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Droit fiscal des affaires

en République de Guinée
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13879-7
EAN : 9782296138797
Séverin MONEMOU

Droit fiscal des affaires


en République de Guinée
SOMMAIRE

Avant-propos et remerciements ......................................... 9

Introduction ...................................................................... 11

Première partie :
L’ENTREPRISE INDIVIDUELLE ................................. 19

Chapitre 1 : Les principes de détermination du


résultat fiscal .................................................................... 21
Chapitre 2 : L’Imposition des BIC .................................. 33

Deuxième partie :
L’ENTREPRISE SOCIÉTAIRE ...................................... 57

Chapitre 1 : Classification fiscale des sociétés ................ 59


Chapitre 2 : Régime fiscal de la constitution
de la société ...................................................................... 73
Chapitre 3 : La fin de l’exploitation ............................... 77

Troisième partie
LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTÉE (TVA) ............ 81

Chapitre 1 : Détermination de la TVA brute .................... 85


Chapitre 2 : Détermination de la TVA déductible............ 95

Quatrième partie
PROCEDURES FISCALES .......................................... 103

Chapitre 1 : Contrôle de l’impôt.................................... 105


Chapitre 2 : Les recours du contribuable....................... 119

Abréviations ................................................................... 125

Bibliographie.................................................................. 127

7
AVANT-PROPOS ET REMERCIEMENTS

Droit fiscal des affaires


« L’État a des charges, il faut les couvrir », disait Gaston
Zèse.
L’existence de l’impôt ne se justifie que par le souci constant
de couvrir les dépenses de l’État et des collectivités. Il n’y a pas
d’État sans impôt et il n’y a d’impôt que dans les entités
sociales.
Une bonne réforme fiscale dans un pays aurait donc
inéluctablement pour conséquence d’optimiser les recettes
fiscales, d’agir en sorte que les contribuables ne succombent
pas sous le poids de la pression fiscale et le tout dans une
dynamique de développement économique.
L’objectif de ce cours destiné aux étudiants de Droit est de
déterminer les principes et méthodes permettant non seulement
de cerner la notion de revenu réellement imposable, mais aussi
de dégager des mécanismes dont l’objectif essentiel est de
contrôler l’impôt en sécurisant, bien sûr, celui qui le paye, c’est-
à-dire le contribuable. C’est pour cette raison qu’il est divisé en
quatre parties :
La première partie est consacrée à l’entreprise individuelle
La deuxième partie concerne l’entreprise sociétaire.
La troisième partie traitera de la TVA
La quatrième partie enfin traite du contrôle de l’impôt.
La particularité de ce cours résulte du fait qu’il ne s’intéresse
qu’à la fiscalité de l’entreprise (entreprise individuelle et
entreprise sociétaire) de sorte que lui échappent certaines
connaissances relatives à la fiscalité des ménages, des
professions libérales, des activités immobilières et agricoles.

Remerciements
Les remerciements vont à l’adresse de Monsieur El hadj
Ibrahima Bodié BALDE, actuel Directeur National des Impôts,
Monsieur Youssouf CAMARA, Chef de Service des Grandes
Entreprises à la Direction Nationale des Impôts, Monsieur
Francis Kova ZOUMANIGUI, magistrat en formation au CFDJ,

9
chargé de cours à l’Université KOFI ANNAN, Messieurs
Mohamed Hady DIENG et Moribinet SYLLA du cabinet
KPMG, Docteur Mohamed BERETE, Doyen de la faculté des
sciences juridiques à l’Université KOFI ANNAN et tous les
responsables du Département Droit de cette Université, qui ont
accepté la lourde tâche de commenter et corriger les différentes
parties de ce cours.
C’est le lieu également de remercier toutes les bonnes
volontés qui voudront bien nous adresser leurs remarques,
critiques et suggestions.

10
INTRODUCTION

Après avoir défini le Droit fiscal des Affaires, nous


préciserons dans ce cours, les sources de cette nouvelle
discipline avant de réfléchir aux différents choix accordés à
l’entreprise pour optimiser sa situation fiscale.

DÉFINITION DU DROIT FISCAL DES


AFFAIRES

Il n’est pas aisé d’apporter une définition unanime du droit


fiscal des affaires à cause de la difficulté que l’on a à définir le
droit des affaires lui-même.
Cependant, puisqu’il est le continuateur du Droit fiscal du
Commerce, la délimitation de ce dernier nous conduira à le
définir comme suit :
Le Droit fiscal des Affaires est l’ensemble des règles
juridiques concernant les impôts applicables aux commerçants
et industriels ainsi qu’aux activités commerciales et
industrielles. 1
Étant l’une des branches du droit fiscal, il ne s’intéresse qu’à
un domaine très limité de celui-là, de sorte que lui échappent
certaines règles fiscales applicables aux activités immobilières,
agricoles et aux professions libérales, même si les sources sont
les mêmes.

1 Le Droit fiscal des affaires est l’ensemble des règles de droit fiscal
applicables aux affaires. Patrick Serlooten. Droit fiscal des affaires. Précis
Dalloz 3e éd 2OO3,p 1. Mais que signifient les « affaires » ? Cette notion
renvoie souvent à toutes les activités dont le but est de rechercher de l’argent
rapidement et pas toujours de manières honnêtes. Y Guyon, Droit des affaires,
PUF, Thémis.

11
LES SOURCES DU DROIT FISCAL DES
AFFAIRES

1) - Les lois

À l’instar des autres branches du droit, la loi constitue la


source essentielle du DFA.
La Loi fondamentale guinéenne du 23 décembre 1990
précise dans son article 20, alinéa 4, que chaque citoyen
doit contribuer, dans la mesure de ses moyens, à l’impôt et
doit remplir ses obligations sociales dans les conditions
que la Loi détermine.
L’article 59 de la même loi dispose : « …la loi fixe les règles
concernant l’assiette, le taux, les modalités de recouvrement et
de contrôle des impôts de toutes natures et des contributions
obligatoires ».
La Loi n°L/2004/001/AN portant Loi de finances pour
l’année 2004 promulguée le 26 février 2004 a institué un
« Code Général des Impôts »qui rassemble l’ensemble des
Lois de finances et règlements intervenant dans le domaine
fiscal en Guinée.
Ce document composé de cinq titres englobe les règles
applicables aux impôts directs et indirects, d’une part, aux
procédures fiscales, d’autre part.
La loi fiscale nouvelle ne peut s’appliquer à une imposition
dont le fait générateur est antérieur à l’entrée en vigueur de
cette loi. Ce principe de la non-rétroactivité des lois fiscales
n’est pas constitutionnel, et d’ailleurs, les lois interprétatives
peuvent rétroagir et aussi le législateur est libre de décider de
faire rétroagir une nouvelle loi fiscale sur des impositions
antérieures à elle.

2) - Les règlements

Les lois sont complétées, en vue de leur mise en application,


par les décrets et les arrêtés ministériels, de niveau
hiérarchiquement inférieur aux lois. Par exemple, le
gouvernement ne peut et ne doit prendre des dispositions plus

12
rigoureuses que celles prévues par la loi en matière
d’imposition d’un revenu. De même, un décret ne peut établir
une exonération fiscale en contradiction avec les termes de la
loi.

3) - La jurisprudence

Il s’agit des jugements rendus en matière fiscale par les


juridictions contentieuses et qui concernent le plus souvent la
contestation par un contribuable d’une interprétation de la loi
par la Doctrine administrative.

4) - La doctrine administrative

Il s’agit des instructions, réponses ministérielles, notes,


circulaires, etc. qui sont très souvent les moyens par
lesquels l’administration fait connaître à ses agents ou aux
contribuables sa position quant à l’application d’une loi.
Il faut signaler que les contribuables ont la possibilité
d’opposer à l’Administration sa propre doctrine. Les
interprétations données par l’Administration à travers les
instructions lui sont opposables même si elles sont
contraires à la loi. C’est le principe de l’opposabilité de la
doctrine administrative légale. Ils ont également le droit
d’obtenir du juge l’annulation d’une doctrine faite par
l’Administration lors d’une interprétation erronée d’une
loi.

5) - Les conventions internationales

Conformément aux dispositions de l’article 2 du code


général des impôts, tout contribuable dont le domicile fiscal est
situé en Guinée, quelle que soit sa nationalité, est imposable à
l’impôt sur le revenu sur l’ensemble de ses revenus, même ceux
de sources étrangères. Cependant il arrive très souvent qu’un
revenu ait fait l’objet d’une imposition à l’étranger avant d’être
perçu en Guinée. Vouloir réclamer un impôt sur ce même

13
revenu en Guinée constituerait une double imposition
préjudiciable au contribuable en situation d’extranéité. Cette
situation de fait a donc conduit certains États à conclure avec
d’autres États des accords bi ou multilatéraux appelés
conventions de non double imposition. L’objectif recherché est
de lutter contre la fraude et l’évasion fiscale internationales,
favoriser le développement des échanges internationaux en
indiquant clairement quel est le pays auquel sera attribué le
pouvoir d’imposer le revenu et quel le pays dans lequel ce
revenu sera exonéré.
Du point de vue de la hiérarchie des normes juridiques en
Guinée, l’article 79 de la Loi fondamentale précise que « les
traités ou accords régulièrement approuvés ou ratifiés ont, dès
leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous
réserve de réciprocité ».
Par conséquent, une convention fiscale répondant aux
principes posés par l’article 79 de la Loi fondamentale aura une
valeur supérieure à la loi.
À titre d’exemple pratique, la République de Guinée a signé
une convention fiscale de non-double imposition avec la
France, entrée en vigueur le 1er octobre 2004 et promulguée
par :
- La Loi L/2004/003/AN du 15 mars 2004 pour la
Guinée2.
- Le décret n° 2004 – 1008 du 17 septembre 2004 pour la
France.

6) - Les principes généraux du droit

Dans le silence de la loi, la jurisprudence applique le


principe selon lequel l’interprétation doit se référer aux
principes constants du droit fiscal.
Les principes les plus souvent utilisés sont :

21 Voire Loi L/2004/003/AN ratifiant et promulguant la convention signée le


15 février 1999 entre le gouvernement de la République de Guinée et le
gouvernement de la République française, relative aux doubles impositions et
des règles d’assistance réciproque en matière d’impôts sur le revenu, la
fortune, la succession et les donations.

14
- le principe de l’égalité devant l’impôt ;
- le principe de la non-rétroactivité de la loi
fiscale ;
- le principe de l’indépendance de l’instance
fiscale et de l’instance pénale ;
- le principe du caractère contradictoire de la
procédure en matière fiscale.

LES GRANDS CHOIX DE LA POLITIQUE


FISCALE

Réduire les dépenses afin d’accroître le rendement constitue


le souci permanent de tout créateur d’entreprise. Les entreprises
ont donc la liberté de choisir une ou des politiques dont
l’objectif principal est l’aboutissement à une solution moins
imposée ou à une réduction de la charge fiscale.
Ce principe « sacré » de la liberté de gestion reconnue aux
entreprises dans les prises de décisions n’est admis que dans le
cas du respect de la légalité et surtout dans l’intérêt de
l’entreprise. C’est ainsi que sont punis les abus de droit, les
actes anormaux de gestion et les actes illicites.

La liberté de gestion

Notre fiscalité est une fiscalité relativement libérale, car elle


offre fréquemment le choix entre plusieurs solutions :
- il s’agit dans un premier temps de la liberté de
choisir entre la forme individuelle ou la forme
sociétaire de l’exploitation. Ce choix n’est profitable
que s’il est effectué dans une parfaite maîtrise de l’outil
fiscal, car à chaque forme correspond une imposition
particulière.
- Ensuite, si l’entreprise veut procéder à des
investissements, elle peut utiliser ses fonds propres ou
emprunter. Son choix ne sera pas indifférent puisque si
l’entreprise individuelle emprunte, les intérêts qu’elle
versera au prêteur constitueront des charges
d’exploitation déductibles du bénéfice imposable, alors

15
que l’utilisation de fonds propres n’entraîne aucune
déduction supplémentaire.
- Le principe de la liberté de gestion encore
appelé principe de la non-immixtion signifie aussi
l’interdiction faite à l’Administration de critiquer la
décision de l’entreprise. Ainsi dans l’exemple indiqué
ci-dessus, l’Administration ne peut reprocher à
l’entreprise d’avoir eu recours à l’emprunt alors que ses
fonds propres étaient suffisants. La liberté de gestion
permet donc à tout entrepreneur de s’organiser (de
façon licite, d’adopter un cadre juridique de son choix)
afin d’aboutir à une solution moins imposée, une
diminution de charges fiscales.
- Le droit de choisir la voie la moins imposée
emporte également le droit de choisir librement la
dépense que l’entreprise entend engager. Personne ne
peut reprocher à l’entreprise d’avoir, pour l’obtention
d’un même résultat, dépensé plus qu’elle n’aurait pu le
faire en choisissant un autre moyen.
- Le principe de la non-immixtion de
l’Administration dans la gestion de l’entreprise doit être
complété par la notion d’erreur de gestion. Affirmer que
l’Administration n’a pas de leçon à dicter à l’entreprise,
c’est reconnaître à cette dernière le droit à l’erreur.
Chacun a le droit de faire de mauvaises affaires.
Le principe de la liberté de gestion est limité par les actes
anormaux de gestion, les abus de droits et les actes illicites.

LA LIMITE AU PRINCIPE DE LA LIBERTÉ DE


GESTION : L’ACTE ANORMAL DE GESTION

Définition de l’acte anormal de gestion

Bien que l’Administration ne soit pas autorisée à s’immiscer


dans la gestion des entreprises, elle peut cependant remettre en
cause les opérations qui ne se rattacheraient pas à une gestion
normale ou n’auraient pas été réalisées dans l’intérêt de
l’entreprise.

16
L’acte anormal de gestion est donc un acte contraire aux intérêts
de l’entreprise. Il doit être distingué de : « L’abus de droit ».
Dans le cadre de la liberté de gestion, tout acte juridique,
apparemment régulier, mais non sincère, passé en vue de
frauder la loi, faire échapper à l’impôt des sommes
normalement imposables est considéré comme abus de droit
L’abus de droit est un mensonge destiné à tromper le fisc3.
Exemple, transformer une donation immobilière en un
contrat de vente avec un prix dérisoire dans le seul but
d’échapper au paiement des droits de mutation ou
d’enregistrement jugés trop lourds.

L’acte illicite

C’est un acte accompli dans l’intérêt de l’entreprise (donc


acte de gestion normale), mais en infraction au regard d’une
branche de droit.

Champ d’application de la théorie de l’acte anormal


de gestion

Ces cas d’application peuvent être rangés sous deux


rubriques :
- L’entreprise supporte des charges étrangères à ses intérêts.
Exemple, dépenses effectuées par l’entreprise au bénéfice des
dirigeants ou membres du personnel sans être considérées
comme la contrepartie de services rendus, des dépenses à des
biens meubles ou immobiliers non affectés à l’exploitation, des
dons et libéralités sans rapport avec l’objet de l’entreprise.

3 Il s’agit d’une opération conclue sous la forme d’un contrat ou d’un acte
juridique quelconque qui dissimule la réalisation ou le transfert de bénéfice ou
de revenu devant nécessairement être imposé. Si le contribuable est de bonne
foi, et qu’il envisage un montage juridique et financier pouvant avoir des
conséquences fiscales néfastes (échapper à l’impôt), il peut, avant la
conclusion de la convention, consulter l’Administration pour savoir s’il n’est
pas sur le chemin de l’abus de droit. La réponse positive de l’Administration
dans ce cas s’appelle « rescrit fiscal ». Mémento pratique Francis LEFÈVRE
FISCAL 2001. p1066-1067 n° 7256 – 7257.

17
- L’entreprise renonce en tout ou en partie- à un produit sans
contrepartie.
Exemple, des avances sans intérêt à des tiers ; cession d’un
bien de l’entreprise à un prix anormal.

Conséquence de l’acte anormal de gestion

C’est la réintégration pure et simple au bénéfice imposable


de la dépense ou du manque à gagner.

18
1ère partie :
L’ENTREPRISE INDIVIDUELLE

L’entreprise individuelle n’a pas la personnalité juridique et


n’a donc pas de patrimoine qui lui soit propre. Seul l’exploitant
a la personnalité juridique ; lui seul est titulaire d’un patrimoine
dont l’entreprise n’est que l’un des éléments. Telle est la
conséquence de la théorie de l’unité et de l’indivisibilité du
patrimoine en droit civil.4
L’entreprise individuelle n’a pas davantage la personnalité
fiscale en ce sens qu’elle n’a pas la qualité de contribuable ;
cette qualité est reconnue au seul exploitant à qui le fisc
réclamera le paiement des impôts.
L’imposition du résultat de l’entreprise individuelle ne peut
se faire qu’en étudiant dans un premier temps les principes de
détermination du résultat fiscal et en second temps
l’identification du bénéfice lui-même.

4 « L’impôt de droit commun est établi au nom d’une personne juridique qui
est l’exploitant, le sujet de l’impôt n’est pas l’entité économique que constitue
l’entreprise ». Concl. Sur CE 1er juillet 1964, n° 50.236, Dr. Fisc. 1968, n° 17
bis, 136.
Chapitre1
Les principes de détermination du résultat
fiscal

La détermination du résultat (bénéfice ou déficit) met en


œuvre un certain nombre de règles ou de notions générales qu’il
convient de préciser.

I - La théorie du bilan

Fondée sur l’article 92 – II du Code Général des Impôts


(CGI), la théorie du bilan est celle qui exige que soient imposés
tous les profits réalisés par une entreprise qu’elle qu’en soit
l’origine contrairement à la théorie de la source. Selon cette
dernière, la plus ancienne, le revenu imposable est limité aux
seuls gains réalisés par le compte d’exploitation, en dehors des
profits exceptionnels provenant notamment des cessions
d’actif.5
La théorie du bilan détermine le résultat fiscal par la
différence entre l’actif net à l’ouverture et à la clôture de
l’exercice, augmenté des prélèvements et diminué des apports.

ACTIF NET À LA CLÔTURE


-ACTIF NET À L’OUVERTURE
+ PRÉLÈVEMENTS
- APPORTS
= RÉSULTAT FISCAL

L’actif net = valeurs de l’actif – (créances des tiers +


amortissements + provisions justifiées).
Traduit en terme d’actif net, la détermination du bénéfice
imposable tiendra compte non seulement du profit engendré par

5 Les plus-values sur cession d’actif étaient exclues de l’imposition au seul


motif qu’elles provenaient d’opérations exceptionnelles ne relevant pas de
l’activité courante de l’entreprise.

21
l’activité de l’entreprise, mais également des biens affectés ou
repris par l’entrepreneur.
Cela ne peut se faire sans au préalable définir les principes
de rattachement des produits et des charges à l’exercice d’une
part et déterminer les conséquences de l’affectation des biens au
patrimoine de l’entreprise, d’autre part.

A) - Les règles de rattachement des opérations de


l’entreprise

L’article 92-III du CGI dispose : « il est tenu compte, en vue


de la détermination du bénéfice d’un exercice, des produits ou
des charges ayant pour contrepartie des créances ou des dettes
certaines dans leur principe et dans leur montant ». Cela signifie
que le résultat d’une opération est pris en compte dès que cette
opération donne naissance à une créance ou une dette certaine
dans son existence et précise dans son montant, quelle que soit
la date des encaissements ou des décaissements
correspondants.6
À l’image de la comptabilité, la fiscalité prend donc en
considération les créances acquises et non les produits
encaissés. C’est le principe de la comptabilité d’engagement par
opposition à la comptabilité de caisse. Le bénéfice imposable se
définit par les facturations et non les encaissements ou
décaissements.

a) Exercice de rattachement des ventes

Les ventes et opérations assimilées sont rattachées à


l’exercice au cours duquel intervient la livraison du bien. La
livraison est le critère fondamental de la créance acquise en
matière de vente.

6 Le fait qu’une créance n’est pas recouvrée dans l’exercice au cours duquel
elle est née n’écarte pas l’obligation de la rattacher à cet exercice du moment
que la créance est certaine dans son principe et son montant. À la fin de cet
exercice, il est possible pour l’entreprise de constituer une provision égale au
montant de la créance jugée irrécouvrable.

22
b) Exercice de rattachement des prestations de
services :

Les produits des fournitures de services sont rattachés à


l’exercice au cours duquel intervient l’achèvement des
prestations. Pour ce qui est des contrats à exécution successive,
les produits sont pris en compte au fur et à mesure de
l’exécution de la prestation. Par exemple les intérêts ou les
loyers qui ont couru jusqu’à la date de la clôture de l’exercice
rentrent dans le bénéfice imposable au titre de cet exercice.

