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Université Hassiba Ben Bouali de Chlef.

Faculté de Sciences de la nature et de la vie,

Département Eau, environnement et Développement Durable

Cours Licence Aquaculture et Pisciculture

Matière: Pisciculture

Auteur : GHAOUACI Souad


1. Définition de la pisciculture

La pisciculture est une des branches de l’aquaculture qui désigne l’élevage des poissons dans des espaces

entièrement ou partiellement clos (étangs, bassins en béton ou en plastique, nasses ou cages, en aquariums

etc.), afin de pouvoir protéger les animaux contre les différents prédateurs ainsi pour les contrôler

(alimentation, traitement, capture…). La pisciculture est l'élevage du poisson pour la consommation ou

pour la vente.

2. Description générale des différents systèmes de pisciculture

Il existe différentes méthodes pour l’élaboration de la pisciculture. Mais le processus est à peu près les

mêmes.

La première méthode est le système de cages qui utilise des cages placées dans des lacs, des étangs et des

océans contenant le poisson. Cette méthode est également largement appelée culture en mer. Les poissons

sont gardés dans la cage comme des structures et sont «nourris artificiellement» et récoltés. La méthode de

la pisciculture en cage a fait de nombreux progrès technologiques au fil des ans, en particulier avec la

réduction des maladies et des préoccupations environnementales. Cependant, la principale préoccupation

de la méthode de la cage est que le poisson s’échappe et se détache parmi la population de poissons

sauvages.

La seconde méthode consiste à utiliser des systèmes de fossés ou de bassins d’irrigation pour élever des

poissons. Cette exigence de base pour cette méthode est d’avoir un fossé ou un étang qui retient l’eau. Ce

système est unique en son genre car, à une petite échelle, les poissons sont nourris artificiellement et les

déchets produits par le poisson sont ensuite utilisés pour fertiliser les champs des agriculteurs. À plus

grande échelle, principalement dans les étangs, l’étang est autonome car il produit des plantes et des algues

pour nourrir les poissons.


La troisième méthode de pisciculture est la pisciculture composite. Il s’agit d’un type de pisciculture qui

permet aux espèces de poissons locales et aux espèces de poissons importées de coexister dans le même

étang (l’étang est un plan d’eau d’origine naturelle ou artificielle de faible profondeur sans stratification

thermique stable). Le nombre d’espèces peut dépendre, mais il est possible d’avoir plus de six espèces de

poissons dans un seul étang. Les espèces de poissons sont toujours choisies avec soin pour assurer la

coexistence des espèces et réduire la compétition pour la nourriture.

La quatrième méthode de pisciculture est appelée système de recyclage intégré, considéré comme la

méthode la plus répandue de pisciculture dite «pure». Cette approche utilise de grands réservoirs en

plastique placés dans une serre. Il y a des lits hydroponiques qui sont placés près des réservoirs en

plastique. L’eau dans les réservoirs en plastique est acheminée vers les lits hydroponiques, où les déchets

d’aliments pour poissons servent à fournir des éléments nutritifs aux plantes cultivées dans les lits

hydroponiques. La majorité des types de plantes cultivées dans les lits hydroponiques sont des herbes telles

que le persil et le basilic.

Le dernier type de méthode de pisciculture est appelée «système à flux continu». C’est à ce moment que

les espèces de poissons d’élevage sont élevées à partir d’œufs, puis déversées dans des cours d’eau.

• L’objectif de la pisciculture

L’objectif de la pisciculture n’est pas de remplacer la pêche mais de compléter ses apports en maintenant le

niveau de consommation actuel, compte tenu de l’augmentation de la population mondiale. Toutefois, cet

objectif doit être poursuivi dans le respect des contraintes environnementales, de la santé du consommateur

et de la bioéthique. La pisciculture offre de nombreux avantages :

- Le poisson fournit des protéines animales de très bonne qualité pour la consommation humaine.

- La pisciculture fournit un revenu supplémentaire à l’exploitation agricole

- La croissance des poissons peut être contrôlée : on élève uniquement les poissons que l’on choisit.
- Les poissons produits en pisciculture appartiennent au propriétaire ; ils sont protégés et peuvent être

récoltés à volonté. Les poissons en eau libre peuvent être pêchés par tout le monde.

- L’utilisation des terres est plus efficace. Une terre marginale, par exemple trop pauvre ou trop coûteuse à

drainer pour l’agriculture, pourra être consacrée avec profit à la pisciculture, à condition d’être

convenablement préparée.

