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DROIT COMMERCIAL
COURS DE DROIT
CHAPITRE II : LE COMMERCANT
Définition du commerçant
Au terme de l’article 3, l’acte de commerce par nature est celui par lequel une
personne s’entre met dans la circulation des biens qu’elle produit ou achète ou par
lequel elle fournit des prestations de service avec l’intention d’en tirer un profit
pécuniaire.
NB : pour qu’il ait acte de commerce il doit avoir :
-Achat préalable
-une intention de revente ou de spéculation (faire monter le prix)
-intention d’en tirer un profit
Ce sont les actes de commerce isolés et les actes de commerce accomplis en raison
d’une entreprise.
a. Les actes de commerce isolés
Toutes ces personnes étant commerçantes, la loi considère que les actes qu’elles
accomplissent sont présumés commerciaux.
Quant aux autres intermédiaires, la loi vise les agences immobilières, les agences
de renseignements commerciaux et les cabinets d’affaires qui se chargent
professionnellement de gérer les affaires d’autrui ou d’administrer ses biens.
La loi indique que leurs actes ayant un caractère commercial quoiqu’eux-mêmes ne
soient pas nécessairement commerçants, leurs opérations sont dites actes de commerce.
Ces actes ont toujours le caractère commercial quels que soient l’objet et le but
de l’acte, qu’il soit fait professionnellement par un commerçant ou à titre isolé par un
non commerçant. Il s’agit :
- de la lettre de change, du billet à ordre, du warrant ;
- des sociétés commerciales par la forme (SA, SARL, SNC, SCS)
Ce sont des actes de nature civile qui deviennent actes de commerce parce
qu’accomplis par un commerçant pour les besoins de son commerce.
Ex : l’achat d’un micro-ordinateur par un commerçant pour son usage personnel est un
acte civil. Par contre, si l’achat est fait pour les besoins du commerce tel que la gestion
de ses ventes, il devient un acte de commerce par accessoire. De même, des actes
normalement commerciaux deviennent civils dès lors qu’ils sont l’accessoire d’une
activité principale de nature civile.
Ex : Le professeur de comptabilité qui, tout en dispensant ses cours, achète pour les
revendre à ses étudiants, des plans comptables, accomplit des actes civils par accessoire.
NB : La commercialité par accessoire s’applique aussi aux actions nées des délits, quasi-
délits et des quasi-contrats.
a. Définition
L’acte mixte est celui qui est commercial pour l’une des parties et civil pour l’autre. Il
suppose au moins 2 parties (commerçant et non commerçant)
Ex : L’achat dans un magasin est commercial pour le vendeur et civil pour l’acheteur
non commerçant.
L’intérêt que présentent les actes mixtes réside dans la détermination de leur régime
juridique. Ainsi, en matière de :
Preuve : Ce régime est fonction de la personne contre qui la preuve est faite. Si la
preuve est faite par le non commerçant contre le commerçant, le principe de la liberté de
la preuve en matière commerciale est admis.
Par contre, si c’est le commerçant qui fait preuve contre le non commerçant, la preuve
est faite par écrit.
L’acte mixte présente 4 intérêts principaux :
-la compétence juridictionnelle
Mise en demeure : elle se fait selon les modes du droit civil quand c’est un
Commerçant qui met un non commerçant en demeure. Par contre, si c’est un non
commerçant qui met en demeure, cela se fait par tous moyens.
UNITE PEDAGOGIQUE DROIT 6
COURS DE DROIT
- Prescription : c’est l’écoulement d’un temps qui éteint une action en justice.
En matière pénal :
Crime= 10 ans
Délit= 3 ans
Contravention =1an
En matière civile et commerciale
Elle est de 30 ans pour les créances civiles alors qu’elle est de 5 ans pour les
créances commerciales.
A. La qualité de commerçant
Pour être commerçant, il faut accomplir des actes de commerce par nature. C’est la
répétition professionnelle d’actes de commerce qui donne la qualité de commerçant.
Cette règle vaut surtout pour les personnes physiques car les sociétés à l’exception de
quelques-unes sont toutes commerciales par la forme.
Il faut en plus exercer son activité en son nom et pour son compte, à ses risques et
périls et toute indépendance.
Ainsi, ceux qui, bien que participant à une activité commerciale, ne jouissent pas d’une
indépendance suffisante ne sont pas des commerçants. C’est le cas des salariés du
commerçant, des mandataires, des gérants des SARL et des administrateurs des SA.
1. Les incapacités
La loi indique que « nul ne peut accomplir des actes de commerce à titre de profession
habituelle s’il n’est juridiquement capable d’exercer le commerce ». Cette disposition
concerne les mineurs et les majeurs incapables.
- Les mineurs
Le mineur non émancipé ne peut être commerçant. Ses représentants légaux
Ne peuvent exercer le commerce en son nom. C’est pourquoi s’il hérite d’un fonds de
commerce, il ne peut l’exploiter lui-même ; le fonds sera mis en location-gérance ou
vendu.
S’agissant du mineur émancipé, il ne peut être commerçant que s’il a 18 ans révolus, s’il
a une autorisation spéciale de faire le commerce et si cette autorisation est inscrite au
registre du commerce et du crédit mobilier.
Ce sont ceux qui sont dans un état habituel d’imbécillité, de démence ou de fureur pour
lesquels l’interdiction a été prononcée par le tribunal.
Ils n’ont pas la capacité de faire le commerce. Leurs représentants légaux ne peuvent le
faire en leur nom.
La femme mariée est libre de faire le commerce. Cependant, elle sera qualifiée de
commerçante que :
Si son activité est séparée de ceux de son mari.
Il soit prouvé judiciairement que l’activité de la femme mariée soit
contraire aux intérêts de la famille (art 67 du code civil)
Elle engage dans l’exercice de cette activité des biens qui sont variables en
fonction de son régime matrimonial.
- S’il s’agit du régime de la séparation des biens, elle n’engage que ses biens.
- S’il s’agit du régime de la communauté des biens, il faut distinguer entre les
biens propres de chacun des époux, les biens communs et les biens réservés.
• La femme engage toujours les biens réservés quand elle
exerce le commerce ;
• Pour les autres biens, il faut distinguer si le mari a fait
opposition fondée ou non.
• En cas d’opposition, si la femme continue son activité, elle
engage ses biens propres (plus les biens réservés).
• S’il n’y a pas eu opposition ou si celle n’est pas fondée, elle
engage les biens communs + les biens propres de chacun des
époux (plus les biens réservés).
1. Les incompatibilités
2. Les interdictions
3. Les déchéances
Sont frappées de déchéance, les personnes ayant été condamnées à une peine de
prison de plus de 3 mois, sans sursis, pour vol, escroquerie, infraction aux lois des
sociétés.
La déchéance est liée automatiquement au jugement de condamnation ; c’est-à dire que
le tribunal n’a pas besoin de le prononcer expressément.
Le déchu ne peut faire le commerce, ni être gérant, ni être administrateur d’une société
commerciale.
S’il passe outre, il devra assumer toutes les conséquences y compris les sanctions
pénales.
Certaines sont d’ordre fiscal, d’autres d’ordre social. Toutefois les obligations qui
sont relatives à l’activité particulière des commerçants sont au nombre de trois.
Ce sont l’immatriculation, la tenue des livres de commerce et la loyale concurrence.
A. L’obligation d’immatriculation
b. Le fichier national
c. Le fichier régional
C’est une innovation du traité OHADA. Il est tenu auprès de la cour commune de
justice et d’arbitrage et a pour objet de centraliser les renseignements consignés dans
chaque fichier national.
Ce fichier permet d’éviter qu’un commerçant ne se fasse immatriculer dans un
Etat partie au traité alors qu’il est sous le coup d’une déchéance ou d’une interdiction
dans un autre Etat.
Tout commerçant qui n’est pas immatriculé au registre est sanctionné par une
amende de 6 000 à 72 000 FCFA par le tribunal avec ordre d’avoir à le faire dans les 15
jours qui suivent le prononcé de la condamnation.
Si par contre, des mentions inexactes ont été fournies lors de l’immatriculation, le
commerçant s’expose à une amende de 36 000 à 72 000 FCFA et /ou d’un
emprisonnement d’1 à 6 mois.
La tenue des livres et la preuve par les livres de commerce seront étudiées.
Les livres à tenir sont deux ordres. Il y a des livres obligatoires et des livres
facultatifs.
• Les livres obligatoires sont le livre journal (enregistre jour par jour les opérations
de l’entreprise), le livre d’inventaire (consiste en un recensement des éléments
actif et passif en vue de l’établissement d’un tableau descriptif et estimatif) et le
grand livre (il est tenu par compte de clients et de fournisseurs).
Ces livres doivent être tenus conformément aux dispositions de l’acte uniforme
relatif à l’organisation et à l’harmonisation des comptabilités des entreprises.
• Les livres facultatifs sont le livre de caisse, le livre des effets, le livres brouillard
ou main courante, et de façon générale tous les livres qui paraissent utiles au
commerçant.
Les livres obligatoires doivent être côté et signés par le président de la juridiction
compétente. Ils doivent être tenus sans blanc ni altérations d’aucune sorte.
De plus, les livres comptables doivent être classés et conservés pendant 10 ans. En
outre, les livres irrégulièrement tenus ne peuvent être produits en justice ni faire foi au
profit de ceux qui les tiennent.
Enfin, les commerçants qui tiennent des livres incomplets ou irréguliers sont passibles
de 1 à 6 mois et d’une amende de 50 000 à 1 000 000 FCFA. Ceux qui falsifient leurs
livres s’exposent à une sanction de 1 à 5 ans d’emprisonnement et à une amende de 100
000 à 1 000 000 FCFA.
Il faut distinguer selon que la preuve est faite contre le commerçant ou à son
profit.
