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Section II:
A History of Corrections
Multiple Choice (36)
1) In 1831, which pair came to America with the intention to study the newly minted prison
system? (c)
a. Bentham and Beccaria
b. Howard and Penn
c. Beaumont and Tocqueville
d. Dix and Maconochie
2) Which of the following was a benefit when examining the extent of punishment among tribal
groups? (e)
a. Gender
b. Wealth
c. Status
d. Both a and c
e. Both b and c
3) What was the first type of correctional facility to develop? (c)
a. Day reporting centers
b. Prisons
c. Jails
d. Bridewells
4) In Ancient Greece and Rome, citizens who broke the law might be subjected to: (e)
a. Fines
b. Exile
c. Imprisonment
d. Death
e. All of the above
5) King Henry II required that gaols be built for the purpose of: (c)
a. Extorting fine money from citizens
b. Removing the poor from the streets
c. Holding the accused for trial
d. All of the above
Stohr/Walsh, Corrections: A Text/Reader (Second Edition) Instructor Resources
6) The Catholic church had their greatest influence on punishment during: (a)
a. The Middle Ages
Stohr/Walsh, Corrections: A Text/Reader (Second Edition) Instructor Resources
b. Elizabethan England
c. The Reform Era
d. None of the above
7) Galley slavery was used more regularly: (b)
Stohr/Walsh, Corrections: A Text/Reader (Second Edition) Instructor Resources
d. William Penn
15) Which Enlightenment Period influenced reformer created the panopticon? (a)
a. Jeremy Bentham
b. Cesare Beccaria
c. John Howard
d. William Penn
16) Which Enlightenment Period influenced reformer sought reform in every gaol throughout
England and Europe? (c)
a. Jeremy Bentham
b. Cesare Beccaria
c. John Howard
d. William Penn
17) Which Enlightenment Period influenced reformer was also influenced by his Quaker religious
principles? (d)
a. Jeremy Bentham
b. Cesare Beccaria
c. John Howard
d. William Penn
18) Which Enlightenment Period influenced reformer instituted his Great Law which deemphasized
the use of corporal and capital punishment for all but the most serious crimes? (d)
a. Jeremy Bentham
b. Cesare Beccaria
c. John Howard
d. William Penn
19) Which Enlightenment Period influenced reformer was imprisoned in the Great Tower of London
for his promotion of his religion and defiance of the English Crown? (d)
a. Jeremy Bentham
b. Cesare Beccaria
c. John Howard
d. William Penn
20) The influence of religion on early prison operations in the United States is due primarily to: (b)
a. The Shakers
b. The Quakers
c. Enlightenment thinkers
d. Presbyterians
21) Which of the following is one of the early institutions built in America that followed the Quaker
principles and ideas? (c)
a. Newgate Prison
b. San Quentin
c. Walnut Street Jail
d. All of the above
22) The first jail in America, built around 1606, was located in: (a)
a. Jamestown, Virginia
b. Philadelphia, Pennsylvania
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Lorsque Dioclétien vint à Aquilée, pour mettre à mort les chrétiens, il
fit venir devant lui saint Chrysogone et lui dit : « Si tu veux sacrifier aux
dieux, je te nommerai préfet de ce pays et j’élèverai ta famille au rang
consulaire ! » Mais Chrysogone répondit : « Je n’adore qu’un seul Dieu,
qui est dans le ciel, et je méprise tes dignités comme de la boue ! » Sur
l’ordre de l’empereur, il eut la tête tranchée. Cela se passait en l’an du
Seigneur 287. Le prêtre Zèle ensevelit pieusement les deux tronçons de
son corps.
