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RIS 0190 Sberuik udtodueg MUI uw Reequrda, 1470 J. DESHAYES LES FOUILLES DE DIKILI TASH ET L’ARCHEOLOGIE YOUGOSLAVE Les premiers sondages effectués en 1961, 1967 et 1969 sur le tell de Tash, situé au voisinage de Philippes, en bordure méridionale de Ja plaine de Drama (Macédoine orientale), apportent des lumizces importantes sur plusieurs points controversés de 'archéologie yougoslave et permettent opposer des arguments décisifs & bien des théories en vigueur. Plaisons- nous d'ailleurs 2 reconnaitre quills confirment les hypothéses formulées récemment par divers chercheurs de cette Yougoslavie dont la capitale te actuellement le cent-vingt-cinguiéme anniversaire du Musée National (On sait qu’aux théories nordistes, fondées en général sur une idolo- gic plus ou moins avouable, a succédé' une mode inverse qui a conn son apogée aprés In dernitre guerre mondiale: PEgée et TAnatolie, congues quasiment comme une seule entité, sont présentées comme le point’ de départ de toute une série d'invasions qui auraient déterlé sur les pays danu- bens; elles y auraient introduit les germes de toutes les cultures successives que les archéologues ont cru devoir discerner, ies progrés de ces cultures ne pouvant a leurs yeux s'expliquer que par apport des civilisations venues Orient, Les schémas chronologiques subissaient naturellement le con- ‘recoup de ces hypothéses puisque l'on supposait a priori que plus on s'éloi- agnait des rivages orientaux ow égSens, plus Papparition de tel ou tel de civilisation, de tel ou tel type ou décor de vase, devait étre tardive: en sorte que Ion arrivait, pour TEurope centrale par exemple, a des dates extraordinairement basses. Bien entendu on ne manquait jamais de tessons isolés — lesquels, comme nul ne ignore, devraient n'avoir absolument aucune signification stratigraphique — pour justifier Ja chronologic que présupposait "hypothise de départ. On sait avec quel talent Milojéié a fun es premiers présenté une construction de ce genre,’ que depuis il s'acharne toujours a défendre. Pourtant les estimations chronologiques obtenues par la méthode du C 14 — quelque relative que soit la contiance qu'on peut leur accorder lorsqu’il s‘agit d'appréciations isolges — semblaient bien, par leur concor- dance répérée, devoir susciter des doutes sur la solidité de tout cet échat= * Miloitie 1949, 2 1. Dishaves faudage, Puis sont venues les premiéres fouilles modernes de sites stratifiés, qui auraient da également inquiéter les tenants de toutes ces hypothises, méme si 'on hésite souvent & faire fond sur des rapports préliminaires trop succinets. Les fouilles de Dikili Tash — tout comme les fouilles anglaises de Phorolivos, & Vouest de Drama — n’autorisent plus désormais le moindre doute, Les périodes concemées ici correspondent au néolithique moyen et au bronze ancien macédonien, dénominations arbitraires mais qui ont le métite de la commodité. Le néolithique moyen a été découvert Pune part dans les carrés W 30, X 29 et 30, et dautre part dans le petit sondage du carré AA 29 (Fig, 1), Dans les trois premiers carrés il était surmont. par une couche de 2m d'épaisseur en moyenne datant du néolithique récent et caractérisée sur toute sa hauteur par une eéramique décorée au graphite (dite de Gumelnia), une céramique peinte a motifs noiss sur fond rouge (ite de Dikili Tash) et enfin une céramique incisée qui, aux niveaux les pplus bas, présente tous les aspects les plus typiques du style dit de la Mariea equel ne correspond tris évidemment & aucune culture spécitique). Crest seulement dans Tangle sud-est de X 30 qu’une couche de destruction trés nette sépare le ngolithique moyen du néolithique récent; ailleurs nous avons assurément trouvé des quantités considérables de cendres constituant un niveau assez pauyre en matériel, mais pas de strate stérile & proprement parler. De toute fayon des changements considérables ont brusquement affecté & ce moment la plupart des domaines de la culture matérielle (céra- mique, outillage lithique, toyers, etc.). Nous n'avons pu explorer en X 29 et X 30 que les niveaux supéricurs du ngolithique moyen, mais en W 30 tun sondage en profondeur a traversé une accumulation de depérs de quel- que 2,50 m d'paisseur sans avoir atteint encore la base de ceite couche. En AA 29 enfin le néolithique moyen apparut immédiatement au-dessous de la terre arable; 1 encore nous a’en avons exploré que les niveaux les plus hauts. Quant au bronze ancien, il a 68 découvert uniquement au sommet du site, dans les carrés Q 24.4 Q 27 (légérement décalés vers Touest par rapport au quadrillage général). La base n’en a été atteinte quien Q 24, ot Te niveau le plus ancien, situé & 3,50 m environ sous la surface,? sur montait immédiatement Ténorme couche de destruction du néolithique Si ce dernier ne présente & Dikili Tash que des rapports insignifiants avec les sites de Yougoslavie, il n’en est pas de méme du néolithique moyen et du bronze ancien. Nous ne ferons état, concernant ces deux périodes, que des traits les plus évidents et les plus certains, en vitant de tiret des ‘conclusions de tessons trop isolés, et sans oublier non plus que les niveaux les plus anciens du néolithique moyen n’ont probablement pas été encore ‘dgcouverts et que ceux du bronze ne l'ont été qu’en un sondage exigu * Les couches du bronze ancien étaiont elles-mémes épaisses de 3m enviton, + Le detnicr niveau du néolithique révent ett caracterie dans tous os extrcs parla présence de tessons décorés dans le syle dit de Golepsos, legis! a’étae represente Sur aucun des sols antérieus. Ainsi se trouve conclue une longus sontroverse concernant la date de cette céramique: Deshaves — Garasanin 196, Las FOUILLES DE DIKILI TASH 23 Autant qu’on en puisse juger dans ces conditions, le matériel du néolithique moyen présente une assez grande homogénéité d'un bout & autre de la période, ou du moins de ce qui en a été exploré jusqu'ici. A une exception prés toutes les techniques de. la oéramique se retrouvent @ tous les niveaux, de méme que quelques-unes des formes les plus impor- tantes et que les traits essentiels de Pornementation. De ces techniques, de ces formes, de ces décors, certains apparaissent & premitre vue comme €trangers au domaine archéologique yougostave: il en est ainsi de ces vases dont argile est tellement imprégnée de fines particules de mica que la sur- face et méme les cassures en sont comme savonneuses. Il ea va peut-etre de méme de ces nombreux récipients 2 plusicurs pieds allongés, dont la forme nous échappe encore, mais qui paraissent évoquer plutot Karanovo III} encore qu’un vase & trois pieds longs ait &é trouvé aussi a Vina, dans tune couche assez récente, il est vrai! et des pieds isolés & des profondeurs correspondant probablement 4 Vinéa Cl—C2.