LA
REVUE SCIENTIFIQUE
DE LA FRANCE ET DE LETRANGER
REVUE DES COURS SCIENTIFIQUES (2° SERIE)
COLLEGE DE FRANCE
MUSEOM D'HISTOIRE NATURELLE — SORBONNE — ECOLES DE PHARMAGIE
FACULTSS DE MEDECINE — SOCIETES SAVANTES
FAGULT#S DES SCIENCES — UNIVERSITES ETRANGERES
CONFERENGES LiBRES
TRAVAUX SGIENTIFIQUES FRANGAIS ET ETRANGERS
Axee 56 figures Intercalées dans le texte
TROISIEME SERIE — 1
4° ANNER — 4 SEMESTRE
JANYIER A gunLLEr 4854
ae
PARIS
LIBRAIRIE GERMER BAILLIERE er CH
(08, sourevanp saixr-oemMAtn, (08
1884LA
REVUE SCIENTIFIQUE
DE LA FRANCE ET DE L'ATRANGER
REVUE DES COURS SCIENTIFIQUES (2° SERIE)
Dinectgeurs : MM. Antoine Brecuet eT CHARLES RicHET
SERIE —
ANNE
NUMERO 4
‘te JANVIER 1881
Poot, 1 3 déeombed 1880.
Ln stance de Academie das sciences du 20 décombre acts
lovée immédiatement par sulle de la mort de M. Chasles
survenue le.
Plusicurs discours ont 61¢ prononeés surla tombe de I'émi-
nent géométre. M. J, Derirand a parlé au nom del’Académie
des sciences, M. le colonel Laussedat au nom de Ecole poly-
technique, M. Bouguet az nom de le Faculte dos scioaces de
Patis, M. JB. Dumas au nem do In Soeiétd des amis des
sciences, e( M, Rolland au nom de la Société acsicale des an-
ciens éldves de'Ecole polytechnique.
Michot Chesles éisit né prés do Chartres, le 45 novembre
4799, IL entraita Ecole polytecliniqueen 1812; apris avoir pr
tune part glorieuse & Ia défense de Paris en 484, il était d'a-
bord classé dans le génie. Peu de temps apris il donnait ea
‘émission ot rtintégrait Meole en 4815, en quallté d'éeve. I
en sortt en renoncant volontairement aux carribros publi-
ques qui soffraient& lu.
‘Dts son arrivéo & I'Ecole, Chasles publia dans la Corves-
rrondance do acholto des notes intéreesantes et un mémoire
‘qui contenait la démonsteation geomeétrique de théoremes que
‘Mongo avait élablis par Yanalysc.
La géométrie moderne, comme on est conven de Pappe-
Jer, a eu pour précurseurs et pour infiateurs un grand
nombre de nos compatriotes, parmi lesquels il sufft de clk
ter Vitle, Roberval, Pascal, Desargues, Clairant, enfin Carnot
‘el Monge, que l'on peut considérer comme les veritables fon-
Sateurs des nowvolles doctrines.
Immédiatement & cote de ces grands noms, nous devons
crite ceux de Chasles ot de Poncelet, les chefs incontestés
du grond mouvement qui, de notre peys, s'est propagé en
Anglelerre, en Allemagne, en Italie, en Hussie, pariout ol,
{es scienccs mathématiques sont en honnear.
‘us colonel Laussedat a rappelé que M. Clases regardait
3° stare, — neve sctasringos. —
‘Ecole polytechaigue comme le point doa étaityarti ce mou-
vement
Gest dans le coin de Ecole polytechnique surtout, dsa
‘eneffe, M. Chasles dans son discours d'inavguration du
cours de géeinétie supérieur & a Sorbonne, que les ourrages
de Monge et de Carual ont porlé lours fuils. Le goit des
fcences, implants dans ce grand établissement par les
hommes ilusees qui Foot foudé, s'est conservé grice & son
onganisation jadiciauso et puissante ot e conteibue, comme
les cervessmililazes et civil la grande renommaée de celle
cole celebre dans le monde enter
os travaux do gométsio ont placé M. Chases au premier
rang parmt les savante d'Eorope. Son Apergu historigua sur
origins et te développement des métlodes en géomdtrie, on
Traite de géonétrie supérieure onl ew une graude et feonde
influence sur les travaux contemporsins. &soixahte-dx ans,
AU donnait encore Ta théorle des earaclérstiques et recevall
dela Societé royale de Londres a plus hautedes distinctions,
la médaile do Copley.
‘Nous ne voulons pasinsiser sur Vayentaro si conoue des
fox manusorits, cc a'est pour rappoleraroe quello bonne
‘grace M. Chasles reconnut la duperie dont il ait ot objet
€t stil ainsi dela position la plus fausso qu'on puiste con-
cevoir, sans ire en aucune fagon amoinds.