CLXIX
SAINTE CATHERINE, VIERGE ET
MARTYRE
(25 novembre)
I. Catherine, fille du roi Coste, fut instruite dès son enfance dans tous
les arts libéraux. Lorsque l’empereur Maxence convoqua à Alexandrie
tous les habitants de la province, riches et pauvres, pour sacrifier aux
idoles, Catherine, qui avait alors dix-huit ans, et qui était restée seule
dans son palais avec de nombreux serviteurs, entendit un jour un grand
bruit mêlé de chants et de gémissements. Elle demanda d’où cela
provenait ; et quand elle le sut, prenant avec elle quelques serviteurs et se
munissant du signe de la croix, elle se rendit sur la place, où elle vit de
nombreux chrétiens qui, par peur de la mort, se laissaient conduire aux
temples pour y sacrifier. Blessée de cette vue jusqu’au fond de son cœur
elle aborda audacieusement l’empereur et lui dit : « Je viens te saluer,
empereur, à la fois par déférence pour ta dignité et parce que je veux
t’engager à t’éloigner du culte de tes dieux pour reconnaître le seul vrai
créateur ! » Puis, debout devant la porte d’un temple, elle se mit à
discuter avec Maxence, conformément aux diverses modes du
syllogisme, par allégorie et par métaphore. Après quoi, revenant au
langage commun, elle dit : « Je me suis adressée jusqu’ici au savant, en
toi. Mais à présent, dis-moi comment tu as pu rassembler cette foule pour
célébrer la sottise des idoles ! » Et comme elle démontrait savamment la
vérité de l’incarnation, l’empereur, stupéfait, ne sut d’abord que lui
répondre. Enfin il lui dit : « O femme, laisse-moi achever le sacrifice, et
ensuite je te répondrai ! » Et il la fit conduire dans son palais, où il
ordonna qu’elle fût soigneusement gardée : car il avait été très frappé de
sa science et de sa beauté. Catherine était en effet d’une beauté
merveilleuse, que personne ne pouvait voir sans en être ravi.
Après la fête, l’empereur se rendit au palais et dit à Catherine : « J’ai
entendu ton éloquence et admiré ta sagesse ; mais, absorbé comme je
l’étais par la cérémonie, je n’ai pas pu pleinement comprendre tout ce
que tu disais. Dis-moi donc à présent qui tu es ! » Et elle : « Je suis
Catherine, fille du roi Coste. Née dans la pourpre, et élevée dès l’enfance
dans les arts libéraux, j’ai dédaigné tout cela pour me réfugier auprès de
mon Seigneur Jésus-Christ. Et quant aux dieux que tu adores, ils ne
sauraient secourir ni toi, ni personne ! » Et l’empereur : « Je le vois, tu
cherches à nous décevoir par ta pernicieuse éloquence, en t’efforçant
d’argumenter à la manière des philosophes ! » Et, comprenant qu’il ne
parviendrait pas à lui répondre lui-même, il manda en grande hâte, à
Alexandrie, tous les grammairiens et rhéteurs du temps, leur promettant
de grandes récompenses s’ils parvenaient à réfuter la jeune fille. Il en
vint ainsi plus de cinquante, tous fameux dans les sciences de ce monde.
Et comme ils demandaient pourquoi on les avait fait venir de régions si
lointaines, l’empereur répondit : « C’est que nous avons ici une jeune
fille d’une sagesse et d’un esprit incomparables, qui réfute tous les
savants, et prétend que tous nos dieux ne sont que des démons. Réfutez-
la, et je vous renverrai chez vous chargés d’honneurs et de présents ! »
Alors un des orateurs s’écria : « O étrange projet, de rassembler tous les
savants des quatre coins du monde pour tenir tête à une jeune fille que le
moindre de nos clients réduirait au silence ! » Et l’empereur : « Je
pouvais en vérité la contraindre à sacrifier aux dieux, ou la châtier en cas
de refus ; mais j’ai jugé meilleur qu’elle fût confondue par vos
arguments. » Alors les orateurs : « Qu’on amène donc en notre présence
cette jeune fille, afin qu’elle avoue sa témérité, et reconnaisse n’avoir
même jamais vu de vrais savants ! »
Mais Catherine, en apprenant le combat qui se préparait pour elle, se
recommanda au Seigneur ; et un ange descendit vers elle pour l’engager
à la fermeté, lui affirmant que, non seulement elle ne serait pas vaincue
par ses adversaires, mais que même elle les convertirait et leur
procurerait la palme du martyre. Amenée en présence des orateurs, elle
dit à Maxence : « De quel droit opposes-tu cinquante orateurs à une seule
jeune fille ? et pourquoi promets-tu de les récompenser, en cas de
victoire, tandis que tu me forces à lutter sans espoir de récompense ?