* De méme on ne connait pour ainsi dire pas en Yougoslavie, nous semble-t-il, les eéramiques peintes 4 décor mat que nous avons Fencontrées 2 tous les niveau, décor constitué soit de groupes de bandes ondulées & bout arrondi (fig. 2), soit, dans une caté- gorie beaucoup plus fine, de motifs bruns foncés tels que lignes obliques paralléles, échelles, lignes ondulées, spirales, etc. (fig. 3); toutefois on n'omet- tra pas de mentionner & ce sujet un unique tesson de Vinta, daté de la pério~ de B2? et décoré en peinture mate de lignes et arcs de cercle paralléles et de spicales: nos tessons de Dikili Tash, dont Péquivalent a Gailleurs é trouvé sur autres sites de Macédoine, et notamment a Akropotamos,* sont, crayons-nous, ceux dont on peut rapprocher le plus aisément le frag- meni assez énigmatique de Vinés. De toute fayon, pour Vessentiel des techniques et des formes ainsi que pour d'autres éléments du décor, il ne s'agit plus de similitudes plus ou moins incertaines, mais bien d'un ensemble de traits fondamentawsx qui tous appartiennent en propre & la culture dite de Vinéa. Du point de vue technique, on fera état a la fois d'une céramique grise lissée (trouvée seule ment au niveau le plus profond que nous ayons atteint), d'une eéramique couverte extérieure noire, trés lisse et brillante, d'une eéramique & cou- verte d'ocre rouge, trés lisse et trés brillante, de vases rougedtres & sommet noir et intérieur gris (,black-topped), enfin d'une ogramique flammée & taches gris foncé sur fond brunatre. ‘Toutes ces techniques sont attestées a Vinga jusqu’a une altitude moyenne de 6m, cest-i-dire, selon ta termi= * Georgiev 1961, p. 68, pl. XE 1 * Vasié 1936 b, pl LXV, fig. 183 (prof. 2,98 m= prof gteative": 3,48 4+ Vasid 1936 by p. 90, pl. LIT, fig. 138, b (prof, 3,30 met fig. 138, e (prot. 4.50 m0 = prof, relative": $m), Nous alopterons ici, par simple Coramodis, [a subdivision des couches de Vinka proposée par Bercia L961 by p. 38-50 et p. 7172. Vasié 1936 a, p. 131, pl. CXXIT, fig. 273 (prof. 6,70 m), * Mvlonas 1941, p. $58—S60, fig. 3. 5, 6, 8 (= Mylonas — Bokalaks, Pratrika, 193%, p. 104, fig, 3)3 Deshaves — Garatanin’ 196), p. $859, pl VE, 24 J. DEsHaves nologic habituelle, jusqu’’ ta fin de In période B;? la plupart disparaissent ensuite. On les trouve également sur d'autres sites de la'méme culture? Par ailleurs de nombreuses formes sont communes au néolithique ‘moyen de Dikili Tush et & fa culture de Vinta, Mais ici une certaine évohis tion peur sans doute étze discernée dans le matériel pourtant peu abondant dont nous disposons. Crest par exemple seulement dans [es couches les plus profondes de notre sondage W 30 que nous avons découvert ces bois & Paroi anguleuse qui Vinca sont surtout caractétistiques de Ia période A = leur apparition y coincide en effet avec celle de la céramique grist lis sée; a Dikili Tash ccmme 4 Vinéa et sur @'autres sites de la meme culture, Ja partie supérieure du vase, au-dessus de 'aréte, pout étre, suivant ley ‘types, soit verticale (fig. 4), soit évasée (Fig, 5), soit renteée (fig, 6." ‘Diautres formes sont attestées att contraire it tous les niveaux de notre que moyen. Il en est ainsi des bols & paroi évasée et quasiment rect! 7) que Ion trouve aussi a Vinéa de la période A au début de la Période C."* Diautres vases, extrémement typiques, en céramique commune, font un profil & peu prés biconique (fig. 8); ils sont souvent pourvus d'un ‘mamelon triangulaire & In ployure de la panse; cette forme est repréventée A Vinéa A et BY et sur d'autres sites de In méme culture." Souvent la levre de ces vases est Kégtrement redressée (fig. 9), comme c'est oussi le cas 3 Vinta pendant les phases A et B et jusque pendant la période C.! On citera encore de grandes jarres de profil quasiment symétrique, doublement piriforme (,Butten): panse bombée, diamétre mavimum mi-hauteur, partie inférieure lgérement concave, col tronconique telié a épaule par une concavité continue. Nous nen avons trouvé dexemplaizes complets que dans la couche la plus récente du néolithique moyen (fig. 2): ta Revre en est légerement évasée et les anses sont attachées verticalement sur la panse un peu au-dessous du diamétre maximum; en un cas anses vere ticales et horizontales alternent, Par ailleurs des fragments de vols appar fenant & des vases de ce type, mais & lévre non évasée, ont été trouves b tous les niveaux du ngolithique moyen, Ces ,Butten' sont tout a fait carace Xéristiques de Vinca B," mais & cette date ces vases yougoslaves compor 2, Guztanin 1981, p. 19-21, p. 33, p. 373 Korofee 1957, p. 201 ‘s Cerarique rouge & bord noir & Goria Tula VI, céramigue gee lisade & Gore > gframigue a enduit écarlae brillant & Gornia Tuzla V Covi 19e0 er amauta Yard pia Tuzla V— B. 91, p. 133, pl. V. St; Benae 1961, p. 28 et pe JI IV GBenae 1961, p. 33); eéramique rouge a bord nit 4 Paviovac (Musee grade), ete "Bots & partic supérieure verticale: Vasié 1936 b. p- 12, ph IV, fig. 12 (prot 2.30 m), ainsi qu’en Bosnie a Zelena Pecina III, Cesteivdire dans un nivea Vinge A, Benac 1957, pl. XIII, 1; bols & partie supérieure évasée! Vasie 1936 a pS, ie DT. 08 (prot i partie supérieure rentrée: Vasie 1936 a, p. 17, pl CIV, fig. 39° 9,10 i) Nasié 1936 by p. 25, pl. XI, fig. 36 (prof. 8,40 m)s p. $0, fig. 71 (prof. entee 7.60 met 6.20 m); p. 86, fig. 103 (prof, entre $60 met 4.30 mh). ' Vasié 1936 b, p25, pl. XI, fig, 33e (peck. 8 40 ms p. 23 8 m)s Jovanovié 1968, tig, 4 ¥ Jovanovie 1968, fig. 3, de Renjica 3 Vasié 1936 by p. 1 fig. 18 (prof. entce 10 m et $ ms pe 3, (prof, 6,60 mm); p. 86, pl. Ly Tig. 127, ab (pool. 530° = pror, relat ™ Vasie 1936, 8, p. 138; Korofee 1953, p. 43 VIL, ¢ 5 (pea a4 LES FOUILLES DE DIKILT TASH. 25 tent sur ta panse deux rangées d’anses horizontales,"” comme c'est égale- ‘ment le eas 3 Karanovo II.!* En revanche c'est & une époque correspondant a Vinéa C qu'apparaissent en Yougoslavie, notamment & Kormadin,!? des jarres comparables & celles de notre niveau le plus récent, cest-i-dire & tune seule rangée danses verticales; toutefois aucun des vases de Korma- Gin n'est décoré de bandes peintes comme Vest un des exemplaires de Dikili Tash (fig. 2) Enfin, toujours au dernier niveau du néolithique moyen, nous avons trouvé une grande jarre presque intacte dont le col tronconique et la levre légtrement évasée rappellent les spécimens les plus récents du type pré- cédent, mais dont la panse est fortement carénée et pourvue sur In ployure a une anse verticale cornu. Un vase presque identique a été trouvé a »Fafos", dans le sud-ouest de la Yugoslavie, dans une couche d’époque Vinca C (,Fafos 1.2" A Vinéa au contraire, les jarres & anses cornues, qui pro- viennent de la couche B, comportent deux anses symétriques et l'épaule en est bombée. En ce qui concemne le décor, Ia ressemblance la plus évidente porte sur les cannelures en spirale qui ornent de trés nombreux bols & couverte noire brillante, & paroi carénée, parfdis presque biconique. Les cannelut sont trés superficielles et ne se laissent guére apercevoir que par le jeu de la lumiére sur la surface Iuisante. Le motif consiste en spirales juxtaposées de part et d'autres de deux cannelures obliques séparées par une bande lisse assez lange; entre ces lignes obliques et les spires extérieures, les angles sont occupés par de petites cennelures incurvées, & peu prés concentriques aus spires (fig. 10). Ce motif a été découvert a tous les niveaux dus néoli thique moyen que nous avons explorés en W 30. I est par ailleurs bien connu dans la culture de Vinéa, non seulement & Vinéa méme,™ mais sur bien d'autres sites.