• Les systèmes de pisciculture selon le degré d’intensification

Les types de piscicultures dépendent principalement de l’investissement, de la quantité de poisson produit

par unité de surface et de la destination des produits. Ils sont généralement caractérisés par leur degré

d’intensification, lui-même défini selon les pratiques d’alimentation ; l’aliment exogène représente en effet

en général plus de 50 % du coût total de production dans les systèmes intensifs.

On distingue quatre types de pisciculture

- La pisciculture extensive.

- La pisciculture semi-intensive.

- La pisciculture intensive.

- La pisciculture super-intensive

• Selon les critères socio-économiques

• Pisciculture d’autoconsommation

Dont le produit est destiné à l’approvisionnement du pisciculteur et de sa famille), où les techniques mises

en œuvre, qualifiées d’extensives, correspondent à un faible niveau de technicité.

• Pisciculture artisanale

De petite production marchande, qui se développe essentiellement en zone périurbaine et qui offre le

meilleur environnement pour l’approvisionnement en intrants et la commercialisation du poisson.


• Pisciculture de type filière

Caractérisée par la segmentation des différentes phases d’élevage, principalement en cages et en enclos,

c'est-à-dire, les individus au stade larvaire séparés des individus au stade alvin, séparés des individus au

stade adulte, la segmentation peut être aussi faite selon le sexe ou selon le régime alimentaire (démarrage,

entretient et finition ou engraissement).

• Pisciculture industrielle

Caractérisée par des unités de production de grande dimension dont l’objectif est strictement économique,

voire financier, par opposition aux trois formes précédentes où la pisciculture constitue non seulement un

outil de production, mais également un outil de développement.

❖ Les espèces les plus utilisées en pisciculture

• Dans les eaux de la mer

. Bar (le Loup de mer)

Figure 1: Le Bar (loup de mer)

Noble par excellence, ce poisson à chair blanche et ferme est surnommé loup en Méditerranée.

•Poids : de 300 à 450 g et jusqu’à 1 kg et plus.

•Durée d’élevage : entre 20 mois (300/450 g) et 30 mois (1 kg et plus).

•Type d’élevage : bassins à terre en mer du Nord et côte Atlantique, cages en mer Méditerranée.

. Dorade royale
Figure 2: le Dorade royal

Très prisée par les gourmets, elle est reconnaissable à la tâche sombre à l’origine de sa ligne latérale, à la

ligne noire le long de sa dorsale et à sa couronne dorée.

• Poids : de 300 à 450 g et jusqu’à 1 kg et plus.

• Durée d’élevage : entre 20 mois (300/450 g) et 30 mois (1 kg et plus).

• Type d’élevage : bassins à terre en mer du Nord et côte Atlantique, cages en mer

Méditerranée.

. Esturgeon

Figure 3: Esturgeon

L’Esturgeon sibérien est élevé en eau douce (en Aquitaine depuis 1990) mais assimilé à l’aquaculture

marine du fait de sa technique d’élevage similaire. Il est reconnu pour sa chair ferme, fine et fondante,

blanche et… sans arêtes.

• La production de caviar est passée de 1 tonne en 1997 à 21 tonnes en moyenne, avec une qualité

mondialement reconnue.

• Poids : de 700 g à 2 kg pour un poisson entier à fileter / caviar : présenté en boîte de

20 g à 200 g.
• Durée d’élevage : de 14 mois pour le poisson commercialisé à 7 ans pour une femelle apte à donner du

caviar.

. Saumon

Figure 4: Saumon

De petites quantités de Saumon sont élevées sur le littoral de la Normandie. Né en eau douce, élevé en mer,

le Saumon est un majestueux poisson migrateur.

• Poids : 2 à 5 kg.

• Durée d’élevage : 24 mois.

• Type d’élevage : cages flottantes en Normandie.

• Dans les eaux douces (voir cours agro fertilisation et gestion des étangs)

❖ Critères de choix d’un poisson de pisciculture

En pisciculture, le choix du poisson doit répondre à certaines caractéristiques pour permettre la

consommation familiale et faciliter sa commercialisation :

• avoir une chair appréciable pour les consommateurs

• être rustique et facile à manipuler : le poisson doit être rustique, pour supporter des conditions de vie

artificielles et robustes pour supporter une concentration importante sans être sujet à des maladies ; il doit

être maniable, c’est-à-dire en particulier, sans épines dangereuses


• pouvoir se reproduire facilement en captivité : la reproduction peut être naturelle ou provoquée dans les

stations d’alevinage par divers procédés (le cas de poisson chat : par insémination artificielle ou par

création des conditions climatiques et environnementales similaires aux conditions naturelles

• avoir une croissance rapide : la rapidité de croissance dépend de l’espèce, de l’alimentation et des

conditions d’élevage. Chaque poisson est améliorable par sélection ; par contre, des poissons mal nourris

ou en trop grand nombre pour le volume d’eau, restent petits toutes leur vie ; ils vont consommer des

aliments inutilement, d’où l’intérêt de placer dans certains étangs quelques poissons prédateurs

