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ΡΕΜΕΡΧΙΕΜΕΝΤΣ

Je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance envers


M. Jacques OHANNA, manager à Deloitte, et M. Housni
LOUADI, auditeur senior, pour le savoir qu’ils m’ont
transmis, leurs conseils et leur accompagnement au
cours des missions auxquelles j’ai eu l’occasion de
participer.

Je tiens également à remercier M. Mehdi EL ATTAR,


expert-comptable DPLE et professeur à l’ISCAE, pour
son encadrement et ses remarques qui m’ont permis
d’améliorer la qualité de mon travail.

Enfin, un grand merci à toutes les personnes qui ont


contribué à l’élaboration de ce mémoire.

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ΣΟΜΜΑΙΡΕ
ΙΝΤΡΟ∆ΥΧΤΙΟΝ

ΠΑΡΤΙΕ Ι : ΑΧΤΙςΙΤΕ ∆’ΑΣΣΥΡΑΝΧΕ ΕΤ ΡΕΓΛΕΜΕΝΤΑΤΙΟΝ

Σεχτιον Ι : Λε σεχτευρ δεσ ασσυρανχεσ


Ι− Πρσεντατιον δυ σεχτευρ δεσ ασσυρανχεσ
ΙΙ− Λεσ ιντερϖεναντσ δυ σεχτευρ

Σεχτιον ΙΙ€:
ΙΙ€: Ργλεµεντατιον
Ι− Χαδρε ργλεµενταιρε ετ ασπεχτσ δυ χοντρλε δ’ασσυρανχε
ΙΙ− Ρισθυεσ λισ αυξ σπχιφιχιτσ ργλεµενταιρεσ δυ σεχτευρ δεσ ασσυρανχεσ

Σεχτιον ΙΙΙ€: Φονχτιοννεµεντ δε λ∋ασσυρανχε


Ι− ∆φινιτιον δε λ’οπρατιον δ’ασσυρανχε
ΙΙ− Ελµεντσ δε βασε δ’υνε οπρατιον δ’ασσυρανχε
ΙΙΙ− Λεσ προδυιτσ δ’ασσυρανχε
Ις− Λεσ πρινχιπαλεσ χαραχτριστιθυεσ δε λ’οπρατιον δ’ασσυρανχε€: ινϖερσιον
δυ χψχλε δε προδυχτιον

ΠΑΡΤΙΕ ΙΙ : ∆ΕΜΑΡΧΗΕ ∆’ΑΥ∆ΙΤ ∆ΕΣ ΠΛΑΧΕΜΕΝΤΣ

Σεχτιον Ι : Ιδεντιφιχατιον δεσ ρισθυεσ


Ι− Ρισθυεσ σπχιφιθυεσ αυ σεχτευρ δεσ ασσυρανχεσ
ΙΙ− Ρισθυεσ σπχιφιθυεσ αυ χψχλε δεσ πλαχεµεντσ

Σεχτιον ΙΙ€: Αππρχιατιον δυ χοντρλε ιντερνε


Ι− Αππρχιατιον πρλιµιναιρε δυ ρισθυε δ∋αυδιτ ετ δτερµινατιον δε λα στρατ−
−γιε δ∋αυδιτ
ΙΙ− ∆ιαγνοστιχ δεσ πρινχιπαλεσ προχδυρεσ δε χοντρλε ιντερνε

Σεχτιον
Σεχτιον ΙΙΙ : Πηασε φιναλε δ∋αυδιτ
Ι− Ργλεσ δ’ϖαλυατιον δεσ πλαχεµεντσ
ΙΙ− Χοντρλε δεσ χοµπτεσ

ΧΟΝΧΛΥΣΙΟΝ
ΤΑΒΛΕ ∆ΕΣ ΜΑΤΙΕΡΕΣ

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ΙΝΤΡΟ∆ΥΧΤΙΟΝ

Tout professionnel auquel est confiée une mission d’audit légal ou contractuel d’une
société d’assurances, et n’ayant a priori pas d’expérience dans ce secteur, se rend
compte très rapidement que la démarche d’audit habituellement appliquée aux
entreprises industrielles et commerciales, ne trouve pas directement son application
dans un secteur aussi spécifique que l’assurance.
Par ailleurs, le manque de documentation sur cette approche d’audit spécifique et le
peu de référentiels adaptés à ce secteur, m’ont poussée à choisir ce sujet pour la
rédaction de mon mémoire de fin d’étude.
En effet, les assurances sont particulières, à travers plusieurs aspects :
La particularité du secteur : Les techniques ainsi que les mécanismes relatifs au secteur des
assurances ne sont pas toujours aisés à comprendre même pour ceux qui manient avec aisance
et dextérité le fonctionnement des entreprises industrielles et commerciales et leur système de
comptabilité. L’activité est une activité économique particulière, l’une des particularités
majeures est l’inversion du cycle de production par rapport à celui d’une entreprise
industrielle ou commerciale. En effet dans le cas de ces dernières, le coût du bien ou de la
prestation est connue et maîtrisée préalablement à la réalisation de l’opération de vente. En
assurance, moyennant le paiement d’une prime dont le montant est prédéterminé, l’assureur
offre une garantie à l’assuré contre un risque qui est aléatoire dans sa réalisation et dans son
montant. Il ne connaît pas à priori le coût exact de la prestation et ceci justifie l’intérêt des
provisions que constituent les compagnies d’assurances pour faire face à leurs engagements
éventuels.

- Un volume de transactions considérable : L’une des caractéristiques du secteur de l’activité


d’assurances est la récurrence des opérations traitées. Ce qui justifie la prédominance de
l’outil informatique ; il est rare que le système d’information relatif à une branche donnée ne
soit pas automatisé. Cette caractéristique confère au système de contrôle interne une

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importance capitale et oblige l’auditeur à adopter une approche d’audit adaptée qui soit
largement basée sur le niveau de confiance accordée à la fiabilité des procédures existantes.

- Un dispositif réglementaire important : Les compagnies des assurances gèrent des fonds qui
appartiennent aux assurés. Il est primordial que cette gestion soit réalisée dans des conditions
qui assurent la pérennité des compagnies et leur solvabilité et par conséquent l’aptitude de
leur trésorerie à honorer leurs engagements. C’est la raison qui explique l’existence de tout un
dispositif réglementaire qui couvre tous les aspects de la vie d’une compagnie.

Les spécificités que nous venons d’énumérer rendent l’audit des compagnies d’assurance
assez difficile. Les cycles les plus importants de la méthodologie d’audit sont également les
aspects les plus délicats de la démarche, à savoir le cycle des provisions techniques et son
corollaire employé à l’actif, c’est-à-dire le cycle des placements. Je m’intéresserai dans mon
mémoire au cycle des placements étant donné que j’ai passé une partie considérable de mon
stage à les auditer. Par ailleurs, ce cycle est un élément clé du fonctionnement de l’assurance,
puisqu’il constitue la contrepartie des provisions techniques. Cette relation entre les deux
cycles impose une symétrie entre les structures de ces deux éléments au bilan. C’est pourquoi
la vigilance est de mise lorsque l’on s’apprête à auditer les placements d’une compagnie
d’assurance, d’autant plus que cet aspect est très bien cerné par le législateur. En effet, une
réglementation conséquente est venue pour mettre en place des garde-fous aux compagnies
d’assurance, afin qu’elles ne tombent pas dans l’insolvabilité.

Cette relation constitue en elle-même une problématique d’audit claire : comment vérifier
l’existence effective de cette symétrie ? Comment l’auditeur doit-il procéder pour valider les
comptes relatifs aux placements d’une compagnie d’assurance ?

Pour répondre à ces questions, nous traiterons dans notre mémoire de deux grands axes :

L’activité d’assurance et sa réglementation


La démarche d’audit des placements

NB : Les tableaux et chiffres cités à titre d’exemples sont fictifs et ne font pas référence à des
données réelles de sociétés.

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ΠΑΡΤΙΕ Ι

ΑΧΤΙςΙΤΕ ∆’ΑΣΣΥΡΑΝΧΕ
ΕΤ ΡΕΓΛΕΜΕΝΤΑΤΙΟΝ

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L’activité d’assurance se caractérise par l’importance du volume de transactions et par la


diversité quant à leurs natures. Elle constitue alors un véritable acteur dans le marché
financier. Ce rôle consiste à animer et dynamiser le marché financier par les opérations de
placement qu’elle effectue.
Cette importance a été relevée par le législateur marocain qui s’est alors intéressé à ce
secteur. En effet, si les assurances ont un sérieux rôle à jouer dans l’économie nationale, elles
constituent une véritable source de risque si l’une d’entre elles s’effondre. Elle entraînerait
alors de fâcheuses conséquences.

Par ailleurs l’assurance met en jeu des capitaux importants qui ne sont pas la propriété des
entreprises d’assurances, mais constituent le gage des assurés et bénéficiaires de contrats.
C’est pourquoi, l’Etat intervient, à travers la Direction des Assurances et de la Prévoyance
Sociale pour d’une part, garantir les droits des assurés à l’indemnisation et, d’autre part
s’assurer de la solvabilité à long terme des compagnies d’assurance.
Le contrôle de l’Etat à caractère contraignant et prudentiel se manifeste à travers notamment
l’imposition :

de règles en matière d’évaluation des provisions techniques et des placements;


de la structure des placements ;
de contrôle permanent de la DAPS ;
d’un audit externe.

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Σεχτιον Ι : Λε σεχτευρ δεσ ασσυρανχεσ

Face aux incertitudes de la conjoncture, aux nouvelles mutations de la société, à l’insuffisance


des régimes de retraite traditionnels, aux risques de maladies, d’arrêt de travail, de frêle de
revenus, d’hospitalisation, d’invalidité, de décès; l’assurance est l’instrument de prévoyance
adapté à tous les besoins de sécurité exprimés tant par les individus que par les entités de
production. De par son importance, l’assurance appelle des structures socio-économiques et
un cadre institutionnel favorable et adéquat, elle suppose aussi une grande technicité et des
complexités juridiques difficilement maîtrisées.
L’assurance joue un rôle économique majeur au Maroc, à travers deux grandes fonctions. La
première fonction est la couverture des agents économiques qui permet de les inciter à
prendre plus de risques et, de là, aider au développement économique. La deuxième fonction
est la mobilisation de l’épargne longue qui conduit à la dynamisation du marché financier.

I- PRESENTATION DU SECTEUR DES ASSURANCES

Le secteur des assurances occupe une place importante dans l’économie nationale, bien qu’il
ait entrepris ces dernières années tout un processus de redressement et d’assainissement.

La liquidation des cinq compagnies jugées insolvables, la mise sous programme de


redressement de sept autres et la rénovation du cadre juridique reflétant des critères
internationaux à travers de nouvelles règles prudentielles en l’occurrence, l’application de la
marge de solvabilité dont l’objectif visé est de prémunir contre les risques d’insuffisance des
provisions techniques, sont toutes des mesures louables.

Le dynamisme du secteur passe nécessairement par la libéralisation des tarifs, laquelle a été
effectuée en 2001 pour l’automobile, accidents de travail, incendie et maritime qui avait pour
objectif d’attiser la concurrence entre les compagnies.
Cependant, cette libéralisation exige des sociétés solides et solvables afin qu’elles puissent
remplir leur vrai rôle, à savoir : la sécurisation des gens et des patrimoines d’une part et
d’autre part la formation d’un socle pour l’économie marocaine.

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La libéralisation du secteur entraîne une plus grande responsabilisation des assureurs ; ils
doivent tous se préparer pour mener à bien cette déréglementation tarifaire et surtout éviter
tout dérapage, notamment, le risque d’insolvabilité.

Aussi, nécessite-t-elle des mesures d’accompagnement, à savoir une nouvelle organisation du


secteur dans le sens d’une plus grande spécialisation par branche, une amélioration de son
image de marque par une forte action de communication. Ces actions que devront
entreprendre conjointement les assureurs, les intermédiaires, la fédération marocaine des
sociétés d’assurance et de réassurance ainsi que le ministère de tutelle permettra l’émergence
d’une culture de sécurité qui poussera bien évidemment à une meilleure croissance du marché
de l’assurance et l’adaptation de l’offre des produits aux besoins de la clientèle.

L’ensemble des stratégies adoptées doit s’articuler autour du redressement des systèmes
d’information, de la mise en place de nouvelles structures organisationnelles, plus souples et
plus efficaces par le biais de la maîtrise des secteurs d’activité incluant les ressources
humaines et les procédures administratives.

Elles doivent viser le développement du système financier afin de renforcer les assises
financières des compagnies et les rendre plus sécurisantes, et l’adoption d’une approche
orientée client tout en élargissant la gamme des produits offerts, et en étoffant le réseau de
distribution.

En 2001, la croissance de l’activité a connu un certain ralentissement, puisque la croissance


du CA a progressé uniquement de 5.2% par rapport à 2000, ce qui était considéré comme un
mauvais signe, étant donné que les années précédentes ont affiché des taux au-dessus de la
barre de 6%. Mais, l’activité a repris son souffle en 2002.

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II- LES INTERVENANTS DU SECTEUR

1- Les compagnies d’assurance

« L’assurance est une opération par laquelle une partie, l’assuré, se fait promettre
moyennant une rémunération, la prime, pour lui ou pour un tiers en cas de réalisation
d’un risque, une prestation par une autre partie, l’assureur, qui, prenant en charge un
ensemble de risques les compense conformément à la loi de la statistique », selon le
professeur Joseph Hemard.

De cette définition, il ressort que l’assurance suppose un sacrifice pour l’assuré sous forme de
prime ou de cotisation, pour se voir garantir de la survenance future d’un risque redoutable.

Assurance et Réassurance sont des activités étroitement liées puisque essentiellement


complémentaires. La réassurance, comme son nom l’indique, est une assurance au second
degré. Contrairement à l’assurance qui a des liens directs avec le public, la réassurance est
méconnue du public du fait même de son absence de relation avec les utilisateurs d’assurance.

Dès l’origine de leur développement, les assureurs ont été confrontés au problème causé par la
couverture de risques susceptibles d’entraîner des pertes insupportables pour l’entreprise
ayant accepté de les couvrir, et pouvant mettre en danger son équilibre financier.

Ces risques sont :

Les risques indépendants mettant en jeu des couvertures unitaires (grands


risques) tels que l'aviation (corps d’un avion), incendie (raffinerie de pétrole) ;
Les risques nouveaux dont la potentialité des sinistres est mal connue tels que
le risque de pollution ;
Les risques interdépendants, dont un grand nombre peut être touché par un
même événement (danger d’accumulation) tels que les risques exposés aux
catastrophes naturelles, les risques technologiques où la responsabilité civile
peut engendrer des coûts très considérables.

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La compagnie d’assurance était donc confrontée à l’alternative suivante : refuser tous ces
risques, mais compromettre par la même son expansion commerciale ; ou accepter de les
couvrir, mais risquer la faillite en cas de sinistre.

Face à ce problème, l’industrie de l’assurance a été amenée à mettre au point des techniques
de répartition des risques de telle sorte qu’il ne reste à la charge de l’entreprise que la portion
du risque qu’elle estime pouvoir supporter sans danger. Cette portion est appelée plein ou
capacité de conservation de l’entreprise.

Le marché de l’assurance au Maroc est sorti d’une coûteuse période de restructuration (qui, en
1995, a conduit à la liquidation du quart des compagnies du secteur) et plus récemment d’une
vague de concentration, ce marché concerne aujourd’hui une quinzaine de compagnies dont le
chiffre d’affaires représente encore moins de 3% du PIB. Actuellement, le secteur poursuit sa
restructuration avec l’adoption d’un nouveau code des assurances.

2- Les intermédiaires

Le courtier et l’agent général sont les principaux acteurs qui mettent en relation les
compagnies d’assurance et les assurés. La loi autorise exceptionnellement certaines
entreprises à ouvrir les bureaux directs.

*Les agents
Les agents généraux sont des personnes habilités par une entreprise d’assurance ou de
réassurance, un contrat précisant la nature et l’étendue des prérogatives à présenter au public
des opérations d’assurance.

*Les courtiers
Contrairement à l’agent qui est mandataire de la compagnie, le courtier est un commerçant
immatriculé au registre de commerce, qui place les risques de ses clients auprès des
compagnies d’assurance.

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*Les bureaux directs


La loi du 9 Octobre 1977 autorise les entreprises d’assurance, sous certaines conditions, à
distribuer leurs produits par le biais des bureaux directs.
Le coût énorme de l’installation de ces bureaux dissuade les compagnies marocaines d’en
faire appel.

*La bancassurance
Le réseau de la bancassurance s’est développé ces dernières années au Maroc, et constitue à
l’heure actuelle un moyen incontournable de distribution.

Σεχτιον ΙΙ€:
ΙΙ€: Ργλεµεντατιον

I- CADRE REGLEMENTAIRE ET ASPECTS DU CONTROLE

D’ASSURANCE

1- Le cadre réglementaire

Les principes sources juridiques applicables à l’assurance se résument comme suit :

1.1 Cadre institutionnel du contrôle de l’Etat

Arrêté Viziriel du 6 septembre 1941 unifiant le contrôle de l’Etat sur les


entreprises d’assurances, de réassurances et capitalisation (B.O du 30 octobre
1941).

