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ETT) ba OlS (0 — at fen Histoire de la guerre aéi * aerocemm Ce Bt 109 ee mel “= —=acro= Palaswa ELL Le) i ry a6! O= Ce Ce ee aCe i er CU UCR RR RR She Re Rie Se a eee aC mc ae ae Cee ee eC Re aa PR CC ea Messerschmitt exemplaires, dont quelque 26 000 Bf 109 G et K. A Oe pt msg raed peer CA Ue ee A ed CS Re eRe a CR ae ee eC Rea oe Cee a eg Dee I Ree og Cee RC ee eee =_— = See tC ge Re Ts re ea eee eee ee a oa Ce oe ou Ee uo Car a eg ea Ste ne Ee ake CARAKTERE - 306, avenue du Prado - 13008 Marseille - FRANCE / Tél: 04 91 41 83 03 www.caraktere.com a 1A aad e. 1 W crindeat ot teadontz 2 we Le Uc DDC SIO) ‘4 Armand Dopentussn ro oe Braogveent pour reve Los Hommes ‘hou 18 aa 1993, (Colecton GE par James M. Laux Professeur émérite de Université de Cincinnati Flambeur, escroc... bien des qualificatifs ont jeté lopprobre sur le nom d’Armand Deperdussin. I n’empéche qu’il fut un visionnaire en matiére d’aviation et que, grace a lui, l"Armée frangaise a pu disposer des meilleurs avions de chasse du monde. N 1913, LA course Goroon Bennett, une des plus impor- tantes compatitions aériennes internationales, se tint & Reims. La France, & cette époque le centre ‘mondial de I'aviation, atti les pile tes de nombreux pays et les regards de tous coux qui s‘intéressaient de pris ou de loin a l'aéronautique, & ses compétitions et son industre, La course elle méme fut marquée par tun nouvel exploit : le 29 septembre Maurice Prévost pulvérisa la barre ‘des 200-kmih en portant le record du monde de vitesse & 204 kmih. Aprés la fin de la course, Prévost, déclaré vainqueur, adressa un télégramme triomphal & Armand Deperdussin, propriétaie de l'avion et de atelier il avait été constrit. Cependant, ce fut ordre les bareaux que Deperdussin ut le télégramme... Il avait été incar ccéré deux mois plus t0t et sa carrire comme constructeur aéronautique Gtait désormais brisée. Ainsi Deperdus- sin éprouvait-l une grande tristesse et Lune grande joie au méme moment. arrestation de ce pionnier de Vavia tion et la condamnation qui s‘ensuivit jetérent I'opprobre sur son nom et sa réputation dans le petit monde des affaires et de I'aéronautique franca ses, et il tomba pratiquement dans Vroubli. Il nen reste pas moins que son parcours fut fascinant et qu'il eut diimportantes répercussions ‘ dans le silage de son succts émergea l'un des plus grands ingénieurs aéronautiques frangais et il apporta une contribu tion considérable & la progression de la conception des aéroplanes. La Cconjonction de ces deux facteurs offrit 4 la France les meilleurs avions de chasse de la Grande Guerre. DE LA SOIE AUX AEROPLANES On connait peu de choses surla jeunesse Armand Deperdussin. Probablement 16 & Lidge (Belgique) en 1860, il se lira & de multiples activités commer: ciales dans les premies années de sa Vie professionnelle. Il travaila dans une Pharmacie, puis comme représentant d'un chocolatier belge qui le mit a la porte pour avoir mangé tous ses échan tillons un jour oi il avait faim. Cette attitude pustle dépasse le cadre de la ‘simple anecdote, car elle le rattrapa plus tard. En 1906, il fut engagé dans un nightclub de Bruxelles sous le pseudo: rnyme de Yann Trebor (a lie & 'envers) On dit aussi qu'il travaila 8 Paris et & Bruxelles comme « rabatteur » pour inciter les badauds & entrer dans les sales de spectacle. Parla suite, i vancit des espaces publcitares pour une revue ‘théétrale beuxalloise de deuxidme zone. Finalement, en 1902, Deperdussin trouva un emploi dans le courtage de la sole, un « business » qui allait lui permettre de faire fortune. Tras vite, i se mit & son compte, se spécialisant dans les achats au comptant et les ventes & terme auprés de détallants, comme les grands magasins. Pour financer ses opérations (il accordait trois mois de crédit & ses clients), i! ‘obtint le soutien d'une petite banque, le Comptoir industriel et colonial, ui lui avancait les fonds contre ta remise des warrants des coupons de soie en garantie, La banque aveit cexigé que les transactions rapportent ‘au moins 12%, les bénéfices étant la banque prélevait 2% en sus sur les ‘sommes avancées). Leur petite affairo fonetionna plutdt bien jusqu’a ce que a guerre russo-japonaise de 1904. 1905 ne menaca d’interrompre tout lo commerce de la soie entre I Extréme- Orient et Europe. Ravis d’avoir trouvé le moyen de {gagner beaucoup d'argent aussi fact lement, Deperdussin et sa femme commencérent & le dépenser sans compter. Lui devint un habitué du Tout-Paris nocturne, couvrant les jolies Jeunes femmes de bijoux et de billets de 1000 francs et investissant de fortes sommes dans trois théatres. II fit Facquisition de plusieurs somptueu ses limousines, de trois chéteaux qui lui coatérent une fortune en restaura tion, d’une immense réserve de chasse et d'une grande clinique parisienne appelée Institut de thermothérapi ‘Son comportement de panier percé a d0 étre connu de ses banquiers, mais ils ne s'en soucidfent. quire, tant le ‘commerce de la soe leur rapportat de gros bénétices. En 1910, Deperdussin s'intéressa au commerce des aéroplanes, une activité 2 peine vieille de trois ans. L’aviation, simple sport romantique pour jeunes casse-cou a cette époque, était I'un des sujets de discussion favoris de la haute société parisienne et il voyait en elle une manitre de cultiver son image de dandy « branché ». S'étant proposé de trouver un aéroplane pour l'exposition de Noé! 1909 du Bon Marché, il rendit visite 4 un petit atelier & Levallois Perret qui fabriquait des avions sur commande. Parmi les personnes que rencontra Deperdussin 8 la Société de Construction des monocoque Maunoe Prevost vlnqueu ce a onquime coupe ‘Gordon Benet & Reise 29 septembre 1913, iréaloa une moyenne de 200.8, notamment (ce dun our bow 8 ‘ls de 203 ah, on eplat our Fp Seut menton conta, prowonnent doa coection eM Lede, -_D La chute de la maison Deperdussin Lous Bécheroas aux e191 qu cong pout Depersssh, A Later dea rue des Enroprencurs Béchoeau se tent au conte, porart 1¥ Lemonopan 8 motsur ‘Aran de 80 ch que hes Vedrines peso rnitares de Rema Barony, te 8 ccobre 1911 Bion quayart abandonne ‘et pon oie ue Colecbon Aéroourel ‘Appareils aériens, se trouvait un ingé riieur du nom de Louis Béchereau, Béchereau était sorti diplomé de Ecole des Arts et Métiers d'Angers fen 1896. Il s‘était rapidement tourné vers automobile et, aprés 1903, avait travalé pour Clément Ader qui, aprés avoir figuré parmi les grands pionniers de Vaviation - certains le créditant du premier vol motorisé du monde -, dirigeait désormais une petite usine d'automobiles & Levallois. Vers 1907, ‘Ader abandonna ce secteur d'activité pour fonder la SCAA dont il confia la ditection & l'un de ses proches Deperdussin ne tarda pas & reconnaltre le talent de Béchereau et so laissa convaincre de créer sa propre entreprise de construction aéronautique. En 1910, le courtier en soie installa Béchereau dans un atelier sur un grand terrain & Bétheny, prés de Reims, ol un grand ‘meeting d'aviation s’était déroulé au mois daoat de l'année précédente. UN CONSTRUCTEUR COMBLE Deperdussin et Béchereau ne tardé rent pas @ recentrer leurs activités 8 Paris en louant I'ancien atelier des automobiles Mors, rue des Entropre neurs dans le XVe arrondissement. Avec sa soit de gloie, et grace aux millions gagnés dans le commerce de la soie, Deperdussin commenca & se passionner pour les courses aériennes, tun sport fort codteux dont Béchereau souhsitat relever le défi technique qu'il impliquat. En janvier 1912, un Deper dussin piloté par Jules Védrines battit le record du monde de vitesse en atte: ‘gnant 145 kmh et, en septembre ‘de la méme année & Chicago, Védrines remporta le trophée Gordon Bennett pour la France en portant son propre record & 189 kmi. \Védrines pilotait un avionde conception nouvelle, dont les lignes ressemblaient 8 celles qu‘auront les chasseurs du milieu des années trente. II s‘agissait d'un monoplan & alle médiane avec Une casserole d'hélice trés large et pointue. Le fuselage « monocoque » était de section ovale et la structure ‘en bois, au lieu d'étre nue ou simple. ‘ment entoléo, était recouverte de trois couches de feuilles de palissandre, dont I'épaisseur totale ne dépassait pas les 3 mm. Le tissu était ensuite ‘tendu sur ce revétement, puis enduit, verni et poli. La combinaison d'une silhouette exceptionnellement aéro: dynamique pour I"époque et d'un moteur rotatif Gnéme ou Le Rhéne de 100, 140 ou 160 ch rendit les avions Deperdussin pratiquement imbattables fen 1912 et 1913. Vers la fin de l'année 1903, \'armée frangaise s/itéressa aux plus lourds ‘que Iai. Quelques années plus tard, ‘lle en achetait par centaines. Afin d'ere sore d'acquérir les meilleurs modéles, elle organisa un grand ‘concours en octobre 1911, auquel participérent 41 constructeurs présen tant 138 aéroplanes. Un monoplan Deperdussin se classa troisiéme, ce ‘qui amena le gouvernement francais, & en commander 38 exemplaires en 1912 8t 41 en 1913. Au cours de ces ‘deux années, 'armée acheta des aéro. planes auprds d'une douzaine d'autres avionneurs. Sur les 751 commands, la SPAD (Société de production des Aéroplanes Deperdussin) en fournit ‘environ un dixiéme et occupsit alors le ‘roisiéme ou quatriéme rang par ordre “4 Un monopianblaco riltare Deperussin gui eupe reseade D4, ‘obabloment& Maubeune, ern, d'importance chez les fournisseurs de puis & la suite d'une série d'accidents Les succés de ses avions et sa généro- matériel aéronautique. rmortels survenus & das monoplans, le sité dans Vattribution de prix pour des Deperdussin tenta également de percer ministre de la Guere interat au person- exploits aéronautiques apportérent & 8 exportation. Au début de l'année nel du Royal Flying Corps de plloter ce Deperdussin les honneurs qu'il echer- 1912, il fonda une filale en Grande type d'aéroplane. Ce fut le coup fatal et chait tant. En 1913, il obtint un sidge Bretagne pour présenter ses modes aula fale britannique cessa ses activités au conseil d’administration de {'Aéco gouvernement britannique qui se montra en aoét 1913, Club de France ainsi que la rosette de ‘cependant rticent fare 'acquision de Un effort équivalent pour s‘établir en Chevalier de la Légion dHonneur. matériel non britannique. Face dune ving- Italie n‘eut pas de suite, mais de melleurs ‘zine de concurrents lors du concours résultats récompensérent la présence de LA CHUTE des avions militares en Grande-Bretagne Deperdussin en Russe, carla firme réus: ‘ui se tint a méme année, les monoplans sit vendre quelques appareils 3'Armée Cependant, tout allat s‘écrouler au Deperdussin s‘adjugérent les deuxiéme tsariste, tandis qu’ partir de 1914, petit matin du § aodt 1913, quand t cinquiéme places. Mais ces succes trois atelers & Moscou construisvent ou le commissaire Legrand de la Soreté {urent sans lendemsin, L’Armée anglaise assemblérent 227 avions Deperdussin nationale se présenta au luxueux ne passa que de petites commandes, sous licence. appartement de l'avenue de Villiers. 4 Le trove depose parla {ime Doparussn pou son place mitre been ae ovat pour rar mas at pardessus ar do eles Dau volts aru (eet complomeniae.@ rota) ‘servant de recon pour outa © Cony af La chute de la maison Deperdussin > Le monocoque brn rouge de Conor ‘Benet do 1913, ¥ eco Supine Gibort equips dun ls ine 18 de 100 ch avec a moyenne de 190,78 Présenté au juge dinstruction, Deper- dussin, épuisé et secous, ayant rete la rosette de la boutonniéxe de son veston, avoua immédiatement sa culpabiité. Accusé de faux et usage de faux, fraude et abus de confiance i fut écrous & la prison de la Santé. Au cours des interrogatoires avec le juge instruction qui se déroulérent dans les jours suivants, tous les détails de ses manipulations financiéres furent révélés au grand jour. Emporé par son enthousiasme et sa quéte perpé tuelle de reconnaissance, il avait anticipé les revenus de ses courtages fen commencant @ émettre de faux warrants couvrant des transactions fictives, documents qu'il avait produits ‘au Comptoir industriel et colonial en garantie de ses avances de trésore- rie. lI dut couvrir le remboursement de ses premiéres avances par des garanties, tout aussi apocryphes mais encore plus importantes, et la machine s'emballa. La banque manifestait Une confiance absolue en Deperdus sin, bien qu’un de ses employés eut remarqué & plusieurs occasions qu'il avait apparemment importé plus de soie que ce que le service des Doua nes avait déclaré. Supposant que les statistiques officielles étaient erro nées, les banquiers aveient maintenu leur confiance & Deperdussin et méme ‘augmenté son crédit & douze mois Quand Iencours mensuel atteignit 5 millions de francs, les banquiers commencérent se montrer fébriles et épluchérent d'un peu plus prés ses transactions. Quel ne fut pas leur affo lement quand iis découvrirent que la plupart étaient fictives et que la fraude siélevait & quelque 30 & 40 millions de francs (soit 'équivalent de 90 & 120 millions d'euros) ! ‘Apres avoir librement confessé ses fautes et manifesté son remord, Deperdussin tenta de sauver ses act vités aéronautiques de leur probable liquidation qui devait suivre sa mise fen cessation de paiement, expliquant u'elles étaient vitales pour la défense nationale. Mais parce qu'il n’avait pas juridiquement séparé ses diverses activités, la partie aéronautique fut incorporée ses biens personnels et placée entre les mains de I'admi nistrateur provisoire Raynaud quand la société fut déclarée en dépor de bilan par le Tribunal de Commerce de la Seine, le 13 a0dt. Tandis que les experts tentaient de déméler I'éche- ‘veau de ses manipulations financiéres, Deperdussin fut renvoyé a la Santé dans Vattente de son sort. Il dut atten: dre longtemps, car son cas ne fut jugé quien 1917. UI s'avéra que ses activités aéro: rnautiques ne furent pas liquidées, Vadministrateur nommé les pour suivant sous la raison sociale de Société provisoire des Aéroplanes Deperdussin. La SPAD honora les commandes qui avaient été passées par 'armée et gagna la coupe Gordon Bonnett de septembre 1913. La déci sion de I'Aéro-Club de maintenir cet Gvénement sur V'ancien terrain de Doperdussin & Bétheny, prés de Reims, souleva de vives protestations de la part de certains de ses membres qui ne souhaitaient plus voir associer leur nom au sien. Louis Blériot et quelques ‘autres démissionnérent méme du club fet quelques constructeurs refusérent de participer & la course. LIBRE MAIS CASSE Sila guerre n’avait pas éclaté en aoa 1914, ily a fort & parier qu'il se serait passé peu de temps avant que cette Société provisoire ne fot liquidée, ‘mais un mois plus tard, un atelier de construction aéronautique état devenu Un actif tr8s convoité. Louis Béche- reau, toujours en activité rue des Entrepreneurs, fonda sa propre société pour le racheter au constructeur auto ‘mobile Delaunay-Bollevile qui avait pris Pot la suite de l'administrateur Raynaud, Béchereau conserva le meme sigle pour sa nouvelle raison sociale qui devint : Société anonyme pour I'Avia tion et ses Dérivés. Il y @ quelque ‘temps, certains ont suggéré que SPAD avait été choisi parce qu'il signifiit ‘vitesse » en volapok, une espace de langage Intemational semblable & esperanto; suggestion intéressante, certes, mais erronée, car « spad » signifio espace en volapik, alors que le ‘mot pour vitesse est « spid » Ui fallut peu de temps & Louis Blériot pour devenir président-direc teur général de la SPAD, bien que conservant ses propres activités de maniére séparée, puis, en 1919, Blériot la racheta dans sa totalté Ce fut sans doute un autre coup dur pour Armand Deperdussin que de voir son rival de toujours prendre possession de sa socisté. 