• avoir une alimentation économique : être économique à alimenter suppose généralement des poissons à

chaîne alimentaire courte, capable d’exploiter le plancton et les aliments végétaux. Il est impossible de

faire de la pisciculture intensive ou semi intensive en comptant simplement sur la productivité naturelle des

eaux. Il est indispensable d’améliorer les rendements par l’apport d’engrais ou d’aliments variés. Dans ce

cas, il faut veiller à ne pas surcharger les eaux en déchets, faute de quoi survient rapidement un déficit en

oxygène et ensuite la mort des poissons.

3. La pisciculture en eau douce

Cette pisciculture est pratiquée essentiellement en eau douce continentale (85%). C’est surtout une

pisciculture vivrière, qui permettra de fournir localement des protéines animales. Les carpes (Asie) sont de

loin les l ères espèces élevées (carpe commune, carpe herbivore, carpe argentée, carpe marbrée) pour plus de

20millions de tonnes (70%) en 2008. Puis les Cichlidés (Tilapia) ; 2,8millions de tomes. Les Salmonidés :

2,25 millions de tonnes, avec deux grands producteurs : la Norvège suivi du Chili.

Leur l’ère phase d’élevage s’effectue en douce, suivi de grossissement en eau marine. Enfin viennent les

Silures (poisson chat), les anguilles. Les rendements vont de l00Kg/ha en extensif a l00Kg/m3 en intensif.

Au total, la pisciculture en eau douce atteint en 2008 près de 29millions de tonnes. La production asiatique

présente 95% de cette production, la part propre à la chine étant de 64%.


En eau douce, la majeure partie des poissons sont cultivés en étang, ceci nous incite à consacrer une partie

qui se limite à donner des informations sur les caractéristiques principales de ces derniers.

• Particularité de la production biologique en étang :

Les espèces élevées en milieu continental (eau douce) présentent différents régimes alimentaires

-Certains poissons tirent leur nourriture exclusivement du plancton. Ce sont des planctonophages (ex :

carpe argentée -phytoplancton, carpe marbrée - zooplancton).

-La carpe commune est ainsi un brouteur du fond efficace (se nourrit du zooplancton et du matériel se

trouvant au fond - benlophage détritivore). Quelques poissons, tel que la carpe herbivore indienne,
consomment de grandes quantités de plantes aquatiques ou d’herbes aquatiques (macrophytophages).

Les modalités de la production dans les étangs de pisciculture peu profonds suivent des processus

analogues, avec cependant quelques particularités essentiellement celle de la production autotrophe

phytoplancton et macrophyte) qui est très importante dans toute la couche d’eau (faible profondeur) d’où

l’orientation d’élevage d’espèce phytophage : la faible épaisseur de la couche d’eau (de l’étang) permet la

photosynthèse dans toute la colonne d’eau ; phytoplancton, divers algues macrophytes ou des

phanérogames sont les producteurs primaires qui entre en compétition pour colonisé le milieu. A la

différence des immenses milieux naturels, l’intervention de 1’homme va permettre d’orienter la production

de ces milieux fermés, d’étendue limitée (de quelques ha a quelques dizaines d’ha) vers l’espèce utile à

l’homme.

▪ Fertilisation :

L’introduction des fertilisants consiste à augmenter intentiomellement la production autotrophe des étangs

(eutrophisation intentionnelle). Elle peut se faire par déversement direct d’engrais minéral ou organique.

En général, on
préconise des apports annuels de N et P : de 15-20kg/ha/an de P2O5 (acide phosphorique).

L’emploi d’engrais azotés reste rare et limite de 5a l0kg/ha/an d’azote. Pour les engrais organiques, les

volumes employés sont :

-En fiente (la crotte) fraiche : 1 à 3 tonnes/ha/an.

-En fumier déshydraté : 100 à 300 kg/ha/an.

En outre, la fertilisation du milieu est améliorée partiellement par d’une part les pertes provenant de la

nourriture additionnelle inerte des poissons non consommée et, d’une autre part, par les matières fécales

des animaux qui seront recycles et utilises par les producteurs primaires mais aussi par le zoobenthose et

les bactéries.

Les apports exogènes de fumure organique et minérale permettent de restituer au milieu les éléments

perdus au moment de l’exploration de la matière vivante produite (poissons pêchés, perte du plancton au

moment des accès), donc de rétablir la dynamique des sels nutritifs de l’étang.

