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SESSION 2022

UE 123 DGC – COMMUNICATION


PROFESSIONNELLE

CORRIGÉ DEVOIR DE SYNTHÈSE

Le résumé
Auteurs : Laëtitia DO BENOIT et Marie‐Françoise MORARD

Paru en février 2021 dans le n° 218 p. 89‐98 de la revue Raison présente, cet article de Nicola Cianferoni étudie
différents aspects du télétravail et s’interroge sur ses nombreuses évolutions induites par la crise du COVID‐19
et les périodes de confinement auxquelles le monde du travail a été confronté.
Ce texte, clairement structuré et riche en exemples concrets tirés d’une actualité toute récente, ne présente
guère de difficultés particulières de compréhension, mais réclame néanmoins une bonne concentration.

Plan du texte – Idées principales

Le texte s’articule en plusieurs parties qu’il conviendra de repérer avant d’élaborer les résumés. Pour la
commodité de l’exercice, les paragraphes ont été numérotés.

Introduction : § 1 et 2
‐ Définition du télétravail
‐ Délimitation du sujet traité :
. Apparition et développement du télétravail depuis 1990
. Etude de son expansion pendant la pandémie
. Quel avenir pour le télétravail ?
Première partie ‐ Genèse et développement du télétravail : § 3 à 9
‐ Situation avant la pandémie
‐ Le domaine privilégié du télétravail : les secteurs à forte utilisation des TIC
‐ Grande diversité des situations selon les pays : L’Autriche et la France en tête, mais surtout la Suisse.
‐ Déclin relatif des activités industrielles au profit du secteur tertiaire, propices au télétravail
‐ Parallèlement, développement de la flexibilisation de l’emploi dans les entreprises, et avènement de
la montée d’une idéologie individualiste, qui influe sur le monde du travail.
‐ Ces nouvelles conditions sont acceptées par les salariés, qui y voient l’occasion d’une plus grande
autonomie.
‐ La délocalisation au domicile du travailleur entraine de facto une dérégulation accrue du travail, avec
ses avantages et ses inconvénients
‐ Les entreprises y trouvent aussi certaines opportunités
Deuxième partie – Impact de la pandémie sur le télétravail, le cas suisse : § 10 à 16
‐ De nombreuses études montrent que le télétravail est vécu plutôt positivement par les travailleurs

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‐ Elles ont permis de mieux connaitre la population concernée par ces mesures (milieu social, âge,
professions, conditions familiales…)
‐ Mise en lumière des risques spécifiques à chaque cas, selon sa situation sociale : conflits familiaux,
empiètement vie privée/vie professionnelle
Troisième partie – Hypothèses sur l’évolution des pratiques et les nouveaux enjeux pour nos sociétés : § 17 à
21
‐ Apparition des clivages entre groupes professionnels quant à la pratique du télétravail
‐ Ils pourraient accroitre les inégalités
‐ Certes avantageux à court terme, le télétravail pourrait devenir problématique s’il se pérennise
‐ Il entrainera une nécessaire restructuration des conditions matérielles : important réaménagement
des espaces urbains
Conclusion : § 22 et 23
‐ Le télétravail va‐t‐il contribuer au meilleur équilibre des salariés ?
‐ Ou au contraire va‐t‐il devenir une contrainte ?
‐ Il conviendra de rester très vigilants sur ces questions qui touchent au droit et à la vie des salariés