Article 15 du dahir portant loi n° 1-84-7 du 10 janvier 1984 (Loi de Finance


1984). Cet article porte sur les mesures d’ordre financier qui seront prises à
l’égard des entreprises dont la situation financière risque de ne plus donner des
garanties suffisantes pour lui permettre de remplir ses engagements

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Arrêté du Ministre des Finances n° 699-84 pris pour l’application de l’article


15 ci-dessus.

Arrêté du Ministre des Finances n° 179-68 du 5 Avril 1968 relatif à l’agrément


des entreprises d’assurances, de réassurances et de capitalisation complété par
l’arrêté n° 1316-83 du 16 novembre 1983.

Arrêté du Ministre des Finances n°646-88 du 2 janvier 1989 relatif aux


conditions de constitution des entreprises d’assurances, de réassurance et de
capitalisation.

Instruction n°18 du 29 mars 1996 relative aux indicateurs de solvabilité et aux


règles de fonctionnement des entreprises d’assurances.

1.2 Contrat d’assurances

Arrêté Viziriel du 28 novembre 1934 relatif au contrat d’assurances.

Arrêté du Directeur des Finances du 20 mars 1942 relatif aux polices


d’assurances terrestres.

Instruction du Ministre des Finances n° 20 du 29 Mars 1996 relative aux


opérations d’assurances sur la vie, modifiée et complétée par instruction du 26
mars 1997.

Le Code des assurances.

1.3 Cautionnement et réserves techniques

Instruction n°5 du 4 juin 1942 portant sur les réserves mathématiques.

Dahir n°1-60-223 du 6 février 1963 relatif entre autres aux modalités de


détermination et de paiement des indemnités en cas d’accident de travail.

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Dahir de 1984 relatifs à l’indemnisation des victimes d’accidents causés par


des véhicules terrestres à moteur.

Circulaire n°1/95 de la Direction des Assurances et de la Prévoyance Sociale,


qui résume et explique sommairement les modifications relatives à l’évaluation
de certaines réserves techniques, à leur représentation.

Instruction du Ministre des Finances n°19 du 29 mars 1996 relative à la


réassurance.

Arrêté du Ministère des Finances n°396-95 du 10 juin 1996 publié le 20 juin


1996 (modifié et complété par celui du 29 décembre 1997 ) relatif aux
garanties financières et aux documents exigibles des entreprises d’assurances,
de réassurances et de capitalisation.

1.4 Protocoles

Sentence arbitrale du 3 mars 1992 conclue entre la Fédération Marocaine


d’Assurances et de Réassurances « FMSAR » et la CIMR.

Protocole d’accord de 1997 entre la FMSAR et la CIMR.

1.5 Cadre réglementaire en matière fiscal

Arrêté du directeur des Finances du 12 octobre 1943 déterminant les modalités


d’application du Dahir du 14 septembre 1943 (projet d’arrêté de modification
en cours).

Article 12 du Dahir portant Loi n°1-84-7 édictant des mesures d’ordre


financier en attendant la promulgation de la loi des Finances pour l’année
1984.

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Annexe 2 du décret n°2-58-1151 du 24/12/58 portant codification des textes


sur l’enregistrement et le timbre.

Circulaire de la taxe sur les assurances du 15 octobre 1992.

Par ailleurs, le droit commun s’applique particulièrement (pour certains aspects) à l’assurance,
en matière d’IS, d’IGR et de TVA.

2- Aspects de contrôle des compagnies

d’assurance

2.1 Le contrôle de la direction des assurances et la prévoyance sociale

(DAPS)

Le Ministère des Finances, à travers différents textes détermine tout un corps de règles
prudentielles, ayant pour objectif d'assurer aux preneurs de contrats une protection uniforme
et cohérente. L'objectif est de protéger les assurés et leurs ayants droit, avant même d'assurer
la survie de l'entreprise d'assurances concernée.

L'un des moyens adaptés pour assurer la garantie des assurés est de mettre en place des
contraintes réglementaires destinées à asseoir la solvabilité globale des entreprises
d'assurances. Ce sont ces contraintes que la réglementation marocaine, comme la
réglementation française, a codifiées en application des règles issues des directives
européennes.

Ces règles sont de différentes natures. Elles ont toutes pour objectif de faire en sorte que
l'assureur puisse, en permanence, honorer ses engagements envers les assurés.

La Direction des Assurances et de la Prévoyance Sociale (DAPS) peut procéder à des


contrôles sur pièces et sur place par l'intermédiaire d'un corps d'inspecteurs.

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Par ailleurs, les contrôles s'exercent sur :

l'agrément préalable lors de la création de la compagnie;

le compte-rendu statistique et financier: outre les états de synthèse, les sociétés d'assurances
doivent produire des états modèles fixés par décret. Ces états constituent un support de suivi
de la situation des diverses compagnies par la DAPS ;

la constitution d'une marge de solvabilité suffisante :

Cette dernière est l'un des principaux éléments de la surveillance des sociétés d'assurances.
Elle permet de s'assurer de la solidité financière des entreprises, et par conséquent, de leur
aptitude à supporter une dégradation de leurs engagements techniques.

Il s'agit d'un des points les plus anciens de l'harmonisation européenne dans le domaine de
l'assurance (Directive n079/267/CEE du 5 mars 1979).
La marge de solvabilité représente la part des actifs libres dont une entreprise doit
obligatoirement disposer en considération des primes collectées, et de la charge de sinistres
survenus. L'objectif étant de diminuer l'impact de certains éléments aléatoires sur les
engagements des compagnies d'assurances.

En effet, des événements qui peuvent découler soit de la nature du risque couvert, soit de la
composition du portefeuille de l'assureur, peuvent fausser le montant des provisions
techniques réellement constituées.

La marge de solvabilité doit être respectée de façon permanente. Ceci nécessite une
surveillance permanente de vérifier que la marge est bien respectée, et de prendre sans délai
les mesures qui s'imposent pour ne pas se trouver, à la suite d'un mauvais résultat par
exemple, en situation d'insuffisance de marge.

Les paramètres retenus pour la constitution de la marge de solvabilité sont similaires à ceux
des pays européens, à savoir les fonds propres réels de l'entreprise (le capital constitué et
versé ou une partie du capital lorsqu'il n'est pas entièrement versé plus les réserves libres de
l'entreprise) rapportés à un pourcentage du chiffre d'affaires et de la charge des sinistres.

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la couverture des engagements réglementés:

Selon les dispositions de l'article 4 de l'arrêté du 20 juin 1996, les engagements réglementés
doivent être représentés par des actifs. Il s'agit du principe de représentation. Le rôle essentiel
de ce principe est d'assurer l'équilibre de la structure financière et de contribuer à la garantie
du remboursement des engagements des sociétés d'assurances.

2.2 L'encadrement des compagnies d’assurances

Les principaux organes d'encadrement sont la Fédération Marocaine des Sociétés d'Assurances et
de Réassurances (FMSAR) et le Comité Consultatif des Assurances Privées (CCAP).

La FMASR a pour objet de défendre les intérêts professionnels des compagnies et de coordonner
leur action. Elle effectue des études sur le secteur et publie des rapports d'activité sur l'évolution
et les problèmes du secteur.

Le CCAP est un autre organisme qui encadre la profession et assure le dialogue entre les
pouvoirs publics et le secteur des assurances.

2.3 Le contrôle légal exercé par les commissaires aux compte (CAC)

Les entreprises d'assurances constituées en sociétés anonymes sont soumises au contrôle de


deux commissaires aux comptes (CAC) dont la mission et la responsabilité sont définies par
les articles 159 à 181 de la loi 17/95 sur les sociétés anonymes.

Leur mission consiste à dérouler, contrairement au passé, toutes les diligences d'un audit
financier et effectuer des vérifications spécifiques concernant les règles de fonctionnement et
d'administration des sociétés.

La première mesure prudentielle imposée par la Direction des Assurances et de la Prévoyance


Sociale, au niveau de l'article premier de l'instruction n° 18 du 29 mars 1996, est l'obligation

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pour toutes les entreprises d'assurances, de réassurances et de capitalisation de faire auditer


leurs comptes par des auditeurs externes.

Ces derniers ne doivent pas cumuler la fonction de commissaires aux comptes, sachant par
ailleurs que les compagnies d'assurances ont l'obligation, comme tous les organismes faisant
appel public à l'épargne de désigner deux commissaires aux comptes.

L'instruction n° 18 précise bien l'objectif de l'intervention des auditeurs, à savoir la


certification de la sincérité et de l'image fidèle des états financiers avec une obligation
supplémentaire qui consiste à s'assurer de leur cohérence avec les informations publiées.

En raison du caractère spécialisé de la comptabilité des assurances, l'examen de la situation


financière par des tiers indépendants d'une façon générale rassure l'autorité réglementaire.

2.4 Contrôle exercé par les auditeurs externes

L'instruction 18 du Ministère des Finances du 29 mars 1996 stipule que les compagnies
d'assurances, de réassurances, et de capitalisation sont tenues de faire auditer, annuellement, leurs
comptes par des auditeurs externes qui ne doivent pas cumuler la fonction de commissaires aux
comptes. Un exemplaire du rapport d'audit doit être communiqué au Ministère des Finances au
plus tard à la date d'envoi du compte rendu financier et statistique, soit le 30 juin.

II- RISQUES LIES AUX SPECIFICITES REGLEMENTAIRES DU

SECTEUR DES ASSURANCES

Les spécificités réglementaires du secteur des assurances se manifestent notamment par :

L’existence d'un code spécifique, le code des assurances, publié le 7 novembre


2002 ;
L’existence d'un plan comptable spécifique (Nouveau Plan Comptable des
Assurances de 1997) ;

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L’existence de règles d'évaluation des provisions techniques et réglementation


de la structure des placements (couverture des réserves techniques) et du
niveau de risque cédé aux réassureurs (cession légale SCR) ;
L’existence d'un environnement fiscal spécifique.

1- Code des assurances

Composé de 338 articles, le nouveau code des assurances, est constitué de cinq livres :

Livre l "Le contrat d'assurance" : Ce livre cite dans un premier temps les
dispositions communes aux contrats d'assurances. Il précise ensuite celles
relatives aux assurances de dommages et aux assurances de personnes.
Livre II "Les assurances obligatoires" : Il s'agit de l'assurance chasse et de
l'assurance automobile. Le législateur a consacré un Titre de ce livre au Fonds
de Garantie des Accidents de la Circulation en précisant principalement son
objet, ses organes d'administration et de contrôle ainsi que les conditions de
recours à cette institution ;
Livre III "Les entreprises d'assurances et de réassurances" : Ce livre traite des
conditions d'exercice de ces entreprises, des règles de gestion, des règles
comptables et statistiques, des garanties financières, des règles de contrôle etc.
Livre IV "La présentation des opérations d'assurance": Le code a défini dans ce
livre les conditions d'exercice et de gestion des intermédiaires d'assurance. Il a
également précisé, entre autres, les règles de contrôle, les conditions de
cessations d'activité et de retrait d'agrément de ces intervenants;
Livre V "Dispositions diverses et transitoires".

Dans le cadre de sa mission, l'auditeur se penchera sur les aspects suivants du code des
assurances :
les conditions d'exercice des entreprises d'assurance et de réassurance ;
le contrôle de l'Etat;
les règles comptables de base et garanties financières;
le rôle des commissaires aux comptes.

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1.1 Conditions d’exercice des entreprises d’assurance et de réassurance

Dans son article 161, le code des assurances précise que "les entreprises d'assurance et de
réassurance ne peuvent commencer leurs opérations que si elles sont agréées par
l'administration." L'agrément n'est accordé, sur leur demande, qu'aux entreprises régies par le
droit marocain ayant leur siège social au Maroc et après avis du Comité consultatif des
assurances.

Pour être agréées, les entreprises d'assurance et de réassurance doivent être constituées sous
forme de sociétés anonymes ou de sociétés d'assurances mutuelles.

Les sociétés anonymes doivent justifier d'un capital minimum de cinquante millions
(50.000.000) de dirhams. Les sociétés d'assurances mutuelles doivent, quant à elles, justifier
d'un nombre minimum de sociétaires de dix mille (10.000) personnes et d'un fonds
d'établissement minimum de cinquante millions de dirhams.

Il convient de préciser que, au même titre que les sociétés anonymes, l'article 198 du code des
assurances précise qu'il doit être désigné dans chaque société d'assurance mutuelle deux
commissaires aux comptes et que les dispositions de la loi n°17-95 (sociétés anonymes)
relative aux conditions de nomination des commissaires aux comptes notamment en matière
d'incompatibilités, à leur rémunération, à leurs pouvoirs, à leurs obligations, à leur récusation
et à leur révocation, sont applicables aux sociétés d'assurances mutuelles, sous réserve des
règles propres à celles-ci.

1.2 Contrôle d’Etat

L'assurance met en jeu des capitaux qui ne sont pas la propriété des entreprises d'assurances,
mais constituent le gage des assurés et bénéficiaires de contrats.

Aussi l'Etat se doit de protéger cette masse de capitaux dont les sociétés se trouvent
dépositaires. Cette protection ne peut être assurée que dans un cadre structuré et organisé de
manière telle à permettre à cette activité de s'exercer dans les meilleures conditions de

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solvabilité et de rentabilité possible tout en préservant les intérêts de toutes les parties en
cause.

Le contrôle s'exerce sur tous les aspects du secteur des assurances:

Technique et financier: vérification de la solvabilité des entreprises et des


conditions de souscription des contrats;
Économique : organisation et rationalisation de certaines branches d'activité
par une orientation de marché de l'assurance.

Il est donc permanent et s'exerce depuis la création de la société jusqu'à sa dissolution:


obtention de l'agrément, contrôle des actifs représentant les engagements réglementés de
l'entreprise d'assurance, contrôle des indicateurs financiers tels que la marge de solvabilité, le
contrôle des transferts de portefeuille, etc.
Dans son Titre VI "Les règles de contrôle", le nouveau code des assurances précise l'étendue
du contrôle, les modalités de contrôle et le retrait d'agrément.

1.3 Règles comptables de base et garanties financières

Dans son titre IV "Les règles comptables et statistiques", le code des assurances précise
(article 233) que les entreprises d'assurance et de réassurance sont tenues de respecter les
dispositions de la loi 9-88 relatives aux obligations comptables des commerçants. Cependant,
l'évaluation des provisions techniques et des placements est régie par le code des assurances et
"les textes pris pour son application".

De plus, dans son titre V "Les garanties financières", le code précité précise que les
entreprises d'assurance et de réassurance doivent, à toute époque, inscrire à leur passif et
représenter à leur actif:

les provisions techniques suffisantes pour le règlement intégral des


engagements contractés à l'égard des assurés souscripteurs et bénéficiaires de
contrats; elles sont calculées sans déduction des réassurances cédées;
les postes correspondants aux créances privilégiées et aux dettes exigibles;

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la réserve pour amortissement de l'emprunt;


une réserve égale à l'ensemble des provisions techniques à la charge du régime
de prévoyance sociale institué par l'entreprise en faveur de son personnel;
les dépôts de garantie des agents, des assurés et des tiers.

Enfin, dans son article 239, le code des assurances précise que les entreprises d'assurance et
de réassurance doivent, en complément des provisions techniques, justifier, à tout moment, de
l'existence d'une marge de solvabilité destinée à faire face aux risques de l'exploitation
propres au caractère aléatoire des opérations d'assurance.

1.4 Rôle des commissaires aux comptes

Selon l'article 168 du code des assurances, les entreprises d'assurance et de réassurance
doivent être constituées sous forme de société anonyme ou de sociétés d'assurances mutuelles.
Ainsi, les sociétés anonymes sont soumises au contrôle des commissaires aux comptes en
vertu de la loi n° 17-95.

Pour ce qui est des sociétés d'assurances mutuelles, l'article 198 du code des assurances
prévoit qu'il doit être désigné dans chaque société d'assurance mutuelle deux commissaires
aux comptes au moins chargés d'une mission de contrôle et de suivi des comptes de ladite
société.

Par ailleurs, l'article 245 ajoute que les états, comptes rendus, tableaux et documents transmis
à l'administration (Ministère des Finances) dans le cadre de son contrôle doivent être certifiés
par les commissaires aux comptes des entreprises d'assurance.

2- Plan comptable spécifique

Le secteur des assurances dispose d'un plan comptable spécifique mis en application depuis
1997, le Nouveau Plan Comptable des Assurances (NPCA). Ce dernier définit les états de
synthèse, le cadre comptable ainsi que la liste et les modalités de fonctionnement des comptes

21
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des entreprises d'assurances, de réassurances et de capitalisation. Sa particularité résulte des


caractères économiques propres à cette activité.

Le cadre comptable du PCA prévoit 8 classes (de 1 à 8) pour la comptabilité générale, une
classe (9) pour les comptes analytiques et une classe (0) pour les comptes spéciaux.