B) - L’affectation des biens de l’entreprise :

a) - Présentation du problème

Comme toute personne, l’exploitant individuel ne possède


qu’un patrimoine (c’est le principe de l’unicité du patrimoine),
que ses biens soient inscrits ou non au bilan de son entreprise.
Nous avions dit que la détermination du bénéfice imposable
tient compte de la variation de l’actif net. Pour cela il s’avère
nécessaire de distinguer l’actif professionnel et le patrimoine
privé de l’exploitant. Le critère essentiel de cette distinction est
celui de l’inscription au bilan (ou au tableau des
immobilisations et amortissements).
L’exploitant dispose d’une liberté de choix pour répartir ses
biens entre son actif commercial et son patrimoine privé. C’est
le principe de la liberté de gestion qui est opposable aussi bien à
l’exploitant qu’à l’Administration. Cependant cette liberté de
gestion comporte des exceptions et des limites. Ainsi certains
éléments indispensables au fonctionnement de l’exploitation
(fonds de commerce, stock, créances et dettes commerciales)
sont considérés comme faisant partie intégrante de l’entreprise,
même s’ils ne sont pas inscrits au bilan.

23
b) - Les conséquences de l’inscription ou non à
l’actif du bilan :

L’inscription d’un bien à l’actif a des conséquences fiscales.


À ce niveau, trois situations doivent être considérées :
- le bien est inscrit à l’actif
- le bien n’est pas inscrit à l’actif,
- le bien est utilisé pour les besoins de
l’exploitation.

c) - Le bien est inscrit à l’actif :

L’entreprise est fiscalement considérée comme


« propriétaire » du bien. Il en résulte que :
- Tous les produits générés par ce bien sont
imposables dans la catégorie des bénéfices industriels et
commerciaux (BIC). Exemple les loyers, lorsque le
bien est loué à un tiers.
- Toutes les charges de la propriété sont
déductibles. Exemple les réparations importantes,
primes d’assurance, impôts incombant au propriétaire
(Contribution Foncières Uniques CFU), intérêts
d’emprunts contractés pour l’acquisition, les
amortissements.
Schématiquement : soit un exploitant individuel ayant inscrit
à l’actif du bilan de son entreprise un appartement d’habitation
donné en location à un tiers.

Actif Bilan Passif


- -
-21 Appartements -
- -
- -
- -

24
Charges cpte Produits de résultat
- 61 réparation, assurance
- 63 CFU (impôt foncier)- 75 loyers
- 66 intérêts d’emprunt
- 68 amortissement

d) - Le bien n’est pas inscrit à l’actif du bilan :

Le bien fait alors partie du « patrimoine privé » de


l’exploitant. Il ne concerne pas l’entreprise.
Aucun produit ni charges ne doivent être retenus pour la
détermination du BIC de l’exploitant.

e) - le Bien est utilisé pour les besoins de


l’exploitation

Toutes les charges liées à l’utilisation de ce bien sont


déductibles.
Ce sont notamment :
Les loyers, les charges d’entretien courant, prime
d’assurance couvrant des risques liés à l’utilisation.

Remarque : en cas d’utilisation mixte (pour partie à usage


professionnel et pour partie à usage privé) seule la partie des
charges relative à l’utilisation du bien pour les besoins de
l’entreprise est déductible.

Cas particuliers :

- Bien inscrit à l’actif utilisé pour les besoins personnels de


l’exploitant : C’est par exemple le cas, fréquent, de l’exploitant
ou d’un membre de sa famille qui habite dans un immeuble
faisant partie de l’actif de son entreprise.
Dans ce cas le bénéfice imposable doit prendre en compte la
valeur de l’avantage en nature ainsi conféré à l’exploitant. Cet
avantage doit correspondre à la valeur locative réelle des
locaux.

25
- Le bien faisant partie du patrimoine privé de l’exploitant,
affecté à l’exploitation.
Le contribuable peut déduire de son résultat imposable les
charges liées à l’utilisation de ce bien.

Biens inscrits à l’actif Biens non-inscrits


1) Produits : Charges déductibles :
Implicitement inclus dans le uniquement celles liées à
résultat. l’utilisation, "sauf loyers
fictifs"
2) Charges
déductibles :
- de propriété
- Liée à
l’utilisation

1) Produits imposables
Valeur locative réelle du bien
Loyers
2) Charges déductibles
- Les seules
charges de propriété

- La sortie d’un bien de l’actif (exemple le


passage dans le patrimoine privé) est considérée comme
une cession d’élément d’actif et entraîne une imposition
aux plus ou moins values.
Il faut signaler que si l’exploitant met à la disposition de son
entreprise un immeuble conservé jusque-là dans son patrimoine,
il peut déduire le loyer correspondant de ses résultats.

II) - Le Principe de l’annualité et de l’indépendance


des exercices

Selon le principe de l’indépendance des exercices, on doit


rattacher à chaque exercice tout ce qui lui revient et rien
d’autre.

26
Le principe de l’annualité quant à lui veut que le
contribuable soit imposé sur l’ensemble des gains nets dont le
fait générateur est survenu aux cours d’une année déterminée.
L’obligation de découper le temps en années ou en exercices
de douze mois consécutifs a induit le principe de
l’indépendance des exercices. Ainsi les bénéfices d’un exercice
ne peuvent être affectés que par les produits et charges de cet
exercice.
Pour ce qui est de la durée d’un exercice, on retient que
conformément aux dispositions de l’article 91 du Code Général
des Impôts (CGI), la durée normale d’un exercice est de 12
mois.
Les entreprises ont toutes fois la liberté de faire coïncider
leur exercice à l’année civile.
Un exercice peut également avoir une durée supérieure ou
inférieure à 12 mois et cette situation intervient le plus souvent
au moment de la création de l’entreprise ou au moment de sa
disparition.

Incidence du principe d’annualité7 :


Le principe de l’annualité n’entraîne aucune difficulté dans
le cas où une entreprise a un exercice de 12 mois coïncidant à
l’année civile.
Mais compte tenu de la liberté reconnue à chaque entreprise
quant à la détermination de l’exercice, plusieurs situations
peuvent se présenter :

a) - Le cas d’un exercice clos dans l’année disposition N

Si l’exercice coïncide avec l’année civile, le bénéfice sera


imposé au titre de N sur le résultat de l’exercice clos le 31/12/N.

7 Formation professionnelle à l’École Nationale des Impôts de Clermont-


Ferrand. Fascicule 1 : FISCALITE DIRECTE DES
ENTREPRISES/BÉNÉFICE INDUSTRIEL ET COMMERCIAL (BIC) et
L’IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉS (IS). P. 30

27
Bénéfice déclaré : 500.000.000

1/1/N 31/12/N

- Si l’exercice ne coïncide pas avec l’année civile (ex 1/9/N-1 –


31/8/N dans ce cas le bénéfice sera imposé au titre de N sur le
résultat de l’exercice clos le 31/08/N.)
Bénéfice déclaré 500.000.000

01/09/N-1 1/1/N 31/08/N 31/12 N


a) Le cas où aucun exercice n’est clos dans
l’année d’imposant
Exemple : l’exercice démarre le 01/1/N et se clôture le
31/3/N+1 avec un bénéfice de 800.000.000 FG.
- Le bénéfice sera imposé au titre de N d’après
l’estimation du bénéfice effectué pour N, soit 600.000.000
FG.
- Le bénéfice sera imposé au titre de N+1 sur les
résultats de l’exercice clos le 31/3/N+1 sous déduction
faite de l’estimation du bénéfice de N déjà imposé soit
(800.000.000- 600.000.000)= 200.000.000 FG.

Bénéfice déclaré : 800.000.000


31/12/N

1/1/N 31/12/N 31/3/N+1


Bénéfice estimé : 600.000.000

- Le cas de plusieurs exercices clos dans l’année


d’imposition.
Le résultat imposable au titre de l’année N est égal à la
somme algébrique des résultats des exercices clos en N.

1/4/N-1 1/1/N 30/3/N 31/12/N

28
Les conséquences du principe de l’annualité :
En raison de cette règle, l’administration doit imposer tous
les gains dont le fait générateur est survenu au cours de l’année
d’imposition sans qu’elle puisse prétendre les imposer lors d’un
exercice ultérieur si c’est à tort qu’elle avait considéré que le
fait générateur n’était pas encore survenu.
Quant à l’entreprise, la règle de l’indépendance des
exercices a pour conséquence l’obligation d’imputer au bon
exercice les produits et les charges.
Les inspecteurs vérificateurs se réfèrent à ce principe pour
rejeter des charges qui ne sont pas rattachables à l’exercice.
Le contribuable ne peut ni avancer ni retarder la déduction
d’une charge dont le fait générateur survient au titre d’une
année déterminée.
Aussi en vertu de ce principe d’indépendance, il est refusé à
une entreprise qui, par erreur, a surévalué son bénéfice, de
corriger cette erreur par déduction à l’exercice suivant.
Il lui est simplement possible de présenter une réclamation
pour l’exercice litigieux.

III - La théorie de la correction symétrique des


bilans et le principe de l’intangibilité du bilan
d’ouverture (du plus ancien exercice non prescrit)

Parmi tous les principes qui gouvernent la détermination du


bénéfice imposable de l’entreprise, la théorie de la correction
symétrique des bilans occupe une place de choix. En vertu de la
théorie du bilan consacré par l’article 92-II du Code Général
des Impôts (CGI), le bénéfice se définit à partir de la variation
de l’actif net entre l’ouverture et la clôture de l’exercice. Cette
définition induit la théorie de l’affectation ainsi que le principe
de l’indépendance des exercices.
Tout redressement fiscal qui affecte l’actif net de clôture a
donc pour effet de majorer le bénéfice.
Le vérificateur, à l’instar d’un juge d’instruction, instruit à
charge et à décharge.
Pour éviter qu’un redressement ne dégage un bénéfice
fictif, la jurisprudence oblige l’administration, lorsqu’elle

29
rectifie au bilan de clôture une erreur (génératrice d’une sous-
estimation de l’actif net correspondant), à rectifier
symétriquement le bilan d’ouverture de l’exercice , (si la même
erreur se retrouve dans ce bilan)8.
C’est la théorie de la correction symétrique des bilans.
En effet, il existe, au-delà du principe de l’indépendance des
exercices, une solidarité entre les exercices puisque le bilan
d’ouverture d’un exercice est le bilan de clôture de l’exercice
précédant et ainsi de suite.
La correction des erreurs doit se poursuivre d’exercice à
exercice jusqu’au plus ancien exercice non prescrit. Le bilan
d’ouverture de cet exercice reste inchangeable parce qu’étant
simplement le bilan de clôture d’un exercice déjà prescrit.
C’est le principe de l’intangibilité du bilan d’ouverture du
plus ancien exercice non prescrit.
C’est une limite à la correction symétrique des bilans.
Par exemple une dette devait être rattachée à l’exercice 2004
et que par erreur, on l’a rattachée à 2005.
Si le vérificateur corrige cette erreur et se limite seulement à
l’exercice 2004, l’entreprise sera imposée sur un bénéfice
qu’elle n’a pas réalisé.

Exemple d’application9

Une entreprise commerciale dénommée DIALLO & frères


comptabilise par erreur ses recettes au moment de
l’encaissement au lieu de se conformer à la règle de
rattachement des « créances acquises » (prises en compte à la
date de la livraison).
Elle fait l’objet d’une vérification de comptabilité en 2004
portant sur les exercices 2001, 2002, et 2003.
L’inspecteur vérificateur constate des omissions de créances
acquises pour un montant de :
- 100.000.000 (au bilan de clôture de
l’exercice 2000)

8 Jurisprudence constante, notamment CE 31– 7- 1992 n° 74132 : RJF 11/92


n° 1538
9 Mémento Pratique, Francis LEFEVRE FISCAL 2001. P 1049. n° 7164.

30
- 120.000.000 (au bilan de clôture de
l’exercice 2001)
- 210.000.000 (au bilan de clôture de
l’exercice 2002)
- 300.000.000 (au bilan de clôture de
l’exercice 2003).
Les recettes correspondantes ont été seulement
comptabilisées lors de leur encaissement au début de l’exercice
suivant et ainsi de suite.
L’inspecteur procédera alors à un redressement de :
90.000.000 FG pour l’exercice 2003
(300.000.000 210.000.000)
90.000.000 FG pour l’exerce 2002
(210.000.000 120.000.000)
20.000.000 FG pour l’exercice 2001
(120.000.000 100.000.000)

Mais en vertu du principe de l’intangibilité du bilan


d’ouverture du plus ancien exercice non prescrit (2001), le
montant du redressement de l’exercice 2001 s’élèvera à
(120.000.000 – 0 bilan d’ouverture de 2001).

Domaine d’application de la théorie


- Le domaine d’application de la théorie de la
correction symétrique des bilans est restreint aux seuls
postes du bilan (dettes, créances, provision…) à
l’exclusion des écritures du compte de résultat.
- Cette théorie ne s’applique qu’aux
contribuables obligés de tenir un bilan.
Ne peuvent bénéficier de cette application les titulaires des
BNC.

31
Chapitre 2
L’Imposition des BIC

L’impôt sur le revenu dans la catégorie des BIC est assis sur
le bénéfice réalisé par le contribuable lors de ses activités dites
professionnelles.
Après avoir déterminé les personnes et les activités imposables,
nous définirons au cours de ce chapitre la notion du BIC.

I)- Domaine d’imposition des BIC

A) les personnes imposables

Ce sont des personnes physiques qui réalisent des bénéfices


provenant d’une activité commerciale, industrielle ou artisanale
(art 87 CGI)10.
Il s’agit :
- Des exploitants individuels
- Des membres des sociétés de personnes et
assimilées n’ayant pas opté pour l’IS, à savoir : les,
Sociétés en Commandite simple, SNC (pour la part de
bénéfice revenant aux commandités) et les associations
en participation, les sociétés de fait, les SARL
(unipersonnelles ou pluripersonnelles) ayant opté pour
le régime fiscal des sociétés de personnes (art.220, al.
III du CGI).
- Les concessionnaires de mines, les amodiataires et
sous-amodiataires de concessions minières, les titulaires
de permis d’exploitation de mines ou gisements de pétrole
et de gaz combustibles. (article 87 du CGI).

10 L’exercice d’une profession industrielle et commerciale s’entend de


l’accomplissement habituel par des personnes agissant pour leur propre
compte et poursuivant un but lucratif, d’opérations de caractère industriel ou
commercial. Conf. Précis de Fiscalité 2000. Tome 1. Livre 2. Fiscalité directe
des Entreprises. N° 1001. Direction générale des Impôts. Ministère de
l’Économie, des Finances et de l’Industrie. France.

33
B) - Les opérations ou revenus imposables :

À ce niveau il faut distinguer les activités imposables par


nature et celles imposables par détermination de la loi.

1) - Les activités imposables par nature. Ce sont


a) - Les activités commerciales, à savoir (article 88 du CGI
et article 3 de l’Acte Uniforme OHADA relatif au Droit
Commercial général):
- Achat en vue de revendre en l’état ou après transformation,
article 88 du CGI.
- Acquisition de meubles en vue de leur location ;
- Exploitation industrielle des mines, carrières et
de tout gisement de ressources naturelles ;
- Les opérations de banque, de bourse, de
change ;
- Les transports, manufacture, télécom-
munication, transit et manutention ;
- Assurances et autres opérations d’intermédiaire
(courtages d’assurance, commission, agence. Etc.
- Les actes effectués par les sociétés
commerciales.
b) - Les activités industrielles (caractérisées par
l’importance des moyens mis en œuvre pour parvenir à
la production) ;
d) - Les activités artisanales : (l’artisan est un travailleur
indépendant, inscrit au répertoire des métiers, exerçant une
activité manuelle et recherchant avant tout la valorisation de son
propre travail) art 89 CGI.
Ces activités doivent être exercées de manière habituelle par
des personnes agissant pour leur propre compte et dans un but
lucratif.

2) - Les activités imposables par détermination de la


Loi (art 90 CGI) ce sont :
- Location d’établissement commercial ou
industriel muni du mobilier ou du matériel nécessaire à
son exploitation

34
- Location ou sous-location de locaux
d’habitation meublés.
- Achat en vue de la revente des immeubles, des
fonds de commerce, des actions ou parts sociales ;
de même l’activité d’intermédiaire ou de courtage à
titre onéreux y afférente.
- La copropriété de navire.

II) - définitions du BIC :

Le bénéfice imposable prend appui sur le bénéfice


comptable.
Ce dernier est égal à la différence entre les produits et les
charges de l’exercice.
Il correspond par ailleurs à la variation des capitaux propres
entre le début et la fin de l’exercice.
La définition du résultat imposable se trouve à l’article 92 du
CGI dans ses alinéas de 1 et 2.

- Définition résultant de l’art 92-I CGI


« Le bénéfice imposable est le bénéfice net, déterminé
d’après les résultats d’ensemble des opérations de toute nature
effectuée par l’entreprise, y compris notamment les cessions
d’éléments quelconque de l’actif, soit en cours, soit en fin
d’exploitation ».

- Définition résultant de l’art 92 –II du CGI


« Le bénéfice net est constitué par la différence entre les
valeurs de l’actif net à la clôture et à l’ouverture de la période
dont les résultats doivent servir de base à l’impôt, diminuée des
suppléments d’apports et augmentée des prélèvements effectués
au cours de cette période par l’exploitant ou par les associés.
L’actif net s’entend de l’excédent des valeurs d’actif sur le
total formé au passif par les créances des tiers, les
amortissements et les provisions justifiées ».

35
LA NOTION D’ACTIF NET

ACTIF BILAN PASSIF

Immobilisations
ACTIF NET
ACTIF Stocks
REEL Créances
Provisions PASSIF
Disponibilités REEL
Dettes

Ces deux définitions aboutissent à cerner la notion de


bénéfice imposable, mais la dernière est la plus large, car elle
permet d’atteindre un gain quelconque réalisé par l’entreprise
même s’il ne résulte pas d’une opération réalisée par elle.
Par exemple l’extinction d’une dette dans le résultat
imposable.

III) – Détermination du BIC

La détermination du bénéfice imposable suit une démarche


qui est la suivante :
- Dans un 1er temps, l’entreprise déterminera son résultat
comptable ;
Une fois connu le résultat comptable, l’entreprise effectuera,
en considération des règles purement fiscales, des corrections
extracomptables. Les corrections en plus sont appelées des
réintégrations11, autrement dit les charges non déductibles
fiscalement qui se transformeront en produits. Les corrections

11Les réintégrations ont essentiellement pour objet d’ajouter au résultat


comptable des charges comptabilisées alors qu’elles ne sont pas déductibles
du point de vue fiscal. Il s’agit : de la rémunération de l’exploitant, des
avantages personnels non déductibles, des amortissements excédentaires, des
dépenses somptuaires visées à l’article 101. I du CGI, des amendes et
pénalités, de l’IS, l’IMF, l’ etc.

36
en moins sont appelées des déductions12 c’est-à-dire des
produits imposés alors que fiscalement ils ne devraient pas
l’être.

Voici le schéma :
Résultat comptable
+ Réintégrations extracomptables
- Déductions extracomptables
= Résultat fiscal.
Cette démarche à suivre nous conduira à étudier dans un 1er
temps les produits imposables, les règles de rattachement (déjà
étudiées) et en second temps, les charges déductibles et avec les
conditions de leur déductibilité.

A) - Les produits imposables :

1) - Les produits d’exploitation :


C’est l’essentiel du bénéfice imposable de l’entreprise
puisqu’il s’agit du profit qu’elle tire de son activité industrielle
ou commerciale.
Ce bénéfice résulte de la différence entre le total formé par
les ventes de l’exercice et le stock final (SF) d’une part, et
d’autre part, le total formé par les achats de l’exercice et le
stock initial (SI).
Le bénéfice d’exploitation = (ventes + SF) – (achats + SI),
ou tout simplement,
Le bénéfice brut = (ventes – achats) + variation
des stocks.
La Variation de stocks = SI – SF
À partir du moment où la détermination du bénéfice
d’exploitation fait intervenir les notions de ventes et de stock, il
s’avère nécessaire de les préciser.

12_ Les déductions consistent à retrancher du résultat comptable des éléments


non imposables ou déjà imposés, ou soumis à un régime spécial. Il s’agit
notamment de certains revenus de capitaux mobiliers, des amortissements
complémentaires, des plus-values de cessions des immobilisations quand
l’entreprise s’engage à les réinvestir (art.105 du CGI).

37
Les Ventes : sont constituées par le prix total perçu en
contrepartie des marchandises vendues, des travaux effectués ou
des services fournis par l’entreprise.
Elles doivent normalement être comptabilisées hors TVA.
Pour ce qui est du rattachement des ventes de biens ou de
services, il faut se référer à ce qui est précédemment dit dans le
chapitre n° 1.