*® Toutefois il se présente en Yougoslavie dans des con- ditions assez différentes: tout dabord il ne décore jamais des bols analo- gues & ceux de Dikili Tash,** mais des jarres & anses verticales; en outre i ne parait pas lig, comme cest le cas & Dikili Tash, & Femploi d'une cou- verte noire brillante; au contraire il ne semble atcesté & Vinta que pendant Ia période C (et méme, si Yon en croit Ja chronologie de Berciu, pendant if 1936 a, p. 138, pl. LXXVIIT, fig, 203 (prof, 7,05 m)s Vasié 1936 6, p23, pl, VIL, fig. 28 prof. 8:13 im); p. 45, pl NTT, fig. 59 (prof. 460m — prof Srelative™ : 6,40 m); Zervos 1963, vol Il, fig: 738 (de Vines) Une’ forme assez voisine, présentant sur un mime vase une sltersance Wanses horivonates et vertcales également attestée 4 Dikili Tash, a ete touvés a Karanovo Ul Georgiev 1961, pl. VIE, 7. Sepet 1952, p. 74 at p. 89, pl TI, 1 Jowanovié 1968, fig. & Vasie 1936 b, p. 61 fig. 88, nos 516 e€ S17 (prof, 7,90 m et 6 a) Vase 1936 @,'p. 112, pL LXV, fig, 222 (prot. 310m — prof. greatives 4,90 m); Vasié 1936 6, p. 78, pl XLVI, tig. 109, a (prof. 2,30 m — prof Zeelative" 10 Par exemple 4 Banja (Todorovié — Cermanovié 1961, p. 38, pl. XIE. 1, 2 cou & Kormadin Jovanovig — lisie 1960, p, 123, fig. II, n® Il Néanmoins les bols biconiques de Vinta'B sont souvent décorés de cannclures lute superficielles, mais les motifs sont purement fectilgnes: Vasie 1936 by p. 22, pl VIII figs 28 (prot, 8m) Jovanovie 1968. ig 4 : ® » 26 1. istrarns Ja phase C3), alors que la couverte noire n'est plus employée. Cependant attribution & la phase C3, fondée sur la profondeur de la découverte, re- pose dans ce cas précis sur le systime d’équivalences entre profondeurs absolues et profondeurs relatives proposé pur Vasié pour tous les sondages périphériques:* il se trouve que tous les vases a cannelures spiraliformes de ce type paraissent précisément avoir été découverts dans ces sondages. Ne fiudrait-it pas alors mettre en doute le bien-fondé des concor- dances établies par Vasié? Toutefois, et bien que le probléme se pose ici avec lune particuliére acuité a cause du hiatus qui semble exister & Vinéa entre Yemploi d'une couverte noire brillante et celui des cannelures spiralitormes, nous avons pu faire état dautres éléments de comparaison qui nous orien tent également vers In couche C de Vinéa, notamment les vases & longs pieds. De plus c'est bien dans un contexte Vinéa C qu'ont éé trouvées Kormadin une jarre i cannelures spiraliformes®” et, nous avons dit, des jarres & anses verticales sur la panse, ainsi qu'une jarre a anse comue & nFefos*. Ce sont donc des éléments particulicrement typiques de deux périodes de la culture de Vina considérées généralement comme tr distinc~ tes que nous trouvons 4 Dikili Tash dans les couches du néolithique moyen, et notamment dans les plus récentes. Mais quand on sait qu'a Gomolava, en Voivodine, le niveau inférieur comportait de méme des éléments mi es phases B et C de Vinca, le second niveau ne correspondant aut contraire u’a I phase C,* on est sans doute tondé & remettre en cause la division traditionnelle de ta culture de Vina en deux grandes époqucs tis distinc tes, A et B d'une part, C et D d’autre part. Il est en tout cas certain qu’a Dikili Tash le néolithique moyen est contemporain d'une période de la culutuse de Vinéa qui correspond successivement aux phases A, B et Cl— —C2, mais aussi que des éléments caractéristiques de ces’ différentes phases se trouvent trés souvent melés 1 faudrait maintenant étudier toutes les autees données de la culture matérielle pour pouvoir aifirmer en toute certitude, comme on est tents de le supposer aut scul vu de la cérsmique, qu'un mime ensemble dec tures érroitement apparentées s’étendait alors du nord de la Serbie jusqu'a Ja plaine de Drama, Il serait vain den rechercher fe centre, notion qui pour une telle époque n'aurait probablement pas grande signification: Vappella- tion culture de Vinta* est purement comtingente et ne doit comporter aucune implication historique. Toutefois, sil est vrai qu’a un certain mo- ment, cette culture a vraisemblablement connu un phénoméne de dilata- tion & partir d'un foyer géographiguement plus limité & Torigine.? nous ne pouvons, avant davoir atteint la base des couches de Dikili Tash, pressen= tir quel 2 été le role de Ia Macédoine orientale dans ce processus et éven- tuellement dans la gensse de cette culture. Il est en revanche certain qu'aux poques les plus récentes du néolithique moyen, ausquelles correspondent pour Tessentiel les niveaus que mous avons explorés, Cest par des apports F Bereiu 1961 a, p. 119 & Jovanovie- 1960, p. 10 * Jovanovié — Give 1960, p. 122, fig, 11, 90 1 2 Beakner 1965, p. Id © Srejonié 1963, p. 910. ES DE DIKILI TASH... 7 en provenance du Moyen-Danube que cette culture s'est nourrie sur le territoire macédonien: une preuve decisive nous en a été fournie par Ia dé couverte en X 30, aut niveat le plus haut, d'un important fragment d'un vase de la Tisza & décor incisé: on y reconnait notamment un personage Sty= lisé que surmonte un grand M flangué de deux spirales, move de repre sentation assez fréquent, semble-t-il, du visage humain (fig. 11).3" Il est probable aussi que Karanovo II—IIT, Veselinovo, Paradimi, ctre aussi les sites & céramique noire lissée du’ néolithique moyen de centrale, appartiennent au méme horizon culturel. 'étendaitell une partie de !'Anatolie, comme on assure généralement? Linsufi- Ges fouilles en Anatolic occidentale nous interdit pour le moment les extrapolations, mais on peut du moins affirmer, contrairement & des hypethéses hasardeuses, que la civilisation de Troie I n'a tien & ext horizon culturel: les dates obtenues & Dikili Tash par le C 14 S'Y opposeraient (6800 4: 150 pour la couche Ja plus basse du néolivhique moyen explorée en W 30; $750 + 140 pour l'une des couches les plus anci- es du néolithique récent en X 29), si méme In stratigraphie observée Dikili Tash ne nous Vinterdisait formellement, ainsi qu'il faut maintenant je montrer. Si les couches du néolithique moyen présentent une assez grande ho- néité dans le matériel céramique, il nen est pas de méme du bronze ch, oll plusieurs phases successives doivent étre distinguses, Le principe ede ces divisions est sans doute arbitraire, dans ln mesure, surtout Fepose guére que sur étude de la seule céramique et non sur la des vestiges de la culture mstérielle. On y recourm toutefbis pour odité de Vexposé, et aussi parce qu’a ces différents moments cor- i des épisodes divers dans les relations de Dikili Tash avec les pays du Moyen-Danube. Il est dautant plus important de bien tenir compte la succession de ces phases qu'elle permet une périodisatio: sive des cultures ,énéolithiques danubiennes. La destruction du niveau fe plus récent de la culture de Gumelniga— novo V—VI (niveau 17 dans le carré Q 24) a été suivie & Dikili Tash Tenouvellement coral dans taus les aspects de la culture matériclle: chane ment dans la forme des foyers, ruréiaction de loutillage lithiquie et osseux, disparition des armatures en andouiller destinges 4 emmanchement de aches de pierre polie, replacement des billles de fronde en argile par de pointes de fléche en silex 8 talon échaneré, disparition quasi totale des fig Fines humaines et animales, substitution 2 une céramique richement décorée une céramique grise ou noiritre, purfois brundtre, non déorse, a surface meédiocrement lissée. K Calling 1939, pl. 15. 