1a mort de M. Chasles est une perle irépareble pour ta
stomtrie. Ces méthodes si éléguntes qui permettent de
franchir du concours de Yanalyse et de donner per Jd une part
plos grande & Yimagination en réduisant Vimportanee do
Vout, qui les appliquera maintenaott
Ua des seuls géometres proprement ditsqul restent A pre
sent en France est, croyoas-nous, M. Naoaheim, un éléve
de Chases, dontle legons sont tonjours sl appréctes'Eeolo
polylecunique,
-a.bnf.fr / Bibliotheque nation.
le Fran290 M, H, COHN, — VECRITURE, LA TYPOGRAPHIE ET LES PROGRES DE LA MYOPIE.
de trouver los types de transition qui unissent des formes
vivantes ts dissemblables! La solution du grand probldmme
de Vorigine des espices est probablement 1a, el non pas
ailleurs. La vie terresire n'est rien & edté de cette vie sous
‘marino, si myst6rieuse encore, mais dont on connsit cepen.
dant Vactivité prodigicuse, Chague pierre recourre une inf-
nilé d'res, chaquo eoup de sonde raméne & In surfuce des
Tormes nouvelles.
Nya huit jours nous parlions de Roscoft et de Vimpor-
tance fondamentalo qu'il y a 2 établir des laboratoires do
apologie meritime sur les cdtes de France. Mais Varmement
‘un navire desting & Fexéeution de dragages et de sondages
{hits au point de vue zoologique n'est pas moins nécessaire
il faut que M. Alph. Milae-Edwards pulsse continuer son
‘entroptise of mener A Dion la nouvelle expédition quill mé~
dite de fairo cet €14, dans la Méditerranée, bord du Tra-
‘eaillewr,
-Pour cela de nouvelles dépenses sont nécessaires. Mais le
suliat sera bien supérieur & la déponse.
Gest on elfet le propre de Ia science que do féconder les
sacrifices qu'on fait pour elle, A celle meme stance de Tc
émie, M. Dumas montealt une leo qu’Ampére adressait &
ia commission administrative do V'Académie, L'illustre
savant demandait 2000 fr. pour établir les appareils a
‘moyen desquels il a fondé les lois de Telectricité dyna-
sigue, IL avail déja oblenu 1500 fe; c'est done 3500 frenes
fen tout qu’ont eomtes les beaux trevanx d'Ampére. « Voila,
dit 3. Dumas, ce que devient en cette oceasion une avance
dont le produit se chiffre anjourd’hul par centaines de mil-
Jions. »
HYGIENE
‘Vécriture, a typographie et les progrés
do 1a myopie (1)
Lorsque je requs Vinvilation st honorifique de faire en
stance générale une conférence sur Vhygiéne scolaire, it me
‘parat difdcile tout d’abord d'intéresser en traitant un sujet
‘qui, pendant Jes yingt dernitres années, a fourni matiére a
tant articles, et quia 618 amplement vulgarisé par les
cexeellenta opuscules de Baginski ct de Colsmann. Jacceplai
‘néunmolns, soutena par lespoir de présenter quelques
apergus nourenux empruntés aun chapitro d'bygiéne scolaire
trop négligé jusqu’s ce jour : V'influence do Iécriture, et de
Vimpression sur les progres désolants de la myopic.
1 serait super d'insister fel sur la valeur inestimable do
Yui; je traiteral seulement les questions qui coneernent 1a
‘consorvation du plus noble des sens.
otra to a tac ar oa aguante
esing alam, Io 18 sep-
{Snir 10, pr Lo decoer Horne Caba, prefers Uaivor
de Beesiaw.
Le bridveté du temps qui m’est acoordé mobligera & pro-
dor par vote affirmations sans prouves : pour plus do
détails, je vous sjourne & un mémoire plos complet que je
publiers} wltéricurement.
Depuis les savantes rechezehes de Denders, nous distin-
{guons trois sorles d’yeux: 1° les emmetropes dont I'axe est
‘l'une longueur précisément convenable; 2 les myopes, dont
ase est trop long; et 3 les hypormétropes, dont Faxo est
leop court (ig. 1, 42 0113). Dans les youx myopes, dont I'axe
est donc trop long, les cayons provennt d’on point lumiaenx
loigné forment leur foyer en avant de Ia rétine, aod il
résulle quran Tiew d'un point il se forme sur cetle mem~
brane un cerele de diffusion, Ausat le myops qi ne fit pas
usage do vores. voitit eonfusément tous les objets loin-
fnins; il cherche @ diminuer les cercles de difusion en
approchant los paupibres, doit le nom do myopic (uewia).
Leessence de Ia myopic réside done dans V'eongement de
Yaxe de Vel. Ct allongoment est bien rarement congénital
Jje ne Yat presque jamais rencontré cher des enfants au-
Aessous de cing ans; il résulle, sans nul doule, de V'applica-
‘ion de la vue sur des objets ropprochés, surtout pendant les
années scolairas.