Les Stocks : Les stocks regroupent l’ensemble des biens et


des services qui interviennent dans le cycle d’exploitation de
l’entreprise pour être soit vendus en l’état ou après
transformation, soit consommés par le premier usage.
Les stocks comprennent les éléments suivants :
- Les marchandises ;
- Les approvisionnements : matières premières,
matières et fournitures consommables ;
- Les produits : (produits intermédiaires, produits
fournis, produits résiduels) ;
- Les emballages non récupérables (les
emballages récupérables sont des immobilisations).
- Les productions en cours.

L’évaluation des stocks :


Conformément aux dispositions de l’art 92 al.4 du CGI, les
stocks sont évalués aux prix de revient ou au cours du jour de la
clôture de l’exercice, si ce cours est inférieur au prix de revient
dans cette hypothèse, l’entreprise constitue une provision pour
dépréciation.
Très souvent en fin d’exercice, les entreprises sont
confrontées à des difficultés quant à l’évaluation des éléments
en stock. Ces éléments sont en effet, difficiles à identifier, en
raison des dates et des prix d’achat différents.
Les stocks sont alors évalués forfaitairement d’après deux
méthodes admises :
- La méthode du coût moyen pondéré de la
période de rotation des stocks ;
- La méthode FIFO (first in, first out) ou PEPS
(Première Entrée, Première Sortie).

38
- La méthode LIFO (Last in, first out : Dernière
Entrée, Première Sortie).
Exemple de calcul du prix de revient des marchandises en
stock.
Données :
Soit un stock de marchandises comprenant 500 unités à
l’inventaire à la clôture de l’exercice.
Durée de rotation : 3 mois
Achats des trois derniers mois :
- 1.000 unités à 100 FG = 100.000 FG
- 2.000 unités à 130 FG = 260.000 FG.
Solution :
- Évaluation au coût moyen pondéré13
- Prix de revient unitaire moyen pondéré
(100.000 + 260.000)/3.000 = 120 FG
- Évaluation des stocks à la fin de l’exercice 120
x 500 = 60.000 FG.

Méthode FIFO :
On estime que les unités existantes en stock proviennent des
derniers achats effectués.
Leur évaluation en fin d’exercice est de : 130 x 500 = 65.000
Cette méthode augmente le résultat de 5.000 FG.

2) Les produits accessoires ce sont :


- Les revenus fonciers ;
- Les produits financiers ;
- Les indemnités ;
- Les subventions et les remises de dettes.
Pour ce qui est des revenus fonciers et des produits
financiers, il faut reconnaître que leur imposition se fait par voie
d’ex tournement du résultat global afin de bénéficier d’une
imposition au taux réduit.
Une contribution foncière unique (CFU) frappe les revenus
fonciers.

13 Mémento Pratique Francis LEFEVRE FISCAL 2001. P 113. n° 605


Mémento comptable n°1150 s.

39
Cet impôt synthétique entré en vigueur en Guinée depuis le
1er janvier 1998 à travers les articles 13-26 de la Loi de
Finances pour 1998, la CFU se substitue aux impôts et taxes
suivants :
- La contribution foncière sur les propriétés
bâties ;
- La contribution foncière sur les propriétés non
bâties ;
- La taxe d’habitation ;
- L’impôt sur le revenu foncier.
Son taux varie selon que l’immeuble est en location (15 %)
ou utilisé par le propriétaire lui-même (10 %) de la valeur
locative.
Si le locataire est une personne morale, la CFU est perçue
par voie de retenue à la source (art 267 à 270 du CGI).
Il en sera de même pour des produits financiers14.
Conformément au contenu de l’article 193 du CGI, une retenue
à la source de 10 % du montant distribué ou de l’intérêt généré
est effectuée par le redevable légal et déclarée à l’administration
fiscale sous le nom de l’impôt sur le revenu des valeurs
mobilières (IRVM).
Les Indemnités : constituent, quelle que soit leur nature, un
profit imposable.
Mais il faut vérifier la nature du préjudice que répare
l’indemnité perçue :
- Si elle compense la disparition de stock ou la
survenance de charges d’exploitation, elle est taxable au
taux normal en tant que profit d’exploitation ;
- Si elle compense la disparition d’une
immobilisation, on lui applique le régime des + ou –
values.
Les subventions : À ce niveau il est nécessaire de distinguer
les subventions de fonctionnement et les subventions
d’investissement :

14 Le taux de l’IRVM était fixé à 15 % du montant distribué ou de l’intérêt


généré (articles 188 et 190 du CGI) avant le 12 mars 2010. L’Ordonnance N°
002/PRG/CNDD/SGPRG/2010 portant Loi de Finances pour 2010, dans son
article 22, a ramené le taux de l’IRVM à 10 % des revenus concernés.

40
- les subventions de fonctionnement ou
d’équilibre sont immédiatement imposables dans les
conditions de droit commun, quels qu’en soient
l’auteur, l’objet, et la dénomination.

Exemple : sont soumises à l’impôt les aides et primes


accordées par l’État. L’État reprend d’une main ce qu’il a donné
de l’autre.
- Les subventions d’équipement ou
d’investissement sont celles versées par l’État, les
collectivités publiques ou tout autre organisme public
pour le financement d’immobilisations déterminées.
Leur régime fiscal varie selon qu’elles servent à
financer des immobilisations amortissables ou non.
- Si elles servent à fiancer des immobilisations
amortissables, les subventions sont rapportées aux
bénéfices des exercices suivants proportionnellement
aux amortissements pratiqués.
- Si elles servent à financier des immobilisations
non amortissables, les subventions sont rapportées, par
fractions égales, aux résultats des années pendant
lesquelles les biens ne peuvent être aliénés ; à défaut de
clause d’inaliénabilité, elles sont ramenées par parts
égales aux résultats de dix (10) ans.

Exemple d’application :
1re hypothèse- Une entreprise perçoit en 2001 une
subvention d’équipement de 200.000 FG qui lui a été attribuée
en 2000 par une collectivité publique pour le financement d’une
immobilisation amortissable acquise 800.000 HT.
L’immobilisation est amortie selon le mode linéaire sur 5 ans à
compter du 1er juillet 2000, date de sa mise en service.

41
SOLUTION

Exercice Amortissements Fraction de


pratiqués Subvention à
réintégrer
2000 800.000 x 20 % x 200.000x
6/12 = 80.000 FG 80.000/800.000 =
20.000 FG
2001 800.000 x 20 % 200.000
= 160.000 FG x 160.000/800.000
= 40.000 FG
2002 800.000 x 20 % 200.000
= 160.000 FG x 160.000/800.000
= 40.000 FG
2003 800.000 x 20 % 200.000
= 160.000 FG x 160.000/800.000
= 40.000 FG
2004 800.000 x 20 % 200.000
= 160.000 FG x 160.000/800.000
= 40.000 FG
2005 800.000 x 20 % x 200.000
6/12 = 80.000 FG. x 80.000/800.000 =
20.000 FG.

- Deuxième hypothèse: la subvention de 200.000 sert à


financier une immobilisation non amortissable, sans clause
d’inaliénabilité. (Le versement intervient toujours en 2001).
La subvention doit être réintégrée par parts égales sur une
durée de 10 ans à compter de l’exercice suivant celui au cours
duquel elle a été attribuée, soit à partir de l’exercice 2001.
Ainsi, sera réintégré aux résultats imposables des
exercices 2001 à 2010 un montant de 20.000 FG (200.000/10).
Ou bien :
Une fois que le montant de l’annuité d’amortissement est
connu, se demander que représente-t-il par rapport au prix HT
du bien en pourcentage.

42
Dès que ce pourcentage est connu, il faut l’appliquer au
montant de la subvention obtenue pour connaître la fraction de
celle-ci qui est à réintégrer au bénéfice imposable.
Exemple :
Taux d’amortissement linéaire = 100/N. durée =100/5 =
20 %.
L’annuité d’amortissement pour le 1er exercice de 6 mois
est :
800.000 x 20 % x 6/12 = 80.000
80.000 représente combien % dans 800.000
80.000 x 100 = 10 %. Donc 800.000 x 10 % = 80.000
Le montant de subvention à réintégrer au bénéfice = 10 %
x 200.000.
200.000 x 10 % = 20.000.

3) - Les produits exceptionnels : Le plus et moins


values.
Il y a plus value lorsque le prix de cession d’un bien inscrit à
l’actif du bilan est supérieur à la valeur nette comptable (valeur
résiduelle) de ce bien. On parle de moins-value lorsque le
contraire se produit.
Il convient de préciser que suivant les dispositions de l’art.
160, al. 3 du CGI, la plus value réalisée par une entreprise
commerciale, non commerciale, industrielle, ou agricole est
imposée suivant les mêmes règles qu’en matière de BIC, BNC
(bénéfice non commercial), et BA (bénéfice agricole).
N B : La fiscalité guinéenne renonce à la distinction entre
plus ou moins-value nette à long terme et plus ou moins-value
nette à court terme.
Cependant dans le souci de satisfaire la curiosité de certains
étudiants lecteurs, il nous semble utile d’étudier, de façon très
succincte, d’une part, la plus ou moins-value nette à long terme
et, la plus ou moins value nette à court terme, d’autre part, avec
bien sûr les conséquences fiscales qui s’y rattachent (dans le
système fiscal français).

43
La plus-value à court terme :
La plus ou moins value est à court terme lorsque le bien
immobilisé, objet de la cession figure dans l’actif du bilan
depuis moins de 2 ans.

La plus-value à long terme :


Il s’agit de la plus value qui provient de la cession
d’éléments non amortissables figurant dans l’actif depuis au
moins deux ans.
- Il s’agit également de la plus value provenant
de la cession d’éléments amortissables qui figurent dans
l’actif depuis au moins deux ans dans la mesure où elle
(plus value) excède le montant global des
amortissements déduits pour l’assiette de l’impôt15.

IMMOBILISATIONS INSCRITES
BIENS AU BILAN
CEDES Depuis moins de 2 Depuis plus de 2
ans ans
Plus- Moins- Plus-value Moins-
value value value
Bien C. Terme C. Terme 1) - CT. à C. Terme
amortissa concurrence des
bles amortissements
pratiqués
2) - LT. pour le
surplus
Bien non C. Terme C. Terme L. Terme L. Terme
amortissa
bles

15 (Confer. Maurice COZIAN : Précis de fiscalité des entreprises. 2005-2006.


p 109)

44
Ou encore16
Nature Plus-value Moins-value
des biens Durée de
détention
Moins de Plus de 2 Moins de 2 Plus de 2
2 ans ans ans ans
Éléments CT CT dans la CT CT
amortissa limite de
bles l’amortissem
ent déduit
LT au-delà
Éléments CT LT CT LT
non
amortissa
bles

Exemple 1 : Un bien acquis pour 5.000.000 (HT)


Amortissement normalement pratiqué 3.000.000
Cédé plus de 2 ans après l’acquisition pour 2.500.000
VNC = 5.000.000 – 3.000.000 = 2.000.000
La plus value = 2.500.000 – 2.000.000 = 500.000.
Cette plus value étant inférieure aux amortissements
pratiqués (3.000.000) est qualifiée de court terme.
Exemple 2 : Bien acquis 5.000.000 (HT).
Amortissement pratiqué : 2.000.000
Cédé plus de 2 ans après l’acquisition à 5.500.000
VNC = 5.000.000 – 2.000.000 = 3.000.000
Plus value = 5.500.000 – 3.000.000 = 2.500.000
- Cette plus value est à CT à concurrence des
amortissements (2.000.000) donc 2.000.000).
- Elle est à LT pour le surplus soit 500.000.

Traitement fiscal de la plus ou moins value nette


à long ou court terme :
La plus value prise en compte lors de la détermination du
BIC est la plus value nette, c’est-à-dire après compensation

16 (Confer. Mémento Pratique F. LEFÈVRE. FISCAL 2001. p 268, n 1657)

45
entre les plus values et les moins-values de même durée à la fin
de chaque exercice.
La plus value nette à C. Terme est imposable à l’IR dans son
intégralité.
Cependant, l’entreprise, pour atténuer les conséquences de la
progressivité de l’IR, peut étaler ce profit sur trois exercices par
parts égales.
La moins-value nette à court terme quant à elle, est
déductible du bénéfice imposable.
Lorsque la compensation fait apparaître une plus value nette
à long terme, celle-ci sera ex tournée du bénéfice pour être
imposée à un taux réduit (16 % CGI de la France). La moins-
value nette à long terme, elle, ne fera pas l’objet de déduction
du résultat imposable, elle sera simplement déduite des plus
values à long terme de même catégorie des dix exercices
suivants.

B - Les Charges déductibles


- Conditions générales de Déductibilité des Charges
(art 93 CGI)
Pour être admises en déduction des bénéfices imposables, les
charges doivent, d’une manière générale, remplir trois
conditions de fond et deux conditions de formes.

1) - Les Conditions de Fond (art. 93 du CGI)


Les Charges doivent :

a)- Se rattacher à la gestion normale de l’exploitation,


autrement dit, être exposées dans l’intérêt de l’exploitation.
Cela exclut les actes anormaux de gestion, les sanctions
pénales, les dépenses personnelles de l’exploitant ou du salarié
exerçant des fonctions de direction dans les sociétés soumises à
l’IS, sauf si elles sont qualifiées d’avantages en nature ou
compléments de rémunération.
b)- Se traduire par une diminution de l’actif net de
l’entreprise
c)- Sont exclues des charges déductibles les dépenses qui se
traduisent par une augmentation de l’actif : acquisition,

46
augmentation de la durée d’utilisation ou de la valeur d’une
immobilisation, etc.…
Sont également exclues les dépenses ayant pour contrepartie
la disparition d’une dette. Exemple le remboursement
d’emprunt.
d) - Ne pas être une charge dont la déduction est interdite
par la loi.
Les charges somptuaires ne sont pas déductibles.
Exemple :
- les amortissements des voitures particulières (VP) pour la
fraction de leur prix d’acquisition (TTC) qui dépasse
20.000.000 FG (art 101-1 CGI) ;
- certains impôts tels que : l’IS, le BIC, l’IMF etc.… (Art. 95
CGI).

2) - Les Conditions de formes


Les Charges doivent :

a) - Être comptabilisées au cours de l’exercice auquel elles


se rapportent.
b) - S’appuyer sur des pièces justificatives (factures).
Sont exclues alors les charges qui n’ont pas été inscrites
dans la comptabilité de l’entreprise et celles dont les justificatifs
font défaut.
Exemples
Dépenses n’entraînant pas diminution de l’actif net :
Acquisition d’une nouvelle immobilisation.
Soit l’entreprise X dont le bilan se présente comme suit :
(B.N. O).
Elle acquiert une nouvelle immobilisation pour 200.000 à
l’aide d’emprunt : son bilan se trouve modifié comme
suit (Bilan N° 1) :

47
Actif Bilan n° 0 passif
Immo. 1.000.000 Actif net
600.000
Dettes
- Stock 150.000 900.000
- Créances 300.000 -
-Disponibilité 50.000 -

-
Total 1.500.000 Total 1.500.000

Prod
Charges Bilan n° 1 uits

-Immo. 1 200 000 Actif net 600000

-Dettes 1 100 000


Stock 150 000 Total 1 700 000
Créances 300 000
Disponibilités
50 000
68 Total 1 700 000

2) - Dépenses n’entraînant pas diminution de l’actif :


Remboursement d’emprunt.
- Reprise des données de départ de l’exemple précédent;
- L’entreprise rembourse une échéance de son emprunt soit
40.000 à l’aide d’un prélèvement bancaire. Sa situation est
modifiée comme suit :

48
Actif Bilan n° 0 passif
Immo. 1.000.000 Actif net 600.000
- Stock 150.000 Dettes 900.000
- Créances 300.000 -
-Disponibilité 50.000 -
-
Total 1.500.000 Total 1.500.000

Charges Bilan n° 1 Produits


-Actif net
Immo. 1 000 000 600000
Stock 150 000 -
Créances 300 000 -
— Dettes
Disponibilités 10 000 860 000
Total
Total 1 460 000 1 460000

EXERCICES D’APPLICATION

Monsieur Aly dirige une entreprise individuelle qui a pour


activité principale le transport et la location de véhicules.
Les frais résultant de cette activité ont été portés par le
comptable dans un compte de charges.
Réparation du véhicule, partiellement amorti, utilisé par
Mr Aly : 600.000 FG ;
- Dépenses d’entretien du jardin de la résidence
secondaire de Mr Aly : 480.000 FG ;
- Achat d’un matériel de bureau : 1.200.000 FG ;
- Règlement mensuel par l’entreprise, d’une
redevance de 5.000.000 FG pour un véhicule de
tourisme financé par crédit-bail. Le bailleur a acquis le
véhicule neuf le 15 mars 2006 pour 30.000.000 FG.
Durée d’utilisation 5 ans ;

49
- Dépenses de contravention pour stationnement
interdit : 160.000 FG ;
- Prise en charge par l’entreprise de frais de
déplacement, à l’occasion d’un salon professionnel ;
Mr Aly a égaré les pièces justificatives : 800.000 FG ;
- Rémunération annuelle de Mr Aly : 2.200.000
FG comptabilisés en charges.

Question :
Analyser du point de vue fiscal la déductibilité éventuelle de
ces différentes opérations.

Solution :

CHARGES DEDUCTIB A. OBSERVATIONS


LE REINTEGR
ER
Réparation du 600.000 Charge utile et
véhicule nécessaire à
l’exploitation
Dépense 480.000 Dépense
d’entretien du personnelle du
jardin dirigeant
Achat de matériel 1.200.000 Utile et nécessaire
de bureau
3.000.000 2.000.000 Part non déductible
30 000 000 x correspondant à
Redevance crédit- 20 % x 10/12 l’amortissement
bail = sur la fraction qui
5 000 000 excède 20.000.000.
- 30.000.000 –
2 000 000 20.000.000 =
= 10.000.000
3 000 000) 10.000.000 x 20 %
= 2.000.000
Contravention - 160.000 Amende fiscale
Frais pour salon - 800.000 Dépenses non
professionnel justifiées
injustifié
Rémunération de - 2.200.000 La rémunération
Mr Aly de l’exploitant est
une charge à
réintégrer.

50
Variété des Frais déductibles
En application des dispositions combinées des articles 94 –
107 du CGI, les charges déductibles peuvent être regroupées en
trois rubriques :
- Les frais courants exposés au cours de
l’exercice. Ce sont les frais généraux ;
- Les frais exposés antérieurement à l’exercice,
mais dont une partie est rattachée à l’exercice au titre
de la dépréciation des éléments d’actifs. Ce sont les
amortissements ;
- Les frais qui seront payés ultérieurement, mais
qui sont pris en charge dès cet exercice. Ce sont les
provisions.

a) - Les Frais généraux


Les frais généraux sont :
- Les salaires et frais de main-d’œuvre, avantages
en nature (dans les entreprises individuelles, il est
interdit de déduire la rémunération de l’exploitant) ;
- Les frais financiers ;
- Les frais fiscaux (ne sont pas déductibles de
l’impôt sur le revenu, les impôts sur les bénéfices, tels
que BIC, l’IS, l’IMF et les impôts indirects tels que la
TVA, la TAF et la TCA, etc.) ;
- Les frais de location ;
- Les frais d’assurance ;
- Les dépenses d’entretien et de réparation ;
- Les dons et libéralités à hauteur de 1/1000 du
chiffre d’affaires ;
- Les amendes et pénalités sont exclues du droit à
déduction ;
- Les frais de recherche et la propriété
industrielle.

b) - Les Amortissements
L’amortissement est la constatation comptable de la perte
définitive de la valeur que subissent les immobilisations de

51
l’entreprise par suite de l’usage, du temps, du changement
technique ou pour tout autre motif.
Il permet à l’entreprise de constituer un capital égal au prix
de revient des biens, pour procéder à leur remplacement à
l’expiration de la durée normale d’utilisation.
Pour être déductible du résultat, l’amortissement doit remplir
les conditions suivantes :
- Être pratiqué sur des éléments de l’actif
immobilisé soumis à dépréciation ;
- Les immobilisations doivent être la propriété de
l’entreprise et rattachées à la réalisation du bénéfice ;
- L’amortissement doit être constaté en
comptabilité ;
- L’amortissement ne doit pas être exclu des
charges déductibles par une disposition fiscale.

Les Modes d’amortissements


Le mode normal est l’amortissement linéaire.
Mais dans le but d’inciter les entreprises à investir, certains
autres modes sont autorisés, il s’agit de l’amortissement
dégressif, exceptionnel, accéléré.
Nous ne nous intéresserons qu’aux deux premiers.

* L’Amortissement linéaire :
Il est calculé en appliquant un taux constant à la valeur
d’origine.
Ce taux est proportionnel à la durée d’utilisation.
L’annuité ainsi obtenue est constante.
En cas d’acquisition de l’immobilisation en cours d’année,
l’annuité est réduite au prorata temporis.