• Preuve contre le commerçant : Les livres de commerce font toujours preuve
contre ceux qui les tiennent.
• Preuve au profit du commerçant : Le commerçant peut se servir de ses livres
comme moyen de preuve si et seulement s’il est opposé à un commerçant.
C’est un principe sacro-saint qui prétend que chaque commerçant vend les mérites de
son produit. Cela suppose que la concurrence doit être loyale sinon son auteur s’expose
à des sanctions.
Elle est assurée par l’action en concurrence déloyale, par les conventions préventives
entre commerçants, par les mises en demeures et par les sanctions pénales.
La mise en demeure consiste à interpeler le concurrent déloyal d’avoir à
cesser ses basses manœuvres sous peines de poursuite judiciaire.
Elle est fondée sur la responsabilité civile pour faute. Ce qui suppose une faute
constituée par les faits et ou les actes déloyaux, un préjudice causé par cette faute qui
consiste dans le détournement de la clientèle et un lien de causalité entre la faute et le
préjudice.
Cela se résout en paiement de dommages et intérêts et ou par l’édiction de mesures
préventives telle que faire cesser la confusion de nom en y adjoignant un prénom.
Le code pénal ivoirien en son art 252 réprime la concurrence déloyale.
C’est un mécanisme qui se met en place par les contractuels. Les procédés
utilisés sont :
• Les clauses de non concurrence ou les ententes qui consistent à ne pas se faire
concurrence. Elles doivent être limitées dans le temps, dans l’espace et dans la
nature de l’activité pour être valables ;
• Les clauses de non rétablissement sont la matérialisation de la garantie du fait
personnel. Elles doivent être limitées dans le temps et dans l’espace pour être
valables ;
• Les conventions d’exclusivité consistant à réserver l’exclusivité de l’activité ou
de la fourniture d’un produit à l’un des commerçants. Ces contrats d’exclusivité
sont valables à condition qu’ils soient limités dans le temps ou dans l’espace.
Toutes ces conventions sus-énumérées pour être valable doivent être limitées dans le
temps et dans l’espace. Elles ne doivent ni être générales ni absolues.
Les éléments du fonds seront étudiés après avoir défini le fonds de commerce.
Selon l’acte uniforme le fonds de commerce est constitué par un ensemble de moyens
qui permettent au commerçant d’attirer et de conserver une clientèle.
On le définit aussi comme l’ensemble des biens mobiliers qu’un commerçant ou
un industriel groupe et organise en vue de la recherche d’une clientèle.
De cette définition, découlent plusieurs conséquences :
• Il ne faut pas confondre le fonds de commerce avec l’immeuble dans lequel il est
exploité : les « murs ». En effet, le commerçant propriétaire du fonds peut être
propriétaire des locaux ou locataire, dans ce cas, il bénéficie de la protection du
droit au bail.
• Le fonds de commerce ne comprend que des éléments mobiliers : c’est un bien
meuble incorporel. (C’est la nature juridique du fonds de commerce)
• C’est une universalité, constituée de l’ensemble des droits et des obligations
(actif et passif) relatifs à l’exploitation commerciale.
• Le fonds de commerce n’a pas de personnalité morale : le commerçant (personne
physique ou morale) répond de ses dettes sur l’ensemble de ses biens (civils et
commerciaux).
Ces éléments sont désignés sous le nom de fonds commercial. Ce sont la clientèle
et l’enseigne ou le nom commercial.
a. La clientèle et l’achalandage
1. Définition
C’est la convention par laquelle le propriétaire du fonds (bailleur), en concède la
location à un gérant (locataire), qui l’exploite à ses risques et périls en payant au bailleur
un loyer ou une redevance.
Il suit que la situation du locataire-gérant ne doit pas être confondue avec celle du
gérant salarié qui est lié par un contrat de travail et qui n’est pas commerçant.
2. Conditions de la location-gérance
Le propriétaire Le contrat Le locataire-gérant
- Doit avoir été Il doit être publié - Doit avoir la
commerçant pendant 2 sous forme d’extrait capacité de faire le
ans. ou d’avis dans un commerce.
- Doit avoir exploité le journal d’annonces - Ne doit pas être
fonds pendant 1 an. légales dans les 15 frappé d’une
- Ne doit pas avoir été jours suivant sa incompatibilité,
interdit ou déchu de faire conclusion. d’une déchéance,
le commerce. Les mêmes mesures d’une interdiction.
- Doit modifier son de publicité doivent - Doit être inscrit au
inscription au RCCM être accomplies en registre du
(Ces délais peuvent être fin de location commerce et du
réduits par le tribunal et gérance. crédit mobilier.
ils ne s’appliquent pas à
l’Etat, au commerçant
devenu incapable, à un
héritier du fonds)
3. Effets de la location-gérance
- Le propriétaire : Il doit mettre le fonds à la disposition du locataire-gérant ; il lui
doit la garantie contre l’éviction et les vices cachés ; il ne doit pas exploiter un
commerce concurrent.
- Le locataire-gérant : Il doit payer le loyer ; il doit exploiter le fonds avec
diligence ; il ne doit pas en modifier la destination, en étendre l’objet.
- Les créanciers du propriétaire : Ils peuvent faire déclarer leurs créances exigibles
immédiatement par le tribunal s’ils craignent que le contrat de gérance les mette
en péril. L’action doit être intentée dans les 3 mois de l’avis. - Les
créanciers du fonds de commerce : Jusqu’ à la publication du contrat de
location-gérance, le bailleur est solidairement responsable avec le locataire-
gérant des dettes contractées par celui-ci pour le fonds. Ainsi :
UNITE PEDAGOGIQUE DROIT 18
COURS DE DROIT
Pour les dettes nées avant le contrat, le bailleur en est seul responsable ;
Pour celles nées après le contrat et avant sa publication, le bailleur et le locataire
sont responsables solidairement ;
Pour les dettes nées après la publication du contrat, le locataire en est seul
responsable.
4. La fin de location-gérance
Elle rend immédiatement exigibles les dettes afférentes au fonds contractées par le
locataire.
Celui-ci n’a droit à aucune indemnité même s’il a contribué à augmenter la clientèle.
Enfin, sauf clause contraire expresse, il semble que celui-ci puisse s’installer à
proximité du fonds du bailleur et faire concurrence à ce dernier.
1. Définition
C’est gage sans dépossession offert par le propriétaire d’un fonds, qui permet à
un créancier de ce propriétaire de se faire payer sur le prix du fonds au cas où la créance
ainsi garantie n’est pas exécutée.
Il y a nantissement conventionnel et le nantissement judiciaire.
2. Le nantissement conventionnel
Il est stipulé par un contrat passé entre le propriétaire du fonds et un créancier. C’est
un acte mixte si le créancier est un non commerçant.
a. Assiette
Le nantissement ne porte jamais sur les marchandises. Si l’acte écrit ne
comportait pas d’indication sur les éléments, il serait présumé porter sur la clientèle, le
nom commercial, l’enseigne, le droit au bail et les licences d’exploitation.
Il peut aussi porter par l’effet d’une clause expresse sur les brevets d’invention, les
marques de fabrique et de commerce, les dessins et modèles et autres droits de la
propriété intellectuelle ainsi que sur le matériel.
b. Formes
C’est un acte écrit qui peut être authentique ou sous seing-privé dûment
enregistré. En outre, il doit faire l’objet d’une inscription au registre du commerce et du
crédit mobilier.
c. Effets
Le créancier nanti peut demander la vente forcée du fonds qui constitue son gage
8 jours après sommation faite de payer demeurée infructueuse, il bénéficie d’un :
- Droit de préférence sur le prix de vente c’est-à-dire qu’il est payé par
préférence aux créanciers chirographaires ;
- Droit de suite c’est-à-dire qu’il peut faire saisir et faire vendre le bien en
quelque main qu’il se trouve.
- Droit de surenchère du sixième.
3. Le nantissement judiciaire
C’est une mesure qui peut être ordonnée par le juge au profit d’un créancier pour
sûreté de sa créance dont le recouvrement est en péril.
Il porte sur les mêmes éléments que le nantissement conventionnel. Il ne produit d’effet
que s’il est inscrit au registre du commerce et du crédit mobilier.
En outre, l’inscription a pour effet de placer le créancier d’un nantissement judiciaire
dans la même situation que celui nanti à titre conventionnel.
1. Définition
La cession est une convention par laquelle le propriétaire d’un fonds de
commerce cède celui-ci à un preneur moyennant le paiement d’un prix convenu.
2. Conditions de cession
Il y a des conditions tenant aux parties, au fonds vendu et à son prix et à la forme
et à la publicité de la vente.
Un avis d’insertion est enfin fait dans les 15 jours francs de l’acte de vente.
3. Effets de la cession
Elle fait naître des obligations à la charge de chacune des parties.
- Obligations du vendeur : Il doit mettre le fonds à la disposition de l’acheteur à la
date prévue dans l’acte de cession. Il devra lui présenter la clientèle. Il lui doit
aussi la garantie contre l’éviction (c'est-à-dire le garantir contre les troubles de
droit provenant d’un tiers) ; la garantie contre les vices cachés (c’est-à dire le
garantir contre la diminution de jouissance qu’il pourrait subir et ayant une
importance telle qu’il n’aurait pas acheté s’il en avait eu connaissance) et la
garantie de son fait personnel (c’est-à-dire ne rien faire qui puisse troubler
l’acquéreur dans l’exercice des droits qui lui ont été transmis).
Il ne doit pas détourner la clientèle.
- Obligations de l’acheteur : Il doit payer le prix au jour et au lieu fixé dans l’acte
de vente. Ce paiement a lieu entre les mains du notaire ou d’un établissement
bancaire désigné d’accord parties.
- Garanties du vendeur du fonds : La loi a organisé deux garanties qui sont le
privilège sur le fonds et l’action en résolution.