Iya plus de quarante ans, Ie fait que beaucoup d'élaves
des coles supérioures avaient besoin de lunottes. fica
ettention des autorités compétentes sur ce sujet important;
on recucillit des informations, mais on n'examina pas médi-
eslement les éléves, (est A Edouard de Jaeger, de Vier,
quappartient le mérite d'avoir, le premier, examiné & Toph
falmoscope los yeux de doux cents enfants, dés #861 ; mais
eo nombre dtait, comme il le dit lui-meme, \rop petit pour
permetize de tirer des conclusions générales,
Ba T'annéo 4865, fentropris de visitor les écoliors de wa
ville najalo; apres Vexamon de plus de 40000 Cleves &
ophtalmoscope ot par les éproures Wacullé visuelle, je crus
‘pouvoir formuler les trois conclusions sulvantos :
AP Dans les écoles rurales les myopes existent & peine,
leur nombre augmente avec la progression des exigences at
alleint son maximum dans les gymnases ;
> Le nombre d'éleves myopes augmente depuis Ia plus
potite jusqa’t Ia plus haute classe, dans tous les élablisse-
‘ments et d'une manidze & peu prés continue;
‘8 La moyoune de Ia myopie s'acerott de classe en classe,
‘cost-tdire que les myopes lo deviennent de plus en plus.
‘Mes recherches d'alors ne restdront pas sans contrOle et, &
‘ma grande satisfaction, elles furent conirmées partout.
Lo fondemont de toutes choses, disait deja Pythagore,
est le uombre. En eifet, les noubres sont les meilleurs o
tovre; mals ine suff pas d'entendre les meillaurs orateurs,
i faut aussi les yoir, Un regard sur tes tableaux 1 IIE me
dispense de plus longs dévoloppements (1). Yous voyer avec
quolle énergie cette question a ete traitée en Gurope et en
(Hp Lespaeo cous manque pour roprodure las tableau mentioads
ddan texto uous rewyoyoosau prochain nundeo dex mnalee oct
listique cous do 200 Jetcors pour ui los uomrvos chiles contenus
‘dons cos talosxprésoaersiont un intrétpartinlie.
sEfr / Biblioth€que nationale de FranceMM, H. COHN, — V'ECRITURE, LA TYPOGRAPHIE ET LES PROGRES DE LA MYOPIE, 201
Amérique; nous poasédons déji pins de trenta mémotres
émanantdooalistescompétents,etquicenferment les résultats
deTexamen de plus de 40 000 éloves.1 ost utile Winsistar sur
ce point, car, lout récemment encore & la Chambre dex dé
palés prasstens, on metiait en douto Ta progeossion ingulé-
ante dela myopie.
‘Le tableau I vous indique que dans les écoles rurales Yon
lrowea généralement moins d'{ pour 400 de myopes, dans
les éeoles élémentaires 5 & 44 pour 100, dans les écolas do
‘es U0 A pour 400, danstes éeoles reales 20 & 40 pour 400,
ct dans les gymnases de 30 & 55 pour 100.
Les étudiants nront malhenrensement élgeramings jusqu’®
prdsent qo’ Broslan. En 4867, je trouval sur ensemble
0 pour 10 et parmi les 6tudiants en médecine £6 pour 100
de myopes; en juillet de cette annéo, pour les ¢ludian's en
aedecine jo rousat de nouveau 57 pour £80 Si permi cous
des premiers semestres il ne so trouve quo 52 pour 400,
tandis que parmi les clniistes Jai trouvé 4 your 190 qui
sont myopes, ceite diférence ne parait pas altribuable au
hasard, mais pluot & la consequence dos études on Yue de
Yesamen de physique. Tout conteze competent en la matieze
im'approuvers dériger on caldgorte splcale ee que jappel-
lerai ta myopie des ezamens. La préparation anx exemens
de fn cétnde, aux oxamens do physique, aux exomens état
pour le droit, la philologis et la médecine, engondrent et aug.
rmentent sans aueun doute Ix myople, comme je poureas le
Pigs an 1 ot
‘prowver par mesnotes. I y alonglemps déjt, Dondors désirait
‘qu'on fl desrecherchesdece genre danslesécolessuptstentes;
‘mais il est trés difficile d'amener tous les étudiants & passer
1a visite, quel que soit le proft qu'ils pourraient en retiner
par exemple, tout dernitsement, parmi cent huit étudiants
fen médecin, en al nolé onze gui portaient des Ianettes
ceriainement mal appropriées leur vue. Le docteur Girtner,
{a Tubingue, a pu copondant examiner dans le cours do pats
de vingt acs plus de 60e théotogiens évangéliques qui pré-
sonlérent Je nombro énorme de 79 pour 400. Un regard jeté
sur mon auditoire, émsillé de Iunottes concaves, prouve
quivi encore i y aurait & felro une richo moisson poor le
statistique de la myopic.
Hors Allemagne, trop peu déleves ont encore 18
‘examinés pour qu'on seit en droit do répéter, ainsi que cele
se dil souvent, que les ravages. sont bien plus grands pari
Tes teolicrs allemands que partout ailleurs. Callan trouva
ans Tes écolee négres la méme proportion do myopes que
duis los Geoles rarsles enropéennes, Frismann, & Saint-
Petersbourg, renconira plus q'Allemands a vue basse que de
Russes. Reich, & Tifls, plus 4’Arméniens myopes que de
asses. Par contre, Pidger, Ronn, excaninant les institutes
‘uistes, ne trouva que 14 pour 400 parmi les Suisses francais
‘ot 24 pour 100 parmi les Sulstes allemands. Derby, Agnaw ot
Loring ne constatérent que 46 & 27 pour 190 écoliers myopes.
ang Tes éooles supérieures de Amérique da Nord; moi
‘mime, lors du Congrés international des médecins &Paris, je
pus adrossor laparclo gn allemand & tout portour de lunett
‘dla & coup sr un compatriote, Tl est donc bien possible,
{quo nous, Allemands, chez qui instruction obligatoie existo
epuis de longues années, nous soyons plus disposés & Ia
‘myopio, mais cela n’est pas encore démontré.