Les comptes suivants ont été créés spécialement pour les opérations d'assurance :

16 - Provisions techniques brutes: Ce poste est affecté aux provisions techniques, c'est-à-dire
aux charges prévisibles qui concernent l'exécution des contrats passés entre la société et ses
assurés, ainsi que les provisions complémentaires exigées par la réglementation des
assurances. Il concerne aussi les provisions pour acceptations en réassurance.

26 - Placements affectés aux opérations d'assurance: Ce sont les placements affectés à la


couverture des engagements techniques de l'entreprise.
En effet, tous les placements affectés aux opérations d'assurances, qui étaient éclatés entre les
classes 2 et 5 sont regroupés au niveau de la rubrique "placements affectés aux opérations
d'assurances" qu'il s'agisse d'immeubles; de valeurs mobilières, de prêts, de dépôts ou tous
autres placements destinés à la représentation des provisions techniques.

Les titres acquis par une compagnie d'assurances et émis par une autre compagnie d'assurance
sont considérés comme des titres de participation quelque soit le montant détenu, même si ce
montant est notoirement insuffisant pour exercer une influence dans la société émettrice.
Notons que le NPCA n'a pas prévu au niveau du bilan une distinction entre placements vie et
non vie comme au niveau du Compte de Produits et de Charges (CPC). Une telle distinction
aurait permis de faire un rapprochement rapide entre ces placements au bilan et leurs revenus
qui sont distingués entre vie et non-vie au niveau du CPC.

Dans le compte charges à répartir, il est distingué entre les frais d'acquisition des "placements
affectés aux opérations d'assurances" et les frais d'acquisition des autres immobilisations.

32 - Part des cessionnaires dans les provisions techniques: Ces comptes enregistrent la part
des cessionnaires dans les engagements de l'entreprise telle que résultant des conventions de

22
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cession en réassurance et en tenant compte des modalités retenues pour l'établissement des
comptes de cessions.

42 - Dettes pour espèces remises par les cessionnaires : Ce compte est crédité lors de la
constitution des dépôts en espèces par les réassureurs.

60 - Prestations et frais: Ces charges correspondent aux prestations d'assurances (payées et


variation des provisions techniques), aux frais de règlement des sinistres et à la part des
cessions et rétrocessions dans les prestations et frais payés.

70 - Primes: Cette rubrique comprend les primes ou cotisations relatives aux affaires directes
(primes et ajustements de primes, primes annulées, primes restant à émettre, primes à
annuler), aux cessions, aux acceptations et aux rétrocessions.

Les produits et les charges de l'exercice sont ventilés au sein de deux comptes techniques
("vie" et "non-vie") et d'un compte non technique ainsi qu'un tableau récapitulatif qui dégage
les résultats suivants:
Résultat technique des assurances sur la vie;
Résultat technique des assurances non-vie;
Résultat non technique;
Résultat avant impôts;
Résultat net

Les principaux apports du NPCA par rapport à l'APCA sont les suivants :

BILAN

Les dettes pour espèces remises par les cessionnaires sont classées parmi le passif circulant
(dans une rubrique distincte) alors que dans l'ancien PCA; elles étaient classées parmi les
dettes à long et moyen terme.

Les majorations des provisions techniques sont enregistrées dans un compte spécialement créé
à cet effet.

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La réserve pour risques en cours (REC) est classée parmi les provisions pour sinistres et
ventilée en provision pour primes non acquises (PNA) et provision pour risques en cours
proprement dite (évaluée en fonction de la sinistralité). Il en est de même de la réserve pour
REC acceptations. Dans l'ancien PCA; cette provision était classée parmi les provisions de
primes et comprenait les deux éléments (PNA et REC du NPCA).

Il faut noter que les frais d'acquisition des contrats (composés essentiellement des
commissions allouées aux intermédiaires) relatifs aux primes reportables doivent être
également reportés (compte 3492 du NPCA : charges d'acquisition reportées).
L'ancien PCA ignorait le report de ces commissions en considérant qu'elles sont absorbées
dans l'exercice de leur émission.

Le terme provision remplace le terme réserve utilisé auparavant dans l'APCA, de même que
l'expression "prestations et frais à payer" remplace l'expression "sinistres à payer".

Le classement de la réserve de capitalisation et de la réserve de garantie parmi les provisions


techniques alors qu'elles étaient classées dans l'APCA parmi les capitaux propres assimilés.

La provision pour primes acquises et non émises (PANE) et la provision pour annulation de
primes (PAP) sont comptabilisées respectivement dans des comptes d'actif circulant 3427
primes à émettre (PAE) et de passif circulant 4427 primes à annuler (PAA) du NPCA et non
dans la rubrique 16 consacrée aux provisions techniques. Ces provisions étaient classées
parmi les provisions techniques dans l'APCA.

Les modalités de détermination de la provision pour primes à annuler ne sont pas définies par
la réglementation spécifique à l'assurance. Cependant, le NPCA stipule que cette provision est
estimée en fonction des primes émises et non encaissées lors de l'inventaire, et qu'elle doit être
calculée nette de taxes sur les assurances. Les frais d'acquisition doivent être également
annulés dans le sens inverse. Le NPCA ne se prononce pas sur la part des réassureurs ; En
France le montant de la provision doit être comptabilisé brut de réassurance ; la part des
réassureurs doit être comptabilisée à l'actif.

Les engagements hors bilan sont présentés au niveau de l'ETIC alors qu'ils n'étaient pas
prévus dans l'APCA.

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Les provisions pour risques et charges sont distinguées en provisions durables et non
durables. Cette distinction n'existait pas selon l'ancien PCA.

La ventilation de la réserve mathématique vie en 5 comptes (provision mathématique vie-


provision pour capitaux décès à payer – provision pour capitaux échus à payer – provision
pour arrérages à payer – provision pour rachats à payer), de la part de la Société Centrale de
Réassurance (SCR) dans la réserve mathématique vie en 5 comptes également, et de la part
des autres réassureurs dans les provisions techniques en 4 comptes au lieu de 2 auparavant.

La ventilation des comptes intermédiaires en créances sur les assurés, créances ou dettes sur
les intermédiaires en distinguant plusieurs niveaux d'ancienneté des primes impayées : Au
niveau de l'ancien PCA, les primes impayées et les autres opérations (sinistres, ristournes,
etc.….) et les commissions dues aux dits intermédiaires étaient compensées dans des comptes
courants des intermédiaires.

Ces dispositions obligent les compagnies d'assurances à apporter des modifications à leurs
applications informatiques de suivi des primes impayées indépendamment des comptes à
créer. Il faut noter que le projet de circulaire n°18 du MF sur le suivi des primes impayées
conduira encore plus à des modifications aussi bien au niveau informatique que comptable.

Compte de Produit et de Charges

Les charges de placements affectés aux opérations d'assurances sont ventilées en : charges
d'intérêts, frais de gestion des placements, perte de change, pertes sur réalisation de
placements, autres charges de placements, et dotations aux placements. La même ventilation
concerne les produits de placements.

Cependant, Le NPCA n'a pas précisé les modalités de répartition du solde net global entre les
comptes techniques vie et non vie d'une part et les comptes non techniques d'autre part.
Certains comptes de l'ancien PCA sont regroupés en un ou deux comptes du nouveau PCA,
nous pouvons citer à titre d’exemples, le regroupement :

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Des primes émises "grande branche", "groupe décès", "groupe retraite" en


primes émises vie. Cependant, la distinction entre primes périodiques et primes
uniques, reste nécessaire.
Des primes annulées "grande branche", "groupe décès", "groupe retraite" en
primes annulées vie.
Des coûts de polices et accessoires vie sur exercice courant et sur exercices
antérieurs en coûts de polices et accessoires vie sans distinction entre exercice
courant et exercices antérieurs.

Les mouvements sur provisions techniques seront présentés sous forme de variation et non
plus sous forme de reprise et constitution.

Les prestations et frais payés sont davantage ventilés dans le NPCA. Elles comprennent : les
sinistres en principal, les capitaux constitutifs de rentes, les aréages, les rachats; les
participations aux bénéfices, les frais accessoires, les recours et sauvetages.

3- Règles d’évaluation des provisions techniques et

réglementation de la structure des placements et du

niveau de risque cédé aux réassureurs

3.1 Règles d’évaluation des provisions techniques et réglementation de

la structure des placements

L'arrêté du 10 juin 1996, tel qu'il a été mis à jour, relatif aux garanties financières et aux
documents et comptes-rendus exigibles des entreprises d'assurance, de réassurance et de
capitalisation traite principalement:

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- Des engagements réglementés:


Cautionnements, réserves techniques, réserve de garantie;

- De la représentation de ces engagements réglementés:


Placements,
Évaluation de l'actif représentatif,
Dépôt des valeurs affectées à la représentation des engagements réglementés et
conservation du privilège des assurés sur les immeubles.

Ainsi, les entreprises d’assurance ont l’obligation de couvrir leurs engagements techniques
par des actifs, et de veiller à ce que cette couverture soit permanente.

3.1.1 Principe de représentation

Le principe de représentation ou de couverture des engagements du passif réglementé des


assureurs donne à l'assurance son originalité par rapport aux autres entreprises commerciales
ou industrielles. Les dettes, réserves et provisions entrant dans le champ de la réglementation,
sont "consolidées", c'est-à-dire qu'il est créé à l'actif un fonds constitué par des valeurs et
affecté à ces engagements, ces valeurs permettant éventuellement de réaliser la trésorerie
nécessaire pour faire face à l'objet de la provision ou de la réserve.

L’article 238 du Code des assurances, compris dans le titre V sur les garanties financières,
précise que « les entreprises d'assurance et de réassurance doivent, à toute époque, inscrire à
leur passif et représenter à leur actif :

Les provisions techniques suffisantes pour le règlement intégral de leurs


engagements contractés à l'égard des assurés, souscripteurs et bénéficiaires de
contrats ; elles sont calculées sans déduction des réassurances cédées;
…etc. »

L'objectif est d’assurer l’équilibre de la structure financière et de contribuer à la garantie du


remboursement des engagements des sociétés d’assurance.

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Ce principe trouve son essence dans le fait que l’assureur vend, au comptant, un contrat
assurant un risque dont l’éventuelle réalisation est différée dans le temps.

La représentation des engagements réglementés par des actifs équivalents doit être respectée
de manière permanente. Le texte précise en effet que la représentation doit être assurée « à
toute époque ». L’assureur doit, par conséquent, mettre en place un système de surveillance
interne permettant de vérifier que les limites prudentielles fixées sont strictement respectées.

3.1.2 Notion de placements

Selon le PCA, les placements sont les immobilisations affectées à la couverture des
engagements techniques de l’entreprise dans les conditions prévues par la réglementation des
assurances. La rubrique numéro 26 intitulée « placements affectés aux opérations
d’assurance» est réservée à ce type d'immobilisations.

L’arborescence prévue par le PCA pour les comptes d’immobilisations en général, et pour les
placements d’assurance en particulier est la suivante :

- Classe 2 : comptes d’actif immobilisé

Rubrique 21 « immobilisations en non valeurs » ;


Rubrique 22 « immobilisations incorporelles » ;
Rubrique 23 « immobilisations corporelles (autres que les placements) » ;
Rubrique 24/25 « immobilisations financières (autres que les placements) » ;
Rubrique 26 « placements affectés aux opérations d’assurance » :
poste 261 « placements immobiliers » ;
poste 262 « obligations et bons » ;
poste 263 « actions et parts sociales » ;
poste 264 « prêts et effets assimilés » ;
poste 265 « dépôts en comptes indisponibles » ;
poste 266 « placements affectés aux contrats en unités de compte » ;
poste 267 « dépôts auprès des cédantes » ;
poste 268 « autres placements » ;

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Rubrique 27 « écarts de conversion » ;


Rubrique 28 « amortissements des immobilisations » ;
Rubrique 29 « provisions pour dépréciation des immobilisations ».

A noter que le PCA a prévu la rubrique 35 pour les « titres et valeurs de placement (non
affectés aux opérations d’assurance) ». Ce compte concerne les placements non affectés ou en
instance d’affectation aux opérations d’assurance.

3.1.3 Notion d’actifs admis en représentation

L’article 19 du code des assurances du 7 novembre 2002 livret III énumère les placements
admis en représentation des réserves techniques comme suit :
1°- Valeurs de l'Etat ;
2°- Valeurs jouissant de la garantie de l'Etat ;
3°- Créance sur le Fonds de solidarité des assurances dans le cadre des subventions
accordées au titre des transferts d'office prévus à l'article 258 de la loi n°17-99
précitée;
4°- Créance sur la Société centrale de réassurance correspondant à des provisions
afférentes aux cessions légales non déposées auprès des cédants ;
5°- Obligations émises par les banques ;
6°- Avances sur contrats vie ;
7°- Immeubles urbains bâtis, situés au Maroc ;
8°- Autres immeubles urbains situés au Maroc ;
9°- Parts et actions de sociétés immobilières y compris les avances en compte courant ;
10°- Prêts en première hypothèque sur des immeubles situés au Maroc, dans les limites
et conditions fixées par le ministre chargé des finances, sans que l’ensemble des
hypothèques inscrites en premier rang sur un même immeuble ne puisse excéder
75% de sa valeur estimative ;
11°- Prêts sur les valeurs énumérées aux paragraphes 1° et 2° ci-dessus ;
12°- Titres de créances négociables (certificats de dépôt) soumis aux conditions et
règles édictées par la loi n° 35-94 promulguée par le dahir n° 1-95-3 du 24 chaâbane
1415 (26 janvier 1995) relative à certains titres de créances négociables ;

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13°- Titres de créances négociables (bons des sociétés de financement) soumis aux
conditions et règles édictées par la loi n° 35-94 précitée ;
14°- Titres de créances négociables (billets de trésorerie) soumis aux conditions et
règles édictées par la loi n° 35-94 précitée, garantis par des avals bancaires ;
15°- Obligations cotées à la bourse des valeurs ;
16- Autres obligations dont l'émission a reçu le visa du Conseil déontologique des
valeurs mobilières ;
17°- Actions cotées à la bourse des valeurs ;
18°- Actions des sociétés d’investissement à capital variable ou parts de fonds
communs de placement dont l’objet est limité à la gestion d’un portefeuille de valeurs
mentionnées aux 1° et 2° du présent article ;
19°- Actions des sociétés d’investissement à capital variable ou parts de fonds
communs de placement dont l’objet n'est pas limité seulement à la gestion d’un
portefeuille de valeurs mentionnées au 1° et 2° du présent article ;
20°- Obligations émises par les fonds de placements collectifs en titrisation soumis
aux conditions et règles édictées par la loi n° 10-98 relative à la titrisation de créances
hypothécaires, promulguée par le dahir n° 1-99-193 du 13 joumada I 1420 (25 août
1999);
21°- Primes ou cotisations à recevoir, afférentes à des opérations d’assurances vie, de
deux mois de date au plus, nettes de taxes et de charges d'acquisition;
22°- Primes ou cotisations à recevoir, afférentes à des opérations d’assurances non-vie,
de deux mois de date au plus, nettes de taxes et de charges d'acquisition;
23°- Créances sur les entreprises d'assurances et de réassurance visées à l'article
158 de la loi n°17-99 précitée correspondant à des provisions afférentes aux cessions
facultatives non déposées auprès des cédants ;
24°- Créances nettes sur les cédants au titre des acceptations en réassurance ;
25°- Espèces en caisse ou déposées auprès des organismes visés à l'article 49 ;
26°- Charges d'acquisition reportées ;
27°- Autres placements, sur autorisation, pour chaque cas, par le ministre chargé des
finances.

En outre l’article 30 du code des assurances stipule que : Les titres de créances subordonnées
non cotés ne peuvent être admis en représentation des provisions techniques.

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Deloitte ISCAE

Outre les valeurs énumérées à l'article 29 ci-dessus, le code des assurances a prévu dans son
article 38 que les entreprises d'assurances et de réassurance peuvent représenter les
engagements afférents aux opérations réalisées par leurs succursales situées à l'étranger, par
les éléments d'actif admis par les législations des pays où elles opèrent et localisés sur le
territoire de ces pays.

3.1.4 Notion de placements non admis

Il s’agit des valeurs mobilières et assimilées, actifs immobiliers, prêts et dépôts ne répondant
pas aux conditions leur permettant d’être admis en représentation, ou bien que l’entreprise n’a
pas affecté délibérément à la représentation des engagements techniques. Ces immobilisations
constituent l’actif libre.

Ces autres placements, non admis en représentation, sont enregistrés en classe 2, dans le
numéro de compte correspondant à leur nature.

3.1.5 règle de congruence

La règle de congruence, énoncée par les articles 19 et 20 de l’arrêté du 10 juin 1996, vise à
limiter l’exposition au risque de change des entreprises d’assurance en leur imposant de
détenir des actifs libellés dans les mêmes devises que celles des engagements pris envers leurs
assurés.

3.1.6 Notion d’actifs cantonnés

La réglementation des assurances ne définit pas de manière explicite la notion de


cantonnement. L’article 22 de l’arrêté du 10 juin 1996 rend obligatoire l’affectation des actifs
en représentation à des comptes distincts.