▪ Production primaire :

L’activité photosynthétique des étangs montre d’importante variation de la teneur en O2dissous qui en fin

de journée (jours ensoleillé) atteint des valeurs supérieures à l0mg/l, avec un minimum (1 à 3mg/1) du a

une respiration intense de la biomasse qui peut engendrer une anoxie et des signes de mortalité. Les

oscillations (balancements) qualitatives du peuplement phytoplanctonique sont liées non seulement au

saisons (dominance de certains groupes) mais surtout à la dynamique des sels nutritifs dans 1’étang.
▪ Production secondaire :

La production zooplanctonique dépend du peuplement ichtyologique prédateur. Si ce dernier est faible, il y

a dominance des cladocères (Daphnie) constituant jusqu’ à 95% de la biomasse (moyenne de l00ind/l). Les

autre taxons sont représentés par les copépodes ainsi que les Rotifères. Lorsque la densité des poissons est

assez élevée, les formes larvaires (Nauplie et copépodite) sont plus abondantes que les adultes qui sont

consommés. Pour les cladocères, 50% de la population sont de taille < a 2mm. Concernant le zoobenthos,

on rencontre surtout des oligochètes, des mollusques et aussi des crustacés.

❖ Autres méthodes piscicoles :

Bien que la pisciculture en étang soit la méthode d’élevage la plus courante, certaines autres méthodes sont

utilisées aux endroits on la construction d’étang est impossible.

• Culture en cage :

Dans des nombreux pays du monde, la seule eau disponible est l’eau courante ou celle de grande pièce

d’eau qu’il est impossible de dévier vers un étang. Dans ces eaux, les poissons peuvent être élevés dans des

petites cages. La culture en cage peut également être pratiquée dans les zones marécageuses.

La culture en cage donne de bons résultats dans les pays ou l’eau est tres fertile. Dans certains cas, il faut

donner une nourriture complémentaire. Le meilleur endroit oui placer une cage est un endroit ensoleillé,

proche de votre habitation, dans une eau profonde out des courants et des vents légers amènent de l’eau

propre dans la cage.

Les cages sont également utilisées dans les étangs pour garder les poissons entre la récolte et la vente. Elles

sont parfois utilisées comme bassin de reproduction.


• Avantages d’élevage en cage :

-Les cages sont faciles à construire et sont bon marché.

- Les poissons en cage sont faciles à mettre en charge et à nourrir.

- Les cages sont faciles à récolter.

• Les enclos :

Les poissons peuvent être élevés dans des enclos places dans des lacs ou des zones littorales. Les enclos

sont constitués avec des piquets de bambou ou boit enfoncés dans le fond du lac ou du littoral. Des filets

sont ensuite tendus d’un poteau à l’autre pour former un enclos. Ils sont ancrés dans le fond du lac avec du

poids ou du plomb. Les poissons sont ensuite mis en charge dans l’enclos.

Places dans des lacs fertiles, les enclos donnent une haute production de poisson. Ils ne nécessitent aucun

apport d’aliment ou d’engrais et très peu d’entretien. Les poissons sont récoltés à la fin de la saison de

croissance. Dans les endroits les moins fertiles, il peut être nécessaire d’apporter de la nourriture dans les

enclos.

• Inconvénients des enclos :

Leur construction est couteuse.

-Ils résistent 3 à 5ans dans l’eau.

-Les enclos sont généralement construits dans les zones peu profondes d’un lac on ils prennent la place

qu’ont besoin les espèces naturelles pour se nourrir ou se reproduire ; cela réduit la production naturelle de

ces milieux.

-Les déchets des poissons et la nourriture non consommée polluent le lac (vrai aussi pour les cages).

-Les poissons en enclos peuvent facilement être voles (vrai aussi pour les cages).
❖ La polyculture

Elle consiste à cultiver plusieurs espèces dans le même plan d’eau. L’objectif c’est d’utiliser aux mieux les

différentes ressources alimentaires (réseau trophique) présentes naturellement dans le milieu.

Chaque espèce a une certaine préférence alimentaire en relation avec la position du poisson dans l’étang

par ex : les poissons qui vivent au fond du l’eau et ceux qui vivent dans les eaux moyennes. La carpe de

vase par ex vit surtout dans les profondeurs de l’étang et se nourrit de la vase et du matériel mort qu’elle

trouve au fond. Le tilapia par contre vit dans la colonne d’eau ; certaines espèces se nourrissent de plante,

d’autres du plancton. En combinant différentes espèces dans le même étang, on peut augmenter la

production totale à un niveau plus élevé que la culture séparée de différentes espèces (monoculture).