Le privilège protège le vendeur contre les nantissements qui pourraient être
consentis par l’acquéreur et contre les aliénations. Mais, pour jouir de ce privilège,
la vente devra être publiée au RCCM.
L’action résolutoire consiste pour le vendeur impayé à demander au président de la
juridiction du lieu où la vente a été inscrite la résolution du contrat de vente. Mais,
l’action n’aboutira que si et seulement si la vente a été publiée au RCCM.
Les conditions de validité, les caractères et les effets de ce contrat seront étudiés
après avoir défini ce type de contrat.
A. Définition
La vente est un contrat par lequel une personne, appelée vendeur, transfère à une autre
personne, appelée acheteur, la propriété d’une chose contre le paiement d’un prix.
B. conditions de validité
D. Effets du contrat
LEÇON I : LE CHEQUE
A. Définition
Le chèque est un écrit par lequel une personne titulaire d’un compte en banque
(le tireur) donne l’ordre à son banquier (tiré) de payer à vue une certaine somme soit à
son profit, soit au profit d’un tiers (bénéficiaire).
B. Création du chèque
1. Conditions de forme
Le chèque comprend des mentions dites obligatoires. En leur absence, il ne vaut
pas comme chèque. Ce sont :
- La dénomination « chèque » insérée dans le texte même du titre ;
- Le mandat de payer une somme déterminée ;
- Le nom du tiré ;
- Le lieu du paiement ;
- L’adresse du tireur ;
- La signature manuscrite du tireur.
2. Conditions de fond
- Le tireur : doit avoir la capacité juridique. Certaines personnes sont frappées
d’incapacité de jouissance. Ce sont les condamnées pénalement par le tribunal
d’émettre des chèques.
- Le tiré : Il doit être un banquier ou un établissement assimilé.
C. La provision du chèque
La provision est la créance de somme d’argent du tireur sur la banque (tiré). Elle
doit être préalable c’est-à-dire exister au moment de la création du chèque ; suffisante
(les fonds en banque doivent être supérieurs ou égaux au montant du chèque) ;
disponible (elle ne doit pas être bloquée et doit être certaine, liquide et exigible).
Des procédés permettent de garantir un chèque. On a le visa (le banquier atteste
que la provision existe au moment du visa), la certification (la banque bloque la
provision au profit du porteur jusqu’au terme du délai de présentation), l’aval (le
paiement d’un chèque peut être garanti pour tout ou partie de son montant par un tiers,
sauf le tiré), les cartes de garantie de chèques (elles mentionnent expressément les seuils
des montants individuels de chèques garantis. La clientèle bénéficiaire peut effectuer ses
paiements au moyen des chèques garantis par la présentation de la carte.).
D. La transmission du chèque
Le chèque stipulé payable au profit d’une personne avec ou sans clause expresse
« à ordre » est transmissible par la voie de l’endossement.
Il faut noter que l’endossement à titre de procuration est fait au profit du banquier qui
encaisse le montant du chèque en tant que mandataire du bénéficiaire et crédite le
compte de son client.
E. Le paiement du chèque
Le chèque est payable à vue. Toute mention contraire est réputée non écrite. Le
chèque présenté au paiement avant le jour indiqué comme date d’émission est payable le
jour de la présentation.
Le délai de présentation est de 8 jours pour les chèques émis et payables dans un Etat
membre de l’UEMOA si le paiement doit s’effectuer au lieu d’émission. Dans les autres
cas, le délai est de 20 jours.
Il est de 45 jours si le chèque est émis dans un Etat membre de l’UEMOA et payable
dans un autre Etat membre de l’Union.
Il est de 70 jours s’il est émis en dehors du territoire de l’Union et payable dans un Etat
membre de l’Union.
NB : Le point de départ de ces délais est le jour porté sur le chèque comme date
d’émission.
Quand la provision existe, le tiré doit payer même après expiration du délai de
présentation. Il n’est admis d’opposition au paiement du chèque par le tireur qu’en cas
de perte, de vol, d’utilisation frauduleuse du chèque ou d’ouverture de procédures
collectives de redressement judiciaire et de liquidation des biens contre le porteur.
F. Le défaut de paiement
Si le chèque présenté au paiement dans les délais légaux n’est pas payé, le
porteur du chèque peut faire dresser protêt (c’est un acte dressé par un notaire, par un
huissier ou par toute personne ou institution dûment habilitée par la loi au domicile du
tiré. Il énonce les motifs de refus de payer).
Il pourra dès lors exercer ses recours contre les endosseurs, le tireur et les autres
obligés dans un délai de 6 mois.
A. Définition
La lettre de change est un écrit par lequel une personne, appelée tireur, donne à un
débiteur, appelé tiré, l’ordre de payer une certaine somme à une certaine date, au
bénéficiaire (qui peut être le tireur lui-même).
1. Conditions de forme
La lettre de change comprend des mentions obligatoires qui sont :
- La dénomination lettre de change insérée dans le texte même du titre et exprimée
dans la langue employée pour la rédaction de ce titre ;
- Le mandat pur et simple de payer une somme déterminée ;
- Le nom de celui qui doit payer (le tiré) ;
- L’indication de l’échéance ;
- L’indication du lieu où le paiement doit s’effectuer ;
- Le nom de celui auquel ou à l’ordre duquel le paiement doit être fait ; -
L’indication de la date et du lieu où la lettre est créée ; - La signature
de celui qui émet la lettre (tireur).
Si l’une de ces mentions est omise, l’écrit n’est pas une lettre de change, mais il peut
éventuellement servir de reconnaissance de dette.
Certaines mentions omises peuvent ne pas entraîner la nullité, s’il y a eu régularisation
(Ex : nom du bénéficiaire, l’indication de l’échéance, le lieu du paiement, le lieu de
création)
2. Conditions de fond
Il sera étudié les garanties de paiement, les modalités de paiement et les incidents
dans le paiement de la lettre ce change.
1. Les garanties de paiement
c. L’aval
C’est un cautionnement cambiaire par lequel une personne donne la garantie que
la lettre de change sera payée à l’échéance s’il y a défaillance de la personne garantie
par l’aval.
Le donneur d’aval est appelé avaliste. Il doit indiquer pour qui il donne son aval.
S’il ne précise pas, il sera réputé l’avoir fait pour le tireur.
En outre, il doit avoir la capacité commerciale car c’est un cautionnement cambiaire.
A. Définition
1. Conditions de forme
Le billet à ordre comprend des mentions obligatoires qui sont :
- La dénomination billet à ordre insérée dans le texte même du titre et exprimée
dans la langue employée pour la rédaction de ce titre ;
- La promesse pure et simple de payer une somme déterminée ;
- L’indication de l’échéance ;
- L’indication du lieu où le paiement doit s’effectuer ;
- Le nom de celui auquel ou à l’ordre duquel le paiement doit être fait ;
- L’indication de la date et du lieu où le billet est souscrit ;
- La signature de celui qui émet le titre ou le souscripteur.
Si l’une de ces mentions est omise, l’écrit ne vaut pas comme billet à ordre sauf dans les
cas suivants : si l’échéance n’est précisée, le titre est considéré comme payable à vue, à
défaut d’indication spéciale, le lieu de création est réputé être le lieu de paiement et
même temps, le lieu de domicile du souscripteur ; s’il n’y a de lieu de création ce sera le
lieu désigné à, coté du nom du souscripteur.
Le billet à ordre est transmissible par endossement et peut prendre l’un des
modes d’endossement vu pour la lettre de change : ce sont l’endossement translatif de
propriété, l’endossement de procuration et l’endossement de garantie ou pignoratif.
Le Warrant comme un billet à ordre par lequel le souscripteur, en même temps qu’il
s’engage à payer une somme d’argent à une certaine échéance, confère au bénéficiaire
et aux porteurs successifs un nantissement sur des marchandises déposées dans un
magasin général ou, plus simplement, mais de manière exceptionnelle et dans des cas
nettement précisés, des marchandises qu’il s’engage à conserver chez lui. Donc, le
warrant est un billet à ordre créé par l’endossement du titre ; cet endossement vaut en
même temps constitution de gage sur les marchandises représentées par le récépissé
warrant. Le warrant est dès lors également un bulletin de gage.
Le porteur d’un warrant aura des actions cambiaires contre les précédents signataires de
ce warrant et pourra se prévaloir du principe de l’impossibilité des exceptions.
2) La date du paiement
Pour le paiement, on se réfère au droit commun des effets de commerce.
Sauf sur un point : le terme stipulé exclusivement en faveur du débiteur (porteur du
récépissé). Il peut payer avant l’échéance du warrant.
Intérêt : faire sauter le droit de gage de nantissement pour pouvoir disposer des
marchandises (dans la lettre de change et le billet à ordre, le terme est stipulé en faveur
du créancier).
Le porteur du warrant n’est pas obligé d’accepter le paiement du warrant avant
l’échéance. Si le débiteur veut se libérer du warrant avant le jour de l’échéance, et que le
porteur refuse de recevoir le paiement, le paiement peut être déposé au magasin général
et se substituer à la marchandise. Au jour de l’échéance, le porteur retire le paiement.
B) Le défaut de paiement
Il est constaté par protêt, faute de paiement, et cela va permettre au porteur du warrant
d’exercer un double recours :
Faire vendre la marchandise.
Exercer une action cambiaire contre les signataires de ce warrant.
Y a-t-il un ordre à respecter dans ce recours ?
Vendre la marchandise puis exercer les recours ou inverse ?
En principe : faire vendre les marchandises doit intervenir 8 jours au plus tôt avant
l’établissement du protêt faute de paiement.
UNITE PEDAGOGIQUE DROIT 32
COURS DE DROIT
Elle doit en principe intervenir au plus tard à l’expiration d’un délai d’un mois qui court
après l’expiration du délai de 8 jours.