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Principe du canton
Le canton correspond à un portefeuille de valeurs représentant les engagements relatifs à un
produit donné, gérés distinctement des autres actifs de l’entreprise d’assurance. La gestion par
canton peut aller jusqu’à gérer séparément les actifs admis en représentation des différentes
catégories de contrats voire même des différents tarifs au sein d’un même contrat.

La séparation des portefeuilles permet :


Une gestion financière distincte pour chaque opération ou catégorie
d'opérations d'assurance,
Et la différenciation des stratégies.

Le cantonnement réglementaire
L’article 22 rend obligatoire l’affectation des actifs en représentation sur les comptes distincts
suivants :
a- assurance vie et capitalisation ;
b- gestion spéciale des rentes accidents de travail ;
c- assurance transport ;
d- autres opérations d’assurance.

En dehors de la règle précitée, aucune autre disposition n'évoque le principe et les règles
applicables à la gestion par canton.

3.1.7 Notion de valeurs mobilières amortissables

La réglementation des assurances ne donne pas de définition des valeurs mobilières


amortissables. Cette réglementation utilise ce terme, sans pour autant le définir. Nous
considérons que ces valeurs correspondent à l’ensemble des titres à revenu fixe, c’est à dire
qui ne dépendent pas directement ou indirectement du résultat ou d’un élément du résultat de
l’émetteur. Entrent dans cette catégorie les valeurs suivantes :

Les emprunts de l’Etat,


Les bons du trésor,
Les obligations émises par les collectivités locales,

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Les obligations ou emprunts garantis par l’Etat,


Les obligations émises par les établissements de crédit autres que les sociétés
de financement,
Les obligations inscrites à la bourse,
Les titres de créances négociables (certificats de dépôt, bons des sociétés de
financement, billets de trésorerie) soumis aux conditions et règles édictées par
la loi n° 35-94 promulguée par la dahir n°1-95-3 du 26 janvier 1995 relative à
certains titres de créances négociables.

N’entrent pas dans la catégorie de « valeurs mobilières amortissables » les valeurs suivantes
car leurs revenus ne peuvent être considérés comme étant fixes :

Les obligations indexées : ce sont les obligations dont le revenu et/ou le capital
sont partiellement ou entièrement indexés sur une valeur de référence. A notre
connaissance, ce type d’obligations n’existe pas au Maroc,
Les parts d’OPCVM,
Les obligations participantes.

3.1.8 Les huit catégories de placements

Le PCA distingue les huit catégories de placements suivantes :

Placements immobiliers (poste 261),


Obligations et bons (poste 262),
Actions et parts sociales (poste 263),
Prêts et effets assimilés (poste 264),
Dépôts en comptes indisponibles (poste 265),
Placements affectés aux contrats en unités de compte (poste 266),
Dépôts auprès des cédantes (poste 267),
Autres placements (poste 268).

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3.2 Réglementation du niveau de risque cédé aux réassureurs

Aux termes du dahir du 20 avril 1960 approuvant la convention du 9 mars 1960 portant
création de la société, la Société Centrale de Réassurance (S.C.R.) est concessionnaire de
l'Etat marocain de la cession légale.
Il s'agit d'une réassurance dont les modalités sont fixées par l'Etat. Elle est obligatoire pour
toutes les compagnies d'assurance au Maroc.

La réassurance légale consiste donc à céder au réassureur national, la Société Centrale de


Réassurance (S.C.R.), 10% du total des charges de sinistres de l'ensemble des risques garantis
et 10% des primes émises déduction faite des commissions de gestion qui reviennent aux
compagnies et dont les taux sont fixés par la loi.

4- Environnement fiscal spécifique aux

entreprises d’assurance

Activité spécifique, l'assurance est soumise à des règles fiscales et parafiscales spécifiques
également. En effet, les compagnies d'assurance sont tenues de verser à l'Etat la taxe sur les
assurances.
Cette dernière est prévue par l'annexe II du décret n° 2-58-1151 du 24 décembre 1958 portant
codification des textes sur l'enregistrement et le timbre telle que modifiée par le dahir portant
loi n° 1-84-7 du 10 janvier 1984 édictant des mesures d'ordre financier en attendant la
promulgation de la loi de finances pour l'année 1984.

Selon ce décret, "les contrats d'assurance passés par les entreprises d'assurance ainsi que tous
les actes ayant exclusivement pour objet la formation, la modification ou la résiliation amiable
desdits contrats, sont soumis, à l'exclusion des droits de timbre, d'enregistrement et de la taxe
sur la valeur ajoutée, à une taxe spéciale, dite "taxe sur les assurances" (...) La taxe sur les
assurances est établie sur le montant des primes, surprimes ou cotisations (...) Elle est
acquittée par les entreprises d'assurance, leurs représentants légaux ou les intermédiaires
d'assurances (.. .)".
Le taux de la taxe sur les assurances varie en fonction de la catégorie. Ainsi,

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pour l'automobile, l'incendie, les accidents corporels, l'aviation et les risques


divers, il s'élève à 12%.
Pour la maritime il est de 6%
pour la vie de 1 %.

Par ailleurs, la loi n° 30-89 relative à la fiscalité des collectivités locales et leurs
regroupements précise qu'il est institué à compter du premier janvier 1990 une taxe qui est
due par les redevables de la taxe sur les assurances et elle est liquidée et recouvrée selon les
mêmes formes que celles applicables en matière de taxe sur les contrats d'assurance.

Les compagnies sont également appelées à verser une participation aux frais de contrôle et de
surveillance de l'Etat et à participer à l'alimentation de certains fonds comme le fonds de
garantie des accidents de la circulation, le centre national de prévention des accidents de la
circulation.

Pour ce qui est de l'impôt sur les sociétés, le taux de l'impôt est fixé à 39,6% en vertu de
l'article 14, alinéa 1 de la loi n° 24-86 relative à l'IS.

En matière de taxe sur la valeur ajoutée, l'article 7 de la loi n° 30-85 relative à la TVA précise:
"Sont exonérés de la taxe sur la valeur ajoutée (...) les opérations réalisées par les sociétés ou
compagnies d'assurance et qui relèvent de la taxe sur les contrats d'assurance".

Σεχτιον ΙΙΙ€: Φονχτιοννεµεντ δε λ∋ασσυρανχε

I- DEFINITION DE L’OPERATION D’ASSURANCE

L’assurance est un contrat où l’assureur garantit à l’assuré contre le paiement d’une somme
(prime) le versement d’une indemnité déterminée ou non en cas de survenance d’un sinistre
(répartition) ou d’une rente déterminée à l’issue d’une certaine période (capitalisation) à une
personne (bénéficiaire) déterminée (assuré, ayants droits, bénéficiaire déterminé) ou non
déterminée (victime).

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Deloitte ISCAE

Cette définition permet de mettre en évidence les principales composantes d'une opération
d'assurances: le risque, la prime, la prestation de l'assureur et la compensation.

Le risque: il s'agit de l'événement assuré ou dommageable contre l'arrivée


duquel on cherche à se prémunir. Tous les événements ne sont pas assurables.
Seuls les événements revêtant un caractère futur et incertain sont assurables.

La prime: c'est la contribution que verse l'assuré à l'assureur en échange de la


garantie qui lui est accordée. Les cotisations doivent être suffisantes pour faire
face au coût des sinistres survenus dans l'année ainsi que tous les frais
d'acquisition et de gestion.

Coût statistique du risque Prime pure


Prime de
risque
Frais de gestion du risque

Frais de gestion des contrats Prime


Commerciale
Frais d’acquisition des contrats,
Commissions d’apport, frais de réseaux
Impôts d’assurance,
Contributions parafiscales

La prestation de l'assureur: l'engagement pris par l'assureur en cas de


réalisation du risque consiste à verser une prestation. Il s'agit, d'une manière
générale, d'une somme d'argent destinée soit au souscripteur et assuré, à un
tiers, soit au bénéficiaire.
En pratique, il convient de distinguer deux sortes de prestations; celles qui sont
déterminées après la survenance du sinistre, en fonction de son importance et
celles forfaitaires qui sont déterminées à la souscription du contrat.

La compensation au sein de la mutualité: chaque souscripteur verse sa


cotisation sans savoir si c'est lui ou un autre qui en bénéficiera, mais conscient

36
Deloitte ISCAE

du fait que c'est grâce à ces versements, et à ceux des autres souscripteurs, que
l'assureur pourra indemniser ceux qui seraient sinistrés.
L'ensemble des personnes assurées contre un même risque, et qui cotisent
mutuellement pour faire face à ses conséquences constitue une mutualité.

Les opérations d’assurance peuvent être classées selon plusieurs critères, mais d’une manière
générale, on distingue :

IARD : Auto, AT, Risques divers, Maladie, Transport, Incendie...


VIE : Retraite, Décès, Epargne - prévoyance...

II- ELEMENTS DE BASE D’UNE OPERATION D’ASSURANCE

Les éléments suivants constituent des conditions nécessaires et obligatoires pour la réalisation
de l'opération d'assurances:

La nécessité de la production: l'assureur doit s'efforcer de réunir le maximum


d'assurés, et de réaliser en permanence des affaires nouvelles. Plus le nombre
des assurés est grand, plus la compensation au sein de la mutualité est aisée.

L’homogénéité des risques: pour que la compensation entre les risques puisse
se faire dans les meilleures conditions, il faut réunir un grand nombre de
risques semblables, qui ont les mêmes chances de se réaliser, et qui sont donc
homogènes. Cette homogénéité se traduit par une sélection des risques.

La dispersion et l’adhésion des risques: l'objectif est d'éviter que les risques
assurés ne se réalisent en même temps, sinon la compensation ne peut pas
avoir lieu. Par ailleurs, il ne suffit pas de sélectionner et de disperser le risque,
il faut également éviter d'accepter un très gros risque dont le coût, en cas de
sinistre, ne pourrait être compensé par les primes. Deux techniques existent en
matière de division des risques. Elles sont indispensables et peuvent être mises
en oeuvre en même temps:

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• La coassurance : c'est une opération selon laquelle plusieurs assureurs se


répartissent la couverture d'un risque, chacun étant garant de la seule part
qu'il a souscrite, sans solidarité. La coassurance permet ainsi de réduire le
risque. L'apériteur est le mandataire des co-assureurs dans les relations avec
l'assuré. Il a la responsabilité auprès des autres co-assureurs de fournir les
éléments de gestion technique du contrat, répartir les primes, et de
demander les quotes-parts dans les règlements de sinistres.

• La réassurance : le principal objectif de la réassurance est de permettre à la


compagnie de faire face aux besoins de ses assurés, lorsqu'il s'agit de
couvrir d'importantes valeurs ou de nouveaux types de risques, que la
compagnie n'a pas les moyens de garantir. Lorsque l'assureur se réassure et
se décharge de tout ou partie des risques qu'il avait assumés, il continue
néanmoins d'être entièrement responsable vis-à-vis de l'assuré, de sorte que
ce dernier n'a aucun recours légal contre le réassureur.

III- LES PRODUITS D'ASSURANCE

En entreprise d’assurance, il convient de distinguer deux techniques de gestion:

la technique de capitalisation, qui consiste à accumuler le capital constitué par


les primes versées et les produits financiers engendrés par le placement de ces
primes: assurance vie. Parallèlement, l’assuré perçoit une prestation régie selon
un mode forfaitaire.

la technique de répartition qui consiste à mutualiser les risques, en répartissant


sur un grand nombre d'individus les pertes qui affectent une partie d'entre eux:
assurance dommages. Parallèlement, l’assuré perçoit une prestation régie selon
un principe indemnitaire.

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Deloitte ISCAE

1- L'assurance vie

1.1 Définition

L’assurance sur la vie est réglementée par l’arrêté Viziriel du 28 Novembre 1934. C’est un
contrat par lequel en échange d’une prime, l’assureur s’engage à verser au souscripteur ou au
tiers par lui désigné, une somme déterminée (capital ou rente) en cas de mort de la personne
assurée ou sa survie à une époque déterminée.

1.2 Principes de base

L’assurance vie se caractérise par :

Des prestations dues forfaitaires, définies dès la signature du contrat (capital,


montant de rente à verser) ;
Un bénéficiaire qui recevra le paiement de l’assureur en cas d’exigibilité du
capital ou de la rente garantis ;
Le fait que le paiement des primes n’est pas obligatoire, le non paiement se
traduisant par une réduction ou une suppression des engagements de
l’assureur;
Le fait que le contrat d’assurance a un caractère aléatoire. Seuls les contrats de
capitalisation ne font pas intervenir la notion de risque lié à la durée de vie
humaine.

D’après l’arrêté du ministre des finances du 10 juin 1996 dans son article 3 du chapitre
premier du Titre III, la catégorie vie et capitalisation comprend les sous catégories suivantes :

Assurances individuelles ;
Assurances populaires ;
Assurances collectives ;
Capitalisation ;
Nuptialité, natalité ;

39
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Opérations tontinières ;
Acquisition d’immeubles au moyen de la constitution de rentes viagères.

1.3 Distinctions entre assurance vie individuelle et assurance groupe

La réglementation actuelle ne définit pas explicitement l’assurance vie individuelle,


contrairement aux assurances de groupe qui sont définies au niveau de l’instruction du
Ministre des Finances du 29 mars 1996 modifiée et complétée par l’instruction du 26 mars
1997 relative aux opérations d’assurances sur la vie.

L’assurance vie individuelle se différencie de l’assurance collective par les éléments suivants:

Le souscripteur est une personne physique agissant à titre individuel lors de la


souscription d’un contrat individuel. Un contrat groupe est souscrit par une
personne morale ou un chef d’entreprise agissant pour le compte d’un
ensemble de personnes constituant les assurés.
L’assuré des contrats individuels est une personne physique. Les contrats
collectifs couvrent un ensemble de personnes dénommées (adhérents).
Les risques couverts par les contrats collectifs sont plus larges que les garanties
individuelles. En effet, en plus des garanties de contrats individuels (risque en
cas de décès ou de vie), les collectives offrent des garanties complémentaires
propres à l’assurance non-vie (incapacité, invalidité, maladie).

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Les différents types de l’assurance vie peuvent être schématisés comme suit :

2- Assurance non-vie

2.1 Définition

L’assurance non vie recouvre les opérations d’assurance qui entraînent pour l’assureur des
engagements qui couvrent les risques de dommages corporels liés aux accidents, à la maladie,
et à tous autres risques de dommages aux biens ainsi que les risques liées à une activité
d’assistance.

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2.2 Principes de base

Le risque est l’éventualité d’un événement aléatoire, fait générateur du sinistre (l’incendie,
l’accident…). Le risque est également l’objet de la garantie (une habitation, une usine) c’est-
à-dire l’élément de patrimoine, l’activité menacée par le risque événement.
Les spécificités de l’assurance non vie sont les suivantes :

Le non paiement des primes entraîne une mise en demeure, puis une
suspension de la garantie et enfin la résiliation du contrat ;
Les prestations ne sont pas forfaitaires mais en rapport avec le préjudice du
sinistre ; L’indemnité ne peut en aucun cas être supérieure au préjudice
(principe indemnitaire);
Certaines assurances sont obligatoires (Auto) ;
L’assurance non vie est fondée sur un système par répartition, les primes
versées ne peuvent être capitalisées contrairement à l’assurance vie.

D’après l’article 32 de l’arrêté du ministre des finances du 10 juin 1996, les opérations non
vie comprennent :

Accidents corporels
Accidents du travail
Automobile
Responsabilité civile générale ;
Incendie
Assurances de risques techniques
Transport…

Les conséquences pouvant donner lieu à garantie sont :

Les frais médicaux et d’hospitalisation,


L’invalidité,
L’incapacité permanente totale ou partielle : invalidité,
La mort

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Les contrats peuvent prévoir la prise en charge de tous ces risques ou de certains parmi eux
seulement.

IV- LES PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DE L’OPERATION

D’ASSURANCE : INVERSION DU CYCLE DE PRODUCTION

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Deloitte ISCAE

Dans une entreprise industrielle, le cycle de production commence par l’achat de matières
premières, l’engagement de coûts de production. Il se termine par l’encaissement du chiffre
d’affaires, censé couvrir les coûts engagés et dégager une marge de bénéfice.

En assurance, le cycle de production est bien particulier. L’assureur reçoit d’abord les primes
versées par les assurés. Puis, éventuellement en cas de sinistre, il débourse le montant de
l’indemnité. L'argent ainsi récolté n'étant pas reversé immédiatement à l'assuré, il peut être
placé, ce qui apporte une confortable source de revenus supplémentaires. Ce montant est
particulièrement important dans les branches à déroulement long (par exemple en
responsabilité civile), où le sinistre, lorsqu'il survient, n'est indemnisé que de longues années
après la perception de la prime. Dans les branches à déroulement court, cette source de
revenus est moins importante.