4 Le monocoque & moteur Gnome de 140 ch eve lequel Jules Vesrnes (80 eri) & Pa. ors 2 la coupe Gordon Bennet m2 4 Uo bile (st ft) mitre Ceperusin Type 8 {4 1041, amateur Goto. aD La chute de la maison Deperdussin > Lnydravon Deperdussin “ype avoc bque Nau ‘Reete epocue, ts Deperdussin tent ques > vilacouy, 21 fer 1914 pite maton ‘iar le tuner Georges Ballenger appriirt dicot pour par Armand Depersusin Lour appre estun piace ratte ype 7 Aa fin du mois de mars 1917, Armand Deperdussin passa en jugement. En trois ans et demi de détention, ses c’cheveux et sa barbe avaient blanchi et i semblat avoir perdu son énergie. Au cours des débats, i eut du mal & contr: ler ses émotions et se mi fréquemment €pleurer. I tenta de juste ses activités frauduleuses parle fait que ses dépen- ses extravagantes dans le domaine de Vraviation avaient été bénéfiques & la défense nationale. Il essaya de démon ter que 'achat du terrain d'aviation prés do Reims V'avait empéché de tomber lente les mains de la société Champa jane Mumm, qu'il accusa de servir de couverture & des activités despionnage pour I'Aleragne dans la région. I parla des nombreuses médalles trés cotteu- ses quill avait octroyées aux vainqueurs de courses aériennes, comment certains entre eux avaient offert toutes leurs ‘médailles, y compris celles décernées par des rois, pour soutenir effort de guerre francais, et qu'il sétait avéré que seules les siennes étaient en vrai or. Mme Deperdussin, accusée d'avoir Participé aux dépenses somptuaires du couple, affirma quielle r’avait jamais eu connaissance des activités financiéres de son mari et que son argent provenait de ses propres spéculations boursiées. Alors défilérent & la barre Louis Béchereau, Jules Védrines et Eugéne Gilbert, deux grands as de la guerre, ainsi que d'autres personnalités du monde aéronautique qui vinrent témoigner en faveur de la généro: sité de Deperdussin, allant jusqu’a affirmer que la France lui devait la Vietoire dans le ciel. L’avocat de la défense souligna que la banque, dont les pertes avaient été ramenées & 16 millions, devait au moins avoir la satisfaction de savoir que ses fonds avaient servi la Patre | Sensible & ces arguments, le jury le déclara coupable de fraude mais avec circonstances atténuantes et disculpa totalement Mme Deperdus sin, La cour condamna Armand 8 une petite amende et cing ans de prison, mais suspendit la peine {il avait déja fait ois ans et demi de préventive) sous les applaudissements du public. NW embrassa sa femme, remercia chaleureusement Béchereau et les autres témoins et quitta le Palais de justice en homme libre. Le Comptoir industriel et colonial ne devait jamais se remettre de cette affaire et déposa le bilan en 1919. Béchereau poursuivit ses activités avec succés jusque dans les années trente. Quant a Armand Deperdussin, il était tun homme cassé. Il ne parvint jamais 8 se sortir de lorniére. Sa femme le quitta et il vécut seul dans un hotel bon marché. Le 11 juin 924, il donna son argent de poche & un viell homme qui vendait des journaux & I'entrée de la gare Saint-Lazare, marcha en direc tion de son hétel qui se trouvait au coin de 'église Notre-Dame-de-Lorette, demanda au réceptionniste de ne pas etre dérangé, monta & sa chambre, enleva tous ses vetements, dont i fit tune pile sur laquelle il posa une note demandant qu‘lls soient donnés au vieux marchand de journaux, et se tra tune balle dans la téte. temerser MM, Michel att Cito Cony ‘ans lesquos cet oie arate ben mains (© Hubert Cance - 2008 DEPERDUSSIN "SpEcraL coupe Gorpon Bennett 1913" Echelle : 1/48° aarti par Jean-Claude A la recherche d’un chasseur a haute altitude, le RLM lance un programme d'urgence dont est issu le Bf 109 H. Pour différentes raisons, ce programme sera abandonné en juillet 1944 et le Bf 109 H ne sera jamais construit en série. A notre connaissance, il n’existe malheureusement aucune photo des prototypes. du ism) wprogumme vse lund Voss 185, descendant plus ou moins direct de différents projets de Messerschmitt (cf. Aérojournal n® 1), un programme qualifié « d'immé diat » (Sofort Programm) qui, contre toute logique, est apparemment basé sur le BF 109 F-4 8 moteur DB 601 E. Cola est assez curieux, car en mai 1942, leBf 109 G-1 mi parle D8 60S, ‘est en production sous la forme d'un avion 8 cabine pressurisée, les premié res machines étent produites depuis {février 1942 lusine Messerschmitt de Ratisbonne. Tout de suite, ce programme se scinde, lui aussi, en deux parties, Messerschmitt proposant son projet P.1091, un Bf 109 agrandi ou allongé dans sa longueur et son envergure, avec un moteur DB 605 (ou DB 628 en étude depuis peu). Devant I'éten ‘due des modifications, ce programme rojoint vite le Vorricken Programm sous la forme P-1091a & moteur DB 603 ou un derive. Devant cette impasse, ces projets tant vouts & n'aboutir que dans un tomps assez long, le RLM demande alors & Messerschmitt, au printemps de 1943, d’étudier en « solution rapide » (Schneliésung) la possibilité @’obtenir un chasseur pouvant évoluer 8 des altitudes comprises entre 10 et 16 km. Crest la naissance officielle du projet Me 103 H. Voila pour ce qui est traditionnellement ‘admis, car, & partir d'une initiative de Messerschmitt, reprise & son compte plus tard parle RLM, la version « haute altitude » du Me 109 a déja pris forme. En effet, c'est le 30 janvier 1943 que Messerschmitt propose d'équiper un Me 109 avec le moteur DB 628. LE MOTEUR DB 628 Dans les archives de la firme Daimler Benz, la fiche la plus ancienne traitant du DB 628 est datée de juin 1942 Cotte fiche, qui ne concerne qu'un moteur en élaboration, est théorique ft donne une puissance {calculée) de 1 600 ch au décollage 8 2 800 timn et 1,5 atm d'admission avec carbu rant C3. Signalons qu'une des valeurs du réducteur de Ihalice fait ‘au DB 605 D (Ce demier, en effet depuis 1942 est a l'étude). La commande de 6 moteurs DB 628 V_ est datée du 2 avtl 1942. Cette premiére ébauche de DB 628 mesure ‘environ 2 60 mm de longueur pour 1120 de haut et 870 de largeur Le conduit d'air compressé basse pression posside alors une mise étérence Projet d'amélioration aérodynamique du Bf 109 E (1940) 8 Vair libre (ou prise d'air addition nelle 2) juste avant entrée dans le second étage de compression. La base de ce moteur est le OB 605 A ‘auquel un second compresseur est aiouté, formant ainsi un dispositit de suralimentation deux étages de compression. Ce moteur est prévu sur divers avions « haute altitude » alors fen projet ou en développement chez Messerschmitt, en plus du P.1091 Me 209, P.1093 mais aussi, et cela est peu connu, Bf 110. CARACTERISTIQUES TECHNIQUES Lénorme compresseur basse pres sion est situé sur la face avant du moteur, perpendiculairement € l'axe de vol, autour du réducteur de I'hé lice. A Vorigine, il est prévu que lair soit puisé au travers d'une casserole dhdlice jouant le role de manche a ait Crest du moins ce que l'on découvre sur un dessin du P.1091 (quelque pew suspect, d'ailleurs). Ce compresseur basse pression prend donc le place du réservoir d'hulle en « fer & cheval » du DB 605. Sur les avions monomoteurs prévus avec ce moteur, le nouveau réservoir d'huile, d'une contenance de 160 lites et de forme cubique, est situé au sommet de l'espace compris, entre I'habitacle et la cloison pare-feu. Lair compressé basse pression est conduit vers le second étage de compression de haute-pression per un conduit tubulaire latéral qui passe & Vextérieur du bras du bati-moteur. Ce second étage de compression est le compresseur standard du DB 605 A Sur les maquettes en grandeur nature, leur intermédiaire est prévu dans ce conduit d'air. Sur les proto: ‘types ce radiateur est abandon, I'ar compressé n'étant refroidi qu'avant son entrée dans les cylindres, grace & Un échangeur de chaleur dans leque! circule du liquide de refroidissement luisméme retroidi dans un radia tour classique & circulation forcée Gale frais. Ce circuit est distinet de ‘celui du moteur. Bf 109 H V1 (WNr 16281, SP+EB) Longuour:~9.55™m Le moteur fonctionne, en ce qui concemne la suralimentation, de la manigre suivante : du sol a I'alti tude de 7 km, seul le second étage (compresseur standard) fonetionne ‘automatiquement pour maintenit a suralimentation affichée sur le sélec- ‘eur d'admission. A 7 km environ, en liaison avec l'admission, le premier étage (basse pression) est enclen cché en mame temps que le second étage est abaissé automatiquement (par barométre) & la vitesse de rota tion minimale et ce, jusqu’s 9,5 km. A partir de cette altitude, le second étage est 8 nouveau lentement fenclenché jusqu’a son régime optimal de fonctionnement. Le carburant préconisé est le C3 (96 octanes) En version DB 628 A, la démuttiplca tion moteurihélice est de 1:1,686 et fen version DB 628 B, 1:1,875 comme, respectivement les DB 605 D et DB {605 F (redénommeé DB 605 E dans la production en série) En octobre 1943 une fiche d'essais ay Un Me 109 en quéte de hauteur Moteur DB 628 A 90000000 eer Laer oC oes définit ainsi les caractéristiques du DB - Puissance maximale 40 km: 1075 D'aprés ce tableau, on voit qu’au sol 628A ch 8.2 300 timn ot 1,16 atm. les puissances sont exactement celles Ordre d'allumage : 1-8-5- 10-3 ~ Surpuissance a 11 km: 1 200 ch 4 du OBGOS A & carburant 84 mais 7-6-11-2-9-4-12-1 2.800 timn et 1,42 atm. qu'elles augmentent sensiblement ~ Altitude de rétablissement : 11,6 km. - Puissance de montée/combat 8 11 km pour se maintenir, en haute altitude, = Surpuissance au sol: 1.475 ch 8 :1110cha2600timnet 1,30.atm, @ un niveau qui ne sera atteint que 2.800 timn et 1,42 atm. ~ Puissance maximale @ 10 km : 975 par le futur DB 605 D sau en ce qui = Puissance de montée et combat ch 8 2 300 timn et 1,18 atm. conceme laltitude de rétablissement km: 1 310 ch a 2 600 timn et —~ Surpuissance 4 latitude maximale qui, pour ce demier, est de 6.9 km 1,30 atm. do 15 km : 575 ch & 2 800 timn, En anticipant sur les événements, = . lest la raison de I'abandon du DB Echangeur thermique 628 en faveur des DB 605 DB/DC, de atteint encore 950 ch de surpuissance altitude de 10 km o ® @0 o cur eames rrdieraon PRODUCTION ET EMPLOI o DsierBenz (Rt iste n® 10, fells 258.24, ereovontce 194) gt © moteurs grterpes (Vt 8 ¥20) ont tus carga cas omens fea pe se tee 1983 sine de 75 mata seer 130 prs), toe pete hate entre avril et aovt 1943. Les 55 wera ‘moteurs non livrés seront gardés en ect ° © > weorress places détachtes en atelier de ropa 7 Diep uno nerBone dy 1606.19 ration (REF. Akton-Notiz du 13.10.43, he = Par Sous de can, conan ements ont plc Nr. 4830). Cela intéresse les moteurs eas Sas COE Bf 109 V50 (modifié) Un Me 109 en quéte de hauteur Nr. 186 & 200 inclus, sachant que Le seul compte rendu le concernant Bien que donné « essais en vol », la série DB 628 A.O commence au est daté du 21 juin 1943 et c'est ce nous n’avons trouvé aucune trace du numéro 101 pour se terminer au rapport qui indique que le moteur est V11 dans les comptes rendus. Rien ‘numéro 2301 «ohne 1. Stufe » c'estadie sans non plus en ce qui concerne les V17 Parmi les moteurs de série, cing sont premier étage. Cette romarque laco- et V19 dont deux photos existent tenvoyés pour une raison inconnue en nique peut simplement signifier que pour ce dernier. Le V18 a été livré réparation 8 Genshagen et deux sont le premier étage ne fonctionne pas, & Messerschmitt-Augsburg et le V13. perdus lors d'un incendie de Iusine le car si cet étage est absent physique- (version « B ») gardé en réserve pour 28 aoit 1943. Deux autres, les Nr. ment, hormis le carburant C3, nous les essais en vol. Quant au V12, il 154 et 155, n'ont aucune affecta: avons affaire a un DB EOS. Il est a été livré & Rechlin et comme déja tion, réduisant 8 73 le nombre réel de possible que, seulement, le premier dit, les V15 et V16 sont destinés & ‘moteurs avionnés. 