Si tous les signataires du warrant sont d’accord, il est possible de repousser le délai de la
vente au-delà du délai imparti par le droit (en général, si ça permet d’obtenir un meilleur
prix des marchandises).
Elle est définie comme étant toute carte remise par un banquier à son client pour
l’accomplir les opérations de retrait et/ou de paiement. A ce niveau, on distingue la carte
ordinaire de la carte prépayée.
La présente étude s’intéresse aux diverses sociétés commerciales prévues par le traité
OHADA.
A. La constitution de la société
b. Le contrat de société
Le contrat de société unit au moins deux personnes qui conviennent d’affecter à
une activité des biens ou leur industrie, en vue de partager le profit qui pourra en
résulter.
Pour qu’il y ait société, il faut nécessairement réunir des éléments. Ce sont les
apports, la vocation aux bénéfices et aux pertes, l’affectio societatis.
- Les apports
L’apport est le bien qu’un associé s’engage à mettre à la disposition de la société
en vue de l’exploitation commune. En contrepartie, l’associé reçoit des parts sociales.
On distingue trois catégories d’apports :
• L’apport en numéraire : C’est-à-dire en argent. Il donne lieu à une souscription
(promesse de réalisation de l’apport) et une libération (versement effectif des
fonds).
Selon le type de société, la libération peut être immédiate ou échelonnée dans le
temps. Pour les SA, les apports peuvent être versés au ¼ à la souscription et le
reste sera versé dans les 3 années suivant l’immatriculation.
Enfin, il faut noter que le capital social qui comprend les apports en industrie et en
nature constitue l’expression du pouvoir des associés et le gage des créanciers.
- L’affectio societatis
C’est la volonté de collaborer à l’objet social d’une manière égalitaire. Cet
élément permet de distinguer la société de contrats qui peuvent paraître voisins :
contrat de prêt, de bail, de mandat, travail avec participation aux bénéfices.
a. Les statuts
C’est un ensemble d’écrit comportant les règles d’organisation et de
fonctionnement d’une société commerciale.
Les statuts énoncent la forme de la société, sa dénomination, son objet social, son
siège, sa durée, l’identité des apporteurs, le montant du capital social, le nombre et la
valeur des titres émis, les stipulations relatives à la répartition du résultat, les modalités
de son fonctionnement.
b. L’immatriculation
L’acte juridique créateur donne naissance à une personne juridique, c’est-à-dire
qui a l’aptitude à être sujet de droits et d’obligations.
Pour cela, la société doit être d’abord immatriculée au registre du commerce et
crédit mobilier. C’est cette formalité qui lui attribue la personnalité morale qui ne
disparaîtra qu’à la clôture de la liquidation.
Les attributs de la personnalité morale pour les sociétés commerciales sont un
nom, un domicile qui est son siège, une nationalité, un patrimoine et une vie juridique
(gérée par le mécanisme de la représentation).
c. La publicité
La société doit faire l’objet d’une publicité à la diligence et sous la responsabilité
des dirigeants sociaux.
La publicité de la société nécessite l’accomplissement des formalités suivantes :
• L’enregistrement des statuts à la direction de l’enregistrement.
• Le dépôt des statuts enregistrés au greffe du tribunal du lieu du siège social.
• La publicité sous forme d’extrait dans un journal d’annonces légales.
• L’immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier.
• La déclaration fiscale d’existence pour l’obtention d’un numéro de compte
contribuable.
• Les déclarations sociales à la Caisse Nationale de Prévoyance sociale.
B. Le fonctionnement de la société
a. La gestion de la société
C’est le fait des organes de gestion. Il s’agit des dirigeants sociaux qui portent
des noms différents selon le type de société.
UNITE PEDAGOGIQUE DROIT 37
COURS DE DROIT
Ainsi, on parle de gérant dans les sociétés de personnes et dans les SARL. Quant
aux sociétés de capitaux, on parle de conseil d’administration dirigé par son
président ou d’administrateur général.
Ces personnes engagent la personne morale créée par leurs actes juridiques mais
aussi par leurs actes illicites.
2. L’exercice social
C’est une période d’une année au cours de laquelle la société doit être gérée au
quotidien. Elle part du 1er janvier au 31 décembre de l’année en cours. Au cours de
cette période divers événements ont lieu ou peuvent avoir lieu.
A. Définition
La société en nom collectif est celle dans laquelle tous les associés sont
commerçants et répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales.
B. La constitution de la S.N.C
1. Conditions générales
Ce sont celles exigées pour la formation de tout contrat ; à savoir le consentement
des associés (il doit être exempt de vices), la capacité (il est exigé la capacité civile et la
capacité commerciale), l’objet (il doit être licite) et la cause (elle être licite et morale).
En outre, le contrat de société doit être constaté par écrit et, l’existence de la société doit
être portée à la connaissance des tiers par la publication et l’immatriculation au registre
du commerce et du crédit mobilier.
Enfin, il est interdit aux époux (quel que soit leur régime matrimonial) d’être associés
dans la même société en nom collectif car cela risquerait de compromettre les intérêts
du ménage. En effet, les associés sont tenus indéfiniment et solidairement des dettes
sociales.
D. Le fonctionnement de la S.N.C
Le gérant est responsable envers la société, les associés et les tiers des
Responsabilités fautes qu’il commet dans l’exercice de ses fonctions.
E. La dissolution de la S.N.C
Elle intervient :
- Si un associé est touché par la faillite personnelle, une interdiction, une
incapacité ;
La continuation de la société peut être prévue par les statuts ou décidée à
l’unanimité des associés
- En cas de décès d’un associé ; mais les statuts peuvent prévoir la continuation de
la société avec les associés survivants ou avec ceux-ci et les héritiers. Dans la
dernière hypothèse, si l’héritier est mineur la société sera transformée, dans un
délai d’un an, en société en commandite simple dont le mineur devient
commanditaire.
- En cas de révocation d’un gérant statutaire sauf clause contraire des statuts.
A. Définition
B. La constitution de la S.C.S
En ce qui concerne les apports, seuls les commandités peuvent faire toutes sortes
d’apports, les commanditaires sont interdits de faire des apports en industrie. De plus,
le montant et la valeur des apports de chaque catégorie d’associés doivent figurer
nécessairement dans les statuts.
Relativement aux règles de publicité, ce sont les mêmes que celles indiquées
dans les généralités.
Enfin, il faut préciser que le nombre minimum d’associés est de deux personnes
et il n’y a pas de capital minimum.
C. Le fonctionnement de la S.C.S
D. La dissolution de la S.C.S
A. Définition
La société à responsabilité limitée est une société dans laquelle les associés ne
sont responsables des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports et dont les droits
sont représentés par des parts sociales.
UNITE PEDAGOGIQUE DROIT 43
COURS DE DROIT
Elle peut être constituée par une personne physique ou morale, ou entre deux ou
plusieurs personnes physiques ou morales.
B. La constitution de la SARL
C. Le fonctionnement de la SARL
1. La gestion de la SARL
Elle est gérée par une ou plusieurs personnes physiques associés ou non. Les
fonctions de gérant peuvent être gratuites ou rémunérées ; la rémunération est fixée
statutairement ou en assemblée générale.
La durée des fonctions de gérant est fixée par les statuts. A défaut de précision, le
ou les gérants demeurent en fonction pour 4 ans, ils sont rééligibles.
Le ou les gérants sont révocables aux conditions de majorité requise pour la
révocation des gérants.
3. Le contrôle de la société
Le contrôle est assuré par les associés ou par les commissaires aux comptes.
La nomination d’un ou plusieurs commissaires aux comptes est obligatoire dans les
SARL où le capital social est supérieur à 10.000.000 FCFA ou dans celles qui
remplissent les conditions suivantes :
• Chiffre d’affaires annuel supérieur à 250.000.000 FCFA Effectif permanent
supérieur à 50 personnes.
D. La dissolution de la SARL
La SARL est dissoute pour les causes communes applicables à toutes les sociétés
commerciales. Elle n’est pas dissoute en cas d’interdiction, de faillite ou d’incapacité
d’un associé. Sauf stipulation contraire des statuts, elle n’est pas non plus dissoute par le
décès d’un associé.
Enfin, en cas de pertes à la fin de la dissolution, la responsabilité des associés
sera limitée au montant de leurs apports.
A. Définition
La société anonyme est une société dans laquelle les actionnaires ne sont
responsables des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports et dont les droits des
actionnaires sont représentés par des actions.
La société anonyme peut ne comprendre qu’un seul actionnaire.
B. La constitution de la SA
C. Le fonctionnement de la SA
1. L’administration de la SA
Il y a deux modes de gestion. On a la SA avec conseil d’administration et la SA avec
administrateur général.
La SA avec conseil d’administration : Il est composé de 3 membres au moins et de 12
membres au plus dont le mandat est de 6 ans renouvelable. La direction générale de la
SA est assurée soit par un Président directeur général soit par un Président du conseil
d’administration et un Directeur général.
Les administrateurs sont révocables à tout moment par l’AGO. De même, un
administrateur peut démissionner à tout moment.
Les fonctions d’administrateur sont rémunérées par une indemnité de fonction
fixe et annuelle, par des rémunérations exceptionnelles pour les missions et les
mandats qui leur sont confiés.
Le PDG est un cumul de fonctions de président du CA et de DG. La durée de
son mandat ne peut excéder celle de son mandat d’administrateur.
Le PCA est élu parmi les administrateurs pour un mandat renouvelable. Il doit
être une personne physique.
Le directeur général est nommé par le CA soit parmi ses membres soit en
dehors d’eux (dans ce cas il relève du droit du travail).