Le tableau I! yous montre que partout, comme & Rreslau,
Te nombre des mayopes augmonte de classe on clasto, Jusqu’’
events vraiment elfrayant pour lea deux dornigres annéos
de nos gyumases ot de mos écoles riules: i oseille entre
835 et 60 pour 300, monte A 64 pour 100 pour Breslau, &
75 pour 100 pour Magdebourg, 80 pour Erlango
$00 pour (00 & Heidelberg.
ya des personnes qui se demandent encon
‘Source gallica bnéfr / Biblioth&que nationale de France292
que les éloves des gymoases deviennent myopes. Je pense
en avoir fourni la preuve directo on examinant les éleves du
grmnase Frédéric, de Breslau, & deux reprises dans le eoo-
rant de trols semestres : lors du second examen, dix-sept
avaicnt passé do V'emmétropie ala myopie ot parmi ceux qui
‘valent é16 notés comme myopes It premitre fois,;plus de la
‘moitié avaiont vu leur inflemité sugmonter. La myopie avait
one, pour ainsi dire, pris naissance sous mes yeux. La méme
experience a 6t6 faite, depuis, sur une plus grande échelle,
favoo Te meme nésullat par le docteur Reuss & Vienne, par
Je docteur Seggl 4 Munich, et par le docteur Derby & Boston.
Enfin Ie tableau TI prouve que, de classe en classe, on ren~
contre des degrés de ityopie de plusen plus forts. La moyenne
est donnée en diopiries métriques, ot lo nombre inserit dans
la derotére colonne permet presque Je mosuror les eflorts de-
mandés aus yeux dans chaque école. C2 nombre, qui n'est
(que de 4,7 (=n 28ancien) pour les écoles élémentaires,s'¢-
Jove & 2,7 (hancien) pour les étudiants.
Test done incontestable que nous nos tronvons devant
tune énorme épidémie ou endémie, devant une calamité na-
tionale, ne nous est pas permis do former les youx vet de
pallice les nombres énormes ; loin de Ia, nous deyons em-
ployer tous les moyens possibles pour nous enquérie des
causes du mal et les faire disparate.
‘Quant au mécanisme de Fallongoment successif de Vase de
Yori, je ne puis Vétodier ick. On sait que le csistallin devient
plus convexe pour voirde pres, comme one yoit sur Ia partic
supéricure de a igure 14. Le muscle, dit accommodatear, qa
occasionnece changement de courbure du eristallin est d'une
Meuse idicire
structure essex compliguée ‘vous pouvez vous en faire une
dco en examinant ce moddle ot Ia eourbure du eristallin
augmente quand je contmacte le ressort rouge, en spirale, qui
représente le muscle). Ce muscle tend en méme temps Is
chorotde, qui renferme 10s valsseaux eanguins do Tail ot
sugmente ainsi Ja pression inteaoculaire. Quand cette pres
sion dure longtemps, ell aplatt les tines artéres do la cho
roide et la nutrition de cette membrane en soulfre. C'est cette
atzophie de la charoide que nous voyons a Yophtalmoseope
‘ener la plupart des myopes sous forme d'un croissant qui
horde le nerf optique (C, figures45 et46). Ea'méme temps ta
sclerotique qui l'eaveloppedevient moins rigide, se disiend;
Yul, primitivemont sphérigue, prend une forme ovotde et la
-mnyopie a pris naissance.
M. H. COHN. — L'SCRITURE, LA TYPOGRAPHIE ET LES PROGRES DE LA MVOPIE.
Nestbien yite fait attribuer cel allongemont de VaxodoP ail
2 uno disposition hérédilaire, Josqu’a présent, je ne le ens
pas comme démontrée ; il ya trop do fumilles dans lesquelles,
rmalgré la myopie des parents, aucun des enfants n'a la vue
basse, et quiine connalt pas un grind nombre d'écolters
myopes dont les parents ont la vuo parfaitement normale?