6tage ne fonctionne pas, comme DLH-Staaken et livrés les 9 février et c'est le cas pour les OB 628, 9 mars 1943 respectivement. Une VERSIONS ~ V15 et V16 liveés & OLH-Staaken lettre de Daimler-Benz, interne & la avec leur premier étage « bloqué » et firme, adrassée au directeur et datée En ce qui concerne notre sujet nous destings au Henschel Hs 130 & du 8 aodt 1943, traite de l'annula Fetenons les exemplaires suivants. Messerschmitt regoit également les _ tion de toute production du DB 628 & = DB 628 V8 : livré a Daimler-Benz moteurs de série suivants (en version l'exception des prototypes, des 130 4 Echterdingen pour les essais en vol A-O): Nr. 110 et 112 le 31 mai moteurs commandés et des 30 lots du fabricant, en janvier 1943. C'est 1943; n° 116 le 21 jullet 1943; 118 de réparation. le moteur qui propulsera le Bf 109 le 7 juillet 1943; 123, 133 et 153 En réalité, comme nous !'avons vu, H V1. On ne sait pas si ce moteur ale 10 jullet 1943, les deux premiers seulement 75 moteurs seront termi {68 avionné par Daimler-Benz ou par pour des Me 109; 124 le 21 juillet _nés ot livrés. Cette lettre ne signifie Messerschmitt. Cing comptes rendus 1943 pour un Me 109; 128 le 31. aucunement la fin des évaluations de vol sont connus, datés des 18 et juillet 1943; 134 pour un Me 109 et c'est pourquoi nous trouvons, 21 aodt 1943, 24 et 28 septembre éparations) sans date de livraison; par exemple, une autre lettre datée 1943 et enfin 30 octobre 1943. Ce 144 le 10 aodt 1943. Cola fait un du 5 juillet 1944 qui rend compte dernier rapport est le plus intéres- total de onze moteurs de série (dont de l'avionnage du DB 628 sur un sant, car le plus détallé,rédigé aprés un pour réparations), Parmi ces onze Messerschmitt Bf 110 en juin 1944, Vannulation du DB 628 en tant que moteurs, trois sont affectés au Me pour une utilisation éventuelle de moteur « opérationnel ». Le DB.628 109 dont certainement le Bf 109 ce moteur « qui est disponible en VB est en version « A » \VS4 et un autre prototype qu'il reste quelques exemplaires ». Une compa ~ DB 628 V14 : livré & Augsburg 4 découvti raison est faite avec le OB 605 L, en pour un Me 109, le 23 février 1943. Tous ces moteurs de série sont cours de développement,qui est plus Pout-étre est-ce le moteur du Bf 109 produits par I'usine 90 de Berlin- avantageux au point de vue poids. V 50 ? Moteur en version « B » Marienfelde, Les autres prototypes Certaines tournures de plusieurs = DB 628 V20 : ce moteur, dépourvu V1 4 V7 {dont le V5 en version lettres laissent supposer que le DB de son premier étage de compres- « B »), V9 et V10 ont été utilisés sur 628 pourrait bien remplacer quelque sion, a été monté surle Bf 109HV1. banc & l'usine 60 d'Untertirkheim. moteur éventuellement défailant Bf 109 V50 (WNr 15338, ex-Bf 109 G-5), avril 1944 Roues : 660 x 160, Envergure 1,92 m Vole 3.05 m Longueue = 9,02 m Moteur DB 605 8 LES PROTOTYPES DU BF 109 H Messerschmitt Bf 109 H V1 WNr 16281, codé SP-+EB (Bf 109 V49 7) ‘Comme deja dit, c'est parmi las docu ‘ments vraitant du DB 628 quil a été retrouvé une lettre destinge au RLM, datée du 30 janvier 1943, par laquelle Messerschmitt AG propose déquiper une cellule de Me 109 du moteur DB 628. Le compterendu d'une discus sion tenue chee Daimler-Benz & Untertirkheim fait état que le Me 155 ct un Bf 109 G pourront étre équipés {du DB 628. Nous sommes le 9 février 1943. La date de ce rapport vient en contradiction avec histoire tradition: nelle qui admet que cette possibilté ne sera envisagée qu’en avril 1943 (1) I est généralement admis que Messerschmitt recut la demande orale de la part du RLM, & la fin de l'année 1942, s'il était possible, quels que solent les frais engagés, de produire Un chasseur & haute altitude, dérivé du ‘chasseur naval embarqué Me 155 2) IN semble que, devant la complexité de production de deux avions paral leles meis différents (le Me 155 étant luimeme un dérivé du Me 109 (i), Messerschmitt propose alors son Me 109 moteur DB 628. Revenons aux archives de Daimler: Benz pour effectuer un bond de quatre mois et trouver un compte rendu de vol, daté du 15 juin 1943 concernant le Messerschmitt Bf 109 H V1 WNr 16281 codé SP+E8, au sujet du retroidissement du liquide rérigérant Bf 109 V54 (WNr 15708) d'un moteur DB 628 V. Le numéro de prototype n'est malheureusement pas retranserit. Par recoupement avec d'autres documents il s'agit, sans aucun doute, du D8 628 V20. Le Werknummer de ce Bf 109 H V1 est & rapprocher de celui ~ le méme attribué traditionnellement au Bf 109 'V49, prototype réputé n‘avoir servi que de base d'essais statique ~ pour lune raison qui nous échappe ~ et dont seul Uhistorien allemand Heinz J. Nowarra a dit qu'l a effectué son premier vol le 18 mai 1943, D'autres comptes rendus existent, traitant toujours du méme avion et datés des = 21 juin 1943 (4 : essais en vol des dispositifs de refroidissement et de lubrification avec le DB 628 V20 sans premier étage de compression, ~ 18 aodt 1943 : essais en vol des doux étages du DB 628 VB. = 21 aoit 1943 : évaluation du rende: ‘ment de I'échangeur de chaleur pour hulle sur le DB 628 VB. — 24 septembre 1943 : évaluation de la puissance en montée du DB 628 VB. — 28 septembre 1943 : calouls des rapports vitesse/puissance de montée sur le DB 628 V8. ~ 30 octobre 1943 [4] : essais en vol du 21.09.43, aprés quelques ‘modifications, des dispositts de refroi dissement et de lubrication sur le DB 628 va. Tous ces essais ont leu & Echterdingen. Ce sont les comptes rendus des 28 septembre et 30 octobre 1943 qui nous (Ou veritre Ena? renseignent le miux sur la configuration du Bf 109 H V1 WNr 16281/SP +68, «Configuration de l'avion : surface alae standard de la version G de série. Empennage agrandi. Radiatours d'eau standards de la version de série G (en métal Kiger, non agrandis). Hélice tripale de 3m de diamétre n° d'équiperent 9-30330, 10V; WNr 31-1942. Poids au décolage : 3118 kg. Aucune arme rmontée ». Voila pour le compte rendu du 28 septembre 1943. Dans celui du 30 octobre 1943, nous apprenons que Ihulle est refoidie grace un échangeur de chaleur ALF 907, WNr FAL 191138 avec une soupape de surpression tarée & 2,7 atm et que le refridissement du liquide rétigérant aunlare est effectué par le radiateur auxiiae ALF 929, WNr FAL 242510 de 175 mm de profondeur. Le volet do lentrée du carénage de ce radiateur rest pas réglable, étant bloqué dans la position correspondant au profil de ce carénage. La profondeur de ouver: ture est de 200 mm. Reppelons que ce liquide auxiaire de refroidissement sert 2 la rérigération de Tair compressé et de 'huile-moteur. En ce qui conceme le dispostf de lubrfcation, cole-ci est assurée par une pompe principale d'un débit de 62 kgimn (dont 13 kgimn pour le premier étage du compresseur) et par deux pompes de retour, cele de gauche 885 kgiimn et cole de droite & 40 kg! rn. En fait la pompe principale corres pond au besoin du DB 605 d'un débit de 49 kgirnn, augments du besoin du premier étage de compression. Roues 660 X 160 Voie 3.96 m Envergure 13.26 m Mot Longue [11 Gorainws sources ctent le Me 209 comme dest 138.528 apres abandon 3 pore-avons Gr Zepplin tnjarwer 1943 et ger 1 Torgine ou report des travaur ou Me 155 sur lo Me 208 [2] Corains autour etvent 1943, En reaite. 4 caite date, aprat de foto ‘he 209 » Cost en fit un Bt 109 GG avec une ale agrancio ft un train datterrssage fenforce ole lye Is] Cee. dates sont en "eal cals di rapport et peuvent cterer du our ‘aval ~ 902 m; Alles avec ache 8° au bord 'ataque Un Me 109 en quéte de hauteur Bf 109 V55 (WNr 15709) (ou verte Et Roues 660 X 160 Envergure 1326 m ; Moteur 8 A ou 8 LLongueur ~ 902 m: Ailes avec Néche do 8° au bord fattaque Le refroidissement du moteur est assuréreproduit ici, représente sa configura grande envergure et le méme phéno: parle dspositf standard que Ion trouve tion au 16 juin 1943 avec le glycol qui__méne est constaté sur le Ta 152H. sur le Bt 109 G de série, & savor deux passe en premier lieu dans 'échangeur II n'a rien été trouvé concernant ce radiatours en métal légerréf, 77001 qui de chaleur de lair compressé puis prototype dans les archives de Daimler s‘avérent insuffsants & cause dela puis- en second liou dans I'échangeur de Benz et ce que nous en savons sance acerue du DB 628. chaleur pour Ihuile. Lors de Messai du provient d'autres auteurs. Son premier La s'arréte la description de levion. 30 octobre, ordre de circulation du vol a lieu Augsburg début novembre est peu, sans doute, mais ces comp- glycol est inversé mais n'apporte que 1943, md par un moteur DB 608 A. tes rendus sont trés importants en ce peu d’amélioration au refroidissement 1 (WNr 37500) puis, le 6 novembre sens quills confirment qu'un Me 109 a de Ihuile, 1943, il lui est alloué le DB 605 8 officielement porté la désignation de D’autres améliorations sont préconi- (un DB 605 A avec une démultipi- 8f 109 HV1 sées ou suggérées avec des radiateurs cation 1:1,875) WNr 700488. Dans auteur pense que ce Bf 109 H V1 aifférents en conjonction avec 'emploi sa configuration initiale, au 5 novem- ft celui traditionnellement appelé d'autres hélices. Malheureusement il bre, le V54 est muni d'une hélice de Bf 109 V49, wu la similarité du WNr, n'est pas précisé lesquelles. Me 210 raccourcie & 3 m de diame ne font qu'un, et que, comme I'a Nous ne savons pas si diautres essais tre (modéle de pale 9-12159 A). Le crit Heinz Nowarra, ce V49 a bel et ont suivi celui du 28 septembre 1943. 18 de ce méme mois, 'avion recoit bien vote Grace 8 son Werknummer, nous voyons une hélice standard de Me 210 de ‘Au fil des rapports, nous découvrons que ce Bf 109 H V1 est un ancien Bf 3,40 m de diamétre (modéle de pale des essais portant sur évaluation des 109 G-3 & cabine prossurisée. 9.12078) et un train d'atterrissage vitesses maximales, des températures Le moteur employant le carburant C3, _redressé et rallongé de 17 cm gréce & fen vol horizontal et en montée. "utilisation de 'additif GM-1 est inter- des manchons. Remarquons que cela Des vols horizontaux sont effectués & dite d'autant que le compresseur 8 implique le repositionnement soit des des paliersdifférentsaveclesvoletsdes deux étages a pour but d’éviter'emploi puits des roues, soit du point darti- radisteurs d'ailes en position fermée de tels additifs & és haute altitude. culation des jambes de force. Les pour réduire la trainée. Comme prévu radiateurs de glycol sont du type KS avec les radiateurs standards du 8 MESSERSCHMITT BF 109.V54_ 340, c'est-Sdire plus grands que ceux 109 G, le moteur chautfe audeld des du Bf 109 G de série (type 77001). limites admissibles & cause du mauvais Selon de nombreuses sources, ce Dénommé également Bf 109 H V54, tefroidissement du mélange eaulglycol prototype est donné comme banc ce prototype est étudié en vol & Rechiin (60/50). Quand, pendant les vols de d'essais volant de la version de série. dans le courant du printemps 1944, montée, les volets des radiateurs sont Son WN est 18708 et son code usine Il est dit aussi quill vole dés juin 1943 laissés en fonctionnement automati- PV+IB. Son WNr en fait un ex-G-8 propulsé par un DB 628. Ce dernier ‘que, iis s'ouvrent avec augmentation modifié, qui garde sa cabine pressu- fait est confirmé, car, dans la liste de de I'altitude et produisent une trainge risée, dont lenvergure a été portée de Daimler-Benz, nous constatons la lira: si importante que les performances de 9,92 m a 13,26 m par 'adjonction de son du 08 628 V14 (version « B») & la machine sont inférieures & celle d'un manchons & I'emplanture d'aile et de Messerschmitt Ratisbonne, le 23 février Bt 109 G de série. corde constante et l'emploi du bord 1943. Un laps de temps de trois ou Quant au circuit auxiliaie de refroi- d'attaque et des volets de gauchis- quatre mois pour modifier la cellule et dissement, totalement indépendant sement du Me 209. Cette alle a les ales n'est pas excessit. De plus, les {du principal, avec sa propre pompe maintenant une fldche de 9° au bord moteurs n® 110 et 112 iveés le 31 mai 4e circulation, il connait lui aussi des d’attaque et la stabilité longitudinale 1943, peuvent ts bien avoir été affec: problémes. Le schéma de ce circuit, laisse désirer. Ceci est di a la trés_tés au programme 109 H. 628, ce den Bf 109 H-2/H-3 ——= SS A { \\ Les ailes, allongées, recoivent une configuration différente que nous retrouvons sur la version de série. Le moteur est un D8 605 BS (un DB 605 AS & démultipication 1:1,875). Uns lice @ un diamétre de 3,40 m, Une source donne son premier vol en date du 22 décembre 1943, mais selon Une autre, il fut détruit le 25 février 1944 sans avoir jamais pu voter. I faut remarquer, et cela reste une Gnigme & élucider, que le Me 209 V6 est réputé n'avoir effectué son premier vol qu'en avril ou mai 1944. On voit que ce vol a eu lieu aprés le premier vol supposé du VSS et aprés la destruction supposée de ce demmier. Comment imaginer alors que le Me 209 V6 ait pu devenir le Me 109 VSS ? Sinon étre un second V55 ‘aprés la destruction du premier ? Pour notre part, nous pensons que le VSS est un prototype propre au programme 103 H et sert bien a la definition de la série H-2. La confusion Proviendrait du fait que ce prototype, ‘comme le précédent,utilse une bonne part éléments du Me 209. ‘Comme le veut une autre hypothése, le Me 208 V6 est devenu Me 109 L, sans suite. A noter que cette dénomination jest qu'une « astuce » pour continuer le programme Me 208. MESSERSCHMITT BF 109 H (SERIE) Il apparait que, parmi les différentes versions prévues pour la série, seules les versions H-2, H-2/R2 et H-3 ont 616 retenues. Selon toute probabilté les outilages de fabrication ont été élaborés en Italie avec la fourniture Bf 109 H-2/H-3 Un Me 109 en quéte de hauteur de pidces de stock et de rechange. Le total était prét & étre lives aux WNF (Wiener Neustadter Flugzeugwerke) en Autriche au mois de novembre 1944 La livraison n'a certainement pas été effectuée: en tout cas, pas aux WNF. Selon les archives du fabricant (actuel- lement EADS, ex-MBB) et les dessins a'usine de Iavion, le moteur prévu est le DB 605 E, c'estdire un DB 605 D avec une démultipication de 1:1,878 8 la place de la démuttiplica- tion standard 1:1,688. L’hélice @ un iamétee de 3,40 m. Les capotages du ‘moteur viennent de chez Erla. C'est la raison pour laquelle nous émettons un ute quant @ la lvraison de certaines piéces, car la firme Erla aurait pu les recevoir ou, au moins, leurs outilages de fabrication. De plus, ila bien été établi avec certitude que ces G-10 sont postérieurs au K-4 La structure, en ce qui touche le fuselage, est celle du K-4 sans allon- gement duit fuselage comme le Bf 109 VS5 pouvait le laisser supposer la distance qui sépare la cloison de bout (ou pare-feu) de la cloison porte- étambot est de § 182 mm comme sur les G6, G-10 et K-4. L'empennage horizontal est entiérement métallique comme lindique le plan indiquant les parties constituantes de I'avion Les ailes sont celles définies pour le \V54 avec un angle de 1° de fléche ‘au bord d'attaque des manchons et, 8° de flache au bord d'attaque des ailes extérieures qui ont une structure analogue @ calle du K-4. Cette mise fen fiche des ailes est logique, car la flache augmentant 'efflement de Vaile, accrft Ia portance des extrémi: 16s, mais implique une augmentation du gauchissement de laile. A I'em planture, ale est calée, comme sur tout Me 109, 8 1°42" (1,7°) #15" Le diedre est nul pour les manchons. Le train d'atterrissage posside des roues de dimensions 660 x 190 ce qui implique les gros carénages d'extrados, La roulette de queue enti: rement rétractable, ot de dimensions 350 x 135, est totalement recou verte par deux trappes renfiées pour pouvoir enrober la roulette. La posi tion de cette demiére est inchangée, comme sur le K-8. Le train principal est redressé comme sur les V54 et VSS, I'axe des roues se situant & 365,6 mm en avant de Ia cloison de bout (ou pare-feu) contre 403 mm pour le K-4. Les jambes de force sont plus longues d'environ 17 cm, L'avion une assiette au