Professional Documents
Culture Documents
PhyV - CH2 Croissance Et Développement Des Végétaux Supérieurs
PhyV - CH2 Croissance Et Développement Des Végétaux Supérieurs
fr
Le cycle commence au niveau de la fleur qui contient les organes reproducteurs (pistil et étamines).
À l'intérieur du pistil, on a les ovaires et les ovules (qui contient l'oosphère, le gamète femelle).
Chez les végétaux, toute l'évolution a été vers l'amélioration de la reproduction et notamment la
protection du gamète femelle. On a de nombreuses étapes de développement qui amènent aux deux
types de gamète. Le gamète mâle est contenu dans le grain de pollen, avec. Chez les végétaux
supérieurs, on a une double fécondation qui entraîne la formation de l'embryon principal à partir de
l'oosphère, puis la fécondation avec les noyaux de la cellule centrale forme l'albumen (tissu de
réserve qui sert à nourrir l'embryon principal).
D'autres étapes conduisent au développement de l'embryon à l'intérieur de la graine. Lorsque les
conditions sont favorables, la germination commence et la graine libère la plantule.
On a donc une phase de développement embryonnaire, une phase juvénile (développement des
systèmes aériens et racinaires, à partir de la germination jusqu'à la phase de floraison), puis la phase
adulte et enfin la phase reproductrice. Les deux premières phases font partie du développement
végétatif, alors que les deux autres dont partie de la phase reproductrice.
2) Définitions
a- Croissance
Par opposition aux vertébrés dont la croissance se fait principalement par division cellulaire
(mitose), l'augmentation de taille des végétaux est majoritairement due à l'allongement cellulaire
(auxèse) pendant la différenciation cellulaire. Le grandissement cellulaire est responsable de la
croissance rapide (x3000 en 45 jours) des végétaux. La cellule va se diviser, grandir puis se
différencier.
b- Différenciation cellulaire
Au niveau de l'apex, le méristème produit des cellules indifférenciées totipotentes qui vont se
transformer en cellules photosynthétiques (cellules permettant l'absorption d'énergie photonique et
le phototropisme), en trichomes (cellules permettant le maintient de l'eau à la surface des feuilles, et
servant aussi de protection contre les pathogènes), ou encore en trichomes glandulaires (qui libèrent
des composés collants et répulsifs à base de polyphénols contre les insectes et les pathogènes).
Certaines de ces cellules, si elles sont peu spécialisées, peuvent retourner à un état indifférencié.
Au niveau de la coiffe racinaire, le méristème produit les cellules indifférenciées qui vont ensuite se
transformer en cellules de la coiffe (cellules qui se remplissent d'amidon et de sels de calcium, qui
assurent la pousse verticale vers le bas des racines = gravitropisme).
c- Organogenèse
C'est la formation des organes. Contrairement aux animaux, les plantes ont une croissance continue
au long de leur vie. Tout au long de la plante, on aura formation de nouveaux organes à chaque
cycle saisonnier. De plus, les plantes n'ont pas de lignée germinale (cellules destinées à la formation
des gamètes chez les animaux), ce sont des cellules indifférenciées basiques qui vont devenir des
cellules reproductrices.
Une plante passe par différents stades de développement (embryonnaire, végétatif, floral) qui se
caractérisent par l'apparition ou la croissance de certains organes, on peut donc facilement dissocier
les différentes phases de développement.
Au stade juvénile (développement embryonnaire), après l'ouverture de la graine, les nutriments
contenus dans l'albumen sont contenus dans les cotylédons. Ils deviendront les premières feuilles de
la plante lors de sa sortie de terre, et selon l'espèce s'atrophieront avant de tomber ou se
comporteront comme les autres feuilles.
Le premier organe qui se développe est la racine primaire, produite par les cellules qui se
multiplient au niveau du méristème racinaire (qui s'oppose au méristème apical caulinaire entre les
deux cotylédons), puis la tige poussera par le SAM (Shoot Apical Meristem), qui produira ensuite
les feuilles apicales.
Lors des différents stades de croissance, le SAM change de morphologie et de programme
génétique, il est responsable de la tige et des feuilles, mais aussi de tous les méristèmes aériens qui
seront produit lors du signal de floraison. Pendant le développement végétatif, il gère la croissance
de la tige et la pousse des feuilles sur le tronc, puis au signal de floraison il va produire les
méristèmes inflorescenciels, dont le programme génétique spécifique est la production des
méristèmes floraux qui eux même produiront les cellules germinales.
La fonction D gère l'identité des ovules avec des gènes à MADS-box. Certains considèrent que les
ovules sont le cinquième verticille de la fleur, ou encore que c'est un organe indépendant des
verticilles. Les protéines Sep, AG et celles codées par des gènes de la fonction D (seedstick (Stk) et
Shatterproof (Shp) 1 et 2) forment le dernier quartet. Si on a un mutant fonction D, des carpelles se
forment à l'intérieur des carpelles V4.
Les gènes à MADS-box sont régulés par d'autres gènes qui eux régulent l'identité des méristèmes :
par exemple, pour exprimer AG, on a vu qu'il fallait l'expression des gènes Lfy et Wus, et qu'il
fallait aussi que les deux protéines agissent simultanément sur le gène pour que la protéine AG soit
produite.
On a essayé de construire des gènes rapporteurs avec des promoteurs contenant les séquences de
fixation des protéines Wus et Lfy dans différentes configurations.
La fleur est une structure avec une croissance déterminée, elle ne peut pas dépasser un certain
nombre de cellules : exemple du gène cadastral Superman, qui régule l'activité de la fonction B
(présence de plus d'étamines et moins de carpelles en conséquence). Il s'exprime très exactement à
la zone de frontière entre les verticilles 3 et 4.
La régulation est donc très fine, sur quelques épaisseurs de cellules. Si le gène « déborde » il va
limiter le développement des organes floraux. On a pu montrer que son expression est dépendante
d'Ap3. Quand Ap3 n'est plus actif, le gène s'inactive, de même pour Pi, AG. Si on surexprime l'un
de ces gènes, Sup va s'exprimer sur toutes les zones frontières. Si on mute Lfy, on n'aura plus
d'action de Sup.
Une fois que les carpelles sont formés, plus aucun organe ne se forme, donc on a un message vers le
méristème qui lui indique d'arrêter la production de ces organes : c'est la terminaison florale. Elle
implique une boucle de rétrocontrôle par le gène AG, car il est le dernier gène a spécifier l'identité
du dernier verticille de la fleur. On peut en déduire que si AG n'est pas présent, la fleur va continuer
à produire des organes (voir mutant AG) selon la formule S(PPS)n, n pouvant aller jusqu'à 40
(épuisement par encombrement plutôt que par régulation génétique). Or, l production de cellules
souches est gérée par Wus. On voit chez le mutant AG que le gène Wus continue à être exprimé au
delà de son stade normal (stade 6 chez WT) pour produire des organes floraux.