• La SA avec administrateur général : C’est le cas quand la SA a été constituée
par, au plus, 3 personnes. Dans une telle hypothèse, il nommé un
administrateur général qui a un mandat de 2 ans au début. En cours de vie
social il sera nommé pour un mandat ne pouvant excéder 6 ans. Il bénéficie
des mêmes avantages (en termes de rémunération) que les administrateurs.
Il peut être révoqué à tout moment comme il peut démissionner à tout moment.
• Les responsabilités encourues dans la gestion de la société : Une mauvaise
administration de la société peut occasionner des préjudices considérables
aussi bien pour les tiers, les associés que pour la société en tant que personne
morale. Ce faisant, la loi a prévu des sanctions pour les fautes que pourraient
commettre les dirigeants de la société, aussi bien au plan civil qu’au plan
pénal.
Ils s’exercent soit directement par eux, soit à travers un contrôle externe.
• L’exercice direct des droits : Cela se fait à travers les décisions prises au cours
des assemblées générales et par les droits à l’information et à la communication
des pièces (documents financiers et comptables, les rapports des commissaires
aux comptes…).
• L’exercice indirect des droits : Le contrôle externe de la société est le fait des
commissaires aux comptes qui sont élus par l’AGO la première fois pour 2 ans
et ensuite pour 6 ans. Ils sont révoqués par le tribunal pour faute ou cas
d’empêchement temporaire ou définitif à la demande des dirigeants sociaux. Ils
perçoivent des honoraires fixés globalement par l’AGO qu’ils se répartissent
entre eux.
Le contrôle peut aussi s’exercer à travers le recours à une expertise de gestion
demandée au tribunal par les actionnaires représentant au moins le 1/5 du
capital social. Les honoraires des experts sont à la charge de la société.
D. La Dissolution de la SA
UNITE PEDAGOGIQUE DROIT 47
COURS DE DROIT
A côté des causes communes de dissolution, la SA est dissoute par décision des
associés prise en au cours de l’AGE.
De même, si du fait des pertes, les capitaux propres de la société deviennent
inférieurs à la moitié du capital social, la société peut être dissoute si la régularisation
n’intervient pas au plus tard à la clôture du deuxième exercice suivant le constat des
pertes.
Les effets d’un tel événement en ce qui concerne l’associé unique, c’est qu’il n’y
aura pas liquidation de la société mais transmission universelle de son patrimoine à
l’actionnaire unique après purge des oppositions des créanciers de la société.
DEUXIEME PARTIE
DROIT DU TRAVAIL
INTRODUCTION GENERALE
Le droit du travail est l’une des branches distinctes mais complémentaires qui forme le
droit social.
En effet, le droit social comprend la sécurité sociale qui organise la solidarité
professionnelle et sociale et le droit du travail qui règle l’ensemble des rapports
individuels et collectifs de travail entre les employeurs et les employés.
Il convient de définir le droit du travail, de préciser ses traits spécifiques et d’indiquer
ses sources.
On reconnaît au droit du travail une pluralité de caractères qui précisent son originalité
et sa finalité par rapport aux disciplines du droit. Le droit du travail est un droit
inégalitaire, un droit protecteur, un droit dynamique, progressiste et évolutif.
C’est un droit dynamique parce qu’il est en perpétuel mouvement et s’enrichit sans
cesse de textes juridiques nouveaux. En effet la plupart des pays africains issus de la
décolonisation qui avaient hérite du code africain de 1952, l’ont remplacé
progressivement par leur propre code du travail.
A-La constitution
La constitution ivoirienne fixe les principes fondamentaux du droit du travail et garantit
la liberté syndicale. En effet, elle affirme les droits économiques et sociaux tel que le
droit au travail salarié reconnu à tout citoyen, la protection du travailleur contre le
chômage, le droit de grève la liberté syndicale, la non-discrimination dans les emplois.
b- La loi
La loi est une règle écrite et obligatoire édictée par le parlement (Assemblée Nationale).
Elle est la principale source du droit du travail. Les lois sociales fixent le statut
minimum du travailleur en dessous duquel on ne doit descendre en COTE D’IVOIRE, la
principale source législative est la loi n°95-15 du 12 janvier 1995 portant code du
travail.
c- Le règlement
C’est une règle éditée par le pouvoir exécutif. Les textes réglementaires viennent
compléter et préciser les textes législatifs en vigueur. Comme règlement, on distingue :
Le décret présidentiel : En COTE D’IVOIRE, c’est un décret qui fixe le salaire
minimum inter professionnel garanti ou SMIG=60 000F Et les arrêtés ministériels,
préfectoraux.
d- La jurisprudence
C’est l’ensemble des décisions rendues par les tribunaux, les cours d’appel et la cour
suprême à l’occasion du règlement des litiges professionnels. En effet, à l’occasion du
règlement de ces litiges, les juges, grâce à leur pouvoir normatif et d’interprétation des
textes en vigueur contribuent à créer le droit.
a- Le contrat de travail
C’est un accord entre l’employeur et le travailleur. Il est la loi des parties. Il précise les
droits et obligations de chacune d’elle, les conditions de travail et la rémunération.
Ce sont des accords, conclus entre deux Etats qui fixent les conditions applicables dans
chaque pays, aux travailleurs en provenance de l’autre.
Le contrat de travail est la convention par laquelle une personne s’engage à travailler,
moyennant une rémunération, pour une autre personne à laquelle elle est subordonnée.
De cette définition, il se dégage certaines conditions nécessaires pour qu’il y ait contrat
de travail.
1- La prestation de travail
C’est l’activité à fournir. Elle constitue l’obligation essentielle du travailleur qui s’est
engagé à fournir une activité professionnelle à l’employeur. Celle-ci peut être une
activité manuelle, physique, intellectuelle et artistique.
La prestation de travail a deux traits principaux. Il s’agit du caractère successif de son
exécution et du caractère personnel en ce qu’il est conclu en considération de la
personne.
2- La rémunération
C’est la contrepartie de la prestation de travail. Elle est appelée salaire.
Aux termes de la convention collective interprofessionnelle, le salaire peut être calculé
de deux manières : soit en fonction du temps de travail (calculé soit à l’heure, soit à la
journée, à la semaine, au mois, à l’année…) soit en tenant compte du rendement (c’est-
à-dire à la tache ou à la pièce).
En outre, le salaire n’est pas dû si la prestation de travail n’est pas accomplie. C’est le
cas lorsqu’il y a grève.
3- Le lien de subordination
La subordination dans le contrat de travail place le travailleur sous l’autorité de son
employeur qui lui donne des ordres concernant l’exécution du travail. L’employeur
contrôle l’accomplissement du travail, vérifie les résultats en vertu de ce lien.
Ce critère permet de distinguer le salarié du travailleur indépendant.
NB : Le contrat de travail est qualifié par ailleurs de contrat d’adhésion car le salarié est
bien souvent tenu d’accepter les conditions fixées préalablement par l’employeur ;
c’est un contrat synallagmatique car il met des obligations réciproques à la charge de
chacune des parties ; c’est un contrat à titre onéreux car il n’est pas réalisé gratuitement
UNITE PEDAGOGIQUE DROIT 55
COURS DE DROIT
Les contrats qui sont habituellement distingués du contrat de travail sont le contrat
d’entreprise, de mandat et de société.
Le contrat d’entreprise est celui par lequel une personne se charge de faire un ouvrage
pour autrui, moyennant une rémunération, en conservant son indépendance dans
l’exécution du travail.
Rapproché de la définition du contrat de travail précédemment fourni, il ressort comme
critère distinctif du contrat d’entreprise, l’indépendance de l’entrepreneur vis-à-vis du
maître d’ouvrage.
En effet, il est indépendant dans l’organisation de son travail, dans le choix des moyens
et matériels de travail ainsi que dans les horaires de travail.
Par ailleurs, l’entrepreneur est propriétaire des moyens de production et exécute le
travail avec la collaboration de travailleurs recrutés et rémunérés par lui, au profit d’une
clientèle diversifiée.
Le mandat est le contrat, par lequel une personne, le mandant, donne à une autre, le
mandataire, le pouvoir d’accomplir en son nom et pour son compte un ou plusieurs actes
juridiques.
Il en découle que le mandat porte exclusivement sur la conclusion d’actes juridiques,
tandis que le contrat de travail a pour objet principal l’accomplissement d’une prestation
matérielle ou intellectuelle de service par le salarié. En outre, il faut noter
l’indépendance du mandataire, ce dernier n’est point subordonné au mandant au nom et
pour le compte duquel il accomplit les actes juridiques.
Le contrat de société est un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes conviennent
d’affecter à une activité des biens, en numéraires ou en nature, dans le but de partager le
bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourrait en résulter. Les associés s’engagent
aussi à contribuer aux pertes.
UNITE PEDAGOGIQUE DROIT 56
COURS DE DROIT
Ces conditions sont relatives aux conditions de fond et aux conditions de forme.
1- Le consentement
A l’instar des autres contrats, le contrat de travail exige des parties qu’elles manifestent
également leur consentement. Ce dernier doit être donné librement. Il ne doit pas être
entaché par la violence physique ou morale (c’est le cas lors de la conclusion d’un
nouveau contrat à des conditions très défavorables), le dol (la production de faux
diplômes ou de faux certificats, par fausse déclaration portant sur les titres, l’expérience,
les qualités professionnelles…) ou l’erreur (c’est l’erreur sur la personne du
cocontractant ou l’erreur sur l’objet du contrat notamment la fonction à occuper).
2- La capacité
Cette condition se pose en ce qui concerne le mineur.
En principe, les parties au contrat doivent être capables de s’engager. Or, en ce qui
concerne le mineur celui-ci est frappé d’une incapacité de conclure un contrat de travail.
Cependant les apprentis (âgés d’au moins 14 ans) et les mineurs de 16 ans (assistés de
leur représentant légal) et de 18 ans peuvent s’engager dans les liens d’un contrat de
travail.