sol de 14° contre 11,9° pour le K-4, Si lenvergure passe 13,26 m, la longueur reste égale 4 9,02 m. Lavoie du train principal est de 3,96 m et ce demier, rétracté, est entiérement caréné, Entre autres équipements, on trouve = MW 50 sur le H.2. = GM 1 et MW 50 sur le H-2/R2. ~ caméras R6 50/30 ou Rb 75/30 sur leH3. = larmement standard du K-4, soit ‘deux MG 131 de capot et un MK 108 axial est réservé aux H-2 et H-2/R2, ‘alors que le H-3, en compensation de la perte de ses doux MG 131, recoit deux MK 108, un dans chaque aile. Toutes les versions recoivent une ‘caméra BSK 16 de type Robot dans le bord d'attaque de Iaile gauche. Comme appareilages de transmission, le FuG 16 ZY de Lorenz avec antenne Messerschm 8109 H V1 (WNe 16281) Untetiieun, u 1983 siryiat (Gayancoun, an 1948 Impression dats etve Morane sous I'ale gauche et le FuG 25 Le H-5 aurait dé étre propulsé par et Guyancourt. II se peut, toutefois, 2 (IFF) de Gena sont prévus en série, le OB 605 L a compresseur & deux quil y ait confusion avec le V54. Il est & remarquer que le H-2/R2 est étages mais ce moteur ne parvint pas D'aprés une source d'origine alle- la seule version du Bf 109 sur laquelle & la production en série. mande, le Bf 109 H fut abandonné fon trouve en méme temps les additifs . le 16 juillet 1944, Quoi quiil en soit, GM-1 et MW 50, le premier étant utilisé EN OPERATIONS ? apparition imminente en série du K- au dessus de l'attude de rétablisse- 4 et autres G-10 ou Fw 190 0-9 & mont (6.8 km, le second en dessous Dans histo tradtionnele nous rou autorne de 1944, ainsi quo Févo de cette altitude, depuis le décolage vonsla production dune petite quanité luton tes prometeuse du Ta 152 H cu automatiquement & partir de 1400 de Bf 108 H-0 ou H-1 propulsés par conduiront& Tabandon du programme tm, Cela impique Fempli du DB 60S. le moteur DB 605 E cu le OB 605A duBt 109 H £8 qi comme le DB 605 D8, ule le avec, tous deux Tadif GME. In'y En gue de concion nous ne ferons carburant 84 avec le MW 60 et adis- aucune prewe formale de existence que coratetaton : histo du sion possible & 110 % (1,98 atm) ou d'un de ces deux modées, ou des BF 08H est ot reste encore conuse tien le B4 sans MW'5O\ou avec le deux, & pat I fait que itz Wendel, certainement 8 cause fait que cet G¥-1 compatible avec le carburant plote Sessas, est cons avr 6vacud avin est né un programe curgence mais 8 100% dacimisson maximale en volun Bf 108 H-1 le 14 avi 1944 qui conragt les bureaux d'études 8 {21,80 atm). Nous ne connaissons et que queues examples enauraiont nombre de triverstons, eles mémes pas la configuration que peut avor ce. ét6 Ivrés 8 une unité expérimentale pout relies lapesormaité dun fab double circuit d'ainentation en adc (ou spile) besée 8 Guyancour, ov cant ci souceux de ormiésence de ts, La seule chooe certain est que, encore 8 une unité de recomnalssence sos produits dane tous les domaines de toujours selon les dessins d'usine, sur - la (F) 121 (code 7A) ~ basée & la Luftwafle, voyat pis bin que cc qi —_—— le H-21R2, le MW 50 prend lo lace Bemay, dans le déertrment de Eure, ki tat demandé, face au mncue de Pain d'une partie du carburant dans los sous le commandament d'un certain raisme des demandeus, mmenchone d's, appar donc que Hauptmann Heiwer. Cos deur unis la version normale (H2 ou H-3) est poursiont d'ailus bien ere la méme, > Retowes we te cones ut ts lvréeavecle GMT done réseroirse une partie de fa (F121 stationnant Messen 006 eK cas hake situe en section 2 ds fuslge. iuseu'en ott 1944 8 Toussusie Noble ‘oncseesn porous pose eee ey VOL SANS RETOUR au-dessus du « TRIANGLE DES BERMUDES » COM ed Ege ee eee NT led oC) oR ee eee ee me) ge a RR mC RUM ERC eae Pie ets RCs eee Meo Cece ene kee crc PCC Re ee eho tas Par Yannis Kadari in - ¢ mercredi 5 décembre 1945 aque le Flight 19 foené de cing TBM Avenger décole de la Noval Air ‘Station de Fort Lauderdale, au nord de Miami, en Flore. La Seconde Guerra ‘mondiale étant terminée, cette mission rest qu'un simple entrainement & ta Navigation overwater, autrement dit ‘au vol aux instruments et sans point de repére, doublé d'un bombardement simulé & faible alitude, Cet exercice, ‘appalé probleme numéro 1 par les ins- twucteurs de Lauderdale, n'a en de com- pligué. C'est méme un classique pour les Aoves-piotes, une mission quien temps de guerre les plotes ais auraiont appelé un emikt run», une « tournde du I tier», sans risque et sans mauvaise sur prise ; du moins, normalement. COMMENT UNE MISSION FACILE... En quoi consiste le probiéme numéro 1? Apres avoir décollé, les ‘appareils devront mettre le cap & Frouest, au 081, durant environ 90 kilometres afin de gagner une zone située au sud de Grand Bahamas, rds des les Hens et Chickens, & Vest de la céte américaine et au coour ce que l'on -nomme communément le ‘Triangle des Bermudes ». La, aprds avoir repéré et « bombardé » la cible du jour, 'Epave d'un cargo échous sur des hauts-fonds, les Avenger poursui vront leur route vers ouest pendant encore 107 kilométres. Ensuite, les avions mettront le cap au 346, vers le ord, sur une distance de 117 kilomé: tes. Restera enfin & vier de bord pour regagner la Naval Air Station qui, saut ‘erreur, devrait alors se situer 8 192 kilo metres. On le vot, le déroulé de exer: cice est simple et ne devrait pas poser de probleme, d’autant que les condi tions météorologiques sont bonnes, du ‘moins au moment du décollage : peu de vent, temps ensolellé et mer assez peu agitée. Une aubaine dans une région souvent parcourue par d'effroyables tempétes et de terrfients cyclones et ile temps est réputé particuiérement instable, virent du beau-fixe 8 Yorage fen un éclair. Quant aux appareils, is font été révisés quelques jours aupara- vant et sont en parfait état de voter, si ce nest que pour une raison inex: pliquée les mécanos ont démonté les hhorioges des avions un détail qui aura son importance le moment venu. Reste les hommes. Malgré ce qui a souvent été avancé ici ou 8, les éleves-pilotes et les éaui pages du Flight 19 ne sont pas des néophytes ou des « tétes brilées », & Vimage des miitaires de carriére que sont les Captains Powers et Stivers d0 US Marine Coms. Ceres, ils man ‘quent encore un peu d'expérience mais ils totalisent tout de meme 300 heures de vol, dont une soixantaine sur TEM, Quant & leur flight leader, We Lieutenant Charles Carroll Taylor, il a servi dans le Pacifique durant la guerre. Apres tun passage en 1942 a la Naval Air ‘Station de Corpus Christ, oi il occupe brigvement des fonctions d’instruc tour, homme rejoint le VP-62, En 1943, il embarque sur le porte-avions Hancock (CV-19), un « gros cul » de la classe Essex, & bord duguel i pilote un TBM-IC au sein du VT-7. Suivent diverses mutations jusqu’a son affec. tation @ Lauderdale, le 21 novembre 1945, deux semaines avant le drame du Flight 19. inutile de dire qu’en un laps de temps aussi court, Taylor n'a pas pu se famiiriser avec la zone des Bermudes. Cependant, du haut de ses 28 ans, le Lieutenant est un plote qui aligne déja plus de 2 500 heures de vol, dont environ 615 sur Avenger. la en. ‘outre la réputation d'etre sir de lui et de faire preuve dun sang-froid a toute épreuve. Bref, c'est un professionnel Et pourtant... Si le caret de vol de Taylor tend a priori & montrer que c'est un vétéran ayant connu de nom: breuses batailes aériennes, il nous renseigne aussi sur dautres aspects de son parcours martial. Oui, Charles Taylor bien participé & la campagne du Pacifique mais, au final, il vola fort peu dans le cadre de « vraies » missions de guerre. Pourquol ? Peut @tre parce que ses supérieurs se méfiaient de lui et de ses « bourdes » 8 répétition. Son dossier indique cen effet qu’en I'espace de quelques ‘mois, 8 trois occasions, Taylor se dis: tingua au mauvais sens du terme en s‘abimant en mer lors de vols retour alors que son Avenger était en bon tat ! Précision intéressante, & deux reprises, Taylor tomba tout bétement en panne sche... aprés s'étre perdu alors qu'il volait aux instruments ! Le Lieutenant apparait done comme un pilote ayant de la bouteille mais ui demeure perfectible quant & la navigation overwater. Or, c'est précisément la problématique de Vexercice numéro 1 concocté a Fort Lauderdale ! En théorie, a carence de Taylor ne devrait cependant pas avoir diimpact sur le déroulement de lexercice puisque lofficier n'a qu'une fonction de surveillance et observation de ses ailiers. I! n’est pas la pour les guider niles aider et ne doit intervenir que si ceux-ci se trom: pent. Nous verrons que les choses se dérouleront différemment. {¥ Avec tes plotes du Fight 19, ure tarmac 15 1045, comme ot vous y étez Eni, presque, car ce ciche (tant efectvernent de infin 1045 representa es apparels staionnés Suria Nava Ai Staton de Kahul, sur ie de Maui aux Haw Nous ‘ous le présenion, fate ‘de meu carlos photos fds Avengor de Taylor {ui contibue desours 8 enforcer le mye. (US Naw) nN Vol sans retour au-dessus du « Triangle de VA-T'ELLE DEVENIR UN ALLER SIMPLE POUR LA MORT ? Bien que heure « H » pour le décollage ait 616 intilement prévue & 13h45, le Flight 19 re quittera la Naval Air Station qu’ 14410, Taylor ayant été retardé sur la route. Faute de temps, le briefing de la mission et l'étude {du plan de vol sont expédiés en deux temps ‘ois mouvements. Au total, ils sont quatorze 8 orimper & bord des cinq Avenger pour un temps de vol estimé de deux heures. Les pleins et les vétfications des appareils ont été faits par les mécanos. Tout va bien, hormis la disparition des horloges & bord des avions un aprés autre, les cing Wright R-2600-20 vrombissent dans un concert assourdissant. Les robustes Avenger s'ébranient en suivant les repéres peints au sol pour le taxiing puis C'est le point fixe. lls se préparent a prendre Vair. Feu vert dela tour! Poussant sa manette des gaz 8 fond, Taylor décolle le premier, les ‘quatre autres appareils dans son sillage. Les pilotes se mettent alors en formation puis met: tent le cap au 091. Taylor céde alors sa place de leader au Captain Powers qui a été choisi pour conduire le groupe le temps de l'exer ice. Quelques minutes apres avoir décollé de Lauderdale, le Flight 19 cesse de survoler la terre ferme pour s’engager au-dessus de un pote Avenger est cere pug a fate couverture de Lie magazne /Aémiez la compesion let yet! (rctives Carkire- Call Kad) mais qu'importe puisque chacun porte sa montre individuelle au poignet. Chacun, saut Taylor qui a oublé la sienne dans ses quar- tiers. Au-dessus de la piste, les cieux sont clé ments et le soleil omniprésent mais, en mer, au large, 18 od sa route va conduire le Flight 79, la météo commence & se dégrader et la mer 2. grossir. Conformément au réglement, les pilotes sacrfient au rituel dela checklist. Puis, Vocéan, Débute alors le vol aux instruments selon la méthode du dead reckoning consis: tant & évaluer sa position et & calculer sa route 8 partir d'un dernier point fixe ou amer, en occurrence un petit port de pécheurs, en intégrant & ce calcu, la vitesse de lavion et le temps passé a voler selon un cap précis. Evidemment, au-dessus des flots et sans point de repire, la moindre erreur arithmétique peut Bermudes entrainer le pire. A Lauderdale, le personnel ‘U sol suit avec un certain détachement la progression du Flight 19 dont la fréquence radio est écoutée par sécurité. Il est vrai que le scénario du probléme numéro 1 est toujours le méme et ne réserve aucune surprise. En prime, comme souvent, les ondes sont satu: rées par des mélodies & succes passées en boucle par les stations radios de Cuba. Des ‘tubes » qui parasitent aussi les transmis: sions des Avenger. II est cependant entendu que a premiére partie de la mission, le bom: bardement simulé de 'épave, vient d'etre réa: lisée avec succts. lest alors 15h00. Tout va bien. O'alleurs, dehors, sur le tarmac, le Fight du Lieutenant Robert Fox, lui aussi instructeur, sappréte & prendre I'air pour mener & bien le meme exercice que le groupe de Taylor. Mais la situation va bient6t déraper. Environ 40 minutes aprés leur décollage, Fox fet ses pilotes interceptent une transmission radio non-identifiée. Il faut quelques secondes au pilote américain pour comprendre que ces changes viennent du Flight 19 ; peu de temps aprés, les appareils d'écoute de la Naval Air Station enregistrent le message suivant de la part de Powers qui occupe toujours la fone: tion de lesder du Flight 19: « Je ne sais pas (04 nous sommes ! Je pense que nous nous sommes perdus aprés 'exercice de bombar dement ». Apr’s avoir donné son indicati, Robert Fox intervient : « ldentifiez-vous de ‘maritre & ce quelqu‘un puisse vous aider » Puis, plus rien, si ce n'est quelques cracho- tements dans les écouteurs, Inquiet, Fox insiste : « Quel est votre probleme ? ». Et la réponse ne tarde pas. Malgré la pidtre qualité de la communication, chacun reconnait alors la voix de Taylor qui semble avoir repris la t8te du groupe & cet instant précis : « Mon compas et ma boussole sont HS. J'essaie de trouver Fort Lauderdale, en Florde. Je survole actuel- Jement des terres mais le temps se gate et la visibiité se réduit. Je suis certain d'étre a la verticale des « Keys » mais ‘ignore od exac: tement et je ne sais pas 8 quelle distance se trouve Fort Lauderdale ni méme comment m'y rendre!» Se basant sur les propos de Taylor affirmant qu'l est en petition au-dessus des « Keys », Fox lui conseille de voler plein nord, Lidée est judicieuse mais la donne est biaisée puisque Taylor et ses hommes ne volent pas au-dessus des « Keys » mais des Bahamas ! ‘Autrement dit, Fox vient d'inviter le malheu- _ eux Taylor, déja perdu et nerveux, a mettre le cap au nord, sur limmensité de l'ooéan Atlantique, en laissant les Bahamas derriére lui! Longeant la Floride sur sa gauche, sans la voir, la patrouille s‘éoigne ainsi de toute chance de survie. La base de Lauderdale est en alerte et le personnel se déméne pour essayer de radioguider les Avenger ; mais tien n'y fat. aM avenger FT-28 (apparel de Tayo) Prof raise 4 pate dun emsgnage det Pis encore, |éloignement progressit des appareils rend par intermittence les communications inaudibles. En outre, le soleil qui est en train de se coucher Ccomplique la navigation de Taylor, déia fausse, il est vai. Il est plus de 17h30 et le crépuscule approche. Pour ne rien arranger, les météorologues annon cent du « gros temps » en formation au large, ce qui a pour effet de créer des interférences atmosphériques et de brouller les émissions radio. Tout est malheureusement réuni pour que le pire se