12, # GE Holmberg 1964. Nous avons trouvé a Dikili Tash de nombreuscs ties es dont Vanse en ruban présente dewx ebtts coneaves: or elles evoaucnt aust bien 4 ceramique gre lissée, qui oat, été déeouvertes dans les couches st neslith gue ©, dont toutelois les anses sont encore plus échancrées ‘Weinierg 1952 86 saa. fig. 10, 1—6, et pl. 60, a, 1 et celles surtout que la mission américano-v0 flave Anrahegovo, pets de Skopli, a mises au jour dans des couches corresponds: & Ja pitigde Ade Vinta Gif 1426 eC 1424 (période de demindéeroissance: $370 ans). 28 pestaves Ta hremitre phase, ou bronze ancien I, comprend les sols 19 & 12 ou fartée Q 24. Cependant certains des éléments les plus tyricecs (e tete période sont apparus dés le niveau le plus récent de néolithique, oils Bo aa ertement, avec Fensemble du matéril: ils ont éif Uecoweers SLoSagh Sat 30! 17 que recouvrat la couche de destruction de Frater aéolthique, Crest le cas notamment des tasses ou puisetes & ford oe ou légtrement conique, & panse tres basse, 4 peu ‘pres cylindrique, et & Fy ie-amse en ruban dessinant une haute boucle au-dessts da ack ig. Ie ors des sondages de 1920 Renuudin avait également troure door nae de ce type dont Vanse était mieux conservée, et nos coulcy anglais en gue uxzmmémes découvert plusieurs & Photolivos. Cette forme sf cant ANE test plus représentée au bronze ancien II. Par ailleurs elle geen as inconnue dans le bronze ancien I de I'Egée, mais S'y trouve étroitement Ppcalisée dans Vespace et dans le temps: elle est atestée dans ie eet see a Hiei tessalie & Gremnos Magoula (Argissa),® ainsi qua Poheet es 15s Jt fin de la période bleue (Poliochni ITb), laquelle est an a Di mais elle n'est représentée ni & Troie I ni 4 Therm) icien II tel que Poliochni III. Elle est'cn re~ Treaties Hésuente dans les pays du Moyen-Danube, dant Is caltaee fnéolithique de Baden et notamment dans sa variante dite de Pee qui eens, als phase moyenne de cette culture et se rencontre saree dans Ja plaine pannonienne.% Or d'autres éléments du bronze ancien I de Dikili Tash sont ae dece rapProcher de ta culture de Pécel, en particulier dang le uk Gu décor. Le motif le plus typique apparait lui aussi des Ie ainean 1 Aire dés avant la destruction de Phabitat néolithique. Il ese comer Gazeles pointillés placés en ligne horizontale et bordés par une Tee cisée ou une rainure dessinant un zigzag; quelquetois deve smacé oppo $605 te triangles Inissent entre elles une bande lisse servée ee tore ne we a Git 19), Les rangées de triangles pointilés bordés d'un algae ieee eo fase ae, cimacteristiques de la culture de Baden,2* mais ce motif tenons Soft, dans les pays danubiens, et notamment en Yougselane jusqu’au Flan wniaue moyen ou récent, soit quil comporte une seule ranges oe ent sles, soit deux rangées opposées de part et d'autre dune aR Cette indication suftit & prouver Torigine septentrionale de oc adc, Guin {rouve au contraire tr8s rarement dins le monde égcen ow case ~anatolien i $6, col, 157, Figs 12, A guuches Miloigie 1960, fig. 21, 11—13, 2 Bernabo-Brea’ 1964, p.'s63, pl xe", spares Ba cremple Banner 19565, p. 150, pi. LIT, 2,11, 13, de Hodmezivssd {ss 1965, p. 226, pl. 1, au millew & droite, de Gomolava ne ey e forme correspondrait 3 2» Guibas exemple Banner 1956, pl. CVT, 2, 3, 7, ete, de Paloaborsok » Garis 1202-65: p. 24, pl. id 3, de Zelentkove ndeltiane See mL Kune 1236.2, ps 17, Bl LAVETT fig 295 de Vinca tek ar: ances 26, Ne Bude? & Bromensak, prs de Cok a Cepogue Vinga ber Races et nL 20, 6, Us Danilo J. DesHaves ols 19 12 que, oi ils découverts| LES FOUILLES DE DIRILE TASIT... 29 JAIL" & Beycesultan XIX" et jusqu’a la plaine de Konya. Il est en re- vanche inconnu & Troe T, oft toutefois, dans un niveau ancien, a été ra massé un tesson décoré de losanges pointillés"* qu’on comparera volontiers avec un fragment de notre sol 10, daté par conséquent du bronze ancien Ma (fig. 14). Une combinaison différente de lignes et de points ome sur ses deux faces un fragment trouvé au niveau 12 et qui pourrait provenir d'un modale de maison (fig. 15 et 16): ici des panneaux emplis de lignes pointillées ho- rizontales altement avec d'autres panneaux décorés soit de hachures obli- ques, soit de croisillons & mailles larges, soit d'un zigzag vertical. On ne Fetrouve assurément pas ce décor tel quel dans la céramique de Pécel, mais des combinaisons comparables y sont attestées*? et les croisillons & mailles larges, trés typiques de cette céramique,§ y alternent souvent avec des zig- zags verticaux. Plus caractéristique encore est un motif dont nous n'avons toutefois qu'un exemple & Dikili Tash, découvert entre les sols 16 et 13 (fig. 17); en fait aucun doute n'est permis quant a son origine. Deux rangées horizon- tales de points en forme de tout petits triangles estampés forment un angle droit avec deux lignes verticales de petits points identiques. Ce décor est extrémement fréquent dans la céramique de Baden, tant en Hongrie! qu‘en ‘Yougoslavies" si le plus souvent les points sont circulaires, ils se présentent aussi en de nombreux cas sous la forme triangulaire de ceux de Dikili Tash. Le type méme des vases est analogue: il s'agit de grandes jattes & épaule convexe et rebord plus ou moins cylindrigue, tantit légtrement evasé, tant6t légérement rentré, ‘A cOté de ces motifs’ incisés ou pointillés originaires de la culture de Baden, il faut mentionner aussi une technique quon trouve trés bien re- présentée & Dikili Tash depuis le niveau 16 jusqu’au niveau 9 (Cig. 18): il stagit d'un décor de cannclures verticales ou légtrement obliques, larges et appuyées, qui ornent li partie inférieure de certains vases, rasses Ou ruchons, juste au-dessous de la ployure de 1a panse. Or il sagit la de Pun Lamb 1936, p. 78, pl. XIV, 1 (Thermi TI). A Tigoni (Samos) les triangles ppintilés sont ézalement assez feéquents; ils ne semblent pas disposés de fagon a dessinee lune bande réservée; du point de vue chronalogique aucune observation prcsie ne permet malheureusement de daer ces testons de Tigani: Heidenceich 1935-36, . 