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Plan
I. Définitions
II. Classification et facteurs de risque
III. Métiers concernés et étiologies
IV. Diagnostic
V. Evolution -pronostic
VI. Prévention
VII. Réparation
Objectifs
- Définir l’AP
- Donner la classification de l’AP
- Citer les métiers et les étiologies de l’AP
- Décrire le diagnostic de l’origine professionnelle d’un asthme
- Décrire la prévention
I. Définitions
1. Asthme
Maladie inflammatoire chronique des voies aériennes inférieures (VAI)
associant :
- des symptômes respiratoires paroxystiques (dyspnée, sifflements, oppression
thoracique et/ou toux)
- et une obstruction des voies aériennes.
Symptômes et obstruction des voies aériennes varient au cours du temps : ils
peuvent être présents ou absents (parfois pendant des mois) et se manifester avec
une intensité variable.
2. Hyper-réactivité bronchique
Bronchoconstriction exagérée lors de l’exposition à divers stimuli
- pharmacologique comme la métacholine
- mécanique comme l’air sec
3. l'asthme professionnel (appelé asthme lié au travail ou asthme attribuable au
travail), défini comme un asthme causé par l'exposition à un agent asthmogène
sur le lieu du travail (la cause directe de l'asthme est l'exposition
professionnelle) et caractérisé par une inflammation des voies aériennes, une
variabilité de la diminution des débits aériens, une hyper réactivité bronchique,
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induits par un agent ou un environnement spécifique du lieu de travail et non à
des stimuli extérieurs.
4. l'asthme aggravé par le travail, défini comme un asthme pré existant
aggravé sur le lieu du travail.
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tissulaires), ammoniums quaternaires (désinfectants et détergents), autres (oxyde
d'éthylène…)
Les coiffeurs : prédominance féminine.
- agents incriminés : persulfates alcalins ++ (produit de décoloration capillaire),
teintures capillaires, produits de permanente
Les peintres au pistolet dans l'industrie automobile.
- agents incriminés : isocyanates (composant des peintures polyuréthanes). Les
solvants de peintures ne font qu'aggraver ces asthmes aux isocyanates par leur
propriété irritante
Les travailleurs du bois.
- agents incriminés : bois exotiques, colles (colophane, formaldéhyde), vernis
(isocyanates)
Les métiers de nettoyage.
- agents incriminés multiples : acariens, latex (gants), ammoniums quaternaires
des détergents, amines aliphatiques. L’utilisation de produits sous forme de
sprays facilite leur pénétration dans les voies respiratoires.
IV. Diagnostic
Le diagnostic d’AP doit être évoqué systématiquement devant tout asthme
apparu chez un adulte en activité professionnelle. En sa faveur, on retient :
- L’apparition de novo d’un asthme sur le lieu de travail
- La pratique d’une profession à risque reconnu
- La mise en évidence d’un rythme professionnel entre la survenue de l’asthme
et le travail (déclenchement des symptômes sur le poste de travail et
amélioration des symptômes le week-end, disparition lors des périodes de
congés)
- La mise en évidence d’une relation objective entre les symptômes et le travail
(variations du débit expiratoire de pointe ou du VEMS).
- Mise en évidence d’une sensibilisation immunologique en cas de mécanisme
IgE dépendant : test cutanés, dosage sérique des IgE spécifiques.
- La négativité du bilan allergologique environnemental général (prick tests aux
pneumallergènes courants).
- Dans certains cas exceptionnels, la preuve peut être apportée par des tests de
provocation nasale ou bronchique spécifiques en cabine (ex asthme du
boulanger).
V. Evolution et pronostic
L’arrêt de l’exposition quand il est total et précoce permet parfois une guérison
complète. L’évolution n’est pas toujours aussi favorable après éviction. Les
symptômes persisteraient chez 70% des patients soustraits à leur environnement
professionnel. En revanche l’amélioration clinique est fréquente même en
l’absence de guérison complète. Le facteur prédictif principal d’une évolution
défavorable est lié au nombre d’année d’évolution de la maladie entre le début
des symptômes et l’éviction du risque. Le pronostic est meilleur pour les
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travailleurs soustraits du risque rapidement après le début de la maladie, avant le
développement d’une obstruction bronchique modérée ou sévère.
VI. Prévention
1. La prévention technique
1.1. Collective
- Remplacement du produit ou du composant incriminé
- Travail en vase clos ou en circuit fermé
- Automatisation du procédé de fabrication
- Ventilation générale des locaux
- Aspiration des poussières, gaz et vapeurs à leur source d’émission
- Modification de machines : capotage
- Modification de la formulation des produits : capsules ou granulés ou liquide
au lieu de poudre
- Humidification des locaux
- Nettoyage régulier et correct des locaux de travail et des machines
- Information et formation des salariés
1.2. Individuelle
- Hygiène générale et individuelle
* Vêtements de travail spécifiques, régulièrement nettoyés
* Lavage des mains
- Equipement de protection individuelle : masques filtrants
2. La prévention médicale
Elle repose sur la surveillance médicale des travailleurs au cours des différentes
visites médicales.
VII. Réparation
L’asthme est réparé selon les conditions du tableau 53 avec un délai de prise en
charge de 7 jours.
Conclusion
L’AP est devenu la principale maladie respiratoire professionnelle dans de
nombreux pays. Il est plus fréquent qu’on ne le pense habituellement, peut être
sévère et invalidant et est généralement évitable. Son dépistage précoce et des
mesures préventives efficaces peuvent réduire considérablement le risque
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d’invalidité permanente et le coût humain et financier élevé associé à l’asthme
chronique.
Pour de nombreuses raisons, l’AP justifie une attention accrue de la part des
médecins praticiens, des services de sécurité et de santé, des chercheurs, des
responsables de la politique sanitaire, des hygiénistes industriels et de toutes les
autres personnes concernées par la prévention des maladies professionnelles.