1- Le principe
Le code du travail n’impose pas une forme déterminée pour constater le contrat de
travail. On en déduit donc que le contrat de travail peut être écrit ou verbal.
2- Les exceptions
Dans un certain nombre de contrat de travail, un écrit est exigé par la loi.
Ainsi, l’examen du code révèle que la formalité écrite est exigée dans les contrats
suivants :
- Le contrat de travail à durée déterminée à terme précis et à terme imprécis (à
l’exception des contrats des travailleurs journaliers engagées à l’heure ou à la
UNITE PEDAGOGIQUE DROIT 57
COURS DE DROIT
Avant le contrat de travail proprement dit, il arrive souvent que le travailleur soit mis en
apprentissage et ou à l’essai.
Elle est assujettie à des conditions de fond et de forme prévues par les textes en vigueur.
Le contrat doit être passé par écrit et rédigé en langue française. Il doit être conclu selon
les usages et les coutumes du métier ou de la profession. Le contrat doit être rédigé en 5
exemplaires et comporter certaines mentions obligatoires selon le décret y relatif.
2-L’exécution du contrat d’apprentissage
Il s’agit d’indiquer les causes de rupture du contrat d’apprentissage après avoir précisé
sa durée.
a- La durée du contrat
Elle varie selon le métier que doit apprendre l’adolescent, sans toutefois dépasser 3 ans.
Mais cette durée peut être prolongée de 12 mois maximum en cas d’échec ou
d’insuffisance de formation.
b- La rupture du contrat
Le contrat peut être rompu avec l’arrivée du terme conventionnel, d’accord parties, ou à
l’initiative de l’apprenti majeur ou de son représentant légal pour cause légitime ou
même pour force majeure.
Lorsque le contrat prend fin normalement, il lui est délivré un certificat d’aptitude
professionnel qui détermine le classement de l’apprenti dans la hiérarchie
professionnelle.
B- L’engagement à l’essai
Le contrat de travail temporaire peut être défini comme celui par lequel une entreprise
dite de « travail temporaire » embauche provisoirement moyennant rémunération, un
salarié appelé travailleur temporaire ou intérimaire ou missionnaire et le met au service
d’une entreprise utilisatrice, dont il n’est pas l’employé.
C’est une opération de prêt de main-d’œuvre à but lucratif. Cela n’est autorisé que dans
le cadre du travail temporaire.
Quels sont les cas dans lesquels le travail temporaire est interdit ?
Ce travail est interdit lorsque les travaux peuvent s’avérer dangereux pour la sécurité et
la santé du travailleur notamment les travaux souterrains, la surveillance et l’entretien
des installations électriques, les chantiers de travaux dans l’air comprimé, l’emploi des
explosifs, les chantiers de carrières par galerie souterraine et la manipulation d’appareils
exposant aux rayons X et au radium.
Les travailleurs à temps partiel jouissent-il des mêmes droits que les travailleurs à
plein temps ?
Les textes sociaux posent le principe d’égalité des droits des salariés à temps
partiel avec les salariés à temps complet. Aussi, bénéficient-ils de tous les droits légaux
et règlementaires reconnus aux travailleurs à plein temps. Il s’agit entre autres du droit à
une rémunération proportionnelle à celle d’un salarié qui a les mêmes qualifications, du
droit aux congés payés, de l’ancienneté, des droits sociaux comme la déclaration à la
CNPS et des droits collectifs comme la représentation du personnel.
UNITE PEDAGOGIQUE DROIT 63
COURS DE DROIT
NB : Les travailleurs à temps partiel bénéficient d’un droit de priorité pour obtenir un
travail à plein temps dans leur entreprise, si un poste correspondant à leur qualification
est vacant.
Quelles sont les règles organisant la rupture du contrat de travail à temps partiel ?
En tant que contrat à durée déterminée, il prend fin à l’arrivée du terme convenu. Il peut
aussi cesser par la faute d’une partie ou encore d’un commun accord des parties.
Cependant sa rupture doit obéir à l’observation du délai de préavis (période qui doit
s’écouler obligatoirement entre l’annonce, par une partie au contrat de travail, de sa
décision de mettre fin au contrat et la cessation effective de celui-ci) qui ne peut être
supérieur à celui d’un travailleur à plein temps de la même catégorie professionnelle.
Il s’agira d’étudier les droits et les obligations de chacune des parties au contrat.
c- La mise en disponibilité
Elle est accordée au travailleur à sa demande pour faire face à certaines obligations à
caractère personnel, telles que :
- allaitement après le congé de maternité ;
- assistance à un enfant physiquement diminué ;
- exercice d’un mandat ;
Elle suspend le contrat et n’entre pas en ligne de compte pour le calcul de l’ancienneté.
Sa durée est de 5 ans renouvelable une fois. Mais, avec l’accord écrit de l’employeur
elle pourra dépasser la limite légale.
Pour la reprise du service, le salarié informera l’employeur par écrit qui possède 2 mois
à partir de la date de réception de la demande pour procéder à la réintégration.
L’indemnité journalière à la charge de la CNPS est portée aux 2/3 du salaire à partir du
29ème jour.
b- La détention carcérale
Il s’agit de la détention préventive. Ce qui suppose qu’une condamnation n’a pas encore
été prononcée. Dans ce cas, le contrat de travail est simplement suspendu. Aussi en cas
de non-lieu, le salarié sera réintégré. Mais, il peut être licencié pour perte de confiance
selon la jurisprudence.
5- La grève du salarié
C’est un droit abondamment proclamé et qui est protégé par la constitution. Etant
l’exercice d’un droit, le fait de grève ne rompt pas le contrat lorsqu’il est licite.
Cependant, il n’y a pas de payement de salaire puisqu’il n’y a pas eu de travail.
Le contrat peut être suspendu pour des motifs imposés à l’employeur et pour des causes
qui sont décidées par lui-même.
1- Les causes imposées à l’employeur
a- La mise à pied
En vertu de son pouvoir disciplinaire, l’employeur peut prononcer la mise à pied d’un
travailleur ayant commis une faute.
Celle-ci est privative de salaire et la durée n’entre pas en compte pour le calcul de
l’ancienneté.
b- Le chômage technique
Pour des raisons de difficultés économiques graves ou pour des évènements imprévus
relevant de la force majeure, l’employeur peut décider de mettre tout ou partie du
personnel en chômage technique. Quand elle concerne tout le personnel, il y a fermeture
provisoire. En tout état de cause, il y a suspension des contrats. La mise en chômage
prononcée pour une durée déterminée peut être renouvelée. En outre, elle ne peut être
imposée au travailleur, en une ou plusieurs fois, pendant plus de 2 mois au cours d’une
même période de 12 mois.
Passé ce délai de 2 mois, le salarié a la faculté de se considérer comme licencié. Avant
ce délai, il conserve le droit de démissionner.
Il y a les effets pendant et les effets à la fin de la suspension des relations de travail.
1- Les effets pendant la suspension des relations professionnelles Il y a deux
effets principaux :
-La dispense pour les parties au contrat d’exécuter leurs obligations respectives. Mais,
cet effet est inopérant relativement aux cas de maladie, d’accident de travail, de
maternité, de permissions autorisées pour des évènements familiaux. - Le maintien du
lien contractuel.
A la fin de la suspension le contrat reprend son cours normal et doit être exécuté dans
toutes ses dispositions.
De plus, le temps de suspension est pris en compte en ce qui concerne l’ancienneté dans
certaines hypothèses vues plus haut car la période de suspension est assimilée à un
temps de travail effectif.
Enfin, pour le calcul des congés payés la période de suspension du contrat de travail
n’est pas comptabilisée sauf pour les cas tels que la maladie, l’accident, la maternité...
1- Le licenciement individuel
b- La procédure
- Avant tout licenciement, l’employeur doit envoyer une lettre écrite de demande
d’explication verbale.
- Ensuite, une notification du licenciement du travailleur par écrit avec les motifs
du licenciement. Cette notification peut être remise directement au travailleur
contre reçu devant témoin ou alors par lettre recommandée avec accusé de
réception, étant entendu que le délai commence à courir à compter de cette
notification.
- Le préavis ou le délai-congé
Le préavis est à la fois un droit et une obligation.
C’est le délai qui est laissé à chacune des parties pour faire face à la rupture et pour en
prévenir les conséquences. La durée du préavis est fixée comme suit :
- L’indemnité de licenciement
Elle est due à tout travailleur licencié qui a une ancienneté d’au moins un an.
Cette indemnité est représentée pour chaque année de présence dans l’entreprise par un
pourcentage déterminé du salaire global mensuel moyen des 12 mois d’activité
précédant la date du licenciement.
On entend par salaire global, toutes prestations constituant une contrepartie du travail à
l’exclusion de celles présentant le caractère d’un remboursement de frais.
Le pourcentage est fixé comme suit :
30% pour les 5 premières années ;
35% pour la période allant de la 6e à la 10e année incluse ;
40% pour la période se situant au-delà de la 10e année.
On tient compte des fractions d’années dans le calcul.
En revanche, il y a la perte du droit à l’indemnité de licenciement en cas de
licenciement pour faute lourde ou en cas de départ à la retraite. Mais dans ce cas, le
retraité a droit à une indemnité de départ à la retraite qui est calculée sur les mêmes
bases et suivant les mêmes normes que l’indemnité de licenciement.
-Le licenciement est considéré comme abusif : Dans ce cas, en plus des droits
(préavis, congés payés…) il donne droit aux dommages-intérêts au profit du salarié.
Sont considérées comme abusifs les licenciements effectués sans motifs légitimes ou
pour faux motifs ou les licenciements discriminatoires (sexe, origine, religion…), les
licenciements économiques collectifs sans respect de la procédure légale.
Mais quel est le montant des dommages et intérêts ?