135, plo Pl. 30, 15 ple 34, 3 Lloyd ~ Meitsart 1962, p. 118, fig. P 14, n° 1; le niveau XIX est le premier ‘que les foulleurs atribuent au ‘bronze anciet ‘8 Melluat 1963, p. 219, fig. 10, 2. de Sakarla, trouvalle de surface Biogen, 1950, fig. 265, n° 12 ev fig, 230, n° $S419, Ce moti se rencontre lui aussi 4 date indéterminge, dans la plains de Konya: Mellaart 1963, p. 219, fig. 10, 1, od Akgajchie (trouvalle de surface). de Borg RilS 1963, ol. VIL, 8, SAlsixscke; Banner 1956, pl. XXIV, 29, du eistect de Baranya, “annex 1956, p. 167, pl, CXVI—CXIX, Manner 1986, pl. TV."17, 18, 19, 23, de ihanner 1956, pl. XLIX. 12, 23, d'Oszentiv de Hodmenbvisérhely”Rodaspart, et, “Tasié 195859, p. 233 fig: 12, c, de Dobanovei, en Voivodine, “ Banner 1986, pl. XXVI, 21, de Szob; pl. EIT, 14, de HédmenivasSrhely. spurt, ete lasednti-Tatia, VIM pl LIT, 8 et pl. LY 10, 30 2. DESHAYES es tléments les plus typiques de Ia culture de Baden, qu'on appelie sou- were a eeramigue cannelie: certains vases de Péce en Honeric® ea & Rimski Sanéevi en Serbie! peuvent étre aisément rapproche “ae toot fons de Dikili Tash. Les cannelures verticales seraient, suivant les arches PANES jhongrois, caractérstiques de la phase moyenne de ‘ls colic oe Baden. Est-ce dire qu'il faut attribuer a Ja culture de Baden tous les traits ii constituent ce bronze ancien I de Dikili Tash? En néalite te freneenis mieux représentée, la plus typique de cette période, est un bol & ke ist ae eats: sans anse ni tenon (fig. 19), que Ton retrouve Wailers gnsuite au bronze ancien IL. Or cette forme, qui, elle, n'est pos anceries Sona iO, dane a fa destruction de Fagglomeration nsolithique, uprane Somme fondamentalement égéennc. On la rencontre dis le début du nee gieisn sur de nombreux sites du continent hellénique,® ainsi qu'a Pokorny, Hes Mais on la voit encore attestée abondamment & Troie [ede Ie oe fagon gu'au bronze ancien IT de Dikili Tash Celui-ci commence avec le sol 12 et se subdivise en trois phases cor- Tespondant & trois moments différents dans les relations de ici Thon avee Je Moyen-Danubes mais toutes ont en commun des relations droit avec Troie 1. Outre leg bols déji mentionnés, il faut fare état de dene Ge EnS Splgues de ce demier site qui apparaissent dés le sol 12: dune poet $n petit gobelet conique, éroit, & pied éralé (Fig. 20)5non attests aloe grate Plus tardive, d'autre part une série de bois dont la devre ect mas Gna tion tubulaze horizontal, dépassant legérement le bord; dant le apes SaxGh He lus ancien que nous ayons trouvé, le tube est encore i ea sees SeeUmTe sidargt assez, maladrotement aux deux extemités (Rg, Diy Semone analogues, mais de forme plus harmonieuse et plus résuttremece incurvée, ont écé découverts jusqu’au sol 4. Aucun n'est dtcore ae cee ee Pimtcales quion rencontre feéquemment sur autres sites, 4 dete venison biablement plus récente. Tels quis se présentent 4 Dili Tash, de con quent ceux de ia phase la plus ancienne de Troie I" et des niveanx moves de Thermi (IIT et 1Va),*" ou bien encore ceur de Polischmt HIT 2 I, Teepe de moter que des tenons assez semblables, mais ne dépasare pe ke bord du bol, ont &té trouvés dis Ii phase finale de Poliochnicit » thoes , D. 342, dlaprés les observations faites & Pane ste ft culture de Bake i Bar exemple, pour nous en tenir & des sites asser bien stratiiés, Goldm: fi HS aie Net utes, premiere phase de THellatiqas ances Ds Milos oan fix. 21, 5 de Gremnos Magoula, Thessaien ancien [y 1B Bernabo-Iiea 1964, p. $6364, pl. XXVE. myn H Blesen 1950. p. 62, fps A 16 je 7 Domed 1902, p. 250, fig, 115 = Schmidt 1902, p. $, nos 156 et 157, de Troie T Blegen 1950, p. 60, type A. 12, i Eamb 1936, p. 79, pl. XT, 3225 pl. XXXV, 191, de Thermt TIL Bernabo-Birea 1964, p, 613, pl. CI, e Bernabo-Brea 1964, p. $89, pI. XXVIy @. faites 4 Py fits, G Milos 8 186 & LES FOUILLES DE DIKILE TASHE 31 sans doute difficile d'assurer que ces tenons sont originaires d’Anatolie occidentale ou des iles de FEgée orientale; cependant on ne les rencontre guére en Europe hors d'un domaine qui semble limité au sud-est de la pé~ rninsule balkanique: ils sont attestés par exemple aux niveaux X—VIT et VI-V 'Ezero." Une autre forme non moins caractéristique de Troie I, ott elle est représentée a tous les niveaux," a été également trouvée a Dikili Tash tout au long du bronze ancien II, depuis le sol 11 jusqu’aux sols les plus récents Fig. 22): Cest une tasse profonde, & paroi incurvée, presque verticale dans sa partie supérieure et progressivement rétrécie vers le bas, a lévre arrondie et & petite anse verticale attachée & peu prés a mi-haureur. ‘D'autres formes typiquement troyennes, qui i Troie ont été parfois découvertes dés les plus anciens nivenux de la ville I, n'apparaissent en revanche 4 Dikili Tash qu’en des phases plus avancées du bronze ancien I, certaines a partir des niveaux 8 et 7 (début du bronze ancien 11b), d'au- tres & partir des niveaux S—4 (début du bronze ancien Ile). Mais peut- “Bre mest-ce aprés tout qu’un effet du hasard: rappelons que le bronze ancien Ifa comme le bronze ancien I n'ont été atteints que dans le seul carré Q 24. Quoi qu'il en soit, cest du niveau 8 au niveau 4 qu'ont été trou- vés des fragments de jarres & col assez large et Iégirement évasé et & petites anses verticales sur I'épaule (fig, 23); cette forme est représentée 4 Troie dang toutes les phases de la période I; notons aussi qu'elle est bien attes- tée également dans la culture danubienne de Tiszapolgix, qui préctde celle de Bodrogkeresztur.## Crest probablement aussi au bronze ancien Ub qu'il faut attribuer un fragment malheureusement assez mal stratifié (sols 4 7), a anse verti- cale de section crescentiforme, assez fortement coudée (fig. 24), dont le type est attesté & Troie pendant toute la période 1, ainsi qu’ Poliochni oi il existe @ailleurs depuis 1a période T jusqu’a Ia période IIL® conti nuité qui est évidemment riche de signification en ce gui concer les ori- gines de la culture troyenne et probablement aussi, pour une part du moins, de celle du bronze ancien macédonien. Notons au reste que des anses ana- ogues, dont le type dérive probablement de cclui-ci, existent également dans la culture de Baden depuis sa phase médiane (Baden-Péce!).% Plus tardives encore & Dikili ‘Tash sont les cruches & bord oblique et anse verticale joignant la lévre a Pépaule (fig. 25); nous navons pas ren- contré cette forme, du moins au titre d'un vase complet, avant le niveau 3, alors qu’elle est signalée & Trofe I a tous Jes niveau.” Il en est de méme Georsiey 1967, p. 123. 1 Blegen 1950, p."63, type A 25, fg zen 1950, p. 69, tspe C 3 © Bognde-Kuciila 1963, p. 346, pl. CKXVE, Fy 1, ed, de Tiszapotgt-Basa- tanya, période 1 Ro 6, P3588. 1950, p. 63, wpe A 32, fig. 235, 1415; p. 65, type B 2, fi, ‘6 Bemabo-irea 1964, p. $44, pl TV, p (période 1) p. 568, pl. XLVI, dhe (perio de Mb); p. 624, pl. CNXT, Fk (pértode Til} ‘ Neustupny 1959, p. 267, fig. 6. 6 7; Neustupay 1968, p. 27. lilegen 1950, p. 86, type B13, fig. 228, a” 35739: ce type n'est pas atteste & Troie TL CE: aussi Lami 1936, pl. 1X, 296 (de "Therm I11—1V), 32 J. Destaves d'un autre type qui est particuligrement caractéristique de Troie I™ et ne semble apparuitre & Dikili Tash qu’a partir du niveau 4: il. s'agit de bols assez ouverts, ft paroi peu pris rectiligne, dont Ja levre est renforese par tun bourrelet intérieur de profil légerement convexe et décoré de motifs incisés (Fig. 26); au niveau fe plus récent ce bourreler tend a s'dlargir et & s‘aplatir et perd son décor incisé, comme d'ailleurs dans Jes derniéres pha- ses de Troie I: cette importante constatation nous permet d'établir un syn= chronisme entre la fin de notre bronze ancien IT et celle de Troie T. Ces diverses formes se rencontrent aussi, pour la plupart, & Tell Ezero, notamment les cruches & embouchure oblique,® ainsi qu'une vari- ante des bols i bord incurvé et rentré dont Ia lévre est pourvue d'un bec Verseur:?