1- Chronologie des différents cycles de production

Dans une entreprise industrielle

Achat de Process de Vente


matière fabrication

Connaissance du coût réel et


dégagement de la marge

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Dans une entreprise d'assurance

Survenance Terme du
Vente Gestion du contrat d’un sinistre contrat

Connaissance
Dégagement de la marge du coût réel

2- L'inversion du cycle de production

LES FLUX TECHNIQUES ET FINANCIERS

PORTEFEUILLE
D'ENGAGEMENTS

ENCAISSEMENT REGLEMENT
DE PRIMES DE SINISTRES

PORTEFEUILLE
D'ACTIFS
DE COUVERTURE

Flux d'engagements Flux monétaire

45
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Etant donné l’inversion de son cycle, l’assureur dispose de fonds importants à placer en
immobilisations financières, que ce soit pour des raisons spéculatives ou à des fins de prise de
contrôle. La problématique qui se pose alors est l’éventualité de sinistres et sa conséquence
sur l’assureur. En cas d’accident ou autre, l’assureur se doit d’indemniser son assuré. Les
fonds doivent alors être disponibles. Dans le cas contraire, l’assureur aura failli à sa mission et
le principe de l’assurance n’aura plus de sens. C’est pourquoi le législateur a prévu ces cas et
a imposé aux entreprises d’assurance certaines contraintes quant à la structure des placements
(1)
qu’elles effectuent . Les placements doivent en effet couvrir la totalité des provisions
techniques, et leur structure doit permettre leur liquidité.

Finalement, les placements sont alors les garants des provisions techniques. Il est donc
primordial d’y accorder une attention particulière. Le commissaire aux comptes doit donc
dérouler un certain nombre de diligences pour valider les comptes qui leur sont relatifs.

46
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ΠΑΡΤΙΕ ΙΙ

∆ΕΜΑΡΧΗΕ ∆’ΑΥ∆ΙΤ ∆ΕΣ


ΠΛΑΧΕΜΕΝΤΣ

47
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Les placements constituent, à côté des provisions techniques, l’un des éléments clés du bilan
d’une entreprise d’assurance. L’importance des primes collectées par les assureurs leur
permet de jouer un rôle de premier plan en matière d’investissements financiers.

La mauvaise gestion des placements des assureurs a souvent entraîné des faillites
d’importantes sociétés d’assurance. Sur le plan international, le cas de Nissan Mutuel Life,
premier assureur au Japon, avec 1,2 millions d’assurés et des actifs s’élevant à 17 milliards
USD, est un exemple parlant. Cet assureur a été contraint par le ministère nippon des
finances à suspendre ses activités en avril 1997. La cause est due à la vente de produits de
rentes à des taux de 5 à 5,5% sans couverture par des placements garantissant des
rendements minimums égaux à ces taux. La chute du taux de rendement des obligations n’a
pas permis à cet assureur de garantir les taux qu’il s’est engagé à payer, ce qui l’a entraîné
dans un gouffre financier. Cet exemple, parmi d’autres, permet d’illustrer l’importance de la
synchronisation des rendements des placements détenus par un assureur avec ses
engagements vis-à-vis des assurés.

Un autre domaine sensible de la gestion financière chez les assureurs est celui de
l’adéquation de la liquidité entre actifs et passifs de manière à pouvoir payer aux échéances
prévues. Ainsi, un décalage des échéances entre l’actif et le passif peut être désastreux.
La surévaluation des actifs constitue aussi une cause de faillite des assureurs.

La gestion des placements d’une entreprise d’assurance est un domaine sensible; les règles
d'évaluation et de présentation qui s'appliquent jouent un rôle capital en matière de stabilité
et de garantie financière. D'où l'intérêt d'un examen approfondi de ces règles.

48
Deloitte ISCAE

L’audit consiste en premier lieu à appréhender les risques généraux liés au portefeuille
titres que l'on audite. Pour ce faire, les objectifs d'audit sont au nombre de sept:

L'exhaustivité des enregistrements,


La réalité des enregistrements,
La séparation des exercices,
L'existence des soldes,
L'évaluation des soldes,
La présentation,
L'existence des informations complémentaires.

En matière d’audit des placements, nos objectifs restent globalement les mêmes.
Néanmoins, la réglementation spécifique des entreprises d’assurance nécessite que des contrôles
supplémentaires soient effectués sur les principes d’évaluation spécifiques et des règles de
couverture.

Néanmoins, vu l’importance des volumes des opérations concernées par l’activité de


l’assurance, il conviendra dans la plupart des cas de mettre en œuvre des contrôles par
sondage.

Σεχτιον Ι : Ιδεντιφιχατιον δεσ ρισθυεσ

Les diligences propres à l’auditeur commencent par une identification claire des risques, étape
indispensable, qui permettra de définir et de mettre en œuvre une stratégie d’audit pertinente.

I- RISQUES SPECIFIQUES AU SECTEUR DES ASSURANCES

1- Les risques réglementaires

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Deloitte ISCAE

Le secteur des assurances est un secteur où les contraintes réglementaires sont omniprésentes.
La compagnie doit respecter le dispositif réglementaire relatif aux fonctionnements juridique
et technique des contrats commercialisés. Elle est aussi contrainte à respecter tout le dispositif
prudentiel qui existe, et qui vise à assurer sa solvabilité et son aptitude à répondre à ses
engagements. Les textes réglementaires applicables aux divers aspects de l’assurance sont non
seulement nombreux, mais très variés. On constate effectivement que le cadre réglementaire
spécifique à ce secteur est très changeant, notamment les dispositions qui s’appliquent aux
provisions techniques.

Le respect des contraintes réglementaires et l’aptitude de l’entité auditée à suivre l’évolution


perpétuelle de la réglementation constitue une véritable zone de risque que l’auditeur devrait
pouvoir auditer.

L’auditeur doit évaluer l’impact de ces changements éventuels sur la situation de la


compagnie et surtout doit déterminer dans quelle mesure la compagnie d’assurance est
capable de réagir à ces changements.

2- Les risques politiques et stratégiques

Le type de stratégie adoptée et la politique de développement de la compagnie d’assurance


peuvent être des sources de risque. Il est important pour l’auditeur de pouvoir identifier quels
sont les axes de développement stratégiques et tactiques des dirigeants et par voie de
conséquence leur tendance éventuelle à majorer ou à minorer le résultat de la compagnie. La
philosophie de la direction est effectivement capitale dans la mesure où son attitude
conservatrice ou innovatrice, et sa sensibilité éventuelle aux réactions de la concurrence
influencent considérablement le choix de ses règles de gestion.

Dans ce cadre, il est très important de connaître la politique de provisionnement adoptée par
la direction en matière d’évaluation des provisions techniques, et de déterminer tous les
facteurs qui peuvent influencer son attitude en la matière. L’auditeur devra déterminer si la
direction a toujours veillé au respect des règles réglementaires, si son attitude a toujours été
prudente en matière d’évaluation des provisions ou au contraire ses provisions ont été sous-

50
Deloitte ISCAE

estimées pour dégager le meilleur résultat possible. Il est aussi important de voir si la société
d’assurance respecte la réglementation en matière de structure de placements, si ses
placements permettent de couvrir dans les bonnes proportions les provisions techniques
constituées.
Cette évaluation permet dors et déjà à l’auditeur d’anticiper la surestimation ou la sous-
estimation des provisions, et leur couverture par les placements.

3- Les risques techniques et opérationnels

Les risques techniques et opérationnels sont liés à la nature même de l’activité d’assurance et
sont très variés. Nous citons ci-dessous quelques exemples que nous avons relevés à travers
les diverses missions que nous avons effectuées, et auxquels l’auditeur devrait accorder une
attention particulière ; il ne s’agit pas bien entendu d’une liste exhaustive :

le processus de tarification et de sélection des risques relatifs aux nouveaux contacts.


Le niveau de dépendance vis-à-vis des courtiers sur le plan du volume, et de la qualité des
affaires apportées : le poids relatif de la compagnie dans l’activité du courtier peut être
une source de risque importante.
Le type de méthode de commissionnement : des conditions contractuelles qui accordent à
l’intermédiaire une commission avant l’encaissement de la prime incitent ce dernier à
produire des renseignements inexacts.
Le mode de gestion chois (centralisé ou décentralisé), et l’adéquation des systèmes de
contrôle mis en place par rapport à ce mode de gestion, ainsi que la qualité de maîtrise
technique et les délais de remontée de l’information en cas de gestion décentralisée.

4- Les risques systèmes

La caractéristique de l’activité des compagnies d’assurance est la gestion de masse. Le


volume des transactions traitées est considérable. Il en découle qu’il existe un risque de non-
détection d’erreurs ou d’irrégularités (opérations ou données exactes, incomplètes, saisies

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Deloitte ISCAE

plusieurs fois, imputées à une mauvaise période comptable). A ce niveau, à titre d’exemples,
les aspects suivants sont examinés :

l’adéquation du système d’information aux besoins de la compagnie. Elle doit disposer


d’un système en adéquation avec sa taille et avec le volume des opérations traitées.
La fiabilité des opérations de traitement et les procédures de contrôle sur ces traitements.

II- RISQUES SPECIFIQUES AU CYCLE DES PLACEMENTS

Le cycle des placements, par sa nature même, implique certains risques que nous proposons
de décrire de façon succincte.

Risque de perte d’informations : ce risque implique la non exhaustivité des


éléments en portefeuille titres. Les acquisitions et cessions peuvent ne pas être
saisies, ceci ayant un impact direct sur les charges et produits afférents, d’où
les conséquences sur le résultat de l’exercice. Le coût moyen pondéré des titres
en sera également affecté. Le suivi manuel des mouvements peut être une
cause à leur non saisie ou à leur saisie erronée. L’auditeur doit prêter une
attention particulière à cet aspect étant donné son importance et son impact sur
l’image fidèle. Il pourra contrôler cette saisie au niveau de l’appréciation du
contrôle interne. Son échantillon sera d’autant plus grand si la procédure est
défaillante.

Risque de surévaluation ou sous-évaluation du portefeuille : la valorisation des


titres doit permettre à la société d’assurance d’avoir une image réelle de la
valeur de ses titres, une valeur de marché, la valeur à laquelle elle peut vendre
ses titres si un sinistre survient et qu’elle est en rupture de trésorerie. En effet,
les titres doivent être liquides et donc cessibles à tout moment. C’est pourquoi
leur valeur doit être une valeur de liquidation. Cette valorisation permet de
constituer les provisions nécessaires si les titres perdent de leur valeur sur le
marché. Par ailleurs, les méthodes d’évaluation doivent être conformes à la
réglementation en vigueur. En général, les méthodes retenues pour la

52
Deloitte ISCAE

valorisation sont les valeurs boursières, la méthode patrimoniale ou celle des


discounted cash-flow.

Evolution anormale des opérations sur les placements : la fréquence des


opérations sur les placements, en l’occurrence la fréquence des acquisitions et
des cessions, est un aspect que l’auditeur doit analyser avec rigueur. Il devra
investiguer sur la raison de cette fréquence, et chercher à identifier la politique
poursuivie par la société d’assurance.

Mouvements non réels : il se peut, pour diverses raisons, que des mouvements
non effectifs soient enregistrés. Ceci vient biaiser toute la structure du
portefeuille, ainsi que le résultat financier. Les tests de validation des
mouvements par sondage devraient palier à ce risque.

Sur/sous provisionnement des placements : l’un des aspects les plus sensibles
de l’audit des placements concerne la validation des provisions, et ce parce
qu’elles viennent couvrir le risque de réalisation d’une moins-value au moment
de la cession des titres. Cette moins-value peut être la conséquence des
influences économiques, des fluctuations boursières, ou d’une variation de taux
d’intérêt. Les bases de calcul de ces provisions doivent être soigneusement
choisies, notamment les taux d’actualisation et les taux d’intérêt.

Non rattachement à l’exercice : les tests sur le cut-off viennent couvrir ce


risque et contrôler le principe comptable de rattachement à l’exercice.
L’auditeur doit faire attention aux faits générateurs des comptabilisations des
opérations, qu’il s’agisse des acquisitions et cessions, ou de réception des
intérêts, ou décaissement des taxes relatives aux placements.

Non prise en compte de produits/charges : ce risque est courant dans le sens où


un oubli de comptabilisation de produits ou de charges peut arriver. Il s’agit en
général des intérêts des obligations, des dividendes des actions, des plus ou
moins-values sur cessions, ou du décaissement de la Taxe sur les Produits des
Placements à Revenu Fixe.

53
Deloitte ISCAE

Risque de sous couverture des engagements techniques : ce risque est le plus


dangereux, étant donné les conséquences néfastes qu’il pourrait provoquer. En
effet, les provisions techniques constituent la couverture de la société
d’assurance vis-à-vis d’un risque de survenance d’un sinistre. Ces provisions
sont employées en placements pour générer un résultat financier. Si les
placements ne couvrent pas ces provisions, la société d’assurance se trouve
incapable d’honorer ses engagements ; la notion même d’assurance disparaît
alors.

Risque de non respect de la réglementation en matière de dispersion et


répartition : en plus de la nécessité de couverture des placements, leur structure
doit se calquer sur la structure des provisions constituées. En effet, selon la
probabilité de survenance d’un sinistre, de la date probable de sa survenance,
les placements peuvent être de court, moyen ou long terme. Leur durée de vie,
leur liquidité, doivent correspondre aux caractéristiques des provisions.

Σεχτιον ΙΙ€: Αππρχιατιον δυ χοντρλε ιντερνε

I- APPRECIATION PRELIMINAIRE DU RISQUE D'AUDIT ET

DETERMINATION DE LA STRATEGIE D'AUDIT

«Le contrôle interne» est un processus mis en oeuvre par le Conseil d'administration, les
dirigeants et le personnel d'une organisation, destiné à fournir une assurance raisonnable
quant à la réalisation des objectifs en l’occurrence la réalisation et l'optimisation des
opérations, la fiabilité des informations financière et la conformité aux lois et aux
réglementations en vigueur.

Le contrôle interne comprend à la fois l'environnement de contrôle et les procédures mise en


place par la compagnie qui assurent sa fiabilité. Evaluer le contrôle interne d'une compagnie
d'assurances revient donc, à procéder à l'identification et à l'évaluation des principales

54
Deloitte ISCAE

composantes de l'environnement de contrôle et à effectuer un diagnostic des procédures


opérationnelles.

1- Evaluation de l'environnement de contrôle et

procédures analytiques préliminaires

L'environnement de contrôle établi par les dirigeants, constitue le fondement de tous les autres
éléments de contrôle dans l'organisation à travers l'exigence d'intégrité, d'éthique et de
compétence. Il détermine le niveau de sensibilisation du personnel à l'exercice des contrôles.

Il convient d'apprécier la culture de la compagnie en matière de contrôle, et d'organisation


générale du système de contrôle (ou de son absence) mis en place par la direction (audit
interne, inspection, surveillance du portefeuille, contrôle de gestion, systèmes de contrôles
bloquants, ...)

La complexité de l'activité de l'assurance nécessite de s'appuyer sur des systèmes de


délégations de pouvoirs. Ces délégations doivent être clairement définies, et un contrôle de
l'exercice de ces délégations doit être mis en place. En outre, elles doivent intégrer les
limitations ou les règles de gestion résultant de choix stratégiques de la direction. Ces choix
peuvent laisser une part plus ou moins grande à l'appréciation des risques pris, tant sur le plan
technique que sur le plan financier.

Chaque élément qui fait partie de l'environnement de contrôle, doit donner lieu à une
évaluation par l'auditeur, préalablement à une conclusion d'un environnement favorable. Il est
évident que c'est un travail d'appréciation subjective qui fait appel à l'expérience
professionnelle de l'auditeur, à son bon sens et à son sens critique. L’auditeur se doit alors de
se poser plusieurs questions concernant les principales composantes de l'environnement de
contrôle : intégrité et éthique, compétence, conseil d’administration, philosophie et style de
management des dirigeants, structure de la compagnie, délégation de pouvoir et domaines de
responsabilité

55
Deloitte ISCAE

Par ailleurs, l’auditeur doit mener à bien les procédures analytiques préliminaires. Elles
consistent essentiellement en des revues analytiques globales qui visent à identifier les
principaux changements significatifs, et à orienter l'audit vers les zones de risques
importantes. Elles différent des revues analytiques qui sont déployées au niveau de l'examen
des comptes en tant que technique de validation.
Ces revues préliminaires sont nécessaires pour :

Comprendre les conditions actuelles de l'activité - cash flow, résultat


technique, situation financière de la compagnie;
D'évaluer les risques de continuité d'exploitation de la compagnie;
D'identifier les principales activités et les comptes concernés, la nature et le
volume des transactions;
D'identifier les soldes comptables et les rapprochements inhabituels ou
inattendus pouvant traduire un risque de fraude ou d'erreur ;

2- Détermination des risques inhérents

Ces risques doivent faire l’objet d’une analyse particulière au cours de la phase de
l’appréciation du contrôle interne. Nous avons procédé à leur énumération dans la partie
précédente.

3- Evaluation de l'environnement informatique et de

la fonction actuarielle

3.1 Evaluation de l'environnement informatique

L'activité de l'assurance nécessite un degré important d'informatisation, en raison des volumes


de transactions à gérer, des données à stocker sur plusieurs exercices, et de la complexité de
certaines opérations. Il est primordial pour l'auditeur de pouvoir s'appuyer sur un niveau

56
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suffisant de fiabilité du système d'information, qui génère automatiquement la grande partie


des écritures.