Rédaction

Ce texte étant composé de 3 020 mots, le résumé en 760 mots correspond à un taux de contraction d’environ
25 %. L’enjeu était donc, pour vous, de « laisser tomber » presque les ¾ du texte – mais non les ¾ de ses idées …
Pour le 2ème résumé, en 300 mots, il convenait cette fois de sacrifier les 9/10ème du texte… Il s’agit donc ici de
faire figurer uniquement le « squelette » du texte, les éléments les plus marquants et les plus fondamentaux
du débat, en sacrifiant délibérément nombre de précisions ou d’éléments ‐ qui pouvaient pourtant
légitimement vous paraitre importants ‐ sans pour autant perdre en lisibilité et en correction de style ! Ce
résumé court vous permet aussi de vous entrainer à éviter le risque du « résumé‐mosaïque », qui consisterait à
recopier une phrase sur cinq de votre premier résumé… La cohérence générale de ce résumé court risquerait
d’en souffrir. N’oubliez pas que vos deux écrits doivent pouvoir se comprendre à eux seuls, indépendamment
du texte original dont ils sont extraits, et sans avoir besoin d’y recourir.
Ces quelques chiffres suffisent à faire comprendre où se trouve la difficulté essentielle de tout résumé : se
conformer au taux de contraction demandé exige que l’on prenne suffisamment de recul par rapport au texte
pour en dégager l’essentiel, sans se noyer dans les détails ou les exemples, mais tout en restant fidèle à la
pensée de l’auteur. (Cf. les exigences du résumé : fidélité, clarté, concision, c'est‐à‐dire exprimer la même
chose, d’une façon compréhensible, mais plus synthétique). Il s’agit bien là d’un exercice de choix, de
discernement et de style, et c’est pourquoi le résumé figure si souvent parmi les épreuves des examens et
concours de l’enseignement supérieur.

Résumé en 760 mots (± 10 %)

Phénomène déjà présent dans les entreprises depuis une vingtaine d’années, le télétravail, jusqu’alors plutôt
réservé aux travailleurs hautement qualifiés, tend aujourd’hui à se développer fortement, voire à se banaliser.
Avant la pandémie, le télétravail, assez peu répandu, concernait majoritairement les secteurs d’activité utilisant
les TIC. L’Autriche, la France, mais surtout la Suisse, arrivent en tête des pays d’Europe y ayant recours.
Son essor est lié au déclin des activités industrielles, nécessitant un rattachement à un lieu géographique défini,
au profit du secteur tertiaire, qui utilise intensivement les TIC et connait un développement considérable.
Cette tendance se conjugue avec le développement de la flexibilisation de l’emploi, parallèlement au contexte
de transformations politiques, basées sur la montée d’une idéologie de plus en plus individualiste.
Les inconvénients liés à la flexibilisation de l’emploi sont compensés, pour le travailleur, par une plus grande
autonomie et une polyvalence appréciée, même si elle s’exerce dans un cadre défini par les entreprises :

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adaptation des horaires, suppression des pertes de temps dues aux transports, réductions des parasites liés à
la promiscuité au bureau, absence de surveillance permanente de la hiérarchie…
La délocalisation au domicile du travailleur entraine de facto une dérégulation accrue du travail. Les règles
spécifiques qui s’appliquent au bureau (horaires, pauses, normes matérielles…) deviennent impossibles à
mettre en œuvre. Et si les outils informatiques permettront, certes, de surveiller le télétravailleur à distance,
aucun contrôle par l’entreprise ne parait cependant envisageable à domicile.
La perspective d’une délocalisation géographique des emplois en dehors de leurs locaux constitue aussi, pour
les entreprises, un avantage non négligeable et leur offre de nombreuses possibilités : implantation dans les
pays à faibles salaires, à la législation plus laxiste, sans véritable culture syndicale… L’adoption de l’anglais
comme langue commerciale universelle permettrait même l’implantation du télétravail sur d’autres continents.
Cette nouvelle forme de travail a pour conséquence le risque accru de confusion entre vie privée et vie
professionnelle, et la disparition des frontières respectives qui, jusqu’alors, les séparaient.
L’observation de la Suisse, pays où le télétravail était déjà très développé avant la pandémie, est riche
d’enseignements et de perspectives pour l’avenir. Bien que non représentatifs de l’ensemble de la population,
certains sondages ont d’abord montré que la majorité des opinions sont globalement favorables à cette
pratique.
Puis une enquête du Panel suisse des ménages, plus approfondie, effectuée de septembre 2019 à mars 2020,
apporte des réponses plus ciblées. Le constat le plus significatif est que, lors de la pandémie, le recours au
télétravail a presque doublé, et il fait apparaitre que les télétravailleurs se répartissent désormais en deux
groupes presque équivalents : les occasionnels et les réguliers.
L’enquête renseigne également sur le profil spécifique des télétravailleurs : plus d’hommes que de femmes,
plus d’enfants (conséquence vraisemblable de la fermeture des écoles). Elle met également en lumière
l’importance du milieu social : plus il sera élevé, plus l’existence d’un logement adapté favorisera la mise en
place du télétravail. Par ailleurs, les métiers qualifiés, utilisant abondamment les ordinateurs, sont évidemment
les plus facilement externalisables.
Ces résultats, même interprétés avec prudence, mettent en lumière les clivages qui existent entre les
différentes catégories de télétravailleurs et qui pourraient accroitre les inégalités. Avantageux à court terme,
dans un contexte de crise aigüe, le télétravail pourrait devenir problématique s’il se pérennise après la
pandémie. Dans ce cas en effet, il conviendra de tenir compte des risques spécifiques qu’il génère pour la santé,
surtout dans les secteurs des métiers très qualifiés, qui y ont le plus recours.
La proportion des emplois pouvant être mis en télétravail apparait aujourd’hui comme considérable. Si le profil‐
type du télétravailleur est amené à évoluer, le télétravail pourrait alors devenir une nouvelle source d’inégalités.
Par ailleurs, l’augmentation du télétravail entrainera une nécessaire restructuration des conditions matérielles :
réaménagement des espaces urbains, diminution des postes fixes, des surfaces dédiées aux bureaux…
L’ensemble du monde et des pratiques du travail se trouvera impacté après la pandémie.
Qu’adviendra‐t‐il après la crise du Covid ?
La brusque accélération du télétravail va‐t‐elle entrainer une dévalorisation et une dégradation des conditions
sociales et matérielles des métiers qualifiés ? Le télétravail va‐t‐il contribuer au meilleur équilibre des salariés ?
ou au contraire va‐t‐il devenir une contrainte ?
Si ce nouveau modèle, expérimenté à grande échelle à la faveur de la pandémie, devait finalement s’imposer,
les bouleversements pour le travailleur, de plus en plus isolé, pourraient être considérables, en particulier en
matière de droit du travail, de pouvoir de négociation et d’obéissance à de nouvelles normes de performance.
C’est pourquoi il conviendra d’être très vigilants quant à sa normalisation dans la vie des entreprises.