¥ nous en avons trouvé un exemplaire assez bien conserve sur notre sol 5. Dikili Tash fait done bien partie au bronze ancien II d'un complexe culturel qui couvre non seulement le nord-ouest de I'Anatolie, mais aussi tout le sud-est de la péninsule balkanique. Les rapports avec cette derniére région sont méme plus étroits que ceux de Troie I puisque nous avons ramassé sur les sols 8 7 et 6 (bronze ancien IIb) des tessons 2 décor cordé, dont les motifs sont constitués de lignes rectilignes ou légére= ment curvilignes ou encore de triangles hachurés pendant sous fa lévre d'un bol (fig. 27). Cette technique est inconnue a Troie comme a Thermi ou 3 Poliochni; elle est assez rare en Gréce continentale™ ainsi d'ailleurs qu'en Yougoslavie.”* Elle est au contraire fréquente en Bulgarie, out elle caracté- rise notamment les niveaux VI et V d’Ezero,’® et en Roumanie, ot) on la rencontre durant les phases II et LIL de Cernavoda, De méme c'est avant tout vers les régions sud-est des Balkans que . Rous orientent les nombreux fragments dont la levre est décorée extéricure= ment, soit d'encoches obliques (fig. 28), soit dune bande en relief & impres- sions digitales (fig. 29). Les premiéres apparaissent au niveau 7, les secon. des au niveau 6 de Dikili Tash; elles y subsistent jusqu’a la fin “du bronze ancien IT. Or elles sont attestées & Ezero depuis le niveau VI" ~~ _ Mais cette appartenance de la Macédoine orientale, pendant toute ta durée du bronze ancien TT, a un complexe cultusel propre au sud-est de la péninsule balkanique, nimplique pas le moindre relichement dans ses legen 1950, p. 58, pe A 6, Ce type est également bien reprcsents 3 Kumtépé, ‘comme nous avons pu nous en assurer en visitant ea juillet 1969, grice aY'amicale inv” tation de Mame H. Gambel et de ses collaborateurs, les laboratoires de Institut de r= histoire de Universite d Istanbul. © Georgiev 1967, p, 123, fig. 32, 145 cete forme est reprétentée 8 tous Jes niveau @ Bzero XVIT et VI © Goorgiev 1967, p. 123, fig. 32, 2 (alveax non mentionné); Georgiev 1961 . 88, de Karanove. VEL # Goldman 1931, p. 123, fig. 169, d'Eurresis; Miloi&6 1955, p. 153, fig. 1, de Hagia Marina; Milojié 1956, col 158-189, fig. 13, de Gremaos Magoula (ecuche uncie enne du Bronze ancien), * Garatanin 1958, p. SI—S2, pl. 6 1, ne trouve 4 mentionner qu'un exemplaire de Scpski Krstur, de datation alleurs incertaine 1 Georgiev 1967, p. 124; Georgier — Merpert 1965, p. 145 ct p. 150, fig. 25 (oiveaus Viet V % Bereiu 1961 by p. 135, fig. 17. 5, 6 % Georgiey — Merpert 1968, p. 145 et p. 148, fig. 20, LES FOUILES DE DIKILE TASH 33 rapports — dont la nature restera & définir — avec les pays du Moyen- -Danube et notamment avec le nord de la Yougoslavie. Durant la premiére phase du bronze ancien II, c'est l'épisode le plus récent de la culture de Baden qui semble surtout concemé. C'est ainsi que la céramique cannelée a €té trouvée jusqu’au sol 9, dans une proportion moindre, il est vrai, que durant la période précédente, La forme la plus caractéristique est alors un bol épaule arrondie, assez marquée, et & rebord évasé, que l'on rencontre 4 partir du niveau 10 et jusqu’a la fin du bronze ancien Il (Fig. 30). Ce bol, inconnu dans le monde égéen ou ouest-anatotien, est mentionné par Benner dans Vinventaire des types qui attribue 4 la culture de Pécel, mais n'est signalé en fait sur aucun des sites propres & cette culture; il en constitue probablement l'un des éléments les plus tardifs, qu’on a pu considérer com- me dorigine septentrionale. En dehors de ces bols, plus aucune trace de la culture de Baden ne subsiste au bronze ancien IIb. Nous rencontrons en revanche différents traits propres a la culture de Kostolac, qui a succédé a la préoédente dans Jes régions de Ja Save, du confluent de la Save et du Danube, et enfin de la “Morava.” Crest le cas par exemple de deux anses en ruban trouvées aux niveaux 6 et 5: elles sont décorées de triangles pointillés dont le contour lest pas indiqué; les trous étaient, semble-t-il, remplis de pate blanche (fig. 31); Ia technique aussi bien que le motif sont, on le sait, caractéristi- ques de la oéramique de Kostolac. I en est de méme du décor d'un tesson. trouvé malheureusement dans un terrier et par conséquent mal stratifié: il est omé de lignes paralléles exécurées suivant le procédS du ,,Furchen- stich", Cest-A-dire constituées d'une juxtaposition de tout petits traits in- cisés iggérement en obliques cette technique joue un réle essentiel dans le décor de la céramique de Kostolac,” mais se continue, i est vrai, danas a céramique de la culture slavonne, On peut également, avec Miloj8ig,”” attribuer au groupe de Kostolac les nombreux tessons omés de zigzags ho- rizontaux incisés qui ont été découverts sur le sol 75 les zigzags sont trés nombreux, les incisions sont trés fines et profondes et souvent remplies de pate blanche (fig. 32). Banner, comme beaucoup d'autres, datait ce motif de la culture de Baden;*" en réalité il été surtout découvert en Yougoslavie, dans des conditions qui permertent de douter du bienfondé de cere ane Banner 1956, p. 155, ple CXV, 16 et 19. Milos 1949_"50, p15, 1% Dimierjevié 1962, p. 259; Tusit 1965, p. 226; Benac 1959, p. 125 ™ Milojid 194990, p. 156, fig. 1, 7. 4 Dltd (Banner 1956, pl. XXXIIT, 7), seul site de Ia culture de Baden oi ce roti w été découvert, le matctel est en Tait fort mele et comprend notamment des Ce ments ceriainement plus, tardifs tels que les bandes en relict 4 impressions digiales Je corant is bord de certains vases: Banner 1956, pl, XXXII, 2627, 35-37, 4847, 2. Un autre fragment public par Banner 1986, pl. LXXXIL, 7, ext de provenance ingertaine et ne saurait ent 1 de compte, © Hotfiller Tp 5; Hottie IT, p. 3, ple 2, 8 (de Sarvas)s Vase 1986 bsp stip LXV 225 de Vins, pr. 110 ma rol give ha ma 10, p. 147, ig. 9(Je Djundjevacks Giavicn 5 Hemae 1961, piss pe 24 edalhodla en Bosse Au surplus la technique méme dans laquelle ce motif est exécuré Vapparente & plusieurs autres dent nous avons également trouve ds nom- breux spécimens au nivest 7 de Dikili Tash et qui eux appurtiennent eo propre a In cérsmique yougeslave de Bubanj—Humn U1. Or eelle! doit eave au moins en portic contemporaine du groupe de Kostolas? Crest le cis des zeirs de creisilons, aus hachures souvent tris sernées (fig, 32). ou rongées de triengles qusdrillés qui oment de préférence fy Ibvre des bots." ou encore des groupes de zigrags horizontause qui sont, soit super, posés en nombre limite (fig. 33), soit croises Cependant un détil significatif carneterire souvent ces divers moe tif tols que nous les avons rencoatrés 4 Dikili Tosh: les lignes inciecey toujours trés fines et profondes, sont en bien des cas ac ‘compagnées d'une multitude de teés petits points, qui pariois sont comme surajoutes. aux Ii gnes elles-mémes. Or dans les régions da Moyen-Danube cette tesanigue était deja caractéristique de la cerumique de Bodrogkeresatur, saine. si Jes motifs quadrllés y sont différents de cew dont il est ici question." Un tel rapprochement se trouve dailleurs justifié par la découverte aut niveut 7 d'un tesson décoré de groupes de lignes croisées déterminant une sorte de damier dont chaque case est occupée par un point enfonce duns