Application :
Une entreprise dont l’exercice coïncide avec l’année civile
acquiert le 15 avril 2003, au prix de 10.000.000, un matériel
dont la durée normale d’utilisation est de 5 ans, qu’elle met en
service le 1er juin 2003.
Le taux d’amortissement linéaire = 100 = 100 = 20 %.
Durée 5
L’annuité d’amortissement linéaire s’élève à 2.000.000

52
Les annuités d’amortissement seront les suivantes :
- Anuité 2003 réduite prorata temporis :
2.000.000 x 210 = 1.166.667
- Annuité 2004 2000.000
- Annuité 2005 2.000.000
- Annuité 2006 2.000.000
- Annuité 2007 2.000.000
- Annuité 2008 2.000.000 x 150 =
833.333.

* L’Amortissement dégressif :
Conformément aux dispositions de l’art 102 du CGI, cet
amortissement ne s’applique qu’aux biens d’équipement neufs
autres que les immeubles et les véhicules de tourisme, et à
condition que lesdits biens soient à utiliser au moins trois (3)
ans en Guinée, exclusivement pour les opérations industrielles
de fabrication, de manutention, de transport, de pêche et
d’exploitation agricole.
L’amortissement dégressif se calcule à partir du 1er jour du
mois de l’entrée dans le patrimoine de l’entreprise (date du
transfert de propriété ou de l’achèvement) ;
Le taux s’obtient en multipliant le taux d’amortissement
linéaire correspondant à la durée normale d’utilisation par un
coefficient dépendant de cette durée.

Les coefficients usuels sont :

DURÉE NORMALE COEFFICIENTS


D’UTILISATION

3 ou 4 ans 1 ,5
5 ou 6 ans 2
Supérieure à 6 ans 2,5

53
Le taux s’applique :
- à la valeur d’origine la première année ;
- à la valeur résiduelle comptable les années
suivantes.

Exemple d’Application :
Soit une entreprise dont l’exercice coïncide avec l’année
civile et qui a acquis le 15 avril 2004, au prix de 100.000, un
matériel de fabrication industrielle dont la durée normale
d’utilisation est de 5 ans.
- Taux linéaire : 100 = 100 = 20 %.
Durée 5
Le taux d’amortissement dégressif = 20 % x coefficient (2) =
40 %
Les cinq annuités d’amortissement de ce matériel se calculent
comme suit :
Annuité 2004 : 100.000 x 40 % x 9/12 = 30.000
Valeur nette comptable : 100.000-30.000 = 70.000
Annuité 2005 : 70.000 x 40 % = 28.000
VNC (70.000-28.000) = 42.000
Annuité 2006 : 42.000 x 40 % = 16.800
VNC (42.000-16.800) = 25.200.
Pour 2007, l’annuité dégressive serait 25.200 x 40 % =
10.080.
Alors que le quotient de la valeur résiduelle par le nombre
d’années d’utilisation restant à courir (2 ans) est de 25.200/2 =
12.600, supérieur à 10.080.
L’amortissement de chacune des années 2007 et 2008 pourra
donc être de 12.600.
À la fin de l’année 2008, le matériel sera complètement
amorti, le total des amortissements étant 30.000 + 28.000 +
16.800 + 12.600 + 12.600 = 100.000.
Avant d’étudier la condition générale de déduction des
amortissements telle que définie par l’article 101 du CGI, il
convient de préciser la portée de certaines notions relatives aux
amortissements, à savoir : les « amortissements différés » et les
« amortissements réputés différés » en abrégé, ARD.

54
Amortissements différés17
Les amortissements différés sont ceux que l’entreprise
s’abstient effectivement de comptabiliser. À ce niveau on peut
distinguer les amortissements régulièrement différés et les
amortissements irrégulièrement différés selon que les
dispositions de l’alinéa 3 de l’article 101 du CGI ont été
respectées ou violées. Si les amortissements sont différés en
contravention à la règle de l’amortissement minimal édictée par
l’alinéa 3 de l’article 101 du CGI, leur déduction est
définitivement perdue pour l’entreprise, que les résultats de
l’exercice soient déficitaires ou bénéficiaires ; car il s’agit des
amortissements irrégulièrement différés.

Amortissements réputés différés (ARD) en période


déficitaire (article 101, alinéa V. CGI)18
La notion d’amortissement réputé différé correspond à un
dispositif purement fiscal qui permet aux entreprises de placer
une partie de leur déficit sous un régime de report illimité et
d’échapper ainsi à la limitation à trois (3) ans du report
déficitaire décrit par l’article 107 du CGI.

Condition générale de déductibilité des amortissements :


(art 101 ; III du CGI)
À la clôture de chaque exercice, la somme des
amortissements effectivement pratiqués depuis l’acquisition ou
la création de l’élément donné, ne peut être inférieure au
montant cumulé des amortissements calculés suivant le mode
linéaire et repartis sur la durée normale d’utilisation.
À défaut de se conformer à cette obligation, l’entreprise perd
définitivement le droit à déduire la fraction des amortissements
qui a été ainsi irrégulièrement différée.

17 (Confer. Mémento Pratique F. LEFÈVRE. FISCAL 2001. p 166 n 902,


903 904
18 (Confer. Mémento Pratique F. LEFÈVRE. FISCAL 2001. p 167n 910

55
Les Provisions :
On appelle provision une somme déduite du résultat en vue
de faire face soit à une dépréciation d’un élément d’actif non
amortissable, soit à des risques ou des charges probables.

Conditions de déduction des provisions : (art 98 CGI)

- Conditions de fonds
Sur le plan fiscal, la déduction des provisions est
subordonnée au respect des quatre conditions générales
suivantes :
* La provision doit être destinée à faire face à une perte ou
une charge déductible ;
* La perte ou la charge doit être nettement précisée. Il faut
individualiser l’élément d’actif déprécié ou la nature de la perte
ou charge escomptée. Les montants évalués avec une
approximation suffisante.
* La perte ou la charge doit être probable, ce qui exclut les
provisions fondées sur des risques simplement éventuels. Si les
pertes ou les charges sont d’ores et déjà certaines dans leur
principe et dans leur montant, elles doivent être comptabilisées
comme telles ;
La probabilité de la perte ou de la charge doit résulter
d’événements en cours. Une provision n’est pas déductible si
elle trouve son origine dans un événement ayant pris naissance
après la clôture de l’exercice.

Condition de Forme :
La provision doit être comptabilisée.

Sanctions :
Le défaut de paiement et le paiement tardif du BIC
entraînent une majoration de 10 % du montant non déclaré. Elle
est de 50 % si le contribuable qui a été invité par
l’Administration à régulariser sa situation ne défère pas à cette
demande dans le délai. En cas de déclaration insuffisante, la
majoration est de 25 % si cette insuffisance excède le 10e du
revenu net imposable.

56
Deuxième partie
L’ENTREPRISE SOCIÉTAIRE
L’exploitation de l’activité génératrice de revenus
imposables peut se faire sous la forme individuelle ou sous la
forme de société. Pour ce qui est de la dernière, il faut signaler
qu’il existe une pluralité de sociétés chacune ayant un régime
fiscal propre à elle.
Après avoir étudié la classification de ces sociétés, nous
nous intéresserons au régime d’imposition des associés.
Chapitre 1
CLASSIFICATION FISCALE
DES SOCIÉTÉS

Définition de la société19
« La société commerciale est créée par deux ou plusieurs
personnes qui conviennent, par un contrat, d’affecter à une
activité des biens en numéraires ou en nature, dans le but de
partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra en
résulter ».
La société commerciale peut également être créée par une
seule personne, dénommée « associé unique », par un acte écrit.
(art.5 OHADA. Acte uniforme du 17 avril 1997 relatif au droit
des sociétés commerciales).
La société commerciale doit être créée dans l’intérêt
commun des associés.
Le droit fiscal retient une classification des sociétés qui ne
coïncide pas avec la classification juridique. Cette classification
ne concerne que l’imposition des résultats. Ainsi on distingue
les sociétés soumises à l’IS (sociétés opaques) et les sociétés
soumises à l’IR (sociétés transparentes).

I - LES SOCIÉTÉS SOUMISES À L’IMPÔT SUR


LES SOCIÉTÉS (IS):

A) - DESCRIPTION ET DOMAINE
D’APPLICATION

Les sociétés soumises à l’IS sont dotées de la pleine capacité


fiscale. Elles déclarent un résultat et payent un impôt sur ce
résultat (l’impôt sur les sociétés, IS). L’Administration fiscale
ne s’intéresse qu’à la société et non aux actionnaires quant à la

19 OHADA. Acte uniforme du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés


commerciales et du groupement d’intérêt économique. Article 4.

59
déclaration des impôts sur le bénéfice. C’est pourquoi elles sont
appelées sociétés opaques.
Ces sociétés se caractérisent également par la double
imposition des bénéfices, au sein de la société d’abord,
lorsqu’ils sont réalisés, entre les associés ensuite lorsqu’ils sont
distribués (dividendes). Pour atténuer cette double imposition,
le système fiscal français a décidé de ne soumettre à l’impôt que
la moitié des dividendes perçus, c’est le mécanisme de la
« demi – base » qui est entré en vigueur le 1er janvier 2005 en
France.
Conformément aux dispositions de l’article 220 du CGI,
l’assujettissement à peut être de plein droit ou sur option.
a) – les assujettis à l’IS de plein droit
Sont obligatoirement assujettis à l’IS (art. 220 CGI) : les SA,
SARL, les sociétés coopératives et toutes les personnes morales
se livrant à une exploitation ou à des opérations à caractère
lucratif, les sociétés civiles se livrant à des opérations qui
relèveraient des BIC si elles étaient effectuées par des
personnes physiques.
b) – les assujettis à l’IS sur option.
Les sociétés de personnes peuvent décider d’opter pour l’IS.
Sont alors visées : les sociétés en nom collectif (SNC), les
commandités des sociétés en commandite simple et les
associations en participation.
Sont partiellement imposables à l’IS les établissements
scientifiques, d’enseignement et d’assistance et les collectivités
pour les revenus immobiliers, mobiliers et agricoles.

B - DÉTERMINATION DU BÉNÉFICE
IMPOSABLE :

Toutes les sociétés assujetties à l’IS sont imposées selon les


mêmes règles20, indépendamment de la nature de leur objet et de
leur activité. Le bénéfice est déterminé suivant les mêmes

20 Patrick PINTEAUX/Charles-Edouard GODARD : Droit fiscal ; cas


pratiques 2005/2006 DUNOD. p.92.

60
règles qu’en matière de BIC notamment en ce qui concerne tant
les produits imposables que les charges déductibles21.
C’est-à-dire :
Produits
- Frais généraux ;
- Amortissements
- Provisions
= Résultat Comptables
+ Réintégrations
- Déductions
= Résultat fiscal

LE TAUX DE L’IS

L’article 229 du CGI fixe le taux de l’IS à 35 % du bénéfice


imposable.

LES MODALITÉS DE PAIEMENT DE L’IS : (art.


236 CGI).

Bien que l’IS soit un impôt annuel déterminé et connu


seulement au plus tard le 30 avril de l’exercice N+1 pour ce qui
est du bénéfice réalisé au cours de l’exercice N, son paiement
ne se fait pas en une seule fois. Il se paye à travers des
acomptes provisionnels22.
Le premier acompte doit être acquitté au plus tard le 15 juin,
le 2e au plus tard le 30 septembre de chaque année.
Chaque acompte est égal au 1/3 de l’IS de l’année
précédente (art.236 du CGI).
Le solde est réglé au plus tard de 30 avril de l’exercice
suivant lors du dépôt des états financiers (bilan de clôture,
comptes de résultat, liste détaillée des frais généraux, tableau
des amortissements et des provisions).

21 Maurice COZIAN : Précis de Fiscalité des Entreprises ; Ed .Litec , 2OO5 -


2OO6 29èm édition. P 177, note 800
22 Les entreprises nouvelles sont exonérées du paiement des acomptes de l’IS
au titre de leur premier exercice, car elles n’ont pas d’éléments de référence
pour le calcule du montant (pas d’IS N-1).

61
Est imputable sur l’IS :
- L’impôt minimum forfaitaire, IMF (pour la
fraction supérieure à 3.000.000 FG) payé au plus tard le
15 janvier de chaque année.
- Cet impôt est égal au 3 % du chiffre d’affaires de l’exercice
N-1, le maximum est 40.000.000 et le minimum 3.000.000
FG23.
- La retenue à la source sur certains revenus non
salariaux
- Les retenues à la source sur les revenus
mobiliers encaissés par les personnes morales.

L’IMPOSITION DES ASSOCIÉS

(Articles 189 - 200 du Code Général des Impôts).


Le but réel de la constitution d’une société est de réaliser des
bénéfices.
C’est ce bénéfice qui est imposé dans chaque société.
Ce bénéfice après avoir été imposé à l’IS, fait l’objet de
distribution ou non entre les associés conformément à la
résolution de l’Assemblée générale des actionnaires.
Le revenu ainsi distribué sous la forme de dividende porte le
nom de revenu de capitaux mobiliers, dans la catégorie des
produits de placement à revenu variable.
Il donne lieu, dans le système fiscal guinéen, à un
prélèvement de 15 % retenu à la source par la société
distributrice et reversé à la caisse du Receveur spécial des
Impôts, accompagné d’une copie du procès verbal de
l’assemblée générale des actionnaires.

CAS PRATIQUE

L’entreprise « BARRY et FRERES » est une SARL


spécialisée dans le commerce de chaussures fermées. Son
exercice comptable coïncide avec l’année civile.

23 Les entreprises nouvelles sont également exonérées du paiement de l’IMF


au titre de leur premier exercice, car elles n’ont pas d’éléments de référence
pour le calcule du montant (pas de chiffre d’affaires antérieurs).

62
En vue de s’exécuter de ses obligations déclaratives
conformément aux dispositions des articles 108 et 109 du CGI,
il vous consulte en vous faisant comprendre ce qui suit :
- Le chiffre d’affaires réalisé au titre de
l’exercice 2008 était de 3 400 000 000 fg ;
L’IS déclaré et payé au titre de 2008 était
78 000 000 fg ;
Le bénéfice comptable au titre de 2009 s’élève à
252000 000 fg ;
Les réintégrations extracomptables (2009) sont de
28 000 000 fg ;
Les déductions extracomptables (2009) s’élèvent à
.4 000 000 fg ;
Vous devez l’aider à calculer :
- 1) l’IMF (impôt minimum forfaitaire) 2009
payable au plus tard le 15 janvier 2009 ;
- 2) les 1er et 2e acomptes IS 2009 payables
respectivement au plus tard le 15 juin et le 30
septembre 2009 ;
- 3) Le résultat fiscal de l’exercice 2009 ;
- 4) l’IS 2009.
- 5) le solde de l’IS dû au titre de
l’exercice 2009 ;
- 6) l’IRVM (impôt sur le revenu des valeurs
mobilières) dû au titre de 2009 ;
7) les 1er et 2e acomptes IS 2010

SOLUTION

1) – l’IMF 2009 = C. Affaires 2008 x 3 % = 3 400 000 000 x


3 % = 102 000 000 fg. Mais puisque le Maximum de l’IMF est
fixé à 40 000 000 fg (art. 244 du CGI), l’entreprise ne paiera
que 40 000 000 fg.
2) – le 1er acompte IS 2009 = IS 2008 x 1/3 = 78 000 000/3 =
26 000 000 fg à payer au plus tard le 15 juin 2009.
Le 2e acompte IS 2009 = IS 2008 x 1/3 = 78 000 000/3 =
26 000 000 fg à payer au plus tard le 30 septembre 2009.

63
3) Le résultat fiscal de l’exercice 2009.
Bénéfice comptable 252 000 000 fg
+Réintégrations extracomptables 28 000 000 fg
- Déductions extracomptables - 4 000 000 fg
____________________________________________
=résultat fiscal =276 000 000 fg
4) L’IS 2009 = résultat fiscal x 35 % =
276 000 000 x 35 % = 96 600 000 fg
5) Le solde de l’IS 2009
L’IS 2009 96 600 000 fg
le 1er acompte payé en janvier 2009 26 000 000 fg
le 2e acompte payé en septembre 2009 26 000 000 fg
l’IMF (la fraction supérieure à 3 000 000. art. 224 CGI)
37 000 000 fg
____________________________________________
=le solde de l’IS 2009 = 7 600 000 fg
6) L’IRVM (impôt sur les revenus de valeurs
mobilières) dû au titre de 2009
L’IRVM = dividendes x 15 %
Dividendes = résultat fiscal – IS payé
Dividendes = 276 000 000 96 600 000… = 179 400 000 fg
IRVM = (179 400 000 x 15 %) = 26 910 000 fg
7) Le 1er acompte IS 2010
= IS 2009 x 1/3 = 96 600 000 x 1/3 = 32 200 000 fg
Le 2e acompte IS 2010 = 96 600 000 x 1/3=32 200 000 fg

Le Problème de la double Imposition :


Si le bénéfice distribué est imposé entre les mains de
l’associé alors qu’il avait été soumis à l’IS, on constate qu’il y a
une double imposition économique, même si elle se produit sur
la tête de deux contribuables distincts (la société, puis les
associés).
Pour supprimer cette double imposition, le droit fiscal
français a institué ce qu’on appelle "l’Avoir fiscal" lors du
calcul de l’Impôt sur le Revenu des personnes physiques.
Le principe de l’avoir fiscal est simple. Tous les bénéfices
réalisés par la société sont soumis à l’IS au taux ordinaire (35 %
en Guinée). Mais, afin que les bénéfices distribués ne soient pas
imposés trop lourdement, les associés à qui ils sont distribués

64
bénéficient d’un crédit d’impôt qui s’impute sur l’impôt dont ils
sont redevables et qui est en somme une ristourne de l’IS.
Ce crédit (avoir fiscal) est égal à la moitié des sommes
reçues de la société.
Ainsi si la société réalise un bénéfice fiscal de 100.000 FG,
elle paiera 35 000 (100 000 x 35 %) au titre de l’IS.
Elle pourra distribuer les 65 000 auxquels sera attaché un
avoir fiscal de la moitié (soit : 32 500).
La liquidation de l’avoir fiscal s’effectue suivant des étapes :
Dans un 1er temps, il doit être ajouté au montant des
dividendes effectivement perçus (pour la détermination de la
base de l’Impôt sur le Revenu). IR.
Une fois connu l’IR, dans un 2e temps, l’avoir fiscal est
retranché du montant de l’IR (et non pas du revenu imposable).
S’il excède le montant de l’Impôt sur le Revenu, il est
restitué au contribuable.
Il convient de signaler que l’absence de « l ’ Avoir fiscal »
dans la fiscalité guinéenne fait payer par le contribuable-
personne physique un impôt sur le revenu dans la catégorie des
impôts sur les revenus de valeur mobilière (IRVM) plus élevé
que l’IR du contribuable français.
En effet, après le prélèvement de 35 % sur le bénéfice fiscal
représentant l’IS, le montant des dividendes souffre d’un 2e
prélèvement de 15 % retenu à la source par la société
distributrice et représente l’IRVM de l’associé-personne
physique.

Exercice d’application :
Une Société X.
Actionnaire-personne physique
Bénéfice fiscal : 100 000 fg
Calculer le dividende, l’avoir fiscal du contribuable-
personne physique et l’Impôt sur le Revenu dû ; supposons que
ce contribuable est imposable à l’Impôt sur le Revenu (IR) au
taux le 40 %.

Solution :
Bénéfice social : 100 000 fg
IS correspondant : (35 %) 35 000 fg

65
Dividende reçu : 100 000 35 000 = 65 000 fg
Puisque l’avoir fiscal est égal à 50 % du dividende reçu par
l’actionnaire (personne physique), cet avoir fiscal = 32 500 fg.
L’impôt dû à raison de ce dividende est :
(65 000 32 500) x 40 % = 39 000 fg
Déduction de l’IR de cet avoir fiscal :
39 000 32 500 = 6 500 fg.
L’IR après l’avoir fiscal = 6 500 fg.
En Guinée, l’IR des personnes physiques dans la catégorie
de l’IRVM est égal à 15 % des dividendes distribués, soit
65 000 x 15 % = 9 750 fg, soit une différence de 3 250 fg.

