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UNIVERSITÉ NOTRE DAME D’HAÏTI

FACULTÉ DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES (FLESH )

SCIENCES DE L’ÉDUCATION L2

psychologie de l’éducation

Attitudes et la relation maître-élèves

Etudiant : Jamesly JOSEPH

11 / 11/ 2023

Professeur : Augustin NELSON

Année académique 2023-2024

Port-au-Prince, Haïti
1

Thème : Attitudes et la relation maître-élèves

Sujet : Quelles attitudes et relation maître-élèves favorisent l’enseignement-apprentissage ?

Plan :

Introduction

1. Relation maître-élèves : Contrat didactique et climat de classe.


2. L’autorité : Main de fer dans un gant de velours.
3. L’empathie et non la sympathie
4. La confiance, l’estime de soi et la motivation de l’élève.
5. L’humour.

Conclusion

Sources
2

Introduction

Selon le triangle pédagogique de Houssay, représentation schématique mettant en relation


l’enseignant, le savoir et l’apprenant, on entend par relation maître-élèves, une relation
pédagogique. C’est-à-dire, l’interaction entre l’enseignant et l’apprenant dans un contexte
éducatif. La relation maître-élèves fait référence à l'interaction et à la connexion émotionnelle et
pédagogique entre un enseignant et ses élèves. Cela va au-delà de la simple transmission de
connaissances et englobe la manière dont l'enseignant interagit avec les élèves sur le plan
communicationnel, personnel, émotionnel et académique. La relation maître-élèves revêt une
importance cruciale dans l’enseignement-apprentissage et a un impact significatif sur la
motivation la réussite ou l’échec scolaire des élèves. Ainsi, la relation maitre-élèves peut
favoriser ou défavoriser l’enseignement-apprentissage. A cet égard, nous nous posons la
question suivante : quelles attitudes et relation maître-élèves favorisent l’enseignement-
apprentissage ?

Notre réflexion sera articulée autour des axes suivants : Relation maître-élèves : Contrat
didactique et climat de la classe ; l’autorité : Main de fer dans un gant de velours ; l’empathie et
non la sympathie ; la confiance, l’estime de soi et la motivation de l’élève ; l’humour.

1. Relation maître-élèves : Contrat didactique et climat de classe

Indépendamment de la discipline enseignée, la qualité de la relation qui existe entre l’enseignant


et l’apprenant (relation maître-élèves) détermine le climat de la classe. Dès le premier contact
l’enseignant doit établir un « contrat didactique ». Le concept de « contrat didactique » a été
introduit par Guy Brousseau, didacticien des mathématiques français. Il définit le contrat
didactique comme « l’ensemble des comportements de l’enseignant qui sont attendus de l’élève,
et de l’ensemble des comportements de l’élève qui sont attendus de l’enseignant. » (Brousseau,
1980).

Ce contrat didactique décrit les règles implicites ou explicites qui régissent le partage des
responsabilités, relativement au savoir mobilisé ou structuré, entre l’enseignant et l’élève. C’est
donc une représentation des attendus de part et d’autre. L’enseignant doit être le premier à
respecter ce contrat didactique car lorsqu’on cesse d’être cohérent on cesse d’être éducateur ou
éducatrice. Ensuite, il doit être sensible au respect de ce contrat de la part des élèves c’est-à-dire
ne pas rester indifférent lorsqu’un élève viole le contrat. Le climat de la classe est tributaire du
respect ou du non-respect de ce contrat. Le respect du contrat didactique de part et d’autre
engendre un climat de classe positif, c’est-à-dire un climat de classe favorable à l’enseignement-
apprentissage. Ainsi, l’autorité de l’enseignant est reconnue et acceptée sans recourir à la
violence.
3

2. L’autorité : main de fer dans un gant de velours

Selon le dictionnaire français La Rousse, l’autorité se définit comme le « pouvoir ou le droit de


décider de commander ou de se faire obéir par quelqu’un ». Chantal Delsol, dans son livre
L’autorité, définit celle-ci en ces termes : « L'autorité est une disposition personnelle permettant
de se faire obéir sans employer la force. Aussi peut-on dire qu'un chef de toute nature utilise
d'autant plus la force qu'il a moins d'autorité. Car il doit compenser ceci par cela1 ». Autrement
dit, plus on a besoin de recourir à la force ou à la violence pour se faire obéir, moins on a
d’autorité. La vraie autorité s’exerce sans violence, avec douceur, mais aussi avec fermeté et
détermination. D’où la pertinence de l’expression « Une main de fer dans un gant de velours »
lorsqu’on parle de l’exercice de l’autorité. C’est une expression qui signifie que quelqu’un
exerce son pouvoir ou son autorité de manière douce et discrète, mais avec une force et une
détermination inébranlables. L’enseignant doit avoir une main de fer dans un gant de velours.
L’enseignant doit éviter les deux extrêmes : l’autoritarisme et la permissivité.