Tergile (fig. 34); le motif le plus proche de celui-ci que nous connaissions sur un vase de Tiszaug (Kisrétpart) que Tompa attribuait ila c ‘Tiseapolgér.” Notons dailleurs qu'il annonce, dans les régions “da. Meyene Danube, run des thimes les plus typiques de la cerumique dont Napparition 4 Dikili Tash correspond au bronze ancien Ie Cese en effet & partir du sol 4 exceptionnellement du sol S— que nous avons rencontré certains éléments particuligrement caractéritigues de Ja céramique slavonne. Un seul de ces motifs éait appara des le bronze ans cien Ib: il sagissait de tiangles imprimés dans Targile (tig. 39, parte opposés et dessinant alors une bande réservée en forme de zigias Or lee découvertes faites en Dalmatie a la source de la Cetina confirment bie que ces triangles imprimés et parfois opposés, qui deviendrant si aia Fistiques de la céramique slavonne, remontent en fait jusqu'a {a période ' Selon Garaianin 1958 b, p. 227, des éléments de Kostolac ont été dcouverts 8 Bubanj dans ts couche 2, qui ext la plus ancienne de la période, Bubanj—tlu>> aussi Tasié 1967, p. 38—40, qui dubli¢ un synehronieme Buban?—Hum Il — Cernavoda—Cotofeni—Ezer, ' Garasanin 1958 a, p. 6364, pl. 12, 7 et Garaianin 1958 b, pl 4,2 (dle Bubani & Garaianin 1953, p. 102, pl. 8'e¢ Garaganin 1958 3, p. 63264, ple 11,3 de Buc benj). Ce motif est également represence Troie Te: Blegen, fig. 241, 20 © Garatanin 1958 by pl. 1 Bubanj); Miloj8e 194930, p. 1 strribue ce motif 4 la culture de Kotolae ‘ Bogndr-Kutzién 1963, p. 208, pl. CNII, de Tissapolgir—Dasatanya, période 1, (On saie par ailleurs que la culture de Bodrogkeresrtur exe aiaintenane eonsidces dla suite des sondages de Szekely, comme anttrieure a celle de Baden: Kalicr 1958, p. 6 Banner — Bosndr-Kutziin 1960, p. 341; Bonner—Bognde-Kutziin 1961, p. 1. Il nest, cxpendant pas excla quelle ait dure beaucoup plus longtemps quvon ne Vithagine ct at Pu enercer quelque influence sur des cultures jugées sensiblement plus récenecss sur le mélange d'clements de type slavon et d'ékiments de type Bodropkerestiur, ef Korvies 196061, p. 150. Apres rout, on ne conn guére de cette culture que des tomtes "Tompa 19635, p. 33, pl 15, 7: lee eases du dare comportent tel plusieurs points imprimes dans Varste et remplie de pite Blanche Crest le cas ia di res ignéss atés aux ie ee LES POUILLES DE DIK TASH... 35 amérieure En revanche les triangles excisés, souvent remplis de pate blanche, et délimitant eux aussi une bande en zigzag réservée, n’apparaise sent pas a Dikili Tash avant le niveau 4 (Fig. 36); on sait combien ils sont fréquents dans 1a céramique slavonne."® Tien est de méme des bandes en zigzag réservées entre des triangles non plus incisés, mais & contour incisé, et remplis soit de hachures (Fig 36 et 37), soit d'un quadrillage, ou bien alternativement hachurés et quadrillés; les incisions sont ie plus souvent emplies de pite blanche. On ne les trouve pas 4 Dikili Tash avant le niveau 5. Or des exemples nombreux de ce motif, out au moins a triangles hachurés, proviennent des sites les plus. repr sentatifS de Ia culture slavonne3#* certains ont été recueillis en Dalmatie, Ils datent vraisemblablement de 1a phase initiale de Ia culture slavonne puisqu’d Vudedol c'est au niveau Je plus ancien que ce décor a été découe vert. II pourrait dailicurs remonter en Europe centrale jusqu'a des époques plus anciennes."* I n'est pas suns intérét de noter qu'on le retrouve jusqu'a Troie I, & un niveau malheureusement non précisé.2® Crest encore, bien évidemment, & 1a céramique slavonne® que font songer les damiers dont toutes les cases sont occupées par un point enfoncé dans T'argile: on les rencontre abondamment aux niveaux 5 et surtout 4 de Dikili Tash. En certains cas des zones de damiers & cases pointées alternent avec des panneaux ornés d'un croisillon et encadrés d'une ligne pointilée (Fig. 38).° Le méme principe dalternance se retrouve dans la cera slavonne, mais il s‘agit plutét, semble-t-il, de damiers dont les cases alternativement vides et quadrillées.%© Au reste des damiers de ce type ont &é découverts 8 Dikili Tash méme, oi ils sont fréquents au niveau 4: les caases quadrillées y alternent soit avec des cases vides, soit avec des cases pointées (fig. 39). Ce décor figure souvent sur la face intérieure du tessont Al s‘agit donc de coupes tres ouvertes qui évoquent précisément l'uns des fo rmes les plus typiques de la céramique slavonne, les écuelles & pied crus ciforme* dont V'imérieur est orné de damiers et de triangles disposes en ordre rayonnant.# S Wenae 1962, p. 140—141, pl 32, 5 % Beas 1949-50, p. 18, ph, TV, 9-i0 (de Gradina, pris dA 1946, pl. XIIT, 1, ab e€ 2; pl.'XTV, 1, a (de Heastovatay ete. Schmidt 1945, p. 204 pl, 45, 6 (de Vutedol, prof. 2,80 m ~ couche 7); Hottiler 1, pl. 30, 22 (de Vutedol}; Hortiller I, p. I4, ple S, Ia ev pl. 5, Sa (de Sarva.)s ‘Tasié 1965, pl. V, 2 de Gomolava, en Voivadine)s Koroiee 1946, pl.’ NIt, Ja ct 7 de Hrustovata, en Bosnie). On trouve ee décor jusgue dans les régiors metidionsies ee ia ‘Tehécoslovaquie, gui constituent Ta limite nord de la culture slavonne: Novotny, 155% P13 fig. fy 7 ide Brno—Liseh) ep. 56 ™’Rotoiee 1956, pl. TI, db (Ge Grapteva Spiliay Hvae), Tompa 193435, p. $3, pl 15, 2(de Tiseaug—Kisrétpart, culture de Tiszapole!s, 1 Schliemann 1886,"p. 265, nos 33 et 34: Dorpleld 1902, 7. 281, fig, 118 “Hotfller I, pl. 26, 42 (de Vucedol); Hortiler I, p. 3, ph 4, 30 (de Soros Benge 1949-80, p."19, pl. Vs $ (de Gradina, pres ePAlihodes "Ces panneaux quadniliss entourés de pointills rappellent la cultare ce Plus ancicnne de Rodrogkeresztur! Garaianin 1958 a, pl. 3, 4, de. Dutra " Hotfller I, p. 6, pl. 8,17 (de Sarva). Des damiers& eases quadnlicessais estou 205 d'un pointillé,exstaient déja dans fa culture de Bodrogkeresttur’ Patay 1950, et p. 116, pl. XXXT. 34, 5, de Paszab—Zid6. Novotay 1955, p. 31, fig. Il, @’Abrahidms pf. V 7 + 6a, Wvanka pei Nitro, en 1. estiaves ‘Toutefois on ne saurait faire état d'une resemblance parfaite entre notre bronze ancien Ie et aucun des sites de la culture slavonne ou d'une culture apparentée, Cette différence est d'autant plus évidente que nous avons découvert au niveau 4 de Dikili Tash plusieurs tessons ornés de mo tif plus ou moins paraboliques, exécutés suivant la technique du ,Fur- chenstich*, qui semblent ailleurs totalement inconnus. Par ailleurs les th mes favoris de Ja céramique slavonne, telle qu'elle apparait notamment ‘Vucedol,! ne sont pas représentés & Dikili Tash, en particulier les motifs »solaires" ou les damiers 8 cases excisées et remplies de pite blanche.'" Il s‘agit sans doute cette fois d'une question chronologique: autant qu’on puisse se fonder sur les observations de Schmidt a Vucedol, les couches 7 et 6 de ce demier site, les plus anciennes de la culture slavonne, n'ont gutre encore connu le décor richement ornementé des phases plus avar- Des conclusions chronologiques non moins intéressantes peuvent étre tirées de la découverte au niveau 5 de Dikili Tash de la partie supérieure une figurine appartenant évidemment au groupe dit de Kligevac — Zuto Brdo (fig. 40), Le haut du corps trés plat, les deux bras réduits & une simple courbure, la téte trapézoidale oi les détails du visage sont indiqués au moyen de quelques petits traits et de trois trous ronds, les incisions qui figurent le collier et se poursuivent a Y'arritre de lobjet, évoquent trés précisement le type 2 de Trbukhovié, et notamment certains des exemplaires trouvés & Ghirla en Olténie.'