produise. Charles Taylor, qui n'a aucune idée de sa postion mais qui demoure per. suadé de voler en dicection des cétes mériionales de Floride, transmet le message suivant par radio: « nous volerans encore cap au 030 pendent 45 minutes avant d'ensuite obliquer vers le nord, ainsi nous serons certains ‘que nous ne sommes pas dans le Gotfe du Mexique ». & Vévidence, le flight leader n'a toujours pas réalisé qu'il est on train de se fourvoyer. Entretemps, la nuit tombe, implacablement. Des vents contraires se lavent et une pluie de plus en plus violente commence 8 marteler les fuselages des Avenger ‘Qui, dans le meme temps, entement leurs réserves de carburant, Ca va mal Le Flight 19 est désormais & plus de 320 kilometres & Vest des cotes amé Ficaines et les appareils n'ont déja plus Fautonomie suffisante pour espérer renter. Et comme si cela ne suffisait as, quelques minutes plus tard, Taylor ‘ordonne a ses alliers de vier de bord dix minutes ! C’est--dire de tourer le dos 2 la péninsule de Floride et de se rap- procher encore un peu plus d'une mort ccertaine dans un ooéan en train de (et de faire route... vers Hest durar se déchainer. Cette idée est cependant discutée par au moins l'un des saves: pilotes qui, désespéré, hurl & la radio « Bon dew ! nous sutiait de voler vers ouest et nous serions de retour a la ‘« maison » ! Volons plein ovest !». Puls, plus rien. Cette intervention tend mon: ter que sie Lieutenant Taylor est bel et bien perdu, au moins un de ses hommes aura été capable oévaluer la position des ‘Avenger, méme approximativement La météo se dégradant nettement, es opérateurs radios de Lauderdale perdent le contact avec les 6garés. Une accalrie permet néanmoins de capter le mes: -_- ssage suivant émis par Taylor : « Nous allons voler cap au 270, vers Fouest, jusqu’a nous poser ou bien tomber en panne d'essence ». Quelques minutes plus tard, le fight leader demande un point météo & Fort Lauderdale. Cos changes sont entendus par plusieurs bases américaines qui r6percutent In formation. C'est aussi le cas de navires rmarchands et militares voguant dans le secteur, comme le pétrolir brian: rique Empire Viscount, un survivant des convois de lAtlantique en route pour les raffineries du Golfe du Mexique fet dont lopératew TSF se signale, wy lal ‘toupe de cing Avenger (st souvent ubtate pour iusto le wagédie du Fight 19 (us naw) ny * Vol sans retour au-dessus du « Triangle des Bermudes » Grace aux positions des bases et des diffé- rents navies, les opérateurs de la Naval Air Station parviennent enfin & grossiérement évaluer la position des Avenger par triangu: lation. Et ce quills découvrent les horrifie car ils savent maintenant que les avions ne re treront jamais, faute de jouir d'une autonomie suffisante | Les appareils sont situés dans une zone de 160 kilometres de diamétre ayant pour centre le 23° Nord, 79° Ouest, loin au Nord des Bahamas et au grand large du centre Flight 19 s'abiment en mer, un aprés Yautre, indluctablement. Au vu de I'importance de la houle, il est presque certain que les Avenger se sont désintégrés en heurtant les gigantes- ques vagues ou bien quis aient sombré en Lune poignée de secondes, vraisemblablement eu avant 20K00. La légende du « Triangle des Bermudes » venait de prendre naissance dans les flots noirs et déchainés de I'océan Pourtant, @ terre, 'on veut encore y crore et ‘dbs 18H00 un plan de secours en mer a été ‘4 PM Marner enique & celui qu dcala de a NAS de Banana River pou scours bipages du Fgh 19 ‘on peron a- dessus de TAtangue (US Nef) de la péninsule de Floride. Mais, cette infor ‘mation, Taylor et $05 ailers ne I'obtiendront pas, faute de pouvoir capter les messages. ‘Sur les coups de 18h20, la demiére transmis: sion radio du Flight 19 est recue & Lauderdale «A tous, resserrez la formation. Nous allons devoir amerrir. Lorsque le premier avion pas- sera endessous des 10 gallons, nous com: _mencerons @ descendre, tous ensemble, pour rester grouper, jusqu’a la fn ». lest désormais évident pour Taylor et ses pilotes quils seront contraints d'affronter les flots tumultueux de FrAtlantique. Au méme moment, officier de quart de Empire Viscount signale étre pris {dans un sérieux coup de tabac avec des vents violents venant du nord-est et des creux de plus de 8 metres, de véritables murs d'eau appelés « vagues scélérates » par les mains! Ironiquement, c'est, 2 prior, & quelques ence: blures seulement de ce navire que les cing Avenger se crasheront. A Lauderdale, bien que tout le monde s'y attende, Iutime message de Taylor glace les sangs, chacun ayant compris que compte-tenu de la météo et de obscurité ily aura de la « casse » sur le plan humain. Et, de fait, coupés du reste du monde, errant dans la tempéte et la nuit, privés du moindre point de repére, moteur toussotant pour cause de panne sache, les cing appareils en détresse du déclenché. Un PBY Catalina a pris Vair afin d'essayer de retrouver les Avenger et, si pos: sible de les ramener en les guidant au plus pres des rivages, en vain, bien sir. Peu avant 19h00, malgré le temps maussade et déja menagant sur les cétes de Floride, c’est au tour de deux gros hydravions PBM-5 Mariner de s‘arracher des flots depuis la Naval Air Station de Banana River. Les appareils sont fen vol depuis une demi-heure environ, lorsque V'un deux, celui du Lieutenant Walter Jeffery, rend-compte du résultat négatif de sos recher- ches, tout en insistant sur les épouvantables conditions météorologiques. Et le sort va s‘achamer contre les aviateurs américains car, moins de 20 minutes plus tard, l'appareil est Victime d'une teriiante explosion en plein vol, alors méme quill était en tran de croiser la route d'un pétrolier, le Gaines Mills. Témoin de la scéne, 'équipage du Capzain Stanley signale le drame par radio en décrivant une gigan: tesque « boule de feu de 30 metres de haut » Non sans risque, le navire met en panne et les marins scrutent la surface tumultueuse des eaux oi flottent de nombreux débris et lune neppe de carburant enflammée. Mais les recherches ne donnent rien, aucun survi vant parmi I'équipage de 12 hommes ayant 616 repéré. Le pétrolier est alors contraint de _ sont perdus, reprendre sa route pour éviter d'etre luimeme piégé par la tempéte, Dans le méme temps, les opérateurs-radar du porte-avions d'escorte Solomons \CVE-67), croisant lui aussi dans les paarages, rapporte la disparition de I'écho du PBM-S de leurs écrans, UNE CURIEUSE HISTOIRE ? Das aube du 6 décembre 1945, malgré la tempéte qui redouble dintensité, plusieurs missions de recherche et de sauvetage sont dépéchées sur les lieux présumés des deux accidents. En air, des appareils quadrillent \océan a la recherche d’éventuels survivants, aussi bien du Flight 19 que du PBM Mariner, alors qu’en mer les US Coast Gards assistés par des batiments de la Navy foullent les flots. Plusieurs cargos et pétroliers faisant route dans le secteur sont aussi de la parti Vigies aux aguets, officers aux jumelles. Mais Vocéan reste désespérément vide et, le 10, les recherches sont définitivement stoppées. Vient alors le temps des investigations qui déboucheront sur la rédaction d'un rapport de 500 pages commis par des experts de US Navy et qui sera publié quelques mois aprés le drame. Selon ce document officiel, plus tard « caviardé » & la demande de la mere de Taylor, il apparait clairement que le fight leader aurait confondu les petites ies des Bahamas survolées par ses Avenger avec les « Keys » situées au sud de la Floride. Se ensant au coeur du Golfe du Mexique, le Lieutenant aurait alors décidé de voler au nord-nord-est pour rejoindre Ia terre ferme. Compas en panne, sans horloge et privé de sa montre, prenant le commandement de a patrouille juste aprés I'exercice de bom- bardement, il semble que Taylor ait commis lune lourde faute de navigation aggravée par lune météo de plus en plus mauvaise et les consells involontairament catastrophiques dispensés par Robert Fox. Incapable de se repérer correctement, notamment aprés le ccoucher du soleil, comme dans le passé, lors de la guerre du Pacifique, i aura entrainé ses alors vers le nord, c’est-d-dire & lop. posé de leur salut et vers une mort certaine, ‘ce malgré la protestation d'eu moins 'un de ses pilotes. Ironiquement, la reconstitution du parcours supposé du Flight 19 par les experts montre qu’au moment od Taylor annonce a la radio que ses équipiers et lui fours appareils se trouvaient 8s précisément au bon endroit au bon ‘moment et que le seul fait de scrupuleuse- ‘ment suivre le plan de vol leur aurait permis de rentrer sains et sauts & bon port ! En janvier et février 1986, & l'occasion de recherches lancées parla NASA pour retrouver des débris dela navette spatiale « Challenger » qui avait explosé en plein vol peu de ‘temps aprés son lancement, I"épave d'un Avenger fut retrouvée au large des cotes de Floride. Aprés enquéte, il s'avéra que cet appareil ne faisait pes partie des cing du Flight 19. Cing ans plus tard, en 1991, cing Avenger furent & leur tour retrouvés au fond de Vocéan, par plus de 200 métres de profondeur, mais & seulement 20 kilo- metres de Lauderdale. Une enquéte conduite par la Navy, qui engagea dans 'affaie un de ses sous-marins de poche, déboucha elle aussi sur une conclusion négative, les numéros. de ‘série do I'un des moteurs retrouvés ne correspondant pas avec ceux de 1a patroulle de Taylor. La nouvelle fut toutefois accueil avec un tel scepti cisme de la part des adeptes des mys: teres du « Triangle des Bermudes » {que la Navy fut contrainte de produire des preuves démontrant que ces cing apparels s'étaient abattus en mer, certes sur une superficie d'& peine 2 km?, mais entre 1942 et 1946. Le mythe du Flight 19 8 jamais errant dans le « Triangle des Berrmudes » reste donc encore entier de nos jours. ‘Aurdola de la disparition dramatique des 14 hommes conduits par le Lieutenant Taylor et de leurs camarades du PM Mariner, au fides anndes et des beste lees, « laffare » du Fight 19 va donner naissance puis aimenter la ligende Populaire du « Triangle des Bermudes » ; de quoi s'agital ? ‘Crest une zone géographique de forme trianguiaire couvrant environ 4 millions do km, alant des Bermudes @ la c6te orientale de la pninsule de Flore et & "le de Porto Rico, dans laquelle de nom bbreux navires et avions aursient mys- térieusement disparu. Le sujet va inté- resser des scientifiques, des journalstes mais aussi et surtout des « experts » souvent autoprociamés en quéte de sen- sationnalisme, En 1974, la « mode » du «Triangle du Diable » va ainsi prendre Lune ampleurplanétaireavecla publication du best-seller de Charles Beritz vendu { plus de 20 millions d’exemplaires, «The Bermuda Triangle », dans lequet les cisparitions, y compris celle des cing ‘Avenger de Taylor, sont expliquées par © Dist AAS fora @ suo: wore | © Omg net (© Camp 7p et © ne ne po we (© Dect aM ee oe 2 taser ‘des phénoménes paranormaux. Et pour ‘étayer sa thése concernant le Fight 19, ‘outre le fait qu'il soutiendra morcicus, ‘que la météo resta clémente du début & la fin de rhistoie, ce qui est faux, Beritz ne va pas hésiter & « bidonner » les {alts et & citer des extaits imaginaites d'échanges radios entre Taylor, Fox et la base, le plus célebre étant : «nous 1ne parvenons pas & trouver fouest. Plus rien ne fonctionne. Nous ne sommes bas sirs de notre cap. Tout est range, méme Vocéan est bizarre |...1 C'est ‘comme sinous étions en train de rentrer dans une eau blanche. Nous sommes lréméchablement perdus, & jamais...» Si une simple analyse des fats permet de contester le travail de Berlitz, qui tient plus du roman que d'autre chose, le «mal » venait d’étre fait et dans le silage de auteur s'engoutfrérent des dizaines de « chercheurs » ayant tous des théories originales voire totalement farfelues pour expliquer les cispantions des Bermudes : interventions dextra- ‘terrestres, base sousmarine de I'At- lentide, cistorsion spatio-temporele, piewvre géante, etc. Sciontifiquement, outre les défallances humaines, comme dans le cas du Fight 19, plusiours explcations existent, & ‘commencer par les variations. clmat ‘ques 2ussiapides que volentes dans ce secteur. Des perturbations magnétiques font aussi été évoquées tout comme des phénoménes chimiques naturels liés & des missions de méthane provo. ‘quées par des mouvernents tectoniques réduisant ponctuoloment la densité de eau jusqu’a provoquer une perte de flottablté ; un phénoméne par alleurs ccouramment observé en Mer du Nord et ayant la aussi entrainé des nautrages de navires perdus corps et émes. Pusieurs ‘ouvrages de contre-enquéte, dont celui de Lary Kusche, pubié & peine un an aprés fe ive de Beritz, montrent que cde nombreux auteurs se sont contentés de colporter des inventions et des men songes afin d'entreteni le « mystire du Triangle », véritable poule aux cous dor our eux et lours éditeurs. Enfin, avec le concours du cabinet d' assurances bri- ‘tannique Lloyd's, & Londres, ila été lar- ‘gement démontré que le « Triangle des Bermudes * n'est pas plus dangereux ‘que ‘autres routes maritimes intematio- rales, le taux d'accidents étant le méme ‘uiilews, surtout si on le rapporte & la superficie de la zone étuciée et de la densité du trafic naval et aérien de cette région du globe. Et le condor devin’ g: 1C-* Premiére époque Capitaine dans une unité d’appui tactique quand éclate la guerre, Adolf Galland doit a ses qualités de pilote et de meneur d’hommes, ainsi qu’a son esprit d’analyse, de se hisser au poste de général de la chasse allemande quelque deux années plus tard. souhaltions pour nos esca- tlle impudence éhontée lissa Géring quiconque des réaltés quotdennes du des, MBlders demanda une sans voix. lItépign et tourales talons front Le jeu consistat pour ce derier & version du Me 109 avec un moteur en marmonant. » savoir jusqu'od aller top loin ot & por his puissant. Ce hi fut accordé etl se Cette répique est lon a touma vers moi: “Et vous > Je r’hé- tique, car ele permet de mieux corner Personnaté complexe, Galland avait, siti pas longtemps. “V'simerais que le personnage dAdo Galland comme la plupart des grands as, un mon escadre soit équipée de Spitfire.” » D’abord, rien ne prouve qu'elle soit ego surdimensionné et une certaine aie et que, en Ia publant sans ses propension a sintéresser surtout & ut rmémoires (dont I'éition originale a méme. Mais, & inverse de Ia plupart UNE PERSONNALITE COMPLEXE été pubige huit ans aprés la fin de lade ses chefs, était brilant sure plan ueree, Galland n’ait pas cherché & intallectul et avait une vision claire et Les Britanniques firent des gorges se démarquer un peu plus du pouvoir long terme des enjeuxstatégiques choudes do cotte attire. Ani un politique nai qu'il avait assiddiment I! évoluait avec la méme aisanco au des plus grands as allemands de la feequenté en raison de son poste de milieu de ses plates que parm le gotha Bataille 'Angletere avait exolcite- général dela chasse. dil. Reich. Pour autat qu'on puisse ‘ment reconnu la supériorté du Spitfire Puisque nous ‘avons as de raison le savor, i et & pau prés certain qu'il sur le Messerschmitt 109 | Bien évi pariculire de mette sa parole en a toujours maintenu ses distances demment que non, comme Vexplique doute, acceptons qu'elle ne sot pes avec la SS et que ses renconres avec Galland dans ses mémores apocryphe, Eon retrouve le caactére les hauts dignitares de [Ordre noir «Aptds avoir lissé chapper cette matin partis a limte de insurbord ne furent que purement circonstan- réponse, j'ai regu comme un choc. Ce nation, que décrivent nombre de pilotes celles. De ceux-ci, Galland écrira en rVétait pes exactement ce que je vour qui ont cdtoys. Cette anecdote est 1945 : « Des gens avec lesquels jus lis dee. Ben sir, fondementalemert, je tpique des relatons ambigués qu'ont qu'dprésentjen‘avesjamis eu ata prétéais notre Me 109 au Spitfire, Mais entretenues Galand et Ging pendant Dieu merci» iétais incroyablement vexé par le trois ans, souvent noyées dans le pate- Pour ce aii est des basses besognes manque de compréhension et per naisme emphatique du Reichsmarschal! do la $S, Galland a surtout cherché & entétement du haut commandement qui éprouvat une vértable estime pour ne pas savor. Ise considéait comme 8 nous donner des oréres que nous Galland — en qui il devat sans doute un militaire at ne sintéressat au‘aux ne pouvions pas exécuter ~ ou seve: se reconnate avec vingt ans et cent choses dela que. Cette attitude hi ment de maitre parole ~ en raison kos de moins. est certain que Géring permit d’écourter son séjour dans les de nombreux dystonetionnements dont aporécat le tranc-paler de son jeune ge6les ales. “G ‘anecdo: au demier moment. €oqalland > Neuf mais et un Imanche @ bl ane (Coecion Obert) ru lege Ado Gatand batt de Gaenkrenen, (Colson H- Obert DES APPRECIATIONS VARIEES Johannes Janke, ancien Kommandeur du IV.lUG 51 et commandant de la 7. Jagddivision, a connu Galland la Kriegsschule de Dresde en 1934. Il se souvient de lui comme dun « excellent pilote et excellent tireur, mais ambi- tieux et cherchant toujours & se fe remarquer. Un parvenu. I! avait la folie de chaser tout ce qui remusit, du pigeon & homme. » ‘Au milieu de année 1943, les relations quentretenait Géring avec son jeune poulain commencérent & se tendre sérieusement. Le Reichsmarschall se langa dans une série de reproches contre les chasseurs et la pression s'ac centua sur les épaules de Galland. Ce demier prit des mesures radicales pour amélore la formation et I'entrainement des plotes, mais, pour certains, il placa la barre un peu haut. Un sousofficier, dont unité était basée en Sicile, se sou vient du passage de Galland en 1943 « Les deux mois qu'il a passés ici nous ont permis. d'apprendre & le connate. C’était un homme vaniteux et orgueilleux. était craint par les hommes sous son commandement; & chaque fois qu'ils rentraient d'une mis: ion, sa premiére question était : “Ou étiez vous >" Galland se montrait par ticuldrement dur envers les pilotes qui comptaient de nombreuses missions ‘mais aucune victoire. Trés attentit @ son aspect extérieur, Galland était versatile ct s‘énervait facilement pour des choses ‘sans importance. Nous avons beaucoup souffert de son irascblité qui nous ren dait nerveux et peu sirs de nous. » Toutefois, parmi ses pairs, Galland jouit d'un immense crédit et d'un ‘grand respect. Wolfgang Spate, ancien ‘Kommodore de la JG 400, se vit offrr opportunité de rejoindre une unité de Me 262 et hésita entre la JG 7 et la JV 44 de Galland, « Tout le monde savait que la JG7 avait obtenu des succes cconsidérables. D'un autre cté, avais, tun profond respect pour Galland et Vroceasion qui métat offerte de voler dans une unité sous son commande. ‘ment était tentante. J'admirais Galland {et pas uniquement parce qu'injuste- ment limogé par Géring, il ne s'était as recroquevilé dans sa coquile en pleurant sur son sort. Au contraire, it avait mis sur pied une unité, dela taille d'une Staffel, et était monté au feu our défendre sa patrie jusqu’au der ree jour. Il était un exemple!» ELEVE « ALA DURE » Tout commence & Westerholt un cer- tain 19 mars 1912, lorsque Mme Anna Galland donne naissance & son second fils, qui repoit le méme prénom que son pre : Adolt. Cela fait alors 170 ans que la famille Galland s'est instalée dans cette petite bourgade de Westphalie our fuir es perséoutions que subissent les protestants en Savoie, Pourtant, par Ln étrange retournement, las Galland se Convertiont au catholicisme quelques années plus tad. «Papa » Galland, régisseur du domaine ddu comte von Westethott, a le coup de ceanne facile pour incuiquer & toute sa progéniture les valeurs traditionneles de Eglise romaine catholique et celles, plus reécantes, nées d'un nouvel élan patrio- tique consécutif 8 I'unité allemande réalisée par Bismarck. Adolf, comme son free ainé, Fritz, ot ses fréres cadets, Wilhelm-Ferdinand et Paui, est élevé 48 la dure », Ses relations avec sos trees sont variables, Jaloux de Fitz parce quill est I'ainé, il cherche toutes les occasions de le surpasser, une riva- Ite que Fritz support difficilement. Par contre, Adolf prend sous sa coupe Wilhelm-Ferdinand, que son pére a summommé Wutz, et ses relations avec le petit dernier, Paul, sont empreintes d/une vraie amitié fraternelle. Ses deux cadets lui vouent en retour une grande admiration. A cette éducation, mélant sens de la justice, patriotisme exacerbé et res- pect de la discipline, s'ajoute au fil des ans une haine pour le communisme et les Slaves qu’Adolf considére comine les pires dangers menagant |All magne. la 21 ans quand un autre Adolf arrive au pouvoir, son esprit ne sera done pas gangréné par l'endoctri rement des Hitleriugend. Mais « Papa» ne mania pas que la canne ou Ie baton, c’est un excellent chasseur. Adolf participe & sa premiére partie de chasse alors quill n'a que cing ans et il tue son premier livre & six ans. Une vocation est née ! Une seconde ne tarde pas & se révéler. ‘Adolf est passionné par le sport, les travaux manuels et la mécanique, et quand il peut combiner les trois, i fest aux anges. Il s’ennuie en classe quand il n’est question que de litt ture ou de philosophie. II construit de ses mains des postes & galéne et des moddles réduits d'avions motorisés. dévore les récits des exploits de Max Immelman, d’Oswald Boeicke et, bien entendu, de Manfred von Richthofen Dans les livres, il fait connaissance du successeur de ce demier & la téte de la Jagdgeschwader 1, un certain Hermann Goring Quand il commence & en avoir I'age, Adolf s‘intéresse aussi a la moto, a automobile et.. aux filles, trois acti vités auxquelles il accordera toujours Une grande importance. Le traité de Versailles ayant inter toute aviation militaire & |'Allemagne vainoue, fleurissent au début des années vingt des écoles de planeurs officiellement civiles. Or, l'une des écoles est implantée & Gelsenkirchen, & une trentaine de kilométres de Westholt. Le vol & voile devient sa nouvelle passion et l'aviation tout court deviendra sa maltresse pour le restant de sa vie. VOL A VOILE In’a que quinze ans quand il sinscrit aux cours qui se déroulent le week end. La théotie ne lui pose aucun souci, Adolf est naturellement porté vers les maths, la physique et la météorologie. Pour la pratique, c’est Un peu plus délicat. Son premier vol s'achéve peu de temps apras avoir débuté par un atterrissage peu glo rieux. Crest le métier qui rentre, en quelque sorte. Mais le joune Adolf est Un vrai battant et son pére devient son plus fidéle supporteur; & la grande surprise de son fils, il lui offre méme une moto pour faire le trajet entre la maison et V'aéro-club de facon plus confortable. En 1929, il est récompensé de ses cfforts en dérochant le premier degré du brevet, puis le deuxiéme dans la foulée. Pour le troisiime (et dernier) dogrd, la barre est un peu haute pour adolescent. Pour sfentrainer dur, i laisse un peu flor ses études au point que son pire doit le recadrer sévire: ment : si les notes ne s'améliorent pas, il sera interdit de vol. Adolf méne sa premiére bataile sur deux fronts, mais colle, il va la gagner. I! se quaiifie pour les championnats qui ‘se déroulent & Rhoen le week-end de Paques de 1931 od il décroche enfin le troisome degré du brevet. I ne veut pas s‘arréter 18 et compte bien obtenir salicence professionnelle, quinécessite de tenir une heure en I'ar. L'occasion se présente & Gelsenkirchen au mois {de septembre 1931. Dans son planeur Meyer Il il devient le troisiéme pilote professionnel du Land. Sa licence lui ‘est remise personnellement par le pré sident de Westphalie, Alors que « Papa » Galland voit d'un mauvais anil les activités de Keffer (crest le sumom qu'il a donné & son deuxibme fils) qui lentrainent toujours plus loin d'études pouvant déboucher sur un « vrai» métier, ce demier se trouve un sponsor en la personne du comte von Westerholt. Celui-clu offre de payer Ie planeur de ses raves | ‘Adolf approche la firme Grunau et se fait construire un Baby selon son propre cahier des charges. En remer: ciement de la générosité du comte le 27 février 1932, il va pulvériser le record du club de Gelsenkirchen fen tenant I'air pendant 2 heures 6 minutes et 5 secondes, alors que le précédent record était de... 4 minutes 45 ! Le club rejoint ainsi le corcle des aéro-clubs officiels de la Luftsport Verband. Devant une telle réussite, un tel thousiasme et une telle volonté d'etre le meilleur en toutes cit constances, « Papa» ne peut que siincliner. Son Keffer veut 6tre pilote ? En bien ! soit UNE FORMATION « CIVILE » En avril 1932, Adolf s‘inscrit au ‘concours ‘entrée dela DVS (Deutsche Verketrsfliegerschule, ou école de aviation commerciale allemande), qui vest autre que le centre de formation de la compagnie civle Deutsche Luft Hansa (DLH). Quatre mille candidats s'y présentent en méme temps que lui pour... vingt places. Mais Adott fait partie de ceux qui sont retenus. Hest envoyé au centre de formation de Braunschweig commandé par un ancien grand pilote de 14-18, Alfred Keller, titulaire de la croix « Pour le Mérite », futur Generaloberst et chef du NSFK, le Corps aérien national socialiste. Certes, le centre est civil, mais Adolf et ses jounes camarades y croisent de nombreux anciens pilotes de la Grande Guerre avec lesquels les relations sont tendues et toute la vie y est régiée d'une maniére totalement militaire Plusieurs accidents manguent de ‘mettre un terme prématuré & la carriére du jeune Adolf au point quill cherche & quitter le centre pour s‘engager dans un régiment dinfanterie. II en est cependant dissuadé par Keller li ‘méme qui a reconnu en lui les qualtés et les vertus d'un pilote de combat. Cor, c’est bien de cela quill s‘agit. La DVS prépare en secret la remilitarisa tion de I’Allemagne depuis bien des années avant Varrivée des nazis au pouvoir. Depuis 1926, plus de deux cents offciers et futurs officiers sont formés par les Soviétiques & Lipetsk “4 Aigerent do Heike Hest At dela JG 192 Rihoten Une eat ‘orcoment Mar) ae €oqalland Des Ara Ar Fd HIG 232 au ez vor 8 Bomb, aa aw) et on y trouve un grand nombre des & belles réelles sur des cibles fixes ou trowvais surréaliste, c'est que 'on m'en- ‘uturs cadres qui conduiront la Luftwaffe des combats aériens simulés, trainait & devenirplote de chasse, alors 2 Tassaut de Europe quinze ans plus Fin mai 1933, sa sortie de que je n’appartenais & aucune unité tard, comme Hugo Spenre, Hans-Jirgen Schlessheim, Galland est prié'assister _constitude et encore moins & une armée ‘Stumpf ou Albert Kesseking. ' une conférence & Berlin. Entouré de de Air existante | » Les aéro-clubs de vol & voile ont été quelque soixante-dix jeunes pilotes, Quinze jours de permission & Rome, eréés par des militares, comme le certains en civil, mais la plupart por- Naples et Capri lui permettront au Generaloberst Hans von Seeckt, chef tant un uniforme militaire, il rencontre moins de découvrir et d’apprécier le de la Reichswehr (forces armées pour la premiére fois Hermann Goring. _charme des jeunes ltaliennes, emer. telnet autorisées par les Alliés), le Major Cet authentique héros de la Grande NAISSANCE DE LA LUETWAFFE Kurt Student, de son état-major, et le Guerre, titulare de la tres respectée Houptmann Helmut Wiberg, chargé de croix « Pour le Mérite », impres- De retour en Allemagne, il rejoint la cds aux Espanncs ‘apres Spar do a bain Condor los He ol camér ‘rosie en part ea rote to « 78 hs Caparo » (Collection Cerda) Définitive ? Voice ! Adolf est décidéa sebattre:ildemande Lune contre-expertise médicale. i met & profit son transfert & Magdebourg pour = gr8ce & la complicté de quelques uns de ses camarades ~ apprendre par conur les tableaux permettant de déterminer Tacuité visuelle (a cette Epoque, les tests sont encore assez rudimentaires). Avec juste ce quiil faut d'hésitation parfois pour rester crédible, il passe "examen sans souci, Les ophtalmologistes lui ayant trouvé 10/10" 8 chaque cel, interdic- tion ast levee ! « CAPITANO » En 1936, des nuages lourds de menace s‘amoncellent au-dessus de I Europe. En Allemagne, violent une nouvelle fois le taité de Versailles, Hitler réoc cupe la Rhénanie, le 7 mars. La France se contente de vagues protestations, En Espagne, le général Francisco Franco fomente un coup d’état en réaction Iélection d'un Front popu laire, le 17 juillet. La guerre civile éclate. Le 23 juillet, Franco solicite V'aide active de I'Allemagne. Quatre jours plus tard, une note contiden- tielle circule parmi les unités de la Luftwatfe demandant des volontaires pour appuyer les troupes nationalistes de Franco. C'est l'acte de naissance u corps expéditionnaire, qui prendra le nom de Légion Condor en novembre sous les ordres de Hugo Spare. Tout ce qu’Adolf sait de cette affaire alors, c’est que des pilotes Quelaes jou avant lacampogne 3 TOvos, 11627 adopt co rove neg promontore. (Guncosarchiv) NUAGES NOIRS SUR L'EUROPE En un an, MAllemagne bien changé. Adolf @ quitté un pays en proie & Vinflation et au chémage. Dé sormais, les grands travaux et, surtout, le réarmement ont