Toutes qui a 6té écrit jusqu’a ce jour sur la myopia hérsdi-
{aire est & reléguer dans le domaine des hypotheses. Ce n'est
quiapres une sérlease étude slatistique, oi Yon recher-
cherait en méme temps Ja myopie cher quelques auiliors
enfants et chez leurs parents, que Yon pourrait arriver &
des résultats certains, J'ai essay, ily huit ans, de contri-
Duor & Ia solution do eetto question en demandant Pautori-
sation, lors de ouverture d'un nouvean gymaase dans a p20-
examiner en méme temps tous es éleves inscrits,
sins que leurs parents qui devaient les accompaguer ; je ce
| gus du ministire une belle letire de remersiements, mais
| melhcureusement point diastorisation ofetell, sans laquelle
Ia chose est inexécutable, Peut-ire plus tard de parelles
tudes seront-elles faciliées et sf, ee que les dees de Darwin
‘ne rendent pas invraisembleble, la disposition héréditaire ve~
‘Source gallica.bné{fr / Bibliothéque nationale de Francenit A @lre démontrée, nous n’en serions que plus obligés
redouiler dforts pour résister aux progres du anal
‘Comoe il n'est pas douteus que le regard continu de pres
eat la eause de Ta tnyopie, le but detous nos efforts doit ro
‘ompécher les enfants de se poncher en avant en éerivant et
fen lisant. Cette manvaise altitude peut etre imputée & un
‘mauyais mobiliee scolaire, & un mauvais type d'écriture, &
mauvaise impression et Aun mauvais ¢clairage.
Pou de mots suffiront concernant le premier point, attend
4quil existe deja un parfait aceord parmi tous les médecins au
sujet de le construction du mobilier scolaieo, Aueun médeein
n'a conipedit le travail, bret, mais fondamental, du docteur
Fahmer de Zurich, décédé malheureusement trop (01, qui
prouve, il y a dlxsept ans, quil est absoluiment impossible
AYenfant, avee Uaneion mobilier, de se tenir droit on Gert
‘vant. Avee un talent observation remarquable, i trouva que
le premier mouvement de Venfant, par lequel il abandonne
In position normale, eet do porlor la 10te en avant ct & gauche,
etque ce mouvement, insignifant en apparonce, est Porigine
‘do iout le mal. En eel, 1 contre de gravité do a tte est alors
‘amend en avant do bord antérieur de la colonne vertébesie,
les muscles de la nnque sont obligés dele eoutenir, tandis que
‘dans position droite ils pourrafent latenirfacitement en équi-
ne; les muscles dels auquese faliguent et repassent leur tra-
vail aux muscles du dos, ete,ete, de la maniére généraloment
yrds deux ou trois minutes, la téte repose
matvos do Méeriture. Tous les médecins sontd'ac~
cord lindeseus, que Ia distance horizontale entre la table ot le
‘mane doit ve négative, que To dessus de la table doit etre
‘un peu plus haut que le coude lorsqu‘on lnsse pendre lebras,
quil faut wn dossier et quo le mobilier doit ttre propor-
tionné & 1a taille des ¢léves, L'industrle a réalisé depuis
longlemps cos desiderata, témoins los nombreux modeles qui
figuraieat aux expositions univereclles de Vienne at de Paris.
Sien Prasse Taloritéolficielle du conseller Bock introdeit
‘encore parloul des tables avec distanes horizontals positive,
fet si les tlbv05 ne sont pas placés par rang de taille, ecla
nous prouve un mépeis complet dos peines de tous Tes méde
‘ins qui so sont occupts scientifiquement de celle question,
[Nous en sommes resiés aux viewr et mauvals moddles ot
rows avons la doulour de reconnaltce que presque tous les
‘autces pays civilisés nous ont deranés quant & eette impor-
tante question,
‘ans les ancions bans, Ios enfants sont obligés da se tenir
‘mal dans les nouveaus, fls peuvent le fare, si le malize n'y
fait pas atention. Comme, malgré les meilleurs banes, on
renconlre toujours Ia tendance des enfants & s‘approcher do
leur éeriture, il faut bien attribucr une partie de Ia faute ale
direction de Vécritnre. Deux médesins wurtembergeots ont
disenté dernféroment cette question, mais malheurevsement
leurs voix sont resides sens écho, probablement parce qu'ls
Vavaient pris sur un ton tant soit peu aigre. Ils n'ea ont pas
moins le mérite avoir étudié Ia question sur le vif ¢ Jal
M.-H. COHN. —- L'BCAITURE, LA TYPOGRAPHIE ET LES PROGRES DE LA MYOPIE.
293,
rnommé les docteurs Ullinger & Stuttgart et Gross, conseiller
‘médical A Ellwangen. Fahrner avait dit : « On laisse tordro
Jes enfants pour que leur écriture ait une pente bien oblique. »
Lo professeue Herrmann Meyer, A Zurich, avait dit que les
enfants lournent la ide & gauche, pour pouvoir suivte plus
aciloment la marche do la plume, Le docteur Ellinger trouve
Jemat dans ce.que le papior, au lieu tre mis devant enfant,
fest poussd vers In droite; alors les muscles des yeux se trou
‘vent dans une position gouge, élant forcés de regarder ct
Llouellement & droite ct en bas, tandis que si le eahior était
placé directement devant la poitrine, les deux your seraient &
distance égale de Wécriture, et enfant n’aurait qu’a regarder
Toujours droit en bas, ce qui ne fatigue aucun groupe des
‘muscles moteurs des veut; de plus, In ligne de jonetion des
dour yeux so trouverait alors placee parallélement eux lignes
‘Aeriiure, et non inclinée par repport & elles, ce qui a lew
‘quand la page est (enue obliquement. Le doeteur Gross attribue
In pose vieieuse das enfants & Ia disposition contre nature de
nore écriture allemande courante et & la mauvaite position
assignda au eahier. 1 romarqua tel judiclousement que les
enfants restent droits tant qu’on leur fit faire des bat
verticanx et se penchent subitement dts qu'on leur fat tracer
des lignes obliques.