Mais j’aurai ma récompense dans mon Seigneur Jésus-Christ, espoir et
couronne de ceux qui luttent pour lui ! » Les orateurs lui dirent alors que
c’était chose impossible qu’un Dieu devînt homme et connût la
souffrance. Mais elle répondit en leur montrant que les païens eux-
mêmes avaient prédit l’incarnation du Christ. La Sibylle n’avait-elle pas
dit : « Heureux le Dieu qui pend sur une croix de bois ! » Et Catherine
continua de discuter ainsi avec les orateurs, les réfutant par des raisons
évidentes, jusqu’à ce que, stupéfaits, ils ne surent plus que lui dire. Alors
l’empereur, furieux, leur reprocha de se laisser vaincre honteusement par
une jeune fille. Et l’un de ces orateurs, qui était le plus savant, et parlait
au nom de ses confrères, dit : « Tu sais, empereur, que personne jamais
n’a pu nous résister ; mais c’est l’esprit même de Dieu qui parle en cette
jeune fille ; et elle nous a remplis d’une telle admiration que nous
n’osons plus dire un seul mot contre ce Christ qui nous apparaît
désormais comme le seul vrai Dieu ! » Ce qu’entendant, l’empereur,
exaspéré, les fit tous brûler au milieu de la ville ; et Catherine, en même
temps qu’elle les réconfortait, achevait de les instruire des vérités de la
foi. Et, comme ils se plaignaient d’avoir à mourir sans être baptisés, elle
leur répondit : « Soyez sans crainte, car l’effusion de votre sang vous
tiendra lieu de baptême ! » Alors, s’étant munis du signe de la croix, ils
furent précipités dans les flammes ; et ils rendirent leurs âmes de telle
façon que ni leurs cheveux, ni leurs vêtements, ne furent touchés par le
feu.
Pendant que les chrétiens s’occupaient de les ensevelir, Maxence dit
à Catherine : « Noble jeune fille, aie pitié de ta jeunesse, et je te ferai
impératrice dans mon palais, et le peuple entier adorera ton image, au
milieu de la ville ! » Mais elle : « Cesse de dire des choses dont la pensée
même est un crime. J’ai pris le Christ pour fiancé, lui seul est ma gloire
et mon amour ; et ni caresses ni tourments ne pourront me détourner de
lui ! » L’empereur la fit alors dépouiller de ses vêtements ; il la fit frapper
de griffes de fer, puis, l’ayant jetée dans une obscure prison, il ordonna
que pendant dix jours on la laissât sans nourriture.
Là-dessus, l’empereur se vit forcé de se rendre dans une autre
province. Or sa femme, qui avait pour amant un officier nommé
Porphyre, vint, la nuit, dans la prison de Catherine. Et, y étant entrée, elle
vit la cellule remplie d’une clarté immense, et elle vit que les anges
pansaient les plaies de la prisonnière. Et celle-ci, s’étant mise à lui
décrire les joies éternelles, la convertit et lui prédit la couronne du
martyre. Ce qu’apprenant, Porphyre alla se jeter, lui aussi, aux pieds de
Catherine, et il reçut la foi du Christ avec deux cents de ses hommes.