permis le plein empl et Allemagne a retrouvé sa place dans le grand concert des nations. En contrepartie, le Parti se méle de tout et I'indvidu se noie dans la masse, Terminées les plaisanteries de plus ou moins bon godt sur Hitler, le régime, le Parti comme Adolf et ses ‘camarades avaiant eu I'habitude den faire en Espagne. Le pays tout entier ‘est sous haute surveillance. Ala fin de été de 1998, il est tire de son repos en Westphal. Hitler S‘appréte & mettre la main sur les Sudétes. Craignant une réaction des Britanniques et des Francais, il ‘a ordonné une sorte de mobilisation ‘générale. Chamberlain et Daladier ccadent aux exigences du Fuhrer a Munich, le 30 septembre. La paix est ‘sauvée mais pour combion de temps ? Adolf est tout d’abord affecté au service de I'Oberstleutnant Dr. med, dent. Walter Gramm, ancien pilote dassaut de 1918 devenu conseillar auprés de 'état-major de la Luftwaffe, ‘Trés intéressé par les questions d’appui tactique, celui-ci prend connaissance des rapports de Galland a propos dela Conduite des opérations en Espagne, Toutefois, la crise de Munich sort tout le monde des couloirs de Berlin fet Gramm prend le commandement d'un Schlachttegergruppe 10, une Unité toute provisoire équipée en Henschel Hs 123, et appelle Galland 2 s0s cotés, Une fois la crise de Munich passée, tout rentre dans lordre et Galland, & force d’insistance et & sa grande joie, est affecté & un groupe de chasse le Jagdgruppe Béblingen \I,\JG 433 rebaptisé JG 52 enmai 1939), crééle 1 novembre 1938. Malheureusement pour lui, il découvre avec horreur qu'il ‘existe que sur le papier | Son Kommandeur, le Hauptmann Dietrich Grat von Pfeil und Klein- Ellguth, devant s‘absenter pendant tun long moment pour des raisons de santé, Galland en prend le com- ‘mandement par intérim. Enfin, Adolf Hensche Hs 1238-1 (borovnant Ade Gatans Commandant ia 4(Sen YUG 2 At Roseburg, septembre 1938, a la chance de pouvoir voler sur Messerschmitt Bf 1090. Lui qui s'était montré méfiant quand il avait fait connaissance du prototype & Bernburg, oll avait fat escale pour se rendre au centre d'essais de Rechiin, re jure plus désormais que par lu Cependant, pendant I'été de 1939, de nouveaux nuages noirs s'amoncel lent au-dessus de Europe. La queere menace. Hitler planifié invasion de la Pologne et I'état-major de la Luftwatfe redistribue les affectations en fonction des compétences avérées de chaque pilote Début aodt 1939, Adolf recoit "ordre dde gagner Tatow pour se mettre a la disposition du Major Georg Spielvogel, commandant le Il.(Schl.\/LG 2. Ce groupe de la Lehrgeschwader 2 (il s'agit d’une unité batarde, 8 la fois école de perfectionnement et unité opérationnelle) est équipé de Henschel Hs 123. Ce groupe puise ses origines dans le SchLFLGr. 10 que Galland avait mis sur pied avec Gnamm & Tatow un an plus tot. L’état-major de la Luftwaffe a la mémoite longue. Adieu Bf 109, et voild & nouveau Adolf instalé aux commandes d'un biplan & habitacle & Var libre d'un autre ge ! Moindre mal, i prend le commande ment de la 5. Staffel Fin aot, la tension internationale est ! son comble. Chamberlain et Daladier ‘ont fait savoir & Hitler que, s'il enva- hissait la Pologne, ils déclareraient la guerre a |'Allemagne. Hitler fixe la date du « Fall Weig » inom de code de linvasion de la Pologne) au samedi 26 aogt & O4N30. Le IL/iSchl)/LG 2 recoit 'ordre de faire mouvement sur Alt Rosenburg, mais le contre-ordre survient dans la soirée du 25. Hitler semble hesiter. Mais non, finalement Vordre est donné Je samedi 26 aodt au matin et, 8 0434 le 1© septembre, Oberleutnant Bruno Dilley, commandant la 3,/St.G. 1 largue sur la Pologne endormie les pre migres bombes de ce qui deviendra la Seconde Guerre mondiale. Sa premidre mission, Adolf Yeffectue le matin du 1" septembre, en compa gnie de la totalité du ILiSchl.\LG 2 ‘mene par Spielvogel. L'objectif est une concentration de troupes et de blindés prés de Praystan, sur la route de la 10. Armee du général von Reichensu. Quand la résistance polonaise se raidit, le 3 septembre, le groupe de Spielvogel est affecté & la 1. Panzer: Division qui fonce sur la riviére Warte fen direction de la Vistule. Le rythme des missions s‘accélére les jours suivants. Adoif fait fréquemment trois ou quatre sorties par jour. Le groupe se déplace au fil de 'avance allerande et, alors que Reichenau donne lordre de prendre Varsovie, le 8 septembre, les Henschel 123 font mouvement sur le petit terrain de Wolbérz. Le lendemain, alors qu’il effectue lune sortie de repérage, le Fieseler Storch de Spielvogel est touché ppar des tirs venus du sol. Le pilote ayant été blessé, Spielvogel prend sa place et parvient & poser I'avion dans une rue d'un village, mais, en sortant de l'avion, il est tué d’une balle en pleine téte. Le commande- ‘ment par intérim est assuré par le ‘Major Wolfgang Neudértfer. Pendant ce temps, Adolf conduit sa Staffel pour des missions de ritrailage au caour méme de la capi tale polonaise. Le 11, Hitler rend visite au front et partage le repas de la Staffel de Galland. Ce dernier est fort marri quand un aide de camp de Hitler lui explique qu’ ne peut pas allumer un cigare en présence du Fahrer. Celuici est végétarien et non fumeur. De la visite du chef supréme des armées, Galland en tera un sen- timent trés partagé. Hitler ui a fait impression dun etre solitaire se for: ‘cant a étre convivial mais ne portant ‘que pou dinterét aux autres, entouré de « creurs de chaussures » abondant toujours dans son sens. Mais la campagne nest pas encore terminge et, le 12 septembre, Adolf (Galland, bien sir) exécute dix sorties dans la journée; parfois, les moteurs ne sont méme pas coupés pendant ‘que las avions sont ré-armés, Le 17 septembre, les Soviétiques envahissent la Pologne par Vest. Les Allemands précipitent la chute de Varsovie. L’assaut final est donné le 24 et le 27, le gouvernement polonais capitule. our son action en Pologne, Galland tecoit la Croix de fer de I classe avec effet au 13 septembre. Il est égale- ‘ment promu capitaine (Hauptmann) au 1" octobre. Lell.(Schi.)/LG 2ne tarde pas regagner Allemagne et Brunswick. Cependant, Galland ne désespére pas de rejoindre la chasse. Une fois encore, le destin va lui donner un petit coup de poue. ENFIN CHASSEUR ! Galland se plaint de douleurs dans le bas du dos. Au début, il ne s'en inguidte pas top; il n'est pas homme a s'écouter. C’est, pense-til, la rangon de ses « crashes » a répétition avant la guerre, Mais la douleur devient intense au point de le géner aux commandes de son Henschel. I tarde & consulter, craignant, une nouvelle fois, d'etre Interdit de vol. Finalement, un médecin diagnostiquedes:humatismes. Galland ‘saute sur l'occasion : « Voyez-vous, Herr Doktor, & chaque vol dans ces ‘avions & habitacle ouvert, la douleur s‘avive. Cela ne pourrait pas m'arriver dans un avion & cabine fermée, comme le Me 109. Vous ne pourriez pas faire ‘quelque chose pour moi ? ». Avec un petit sourre en coin, le médecin inscrit les mots magiques sur son dossi «Le capitaine Galland ne doit plus voler dans des avions & habitacle ‘ouvert & cause de ses rhumatismes ». n'y a plus qu’a attendre que les bureaucrates fassent leur travail. Ce ‘sera long mais payant. Le 15 févtier 1940, Adolf Galland est officollement affecté au StabiJG 27 en tant que Geschwader-Adjutant. Arrive Morichengladach, Galland trouve IaJG 27 dansune situation dicate. Les ccadtile détat-major, commandée par Oberst Max Ibe, t le |. Gruppe n‘ont 16 créés que le 1" octobre 1939. Le Il. Gruppe n'est formé que depuis le 2 janvier et se trouve & Magdebourg: 4 capa dun Henscht He 1231 (sen nG2 apparel eae arme oe ‘deux mireuses de expat ING 17 de 722mm (Collection de rater) — > Lepr oesae berate Max bel ommedore a 2 & lat dela caroagne de France, probaberent 3 ‘Gunes (Collecton Nowa) lland il sera d'aillours rattaché & la JG 51 pour la campagne & l'Ouest. Aucun troisidme groupe nest encore prévu. Tout cela signifie beaucoup de pape rasses pour le nouvel Adjutant. Cela ennuie beaucoup, cariine connait pas, le BF 109 E dont le Srab est équipé. décide alors de demander la permis: sion d'effectuer un stage au IllJJG 53 dont il connait bien le patron, un cer tain Werner Molders. La permission lui ayant é16 accordée, Adolf se rend & Wiesbaden od il particive & quelques sorties au-dessus du front, se frottant méme 8 plusieurs reprises & la chasse francaise, mais sans résultat. Méldors, ccertainement I'un des plus grands tac: ticiens du combat aérien de toute la ‘Seconde Guerre mondiale, passe des heures 8 ui enseigner toutes les ficeles du métier. Adolf le jalouse secrete: ment : grace son acuité visuelle ‘exceptionnelle, Mélders posséde un ‘gros avantage sur lui. Adolf sait qu'il ‘ne pourra jamais rvalser avec lui. Cela ‘ne empéchera pas d'essayer. De retour 8 Ménchengladbach, Galland restitue & son Kommodore et & ses pilotes lenseignement que Mélders lui a dispenss. lis vont en avoir besoin: le 10 mai 1940, Hitler décionche son attaque & Ouest, envahissant les Pays-Bas et la Belgique, tandis que les blindés péné trent dans les Ardennes en direction de la Meuse de Sedan, Le StabiJG 27 a sous ses ordres le LUG 27 (Houptmann Helmut Riegel), le 1.1G 1 (Hauptmann Joachim Schlichting), le 1JG 21 (Hauptmann Fritz Ultsch) et e L/JG 81 (Hauptmann Hans:Heinrich Brustolin) et dépend du Vill. Fiegerkorps. Les premidres missions sont menées dans la région Venlo - Lidge - Tirlemont. Et le 12 mal, Adolf Galland ‘ouvre son compteur : deux Hurricane. belges. Rappelons qu'il s'agit de Mk. 1 2 hélice bipale & pas fixe : «Il n'y a done rien eu de trés héroique ‘quand, dix kilométres & l'ouest de Lage, mon ailier (Leutnant Gustav Rodel - NDAI et moi avons piongé d'une altitude d’environ 3 600m sur une formation de huit Hurricane volant 1.500 m plus bas que nous. [..1] Les Hurricane ne nous avaient pas encore apercus. Je ne ressentais ‘aucune excitation ni méme la “fidvre du chasseur’. “Allez ! défends-to’”, ‘aije pensé quand j'en ai encadré un dans mon collimateur. Je me rap- prochais de plus en plus sans avoir 6t6 détects. “Quelqu’un devrait avert” |...) J'ai tité ma premiére des circonstances, était encore trop grande. Jétais juste derrire Wi Le pauvre diable a finalement compris ce ui se passait. Pour se défiler, i exé: ccuta une manoeuvre bien maladroite ui le placa dans la ligne de mire de ‘mon ailier. Les sept autres Hurricane ‘ont fait aucun effort pour venir en aide & leur camarade en détresse, mais s‘égaillerent dans toutes les directions. A la seconde passe, mon adversaire tomba en spirale sans son gouvernal. Des morceaux de ses ailes 80 détachérent. Une troisidme rafale aurait 616 un gichis de munitions. » Dans I'aprés-midi, Galland descend un ‘woisidme Hurricane prds de Titemont. Le 13 mai, le Stab/JG 27 fait ou: vement sur Oldendort, puis sur Neufchéteau, le 16, suivant ainsi la fulgurante percée de la Wehrmacht. Le 16 mai, Galland entre & nouveau fen action. Il revendique un Spitfire & 19h30 prés de Seciin. II s'agit plus probablement d'un Hurricane du N° 85 Squadron, qui perd un appareil dans ce secteur. Nouveau déménagement le17 pour Charleville. Le 19 mai, Adolf décide d'inaugurer une nouvelle tactique : a chasse libre sur zone aul coucher du soleil. En fin d’aprés-midi il décolle la tote d'une vaste formation composée par tous les groupes que le StabiJG 27 2 sous ses ordres. Il s'agit d'interdire le passage aux avions francais volant & basse altitude pour bombarder les concentrations de chars. Mais la péche est peu fructueuse, sauf pour Galland. A 20hS0, il abat un premier Potez 63 au nord d’Albert et, & 2148, un second au sud-ouest d’Hirson « Toujours fo We 5819 iloscopie sortie rower quo la pupa de 0s phos ont i prises de mane rapprochie (Caloton auteur) Je Iai connu en Espagne oi il com mandait Hunité de chasse, la J/B8, ft c’était un remarquable chef. En Espagne, il n’était pas nécessaire que le commandant vole tous les jours, parce que les formations de combat ‘se composaient de deux a six chas- sours, jamais la totaité du groupe Elles n’avaient pas besoin d’étre commandées dans les airs. Dans ces conditions, Handrick @ fait un excel lent travall. Ce ne fut pas le cas avec la JG 26. Ine volait jamais. Géring I'a Vité & la premiére occasion. » La premigre mesure de Galland est de maintenir quatre avions du Stab fen permanence pour les missions. tI prend des sous-officiers expérimentés comme ailiers, une pratique qui se répandra rapidement au sein des esca des de chasse, Quant 4 ses tactiques, ies énumére lui-meme « Dorénavant, j'ai mené personnel: lement la totalité de lescadre en ‘opérations. Je savais exactement ce qui était nécessaire et ce qui était possible dans les grandes confronta- tions aériennes. Ma seconde mesure 2 618 d’établir et de mettre en pra tique les meilleures régles possible pour V'escorte des bombardiers. La JG 26 était connue pour étre la plus fiable des Geschwader dans ce ‘dle, Qui était le plus difficile pour une escadre de chasse. Cola demandait beaucoup de discipline et je sais que toutes les escadres de bombarde ment demandaient & étre escortées par la JG 26. Alors je pense que I'on peut dire que, en 1940, la JG 26 tait Iescadre Ia plus performante pour 'escorte. J'ai tout organisé moi méme, parce que nous n‘avions ni expérionce ni rdgles déja établies. J divisé la formation en trois. D‘abord, lune escorte rapprochée, qui volait ‘au contact des bombardiers & la méme vitesse, qui était trés basse pour nous. Cela représentait un tiers de notre formation, & peu pris tun Gruppe. Les chasseurs devaient rester avec les bombardiers pour les détendre ~ ce n’était certainement pas la meilloure maniére, mais les bombardiers l'exigeaient. Plus effi cace, Iescorte distante qui ne perdait pas les bombardiers de vue mais qui pouvait aller d’un cOté ou de l'autre pour faire face & une menace. Puis, aprés le combat, lle devait retrouver sa position initiale. Et enfin, nous avions la freie Jagd qui volait en avant des bombardiers. C’était de loin la meileure méthode et la plus fructueuse. Bien sir, les bombardiers ne pouvaient pas la voir et ils nous faisaient difficilement confiance. J'ai discuté de ces tactiques avec les bom- bardiers a de trés nombreuses reprises, sans jamais réussir les convainere. lis ne cessaient de se plaindre & Goring ui n’écoutait qu’eux. » Et la meilleure maniére d'inaugurer son nouveau commandement, Adolf la trouve le 25 aout en descendant Un Spitfire. Das lors, son palmards ne va cesser de gonfler, pour atteindre 