Le temps memanque malheoreusement pour entrer dens
des détalssurl'histoirn tr intéressante de notrecalligeaphie;
joforaiseulementzemarquer que notreéeriture cursive oblique
actuelle ne dato quo de soivante-dis ans. Avant c2 temps, on
Corivait droit. Ce n’eat qu'en 1809 que leealligraphe Heinzign,
dd Crefeld, introduisit pour les lettres allemandes une Snel
raison de 46°. I exisiait une grande variété dans les formes
do nos lettres ; on distinguait les typos (ductus) ruénan,
prossien, autrichien, saxon, ote. Pour obtenit une unifce
tion, lo conseiller (Commissionsrath) Henze proposa un prix
pour la meilloure éeriture nationale allemande, Tl ne se pré=
seota pas moins de 754 candidats etla majorité dos 50 juges
se prononga pour V'lphabet de Gosly que vous voyer
copie figure 47. Comme vous voyed, lee lettres a, ¢, g, 0 et gs
ne sont plus anguleuses on bas, mais arrondies c'est déjaun
progres, mais ce type présente encore une obliquité de 48°,
Dans certains éiablissomonts prussions on demandalt meme
tune pente de 59°!
Messieurs, il ne manque pas de prescriptions pour la posl-
tion du cabier et des msins en écrivant: elles sont méme
peu concordantes,
Dans les écotes normales prussiennes, le bras gauche doit
{tre posé horizontalement, le bier placé parallélement au
bord de la table, la main droite ne doit reposer que
doux dorniers doigls et articulation doit rester
dans les écoles normales autriebiennes, au contraie, le coin
dV'oa haut & gauche du cahier doit dire rumené en bas et &
gauche, Yavant-bras droit doit porter presque en entier sur la
lable ot la main gauebe ne dolt poser que pour maintenir le
papier.
‘Jo m’en suis assuré doraltremont dans une éeale populaire
4e Stytie Vinclioaison de le t6te & gauche est réellement la
conséquence de (écriture ponchée, Les enfants reslérent
‘Source gallica bnéfr / Biblioth&que nationale de France294 M.-H, COHN. — LIFCRITURE, LA TYPOGRAPHIE: ET LES PROGRES DE LA MYOPIE.
tourassis droits eommedes lenges, quand on oar commanda,
ce qui sans doute leur perut plasanl, de copier une dictée
perpendicolairemont. Mais eomme sous ua eoup de baguette
‘magique, fonte la classe so précipita en avant, lorsqu’on dut
roprendro Veerituro oblique. Les naltres ¢'écriture stindi-
fgoeront si on leur parle décriture droite, parce que Mécr
ture penchée ne fut javentée qu’a cause de sa soi-disant
Dbeaut6 ; mals, vous pouver le vole par les cablers quo voici,
Veeriture droite wa pas plus mauvaise tournuze que Yin-
lingo.
De ines observations faites & l'école d'Aussée, je eonclus
que-la question do Técriture droite mbrito d'étro prise on
considération, é'autant plus qu'avoc elle les anctens mobi-
liges seoluires sont. moins nuisibles, et je voudruls voir
Introduire chez nous l'écriture ronde, qui scrit en tenant
Ja plume perpendiculairement, et qui est déja en usage
dans,
twiche,
Je ne comprends gutre Ia eolére du consciller médical
Gross of du Francais Javal, contre nos Letras allomandes..
Je sais fort bien qu’elles ne somt pas germuniques et ne
sont qu'une déformation des leltzas atines, mais eala ne fait
en A Taffaire. Les écritures courantes latine, frangaise et
anglaise sont ausss obliques quo Iferitura allomande.
Bt quand le docteur Javal, da Paris, sovtiont que, depuis
Vanmesion, Ie nombre de msopas paralt avoir angmen
Alsace (pareill statistique m'est totalement inconnue) et
u'll ne peut trouver une autre cause que Viniroduetion de
écshiure allemande, il est encore redevable de la preuve,
do mtme que pour con assertion, quo présontement les en
fants des villages d’Alsace sont forcés de fairo beaucoup de
devoirs le soir, ce qui ne se fait qu’esceptionnellement dans
Jassos supérioures dos eoles populaires de 1
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otrtoeencons ep A a AG fl
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Jos eampagnes on France. Nos pallts paysans allemands ne
sont nollement suzmends.
les struments dont on a6 sert pour éerire ne sont pas
sans induence; c'est ee qu'e démoutré récemmont le profes-
sour Horner, de Zarich, qui ft des estaissut ce point, poor
sépondre au désir dela commission des ecoles. Hla démon-
tre, que par le mémo éelairage et la meme force de Ia vue,
les mémes Jattres foites 4 Vencre sont bien datinguses dans
tun eloignement do 4 pods, tandis que les lettres éertes avec
le crayon dardoise ne sont reconnues qu'a 3 pieds, meme
silo roflet de Vardois est évitd Il eet davis que In suppres-
sion dee ardoises dans les éeoles diminuerait un pou les
dangers de plas en plus imminouts & chaque nouvelle gt
nération.