Notion de précompte mobilier :


L’Avoir fiscal se justifie par le fait que le bénéfice qui est
imposé entre les mains des bénéficiaires de la distribution a déjà
fait l’objet d’une imposition globale à l’IS.
Or il peut arriver qu’un certain nombre de bénéfices réalisés
par certaines sociétés échappent à l’IS au taux normal (35 %)
parce que bénéficiant d’une exonération totale ou partielle.
Puisque ces bénéfices ne supportent pas l’IS au taux normal,
leur distribution ne devrait pas donner lieu à l’avoir fiscal. Dans
un souci de simplification du calcul de l’Impôt sur le Revenu
(IR), l’Avoir fiscal est maintenu, en contrepartie, d’une taxation
appelée Précompte qui est égale au montant de l’avoir fiscal
(c'est-à-dire 50 % du dividende accordé). Les sociétés ainsi
concernées (qui réalisent des bénéfices échappant à l’IS au taux
normal) paient ce précompte afin de faire bénéficier à leurs
actionnaires-personne physique l’Avoir fiscal lors du calcul de
l’IR.
En Guinée, les entreprises non assujetties à la TVA paient un
précompte de 5 % sur la valeur CAF de leurs importations au
cordon douanier. Ce précompte est de 10 % sur tous les achats
locaux de biens et de services effectués par l’État, les
collectivités locales, les établissements publics et entreprises
minières si le fournisseur n’est pas assujetti à la TVA. (art.251-
255 du CGI).

66
II – LES SOCIÉTÉS SOUMISES A L’IMPÔT SUR
LE REVENU (IR) :

Les sociétés soumises à l’impôt sur le revenu (IR) ne sont


pas dotées de la personnalité fiscale. Elles déclarent un
bénéfice, mais ce bénéfice sera imposé entre les mains des
associés. C’est pourquoi elles sont appelées sociétés
transparentes.
Relèvent de l’IR non seulement les sociétés de personnes,
mais encore les SARL unipersonnelles.
Les sociétés de personnes sont les sociétés dans les
lesquelles la responsabilité des associés est illimitée.
Ce sont : les sociétés civiles et les sociétés en nom collectif
(SNC), sociétés en commandite simple, uniquement pour la part
de bénéfice revenant aux commandités, les groupements
d’intérêt économique (GIE), les sociétés créées de fait et les
sociétés en participation.
La SARL unipersonnelle est une SARL unijambiste ne
comprenant qu’un seul associé.
Son statut fiscal varie selon la qualité de l’associé unique.
- Si l’associé unique est une physique, la SARL
unipersonnelle est soumise à l’IR, sauf option pour l’IS.
- Si l’associé unique est personne morale, la
SARL unipersonnelle est obligatoirement passible de
l’IS.

Détermination du Bénéfice Social :


Les sociétés de personnes soumises à l’IR sont, en principe,
soumises aux mêmes règles que les entreprises individuelles
relevant de ce même impôt.
Le résultat imposable est déterminé selon des modalités qui
tiennent compte de la qualité des associés.
Si les associés ou certains d’entre eux sont des sociétés
soumises à l’IS ou certaines entreprises relevant de l’IR, des
règles particulières s’appliquent, en effet, à la part de bénéfice
leur revenant.
En général, le résultat imposable est déterminé dans les
mêmes conditions que les exploitants individuels, c'est-à-dire

67
globalement au niveau de la société, suivant les règles propres à
la catégorie de bénéfice ou de revenu dont relève l’activité de la
société (selon le cas : BIC, BNC, BA, Revenu foncier,…) et en
fonction du montant des recettes en ce qui concerne le régime
d’imposition (réel ou régime simplifié d’imposition RSI).
C'est-à-dire si l’activité est commerciale, on parlera de BIC à
imposer entre les mains des associés, ou de BNC selon les cas.
Une fois évalué et bien que le bénéfice soit imposé entre les
mains de chaque associé, il est déclaré par la société qui, par
ailleurs, supporte le poids des exigences comptables.
En cas de redressement fiscal des bénéfices d’une société de
personnes, l’Administration peut imposer directement les
associés sur le revenu sans suivre à leur égard une procédure de
redressement.

- L’Imposition des associés :


Le bénéfice social, avant d’être imposé entre les mains des
associés, doit être reparti.
Cette répartition doit tenir compte du pacte social (statut) ou
tout autre acte juridique conclus, et conformément aux droits
des associés.
Le montant de la part respective de chacun tient également
compte des rémunérations qui lui ont été versées (non
déductibles par nature du résultat social), des intérêts servis non
déductibles du résultat et de certains avantages particuliers qui
lui ont été accordés.
En période déficitaire les amortissements réputés différés
(ARD) ne sont pas reportables sur le bénéfice global des
associés, mais doivent être imputés sur le bénéfice ultérieur de
la société.
Seuls les déficits ordinaires sont directement imputables sur
le revenu net global des associés.
Le calcul de la quote-part de chaque associé se fait en trois
étapes :
- Détermination de la masse de bénéfices à répartir :
Bénéfice fiscal
- Total des charges non déductibles (considérées
comme prélèvements personnels)

68
= Bénéfice à repartir
- Détermination des droits de chacun des associés dans la
masse de bénéfices à repartir.
Cette détermination se fait en fonction des droits de chacun
dans la société.
- Détermination de la base imposable de chaque associé :
Aux droits dans les bénéfices à répartir sont ajoutés les
prélèvements personnels effectués par chaque associé.
Droits dans le bénéfice à repartir + Prélèvements personnels
= Base imposable de l’associé

Exemple : Une société en nom collectif (SNC) composée de


2 associés A et B ayant respectivement 60 % et 40 % des droits.
A reçoit une rémunération de 500.000 et 60.000 F d’intérêt
pour sa part de capital.
B reçoit une rémunération de 600.000 et 40.000 d’intérêt
1re hypothèse :
Résultat bénéficiaire de 1.000.000 avant réintégration des
rémunérations et intérêts fiscalement non déductibles.
Soit 2.200.000 après réintégration.
Part revenant à A : 500.000 + 60.000 + (1.000.000 x 60 %) =
1.160.000
Part revenant à B : 600.000 + 40.000 + (1.000.000 x 40 %) =
1.040.000
2e hypothèse : Déficit de 300.000 avant réintégration
Soit un bénéfice de 900.000 après réintégration
Par revenant à A : 500.000 + 60.000 - (300.000 x 60 %) =
380.000
Par revenant à B : 600.000 + 40.000 - (300.000 x 40 %) =
520.000
3e hypothèse : Déficit de 1.400.000 avant réintégration,
ramené à 200.000 après réintégration
Par revenant à A : 500.000 + 60.000 - (1.400.000 x 60 %) = -
280.000
Par revenant à B : 600.000 + 40.000 - (1.400.000 x 40 %) =
+ 80.000

69
- Régime d’imposition des associés.
Le régime d’imposition des associés d’une société de
personnes (n’ayant pas opté pour l’IS) dépend à la fois de leurs
situations particulières et de la catégorie de l’activité exercée
par ladite société ; d’où la difficulté de tenir plusieurs
comptabilités afin de déterminer autant de résultats fiscaux qu’il
y a d’associés relevant de catégories différentes. Plusieurs
hypothèses se présentent :
1re hypothèse : L’associé est un particulier.
Sa quote-part est comprise dans son revenu global et taxée
dans la catégorie à laquelle se rattache l’activité de la société.
Ainsi, si la société exerce une activité libérale, les associés
seront imposés sur leur part dans la catégorie des
BNC (exemple société civile professionnelle de médecin ou
d’avocats) ; ils le seront dans la catégorie des BIC si l’activité
est commerciale, industrielle ou artisanale ; ainsi de suite.
2e hypothèse : L’associé est une société soumise à l’IS.
Sa quote-part doit être calculée et imposée suivant les règles
prévues pour l’IS (c’est-à-dire finalement selon les règles du
BIC).
Ensuite la personne morale associée doit inclure dans son
propre résultat sa quote-part reçue du bénéfice social ainsi
distribué.
3e hypothèse : L’associé est une entreprise.
Dans ce cas, sa part dans le bénéfice social sera incluse dans
les résultats de sa propre déclaration. Si l’entreprise est
commerciale, il s’agira d’imposition à l’IR, catégorie BIC.

Exercice d’application

SOCIÉTÉ DE PERSONNES : (Régime fiscal des sociétés


en nom collectif SNC).
La société savonnerie WAKILARE est une société en nom
collectif, constituée en 2009 et dont l’exercice coïncide avec
l’année civile.
Elle comporte trois associés : Madame DIALLO, Monsieur
MARA et Monsieur CAMARA.
- Madame DIALLO possède 40 % des parts et a
la qualité de gérante de la société ;

70
- Monsieur MARA possède 30 % des parts ;
- Monsieur CAMARA possède 30 % des parts.
Le bénéfice comptable de la société est de 2.300.000 FG
pour l’exercice 2009.
Les réintégrations extracomptables à effectuer s’élèvent à
2.434.000 FG et les déductions extracomptables à 2.607.000
FG, ces sommes incluant la rémunération de Madame DIALLO
(720.000) FG et la fraction non déductible des intérêts de
comptes courants de Madame DIALLO (160.000) et de
Monsieur MARA (97.000) FG.

TRAVAIL À FAIRE :
1) - Déterminer le résultat fiscal de la société pour
l’exercice 2009 ;
2 - Déterminer la quote-part de résultat revenant à chaque
associé, et vérifier le résultat obtenu.
NB : La société n’a pas opté pour l’IS.

SOLUTION

Associés Parts Rémunération Intérêt


perçue compte
Courant
Madame 40 % 720.000 FG 160.000 FG
DIALLO -
Monsieur 30 % - 97.000 FG
MARA -
Monsieur 30 %
CAMARA

1) Détermination du résultat fiscal.


Bénéfice comptable 2.300.000 FG
+ Réintégration extracomptable + 2.434.000 FG
- Déductions extracomptables 2.607.000 FG
= Résultat (bénéfice) fiscal = 2.127.000 FG
2) Détermination de la quote-part revenant à chaque associé.

71
Il faut, dans un premier temps, déterminer le résultat fiscal
« Commun » à repartir entre les différents associés au prorata
des parts détenues dans la société.
Il faut pour cela partir du résultat fiscal de la société et
éliminer de ce résultat les éléments faisant l’objet d’une
appropriation privative de la part des associés.
Résultat fiscal de la société - 2.127.000FG
Rémunération de Madame DIALLO - 720.000FG
Intérêts non déductibles de Madame DIALLO
- 160.000 FG
Intérêts non déductibles de Monsieur MARA
- 97.000FG
= Résultat fiscal commun à réparti au prorata des parts
détenues = 1.150.000 FG.
Part revenant à Madame DIALLO : 97.000 + 160.000 +
(1.150.000 x 40 %) = 1.340.000 FG
Part revenant à Monsieur MARA : 97.000 + (1.150.000 x
30 %) = 442.000 FG
Part revenant à Monsieur CAMARA : (1.150.000 x 30 %) =
345.000 FG.

Vérification :
Madame DIALLO = 1.340.000
Monsieur MARA = 442.000
Monsieur CAMARA = 345.000
TOTAL = 2.127.000

72
Chapitre 2
REGIME FISCAL
DE LA CONSTITUTION DE LA SOCIETE

I - Choix de la forme de l’entreprise

La création d’une entreprise amène le ou les créateurs à


s’interroger sur la forme juridique : individuelle ou sociétaire.
À chacune de ces formes indiquées se trouvent rattachés des
avantages et des exigences.
Notre approche ne prend en considération que l’aspect fiscal
du choix entre les avantages d’une exploitation individuelle et
ceux d’une exploitation à la forme sociétaire.

1) - Les avantages de l’entreprise individuelle


La création d’une entreprise individuelle présente sur le plan
fiscal les avantages suivants:
a) - Les intérêts des emprunts contractés pour l’acquisition
des éléments corporels ou incorporels du fonds de commerce
sont admis en déduction des bénéfices déclarés par l’exploitant
individuel ; alors que les intérêts des prêts conclus à titre
personnel par les associés d’une société passible de l’IS pour
l’acquisition ou la souscription de leurs droits sociaux sont
exclus du droit à déduction.
b) - Les bénéfices d’exploitation viennent s’ajouter au
revenu global de l’entrepreneur soumis à l’impôt progressif,
tandis que les déficits s’imputent sur le même revenu.
Alors que les associés d’une société soumise à l’IS ne sont
personnellement imposables que sur les sommes reçues à titre
de dividende ou de rémunération.
En contrepartie, les déficits sociaux ne s’imputent que sur
les bénéfices sociaux des années ultérieures.
c) - Les obligations comptables des petits commerçants et
artisans individuels sont allégées (s’ils relèvent du régime
simplifié d’imposition RSI).
Ces simplifications ne sont pas accordées aux sociétés.

73
d) - Le taux de prélèvement fiscal sur le bénéfice net des
entreprises individuelles est de 30 %.
Celui des entreprises sociétaires est de 35 %.

2) - Les avantages de la mise en société d’une


entreprise
- La rémunération des chefs d’entreprise est considérée
comme une charge déductible, c’est le plus ancien avantage.
Alors que les prélèvements effectués par l’exploitant
individuel, et les rémunérations accordées aux membres d’une
société de personnes ne sont pas déductibles.
- La rémunération des capitaux engagés.
À l’inverse de l’exploitant individuel qui ne peut déduire de
son bénéfice imposable une somme correspondant aux intérêts
des capitaux engagés dans l’entreprise, le chef d’une entreprise
sociétaire peut bénéficier du régime fiscal des intérêts des
capitaux courants d’associés. Les intérêts de ces comptes sont
admis en déduction.
- En cas de faillite, la responsabilité des membres
(actionnaires) des sociétés des capitaux et certaines SARL, est
limitée aux apports.
- Alors que les entrepreneurs individuels et les membres des
sociétés des personnes (n’ayant pas opté pour l’IS) sont
responsables des dettes de l’entreprise sur la totalité de leurs
biens.

II - La Création d’une Entreprise individuelle

Après avoir renoncé à la création d’une société avec d’autres


associés, il reste à l’exploitant individuel de choisir encore entre
deux formules possibles : L’entreprise individuelle et la SARL
unipersonnelle. À chacune d’elle correspond un traitement
fiscal différent.

A- La constitution SARL unipersonnelle présente les


avantages suivants :
a) - L’associé unique d’une SARL unipersonnelle bénéficie
de la limitation de responsabilité au montant de ses apports

74
(dans la mesure où il peut éviter de fournir des garanties
personnelles).
b) - La création d’une SARL unipersonnelle conduit à
distinguer le patrimoine de la personne morale de celui de
l’associé, ce qui permet une rationalisation de la gestion fiscale
et comptable de l’entreprise (la comptabilité de l’entreprise ne
se confond plus avec celle de l’exploitant).
c) - L’exploitation en SARL unipersonnelle permet
d’associer ultérieurement à l’entreprise un ou plusieurs
partenaires sans avoir à supporter à cette occasion les
impositions qui s’attachent à la mise en société d’une entreprise
individuelle.

B – Les avantages de la constitution d’une entreprise


individuelle sont énumérés sur les pages précédentes.

III - La création d’une Société

La question que l’on se pose est la suivante :


Quelle forme de société choisir ?
Ce choix doit tenir compte aussi bien du statut fiscal de ces
sociétés que de celui de leurs membres. Voici les principaux
éléments d’appréciation à prendre en considération à cet égard :
- a) Société en nom collectif : Le bénéfice
réalisé est imposable au nom des associés, chacun pour
sa part, à l’instar des exploitants individuels.
En cas de déficit, les associés peuvent (à la différence des
membres d’une société soumise à l’IS) déduire de leurs propres
revenus leur part dans le déficit de la société.
Cela étant, la création d’une société de personnes présente
quelques inconvénients :
- Les associés sont indéfiniment et solidairement
responsables des dettes sociales ;
- La cession des parts est relativement difficile,
car elle suppose l’accord de tous les associés.
Les associés sont tous des commerçants et à ce titre, ils
relèvent du régime des non-salariés (moins intéressant que celui
des salariés).

75
- b) Société de Capitaux :
Les sociétés de capitaux sont passibles de l’IS sur
l’intégralité du bénéfice qu’elles réalisent, déduction faite bien
sûr des sommes versées aux associés à titre de rémunération des
fonctions (de direction, ou autres) qu’ils exercent dans l’affaire.
Les associés ne sont personnellement imposables que sur les
sommes qui leur reviennent à titre de dividendes ou de
rémunérations.

76
Chapitre 3
LA FIN DE L’EXPLOITATION
(CONF. ARTICLES 122 ET 124 DU CGI)

La cession ou cessation d’entreprise, totale ou partielle, ainsi


que le décès de l’exploitation entraînent l’imposition immédiate
des bénéfices non encore taxés à la date de ces évènements. Il
en va de même en cas de cession ou cessation d’une entreprise
passible de l’impôt sur les sociétés.

I - CAS D’IMPÔTS IMMÉDIATS

À - CESSION OU CESSATION D’ENTREPRISE

L’imposition immédiate est exigible dans le cas de cession


ou cessation totale ou partielle de l’entreprise.
Par cession totale de l’entreprise, on entend toute
transmission de l’ensemble de l’exploitation par acte portant
transfert de la propriété de l’entreprise. Cet acte peut consister
notamment en une vente pure et simple, en un apport en société
ou une donation.
La cessation totale de l’entreprise, d’une manière
générale, c’est l’abandon de l’ensemble de l’activité
industrielle ou commerciale. Elle peut résulter notamment
de la fermeture définitive du ou des établissements où les
activités étaient exploitées.
On parle de cession ou cessation partielle d’une
entreprise lorsqu’un contribuable, ayant plusieurs branches
d’activités ou plusieurs établissements, cède ou abandonne
l’une de ces branches ou l’un de ces établissements.
Les sociétés qui cessent leur activité sont soumises au
même principe d’imposition immédiate que les exploitants
individuels. Mais la définition de la cessation obéit dans
leur cas à des règles spécifiques. Il y a cessation, sur le

77
plan fiscal, non seulement en cas de dissolution, mais
aussi en cas de changement de régime fiscal ou d’activité
réelle de la société.

B - DÉCÈS DE L’EXPLOITANT :
Le décès de l’exploitant d’une entreprise est un cas
d’imposition immédiate, même lorsque l’exploitation est
continuée par les héritiers du défunt. Le délai est de 12 mois à
compter du jour de la disparition.
Il faut souligner que la taxation consécutive au décès
porte non seulement sur les bénéfices industriels et
commerciaux (BIC), mais aussi sur l’ensemble des autres
revenus du contribuable.

C - DISSOLUTION DE SOCIÉTÉ :
Que la société relève du régime des sociétés de personnes ou
des sociétés de capitaux, sa dissolution est assimilée à une
cessation d’entreprise et entraîne l’imposition immédiate des
bénéfices et des plus-values.
En pratique, la personnalité morale de la société
subsiste toutefois jusqu’à la clôture des opérations de
liquidation et c’est seulement à cette date qu’intervient
effectivement la cessation.
La date de cessation coïncide plus précisément avec la
date d’approbation des comptes définitifs de liquidation,
qui marque le point de départ du délai de 10 jours imparti
pour effectuer les déclarations prévues en cas de cessation
(art. 122 CGI).

D - AUTRES CAS DE CESSATION PROPRES


AUX SOCIÉTÉS :
Outre la dissolution, emportent cessation d’entreprise, avec
des conséquences parfois atténuées, les évènements suivants :
fusion et opération assimilée, changement d’objet ou d’activité
réelle de la société, le changement de régime fiscal, certaines
opérations de transformation ; le transfert à l’étranger du siège

78
social ou d’un établissement d’une entreprise passible de l’IS
constitue aussi un cas d’imposition immédiate.

II - BASE DE L’IMPOSITION IMMÉDIATE


(Résultat imposable)

Lorsque l’entreprise relève du régime du bénéfice réel


normal ou simplifié, l’imposition immédiate porte sur les
éléments suivants :
• Les bénéfices d’exploitation réalisés depuis la fin du
dernier exercice taxé, déterminé dans les conditions de
droit commun ;
• Les bénéfices en sursis d’imposition et, en particulier,
les provisions précédemment constituées qui
deviennent sans objet du fait de la cession ou cessation.
• Les plus-values (ou moins-values) d’actif immobilisé,
réalisées ou constatées à l’occasion de la cession ou
cessation.