Un exemple de système de polyculture chinoise est la culture combinée dans le même étang de la carpe

argentée (se nourrit surtout d’algue), de la carpe a grosse tête (zooplancton) et de la carpe herbivore

(surtout de plante aquatique), par conséquent, elles n’entrent pas en concurrence.

Un autre exemple très courant est la polyculture de tilapia et de la carpe commune. Le tilapia se nourrit

surtout de phytoplancton et la carpe commune de zooplancton et du matériel se trouvant au fond de l’étang.

4. La pisciculture en mer ouverte

La pisciculture marine présente 10 % de la production mondiale. La part de la Salmoniculture est

importante (54 % en 2008). Les Sérioles « carangidés » (élevées au Japon) ont une reproduction quasi-

constante depuis 1980 (environ 160.000 tonnes). Par contre, l’ensemble des autres espèces voit une

augmentation considérable de la production avec unie diversification de plus en plus importante : en 1980,

le nombre d’espèces élevées était 17, en 2008 ; il est supérieur à 75. Les principales espèces produites sont
: la sériole au Japon, la dorade royale associée au bar européen, le bar du Japon le poisson lait, la dorade

japonaise, le turbot, le maigre, l’ombrine et récemment le grossissement du thon rouge.

Pour les structures d’élevage : les 1er essais de la pisciculture marine avaient recours à des installations

simples et sites très abrités et faciles d’accès (bassin à marée, littorale protégé). Les inconvénients de ces

choix sont vite apparus : manques de renouvellement d’eau, proximité des apports terrigènes..., entrainant

des mauvaises performances d’élevage et de potentialités limités. Depuis, l’amélioration des connaissances

et le perfectionnement constant du
matériel et des techniques tendent à rationaliser les options. Actuellement, selon les espèces élevées

et les sites on distingue plusieurs structures d’élevages en mer ouverte telles que :

- Des structures flottantes portant des cages en filet sont ancrées directement en mer. Dans le

monde, l’élevage en cages flottantes assure 80% de la production piscicole intensive en mer.

- Des bassins de ciment ; ce système d’élevage requiert des installations fixes à terre, avec des

bâtiments, des circuits d’eau alimentés par pompage, d’O2 liquide. Il offre, par contre, des

possibilités de contrôler le milieu d’élevage et les espèces élevées. Les couts de pompage

limitent l’implantation.

Chez les animaux marins, les ‹œufs sont de très petite taille (de l’ordre de 1 mm pour les poissons) et

donnent naissance à des animalcules fragiles et très différents des adultes. Cette petite taille et leurs

exigences alimentaires expliquent que la maitrise de leur élevage soit récente et incomplète.

Aujourd’hui la mariculture est un type d’élevage intensif qui se répand a grande vitesse dans toutes

les zones marines et surtout dans le bassin méditerranéen et il représente une parfaite union entre la

technologie avancée et une aquaculture responsable et durable.

• Aquaculture des poissons d’ornement :

Le poisson d’ornement présente une activité économique considérable. Ce type d’activité est bien

développé dans le Sud-Est asiatique : Singapour, Philippine, qui produit actuellement pres de 80% de

poissons d’ornement d’eau douce vendus dans le monde. Ces poissons sont élevés dans des bassins

en plein air.

A l’U.S.A, cette activité s’est bien développée, surtout en Floride ou plus de 4 millions de poissons

sont produits chaque semaine. Les fermes sont constituées de bassins creusés dans le sol,

assimilables à des petits étangs. Les superficies sont d’une dizaine d’hectares fractionnés en

nombreux petits bassins de 200 m2 et 2 m de profondeur. Certains sont recouverts d’une serre pour
surmonter les mortalités hivernales dues aux intempéries et aux basses températures. La gestion est

identique à celle des étangs : les espèces élevées sont stockées en bassins de terre fertilises, la

reproduction n’est pas contrôlée et se fait naturellement en bassins, mais i1 y a un ajout de nourriture

et contrôle des macrophytes et des prédateurs.

En ce qui concerne l’eau de mer, la totalité des poissons vendus provient de prélèvement dans le

milieu naturel, mais de nombreux travaux et de recherches sur la production et la croissance de ces

espèces marines sont en cours pour permettre la mise au point des techniques de leur élevage.

5. Historique de la pisciculture en Algérie

Le secteur de l’aquaculture est très ancien en Algérie, d’ailleurs, les premiers essaies ont été faites

dans l’embouchure de la Macta (golfe d’Arzew) en 1880, par la suite des tentatives d’Ostreiculture

(élevage des huitres) ont été menées à Mars El Kebir, sur l’Oued Sebaou, mais dans cette époque et

jusqu’à la fin des années 90 la plupart des opérations sont des essaie ou des études universitaires ou

des différents centres de recherche.