¥* Le type 2 est le moins élaboré de tous ceux gua distingués Trbukhovié il est éxalement beaucoup moins omé que ne le sont les figurines découvertes assez récemment Cirna en Olténie.199 Or celles-ci étaient jusqu’a présent les seules dont la chronologie fut a peu pprés finde: on les rattache & une culture proche de celle de Periam — Pecica cn Hongrie orientale, qui & Vorigine aurait subi linfluence de celle de Vu- Eedol.""" Tl apparait maintenant que cette classe de figurines était en gesta- tion dis Ia phase la plus ancienne de la culture slavonne et qu'elle s'étale sur une période beaucoup plus longue qu’on ne limaginait jusqu’ici. Les différentes observations que nous avons pu faire & Dikili Tash rermettent d’éablir un ensemble de correspondances stratigraphiques forcément plus ou moins approchées — que Ion peut présenter sous forme de tableau (fig. 41). Bien entendu n'y ont été mentionnés que les sites et Jes couches pour lesquels des relations précises avec Dikili Tash ont pu etre notées. Un tel tableau, gui tient compte presque uniquement des données de In céramique, ne permet évidemment pas de définir les relations de cul tures cont Jes contours n’ont été que trés imparfaitement cemés. Quelques % Schmidt 1945, p. 9199, imide 1945, Bl. $5, 11; pl 46, 7 ‘Schmide 1945,"pl. 46, 2. ‘st Schunidt 1948) p. 11 ‘# Trbukhovie 155657, p. 134, fig. $, 6, 7, 8 (of. Wiener Prifiorinhe Zeite ihvilt. IX, 1922, p. 96, pl. 1. 3.6, 7 w Dumitreseu 1961, p. 344279 et p. 354,'pl, CLI-CLXT, Hs Dumitresed 1961) p. 355, jon parfaite entre autant 1 kes cs plus = ter sous fo ue les sites ‘Tash ont t des donnés lations de Quetques LES FOUILLES DE DIKILT TASH 37 conclusions du moins peuvent s'en dégager et certains problémes peuvent €tre désormais posés sur des bases moins précaires qu’auparavant. Nous avons dé noté comment Io fouille de Dikili Tash nous débar- rassait définitivement de Phypothéque Vinéa pour ce qui est des relations catre PAnitolie, PBgée et le monde danubied au bronze ancien (es terme tant ici défini par rapport T'Egée et A PAnatolie). D’autze part la position de Troie I au bronze ancien II se trouve désormais bien établie: les don- nées des fouilles de Dikili Tash confirment sur ce point, aprés celles de Poliochni, la chronologie & laquelle a récemment abouti par ailleurs I'étude des rapports de Troie II avec la Cilicie."* : En ce qui concerne Dikili Tash méme, nous savéns désormais que Ja destruction violente, bien avant la fin du IVe millénaire,!* de I'habitat du néolithique récent, a coincidé avec instalation dans la plaine de Drama de populations entitrement nouvelles, apparentées 2 celles de Poliochni et celles qui plus tard devaient fonder In premiére cité de ‘Troie, Certains des éléments les plus typiques du bronze ancien T et II de me du bronze ancien II de Troie I semblent avoir & cédents qu’explique 1a continuité dont fait preuve la culture de Poliochni. Crest donc probablement depuis Pun des sites ou l'un des cantons de cette culture que cette vague d'habitants nouveaux s'est répandue sur Ia plaine de Drama. Toutefois le probléme de la ctilture de Baden se pose icis il ne peut guére étre résolu dans l'état actuel de nos connaissances. En effet, dés avant Ja destruction de Phabitat néolithique certains éléments propres 2 la culture de Pécel ont fait leur apparition & Dikili Tash, éléments dont Forigine ne peut en aucun cas étre cherchée dans 1a culture de Poliochni et qui en cer- tains cas remontent jusqu’a des périodes beaucoup plus anciennes dans les pays du Moyen-Danube. Il s'agit en effet d'une phase médiane de la cul- ‘ture de Baden, précédée d'une phase antérieure dont la localisation est en ‘core incertaine.""” Cet afflux d’éléments de type Baden se poursuit ensuite pendant toute la durée du bronze ancien I et jusquiau début du bronze ancien Il, et ce bien qu’entre temps une culture originaire du Bus-Danube a st supplantée & partir de notre niveau 16 par une culture de provenance gerne. Ul est done évident que, malgré des affirmations répétées, la culture de Baden ne saurait étre venue du monde égéo-anatolien jusque dans les pays du Moyen-Danube."® Nous avons beaucoup plus. probablement affaire a deux cultures entiérement distinctes qui, l'une aprés autre, et pour des raisons économiques sans doute analogues dont Wétude serait de pre mitre importance, ont conn une expansion soudaine, une sorte dexplo- "F Mellink 1965, ps 114—117 Le C 14 donne pour extte destruction une approximation qui pare tout de mime trop haute: $750 2 140 (Gif 1425), "oF'Selon Neustupny 1988, est en Tehcoslovagule quil faudrait chersher Vorigine de ceite culture. Cependant les données stritgraphiques en Europe centrale font trop inceriaines pour qu'on pulsse alfiemer le biensfonde de cette hypotnese, CE. Kalicz 1963, p. $384, gui croyait pouvoie ehercher 4 Troie III—V Vori= sine de Ta culture de Baden, 38 J. DesHaves sion qui les a mises en étroit contact. Car tout & coup, et presque simulta- rnément, des éléments de provenance strement danublenne se répamdene jusqu’au monde égéen et méme jusqu'en Anatolie occidentale, cries ies ents dorigine certuinement égco-anatolienne apparaissent ding ln celease de Baden, La Macédoine orientale constituoit évidemment un Tew de ore contre privilégig, mais il reste maintenant 4 découvrir en Vougoslavic mente Glionale des sites inteimédiaires. Quoigwil en soit le bronze ancien sce. donien est certainement né d'un evoisement de deux cultures diffewmes, auxquelles sont biemtot venus slajouter des cléments de la culture i coe, ‘mique cordée, dont on situe souvent Forigine dang les steppes da nord de Ja met Noise et qui ne semblent pas avoir franchi les limites du continent jcuropéen pour se répandre en Asie Mincure ou dns les iles de a mer Epos: constatation qui pourrait peut-étre confirmer Te caractére nomadigue de cetee culture. Mais, en dépit de ces apports ultérieus, la chilistton du beste ancien macédonien s'est développée de fagon continue, tout comme celle de Poliochni, et également comme les cultures danubiennes de Baden: de Kostolac et de Slavonnie-Syrmic.!™ Elle a, semble- il, pris fin dans la plaine de Drama beaucoup plus tée qu’en Macédoine centrale et occidens tale, si Ton en juge daprés le matériel rassemblé et repertorié par Heme. Jey,"® et alors qu’en Yougoslavie d'une part, dans le nordvest de Ege autre part, I'évolution se poursuivait sans véritable hiatus. ABREVIATIONS BIBLIOGRAPHIQ Banner 1956: J. Banner, Die Pécler Kuler (Archacologin Hungarica, XXXV), Budapest, 1936, Banner 1960: J. Banner, The neolithic serlement on the Kremenyak Hill at Csoka, Acta Archaeologica Hungarica, XML (1960), p. 1—S6. Bannet—Dognér-Kutzién 1960: J. Banner et T. Bognds-Kutzién, zeitlchen Chronologie des Karpatenbeckens", Stu Banner—Bogate-Kutzidn 1961: J. 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