(760 mots)

Résumé en 300 mots (± 10 %)

Bien que déjà connu dans les entreprises depuis une vingtaine d’années, le télétravail, jusqu’à présent assez
peu répandu, tend aujourd’hui, à la faveur de la pandémie de Covid‐19, à se développer fortement.

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Le déclin des activités industrielles, fermement enracinées sur un territoire géographique, l’essor du secteur
tertiaire, fortement informatisé, le développement de la flexibilisation de l’emploi et, dans un contexte de
transformations politiques, la montée d’une idéologie individualiste, se conjuguent pour favoriser l’expansion
considérable du télétravail.
Bien qu’il s’exerce dans un cadre clairement défini par l’entreprise, les salariés y trouvent l’avantage d’une plus
grande autonomie, en pouvant adapter leurs horaires, supprimer les temps perdus en transports, et en
s’affranchissant davantage des contraintes liées à la hiérarchie.
Les entreprises, quant à elles, apprécient les opportunités nombreuses et variées que le télétravail leur offre :
choix de pays aux plus faibles salaires, à la législation moins sévère, et à l’activité syndicale minimaliste.
Toutefois, ce nouveau paradigme risque d’entretenir, à terme, une confusion dommageable entre vie privée et
vie professionnelle.
De nombreuses enquêtes, effectuées en particulier en Suisse, pays d’Europe qui y a le plus recours, devant
l’Autriche et la France, ont montré que le télétravail est le plus répandu dans les milieux sociaux les plus élevés,
qui exercent les métiers les plus qualifiés et disposent aussi de logements plus spacieux, plus faciles à aménager
et à adapter à l’activité professionnelle, sans pour autant nuire à la vie familiale.
Toutefois, ces résultats font apparaitre aussi les clivages affectant les différentes catégories de travailleurs, qui
sont susceptibles d’accroitre les inégalités.
C’est pourquoi, si le télétravail devait se pérenniser après la pandémie, l’ensemble du monde du travail s’en
trouverait impacté. Il conviendra donc de veiller à ce que ce nouveau paradigme n’entraine pas une
dévalorisation et une dégradation des conditions sociales et matérielles des salariés.

(300 mots)

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