C’est après l’année 2000 qu’on remarque une augmentation de production et une diversification des

produits de l’aquaculture.

Les principales opérations depuis 1988 jusqu’à maintenant :

− 1921 : création de la station d’aquaculture et de pêche de Bou-Ismail (l’Est d’Alger) ayant comme

objectif le développement de l’Ostréiculture, la mytiliculture (élevage des moules) et la pisciculture

en eau douce.

− 1937 : création de la station d’alevinage de Ghrib (empoissonnement des barrages de Ghrib et de

l’Oued Fodda).

− 1939 : Empoissonnement des grands barrages réservoirs d’Algérie


− 1947 : création de la station du Mazafran (repeuplement en poisson d’eau douce et de recherche

hydrobiologique de l’oued Mazafran).

− 1948 : Empoissonnement des barrages réservoirs de l’Algérie

− 1950 : gestion de la station du Mazafran par le Centre National de Recherche Forestière (CNRF).

Inventaire hydrobiologique et opération de repeuplement

Entre 1962-1980 : des actions ont été menées surtout sur les lacs de l’est et sur la station de Mazafran

− 1970- 1973 : construction de bassins en ciment au niveau de la station du Mazafran toujours dans

une optique de repeuplement.

− 1974-1976 : étude de mise en valeur du lac Oubeira, avec un projet d’installation d’une unité de

fumage d’Anguille, projet abandonné à l’issue de la phase pilote.

− 1976- 1978 : programme de coopération avec la Chine (alevinage de la carpe, tentatives d’élevage

larvaire de la crevette (Penaeus kerathurus)

− 1978 : la coopération Sino-Algérienne pour le grossissement des alevins et la reprise de la station

du Mazafran par l’I D P E (Institut de Développement des Petits Elevages)

− 1981 : Etude des Potentialités Aquacoles entrepris par le Secrétariat d’Etat à la Pêche

− 1982 : Essai de planification du développement de l’aquaculture par la FAO

− 1983- 1986 : introduction de la carpe et du sandre (environ 30 millions d’alevins) dans les plans

d’eau douce par l’ONDPA (Office National Développement et De Protection Aquacole)

− 1987 : une étude pour l’installation de cages flottantes ayant pour but l’élevage super intensif de

carpe royale et de la truite Arc en Ciel a été réalisée au niveau du barrage Ghrib (Ain Defla).
− 1988 : un rapport sur la détermination de deux sites favorables qui feront l’objet d’une mise en

valeur aquacole a été réalisé par le BNEDER (Bureau National d'Etudes Pour le Développement

Rural) pour le compte de l’ONDPA

− 1982-1990 : exploitation des lacs Tanga, Oubeira et El Melah :

• pour la reproduction des carpes

• exploitation de l'anguille par un privé avec une production annuelle d'environ 80 tonnes exportée

vers l'Italie (FAO, MPRH, 2013).

− 1991 : importation de 6 millions d’alevins de Carpes chinoises (argenté et à grand bouche) qui ont

été déversés dans la lac Oubeira et la station de Mazafran

Cependant, jusqu’ici, toutes ces actions n’arrivent pas au niveau attendu pour le développement

d’une véritable industrie aquacole.

− 2001 : importation de carpes argentée et herbivore de Hongrie

− 2002 : importation de Tilapia d’Egypte

− 2006 : importation de carpes argentées et grandes bouches de Hongrie

− 2007 à 2009 : le CNRDPA a effectué des reproductions et empoissonnements de 500 000 alevins

de tilapia et mulet.

6. Conditions géographiques

-Climatologie : Le climat est un facteur déterminant qui se place en amont de toute étude relative au

fonctionnement des écosystèmes, dont les facteurs climatiques jouent un rôle prépondérant dans la

distribution spatiale des espèces animales et végétales. Il se définit par l’action combinée de
plusieurs facteurs, la température, les précipitations, l’humidité, l’évaporation, le vent, la lumière et

la pression atmosphérique. Il varie en fonction du relief (altitude) et l’éloignement par rapport à la

mer.

-Situation géographique de la région

-Géomorphologie Sol

-Hydrologie

-Courantologie

7. Critères du choix d'un site

Les conditions du milieu doivent répondre aux exigences biologiques de l’espèce choisie, plus le

milieu offre des conditions favorables à long terme, plus la croissance est meilleure, ainsi que le taux

de transformation est excellent. Le choix du site conditionne le succès d’un élevage :

-L’environnement terrestre : il est important par rapport à l’éleveur : il faut que l’éleveur soit à

proximité d’une piste carrossable pour que les poissons puissent être transportés aisément et

rapidement.