Il est fixé par la loi de façon différente, selon qu’ils sont au profit de l’employeur ou
de l’employé.
- Concernant l’employeur : la limite maximale est de 6 mois de salaire.
- Concernant le salarié : la limite maximale est de 12 mois de salaire maximum sauf
décision spécialement motivée du Juge concernant l'importance du dommage. Dans
ce dernier cas, il est de 18 mois.
L’employeur doit convoquer une réunion pour informer les délégués du personnel
de sa décision et leur fournir des explications en présence de l’inspecteur du travail.
Les délégués du personnel peuvent se faire assister des représentants de leur syndicat.
Avant cette réunion, le chef d’Entreprise doit adresser aux délégués et à l’inspecteur,
un dossier précisant les causes du licenciement projeté, la date du licenciement, la liste
du personnel à licencier et les critères retenus.
C- La démission
C’est la rupture du contrat de travail à l’initiative du salarié. Elle constitue un droit qui
peut être exercé à tout moment par le travailleur
I : CONTENU DU SALAIRE
A- TYPES DU SALAIRE
1- Le salaire au temps
Appelé aussi salaire horaire, le salaire au temps demeure le plus prisé. Son
montant est calculé en tenant compte de la durée de la prestation fournie sans tenir
compte de la quantité de travail fourni. Ce qui est bénéfique pour les salariés puisque
quel que soit leur rendement, ils ont la garantie du versement de l’intégralité de leur
salaire.
2- Le salaire au rendement
Selon l’article 31.1 CT, le salaire est constitué du salaire minimum catégoriel et
ses accessoires ainsi que tous les autres avantages, payés directement ou indirectement,
en espèce ou en nature, par l’employeur au travailleur en raison de l’emploi de ce
dernier. Le salaire est donc généralement composé de deux éléments à savoir le salaire
de base qui correspond à la rémunération du travail réellement effectué. A ce salaire de
UNITE PEDAGOGIQUE DROIT 79
COURS DE DROIT
base s’ajoutent d’autres compléments de salaire. Ce sont des avantages en nature, des
gratifications, des primes, des indemnités et des pourboires.
Ce sont des avantages qui offrent au salarié de quoi se nourrir, se loger. Offrir au
salarié l’eau, l’électricité, un véhicule…Aux termes de l’article 31.9 CT, il s’agit de
toute prestation qui ne constitue pas un remboursement des frais exposés par le salarié.
Ne constituent pas en revanche des avantages en nature, au regard du droit du
travail, la fourniture de vêtements ou d’outils de travail, le transport du salarié au lieu de
travail ou l’utilisation d’un véhicule de service, le bénéfice d’installations ou d’œuvres
sociales.
Il est bon de souligner qu’il est de plus en plus question de compléments en
espèces dont l’objet est de manifester la satisfaction de l’employeur ou d’inciter le
salarié à accentuer ses efforts : gratifications, pourboires, primes, indemnités.
2- Les gratifications
Ce sont des sommes d’argent que l’employeur verse généralement aux salariés
pour marquer sa satisfaction au personnel pour le travail accompli et pour la prospérité
de l’entreprise ou quelques rares fois, à l’occasion d’événements familiaux intéressant
individuellement les travailleurs comme le mariage, la naissance. C’est en cela que la
gratification prend plusieurs dénominations : treizième mois, étrenne, prime de bilan,
prime de fin d’année, prime exceptionnelle, prime de vacances. Toutefois, la
jurisprudence distingue deux types de gratification à savoir, la gratification-libéralité et
la gratification-complément de salaire.
3- Les primes
Sous diverses formes, ces primes poursuivent par conséquent divers objectifs.
Il y a celles qui ont pour objectif d’assurer le meilleur rendement du personnel. Ce sont :
- la prime de rendement qui incite le salarié à plus d’effort. L’employeur verse
un supplément proportionnel à l’élévation de la production.
- La prime d’objectifs qui récompense sa réalisation,
- On peut assimiler à cette catégorie la prime d’outillage qui est perçue par le
salarié chaque fois qu’il fournit l’outillage nécessaire à l’accomplissement de sa
tâche. Cette prime est mensuelle et correspond à 10 fois le SMIG horaire.
Il y a aussi des primes qui tiennent compte des conditions d’exécution du travail
afin de favoriser leur embauche et leur maintien. Ainsi nous avons :
- La prime de pénibilité qui est octroyée aux salariés exposés à des travaux
physiquement difficiles. Ce peut être le travail dans le froid, la chaleur, dans les
mines, dans les bâtiments.
- La prime de salissure qui correspond selon l’article 60 de la convention
collective à 13 fois le SMIG horaire est accordé aux travailleurs exposés à des
tâches salissantes. Ex : le ciment, les huiles de véhicule…
- La prime de panier qui est versée aux salariés effectuant 6 h consécutives de
travail de nuit ; 10h de travail ou plus de jours, prolongées d’au moins 1h après le
début du travail de nuit, 10 h de travail de travail ininterrompu dans la journée.
Son montant est égal à trois fois le SMIG horaire. La prime peut être cumulée
avec le paiement des heures supplémentaires ;
4 Les indemnités
On peut citer l’indemnité de conges payes, l’indemnités de maternité, l’indemnité de
préavis ou encore l’indemnité complémentaire de maladie.
5 Les pourboires
Ce sont des sommes d’argent versées par les clients avec lesquels le salarié traite. A cet
effet, il est interdit à tout employeur d’imposer aux salarié le reversement des
pourboires ou d’opérer des retenues sur leur salaires en raison de perception de
pourboires.
II - LE PAIEMENT DU SALAIRE
Le salaire doit être verse sur le lieu du travail ou au bureau du chef d’entreprise lorsqu’il
est proche du lieu de travail. Il est formellement interdit de payer les salaires dans les
débits de boissons et dans les magasins de vente sauf a ceux qui y travaille.
Il est fait obligation aux employeurs de délivrer au moment d’exécution de leur dette de
salaire un bulletin individuel de paye.
1- La limitation du travail
Dans le secteur non agricole, la loi limite le travail des employés à 40 heures par
semaine.
Dans le secteur agricole, la durée est de 48 heures par semaine ou 2400 heures par an.
La récupération des heures de travail collectives pour cause de force majeure, pénurie
de matière, manque de moyens de transport, intempéries, chômage des jours fériés,
sinistres… peut être décidée par l’employeur. Ainsi, le chef d’entreprise peut faire
travailler son personnel au-delà de la durée légale hebdomadaire dans le but de rattraper
les heures perdues.
Cependant, les heures de travail collectives perdues pour une mesure de fermeture de
l’entreprise décidée par l’employeur pour prévenir une grève annoncée par les salariés
ne sont pas susceptibles de récupération.
C- Le repos du travailleur
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Le régime varie suivant que ces jours ont été effectivement chômés ou non.
Dans le premier cas, les travailleurs rémunérés à l’heure ou à la journée n’ont droit à
aucun salaire ; les salariés rémunérés au mois ont droit à leur salaire normal.
Dans le deuxième cas, les travailleurs ayant travaillé, et qui sont rémunérés à l’heure ou
à la journée, ont droit au salaire correspondant à l’horaire de travail
Le droit aux congés-payés est reconnu à tout travailleur qui a un contrat de travail ou
d’apprentissage. Il suffit que celui-ci justifie d’une durée de service effectif d’un an.
Cependant, dès un mois de présence dans l’entreprise la loi accorde au travailleur le
droit aux congés-payés.
Le jour calendaire est un jour du calendrier sans distinction entre jour de travail et
jour de repos.
On l’obtient en multipliant 2,2 jours par la période de référence et par 1,25
2- Le départ en congés-payés
Le départ en congé est fixé en fonction des nécessités du service. Dans tous les cas,
c’est de l’accord des parties au contrat que celui-ci est fixé.
Lorsque la durée du congé excède 14 jours ouvrables, le fractionnement du congé est
autorisé, mais avec l’accord du salarié.
C- L’allocation de congés-payés
Elle est due par l’employeur au travailleur partant en congés annuels, afin de lui
permettre de disposer de revenus équivalents au salaire qu’il aurait perçu s’il avait
travaillé au cours de cette période.
Il existe deux modes de calcul : la période de référence et celle de la méthode des 12
derniers mois.
- La méthode de la période de référence (lorsque le salaire reste inchangé)
L’allocation est fixée au 1/12 de la rémunération totale perçue par le travailleur
au cours de la période de référence ouvrant droit aux congés.
En cas de rupture ou d’expiration du congé avant que le travailleur ait acquis droit de
jouissance au congé, il perçoit cette indemnité au prorata temporis, c’est-à-dire
proportionnellement au temps écoulé, calculée sur la base des droits à congé à titre de
compensation.
A- Définition
L’inspecteur du travail est un fonctionnaire assermenté qui est chargé dans une zone
géographique de contrôler l’application de la législation du travail et de l’emploi.
Pour exercer efficacement les compétences qui lui sont reconnues, l’inspecteur jouit
d’un certain nombre de pouvoirs ou moyens d’action.
Notons que son rôle de conseil peut aussi s’étendre au gouvernement qui lui demander
des enquêtes, des avis sur des problèmes sociaux.
Les délégués du personnel qui sont des intermédiaires lors des négociations entre
employeur et salariés sont élus pour une durée de deux ans. Ils sont rééligibles.
1.1.1 L’élection
Sont électeurs, les travailleurs des deux sexes âgés de 18 ans accomplis, ayant
travaillé six mois au moins dans l’entreprise, et jouissant de leurs droits civiques.
La loi confère aux délégués du personnel la faculté de saisir l’inspecteur du travail afin
de présenter toutes les plaintes et observations relatives à l’application des lois et
règlements en vigueur en matière de travail. Ils accompagnent l’inspecteur du travail
lors de ses visites au sein de l’entreprise.