Une des premières phases de la revue du système d’information doit consister à se faire une
opinion sur l'environnement général du contrôle informatique, tant sur le plan de
l'organisation de la fonction, que sur celui de la gestion des sécurités pour un contrôle efficace
des accès et des niveaux de pouvoirs ou d'habilitation.
Cette revue sera focalisée sur les aspects suivants :

L'organisation de la direction informatique - s'assurer que la direction


informatique dispose d'une structure permettant une bonne séparation des
tâches.
L'exploitation informatique - s'assurer que les opérations d'exploitation sont
correctement définies, planifiées et suivies ;
La sécurité - s'assurer que les accès aux données et aux transactions sont
correctement autorisés ;
Le plan de secours et les sauvegardes - s'assurer que les mesures ont été mises
en place afin d'assurer la restauration du système d'information en cas de
sinistre informatique.

3.2 Revue de la fonction actuarielle

Bien que la fonction des actuaires soit importante dans les compagnies d'assurances en
général, de part l'expertise technique qu'ils détiennent, nous constatons que le département
actuariel est pratiquement inexistant dans les compagnies d'assurances marocaines sinon,
quand il existe se réduit très souvent à une seule personne.

Avec la libéralisation des tarifs et le développement des produits d'assurances vie; le rôle des
actuaires sera de plus en plus confirmé. Les compagnies d'assurances seront probablement
amener à créer un service actuariel qui en plus de la détermination, le contrôle et le suivi des
provisions mathématiques aura la responsabilité des travaux de tarification.
Actuellement, très souvent le rôle de l'actuaire consiste à déterminer les provisions
mathématiques et procéder à la tarification de certains produits.

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Deloitte ISCAE

Il est important lors cette phase d'évaluation préliminaire de prise connaissance d'identifier les
contrôles éventuels mis en place par l'actuaire relatifs aux provisions mathématiques, et de
vérifier s'il dispose de l'expérience requise lui permettant d'assurer les travaux dont il est
responsable.

4- Détermination et évaluation des contrôles de pilotage

Il convient d'apprécier si la direction générale de la compagnie dispose d'outils, et


d'informations suffisantes pour le pilotage général de l'entreprise. Ces outils doivent porter à
la fois sur le processus de suivi budgétaire, et sur la capacité à analyser les équilibres
financiers et d'exploitation. En effet, l'activité d'assurance se gère sur du long terme, et les
résultats de demain peuvent dépendre du portefeuille souscrit aujourd'hui et de l'adéquation de
la gestion des actifs par rapport à la liquidation des passifs.

Par ailleurs, la direction devrait maîtriser les éventuelles marges intégrées dans le
provisionnement technique.

L'expérience des dirigeants dans le secteur, ainsi que la stabilité, la formation et la


compétence des principaux responsables dans l'entreprise, sont des éléments clés à l'exercice
efficace des contrôles de pilotage. Les contrôles de pilotage doivent raire l'objet d'une
appréciation cycle par cycle. Pour chacun des cycles (production, sinistre, etc.), il convient
d'examiner les tableaux de bord qui permettent au management d'assurer le suivi et le pilotage
de l'activité.

Les tableaux de bord mis en place doivent permettre à la fois d'analyser la cohérence des
évolutions, et de mesurer la performance de l'activité tout en s'assurant du respect des règles
de gestion définies dans le cadre des délégations de pouvoirs. Ils doivent également intégrer
des états permettant de détecter toute situation anormale pouvant révéler une insuffisante des
procédures de contrôle ou lister les dérogations enregistrées.

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Deloitte ISCAE

II- DIAGNOSTIC DES PRINCIPALES PROCEDURES DE

CONTROLE INTERNE

Dans le domaine de l'assurance, les services comptables ne sont souvent que des «cellules
d'enregistrement» qui ne maîtrisent pas toujours, ou n'ont pas toujours les moyens de
contrôler, l'ensemble des informations déversées dans le système comptable. Ces informations
résultent pour l'essentiel d'opérations gérées dans les départements opérationnels et traitées
sur des chaînes en amont.

Il est donc particulièrement important dans ce secteur d'activité d'avoir une bonne vision des
«process», tant sur le plan des procédures de contrôle interne, que sur celui des systèmes de
gestion, qui sont à l'origine des opérations qui se déverseront dans le système comptable
Compte tenu de la masse traitée, la fiabilité de la comptabilité repose essentiellement sur
l'efficacité des procédures et la qualité de la gestion quotidienne et des applications des
systèmes informatiques.

L'évaluation du contrôle interne est indispensable pour apprécier la fiabilité des procédures en
place au regard notamment des principes d'exhaustivité des enregistrements, de réalité et
d'exactitude de ces enregistrements.

1- Phase de recueil de l'existant: description des

principales procédures étudiées

Il s'agit de prendre connaissance des procédures opérationnelles existantes soit sur la base du
manuel de procédures quant il existe, soit sur la base d'entretien avec les différents
interlocuteurs concernés. Très souvent, il n'existe pas de procédures écrites, et l'auditeur est
amené à faire des descriptions de procédures sur la base d'entretien. Les cycles qui sont
appréhendés sont les plus significatifs.

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2- Phase de diagnostic des procédures et tests de

conformité

L'objet de cette étape est de procéder à un diagnostic sur la base du recueil de l'existant et de
déceler les points forts qui existent et qui permettent d'atteindre les objectifs de contrôle
interne à savoir :
L'exhaustivité de l'enregistrement des opérations;
L'exactitude de l'enregistrement des opérations;
L'autorisation des transactions
La sécurité d'accès aux actifs et aux enregistrements

Les contrôles décrits lors de la phase de diagnostic peuvent n'être que théoriques. Ceci justifie
l'importance de la phase de tests dont j'objectif et de vérifier sur la base d'échantillon que les
contrôles recensés sont fonctionnels. La validité de ces tests dépendra de la représentativité
des opérations testées. Il est évident que les conclusions des tests permettent de déterminer le
niveau de confiance à accorder à chacune des procédures décrites.

Σεχτιον ΙΙΙ : Πηασε φιναλε δ∋αυδιτ

I- REGLES D’EVALUATION DES PLACEMENTS

1- Lors de l’entrée en patrimoine

Obligations : enregistrement au prix d’achat à la date d’acquisition pied de coupon.

Valeurs mobilières: enregistrement au prix d'achat hors prorata couru depuis la dernière
échéance et hors frais d'achat.
Les frais accessoires sont comptabilisés en frais financiers.

60
Deloitte ISCAE

Immobilisations: enregistrement au prix d’achat ou de revient (en principe, les


immobilisations sont à enregistrer au prix d’acquisition bien que le texte sur
l’évaluation des placements utilise le terme « prix d’achat ».

Les droits de mutation, les frais de notaire et les frais d'acte sont comptabilisés en frais
d'établissement.

Prêts : évaluation d’après les actes qui en font foi.

Immeubles et les parts ou actions des sociétés immobilières non cotées non cotées:
prix d'achat ou prix de revient, ou une valeur déterminée après expertise. Le prix de
revient des immeubles est égal à celui des travaux de construction et d'amélioration,
à l'exclusion des travaux d'entretien proprement dits déduction faite d'un
amortissement de 4%.

2- Lors de l’inventaire et de la cession

2.1 Lors de l’inventaire

Les placements doivent faire l'objet d'un inventaire permanent qui repose sur la tenue des relevés
individuels et de registres de mouvements

Valeurs mobilières de placements:

Les valeurs mobilières amortissables (vie et AT) sont évaluées à la valeur la plus faible des trois
valeurs suivantes : prix d'achat, valeur nette de remboursement, cours de bourse au jour de
l'inventaire.

Les autres placements

Les valeurs mobilières : Le cours le plus bas de la bourse à la date de


l'inventaire quand la moins-value latente est de 25% du prix d'achat.

61
Deloitte ISCAE

Les titres non cotées : valeur vénale correspondant au prix qui serait obtenu
dans des conditions normales de marché et fonction de l'utilité du bien
pour l'entreprise.

Les actions des SICAV et FCP : le dernier prix de rachat publié au jour de
l'inventaire.

Les immeubles et actions ou parts des sociétés immobilières non cotées :


Prix de revient ou valeur après expertise.

2.2 Lors de la cession

Comme pour toute cession, les titres sont sortis de l’actif à leur valeur d’acquisition.

La plus ou moins value dégagée est égale à la différence entre la valeur actuelle du titre et le
prix de cession

II- CONTROLE DES COMPTES

1- Préalables aux travaux de validation des comptes

Au préalable à la mission d’audit des placements, le réviseur contractuel ou légal doit prendre
connaissance des éléments suivants :

La structure des placements et leur évolution,


Les modalités et règles d’évaluation de ces actifs,
Le suivi des placements.

Par ailleurs, les principaux documents de base servant au contrôle des placements sont :

Tableau de mouvements d’exercice par catégorie,


Attestations délivrées par les dépositaires,

62
Deloitte ISCAE

Etats détaillés des acquisitions et cessions de l’exercice,


Tableau de calcul des provisions pour dépréciation,
Cours boursier à la fin d’exercice,
Etats détaillés des plus ou moins valus réalisées,
Etats des revenus par catégorie (obligations, immeubles, dividendes, …),
Etats financiers des SCI,
Expertises du patrimoine immobilier de la compagnie,
Tableau de couverture des provisions techniques.

2- Validation des comptes

Les principaux contrôles à dérouler pour le module des placements sont :

Circularisation des dépositaires des titres (réalité des actifs) ;


Validation par sondage des principaux mouvements de l’exercice par
catégorie ;
Validation des revenus et produits financiers (dividende, plus values, revenus
fixes des obligations) et s’assurer du respect du cut off ;
Validation des charges financières ;
Validation des valeurs bilantielles du portefeuille ;
Valoriser les titres en valeur de marché pour valider les provisions constituées
et leur exhaustivité ;
Contrôle de la couverture des provisions techniques ;
Revue analytique.

Principales anomalies possibles

Il est important pour l’auditeur d’être à l’affût des risques concernant le cycle qu’il s’apprête à
auditer. Pour pouvoir détecter les erreurs et anomalies, il doit connaître les plus importantes
au préalable.
Compte tenu du contexte et de notre connaissance de l’environnement des compagnies
d’assurance de dommages, les principales anomalies possibles sont notamment :

63
Deloitte ISCAE

Le résultat d’une compagnie d’assurance de dommage dépend étroitement du


résultat des placements. Certaines compagnies procèdent en fin d’exercice à
des opérations d’aller retour, soit pour rajeunir le portefeuille, soit pour pallier
les insuffisances du résultat technique. Ces opérations sont parfois porteuses
d’erreurs de calcul et de suivi.
Le suivi des mouvements des placements est généralement manuel. Ce suivi
est parfois source d’erreurs et consommateur de temps.
Le respect du cut off des dividendes et intérêts de bons de trésor n’est pas
toujours vérifié. Les dividendes ne sont pas comptabilisés suivant les décisions
des assemblées générales ordinaires, mais à l’encaissement.
Les provisions pour dépréciation des placements immobiliers ne sont pas
comptabilisées bien que les expertises effectuées justifient leur constitution.
Les provisions pour dépréciation (non constituées) sur les titres non cotés ne
répondent pas souvent à des critères fondés et objectifs.
Les dépréciations des titres cotés ne sont pas systématiquement prises en
compte en raison parfois de leur importance. Cette situation est d’autant plus
renforcée par la forte chute conjoncturelle des cours de la bourse de
Casablanca ces derniers exercices.
Les méthodes d’évaluation des placements ne sont pas toujours correctement
appliquées (inclusion des frais d’achat, évaluation des sorties, activation des
frais d’acquisition des titres,…).
Les modes de comptabilisation des opérations sur les placements ne sont pas
parfois conformes aux normes comptables en vigueur.

2.1 Examen de l’inventaire détaillé du portefeuille

2.1.1 Contrôle de la cohérence des montants des placements

Ce test consiste à dresser un tableau de mouvements des placements. Ce tableau est lui-même
un récapitulatif de plusieurs tableaux de mouvements établis par type de placements. En effet,
pour chaque ligne du tableau ci-dessous, une série de travaux a été faite :

64
Deloitte ISCAE

Rapprochement des soldes de l’année antérieure avec la balance générale


antérieure
Recensement de tous les mouvements de l’exercice : acquisitions, cessions,
remboursement d’obligations, ou amortissement d’immobilisation…
Déduction d’un encours au 31/12/N, c’est-à-dire à la clôture de l’exercice
audité
Rapprochement de cet encours du solde figurant à la balance générale de
l’exercice audité.

Les écarts dégagés doivent faire l’objet d’une investigation de l’auditeur. S’ils sont injustifiés,
un redressement est à recommander.

2.1.2 Contrôle de l’existant

Il s’agit de tester l’existence réelle des titres dans le portefeuille de l’assurance auditée.
L’auditeur doit s’assurer de la propriété effective de la société d’assurance des titres
comptabilisés dans son portefeuille.
Pour ce faire, la circularisation des dépositaires est nécessaire. Ces derniers sont sollicités à
envoyer à l’auditeur une attestation où figure l’ensemble des titres dont la société d’assurance
est propriétaire, avec leurs valeurs correspondantes. Si les dépositaires ne répondent pas à la
requête de l’auditeur, la société d’assurance auditée est tenue de demander ces attestations
elle-même aux dépositaires et les remettre à l’auditeur.

65
Deloitte ISCAE

Une fois les attestations reçues, l’auditeur doit vérifier l’existence de l’exhaustivité des titres
comptabilisés, chez les dépositaires. En cas d’erreur, ces derniers doivent faire l’objet d’une
réclamation pour correction. Ces points sont à suivre avec minutie.

2.2 Validation des mouvements de l’exercice

Pour valider les mouvements de l’exercice, il faut tester leur réalité et leur exactitude en
valeur. La réalité est contrôlée pour les acquisitions et cessions. L’exactitude des mouvements
est par contre validée par le calcul des remboursements des obligations.

2.2.1 Test des acquisitions/cessions

Ce test est fait par sondage ; il s’agit de sélectionner les mouvements les plus significatifs de
l’exercice et de les tester.

Pour la sélection, le montant global des acquisitions ou cessions constitue la population sur la
base de laquelle la sélection est faite. La précision monétaire nous est communiquée par le
chef de mission. Le risque « R » est déterminé en fonction du cycle audité et sa spécificité.

Echantillon = population * PM / R

acquisitions cessions
Population 55014,63 52346,91
PM 27900 27900
R 1,7 1,7
Nbre 68 6

Une fois la taille de notre échantillon définie, il faut maintenant sélectionner les mouvements
les plus importants, et ce pour couvrir un scope maximal.

Pour chaque test, il faut demander les avis d’opéré. Nous nous sommes assurés que
l’enregistrement comptable des acquisitions/cessions correspond bien à la traduction des avis
d’opéré sur les points suivants :

66
Deloitte ISCAE

- nature du titre
- date de valeur,
- quantité,
- valeur : pied de coupon, coût d’achat hors frais d’acquisition pour les autres.

Nous avons également vérifié que les acquisitions/cessions sont comptabilisées pour leur
valeur exacte, qu’elles sont autorisées et approuvées.

Il est préférable de conserver une copie des pièces justificatives dans le dossier physique de
l’auditeur.

Pour les titres, on obtient le tableau suivant :

Date Quantité VL Montant


Vente XXX - 2 525 273 - 2 754 775
Vente XXX - 250 350 - 350 000
Vente XXX - 1 500 352 - 2 109 000
Vente XXX - 285 358 - 407 550
Vente XXX - 525 343 - 719 250
Titre X Vente XXX - 1 000 780 - 3 120 000
Achat XXX 5 000 238 4 750 000
Achat XXX 3 000 475 5 700 000
Achat XXX 3 000 767 9 201 000
Achat XXX 2 500 800 8 000 000
Achat XXX 2 000 761 6 090 000
Achat XXX 115 613 281 750
Titre Y
Achat XXX 250 585 585 000
Titre Z Achat XXX 1 210 250 1 209 750
Achat XXX 33 990 128 668
Achat XXX 250 990 990 000
Achat XXX 13 990 49 500

Achat XXX 65 990 256 410
Achat XXX 25 990 99 000
Achat XXX 25 990 99 000
Achat XXX 1 079 111 477 886

Achat XXX 1 250 111 553 813
Achat XXX 171 488 333 450
… Achat XXX 4 488 7 313
Achat XXX 3 487 4 870
Achat XXX 2 500 161 1 605 000

Achat XXX 2 500 158 1 577 500
… Achat XXX 843 103 347 213

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Deloitte ISCAE

Pour les SICAV, on obtient le tableau suivant :

Date Quantité VL Montant


Souscription XXX 5 679 465,39 7 625 414,30
Rachat XXX - 5 679 465,56 - 7 628 253,99
SICAV 1
Souscription XXX 13 647 466,59 18 370 552,14
Rachat XXX - 10 275 467,75 - 13 865 161,09
SICAV 2 Souscription XXX 49 156 454,61 64 470 979,13
Rachat XXX - 13 142 910,91 - 5 287 703,60
Souscription XXX 11 143 108,82 4 436 373,47
SICAV 3
Rachat XXX - 9 143 311,98 - 3 582 799,39
Souscription XXX 27 144 395,14 11 407 215,82
Souscription XXX 694 8 659,17 17 327 002,33
SICAV 4 Rachat XXX - 415 8 690,44 - 10 402 456,93
Rachat XXX - 1 420 9 052,09 - 37 095 465,32
Rachat XXX - 133 45 149,76 - 17 337 508,16
Rachat XXX - 21 45 160,32 - 2 799 939,99
SICAV 5 Rachat XXX - 18 45 170,27 - 2 394 024,33
Souscription XXX 93 45 273,13 12 133 199,76
Rachat XXX - 93 45 709,03 - 12 250 019,90

2.2.2 Validation des remboursements

Pour valider la valeur bilantielle des obligations et titres de créances négociables à la clôture,
il faut passer par le calcul des amortissements et celui des frais d’acquisition. En effet, la
valeur à la clôture est égale à la valeur à l’ouverture diminuée des remboursements et
augmentée des frais d’acquisition.