-Le sol : un sol de latérite est impropre pour la pisciculture. Les terres intéressantes sont celles qui

sont argilo-sableuses, faciles à creuser, à compacter et à taluter.

- l'eau de bonne qualité dans un cours d'eau, une rivière, un lac, un réservoir

- une eau suffisamment profonde

- un courant modéré

- un endroit abrité des vents forts


8. Les étapes d’élevage piscicole :

Malgré la diversité du matériel et des méthodes, on peut reconnaitre dans les conduites des élevages

3 étapes fondamentales : l’obtention des juvéniles, le grossissement et l’affinage.

▪ L’obtention des alevins :

La disponibilité en juvéniles (alevins des poissons) est évidemment le point de départ de toute

activité piscicole. Dans la majorité des cas, la pratique professionnelle se limite encore à récolter les

alevins dans la nature puis les livrer au grossissement. Les italiens pèchent les poissons en

Méditerranée, depuis la Turquie jusqu’au Maroc, des juvéniles de muges, de daurade et de loup qui

seront mis en grossissement dans les valli (bassin naturel alimenté par l’eau de mer).

A terme, de tels apports apparaissent cependant insuffisant, soit qu’ils soient trop incertains, soit que

les juvéniles, souvent fragiles, supportent ma1 la capture ou le transport, enfin que les conditions de

leur récolte, date ou lieu, soient incompatibles avec la mise en route d’une production programmée.

Ce sont donc les écloseries et les nurseries qui sont considérées comme les structures de base de

toute pisciculture. Elles doivent assurer la maintenance des reproducteurs ; leur maturation et leur

ponte, mais aussi la fourniture de nourriture qui, après éclosion des œufs fécondés, sera nécessaire

aux larves pour atteindre le stade juvéniles.

-L’écloserie : c’est l’ensemble des bassins qui permet d’obtenir des alevins. Cet ensemble est

compose de :

• Bassin de stabulation : ou on fournit aux poissons des facteurs externes (T°C,

photopériode...) et des facteurs intérieurs qui varient selon les saisons. Dans cette phase

initiale, on remarque la maturation des gonades. Dans les bassins de stabulation on met 1

femelle plus 2 ma1 (sex-ratio).


Remarque : la sex-ratio est la proportion du mal par rapport aux femelles (mal/femelle).

• Bassin de ponte : dans ce bassin on met les poissons matures et le rapport sex-ratio est de 2

femelles plus 1 mal pour assurer la fécondation.

Dans le bassin de ponte, l’induction de la ponte se fait de manière hormonale afin d’accélérer la

dernière phase (la gamétogénèse), ceci se fait en injectant les hormones aux femelles. Donc on va

obtenir des œufs hyponeustoniques (pélagiques qui montent à la surface).

• Bassin d’incubation : Les oeufs hyponeustoniques sont pélagiques, passent du bassin de

ponte au bassin d’incubation par un passage (genre de petit chenal) on se fait l’éclosion.

Apres l’éclosion on passe à une autre phase : la nurserie.

-La nurserie : c’est l’alimentation des larves par l’homme (leur fournir de la nourriture).

▪ Le grossissement

Le grossissement vise à conduire les poissons en élevage de stade juvéniles jusqu’au stade de

commercialisation. Il est réalisé selon 4 méthodes : extensive, semi-intensive, intensive et super

intensive.

➢ L’élevage extensif

L’élevage extensif consiste avec quelques apports complémentaires peu coûteux à utiliser la

productivité naturelle du plan d’eau (algues, plancton…) que l’on favorise très peu ou légèrement

pour produire du poisson. Il n’est pas nécessaire de nourrir les poissons, contrairement aux autres

systèmes (tableau1). Généralement, il est sous forme des élevages installés dans des bassins ou des

étendues d’eau de moyenne ou de grande dimension. Le travail requis pour la surveillance et la

gestion de l’eau d’un petit étang de moins de 10 ares n’étant pas très différent de celui d’un barrage
d’un (1) hectare. Ce mode d’élevage n’utilisant pas ou peu d’intrants, le besoin en trésorerie est

minime. Cependant, les quantités de poisson produites par unité de surface sont modestes.

L’élevage extensif en Algérie :

Les espèces pouvant être élevées en mode extensif :

. En eau douce : La Carpe, le Tilapia, le Mulet, le Sandre, le Black-bass

. En eau saumâtre : Le mulet, le Bar, la Sole, la Daurade

➢ L’élevage semi intensif

Les systèmes de production piscicole semi-intensifs reposant sur l’utilisation d’une fertilisation ou

sur l’emploi d’une alimentation complémentaire (tableau1), sachant qu’une part importante de

l’alimentation du poisson est fournie in situ par l’aliment naturel. Les élevages associés (volaille-

poisson, bovin-poisson) appartiennent typiquement à ce type de pisciculture.