Il convient de voir successivement les raisons mettant fin au mandat des délégués
du personnel, leurs moyens d’action et la protection dont ils jouissent lorsqu’ils
exercent la fonction de délégué.
L’employeur doit laisser aux délégués un « crédit horaire » nécessaire à leurs fonctions.
Ce crédit sauf circonstance exceptionnelle, ne peut dépasser 15 heures par mois. Ce
temps est payé comme temps de travail.
Ce temps doit être utilisé exclusivement aux tâches afférentes à l’activité de délégué du
personnel.
L’employeur doit mettre à la disposition des délégués un local aménagé pour leur
permettre de remplir leur mission et, notamment de se réunir.
Il doit aussi leur fournir des emplacements réservés à l’affichage, la
communication et l’information des salariés.
Les délégués doivent exercer librement leurs activités pendant les horaires qui
leur sont reconnus par la loi. En effet, l’exercice de leurs fonctions sociales exige qu’ils
puissent se déplacer à l’intérieur comme à l’extérieur de l’entreprise tout en respectant la
discipline car ils restent soumis au pouvoir disciplinaire de l’employeur.
Les délégués du personnel ne peuvent être mutés contre leur gré durant leur mandat, il
faut nécessairement soumettre la mutation à l’appréciation de l’inspecteur du travail.
Une procédure spéciale a été instituée quant au licenciement des délégués. En effet, la
loi requiert l’autorisation de l’inspecteur du travail. Cependant, en cas de faute lourde du
Lorsqu’il est fait entrave à l’élection des délégués du personnel, cette action est
constitutive d’un délit.
L’entrave peut être le fruit de mesures discriminatoires à l’encontre d’un délégué du
personnel ou d’un candidat à ce poste.
C’est le cas lorsqu’il y a refus de promotion d’un délégué ; mutation pour faire échec à
l’exercice des fonctions d’un délégué du personnel.
L’entrave peut aussi provenir du non-respect de la législation relative aux
délégués du personnel.
C’est notamment le cas quand on refuse qu’un délégué du personnel assiste aux
réunions de son syndicat pour débattre d’un problème d’un groupe de salariés ;
lorsqu’on lui interdit de se rendre à la CNPS pour y faire valoir ses droits.
L’organisation syndicale est un moyen jugé efficace par les travailleurs pour
défendre leurs intérêts.
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Le syndicat étant un élément indispensable dans toute lutte, il est alors utile de
cerner sa notion avant de rechercher sa composition.
1.1 Définition
Les syndicats sont des associations ou groupements libres ayant pour but l’étude
et la défense des droits ainsi que des intérêts matériels et moraux tant collectif
qu’individuel des personnes, professions ou entreprises visées par leurs statuts.
1.2 La composition
Remarques : Les femmes mariées sont libres d’exercer leur droit syndical sans
l’autorisation de leur mari.
La capacité civile des syndicats signifie qu’ils ont la capacité de poser tous les
actes de la vie civile. Ainsi, ont-ils le droit de saisir des tribunaux, d’acquérir à titre
gratuit ou onéreux des biens meubles ou immobiliers.
Ils peuvent en outre créer, administrer ou subventionner des œuvres
professionnelles telles que : institution de prévoyance, caisse de solidarité, laboratoire
intéressant la profession, etc. Ils peuvent conclure un contrat avec tous les autres
syndicats, sociétés, entreprises ou personnes.
Les syndicats ont une double fonction qui est la défense des intérêts
professionnels et la représentation des travailleurs.
Il est reconnu aux syndicats le droit de représenter leurs membres au sein des
organismes officiels (la commission consultative du travail, le comité de sécurité et des
conditions de travail, au conseil d’administration de la C.N.P.S. etc.).
Les syndicats peuvent disparaître par la volonté de leurs membres, par une
disposition statutaire ou par une décision judiciaire.
Quelle qu’en soit la cause, en cas de dissolution, les biens du syndicat sont dévolus
conformément aux règles déterminées par l’Assemblée Générale. En aucun cas, ils ne
peuvent être répartis entre les membres adhérents.
Un délégué syndical peut être désigné dans une entreprise par toute organisation
syndicale régulièrement constituée dès lors qu’elle compte au moins 100 travailleurs.
Il sera désigné un délégué syndical complémentaire par tranche de 300 travailleurs sans
toutefois dépasser le nombre de 3 délégués syndicaux quel que soit l’effectif de
l’entreprise.
L’organisation syndicale informe l’employeur et l’inspecteur du travail du ressort. Le
délégué syndical est désigné avec l’approbation de la majorité des travailleurs membres
dudit syndicat. Il peut être révoqué par le syndicat ou par une pétition écrite de la
majorité des travailleurs.
Le mandat du délégué dure aussi longtemps que le syndicat reste représentatif (c’est
quand il a obtenu au moins 30% des suffrages valablement exprimés représentant au
moins 15% des électeurs inscrits lors des dernières élections des délégués du personnel).
Le cumul du mandat de délégué syndical et de celui de délégué du personnel est interdit.
L’employeur doit recevoir à sa demande le délégué syndical. En effet, il représente le
syndicat dans l’entreprise, tant envers l’employeur qu’envers les travailleurs.
Par ailleurs, il est convoqué aux réunions que l’employeur doit organiser avec les
délégués du personnel ; il peut y prendre la parole.
Pour l’exercice de son mandat, il jouit aussi du crédit horaire comme les délégués du
personnel.
Enfin, le délégué syndical bénéficie des mêmes règles de protection que les délégués du
personnel.
CHAPITRE V : LES DIFFERENDS DU TRAVAIL
Les tribunaux du travail ont une compétence spéciale et cette compétence est relative
à un domaine bien précis.
Les tribunaux du travail sont constitués par une chambre spéciale des tribunaux de
première instance. Cette chambre spéciale est composée de la façon suivante :
Ces assesseurs sont choisis sur les listes présentées par les organisations syndicales
représentatives ou par l’inspecteur du travail et des lois sociales. Ils sont remplacés en
cas d’empêchement par des suppléants dont le nombre est égal à celui des titulaires.
Les assesseurs titulaires et leurs suppléants ont un mandat d’une durée de 2 ans
renouvelables. Ces assesseurs doivent n’avoir subi aucune condamnation à une peine
d’emprisonnement ferme pour escroquerie, faux et usage de faux, abus de confiance…
Dans un tel cas, ils seront déchus de leur mandat.
En cas de conflit, le tribunal à saisir est celui situé près du lieu du travail.
Toutefois, pour les litiges nés de la résiliation du contrat de travail, le travailleur a le
choix entre le tribunal de sa résidence et celui du lieu du travail.
- une phase de conciliation avant que le tribunal ne soit saisi ; c’est la phase de
conciliation administrative ;
- une phase de conciliation au début de la procédure devant le tribunal ; c’est la
conciliation judiciaire.
- la médiation ;
- l’arbitrage obligatoire.
1.1. La conciliation
Tout différend collectif du travail doit être notifié par la partie la plus diligente au
préfet qui informe immédiatement par tous les moyens, le ministre chargé du travail et
déclenche la procédure de conciliation.
Dès qu’il est saisi, le préfet charge l’inspecteur du travail d’entreprendre une
tentative de conciliation des parties pour le règlement du différend.
Cette tentative de conciliation devant l’inspecteur du travail ne peut excéder 5 jours
ouvrables à compter de la notification du différend collectif au préfet et de la saisie par
celui-ci de l’inspecteur du travail.
Si l’une des parties au conflit ne répond pas à la convocation de l’inspecteur du
travail à la date indiquée, une seconde convocation doit lui être adressée
immédiatement.
Si après cette seconde convocation, la partie concernée ne donne toujours pas de
suite, l’inspecteur du travail dresse alors un procès-verbal de carence.
Ce procès-verbal a la valeur d’un procès-verbal de non conciliation.
Un procès-verbal d’échec total ou partiel est dressé ensuite par tout moyen, au plus
tard le jour suivant le délai des 5 jours, à chacune des parties en conflit et au ministre
chargé du travail.
Si les intérêts mis en jeu dépassent le cadre de l’entreprise dans laquelle le différend
collectif est né, le ministre peut décider d’une deuxième tentative de conciliation des
parties devant l’inspecteur du travail.
En aucun cas, la durée totale de la procédure de conciliation ne peut excéder 10 jours
ouvrables à compter de la date de notification du différend au préfet et de
commencement de la première tentative de conciliation des parties.
1.2 L’arbitrage
1.1 La médiation
2. La grève et le lock-out
Les conflits collectifs qui n’ont pas pu être réglés pendant les phases de conciliation
peuvent aboutir à une grève ou à un lock-out.
2.1 La grève
La grève est un arrêt concerté du travail décidé par les salariés pour faire aboutir des
revendications professionnelles.
En d’autres termes, c’est la cessation du travail pour un temps plus ou moins long
par la totalité ou une partie des salariés d’une ou plusieurs entreprises pour faire
triompher certaines revendications.
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La grève ne rompt pas le contrat de travail, sauf faute lourde imputable aux
travailleurs.
Pour qu’elle soit licite, la grève doit être précédée d’un préavis de six jours ouvrables
durant lesquels peut intervenir une négociation entre les parties en conflit.
La condition de forme exigée pour le préavis de grève est l’écrit.
2.2 Le lock-out
Le lock-out est la mesure prise par l’employeur pour interdire l’entrée de son
établissement à l’ensemble des salariés pour imposer certaines conditions de travail.
En principe, le lock-out est interdit. Mais, il devient licite lorsqu’il est justifié par
un impératif de sécurité ou lorsque la procédure de déclenchement de grève n’a pas été
respectée.
Lorsque le lock-out est licite, il entraîne une suspension du contrat de travail et
dispense l’employeur de verser aux salariés la rémunération due pour la période
concernée.