Quand l’empereur revint, douze jours après son départ, il se fit
amener la jeune fille, qu’il s’attendait à voir anéantie par ce jeûne
prolongé. La voyant au contraire resplendissante de vie, il soupçonna que
quelqu’un l’avait nourrie, dans sa prison, et décréta que ses gardiens
fussent mis à la torture. Mais Catherine : « Aucun être humain ne m’a
nourrie, mais bien le Christ par l’entremise de ses anges. » Alors
l’empereur, plus frappé que jamais de sa beauté, lui proposa, une fois de
plus, de l’élever au trône avec lui. Et comme elle s’y refusait, il lui dit :
« Choisis entre deux choses, ou bien de sacrifier aux idoles, et de vivre,
ou bien de mourir dans des tourments effroyables ! » Et elle : « Quelques
tourments que tu puisses imaginer, n’hésite pas à me les infliger, car j’ai
soif d’offrir ma chair et mon sang à Jésus, qui a offert pour moi sa chair
et son sang ! Lui seul est mon Dieu, mon maître, mon mari et mon
amant ! » Alors un préfet conseilla à l’empereur de faire préparer quatre
roues garnies de pointes de fer, et de s’en servir pour déchirer les chairs
de Catherine, de façon à épouvanter, par un tel exemple, les autres
chrétiens. Et l’on décida que, de ces quatre roues, où l’on attacha la
sainte, deux seraient poussées dans un sens et deux dans un autre, pour
que les membres de Catherine fussent arrachés et broyés en morceaux.
Mais la sainte pria Dieu que, pour la gloire de son nom et pour la
conversion des assistants, il anéantît cette affreuse machine. Et voici
qu’un ange secoua si fortement la masse énorme des quatre roues, que
quatre mille païens périrent écrasés.
En ce moment l’impératrice, qui avait assisté à la scène du haut du
palais, s’enhardit à descendre, et reprocha à son mari tant de cruauté. Le
roi lui fit arracher les mamelles, puis trancher la tête. Et l’impératrice,
allant au martyre demanda à Catherine de prier pour elle. Et Catherine :
« Sois sans crainte, princesse aimée de Dieu, car ta royauté passagère va
se changer aujourd’hui en une royauté éternelle, et en échange d’un mari
mortel tu en acquerras un immortel ! » Sur quoi, l’impératrice, raffermie,
encouragea ses bourreaux à exécuter leur mission. Ils la conduisirent
donc hors de la ville, lui arrachèrent les mamelles avec des pointes de fer
et lui coupèrent la tête. Et Porphyre, recueillant ses restes, les ensevelit.
I. Le lendemain, Maxence envoya au supplice les bourreaux de sa
femme, qu’il soupçonnait d’avoir dérobé le corps de celle-ci. Mais
Porphyre, s’élançant au milieu de la foule, s’écria : « C’est moi qui ai
enseveli la servante du Christ, ayant reçu comme elle la foi chrétienne ! »
Maxence, fou de douleur, poussa un rugissement terrible et s’écria :
« Malheureux que je suis ! voici maintenant que Porphyre lui-même s’est
laissé séduire, mon seul confident, le seul en qui j’avais confiance ! » Et
comme il le dénonçait à ses soldats, ceux-ci répondirent : « Nous aussi,
nous sommes chrétiens et prêts à mourir ! » Sur quoi, l’empereur, ivre de
rage, les fit tous décapiter ainsi que Porphyre, et ordonna que leurs restes
fussent jetés aux chiens.
Puis, se tournant vers Catherine : « Bien que, par tes sortilèges, tu
aies causé la mort de l’impératrice, je t’offre encore, cependant, de
devenir la première dans mon palais ! » Et comme, de nouveau, elle
repoussait son offre avec indignation, il la condamna à être décapitée. Or,
pendant qu’on la menait au supplice, elle dit, les yeux levés au ciel :
« Espoir et salut des croyants, honneur et gloire des vierges, Jésus, mon
bon maître, exauce ma prière ! Fais en sorte que toute personne qui
m’invoquera, soit à l’heure de la mort ou dans le danger, se trouve
secourue en souvenir de ma passion ! » Et une voix, du haut du ciel, lui
répondit : « Viens, ma chère fiancée, les portes du ciel sont ouvertes
devant toi. Et à ceux qui célébreront pieusement ton martyre je promets
le secours qu’ils demanderont ! » Après quoi la sainte eut la tête
tranchée, et de son corps jaillit du lait au lieu de sang. Et des anges,
recueillant ses restes, les transportèrent de ce lieu sur le mont Sinaï, où
ils ne l’ensevelirent que vingt jours après. Aujourd’hui encore, une huile
miraculeuse découle de ses os, qui guérit aussitôt les membres affaiblis.
