon l’état de l’ouvrage en service, car la démolition et la
réhabilitation polluent l’environnement.
- Suivi de l’évolution des travaux de construction par les services compétents afin que ce qui a été présenté
dans la demande de permis de bâtir soit respecté
- Spécification des carrières d’extraction des matériaux de construction : moellons, graviers et sables.

BIBLIOGRAPHIE

1. Alain Giorla et Théodora Chappex: “vieillissement des barrages en suisse, la lutte contre la réaction alkali-
granulats (RAG) continue, laboratoire des matériaux de construction, bulletin 10/2011
2. Dr GHOMARI Fouad, PATHOLOGIE DES CONSTRUCTIONS, GCL566, Université Abouler Belkaid,
faculté des sciences de l’ingénieur, département de Génie civil
3. G.BAUD, le bâtiment, technologie de la maçonnerie, matériau mis-en en œuvre, calculs, Spés Lausanne,
DUNOD, Paris, p135
4. GERARD CALVAT, comprendre les plans de votre maison, édition Eyrolles, Paris 2004
5. Gérard Kansenty, la fabrication du bâtiment, le gros œuvre, Ed. Eyrolles, Paris 2006, p216
6. Jean Armand Calgaro: projet de construction de pont (généralités fondations, appuis, ouvrage courants)
Presses de l’école nationale des Ponts et chausses, paris 2007
7. L. Divet et B. Godard : « la réaction sulfatiques interne (RSI) dans les bétons. Présentation de phénomène
et Guidfe de prévention », LCPC, 22 mai 2008
8. Laboratoire central de ponts et chaussées(LCPC) : « Recommandation pour la prévention des désordres
dus à l’alcali-réaction,
9. Le petit Larousse ILLUSTRE 2008, en couleur. Ed. Limité, 21 rue de Mont parnasse75283, Paris CEDEX06,
p693
10. NACHTERGAL: Agenda du bâtiment, Edition A. DE BOECK, Bruxelles 1984
11. P.MOMMER, E.DONDONNE, DEMARS, GRAMME: “ Dégradation des dalles de tabler de ponts en région
wallonne. Etude d’une pathologie complexe « article publie dans la revue scientifique de ISILF n°18,2004.
12. René BAYON : VOIRIE-RESEAU DIVERS, TERRASSEMENTS-ESPACES VERTS. Aide-mémoire du
concepteur, sixième édition, huitième tirage 2011, édition Eyrolles, 61Bld Saint-Germain, 75240 Paris,
cedex 05, p96
13. THEO SCHILDERMAN, la maison, guide pour la construction et l’amélioration de l’habitat au Rwanda,
Kigali, 1987

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