En Algérie les espèces pouvant être élevées en mode semi-intensif à intensif en cages

flottantes :

.En eau douce : Les Carpes.

En eau de mer : Le Bar, la Daurade

➢ L’élevage intensif

Dans laquelle tous les besoins nutritionnels des poissons sont satisfaits par l’apport exogène

d’aliments complets, avec pas ou très peu d’apports nutritionnels issus de la productivité naturelle du

bassin ou du plan d’eau dans lequel le poisson est élevé (lac, rivière). L’aliment utilisé dans ces

systèmes d’élevage est généralement riche en protéines (25 à 40 %) ; il est par conséquent coûteux.

L’aquaculture intensive signifie que les quantités de poissons produites par unité de surface sont
élevées (tableau 1). Pour intensifier l’élevage et pour améliorer les conditions, les facteurs de

production (aliments, qualité de l’eau, qualité des alevins) doivent être contrôlés. Le cycle de

production exige un suivi permanent. Les principales infrastructures d’élevage de ce type de

pisciculture sont les enclos ou les cages, avec des taux de renouvellement de l’eau très élevés.

En Algérie l’élevage intensif en bassins construits en dures : Le Loup, La Daurade, Le

Turbot.

➢ L’élevage super intensif

Dans ce système d’élevage les poissons exigent un contrôle très minutieux :

- de l’alimentation : qui doit être équilibrée et satisfaisante en quantité et en qualité selon l’espèce et

le stade physiologique des poissons

- des différents paramètres de l’eau (PH, température, oxygénation…), avec un renouvellement

fréquent
Tableau 1 : Différents niveaux d’intensification des systèmes d’élevage piscicole

Niveau
Extensif Semi-intensif Intensif Super intensif
D’intensification
Densité de
poissons < 0,1 /m² 0,1 à 1 /m² 1 à 5 /m² 5 à 10 /m² 10 à 100 /m²
À la mise en
charge
Étang, bassin
Structure Étang, petit barrage, Étang Étang, cage hors sol,
d’élevage mare raceways,
enclos
50 et plus
Rendement 0 - 0,3 0,3 - 1 1à5 5 à 15 15 à 50 jusqu’à
(t/ha/an) 200 kg.m-3
Le plus souvent En général,
Empoissonnement Polyculture Monoculture
Polyculture Monoculture
Aliment
Fertilisants,
équilibré avec
Macrophytes
Intrants Peu ou pas d’intrants Aliment Farines de
aliment
Composé poissons,
Simple (sons,
Extrudé,
tourteaux)
antibiotique

Compensation
Apport naturel Recirculation Aération
des pertes
Taux journalier de de l’eau /oxygénation
Aération
Renouvellement
de L’eau (%)
Aucun Parfois< 5 <5 5 à 30 > 30

Modèles Semi-aquaculture Aquaculture de production Aquaculture de


Transformation
▪ L’affinage :

L’affinage vise à préparer le produit fabriqué en vue d’augmenter sa valeur marchande. Il n’est

encore appliqué qu’a un nombre limité de fabrication.il consiste généralement a une modification des

dernières étapes de grossissement (changement de régime alimentaire, passage en milieu de salinité

différente...) destinée à modifier la pigmentation ou le gout du produit destine à la consommation

(saumonification en pisciculture).

Remarque : Saumonification ; c’est donné la couleur perdue pendant 1’élevage.

Pour certaines espèces, le pisciculteur pratique le sexage des poissons ou en modifie le sexe pour les

raisons suivantes ; pour n'élever que des individus de même sexe ; en effet, chez beaucoup d'espèces,

la reproduction en période d'affinage (croissance avant la pêche pour la vente) dans un espace aussi

restreint que celui des bassins piscicoles serait une cause de perte d'énergie et de mortalité

d'individus ; On élève alors les sexes séparément, ou uniquement celui qui grandit le plus vite.

Les esturgeons femelles sont préférées (pour leurs œufs qui donnent le caviar qui rapporte plus

d'argent que le poisson lui-même), le saumon femelle est préféré par le pisciculteur, car les mâles,

sexuellement précoces, mourraient avant de pouvoir faire l'objet de la “récolte” la plus rentable; le

tilapia mâle est choisi car grossissant deux fois plus vite que la femelle.

Des géniteurs ou individus à affiner à sexe inversé sont obtenus en introduisant des œstrogènes ou

des androgènes (hormones sexuelles) dans l'alimentation des alevins (encore sexuellement

indifférenciés) (c'est la “réversion”). Un poisson dont le sexe phénotypique diffère de leur sexe

génétique.

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