Sainte Catherine fut martyrisée vers l’an du Seigneur 310. Quant à la
façon dont Maxence fut puni de ce crime et des autres qu’il avait
commis, nous l’avons racontée déjà en traitant de l’Invention de la Sainte
Croix [19] .
[19] La légende du Mariage mystique de sainte Catherine
apparaît, pour la première fois, dans une traduction anglaise de la
Légende dorée par le frère Jean de Bungay, datée de 1438. Et c’est
également vers cette date que certains peintres du Nord (à Cologne,
à Bruges) ont commencé à introduire le Mariage mystique dans leur
représentation des actes de sainte Catherine.
III. Un moine de Rouen s’était rendu au mont Sinaï, et, pendant sept
ans, avait pieusement prié sainte Catherine. Au bout de ce temps, il
demanda à la sainte la grâce de posséder un fragment de ses reliques ; et
aussitôt de la main de la sainte se détacha un doigt, que le moine emporta
joyeusement dans son monastère. — Un autre moine, après avoir eu
longtemps une dévotion spéciale pour sainte Catherine, avait peu à peu
négligé d’invoquer la sainte. Or un jour, étant en prière, il vit passer
devant lui une troupe de vierges dont l’une, en l’approchant, se détourna
et se couvrit le visage. Et comme il demandait à ses compagnes qui elle
était, une d’elles lui répondit : « C’est Catherine, que jadis tu connaissais
bien ! Mais comme maintenant tu parais ne plus la connaître, elle s’est
voilé le visage en t’apercevant, pour passer près de toi comme une
inconnue ! »
IV. Certains auteurs se demandent si, au lieu de Maxence, ce n’est
pas plutôt Maximin qui a présidé au martyre de sainte Catherine. Il y
avait alors trois empereurs : 1o Constantin, qui avait succédé à son père ;
2o Maxence, fils de Maximilien, élu à Rome par les soldats ; 3o
Maximin, proclamé César en Orient. Et, suivant les chroniques, Maxence
persécutait les chrétiens à Rome, pendant que Maximin les persécutait en
Orient. On suppose donc qu’il y aura eu, dans le premier récit du martyre
de sainte Catherine, une faute d’écriture, et que c’est Maximin qu’on doit
lire au lieu de Maxence.
CLXX
SAINTS BARLAAM ET JOSAPHAT, ABBÉS
(27 novembre)
I. Saturnin, ordonné prêtre par les disciples des apôtres, fut désigné
pour aller occuper l’évêché de Toulouse. Et comme, dès qu’il fut entré
dans la ville, tous les démons cessèrent de répondre aux questions qu’on
leur faisait, un des païens dit que, si l’on ne tuait pas Saturnin, on
n’obtiendrait plus jamais rien des dieux. On s’empara donc de Saturnin ;
et celui-ci, sur son refus de sacrifier, fut attaché au pied d’un taureau
furieux, qu’on précipita ensuite le long des marches du Capitole. Le saint
eut la tête brisée, la cervelle écrasée ; et ainsi, il reçut heureusement la
couronne du martyre. Deux femmes recueillirent son corps, et, par peur
des païens, le cachèrent dans un puits, d’où les successeurs de saint
Saturnin le transportèrent, plus tard, dans un lieu consacré.