2.2.2.1 Amortissements

Emprunt TYPE AMORT Échéance JOUISSANCE NOMINAL 05 AMORT. 06


Oblig. 1 IN FINE 05/02/2008 05/02/2003 50 000 000,00 0,00
Oblig. 2 IN FINE 26/08/2007 26/03/2004 60 000 000,00 0,00
Oblig. 3 IN FINE 04/03/2008 26/03/2004 30 000 000,00 0,00
Oblig. 4 IN FINE 26/03/2007 26/06/2003 80 000 000,00 0,00
Oblig. 5 LINEAIRE 19/07/2009 19/07/2004 8 000 000,00 2 000 000,00
Oblig. 6 mensualité constante 30/04/2008 31/05/2005 12 747 535,59 5 190 086,42
Oblig. 7 IN FINE 29/09/2009 29/09/2005 30 000 000,00 0,00

68
Deloitte ISCAE

Le tableau de calcul ci-dessus donne une idée claire sur le mode de calcul des
remboursements, selon la spécificité de chacune des obligations en portefeuille.
En effet, si le remboursement est in fine, aucun amortissement n’est à passer.
Si le remboursement est linéaire, il suffit de diviser le nominal restant à l’ouverture par le
nombre d’années restantes de la durée de vie de l’obligation.
Si le remboursement est par annuité ou mensualité constante, le calcul est un peu plus
compliqué :

Type d'amortissement: par mensualité constante


Capital début de mensualité Taux
date amortissement intérêts bruts
période constante mensuel
12 747 535,59
31/01/2006 12 330 080,78 499 170,46 417 454,81 81 715,65 0,64%
28/02/2006 11 909 947,29 499 170,46 420 133,48 79 036,98 0,64%
31/03/2006 11 487 117,96 499 170,46 422 829,34 76 341,13 0,64%
30/04/2006 11 061 575,46 499 170,46 425 542,49 73 627,97 0,64%
31/05/2006 10 633 302,40 499 170,46 428 273,06 70 897,41 0,64%
30/06/2006 10 202 281,26 499 170,46 431 021,14 68 149,32 0,64%
31/07/2006 9 768 494,40 499 170,46 433 786,86 65 383,60 0,64%
31/08/2006 9 331 924,07 499 170,46 436 570,33 62 600,14 0,64%
30/09/2006 8 892 552,42 499 170,46 439 371,65 59 798,81 0,64%
31/10/2006 8 450 361,46 499 170,46 442 190,96 56 979,51 0,64%
30/11/2006 8 005 333,11 499 170,46 445 028,35 54 142,12 0,64%
31/12/2006 7 557 449,17 499 170,46 447 883,95 51 286,52 0,64%
Total 5 190 086,42 799 959,15

L’amortissement résulte de la déduction des intérêts de la mensualité constante, lesquels sont


calculés selon un taux d’intérêt. Ce taux est d’abord annuel. Nous l’avons mensualisé pour
effectuer nos calculs.
Le total des amortissements mensuels constitue l’amortissement annuel de l’obligation.

2.2.2.2 Frais d’acquisition

Les frais d’acquisition ou surcôtes/décôtes sont des charges relatives à l’acquisition des
obligations. Elles sont immobilisées tout comme les obligations. Leur montant total doit donc
venir augmenter celui des placements au portefeuille de la société d’assurance.

Nous présentons un exemple de calcul de frais d’acquisition :

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Deloitte ISCAE

Acquisition du 14/02/2005

Nominal 100 000


Nombre de titres 314
Montant transactions 32 171 520
Taux facial 5,50%
Nombre de jours 119,00 (a)

Bilan
Bons de Trésor 31 400 000,00
Intérêts 563 049,32 (b)
Frais d'acquisition des placements 208 470,66 (c)
Taux amortissement annuel 6,81% (d)
Amortissement 2006 14 198,88 (e)

Détail calcul nombre de jours

Date opération Date dernière échéance Nombre de jour Echéance

14/02/2005 18/10/2004 119,00 18/10/2019

(a) : ce nombre de jours constitue la différence entre la date d’acquisition et la


date de tombée du dernier coupon, ou de la dernière échéance.
(b) : ce montant d’intérêts est celui que la société d’assurance doit débourser à
celui qui lui a cédé les bons de trésor. En effet, le cédant a porté les bons
depuis la date de dernière tombée du coupon jusqu’à la date d’acquisition par
la société d’assurance. Les intérêts relatifs à cette période lui reviennent de
droit.
(c) : Les frais d’acquisition de ces bons de trésor sont égaux à la différence entre
le montant de la transaction, et la valeur nominale des bons augmentée des
intérêts appartenant au cédant.
(d) : le taux d’amortissement est égal au rapport entre une année et la durée de
détention restante des bons de trésor.
Taux d’amortissement = 365/(date échéance - date opération)
(e) : l’amortissement des frais d’acquisition concernant l’exercice audité est
naturellement égal au montant des frais, multiplié par le taux d’amortissement.

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Deloitte ISCAE

Ce test est réalisé pour une sélection de titres, en veillant à couvrir un scope important du
montant total des frais d’acquisition.

2.2.3 Cas spécifique des dépôts à terme

Les dépôts à terme sont logés dans des comptes bloqués en banque. Ils produisent des intérêts
et constituent donc des placements financiers. La spécificité qui réside dans ce type de
placement est sa courte durée. En effet, un dépôt à terme a une durée moyenne de trois mois.
Les mouvements de remboursements/placements sont alors très fréquents. Il nous est donc
difficile de tester la validité et la réalité de l’ensemble des mouvements.
La méthode préconisée pour la validation de ce type de placements est celle du test de
l’existence effective des dépôts à terme à la clôture, et ce après avoir bien évidemment
rapproché les montants communiqués par la société d’assurance avec le solde en balance
générale à la clôture de l’exercice.

2.2.3.1 Rapprochement du solde des dépôts à terme avec la balance


générale

Le rapprochement entre les solde des dépôts à terme communiqués à l’auditeur et les soldes
comptabilisés est simple lorsque es dépôts sont faits en monnaie nationale.
Par contre, lorsque les dépôts sont faits à l’étranger, en devises étrangères, le rapprochement
passe obligatoirement par une conversion de monnaies. Cela implique des écarts de
conversion à valider également.

71
Deloitte ISCAE

L’écart existant entre le montant comptabilisé et le montant calculé en fonction du taux de


change à la date de clôture de l’exercice audité, constitue l’écart de conversion qui a été validé
par un autre test.
Le rapprochement avec la balance générale est donc satisfaisant.

2.2.3.2 Validation des stocks de dépôts à terme à la clôture

Le test se présente comme suit :

Ce test vise à vérifier l’existence effective des dépôts à terme à la date de clôture. Il se fait en
deux étapes :
La vérification du dépôt par la confirmation de la banque
La vérification du crédit du montant exact du dépôt dans le relevé bancaire
Il est préférable de conserver dans le dossier physique une copie des pièces probantes.

2.2.4 Cas spécifique des prêts en première hypothèque

Ces prêts sont constitués essentiellement par des prêts logements accordés par la société
d’assurance à son personnel. La validation des mouvements a été faite par un test de sondage
vérifiant la réalité des accords de prêts et des remboursements au cours de l’exercice. Par
ailleurs, pour les remboursements exceptionnels, il est nécessaire de demander le bordereau
de remise de chèque.

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Deloitte ISCAE

TABLEAU DES MOUVEMENTS DES PRETS LOGEMENT

CAPITAL
A ACCORD
REMBOURSEMENTS RESTANT DU
NOUVEAU 06
06
PRETS LOGEMENTS 5 676 1 397 820 6 253
PR. LOG. DEPARTS VOL. 531 - 118 413
IMMEUBLES RABAT 124 - 15 110
TOTAL 6 332 1 397 953 6 776

2.3 Validation des plus ou moins values sur cessions

Une fois que les mouvements sont validés, il s’agit pour l’auditeur de contrôler l’exactitude
des produits ou charges provenant des cessions de titres. Pour ce faire, il faut procéder par la
méthode d’échantillonnage déjà énoncée, à une sélection des plus ou moins values à tester.

Une fois la sélection faite, la plus ou moins value doit être calculée par l’auditeur pour la
rapprocher des valeurs comptabilisées.
Elle se définit comme étant la différence entre la valeur de cession et le coût de revient du
titre. Ce coût de revient se calcule généralement par la méthode du CMUP (coût moyen
unitaire pondéré). Il permet la valorisation du titre à sa sortie du stock.

Ce tableau est un modèle de calcul du CMUP ainsi que de la plus-value totale résultant de
l’ensemble des cessions de l’année, et ce concernant un titre donné.

73
Deloitte ISCAE

On voit sur la feuille Excel que :

(CMUP précédent * quantité précédente) + (cours d’achat * quantité achetée)


CMUP =
Quantité précédente + quantité achetée

La plus-value, comme indiqué dans la formule, se calcule de la manière suivante :

+/V = (CMUP à la date de vente – cours de vente) * quantité vendue

2.4 Validation des charges financières

2.4.1 Validation de la TPPRF : Taxe sur les Produits des Placements à

Revenu Fixe

Cette taxe est une charge subie par la société d’assurance relative aux intérêts sur placements.
Elle représente 20% des intérêts bruts. Elle se calcule sur tous les revenus fixes dégagés par
les placements, quelle que soit leur nature. Elle est comptablement considérée comme une
créance sur l’Etat à la clôture car c’est un impôt à caractère libératoire. Il fait l’objet d’un
prélèvement à la source. Le montant comptabilisé en créance est calculé comme suit :

74
Deloitte ISCAE

TPPRF COMPTALIBILISEES 21 090,28

report à nouveau 2006 + 15 783,08

RESTITUTION TPPRF - 15 922,77

BG au 31/12/06: cpte 345400 = 20 950,59

2.4.2 Validation des amortissements des bâtiments, et des AAI

(agencements, aménagements et installations)

Ce test valide le calcul des amortissements concernant l’exercice audité, pour l’exhaustivité
des immobilisations corporelles affectées aux placements. La méthode de calcul est
généralement simple. L’amortissement est le plus souvent linéaire.
A noter que le taux d’amortissement pour les AAI est de 10%.

2.4.3 Validation des provisions pour dépréciation

Ces tests sont quelque peu sensibles. Les méthodes de valorisation des provisions doivent être
les plus objectives possible. L’auditeur doit traiter ces comptes avec rigueur et attention. En
effet, leur bonne comptabilisation couvre le risque de moins-value en cas de cession de titres.
Pour une sécurité maximale, l’exhaustivité des provisions est à vérifier par l’auditeur.

2.4.3.1 Réglementation en vigueur

L’article 24 de l’arrêté du ministre de l’économie, des finances, de la privatisation et du tourisme


du 10 juin 1996 stipule que « les placements autres que ceux visés à l’article précédent et
figurant à l’actif du bilan en représentation des engagements réglementés, sont inscrits au bilan
sur la base du prix d’achat ou de revient, dans les conditions ci- après :

Les valeurs mobilières au prix d’achat, toutefois, celles dont la moins value au jour de
l’inventaire atteint 25 % du prix d’achat, sont ramenées, dans tous les cas, à l’estimation au
cours le plus bas de la bourse des valeurs du jour de l’inventaire. Le prix d’achat s’entend
hors intérêt couru ;

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Deloitte ISCAE

Les immeubles et les parts ou actions des sociétés immobilières non cotées, au prix d’achat
ou de revient, ou pour une valeur déterminée après expertise effectuée conformément à
l’article 13 de l’arrêté du 6 septembre 1941. Le prix de revient des immeubles est égal à celui
des travaux de construction et d’amélioration à l’exclusion des travaux d’entretien
proprement dits, déduction faite d’un amortissement annuel de 4 %.
Les prêts, d’après les actes qui en font foi, déduction faite des remboursements effectués.
Les nues propriétés et les usufruits, suivant les règles fixées ci-après :
• Le montant maximal de l’évaluation des nues propriétés figurant à l’actif du bilan des
entreprises d’assurance est assimilé à la prime unique de l’assurance d’un capital payable
au décès de l’usufruitier, déterminée d’après les règles en vigueur.
• Le montant maximal des usufruits, calculé d’après les règles en vigueur, est assimilé,
pour cette évaluation, à des annuités pures, viagères ou temporaires, reposant sur la tête
des usufruitiers. Le montant de l’annuité doit être au plus égal au revenu net de la valeur
mobilière ou immobilière acquise en usufruit. Toutefois, l’évaluation ne peut pas
dépasser le prix d’achat majoré de 5 %.

2.4.3.2 Validation des provisions pour dépréciation constituées

Provision pour dépréciation des SICAV

Pour déterminer les provisions à passer, on compare les valeurs liquidatives des SICAV à la
clôture aux valeurs comptabilisées. Si moins-value il y a, elle ne doit pas dépasser 25% de la
valeur bilan de la SICAV, auquel cas il faudra passer une provision égale à la moins-value
probable en cas de cession de la SICAV.
Les valeurs liquidatives sont communiquées par la DAPS.

Le test se présente comme suit :

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Provision pour dépréciation des titres côtés

De la même façon que les SICAV, les cours boursiers des titres sont comparés à leur valeurs
bilantielles. En cas de dégagement d’une moins-value et si celle-ci dépasse 25% de la valeur
bilan du titre, une provision doit être constituée à hauteur du montant de la moins-value.

La mission de l’auditeur est de :

Recalculer l’exhaustivité des moins-values


Dégager les provisions constituées
Comparer les provisions de l’exercice audité aux provisions de l’année
précédente :
 Si la provision N est inférieure à la provision N-1, une écriture de
reprise doit être passée
 Si la provision N est supérieure à la provision N-1, une dotation aux
provisions doit être passée

Finalement, les comptes à vérifier sont ceux des dotations aux provisions dans les charges
financières, les reprises sur provisions dans les produits financiers, et les provisions dans les
comptes bilantiels.

77
Deloitte ISCAE

Provision pour dépréciation des titres non côtés

Cette validation suppose tout d’abord la réception de l’auditeur des bilans des sociétés où la
compagnie d’assurance détient des parts. Puisque les travaux d’audit de l’exercice N se font
avant que les états de synthèse des sociétés ne soient publiés, l’auditeur se contentera des
bilans N-1 comme base à ses calculs.

Etant donné que l’on ne dispose pas de valeurs de marché à proprement dit, des parts de
sociétés non côtées, la méthode la plus objective est de calculer leur valeur par la méthode
patrimoniale, c’est-à-dire par le calcul de l’actif net comptable corrigé :

ANCC = passif réel – actif fictif

Une fois la situation nette calculée, on la rapporte au capital, ce qui nous donne un
pourcentage.
Si ce taux est inférieur à 100%, la situation nette de la société est critique ou elle commence à
l’être. Une provision est donc à passer. Cette provision est égale à la participation de la
compagnie d’assurance pondérée par le taux trouvé.

78
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Si le taux est négatif, la situation de la société est très dégradée et une provision égale à la
totalité de la part de l’assurance est à constituer.