{Un autce exomplo vous montrera eombien i st important
que les matizes d'ecale prennent les avis des oculises. Le
ociour Stublmaan recommandait rocomment & Hambourg
1a ponvella méthode stigmographique par lacuelle il paris~
sit possible denseignor le dossin aux enianta det a9 ans, La
méthode emploie, comme vous vayer par ce spécimen, ua
réseau de points et de lignes, dont Yinduones noisible
cat dvdente pour tout Je monde, Le miastére de Vinstruc-
tion publique prussien pense & introduire cele méthode
dans toutes Les évoles primalzes, malgré los. profesations
‘tnengiques de la société de mottresde dossin allemands. Cette
sociale & recueilli los avis isolés de 22 oculistes, qui, sans
etre concertés, farent unanimesa déclarer quo cette méthode
stigmographique est nulsible pour les youx et quo Yen
‘gnement du dessin eat nuisible & Vhygitne des jeunes
enfants.
Liexpérionee nous prouvant que Vabus de Teécriture favo~
rise la myopie, je considérerais comme un progris xéel si,
dans les écoles, a partir de la troisiéme oi: Yon commence it
écrire beaucoup, You introduisaitobligatoirement Ia steno-
graphie. admets que les caractéres gont plus petits que ceux
de Veeriture courante, bien qu't peine plus petits que les
lettres grecques; mais V'apprentissage en est extremement
Facile et Péconomie de temps ost tellement grande (comme
Je puis Yassurer par une pratique de 25 ans), que je n’hésite~
rais pas on recommander l'emploi. Combien dheures de
Alevoirs les éloves de premidne et cou de seconde n'épargne-
ralent-ils pas sls pouvaient sténogeaphier leurs brouillons 1
Or le tableau It nous « montre trop éloquemment combien
la myopie s'accrolt dans eas classes.
assons maintenant & le typogcaphile.
Quant & la grandeur, aux dimensions des lettres, il n'y a
ign de mieux & faire que de prendre pour unité le point
‘Source gallica bnéfr / Biblioth&que nationale de FranceM. H. COHN, — L/EGRITURE, LA TYPOGRAPHIE FT Les PROGRES DE LA MYOPIE,
295
\ypographique qui mesure om, & Temprimerie nationale
igaiso. Bn Allemagne, Tuoitd du point n'esiste mathou-
rousement pas; approximativement le caractére dit Petit
‘mesure 8 points.
‘Comme nous navons pas alfaire & des caractéres que nous
pulasions peendee & Ia muin pour en mesurer la hauteur,
‘unis simplement a des lettres imprimées, je propose, ce qui
eat ts facile & exécnter, de mesorer une leltre courte, par
exomple la lite x; jai trouve ainst respectivement les
hauicurs 4 poor la Nonpareitte, 1,25 pour le Petit, 4,5 pour
le Corpus ef 1,75 pour Ie Cicero.
Un type Corpus ob Ie hautour des letires courtes est de 1,5,
nest nullement grand; sans doute, ce type peut etre la & une
distance de 1 metre ; des types’ meme beaucoup plus fins
peuvent étre lus & bout de bras ; mais, quant a la lecture, il
‘no anffit pas que les lettees sient visibles, il faut qu’elles le
roieat facilement, sans efforts, couramment et pendaut des
heures a une distance de 4/2 mé%re. Une impression plus
petite que 49,5 est nuisible aux yeux.
Tal mesure les letlres de nos joureaux médicavs soientif-
‘ques les plus répandus, et je crois que cela pourrait inléres-
ser los honorables membres de toutes les sections, de jeter
‘un coup d'eil sur ces mesures. Vous voyex, mnessieurs, par
Je tableau V, eombien peu de nos jonraaux se contentent de
la mosuro accoptable de 4,5. Yous trouvor peesque dans tous
Ja grandeur Petit de 1,25 de hauleur, non seulement pour des
holes, mais encore pou des pages entiéres : obscrvations do
maladies, descriplions d'expériences, eritiques, analyses,
comptes rendus de stances, ete.
Les fouilles périodiques ceulistiques, qui devraient eopen-
ant donner le bon exemple, contionnont du Petit; on on
trouve dans les archives de Knapp-tirsehberg, dans les ne
ales Cocaditigue, dans le Jahresberieht de Nagel; bien
plus, Ie grand Manuel ophtulmologigue de Graefe-Saemisch
contient das clapttces entiens en earactéres d'un pou plus de
A millianttce, ainsi presque en Nonpareille
Cost une erreur que de résorver le Corpus pour los arli-
cles originaux. Ne nous trompons done pus nows-momes
Les comples rendus et les analyses sont plus lus que les
articles origingnr. Ce qui n'a pas dimportance n'a pas be-
soin d'étre imprimé. Ce qui est important, qu’on Timprim,
mais alors ayee une hauteur de type qui.n'flaiblisse pas les
yen.