II. Il y eut un autre Saturnin qui souffrit le martyre à Rome, en l’an
286, sous Maximien. Le préfet de la ville, après l’avoir longtemps tenu
en prison, le fit attacher sur un chevalet, où il fut roué de coups. On lui
brûla ensuite les côtes, et l’on finit par le décapiter.
III. Il y eut un autre Saturnin qui souffrit le martyre en Afrique avec
son frère Satire, un compagnon nommé Révocat, la sœur de celui-ci,
nommée Félicité, et une femme noble nommée Perpétue. Ayant refusé de
sacrifier aux idoles, ils furent tous jetés en prison. Ce que voyant, le père
de Perpétue courut à la prison, et dit : « Ma fille, qu’as-tu fait ? Tu as
déshonoré ta famille ! car jamais encore personne de ta race n’a été
emprisonné ! » Et quand il apprit que sa fille était chrétienne, il s’élança
sur elle pour lui crever les yeux. Or, cette nuit-là, Perpétue eut un rêve
qu’elle raconta en ces termes à ses compagnons : « J’ai vu une échelle
d’or qui s’élevait jusqu’au ciel, si étroite qu’on ne pouvait y grimper
qu’un à un, et encore à la condition d’être petit de taille. Car à droite et à
gauche, sur les portants, étaient fixés des couteaux et des glaives très
aigus, de telle sorte que ceux qui grimpaient ne pouvaient regarder ni
derrière eux ni autour d’eux, mais étaient forcés d’avoir toujours les yeux
levés au ciel. Sous l’échelle se tenait un immense et terrible dragon,
essayant d’effrayer tous ceux qui voulaient grimper. Et j’ai vu Satire
grimper sur l’échelle, parvenir jusqu’en haut, puis se retourner, et nous
faire signe de le suivre sans crainte. » Ce qu’entendant, tous les
prisonniers rendirent grâce à Dieu, car ils comprirent qu’ils avaient été
élus pour le martyre. Amenés devant le juge, ils refusèrent de sacrifier :
sur quoi le juge fit séparer les trois hommes des deux femmes, et dit à
Félicité : « As-tu un mari ? » Et elle : « Oui, mais je le dédaigne ! » Et
lui : « Aie pitié de toi, jeune femme, et consens à vivre, d’autant plus que
tu portes un enfant dans ton ventre ! » Mais elle : « Fais de moi ce que tu
voudras, jamais tu ne m’amèneras à ta volonté ! » Cependant, les parents
et le mari de Perpétue avaient amené à celle-ci son petit garçon encore à
la mamelle. Et le père de la sainte dit à sa fille : « Mon doux enfant, aie
pitié de moi, de ta pauvre mère, et de ton mari, qui ne pourra pas vivre
sans toi ! » Mais Perpétue ne se laissait point toucher. Alors son père lui
jeta au cou son petit garçon. Mais elle, repoussant l’enfant, dit aux siens :
« Eloignez-vous de moi, ennemis de Dieu, car je ne vous connais plus ! »
Après quoi le préfet, voyant la constance des martyrs, les renvoya en
prison. Et comme les saints s’affligeaient sur Félicité, qui était alors
enceinte de huit mois, Dieu fit alors en sorte qu’elle éprouva soudain les
douleurs de l’enfantement, et mit au monde un fils vivant. Et les gardiens
lui disaient : « Si tu souffres si cruellement dès à présent, que sera-ce
quand tu comparaîtras devant le juge ? » Mais Félicité : « Ici, je souffre
pour moi ; là-bas Dieu souffrira pour moi ! » On les fit ensuite sortir de
prison, les mains liées derrière le dos, et on les conduisit dans
l’amphithéâtre. Satire et Perpétue furent dévorés par des lions, Révocat
et Félicité par des léopards ; et Saturnin eut la tête tranchée. Cela se
passait vers l’an 256, sous les empereurs Valérien et Gallien.
CLXXIII [23]
SAINT PASTEUR, ABBÉ