2.5 Validation des produits financiers

2.5.1 Les intérêts des placements à revenu fixe

2.5.1.1 Revenus des dépôts à terme

Les intérêts produits par les dépôts à terme se calculent sur le montant déposé et la durée de
dépôt. L’auditeur doit analyser le taux d’intérêt qui lui a été communiqué. Ce taux doit être
relatif à la période de dépôt.
Le test se présente comme suit pour une monnaie donnée :

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Une fois les intérêts perçus contrôlés par l’auditeur, les revenus bruts comptabilisés sont
calculés comme suit :

INTERETS PERCUS 1 579 864,33

ICNE 06 279 806,21

ICNE 05 139 470,58

REVENUS BRUTS 1 720 199,95

Les intérêts courus non échus relatifs à l’exercice audité sont validés par un test d’exactitude
des ICNE.
Pour leur calcul, ils constituent la fraction d’intérêts relative à la période entre la date de
clôture de l’exercice et la date de dépôt. Le test peut se présenter comme suit :

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2.5.1.2 Revenus des obligations et autres placements à revenu fixe

Le calcul des intérêts sur obligations, bons de trésor, titres de créance négociables ou bons des
sociétés de financement est le même. Il est égal au capital restant dû multiplié par le taux
d’intérêt.
Une fois les intérêts calculés, l’auditeur doit les augmenter des ICNE de l’exercice audité, et
les diminuer des ICNE pris de l’année précédente (dont les intérêts totaux ont été en principe
encaissés au cours de l’année).
Nous proposons un exemple de test sous la forme suivante :

Test des ICNE

81
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Validation des revenus comptabilisés

2.5.2 Dividendes sur titres

Le test de l’exactitude des dividendes se fait par :

La récupération du bulletin des dividendes


La détermination du nombre de titres en la possession de la société d’assurance
au moment de la distribution
Le calcul des dividendes perçus
Le rapprochement de ce montant de celui comptabilisé en balance générale à la
clôture de l’exercice

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Les écarts relevés sont considérés non significatifs

2.6 Test de conformité du portefeuille placements à la réglementation

Enfin, ce dernier test est d’une importance capitale. Il est indispensable à l’auditeur de le faire
puisqu’il garantit la solvabilité de la compagnie d’assurance à l’égard de ses clients. En effet,
en cas de sinistre, le risque devient réalité. Une part des placements doit donc être cédée au
besoin. Pour cela, les placements doivent être constitués dans une structure à l’image de celle
des provisions.
L’auditeur doit donc vérifier si effectivement la compagnie d’assurance, dans sa politique de
placement, a respecté la législation, et a bien couvert ses provisions.

Le test peut prendre la forme suivante :

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84
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ΧΟΝΧΛΥΣΙΟΝ

Le secteur des assurances est un secteur en pleine mutation vu les nouvelles considérations et
donnes de l’environnement qui sont à des dimensions plurielles : sociale ou encore
économique, notamment l’apparition de nouveaux risques catastrophiques à couvrir en
l’occurrence les risques terroristes.
En effet, les risques terroristes vont grandissant et pèsent sur tous les secteurs d'activité. En
particulier, celui des assurances. Considéré hier comme un risque probable, le risque terroriste
devient aujourd'hui potentiel. Il est à noter que de par le monde, le risque terroriste, qui est
répertorié parmi les catastrophes naturelles, est exclu par les assureurs. Car, face à l'ampleur
du risque, ces derniers ne sont pas en mesure d'en évaluer les conséquences ni les couvrir.
Dans la plupart des pays, c'est l'Etat qui assure ce genre de risque Sachant bien que l'Etat ne
peut à lui seul remplir cette fonction.
Sur le plan national, les attentats du 16 mai, les inondations de Mohammedia et le séisme d'El
Hoceima sont autant de risques qui interpellent à la fois professionnels et pouvoirs publics.
Ainsi, un pays qui se veut moderne ne peut se permettre de faire l'économie d'un système de
couverture efficace. De plus, l'absence d'un système de protection des biens et services peut
dissuader les investissements.
Face à ce constat, les compagnies d'assurances et de réassurances nationales et mondiales sont
contraintes de faire preuve d'imagination et revoir les formules classiques de couverture en y
introduisant de nouveaux mécanismes, paramètres et systèmes efficients de protection.
Dans ces conditions, la mission de l’auditeur se voit de plus en plus compliquée. Car, compte
tenu de l'ampleur des dégâts et de la nature de ces risques et conséquences assez particuliers,
les conditions et critères objectifs d'appréciation ne sont pas évidents.
L'une des préoccupations que l’auditeur devra dorénavant aborder c’est la difficulté de porter
un jugement sur la couverture des risques de placements et le niveau des provisions et à en
tirer des conséquences au niveau du rapport d'opinion qu'il doit produire.
Les cabinets d’audit sont invités à débattre de nouveaux mécanismes d'assurances, les
objectifs étant de rompre avec les méthodes classiques d’audit et de définir un système
efficient de validation des comptes des sociétés d’assurances notamment les comptes de
placements et de provisions techniques.

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ΤΑΒΛΕ ∆ΕΣ ΜΑΤΙΕΡΕΣ


ΙΝΤΡΟ∆ΥΧΤΙΟΝ.........................................................................................
ΙΝΤΡΟ∆ΥΧΤΙΟΝ......................................................................................................................3
......................................................................................................................3

ΠΑΡΤΙΕ Ι : ΑΧΤΙςΙΤΕ ∆’ΑΣΣΥΡΑΝΧΕ ΕΤ ΡΕΓΛΕΜΕΝΤΑΤΙΟΝ.................5


ΡΕΓΛΕΜΕΝΤΑΤΙΟΝ.................5

Σεχτιον Ι : Λε σεχτευρ δεσ ασσυρανχεσ.....................................................................7


ασσυρανχεσ.....................................................................7

Ι− Πρσεντατιον δυ σεχτευρ δεσ ασσυρανχεσ......


ασσυρανχεσ..................................................7
..................................................7
ΙΙ−
ΙΙ− Λεσ ιντερϖεναντσ δυ σεχτευρ....................................................................9
σεχτευρ....................................................................9
1− Λεσ χοµπαγνιεσ δ’ασσυρανχε...............................................................................9
2− Λεσ ιντερµδιαιρεσ.............................................................................................10

Σεχτιον ΙΙ€: Ργλεµεντατιον................................................................................11


Ργλεµεντατιον................................................................................11

Ι− Χαδρε ργλεµενταιρε ετ ασπεχτσ δυ χοντρλε


χοντρλε δ’ασσυρανχε......................11
δ’ασσυρανχε......................11
1− Λε χαδρε ργλεµενταιρε......................................................................................11
1.2 Χοντρατ δ’ασσυρανχεσ....................................................................................12
1.3 Χαυτιοννεµεντ ετ ρσερϖεσ τεχηνιθυεσ.........................................................12
1.4 Προτοχολεσ....................................................................................................13
1.5 Χαδρε ργλεµενταιρε εν µατιρε φισχαλ.........................................................13
2− Ασπεχτσ δε χοντρλε δεσ χοµπαγνιεσ δ’ασσυρανχε.............................................14
2.1 Λε χοντρλε δε λα διρεχτιον δεσ ασσυρανχεσ ετ λα πρϖοψανχε σοχιαλε...........14
2.2 Λ∋ενχαδρεµεντ δεσ χοµπαγνιεσ δ’ασσυρανχεσ..............................................16
2.3 Λε χοντρλε λγαλ εξερχ παρ λεσ χοµµισσαιρεσ αυξ χοµπτε (ΧΑΧ).............16
2.4 Χοντρλε εξερχ παρ λεσ αυδιτευρσ εξτερνεσ..................................................17

ΙΙ−
ΙΙ− Ρισθυεσ λισ αυξ σπχιφιχιτσ ργλεµενταιρεσ
ργλεµενταιρεσ δυ σεχτευρ δεσ ασσυρανχεσ .
..............................................................................................................17
1− Χοδε δεσ ασσυρανχεσ..........................................................................................18
1.1 Χονδιτιονσ δ’εξερχιχε δεσ εντρεπρισεσ δ’ασσυρανχε ετ δε ρασσυρανχε.........19
1.2 Χοντρλε δ’Ετατ............................................................................................19

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1.3 Ργλεσ χοµπταβλεσ δε βασε ετ γαραντιεσ φινανχιρεσ....................................20


1.4 Ρλε δεσ χοµµισσαιρεσ αυξ χοµπτεσ...........................................................21
2− Πλαν χοµπταβλε σπχιφιθυε................................................................................21
3− Ργλεσ δ’ϖαλυατιον δεσ προϖισιονσ τεχηνιθυεσ ετ ργλεµεντατιον δε λα στρυχτυρε
δεσ πλαχεµεντσ ετ δυ νιϖεαυ δε ρισθυε χδ αυξ ρασσυρευρσ...........................26
3.1 Ργλεσ δ’ϖαλυατιον δεσ προϖισιονσ τεχηνιθυεσ ετ ργλεµεντατιον δε λα στρυχτ
υρε δεσ πλαχεµεντσ.............................................................................................26
3.1.1 Πρινχιπε δε ρεπρσεντατιον..........................................................27
3.1.2 Νοτιον δε πλαχεµεντσ................................................................28
3.1.3 Νοτιον δ’αχτιφσ αδµισ εν ρεπρσεντατιον....................................29
3.1.4 Νοτιον δε πλαχεµεντσ νον αδµισ...............................................31
3.1.5 ργλε δε χονγρυενχε...................................................................31
3.1.6 Νοτιον δ’αχτιφσ χαντοννσ..........................................................31
3.1.7 Νοτιον δε ϖαλευρσ µοβιλιρεσ αµορτισσαβλεσ..............................32
3.1.8 Λεσ ηυιτ χατγοριεσ δε πλαχεµεντσ.............................................33
3.2 Ργλεµεντατιον δυ νιϖεαυ δε ρισθυε χδ αυξ ρασσυρευρσ.........................34
4− Ενϖιροννεµεντ φισχαλ σπχιφιθυε αυξ εντρεπρισεσ δ’ασσυρανχε..........................34

Σεχτιον ΙΙΙ€: Φονχτιοννεµεντ δε λ∋ασσυρανχε.......................................................35


λ∋ασσυρανχε.......................................................35

Ι− ∆φινιτιον δε λ’οπρατιον δ’ασσυρανχε............................


δ’ασσυρανχε..................................................35
..................................................35

ΙΙ−
ΙΙ− Ελµεντσ δε βασε δ’υνε οπρατιον δ’ασσυρανχε....................................37
δ’ασσυρανχε....................................37

ΙΙΙ−
ΙΙΙ− Λεσ προδυιτσ δ’ασσυρανχε......................................................................38
δ’ασσυρανχε......................................................................38
1− Λ∋ασσυρανχε ϖιε..................................................................................................39
1.1 ∆φινιτιον.....................................................................................................39
1.2 Πρινχιπεσ δε βασε.........................................................................................39
1.3 ∆ιστινχτιονσ εντρε ασσυρανχε ϖιε ινδιϖιδυελλε ετ ασσυρανχε γρουπε..............40
2− Ασσυρανχε νον−ϖιε.............................................................................................41
2.1 ∆φινιτιον.....................................................................................................41
2.2 Πρινχιπεσ δε βασε.........................................................................................42

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Ις−
Ις− Λεσ πρινχιπαλεσ χαραχτριστιθυεσ δε λ’οπρατιον
λ’οπρατιον δ’ασσυρανχε€: ινϖερσιον
δυ χψχλε δε προδυχτιον.........................................................................43
προδυχτιον.........................................................................43
1− Χηρονολογιε δεσ διφφρεντσ χψχλεσ δε προδυχτιον..............................................44
2− Λ∋ινϖερσιον δυ χψχλε δε προδυχτιον...................................................................45

ΠΑΡΤΙΕ ΙΙ : ∆ΕΜΑΡΧΗΕ ∆’ΑΥ∆ΙΤ ∆ΕΣ ΠΛΑΧΕΜΕΝΤΣ............................47


ΠΛΑΧΕΜΕΝΤΣ............................47

Σεχτιον Ι : Ιδεντιφιχατιον δεσ ρισθυεσ.................................................................


ρισθυεσ...................................................................49
...................................................................49

Ι− Ρισθυεσ σπχιφιθυεσ αυ σεχτευρ δεσ ασσυρανχεσ....................................49


ασσυρανχεσ....................................49
1− Λεσ ρισθυεσ ργλεµενταιρεσ................................................................................49
2− Λεσ ρισθυεσ πολιτιθυεσ ετ στρατγιθυεσ................................................................50
3− Λεσ ρισθυεσ τεχηνιθυεσ ετ οπρατιοννελσ............................................................51
4− Λεσ ρισθυεσ σψστµεσ.........................................................................................51

ΙΙ−
ΙΙ− Ρισθυεσ σπχιφιθυεσ αυ χψχλε δεσ πλαχεµεντσ......................................52
πλαχεµεντσ......................................52

Σεχτιον ΙΙ€: Αππρχιατιον δυ χοντρλε ιντερνε.....................................................54


ιντερνε.....................................................54

Ι− Αππρχιατιον πρλιµιναιρε δυ ρισθυε δ∋αυδιτ ετ δτερµινατιον δε


δε λα στρατ−
−γιε δ∋αυδιτ..........................................................................................54
δ∋αυδιτ..........................................................................................54
1− Εϖαλυατιον δε λ∋ενϖιροννεµεντ δε χοντρλε ετ προχδυρεσ αναλψτιθυεσ πρλιµι −
ναιρεσ.................................................................................................................55
2− ∆τερµινατιον δεσ ρισθυεσ ινηρεντσ.................................................................56
3− Εϖαλυατιον δε λ∋ενϖιροννεµεντ ινφορµατιθυε ετ δε λα φονχτιον αχτυαριελλε.......56
3.1 Εϖαλυατιον δε λ∋ενϖιροννεµεντ ινφορµατιθυε..............................................56
3.2 Ρεϖυε δε λα φονχτιον αχτυαριελλε..................................................................57
4− ∆τερµινατιον ετ ϖαλυατιον δεσ χοντρλεσ δε πιλοταγε......................................58

ΙΙ−
ΙΙ− ∆ιαγνοστιχ δεσ πρινχιπαλεσ προχδυρεσ δε χοντρλε ιντερνε..................59
ιντερνε..................59
1− Πηασε δε ρεχυειλ δε λ∋εξισταντ: δεσχριπτιον δεσ πρινχιπαλεσ προχδυρεσ τυδιεσ...
...........................................................................................................................59

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Deloitte ISCAE

2− Πηασε δε διαγνοστιχ δεσ προχδυρεσ ετ τεστσ δε χονφορµιτ...............................60

Σεχτιον ΙΙΙ : Πηασε φιναλε δ∋αυδιτ......................................................................


δ∋αυδιτ..........................................................................60
..........................................................................60

Ι− Ργλεσ δ’ϖαλυατιον δεσ πλαχεµεντσ....................................................60


πλαχεµεντσ....................................................60
1− Λορσ δε λ’εντρε εν πατριµοινε..........................................................................60
2− Λορσ δε λ’ινϖενταιρε ετ δε λα χεσσιον.................................................................61
2.1 Λορσ δε λ’ινϖενταιρε......................................................................................61
2.2 Λορσ δε λα χεσσιον .......................................................................................61

ΙΙ−
ΙΙ− Χοντρλε δεσ χοµπτεσ...........................................................................62
χοµπτεσ...........................................................................62
1− Πραλαβλεσ αυξ τραϖαυξ δε ϖαλιδατιον δεσ χοµπτεσ............................................62
2− ςαλιδατιον δεσ χοµπτεσ....................................................................................63
2.1 Εξαµεν δε λ’ινϖενταιρε δταιλλ δυ πορτεφευιλλε...........................................64
2.1.1 Χοντρλε δε λα χοηρενχε δεσ µονταντσ δεσ πλαχεµεντσ...............64
2.1.2 Χοντρλε δε λ’εξισταντ....................................................................65
2.2 ςαλιδατιον δεσ µουϖεµεντσ δε λ’εξερχιχε...................................................66
2.2.1 Τεστ δεσ αχθυισιτιονσ/χεσσιονσ.......................................................66
2.2.2 ςαλιδατιον δεσ ρεµβουρσεµεντσ....................................................68
2.2.3 Χασ σπχιφιθυε δεσ δπτσ ◊ τερµε................................................71
2.2.4 Χασ σπχιφιθυε δεσ πρτσ εν πρεµιρε ηψποτηθυε........................72
2.3 ςαλιδατιον δεσ πλυσ ου µοινσ ϖαλυεσ συρ χεσσιονσ.......................................73
2.4 ςαλιδατιον δεσ χηαργεσ φινανχιρεσ..............................................................74
2.4.1 ςαλιδατιον δε λα ΤΠΠΡΦ€: Ταξε συρ λεσ Προδυιτσ δεσ Πλαχεµεντσ ◊
Ρεϖενυ Φιξε...........................................................................................74
2.4.2 ςαλιδατιον δεσ αµορτισσεµεντσ δεσ βτιµεντσ, ετ δεσ ΑΑΙ...........75
2.4.3 ςαλιδατιον δεσ προϖισιονσ πουρ δπρχιατιον................................75
2.5 ςαλιδατιον δεσ προδυιτσ φινανχιερσ...............................................................79
2.5.1 Λεσ ιντρτσ δεσ πλαχεµεντσ ◊ ρεϖενυ φιξε.....................................79
2.5.2 ∆ιϖιδενδεσ συρ τιτρεσ.....................................................................82
2.6 Τεστ δε χονφορµιτ δυ πορτεφευιλλε πλαχεµεντσ ◊ λα ργλεµεντατιον...........83

ΧΟΝΧΛΥΣΙΟΝ.........................................................................................................................85
ΧΟΝΧΛΥΣΙΟΝ.........................................................................................................................85

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