L’autoritarisme, ou autorité de contrainte s’appuie principalement sur le pouvoir que le statut donne. Ce
pouvoir se manifeste par des moyens de pression qui permettent de contraindre l’autre à obéir.
L’autoritariste refuse de prendre en compte le point de vue de l’autre, du fait de l’asymétrie de la
relation2.

La permissivité : on oppose généralement la permissivité à l’autoritarisme. Est permissif celui qui


permet ce qui pourrait être interdit ou encore qui ne pose peu ou pas de limites... elle peut être
généralement le reflet d’une difficulté à s’affirmer et à se faire entendre par ceux dont on a la charge 3.

L’enseignant dispose d’une autorité de statut donc de droit. Il doit encore conquérir l’autorité de
fait par sa compétence (maitrise de la matière qu’il enseigne et de la langue dans laquelle il
l’enseigne), la cohérence, son sens aigu de la justice et l’empathie envers ses élèves.

3. L’empathie et non la sympathie

L'empathie consiste à comprendre profondément les émotions et les expériences d'autrui, tandis
que la sympathie implique simplement partager ou ressentir des sentiments similaires. En
d'autres termes, l'empathie va au-delà de la compréhension pour se connecter émotionnellement,
tandis que la sympathie reflète une réaction émotionnelle similaire sans nécessairement
comprendre pleinement ce que l'autre personne ressent. Ainsi, La sympathie implique de partager
les sentiments des élèves, tandis que l'empathie va au-delà en comprenant profondément leurs
émotions. Donc, l’enseignant doit faire montre d’empathie et non de sympathie envers ses
élèves.

1
Delsol, Chantal, L’autorité, Paris, P.U.F. 1994. P. 10.

2
Guérin, VERONIQUE, A quoi sert l’autorité?, Lyon, Nouvel Imprimerie Laballery, 2013. P. 22.
3
Ibid, 25.
4

La psychologie de l’éducation nous apprend que les états émotionnels et sociaux de l’apprenant
influencent son apprentissage. Par conséquent, puisqu’il ne peut pas s’intéresser uniquement à
enseigner, mais aussi à l’apprentissage des élèves ( Michel Saint Onge, Moi j’enseigne, mais eux
apprennent-ils ?, 1993 ), l’enseignant doit tenir compte des états émotionnels et sociaux des
apprenants surtout dans notre contexte. Tous les élèves ne viennent pas à l'école avec le même
état d'esprit. L'enfant victime de viole, témoin de meurtre, témoin de sa mère qui est victime de
violence de la part de son père ( l'aspect émotionnel) n’a pas la même disposition pour apprendre
que l’élève qui vit dans un environnement familial où règnent la paix l’harmonie et l’amour;
l'enfant qui n'a pas un espace pour étudier, qui marche plusieurs km pour venir à l'école
( aspect social) n’a pas la même disposition pour apprendre que celui qu’on dépose à l’école en
vouture et qui a sa chambre et une grande cours à la maison pour étudier... dans certains cas
certains élèves ont besoin d’une écoute attentive, de savoir qu’on croit en leur capacité et qu’on
les estime afin de les porter à croire en eux-mêmes et à s’estimer eux-mêmes.

4. La confiance, l’estime et la motivation de l’élève

L’enseignant est un accompagnateur. « Accompagnement c’est encouragement à agir, conseils


prudents sur le chemin à suivre et responsabilisation4 ». L’enseignant doit être attentif au
moindre progrès de l’élève et l’encourager à progresser. Un simple mot d’encouragement peut
renforcer la confiance et l’estime de l’apprenant. Par ailleurs, dans son livre former des
apprenants responsables, Corine Ardois nous apprend qu’une des finalités de l’éducation c’est
l’autonomie, c’est-à-dire porter l’apprenant à faire seul. Pour cela, il faut le responsabiliser
(Corine Ardois, 2004). Lorsqu’on responsabilise l’apprenant, on le fait comprendre qu’on lui fait
confiance. Ce qui peut stimuler son désir, sa volonté de s’élever à la hauteur de cette confiance.
Autrement dit, cela peut le motiver.