III - LES OBLIGATIONS DÉCLARATIVES EN


CAS DE CESSION OU CESSATION :

Lors de la cession ou cessation de l’entreprise, le


contribuable est soumis à une double obligation :
Il doit aviser l’administration de la cession ou cessation et de
sa date d’effet, en indiquant, s’il y a lieu, les noms, prénoms
et adresse du cessionnaire. Cette déclaration est adressée au
centre de formalité des entreprises.
Sur le plan fiscal, les centres de formalité des entreprises
sont habilités à recevoir certaines déclarations d’ordre
administratif. Il s’agit :
• De la déclaration d’existence et d’identification ;
• Des déclarations d’existence, de modification du pacte
social et des conditions d’exercice de l’activité pour les
sociétés soumises à l’IS ;
• Des déclarations de cession, cessation d’activité et
assimilée (dissolution, fusion, transformation de
société, décès de l’exploitant) des entreprises relevant

79
de l’IR dans la catégorie des BIC, BA ou de l’IS et des
titulaires de BNC.
Il doit adresser au centre des impôts dont il relève la
déclaration nécessaire à l’établissement de l’imposition
immédiate : déclaration du bénéfice réel, accompagnée des
autres documents prévus à l’art 109 du CGI.
En cas de décès de l’exploitant, les déclarations sont
souscrites par ses ayants droit.
Les déclarations de cessation et de résultat doivent être
fournies dans un délai de 10 jours (art. 122 – I CGI).
Le délai de production des déclarations est porté à 12 mois
en cas de décès.
Le point de départ du délai de 10 jours est fixé :
• Lorsqu’il s’agit de la cession d’un fonds de commerce,
au jour où la cession a été publiée dans un journal
d’annonce légale.
• Lorsqu’il s’agit de la cession d’autres entreprises, au
jour où l’acquéreur a pris effectivement la direction des
exploitations ;
• Lorsqu’il s’agit d’une cessation d’entreprise, au jour de
la fermeture définitive des établissements.

80
Troisième partie
LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTÉE
(TVA)
INTRODUCTION

La TVA a été inventée par Maurice LAURE la nuit du 5


juillet 1954 en France. Ce fut à l’époque le Directeur Général
des impôts.
La TVA a été instituée en Guinée par la Loi
n°L/95/035/CTRN du 30 juin 1995 complétée par la Loi n°
009/95/ du 28 décembre 1995 portant Loi de Finances pour
1996.
Elle se substitue ainsi aux taxes suivantes :
- Taxe à la production,
- Taxe sur les affaires
-Taxe sur le chiffre d’affaires à l’importation.
Cet impôt indirect et indolore représente à peu près 45 % des
recettes fiscales en Guinée.
Au cours de ce bref exposé, on examinera les points
suivants :

83
Chapitre 1
DETERMINATION DE LA TVA BRUTE

I – CHAMP D’APPLICATION DE LA TVA (art.


356-364 du CGI)
Le champ d’application de la TVA est constitué par
l’ensemble des opérations destinées, en principe, à être
soumises à cette taxe.
Cependant, certaines d’entre elles échappent à l’imposition
parce qu’elles bénéficient d’une exonération.
Il est donc nécessaire de distinguer, au sein du champ
d’application :
- les opérations normalement placées dans le
champ d’application de la TVA qui sont imposables ;
celles-ci pouvant être soit imposées, soit exonérées ;
- Les opérations imposées sur option ;
- La territorialité de la TVA.

A) – Les opérations situées dans le champ de la


TVA :
Elles sont de deux catégories :
- les opérations imposables en raison de leur
nature ;
- les opérations imposables par une disposition
expresse de la loi.

À .1- Les opérations imposables par nature; ce sont :


a) Les livraisons de biens24 (art. 356, al. 1du CGI);

24 En parlant de livraison de biens meubles ou de prestations de services,


l’article 356. Al. I fait allusion aux livraisons et prestations effectuées à titre
onéreux par un assujetti agissant en tant que tel. (Maurice COZIAN : Précis
de Fiscalité des Entreprises ; Ed. Litec , 2OO5 - 2OO6 29èm édition. P 266).
Ensuite, il ne doit pas s’agir de livraisons d’immeubles, car celles-ci relèvent
en principe du droit d’enregistrement ou de la TVA immobilière. Le droit
fiscal guinéen reste muet sur cette notion même de TVA immobilière malgré

85
La livraison s’entend de toutes opérations comportant
transfert de propriété d’un bien meuble corporel. L’alinéa 1 de
l’article 356 du CGI assimile aux livraisons de biens les
opérations comme : l’échange, l’apport en société, la vente à
tempérament.
b) Les prestations de services (art. 356, al. 2 du CGI);
Les prestations de services sont définies de façon négative
comme englobant les opérations autres que les livraisons de
biens meubles corporels. Il s’agit :
Des travaux à façon,
Des locations,
Des réparations,
Des Transports,
Des commissions lorsque l’intermédiaire agit au nom
d’autrui,
Des courtages
Des travaux d’études, de recherches, d’expertises,
Des ventes à consommer sur place des produits alimentaires
ou de boissons
Des travaux immobiliers.
Ces travaux doivent être exécutés à titre onéreux par une
personne agissant en tant que telle et de manière habituelle.

A.2 – Les opérations imposables par disposition


expresse des la loi (art. 357 CGI)25

Ce sont :
a- Les livraisons à soi-même.: il y a livraison à soi-même
lorsqu’un assujetti a, pour la même opération la double qualité
de fournisseur et de consommateur. Il s’agit des prélèvements

la prolifération des ventes d’immeubles à Conakry et à l’intérieur du pays.


C’est peut-être le lieu d’attirer l’attention du législateur guinéen sur ce fait.
25 L’article 361 du CGI fait entrer dans le champ d’application de la TVA,
quels que soient leur chiffre d’affaires, leur situation par rapport aux autres
impôts, les activités ci-après : le transport et transit des produits pétroliers,
l’hôtellerie, pensions d’au moins 10 chambres, les imprimeries, menuiseries et
blanchisseries qualifiées de « modernes », les constructions immobilières et de
travaux publics, les supermarchés, l’importation de cigarettes et de boissons
alcoolisées.

86
d’un bien ayant donné lieu à déduction de TVA pour des
besoins autres que ceux de l’entreprise.
b - Les importations. Il s’agit du franchissement du cordon
douanier pour la mise à la consommation de biens ou de
marchandises provenant de l’extérieur ou de la mise à la
consommation en suite de régime douanier suspensif (Loi de
Finances pour 1996 art.14).

B – Les Opérations situées dans le champ


d’application, mais non imposées

Elles sont classées en deux groupes :


- les opérations exonérées ;
- les opérations réalisées par les bénéficiaires de la
franchise en base
NB : Les personnes qui réalisent des opérations situées dans
le champ d’application de la TVA, mais non imposées sont
appelées des assujettis non redevables.

B.1 - Les opérations exonérées de la TVA (art.362 CGI)

Les exonérations sont de droit strict. Leur énumération est


limitative.
Les personnes qui se livrent à des activités exonérées ne sont
pas dispensées des obligations incombant aux redevables. Elles
doivent notamment se soumettre au droit de contrôle de
l’Administration et déclarer le montant de leurs opérations. Sauf
dans le cas de l’importation, l’exonération entraîne la perte du
droit à déduction.
Le monde du commerce profane observe une considération
négative de la TVA. Cette taxe est considérée comme un nouvel
impôt. D’où la tendance de la plupart des opérateurs
économiques vers l’exonération.
Cependant il convient de noter que le prix de revient des
biens et services acquis par une personne qui réalise des
opérations exonérées est nécessairement plus élevé que si cette
personne réalisait des opérations taxables. L’exploitant ne peut

87
alors opérer aucune déduction de la taxe payée « en amont » à
ses fournisseurs.
L’intérêt de ce chapitre est de montrer aux apprentis
fiscalistes que la TVA est neutre dans le circuit économique (de
production ou de distribution). Elle ne constitue pas une charge
pour l’entreprise. L’assujettissement à la TVA permet d’ailleurs
à une entreprise d’élargir son champ contractuel vers d’autres
clients et fournisseurs. L’entreprise assujettie vend moins cher
ses biens et services, car la TVA qu’elle paye à ses fournisseurs
lors de l’achat interne ou au cordon douanier lors des
importations constitue une TVA qu’elle pourra récupérer par le
mécanisme de la déduction.
L’art. 362 cite limitativement les exonérations comme suit :

B.1.a) Les services ou opérations exonérées. Ce sont :


- Ventes de timbres à l’État ou leur importation
- Les opérations passibles de la taxe sur les activités
financières (TAF) ou de la taxe sur les contrats d’assurance
(TCA).
-Transfert non professionnel de propriété immobilière et
mobilière relevant du droit d’enregistrement ;
-La location de terrains non aménagés et des locaux nus ;
- Ventes, importations, composition et impression de
journaux, revues ou autres documents de renseignement ;
- Les services ou opérations à caractère social,
éducatif, sportif, culturel, philanthropique ou religieux
rendus par les organismes sans but lucratif dont la
gestion est bénévole et désintéressée. Ces opérations ou
services sont taxables lorsqu’ils se situent dans un
secteur concurrentiel.

B.1.b Les biens exonérés sont : le riz, le blé, la farine et


additif entrant dans sa production, le pain, les huiles
alimentaires, l’huile de palmiste, les produits pharmaceutiques,
les engrais et produits phytosanitaires, les livres et fournitures
scolaires.
NB : Demeurent imposables toutes les opérations et tout
bien non compris dans la liste des exonérations.

88
B.2 - Les opérations réalisées par les bénéficiaires de
franchise en base (art. 359 CGI) modifié.
Il s’agit :
Des personnes qui réalisent des activités purement
commerciales et dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à
75 000 000 fg
Des personnes qui effectuent des prestations de services dont le
chiffre d’affaires annuel est inférieur à 30 000 000 fg.
Il convient cependant de signaler que l’article 359 du CGI
a été modifié par l’Ordonnance n°
002/PRG/CNDD/SGPRG/2010 portant Loi de finances pour
l’année 2010 en son article 17 comme suit :
- Le contribuable est assujetti de plein droit à la
TVA lorsque son chiffre d’affaires annuel est supérieur
ou égal à 500 millions de francs guinéens.
- Toutefois, il peut opter à l’assujettissement à la
TVA si son chiffre d’affaires annuel est inférieur à 500
millions, mais supérieur à 150 millions, et ce, sur
autorisation du Directeur National des Impôts.
- L’option est refusée si le chiffre d’affaires
annuel est inférieur à 150 millions.
L’article 17 de la Loi de finances pour 2010 s’étant méfié de
la distinction entre chiffre d’affaires sur ventes de biens et
chiffre d’affaires sur prestations de services, on est à mesure de
considérer que les chiffres d’affaires ci-dessus énumérés
concernent aussi bien les ventes que les prestations de services.

II – LE FAIT GÉNÉRATEUR ET L’EXIGIBILITÉ


DE LA TVA

Le fait générateur :
Le fait générateur est l’évènement qui donne naissance à la
créance fiscale du Trésor. En matière de TVA, les articles. 365
et 366 du CGI ne donnent aucune définition des notions de fait
générateur et d’exigibilité. Ils se bornent à préciser les
évènements ou les critères permettant de les identifier.

89
L’exigibilité :
L’exigibilité est l’évènement qui accorde au Trésor le droit
de réclamer le paiement de la taxe.
Dans la pratique c’est cette dernière notion qui est la plus
importante aussi bien pour l’assujetti que pour le client. Pour
l’assujetti, l’exigibilité permet de déterminer la période au titre
de laquelle les opérations réalisées doivent être déclarées. Pour
le client, elle permet de déterminer la date à laquelle il peut
récupérer la TVA qui lui est facturée (la date de la naissance du
droit à déduction).
Fort heureusement, fait générateur et exigibilité coïncident
fréquemment. Ils dépendent essentiellement de la nature des
opérations réalisées (livraison de biens meubles corporels ou
prestation de services).

1) -En matière de livraison de biens meubles


corporels, fait générateur et exigibilité interviennent
tous deux lors de la livraison du bien. La livraison doit
être comprise comme une remise matérielle d’un bien
meuble corporel en l’état à l’occasion des ventes,
locations-ventes ou de l’échange, et non comme un
simple accord de volontés tel que souligne le Droit
civil26. La livraison en tant que transfert de propriété est
alors le critère fondamental de l’exigibilité en matière
de bien meuble corporel.
2) - En matière de prestation de services, le fait
générateur et l’exigibilité ne coïncident pas forcément.
Le fait générateur se produit au moment où les
prestations de services sont effectuées. L’exigibilité
intervient en principe lors de l’encaissement27 du prix,

26 1 En application des règles de droit civil, le transfert de propriété intervient


lors de l’échange des consentements entre les parties au contrat même si le
bien n’a pas été matériellement livré ou si le bien n’a pas été payé.
(Fascicule 1. Régime général de la TVA. Formation professionnelle. École
Nationale des Impôts de Clermont-Ferrand. Page 78).
27 1 Par encaissements imposables, il faut entendre toutes les sommes perçues
du fait de la réalisation de l’opération ou de l’exécution des travaux, à quelque
titre que ce soit (avances, acomptes, règlements pour solde…) (Fascicule 1.

90
des acomptes ou de la rémunération. On entend par
encaissement la perception effective des sommes dues
du fait de la réalisation de l’opération ou de l’exécution
des travaux, à quelque titre que ce soit.
3) - En ce qui concerne les contrats à exécution
successive, la TVA est exigible au fur et à mesure de
l’achèvement et du paiement des fractions de prix.

– Exception au principe d’exigibilité en prestation de


services (art.336 paragraphe 2 du CGI) :

Autorisation de paiement d’après les débits.


Certains prestataires de services notamment ceux qui se
livrent à des livraisons d’électricité, de gaz, de chaleur, ou à des
travaux immobiliers peuvent être autorisés à acquitter leur taxe
sur les débits s’ils en font la demande au Directeur National des
Impôts. Dans ce cas, l’exigibilité doit correspondre à la
facturation et non à l’encaissement.

III - LES TAUX DE LA TVA (Art. 373 CGI)


Il existe en Guinée deux taux qui s’appliquent à la base :
- le taux général de 18 % qui s’applique à toutes
les opérations de droit commun ;
- le taux de 0 % qui s’applique aux exportations
et aux transports internationaux.

IV - BASE D’IMPOSITION (art.367-372 CGI)

Conformément à l’article 367 du CGI, la base d’imposition


est constituée de l’ensemble des paiements en espèce ou en
nature qui incombent au client en contrepartie de la livraison ou
de la prestation qui lui est faite, à l’exclusion de la partie du
prix qui représente la TVA. La base imposable correspond à la
contrepartie (généralement le prix) exprimée hors TVA.

Régime général de la TVA. Formation professionnelle. École Nationale des


Impôts de Clermont-Ferrand. Page 80).

91
les
les réductions de
compléments prix
LA BASE de prix et les accordées
le prix
IMPOSAB = + frais - par le
principal
LE accessoires vendeur
acquittés par quelle que
le client soit leur
nature

Ainsi donc, les éléments exclus de la base d’imposition


sont : les rabais, remises, ristournes, escomptes de règlement,
les débours, les intérêts réclamés par un fournisseur.
Base x Taux = TVA brute.

(Fascicule 1. Régime général de la TVA. Formation


professionnelle. École Nationale des Impôts de Clermont-Ferrand.
Page 83).

CAS PRATIQUES (exigibilité et naissance du droit


à déduction)

L’entreprise BARAKA est spécialisée dans l’importation, la


réparation et la vente des groupes électrogènes de marque
Honda. Son siège se trouve à Matam.
Elle reçoit le 11 novembre 2008 la commande de 2 groupes
de la part de l’entreprise ABC PRESTATION située à Mamou.
Après accord de consentements, la facture définitive pour un
montant de 8.000.000 fg toutes taxes comprises est reçue à
Mamou le 4 janvier 2009 par ABC PRESTATION
Cette dernière reçoit effectivement les deux groupes le 17
février 2009. Mais, elle ne s’exécutera du paiement du prix que
le 6 avril 2009.
Le vendeur et l’acheteur sont tous des assujettis.
Travail à faire :
- Précisez la date d’exigibilité de la TVA chez
l’entreprise BARAKA.
- À quelle date naît le droit à déduction de la
TVA chez ABC PRESTATION ?

92
- Cette activité est-elle dans le champ
d’application de la TVA ?
- Déterminez le montant de la TVA dans ce
montant TTC

Corrigé
En matière de livraison de bien meuble et corporel,
l’exigibilité de la TVA coïncide avec la livraison (article 365 du
CGI). Le 17 février 2009 étant le jour où les groupes ont été
reçus par l’acheteur, cette date est celle de la naissance du droit
à déduction de la TVA chez l’acheteur, ABC PRESTATION.
Cette TVA devient exigible à la même date chez le vendeur,
l’entreprise BARAKA. La date du paiement et la date de
facturation sont sans incidence majeure sur l’exigibilité et le
droit à déduction en matière de livraison de biens meubles
corporels.
Détermination de la TVA dans ce montant TTC :
Conversion du TTC en HT
HT = TTC x 100 /(100 + 18) ou HT = (TTC x 100) : 118 =
8 000 000 x 100 : 118 = 6 779 661 fg.
Ou HT = TTC x 0,847
0.847 = coefficient de conversion.
La TVA = HT x TAUX = 6 779 661 x 18 %
= 1 220 339 fg.

93
Chapitre 2
LA DÉTERMINATION DE LA TVA
DÉDUCTIBLE

La TVA nette à reverser au Trésor =TVA BRUTE – TVA


DÉDUCTIBLE.
- La TVA brute est celle que l’entreprise a
facturée à ses clients lors de la vente des biens ou des
services.
- La TVA déductible est celle que la même
entreprise a payée à ses fournisseurs lors des achats de
biens ou de services ou celle payée au cordon douanier
lors de ses importations.
Puisque la TVA déductible est de nature à diminuer la TVA
devant revenir au Trésor, il faudrait que cette déduction soit
subordonnée à des conditions de fond et de forme.

I – Les conditions de déduction de la TVA.

Il existe une condition préalable, de caractère personnel, à


savoir que seuls peuvent bénéficier du droit à déduction les
assujettis qui sont réellement redevables de la TVA, c’est-à-dire
les bénéficiaires d’un numéro de TVA. Les particuliers qui ne
disposent pas de code de TVA n’ont pas la qualité d’assujettis ;
ce sont des consommateurs finaux qui ne peuvent et ne doivent
récupérer la TVA qui leur est facturée par leurs fournisseurs.

I. a) – Conditions de fond

Les dispositions de l’article374 du CGI décrivent


insuffisamment les conditions de fond pour la déduction de la
TVA. Seul le critère de nécessité est retenu et non celui de
l’affectibilité des biens. Alors que les biens ou services doivent
être non seulement nécessaires, mais aussi affectés à
l’exploitation.

95
I a) 1 – Les biens et services doivent être nécessaires à
l’exploitation
Cette condition est remplie lorsque les dépenses sont
engagées dans l’intérêt de l’entreprise. Cela exclut du droit à
déduction :
- les dépenses dont le caractère somptuaire ne
prête pas à discussion, compte tenu de la nature de
l’activité de l’entreprise ;
- les dépenses effectuées dans l’intérêt personnel
du dirigeant (ou de sa famille), du personnel ou des
tiers.

I a) 2 – Les biens et services doivent être affectés à


l’exploitation
Le contribuable peut déduire la TVA grevant les dépenses
relatives à un immeuble affecté à l’exploitation même si ce bien
ne figure pas au bilan. À l’inverse, aucune déduction n’est
possible si l’immeuble n’est pas affecté à l’exploitation quand
bien même il serait inscrit à l’actif du bilan.

I a) 3 - Les biens et services ne doivent pas être exclus du


droit à déduction
Certains biens et services sont formellement exclus du droit
à déduction, même s’ils sont nécessaires, utiles et affectés à
l’exploitation. Les articles 376 – 377 du CGI les citent
limitativement. Il s’agit :
- des dépenses de logement, restauration,
réception, spectacle ;
- de la location de véhicules de transport ;
- des biens cédés sans rémunération ou
moyennant une rémunération dérisoire ;

LES BIENS ET SERVICES EXCLUS DU DROIT A


DÉDUCTION (ART. 376 CGI)

EXCLUSIONS DÉROGATIONS :
DÉDUCTION ADMISE

96
- des produits pétroliers, à l’exception du
carburant utilisé par les camions-citernes dans
l’exercice du transport d’hydrocarbures (Instruction
n° 482/MEDE/MEF/CAB du 20 juillet 2006). Il
convient de signaler de passage que cette Instruction
du Ministre de l’Économie d’alors contrevient aux
dispositions de l’article 376 du CGI.
- des dépenses téléphoniques, à l’exception de
celles effectuées par les compagnies téléphoniques ;
- des services se rattachant à des biens exclus
du droit à déduction ;
- des véhicules de transport de personnes ou
véhicules à usages mixtes inscrits à l’actif du bilan
et les accessoires de ces véhicules.
Cette dernière exclusion ne concerne pas les véhicules
routiers d’au moins 9 places assises, destinées exclusivement au
transport du personnel et les immobilisations des entreprises de
location de véhicules ou du transport public de personnes.
En un mot, l’article 377 du CGI exclut du droit à déduction
tous les engins conçus pour le transport des personnes. Ne sont
donc pas concernés les véhicules destinés exclusivement au
transport des marchandises tels que les camions-citernes, les
camions, les camionnettes, les véhicules de sociétés et les
tracteurs ; ceux- ci bénéficient bien sûr du droit à déduction.