Le Vereinsblait médical n'a, depuis le commencement
jusqu’s la fia, que des lettres de 1,25; les Contradblatier, si
‘la mode anjouré’hui, vont encore plus loin: dans le Cen-
‘oulltuit de chine, esloi de médecine, eolul do chisurgie et
dans In Wockeusclvift médicale, allemande et viennoise,
vous trourerex des arlicles entiers oit la hauteur dos lottses
epasse 8 peine 4 millimetre; et dans le Aedical Times 'on
ne tsouve que des loltras de 4 millimbtre, A dire vi, le
‘comble nous est fournt par le Cendralblatt de chimie, ou Yon
renvonize par placos des tyges de moins do 4 millimetre.
11 mv's para {otéressant de recharcher comment a vasié le
trandeur des letires dans des journaux qul existent depuis
pris de cent ans. Les Annales de chimie de Lavoisier en
4789, ot les Annales de physique de Gilbert en 4799, avatent
dos lettres d'une hauteur de 1%*,75 ; plus tard, elles des-
‘cendaient A 4™™,5, Le tableau ¥ donne encore d'autres exem=
‘ples analogues. On peut citer, comme exceptions, quelques
Journaux qui ont agrandi Ieurs types. Comme exemple do
{grand laxe je clleral les Transactions of the Cambridge phi
losophical Society, oi les leltzes courles mesurcnt 2 anilll=
‘métres de hauteur, Nous autres médecins et natualistes
devrions convenir de ne plus faire imprimer ni acheter au>
‘can livre dont les curaciéres ne mesureraient pas {==,5,
BL que penser de nos journaux, nos débats des Chambr
nos livres soolaires, nos dictioanaires, nos cartes gtographi-
ques! Jal cité quelques exemples dans Ie tableau ¥ (C), les
rnombes imprimés en earactéres gras se rapportaot aux fm
‘pressions trop fines,
‘DOs & present, les autorités compétentes. devrafent exami—
ner chaquo live d'école avec Te millimetre et prohiber
pitlé tous eeux dont limpression riatleint pas 1"=,5.
Un point tout A fait capital, c'est que dans les abgotdai
Ja grandeur des lettres diminue par trop vite, avant méme
gue les enfants en aieat suftsamment graveé la forme dans
leur mémoire pour pouvoir les lire feclemont. Examiner &
cet égard dans le tableau V (C4 et 2) le livre de lecture de
Kaba et Vabécédaire du Schulrath qui sont recommandés
dune smanitre spéciule par les" auloritts compétontes,
Javal, quits publié récemment dans les Annales d’oculistigue
tune série d'arlicles remarquables sur la physiotogio de la
lecture, comme prolégoménes d'un livee important, propose,
favee raison, de rechercher expérimentalement de quelle
grandeur doit &tro Timprossion dans Tes diverses classes;
pour qu'sucun enfant ne soit pas obligé de se pencher,
méme quand Véclairage est défectueux.
‘Lepaissour des traits qui forment los earactbres ast de la
dernitre importance. Bile est plus difieile & mesurer; il
faut prendre uno loupe et une échelle avec vorniee. Dans les
‘Transactions de Cambridge, citées plus havt, les pleins sont
do 4/2 mallimbice. Les types étroits sont trbs agréables aux
éditours & cause de Téconomie de papier. Il est clair que
image d'un gros earaeidre oceupe plus de place sur la rétine
‘que calle d'une lettre étroite, et par consequent est plus
Tisitle, Weareusement le gott moderne revient aux anciens
‘types épais; on recherche de plus on plus les typos de
Schwwabach, dont on peut voir plusiours spécimens aut
bleau IY. Il ne faut pas accepter, pour les livres d'éecle, des
{ypes dont les pleins mesurent moins de O=*,25.
Poor les caractéres romain, les trits horizontaux qui ter-
‘minont les jambages ant aussl une cestalae importance. Ja
vale fait marques, en effet, que cee caracttres perdent en
sporficlo par Weradlation du fond blane et qu'il en résulto
un arrondissement de leurs angles, comme le montre le
igure 48. 1 pense done qu'll faut renforcer ees angles pour
Source gi
ca bnffr / Bibliothéque nationale de France206
quis parissont ion carrés. Il existe de views types qui
présentent cetle disposition, Avee nos caractbres allomands,
eotte préeaution me parall moins nécessaire, vu gue nos
lelires sont brisées ou grossies par leurs extrémfies.
Quant & Ja forme des earactises, il paralt que Louis XIV
demanda consell A Y'acadtmie des sciences sar le forme
onuer avs lelires; Io rapport fait & celle occasion ful ter=
‘miné en 4704; il n'a pas 16 publié et est conservé & Ia
Bibliotheque nationale. dasal, qui s'occupe beaucoup de Ia
forme des lettres, a démontré que on peut lire (rs facile-
‘ment une ligne imaprimée quand on vient & en eacher Ia
‘moilié inféricure, tandis que la lecture devient extrémement