Aujourd’hui l’enseignant ne peut plus se contenter de dire que l’élève n’est pas motivé et
s’arrêter là, il doit chercher à savoir pourquoi l’élève n’est pas motivé afin de voir dans quelle
mesure il peut remédier à la situation. Car la psychologie de l’éducation nous apprend que si
l’enseignant n’est pas l’unique responsable de la motivation de l’apprenant, la part de ce qu’il
peut faire pour motiver ce dernier n’est pas négligeable.

5- L’humour

L’humour c’est l’art de faire rire sans se moquer de l’autre (Henri Cormier, L’humour de Jésus,
1978). L'humour chez un enseignant peut jouer un rôle significatif dans l'environnement
éducatif. Voici quelques raisons pour lesquelles l'humour peut être important :

4
Marc, Hilton, circulaire générale Être frère.
5

Création d'un environnement positif : L'humour contribue à créer une atmosphère positive en
classe, favorisant un sentiment de bien-être chez les élèves. Un environnement positif peut
influencer favorablement l'apprentissage.

Renforcement des relations : L'humour peut aider à établir des liens plus forts entre l'enseignant
et les élèves. Il peut faciliter une communication plus ouverte.

Engagement des élèves : Les élèves sont souvent plus engagés lorsqu'ils trouvent les cours
intéressants et amusants. L'utilisation judicieuse de l'humour peut rendre les leçons plus
attrayantes et mémorables.

Gestion du stress : L'humour peut être une stratégie efficace pour atténuer le stress en classe. Il
peut dédramatiser des situations tendues et aider les élèves à prendre du recul par rapport aux
défis académiques.

Facilitation de l'apprentissage : Des études suggèrent que l'humour peut améliorer la rétention
d'informations. Les éléments comiques dans l'enseignement peuvent rendre le contenu plus
accessible et mémorable. Cela peut également contribuer à créer un environnement où les élèves
se sentent à l'aise d'exprimer leurs idées.

Cependant, il est crucial que l’humour soit utilisé de manière respectueuse et sensible, évitant
tout ce qui pourrait être offensant ou excluant. Un dosage approprie d’humour dépend aussi du
contexte et du groupe d’élèves.

Conclusion

En somme, les attitudes et la relation maître-élèves exercent une influence importante sur le
processus enseignement-apprentissage. Elles peuvent l’influencer positivement ou négativement.
Nous nous étions demandés quelles attitudes et relation maître-élèves favorisent l’enseignement
apprentissage ? Nous savons maintenant qu’une relation maître-élèves où le contrat didactique
est établi et respecté, où l’autorité s’exerce avec douceur et fermeté, où l’empathie, la confiance,
l’estime, la motivation et l’humour sont présents, est favorable à l’enseignement-apprentissage.
Car une telle relation maître-élèves influence profondément et positivement le climat de classe,
le bien-être émotionnel des élèves et leur réussite académique. Elle contribue à créer un
environnement éducatif favorable à un apprentissage efficace et à l'épanouissement global des
élèves et de l’enseignant (e).

Sources :
6

1. Ardoise, CORINNE, Former des apprenants responsables, Bruxelles, Éditions De Boeck


Université, 2004.
2. Cormier, HENRI, L’humour de Jésus, Montréal, Editions Paulines, 1978.
3. Delsol, CHANTAL, L’autorité, Paris, P.U.F. 1994.
4. Gayet, DANIEL, Les relations maître-élèves, Paris, P.U.F. 2007.
5. Guerin, VERONIQUE, A quoi sert l’autorité ?, Lyon, Nouvelle Imprimerie Laballery,
2013.
6. Notes du cours
7. Proulux, MICHEL, Humour et relation pédagogique, Paris, P.U.F. 2017.
8. Robbes, BRUNO, L’autorité éducative dans la classe, Paris, PUF, 2016.
9. Saint-Onge, MICHEL, Moi j’enseigne, mais eux apprennent-ils ?, Québec, Éditions
Beauchemin Itée, 1993.
10. Sotto, ALAIN, Oberto, VARINIA, Donner l’envie d’apprendre, paris, P.U.F. 2016

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