I .b) – Conditions de forme


Conformément à l’article 375 du CGI, la TVA n’est
déductible que dans la mesure où elle figure sur un document
justificatif :
- une facture délivrée par le fournisseur
légalement autorisé à la mentionner ;
- un document douanier s’il s’agit d’une
importation ;
- une déclaration de l’entreprise s’il s’agit d’une
livraison à soi-même.

I. c) – Conditions de délai
Le client ne peut déduire la TVA que lorsque celle-ci
devient exigible chez le fournisseur.

97
II – Modalités d’exercice du droit à déduction

L’imputation est la règle en matière de déduction. On


fait toujours la soustraction entre la TVA collectée chez les
clients lors des ventes et la TVA déductible sur les achats au
titre de chaque mois. Si le solde est positif, on parle de TVA
nette à reverser et le montant est versé au compte de Receveur
spécial des impôts. S’il est négatif, il constitue un crédit de TVA
qui peut faire l’objet d’un report sur la TVA des mois à venir, ce
qui est fréquent. Ce crédit peut également faire l’objet d’un
remboursement. À ce niveau, il faut signaler que la possibilité
d’obtenir le remboursement de crédit de TVA n’est reconnue
qu’aux seules entreprises d’exportation. Elles doivent reporter
trois mois de crédits successifs et le montant du remboursement
ne peut excéder le montant de la TVA fictivement calculée sur
les exportations. Ne sont pas concernés les exportateurs qui
revendent sur le territoire guinéen une partie de leur production
ou de leurs marchandises.
Les redevables de la TVA doivent tenir une comptabilité
régulière comportant :
- Un livre journal,
- Un journal des ventes,
- Un journal des achats,
- Un livre d’inventaire.
Le tout conformément au plan comptable guinéen.
La TVA doit faire l’objet de déclaration spontanée, au plus
tard le 15 du mois suivant celui au cours duquel le fait
générateur s’est produit.
Tout manquement aux obligations déclaratives est puni
sévèrement. Les sanctions peuvent atteindre le défaillant aussi
bien dans son actif patrimonial (rappel des droits simples,
intérêts de retard et majorations, la fermeture des locaux
professionnels) que dans sa personne (la contrainte par corps, la
perte de certains droits civiques et politiques). Art. 389 – 404 du
CGI.

98
III –Les assujettis partiels

Les assujettis partiels sont ceux qui ne réalisent pas


exclusivement des opérations situées dans le champ
d’application de la TVA. Autrement dit, ils réalisent à la fois des
opérations « dans le champ », taxées au taux normal, et des
opérations « hors champ ».
L’esprit de l’article 378 du CGI est de réserver la déduction
à la TVA afférente à des biens ou services utilisés pour des
opérations imposables ouvrant droit à déduction. Par suite, la
TVA afférente à des biens ou services utilisés pour des
opérations hors champ n’est pas déductible. C’est dans ce cadre
que l’art. 379 du CGI a institué un prorata de déduction qui se
calcule conformément au rapport :
Total des opérations imposables (taxées + exportations)
Total du chiffre d'affaires
La déduction est de 100 % si le rapport est égal à 0,9 ;
Elle est de 80 % si le rapport est supérieur à 0,7 et inférieur
ou égal à 0,9 ;
Elle est de 60 % si le rapport est supérieur à 0,5 et inférieur
ou égal à 0,7 ;
Elle est de 40 % si le rapport est supérieur à 0,3 et inférieur
ou égal à 0,5 ;
Elle est de 0 % si le rapport est inférieur à 0,3.

CAS PRATIQUES : Déductibilité de la TVA, conditions


et exclusions

Vous êtes stagiaire au cabinet ACC de Conakry. Un des


experts-comptables, associé, vous demande de traiter les points
en suspens du dossier fiscal de l’entreprise « GUINÉE MOTO »
qui est assujettie à la TVA depuis juillet N et dont l’activité
principale est l’importation et la vente des motos.
1. Le 2 septembre N l’entreprise a procédé à la
distribution gratuite de 10 motos neuves aux principaux
travailleurs de l’entreprise pour un montant total TTC
30 000 000 fg en vue de les motiver davantage. La TVA

99
sur ces motos avait été intégralement déduite par
l’entreprise à l’achat.
2. Le 5 septembre l’entreprise a reçu et réglé une
facture de NOVOTEL relative à la réception,
hébergement et restauration des membres du conseil
d’administration en assemblée extraordinaire. Montant
HT : 11 532 546 fg ; TVA =2 075 858 fg.
3. Le 8 septembre N le directeur financier et deux
de ses collaborateurs ont assisté à une journée-débat sur
les méthodes d’optimisation des rendements des
entreprises commerciales en Guinée, journée organisée
par le cabinet «FUDI INTERNATIONAL CONSEIL ».
Le cabinet a facturé la participation aux débats (soit
800 000 fg HT et 144 000 fg de TVA). Cette facture
datée du 9 septembre ne sera réglée qu’en novembre N.
4. L’entreprise a fait l’acquisition d’une voiture
PEUGEOT 205 le 10 septembre N pour KABA, le
comptable. Valeur HT : 18 000 000 fg. TVA
3 240 000 fg.
5. À la même date, l’entreprise a acheté un
minibus de 20 places pour le transport exclusif des
travailleurs non véhiculés. Montant HT 35 000 000 fg ;
TVA 6 300 000 fg.
6. Le 15 septembre, le PDG de GUINEE MOTO a
acheté une pirogue à moteur pour ses loisirs lors des
week-ends. L’entreprise a comptabilisé en charge cette
dépense.
Montant HT : 2 400 000 fg TVA, 432 000 fg
7. L’entreprise a reçu et payé le 20 septembre une
facture du GRAND CASINO relative à la réception des
cérémonies de mariage et vin d’honneur de la première
fille du PDG.
Montant HT: 2 100 000 fg. TVA, 378 000 fg.
8. Le 20 septembre N, réception et paiement de la
facture relative au loyer de l’immeuble abritant
GUINÉE MOTO : 1 600 000 fg HT. L’immeuble a été
meublé par le bailleur.

100
Travail à faire
Pour chaque opération, déterminez le montant de la TVA
déductible et justifiez votre réponse.

CORRIGE
1. Cette opération est une livraison à soi-même soumise à la
TVA. Elle est prévue par l’article 357, al.1 du CGI. En effet, la
TVA a été intégralement déduite à l’achat des motos et leur
sortie du circuit de l’exploitation devrait nécessairement donner
lieu à une opération de collecte de TVA.
Détermination de la taxe dans ce montant TTC :
Le prix HT = TTC x 100 : (100 + 18) = 30 000 000 x 100 :
118 = 25 423 729 fg.
La TVA = HT x TAUX = 25 423 729 x 18 % = 4 576 271 fg.
2. Cette charge, bien qu’utile et nécessaire à l’exploitation,
ne donne pas droit à déduction de la TVA.
En effet, conformément à l’article 376 du CGI, la taxe ayant
grevé les dépenses de logement, hébergement, restauration et
réception est exclue du droit à déduction.
Par conséquent, la TVA de 2 075 858 fg facturée par
NOVOTEL n’est pas déductible chez l’entreprise GUINEE
MOTO.
3. La TVA de 144 000 fg facturée par le Cabinet FUDI
INTER CONSEIL est bien déductible, car elle concerne une
prestation de service située dans le champ d’application de la
TVA.
Cependant, le droit à déduction de la TVA chez GUINÉE
MOTO ne prendra naissance qu’en novembre N, date de
paiement et non le 09 septembre qui est la date de la facturation.
Elle devient aussi exigible chez FUDI INTER CONSEIL à la
même date, c’est-à-dire en novembre N. En effet, en matière de
prestation de services la taxe devient exigible à l’encaissement
(art.365 CGI).
4. La PEUGEOT 205 est un véhicule de transport de
personnes.
Or l’article 377 du CGI exclut du droit à déduction la taxe
ayant grevé les véhicules de transport des personnes et les
véhicules à usage mixte. Il en est de même des pièces détachées
de ces engins. L’achat de cette PEUGEOT n’ouvre pas droit à

101
déduction : la TVA de 3 240 000 fg n’est pas déductible. Le
bien sera comptabilisé en matériel de transport pour son
montant TTC, soit 21 240 000 fg. Il sera amorti sur cette base.
5. Les minibus étant conçus pour le transport
exclusif du personnel de l’entreprise GUINEE MOTO,
la TVA sur toute dépense liée à lui reste déductible.
C’est l’une des exceptions au principe d’exclusion du droit
à déduction des engins et véhicules de transport des personnes
consacré par l’alinéa 1er de l’article 377 du CGI. Par
conséquent, la TVA de 6 300 000 fg est déductible.
6. La pirogue à moteur n’étant pas utile et
nécessaire à l’exploitation, la TVA sur son acquisition,
sa réparation et son maintien n’est pas déductible.
Article 374 du CGI.
En conséquence, la TVA de 432 000 fg n’est pas déductible
parce que grevant une charge elle-même non déductible.
7. La TVA facturée par GRAND CASINO n’est
pas déductible pour une double raison :
- La TVA sur les dépenses de réception,
restauration, hébergement et spectacle est exclue du
droit à déduction. Article 376 du CGI.
- La dépense relative aux cérémonies de mariage
de la fille aînée du PDG de GUINEE MOTO n’a pas de
lien direct avec les intérêts de l’entreprise.
En conséquence, la TVA de 378 000 fg n’est pas déductible.
8. La TVA sur la facture relative au loyer de
l’immeuble abritant l’entreprise est déductible. Il s’agit
non seulement d’une dépense utile et nécessaire à
l’exploitation, mais aussi une location meublée.

102
Quatrième partie
PROCÉDURES FISCALES
Chapitre 1
CONTRÔLE DE L’IMPÔT

Il incombe à tout assujetti une obligation de déclaration et de


paiement libre de ses impôts dans la plus grande sincérité et
dans le délai qui lui est imparti.
Très malheureusement l’administration fiscale est confrontée
à des difficultés liées pour partie à des insuffisances de
déclarations et pour partie à des absences pures et simples de
déclarations.
Dans le premier cas, le contribuable accepte le dialogue avec
l’administration, lui facilite la tâche dans l’exercice de son droit
de contrôle.
Dans le second cas, le contribuable fait usage de la politique
de la chaise vide devant l’administration ; il s’agit là d’une
attitude d’incivisme fiscal.
Le premier comportement, moins choquant, entraîne une
procédure de redressement contradictoire avec la possibilité
pour le contribuable de saisir la commission des appels fiscaux
si les contradictions persistent.
Le second comportement, lui plus choquant, expose son
auteur à une procédure dite d’imposition d’office avec des
garanties limitées.

I - PROCÉDURE CONTRADICTOIRE :

A - Contours juridiques du contrôle

1) - Délai d’action de l’Administration :


Le délai de reprise est celui au cours duquel l’Administration
est à mesure de réparer les omissions, insuffisances ou erreurs
commises lors de l’établissement de l’impôt.
À l’expiration de ce délai qui est de 3 ans, l’administration
ne peut plus établir d’imposition primitive ou supplémentaire
(art 668 CGI).
On parle dans ce cas de la prescription du droit de reprise.

105
Ce délai peut être interrompu par : une demande signifiée, le
versement d’un acompte, le dépôt d’une demande de réduction
ou toute action positive de l’administration ou du contribuable.

2) - Les demandes d’éclaircissement ou de


justification :
Ces demandes doivent indiquer explicitement les points sur
lesquels elles portent et assigner au contribuable, pour fournir
sa réponse, dans un délai qui ne peut être inférieur à 10 jours
(art 115 CGI).

RÉPUBLIQUE DE
GUINEE
Travail – Justice -
Solidarité
MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE
République de Guinée
ET DES FINANCES
Travail – Justice- Solidarité

Conakry le. 2010

DIRECTION NATIONALE
DES IMPÔTS
SERVICE DES GRANDES
ENTREPRISES
DIVISION CONTRÔLE
FISCAL

Le Directeur national
À Monsieur
le Directeur
général de
/Conakry

106
DEMANDE DE RENSEIGNEMENT

J’ai l’honneur de vous demander les éclaircissements ou les


justifications indiquées dans la présente lettre, concernant la
déclaration de vos revenus de l’année 2006………….
Je vous serai obligé de me faire parvenir votre réponse dans
un délai de dix jours (10) jours à compter de la date de
réception de la présente.
Je vous informe que, conformément aux dispositions de
l’article 115 du code général des Impôts (CGI), les impositions
sont établies d’office lorsque le contribuable s’est abstenu de
répondre dans le délai fixé aux demandes d’éclaircissements ou
de justifications de l’Administration ou qui ont fait à cette
demande une réponse équivalente à une fin de non-recevoir.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de mes
salutations distinguées
Conakry -- -- -- ---- -2007
Le Chef de Service
Jean BERNARD

RENSEIGNEMENTS DEMANDES RÉPONSES

IMPÔTS SUR SALAIRES


Au compte de résultat, vous avez déclaré au
titre des « frais de personnel » un montant de
15 590 064 000 FG décomposé comme suit :

a) Salaires ---------------12 749 166 000


FG
b) Charges salariales - 2 580 294 000
FG
c) Formation du personnel 260 604 000
FG
La masse salariale imposable reconstituée à
partir de vos Versements forfaitaires (VF) est
de (647 416 791 : 0,06 = 1 079 027 985 FG).

Un écart à justifier.

107
3) - Droit de Communication :
Le droit de communication est celui qui permet à
l’administration fiscale d’obtenir communication de tout
document détenu par certaines personnes ou organismes, afin de
contrôler les déclarations du contribuable sans être astreinte à la
règle du secret professionnel.
Une fois obtenus, ces renseignements doivent être gardés
avec discrétion (art 664 du CGI).

B) Le contrôle fiscal

Les obligations fiscales des entreprises sont essentiellement


fondées sur les déclarations qu’elles établissent et qui sont
présumées exactes et sincères.
Ces déclarations sont contrôlées par l’Administration fiscale,
afin d’en déceler les erreurs, les omissions ou les insuffisances.
Ce contrôle interne peut conduire à un redressement.
La procédure de vérification se déroule en partie dans les
locaux de l’entreprise et entraîne une certaine perturbation dans
son fonctionnement.
Pour cette raison, le contribuable, supposé de bonne foi,
possède des droits et des garanties et les pouvoirs de
l’Administration fiscale sont strictement définis.

LES FORMES DE VÉRIFICATIONS

La vérification fiscale peut revêtir deux formes principales :


- Le contrôle sur pièces,
- La vérification de comptabilité

B.1 Le contrôle sur pièces


Il s’agit d’un contrôle sur documents à partir des
déclarations reçues et du dossier du contribuable.
Ce contrôle a pour objectif de corriger les erreurs ou les
anomalies relevées dans les déclarations et de déceler les
contribuables qui auraient omis de déposer les déclarations

108
Il conduit également l’Administration à arrêter la liste des
contribuables qui pourront être programmés en vérification de
comptabilité.

B. 2- Vérification de la Comptabilité :

La vérification de comptabilité consiste en un ensemble


d’opérations dont l’objet est d’examiner sur place la
comptabilité d’une entreprise (individuelle ou sociétaire) et la
confrontation de cette comptabilité avec certaines données
matérielles ou de fait, afin de s’assurer de l’exactitude des
déclarations souscrites pour établir éventuellement les
redressements correspondants.

B. 2- a) - L’avis de vérification : toute vérification sur place


doit être précédée d’un avis de vérification ou de passage
indiquant la nature des impôts concernés, la date de la
vérification et les années soumises à vérification (art 655 CGI).
Cet avis doit parvenir au contribuable quelques jours avant
la présence physique des inspecteurs.
Cet avis mentionne expressément que le contribuable est
libre de se faire assister par un conseil de son choix ; le plus
souvent ce sera un expert-comptable ou un avocat. Le chef
d’entreprise doit recevoir, à peine de nullité, un extrait des
« droits et obligations du contribuable vérifié ».

AVIS DE VÉRIFICATION DE COMPTABILITÉ


PÉRIODE : 2006, 2007 et 2008

Monsieur le Directeur,
J’ai l’honneur de vous informer que Messieurs… (Chef de
Mission) et…….., tous Inspecteurs à la Direction Nationale des
Impôts, se présenteront à votre Établissement le………..20… À
10 heures en vue de vérifier l’ensemble de vos Déclarations
fiscales et opérations susceptibles d’être examinées et portant
sur la période allant du 1er janvier………. au 31
décembre……...

109
Je vous saurais gré de bien vouloir tenir à leur disposition
vos documents comptables et pièces justificatives et, dans la
mesure où votre comptabilité est informatisée, l’ensemble des
informations, données et documents qu’ils souhaiteront
consulter.
Au cours de ce contrôle, vous avez la faculté de vous faire
assister par un conseil de votre choix.
Je vous prie de trouver ci-joint, pour votre information, un
extrait des droits et obligations du contribuable vérifié.
Les inspecteurs vous donneront toutes précisions sur la
conduite de cette vérification sous la supervision de
Monsieur………………….. Chef de Section.
Les difficultés relatives au déroulement et à la conclusion de
la vérification pourront, si vous le souhaitez, être examinées par
Monsieur…………………. Chef de Division Contrôle Fiscal,
Téléphone : 30 - 45 - 20 - 58.
Veuillez recevoir, Monsieur le Directeur, l’expression de
mes salutations distinguées.
Ibrahima BALDE

Article 654 : Il est reconnu à l’administration fiscale le droit


de vérification sur pièces et sur place des déclarations fiscales
souscrites par tout contribuable soumis au régime réel
d’imposition.
Article 655 : Toute vérification sur place doit être précédée
d’un avis de vérification ou de passage indiquant la nature, la
date de vérification ainsi que les années soumises à vérification.
Article 656 : Les contribuables doivent être informés qu’ils
ont la faculté de se faire assister d’un conseil de leur choix, par
mention spéciale sur l’avis de vérification.
Article 657 : En cas de contrôle inopiné tendant à la
constatation des éléments physiques de l’exploitation, ou de
l’existence ou de l’état des documents comptables, l’avis de
vérification est remis au début des opérations.
Article 658 : À l’issue de la vérification, les inspecteurs des
impôts doivent obligatoirement envoyer au contribuable vérifié
soit une notification de redressements, soit une notification
d’absence de redressements.

110
Article 659 : la notification de redressements doit indiquer
entre autres les impôts, droits, taxes, périodes, documents et
points précis examinés ainsi que les articles du présent code ou
de tout autre texte légal appliqué.
Article 660 : À la réception de la notification de
redressements, les contribuables peuvent formuler des
observations ou accepter les redressements envisagés dans un
délai de 30 jours (15 jours en matière de TVA). En cas de rejet
total ou partiel des observations formulées par le contribuable,
l’inspecteur des impôts ayant rédigé la notification doit
obligatoirement constater par écrit, le désaccord total ou partiel
qui subsiste. Il doit envoyer dans le délai maximum de trois
mois à compter de la date de réception des observations
formulées par ce dernier, un écrit pour confirmer les
redressements ou notifier l’acceptation de ses observations.
Le défaut de confirmation dans le délai sus visé équivaut à
une acceptation tacite des observations du contribuable.
Article 661 : Les assujettis doivent être obligatoirement
informés du délai de réponse dont ils disposent. Ce délai est de
30 jours à compter de la date de réception des documents visés
à l’article précédent.
Article 662 : À défaut de réponse par le contribuable dans
les délais impartis, l’impôt notifié est mis en recouvrement.
Article 663 : Les documents mentionnés à l’article 659 ne
peuvent être opposés à l’administration fiscale qu’en ce qui
concerne les périodes, documents, impôts, droits et taxes qui y
sont indiqués. Il en résulte que l’examen de tout nouveau
document ou point nouveau peut entraîner valablement un
nouveau redressement.
Article 664 : Les agents des impôts sont tenus de garder
secret les renseignements de quelque nature que ce soit
recueillis dans l’exercice de leur fonction.
Ces dispositions ne s’opposent pas à l’échange de
renseignements entre l’administration guinéenne et celles des
États avec lesquels sont conclues des conventions fiscales et/ou
d’assistance mutuelle administrative.
Article 665 : En ce qui concerne les droits d’enregistrement,
les inspecteurs chargés de l’enregistrement ne peuvent délivrer
d’extrait de leurs registres que sur ordonnance du juge lorsque

111
ces extraits sont demandés par l’une des parties contractantes ou
ses ayants cause. Les droits pour la délivrance des extraits sont
fixés par arrêté.
Article 666 : En matière de contrôle fiscal, aucune action en
répétition ne peut être exercée à l’encontre d’un contribuable
préalablement vérifié dans des conditions régulières.
Lorsque la vérification de comptabilité pour une période
déterminée au regard d’un impôt ou d’une taxe ou d’un groupe
d’impôts ou taxes est achevée, l’administration ne peut procéder
à une nouvelle vérification de ces écritures au regard des
mêmes impôts et taxes pour la même période.
Toutefois, cette règle ne s’applique pas :
− lorsque la vérification a été limitée à des
opérations déterminées telles que les déclarations de
TVA et les autres taxes indirectes pour les périodes
comprises dans les exercices comptables soumis à la
vérification au regard des impôts sur les bénéfices ;
− lorsque le réexamen des écritures des
documents comptables s’avère nécessaire pour instruire
les observations et réclamations des contribuables.
Sous peine de nullité de l’imposition, la vérification sur
place des livres et documents comptables ne peut s’étendre sur
une durée de plus de six mois en ce qui concerne :
− les entreprises relevant du régime réel
d’imposition en matière de BIC ;
− les contribuables relevant de l’impôt
synthétique ;
− les entreprises relevant de l’impôt sur les
bénéfices non commerciaux.
Article 667 : Le Directeur National des Impôts est autorisé à
procéder à la transaction entre les droits et les pénalités avec les
contribuables vérifiés.

B. 2- b) - Lieu de la vérification : le contrôle a lieu


normalement au siège de l’entreprise en présence du conseil du
contribuable si ce dernier le souhaite.
Sur demande écrite du contribuable, le vérificateur peut être
autorisé à emporter les documents comptables dans ses bureaux.

112
B. 2- c) - Durée de la vérification :
Le Code Général des Impôts ne précise pas la durée
maximale d’une présence du contrôle fiscal dans une entreprise.
Cependant, on reconnaît que dans les grandes entreprises, la
durée de la vérification peut excéder trois mois.

B. 2- d) - Les documents soumis à vérification : Il s’agit


de tous les documents comptables et de toutes les pièces
justificatives jointes (factures, copies de lettres, etc.).

B. 2- e) - La période vérifiée : Les trois derniers exercices


clos ; mais exceptionnellement on peut aller dans un exercice
prescrit pour chercher à examiner la régularité d’une provision,
d’un amortissement réputé différé (ARD) en période déficitaire.

B. 2- f) - Climat de la vérification : il est exigé un dialogue


constant entre contribuables, son conseil et le vérificateur. C’est
pour cela qu’il est prévu un débat oral et contradictoire.

* L’issue de la vérification de comptabilité.


Si à l’issue de la vérification, le vérificateur n’a relevé
aucune irrégularité, il adresse au contribuable un « avis
d’absence de redressement ».
Cette situation arrive très rarement. L’issue la plus courante
est la notification d’un avis de redressement, notification qui
appelle une réponse de la part du contribuable.
Il s’agit là d’une procédure de redressement contradictoire,
une procédure très formaliste, soucieuse ne pas porter atteinte
aux garanties du contribuable. Page 595. M. Cozian.

* Le contenu de la notification :
L’Administration doit notifier au contribuable le
redressement envisagé.
Cette notification préalable doit être motivée de manière à
permettre à l’intéressé de formuler ses observations ou de faire
connaître son acceptation.
Le redressement doit nécessairement contenir les indications
suivantes :
- la narration des faits tels qu’ils sont produits.

113
- L’évocation d’une ou des dispositions
législatives ou réglementaires relatives aux faits
- Mention de la conséquence tirée de
l’application des dispositions aux faits commis.
- Le rappel de la possibilité de se faire assister
d’un conseil de son choix pour répondre à l’avis de
redressement ;
- L’indication d’un délai de réponse qui est de 30
jours à compter de la date de la réception du
redressement (art 661 CGI) ;
- Le détail des chefs de redressement et motifs
exacts, le montant total du redressement, le montant des
droits simples et celui des pénalités et les taux
appliqués.
Après réception de la notification, le contribuable peut
demander des renseignements, formuler des observations ou
contredire certains chefs de redressement, dans le délai ou il
peut accepter le contenu.

* L’acceptation des redressements


Si le contribuable accepte le redressement, l’Administration
met en recouvrement le supplément d’impôts assorti des
pénalités correspondantes.

* La persistance du désaccord
Si le chef d’entreprise et le vérificateur n’aboutissent pas à
un accord, le vérificateur confirme les redressements qu’il a
proposés.
Deux solutions sont alors possibles :
- Le contribuable ou l’administrateur peuvent porter le
différend devant la commission d’appel fiscal (CAF).
La saisine de cette commission ne suspend pas l’action
en recouvrement (art 682-687 CGI).
- Ils peuvent intenter les recours (gracieux ou
contentieux) II).

114
II – PROCÉDURE D’IMPOSITION D’OFFICE

Par dérogation à l’emploi de la procédure normale, la loi


donne dans certains cas à l’Administration le pouvoir d’établir
« d’office » les impositions supplémentaires.
La caractéristique de la procédure d’imposition d’office est
de ne pas être contradictoire.
Elle se déroule sans que le contribuable ait à être invité à
exposer sa position et elle met la preuve à sa charge s’il conteste
l’imposition devant les tribunaux.
La procédure d’imposition d’office est unilatérale et non
contradictoire.
Elle n’est cependant pas arbitraire.
L’imposition est faite à partir des renseignements que
l’administration possède et suivant des méthodes qui lui sont
propres.
Cette procédure peut être mise en œuvre dans les situations
suivantes, dont l’énumération est limitative (art 27 CGI) :
1- Défaut ou retard de production de
certaines déclarations ;
2- Défaut de réponse aux demandes
d’éclaircissement ou de justification ;
3- Opposition au contrôle fiscal.

1 – DÉFAUT OU RETARD DE PRODUCTION DE


DÉCLARATIONS :

L’imposition d’office sanctionne le défaut ou retard dans le


dépôt de déclarations destinées à l’assiette de l’impôt ou à
l’évaluation des bases d’imposition. il convient de préciser que
toute imposition d’office intervient toujours en principe après
une mise en demeure qui est restée sans suite.
Le contribuable encourt ainsi la taxation d’office dans les
cas suivants :
a ) -Défaut ou retard de production de la déclaration
d’ensemble des revenus, de la déclaration des plus values de
cession d’immeubles ou de meubles, de la déclaration des plus
values de cession des valeurs mobilières ou de droits sociaux,

115
des déclarations de chiffre d’affaires, de la déclaration des
bénéfices imposables au BIC ou à l’IS , des déclarations des
impôts sur les salaires (Retenue sur les Traitements et salaires
RTS, Versements forfaitaires VF, Taxes d’Apprentissage TA,
Retenue sur les revenus non salariaux RNS), des déclarations de
chiffre d’affaires imposable ou non à la TVA,TCA ou à la TAF.
De même, tout contribuable assujetti à la TVA a la
possibilité de déduire la taxe que lui facturent ses fournisseurs.
Cependant, conformément à la lettre circulaire N°
461/MEF/DNI/mc/2000 du 25 février 2000, la DMU doit être
accompagnée d’un « tableau récapitulatif de TVA déductible ».
Le contribuable qui refuse de déférer à cette obligation de
produire ce tableau dans le délai qui lui sera imparti verra sa
déduction rejetée et le montant correspondant sera taxé d’office.
b) - Défaut de déclaration ou de présentation d’un acte à la
formalité dans le délai légal, en matière de droit
d’enregistrement ou de mutation.
De la même façon, sous réserve de la mise en demeure
restée sans suite, le contribuable encourt l’évaluation d’office
de ses bénéfices lors qu’il n’a pas produit dans les délais de la
déclaration spéciale des bénéfices industriels et commerciaux
(BIC), des bénéfices non commerciaux (BNC) ou des bénéfices
agricoles réels (BA).
Ainsi, au plus tard le 17 de chaque mois, un "tableau des
déclarations mensuelles uniques (DMU)" est dressé comportant
les noms ou raison sociale des contribuables, les montants de
leurs paiements par nature d’impôt et par période.
Ce tableau permet de donner une vision panoramique de la
situation des entreprises à jour du point de vue des paiements et
de la situation des défaillants. Cette dernière situation entraîne
l’établissement d’un « tableau des taxations d’office ».
Les taxations d’office seront alors saisies conformément à ce
tableau.
En principe, une taxation d’office doit toujours être précédée
d’une mise en demeure restée sans suite de la part du
contribuable.
L’acte de taxation d’office est ordinairement cosigné par le
chef de Division et le Chef de Section.

116
La taxation ou évaluation d’office doit obligatoirement être
notifiée au contribuable et la date de cette notification marque
le point de départ du délai indiqué pour la mise en
recouvrement du montant notifié.
c) – Défaut de réponse à une demande d’éclaircissement ou
de justification : (art. 27 al. 2 CGI).
Le contribuable qui s’est abstenu de répondre à une demande
d’éclaircissement ou de justification est taxé d’office à l’impôt
sur le revenu.
Compte tenu du déroulement de la procédure de demande
d’éclairement ou de justification, plusieurs hypothèses sont à
envisager :
• Le contribuable ne répond pas, se borne à faire une
réponse orale ou répond hors délai à la demande
d’éclaircissement ou de justification : dans ce cas, la
taxation d’office est directement applicable.
• Le contribuable répond dans les délais et par écrit à la
demande d’éclaircissement ou de justification, mais
l’administration juge cette réponse insuffisante : dans
ce cas, la taxation d’office ne peut être appliquée que si
l’intéressé ne répond pas de manière satisfaisante, par
écrit, à la mise en demeure qui lui est adressée de
compléter sa première réponse.

2 – OPPOSITION AU CONTRÔLE FISCAL :

Si le contrôle ne peut avoir lieu du fait du contribuable ou


d’autres personnes (opposition individuelle ou collective), les
bases d’imposition sont évaluées d’office.
L’opposition au contrôle fiscal peut se faire par des actes
d’incivisme fiscal se manifestant notamment à travers :
• des actes de dérobade. Certains contribuables indélicats
changent fréquemment de bureau, d’adresse ou de
contacte téléphonique dans le seul but de se dérober au
contrôle fiscal : dans l’un ou l’autre cas, la taxation
d’office est applicable assortie de majoration et
d’intérêt de retard.

117
• Une autre forme d’opposition à l’administration fiscale
dans l’exercice de son droit de contrôle consiste dans le
refus par certains contribuables de recevoir les actes de
notifications, les avis d’imposition ou de vérification :
dans ce cas, la taxation d’office est applicable
directement. La preuve du refus de revoir l’acte
incombe à l’agent des impôts chargé de notifier.

III - LES GARANTIES ET DROITS DU


CONTRIBUABLE

Ces garanties sont entre autres : la réception d’un avis de


vérification avant la présence physique du vérificateur, la charte
du contribuable, la possibilité pour le contribuable de reporter la
vérification, l’interdiction d’une nouvelle vérification pour les
mêmes périodes, les mêmes impôts et les mêmes motifs (art 666
CGI) l’opposabilité à l’administration fiscale de ses propres
interprétations des textes fiscaux.

118
Chapitre 2
LES RECOURS DU CONTRIBUABLE

Les prérogatives de l’administration fiscale sont


considérables.
Elle est investie du :
- Droit de communication ;
- Droit de vérification, de visite et de saisie ;
- Droit de reprise ;
- Droit du recouvrement forcé, etc.
Cependant un juste équilibre exige que des garanties soient
reconnues aux contribuables.
D’où l’importance des recours qui sont à leur disposition.
Ainsi donc, lorsqu’un contribuable conteste la régularité en
la forme de l’acte de poursuite dont il est objet, lorsqu’il
conteste les modalités dont les poursuites sont exercées, ou
l’exigibilité même de son obligation vis-à-vis du Receveur des
Impôts, sa réclamation relève du contentieux du
recouvrement.
On parle de contentieux d’assiette lorsque la réclamation
du contribuable vise à obtenir une décharge ou une diminution
du montant même de l’impôt, lorsque le bien-fondé d’une
imposition est contesté ou lorsqu’il estime avoir payé l’impôt en
trop.
Les contribuables disposent à cet égard de trois (3) types de
recours :
I - Le recours consultatif devant la commission d’appel
fiscal ;
II - Le recours contentieux
III - Le recours gracieux.

119
I - Le recours devant la commission d’appel fiscal
(CAF) art 682 – 687 – CGI)

Les tribunaux sont encombrés et les procédures y sont d’une


longueur rebutante.
C’est pourquoi la Loi de Finances rectificative pour 1997 a
créé à mi-chemin entre les recours administratifs et les recours
juridictionnels, une catégorie hybride de recours consultatif,
d’allure quasi juridictionnelle.
Il convient de préciser que la CAF n’est jusqu’à la date
d’aujourd’hui (06/05/2010) pas fonctionnelle.
Il s’agit d’un organisme mixte présidé par un magistrat et
composé de représentants de l’administration (MEF, DNI,
CDIVISION), de la chambre de commerce et d’industrie et de
l’ordre des experts comptables.
La CAF est compétente dans les différents cas de désaccord
concernant les mises en recouvrement par voie d’avis de mise
en recouvrement (AMR) des Impôts suivants : TVA, TCA, TAF,
IS.
La CAF n’est pas compétente en matière de procédures
fiscales ou de pénalités (art 684 CGI).
La CAF qui siège au minimum une fois par mois peut être
saisie par l’administration ou par le contribuable à travers une
lettre du Directeur National des Impôts (DNI) adressée au
Président de cette CAF.
La commission émet un avis qui ne lie ni l’administration
fiscale ni le contribuable.
L’avis signé par le Président de la commission est notifié à
l’entreprise par le secrétaire. Si l’une des parties estime que
l’avis de la CAF lui cause injustement préjudice, elle est libre
de choisir la voie du plein contentieux fiscal.

II – Le recours contentieux devant les tribunaux

La phase du contentieux se noue lorsque le contribuable n’a


pas pu obtenir gain de cause dans ses premières démarches
auprès de l’administration (recours hiérarchique, recours
gracieux, demande de dégrèvement d’office).

120
Si l’administration maintient ses positions et récuse les
prétentions du contribuable, on se trouve devant une
« impasse » ; ce sera au juge de dire qui de l’administration ou
du contribuable a raison28.
Toutefois, avant d’exercer un recours contentieux devant le
tribunal, lui-même, le contribuable doit soumettre sa
réclamation au service des impôts.
Cette réclamation est la dernière chance d’une solution à
l’amiable. Ce n’est que si le Directeur National des Impôts la
rejette que le contribuable est autorisé à soumettre le différend,
c'est-à-dire la décision de rejet du Directeur, devant le tribunal.
Le recours contentieux se subdivise obligatoirement en deux
phases :
- Une phase administrative préalable, devant le
service des impôts ;
- Une phase juridictionnelle proprement dite si la
phase administrative s’est soldée par une décision de
rejet.

a)- La phase administrative : Le recours préalable


devant le service des impôts

- le Délai de la réclamation.
Le Délai imparti pour la présentation de la réclamation au
Directeur National des Impôts est d’un mois.
Le point de départ de ce délai est le jour de la notification de
la mise en recouvrement ou l’exigibilité de l’impôt. (art 671
CGI).
L’administration fiscale dispose d’un délai de 6 mois pour
répondre aux réclamations du contribuable.
Si l’administration ne répond pas à la réclamation, le
contribuable dispose un délai d’un mois à compter de la date
d’expiration du délai de réponse (6 mois) pour saisir le tribunal.

28 Maurice COZIAN : Précis de Fiscalité des Entreprises ; Ed. Litec , 2OO5 -


2OO6 29èm édition. P 4888, note 2410

121
- Présentation de la réclamation :
La réclamation est normalement formulée par écrit et
adressée au Directeur National des Impôts avec accusé de
réception.
La lettre de réclamation doit être accompagnée du titre
administratif (copie de l’Avis de Mise en Recouvrement, AMR)
précisant la nature, le montant et la période de l’impôt contesté.
La lettre doit contenir l’exposé sommaire des faits, moyens et
conclusions et porter la signature manuscrite de son auteur.
- Instruction des réclamations et décision de
l’administration. Les réclamations sont instruites par les
services techniques.
Après cette instruction l’administration fiscale notifie sa
décision au contribuable et ordonnance, s’il y a lieu les
dégrèvements prononcés.
En cas de rejet total ou partiel, la décision doit toujours être
notifiée au contribuable afin d’ouvrir le délai de saisine du
tribunal.
Sursis de paiement.
« Payez d’abord, vous contesterez ensuite ». Tel est le
principe.
L’exercice d’un recours contentieux n’est pas suspensif du
recouvrement. Mais le contribuable requérant peut bénéficier du
sursis de paiement s’il en fait la demande et s’il constitue des
garanties suffisantes : caution bancaire, hypothèque, créances
contre l’état, etc.

b)- La phase juridictionnelle : recours final devant


les tribunaux

La réponse du Directeur National des Impôts peut être


positive et le contribuable obtient alors gain de cause ; le
contentieux prend fin de cette façon et le recours devant le juge
devient inutile.
Dans le cas contraire, le rejet par le DNI de la réclamation
déclenche la phase juridictionnelle. La procédure fiscale devant
les tribunaux n’est pas très formaliste. Seulement les conditions

122
de fond et de forme doivent être respectées pour la saisine du
tribunal. Parmi ces conditions on peut citer :
- Ne pas se tromper de la juridiction compétente ;
- Respecter le délai de deux mois à compter de la
notification du rejet ;
- Commencer toujours par les réclamations
devant l’administration fiscale.

III - Les recours gracieux

Les recours gracieux permettent au contribuable de


demander une mesure de bienveillance, telle qu’une remise
totale ou partielle des pénalités fiscales qui lui ont été infligées,
voire une remise de certains impôts qu’il n’est pas en état de
payer ; un chef d’entreprise qui connaît des difficultés
financières, peut de cette façon, solliciter des délais de paiement
et de remises gracieuses. L’administration est évidemment libre
de les accorder ou de les refuser.

Les dégrèvements :
Ils sont accordés, en dehors même de tout recours.
Lorsque l’administration découvre des erreurs commises à
l’encontre des contribuables.
Ils ne sont soumis à aucun formalisme ; c’est une « soupape
de sûreté » dans la machinerie complexe de l’action
administrative.
L’article 667 du CGI accorde plein pouvoir au Directeur
National des Impôts en matière de dégrèvement ou de
transaction sur les droits simples et les pénalités.

123
ABRÉVIATIONS

AD amortissement différé
AID amortissement irrégulièrement différé
AMD avis de mise en demeure
AMR avis de mise en recouvrement
ARD amortissement réputé différé
BA Bénéfice agricole
BIC Bénéfice industriel et commercial
BIF bureau des immatriculations
BL bulletin de liaison
BNC bénéfice non commercial
CFE centre de formalité des entreprises
CAF commission d’appel fiscal
CFU contribution foncière unique
CIDE code des impôts directs d’État
CGI code général des impôts
DMU déclaration mensuelle unique
IMF impôt minimum forfaitaire
IR impôt sur le revenu
IRCM impôt sur le revenu des capitaux mobiliers
IRVM impôt sur le revenu des valeurs mobilières
IS impôt sur les sociétés
LASM livraison à soi-même
LBMC livraison de biens meubles et corporels
NIF numéro d’identification fiscale
NTO notification de taxation d’office
NR notification de redressement
RCCM registre du commerce et du crédit mobilier
RNS revenus non salariaux
TA taxe d’apprentissage
TAF taxe sur les activités financières
TCA taxe sur les contrats d’assurance
TPU taxe professionnelle unique

125
TVA taxe sur la valeur ajoutée
TUV taxe unique sur les véhicules
VF versement forfaitaire

126
BIBLIOGRAPHIE

Maurice COZIAN : Précis de Fiscalité des Entreprises ;


éd. Litec , 2OO5 - 2OO6 29e édition
Patrick SELOOTEN : Droit Fiscal des Affaires. Précis
Dalloz 3e éd 2OO3.
Maurice COZIAN /Martial CHATEAUX: Exercices de
Fiscalité des Entreprises. 2000-2001 13e édit.
Mémento Pratique, Francis LEFEVRE FISCAL 2001
Patrick PINTEAUX / Charles-Édouard GODARD : Droit
fiscal ; cas pratiques 2005/2006 DUNOD.

CODE GENERAL DES IMPOTS DE GUINEE 2004


Béatrice et Francis Grandguillot : Fiscalité française
2001 ; nouveaux auteurs, nouveaux textes ; Gualino
éditeur,Paris 2001.
Emmanuel DISLE – Jacques SARAF : Fiscalité ;
édition 2002/2003. À jour au 1er avril 2002. DUNOD

OHADA Traité et actes uniformes commentés et annotés 2e


édition.
Formation professionnelle à l’École Nationale des Impôts
de Clermont-Ferrand. Fascicule 1 : BÉNÉFICE
INDUSTRIEL ET COMMERCIAL (BIC) et L’IMPÔT
SUR LES SOCIÉTÉS (IS).
LOI FONDAMENTALE DE LA RÉPUBLIQUE DE
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2005

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