28 victoires le 6 septembre, la veille du Zielwechsel, le changement de cible. En effet, le 7 septembre, sur ordre du Fuhrer, la Luftwaffe se lance dans la bataile de Londres. Et crest aussi le 7 septembre que Galland inaugure son tout nouveau Bf 109E-4/N qui allait devenir sa monture personnelle pendant sept mois. Messerschmitt I'a spécialement 4quipé d'un allume-cigare, d'une ventilation pour la fumée et d'un porte-cigare... Ces aménagements ne seront pas du godt de tout le monde ft Galland s'attiera les critiques d'un certain nombre de ses pairs pour ses ‘excentricités. est surtout équipé du ‘moteur DB 601 N qui utilise de es. sence & indice d'octane 96. Par la suite, il sera équipé d’un systeme de suralimentation, probablement un sys teme experimental ou un ancétre du MW 50 (MW 30 ?). ri HOMARDS SAUCE GALLAND Le 18 septembre marque le point culminant de la bataille d’Angleterre et méme son tournant. Il est désor: mais assuré que I'Angleterre ne pliera pas sous les bombes de la Luftwaffe. Colle-ci doit se préparer & une longue guerre d'usure. «J'ai remporté ma quarantiéme Vietoire au-dessus de l'estuaire de la Tamise, le 24 septembre. Le moral de notre escadre était wes élevé. La JG 26 s‘était taillé une solide réputation pendant la bataille Angleterre. Je ne faisais aucune différence entre mes propres succes et ceux de lescadre. Je fus le trol sidme membre de nos forces armées, aprés Diet! et Mélders, a recevoir la Croix de Chevalier avec Feuilles de chéne. Aprésla Grande Croix, réservée uniquement au Reichsmarschall, c'était alors la plus haute décoration militaire. Ce n’était pas bien grave si, en méme temps, je fus interdit de vol. Je pensais arranger les choses dune maniére ou d'une autre. Je fus cconvoque & Berlin pour investiture. » Messerschmt 8 109 0 (WN. 6714) (berstounant Ada Gland ‘KommodoreJ6 26 ‘Brest Gupavas, 15 avi 1961 De la capitale, il se rend dans la pro pri de Géring, dans la Rominterheide, ‘on Prusse Orientale.Ily croise Molders ‘qui lui dit en aparté : « Le Gros m’a promis quil te garderait aussi long temps quill m’a gardé. Et, au bonne chance pour le dix-cors que raté ». Molders repart pour allonger son palmarés qui totalise également 40 victoies. La course entre les deux hommes continue, & laquelle ne tardera ’pas participer un nouveau concurrent, Helmut Wick, Kommandeur du JG 2, ‘qui en est alors & 28. Géring ouvre & Galland le paradis de sa réserve de ‘chasse personnel. Il en oubliejusqu’a ‘sa compétition avec Malders... Lui, le fils du régissour de Westerholt, ne ratera pas le cert : « un animal royal, le dix-cors d'une vie » Alors que l’automne vite & Vhivet, Galland voit l'avenir plutét Messerschmitt 109-2 (WN 6750) ommodore 16 26 Messerschmitt 109-2 (WN conn) Cbarstonant Ade Gatand Kommodore 16 26 Andomber, 5 Sécembre 1983 maussade. Les bombardiers alle- mands opérent désormais durant la nuit, soulageant les chasseurs de la difficile tache de les escorter, mais les rencontres quasi quotidiennes avec le Fighter Command de la RAF laissent régulidrement des chaises vides. Les plus anciens pilotes de la JG 26 sont sur la bréche depuis septembre 1939. Galland demande ‘au haut commandement que son Unité soit envoyée au repos quel: ques semaines. La proposition est acceptée, mais sera différée. Le 1 novembre, Adolf est promu au grade d'Oberstieutnant. Le 7 décembre, le Stab siinstalle 8 Abbeville-Drucat. Galland a rem porté sa 57° et demidre victoire de année 1940 deux jours plus tot Wa trois longueurs d’avance sur Mélders. Quant & Wick, il a disparu le 28 novembre juste apres avoir remporté ses 55° et 56° succes. Le 24 décembre, Hitler vient féter NoB! 8 Abbeville : alcool et cigares sont proscrits Enfin, le 9 févrior 1941, la JG 26 est renvoyée en Allemagne, le Stab pre rant ses quarters & Dusseldorf. « Je auras jamais imaginé que 'on puisse ressentir une tele fatigue », écrra ‘il aprés Ia guerre. Lors d’un séjour au Tyrol avec des membres de son escadre, Adolt fait connaissance de Monica. Divorcée avec un garcon de ‘quatre ans, évoluant dans le milieu des arts et du cinéma, profondément ant nazi et antimiitarste, elle noue avec ‘Adolf une profonde relation. Dans les jours les plus noirs que traversera Galland en 1945, quand il en arrivera jusqu’a craindre pour sa vie, elle sera son ultime recours. pas pu le voir tomber. Westphal se trouvait en bonne position, mais se i était tomps de faire nos adieux, car les Spitfire revenaient sur nous. Ma fond, piqué & mo 8 toucher jous étions objet de jes attaques. Westphal voli uis présenté du Touquet, les équipes au s agité les bras de maniére fréné tie des fusées rouges. J'ai fini sur le ventre. Quand j'ai voulu sortir le dd voler un bon moment avec le train sort. J'avais 40 heurter le bouton ‘genou pendant le combat et je m ‘A Ado Galand et Dougas De retour au front, Galland et son suis souvenu qu'il avait fallu que je Bar rence ene eu y tt leurs ragle essiette de I'avion perce qu'l ms rcarte cus 8% escadrile d'état-major posent | ea de t'avion parce 4 (aectondetausur) valises & Brest-Guipavas, le 4 avril. La i pas comme d’habitude. Les guerre reprend ses droits. Quelques rds ot le champagne étaient sains jours plus tard, un magnifique cadeau aufs. La chance du chasseur ! attend : Varrivée du Bf 109-0 me tem " (WNr. 6714), un appareil de présérie i a offert de la nouvelle version du célébre chas ‘2 8 p. seur de Messerschmitt. Ile pilote pour Deux lui seront contirmés (Wittering la premiére fois le 18 avtl dans des Wing et N° 266 Squadron), ses 59° et Circonstances un peu particuliéres. 60° victores, L’anniversaire d’Osterkamp [2] tom bait le 15 avil et i m’avait invite & le c6lébrer dans son PC du Toug. dans mon Me 109F un panier homards et les bouteiles de ch age qui allaient avec, et jai décolé Westph rop tentan d'aller faire un tour au-dessus de TrAngleterre. Rapidement, j'ai tun Spitfire isolé. Aprés une ite agitéo, | Je en ma faveur. Mon redoutable adversai jomba en flammes dans un pet lage prés de Douvres de prendre de latitude. Lun d'eux rainait & la remorque. J i approché sans étre repéré et Iai tal en pices & trds courte distance. Nou Spitfire que jai faili emboutir. Je oa Le Generaimajor Theo Osterkamp état ‘lors afd 2 (Japdfiegerttver, commandant oa chasse, deta Lule 2) Grand as dela ‘uere 14-18, ce qu ll vat ocr «Pour le Meme », I rogt aussi a Riteirour Molders leremplaga latte doa JG 1 Le 1 juin 1941, le Stab retrowe ‘Audembert. Le 16 juin se déroulent deux combats ts particuliers contre des chassours et des bombardiors ‘moyens britanniques. Par Ses opérations «Circus », la RAF lance son offensive totale pour entrainer la Luftwaffe sur le terrain de la guerre d’usure. Ce jour est le plus dur pour la JG 26 depuis la fin de la batalle d’Angletere. Adolf Galland revendique sa 64" victoire. La RAF sort & nouveau en force le 21 juin : six Blenheim escortés par dix-sept Squadrons de chasse. Les premiers & intervenir sont. Galland et son sili, 1é Feldwebel Bruno Hegenauer. quant ou ‘milieu de escort, Galland vise le demir Blenheim @ droite. Il prend immédiate ‘ment feu et s'éorase sur I'un des terrains satelites de Saint-Omer ~ huit minutes apis le décolage de Galland ! D’autres Messerschmitt font alors leur appari tion dans le ciel. Galland, hi, a plongé & nouveau sur la formation de Blenheim, revendiquant apparel de téte (victoire (ui ne lui sera pas confiemée). Au cours de cette seconde attaque, Hegenauer 2 perdu son leader et tombe lurméme Vietime du Wing Commander Kent, com ‘mandant du Wing polonais de Northolt i saute en parachute et est recuell sain et saut. Un Spitfire du N° 303 Squadron profte de isolement de Galland pour le « poiveer», mais le Messerschmitt lui fle entre les doigts. Dans son apparel sin tant le glycol, Adolf réussit & se poser sans dommage & Calais Marck. ll est de retour 8 Audembert une heure plus tard, juste & temps pour intercepter un nou vveau « Circus » Cette fois, il décolle seul, Hegenauer ‘ayant pas encore regagné Audembert En cherchant & rejoindre le groupe de Oberleutnant Joset Priler (IG 26}, i repére une formation de Spitfire (N° 611 Squadron) juste en dessous de tui. I pique sur Fapparell de queue et abat en flammes. Voulant tre certain que sa proie va bien s'écraser au so, il comet lune erreur de débutant : il fixe son regard devant lui pendant un trop Jong moment. II ne voit done pas arrver un Spitfire qui se glise dans sa queue «Tout & coup, lenfer se dé ans et le radiateur fuyaient. O'instinct, ai mon avion vers le nord. P Fareét du moteur, Ma chance ni sentais aucune douieur, P temps. De toute facon, rien de précieux n touché. Une détonati brutale me tira de ma réverie. Le rése ir qui, jusque 1, s’était gentimen dé, venait dexploser. Le fuselage prit instantanément feu. Du carburant flammé pénétra dans Ihabitace. . faire srieusement cha dehors | dehors | dehors ! » Apri avoir sauté en parachute, Galland est conduit 8 Ihopital de la Marine & Hardinghem od Osterkamp vient le féliciter de s'en étre tiré vivant. lui ‘annonce par la méme occasion que le FFtrer ' proposé pour la nowvelle plus haute décoration du Reich, la Croix de Chevalier avec Feulles de chéne et Glaives. Petite revanche, il est le premier soldat alemand @ la recevoir ~ un jour avant Werner Mélders Le lendemain, Galland apprend comme tout le monde que IAllemagne vient denvahir ‘Union soviétique. Son rival 2 6t6 transtéré avec son escadre sur le front de Est. Des lors, son palmarés va cotre & une vitesse telle que Galland sera impuissant a suive. Mokiersatteint le chitfre magique de 101 victoires le 16 jullet; il faudra quatre mois & Galland our ariver & 96. Quelques jours plus tard, Molders est retré des opérations fet est promu General der Jagotiioge, général des chasseurs. Ce poste existe dé depuis le début de année 1941 et est alors oocupé par le Generalaior Kurt von Déring. Cependant, Géring va donner des fonctions plus étendues & Molders, cumulant celles de comman: dant opérationnel et dinspecteur général et lui donnant l'autorsation dassister ‘ux conférences entre les constructeurs tle ministére de Ai Le 9 aot, a totalté de la UG 26 décolle sur alerte pour inteccepter un nouveau ‘aid britannique. Tandis que Galland revendique deux Spitfre (dont un seul lui sera créité), un des grands as de la RAF, le Wing Commander Douglas Bader, commandant le célabre Wing do Tangmere, est descendu. On connait Whistoire de Bader qui, & la suite d'un crash en 1931, avait di étre amputé des deux jambes et qui, force de persua- sion, avait réussi& étre réimtégré dans la RAF & la déctaration de guerre. Plotant ‘avec deux prothéses, Bader avait accu mulé 20 victoires confirmées (plus 4 en Participation) et état ttulare du OSO and bar et de la DEC and bar. Ce jourta, en voulant se dégager pour ‘sauter en parachute, sa prothése droite reste coincée dans Ihabitacle. lest ct Le dtcaive $941, aAdomet ve eri a ortmenie ‘Sede dco Calan & 184626, on présence do Hermann Going, a) ‘€ualland ‘conduit & "hopital de Seint-Omer, oi @ recevre la visite de nombreux officers de la JG 26. En entendant parler de cette histoire, Galland demande & ce que on recherche I’épave du Spitfire pour y récupérer la jambe artifical, Eile ‘est retrouvée un peu tordue et les meécanos de la JG 26 doivent la redkesser avant de la rendre & son propriétaire. Dés que les médecins I autorise- ‘ont & quiter son It, Bader nua qu'une idée en ‘tote: remarcher. « Cet homme avait une volonté exceptionnele », ria Galland, Quelques jours plus tard, le Hauptmann Rolt Pingel suggére 8 son Kommodore dinviter Bader 8 Audembert. Adolf dépéche son aide de camp dans sa superbe Horch pour aller Cchercher as anglais. Surpris et impressionné par la ception qui lui est réservée, Bader ne peut cependant cacher une certaine méfiance vie-dwvis de ses hétes. La premiére chose qu'l demande, c'est de ren- ‘contrer son vainqueur. Il expique & Galland que ce serait intolerable pour hi d‘avoir été descendu par un simple sous-fficier! Cette requate plonge Galland dans I'embarras. Apr’s une courte enqutte, i s‘avére impossible de déterminer qui 2 abattu Bader (méme encore aujourd'hui. ‘Pour ne pas vexer Bader, nous avons chois! pparmi les vainqueurs du jour un jeune officer ‘grand et blond que je hi ai présenté comme son vainqueur. Bader fut agréablement surpris et hi serra vigoureusement la main. » Bader demande ensuite si la radio allemande ne pourrait pas diffuser un message pour > Le Reichamarschal orng ‘examine on campagne do Callan tes marques de vidoes sur fun de ses Bf 109 F-2 (Quand Galand quite son poste 8a.66 26, leat ps grand as ‘wan url front "Ouest. (ECPAD) demander, entre autres chases, que deux pro- théses neuves lui soient parachutées. Galland re peut s‘engager & lui donner satisfaction mais répond qu'il fera son possible. Bader exprime une troisiéme requéte : ploter le BF 109 F personnel de Galland. En souriant, ce demier lui répond : « Si faccéde & votre désir, Tl bien peur que vous ne vous échappiez et je ‘serais foroé de vous poursuvre. Maintenant que ‘nous avons fat connaissance, vous ne voudriez ‘quand méme pas que nous nous trons dessus, nrest.co pas? » Bader s‘évade quelques nuits plus tard en novant des draps & la fenétre de sa chambre <'hopital ! Il est rapidement re I'état-major diligente une enquéte qui met Galland dans I"embarras. Les nouvelles jambes artiticielles sont para ‘chutées par un Blenheim, le 19 aott. Mais celles n’arrivent pas seules ! Les Britanniques les accompagnent de quelques bombes qui ‘tombent sur le terrain de Saint-Omer. Cette opération, Circus n° 81, a été baptisée « Operation Leg » par les Britanniques. Galland laisse transpirer son amertume «Ce ‘était vraiment pas une maniére ami: Cale de répondre notre bonne intention. A notre idée, bombes et charité ne vont pas ensemble. Les esprits chagrins dirent que cela ‘montrait exactement ce que les Anglais pen: saient de notre fair play. » ‘Avec sa nowvelle paire de jambes, Bader ten tera 8 nouveau, mais toujours en vain, de se is, mais faire la belle... Aprés la guerre, répondant & un journaliste allemand, il aura cette phrase qui choquera profondément Galland : « Je ne fais pas partie de ceux qui considérent la guerre comme un match de cricket ~ on se tire dessus et ensuite on se serre la main » ‘« Meme aujourd'hui, écrira Galiand dans son autobiographie, nous sommes tous de cet avis ue, & cette époque, nous avons fait preuve de correction, d’humanité et d'honnéteté & Fégard de Bader. » Copendant, bientot Adolf va devoir s‘occuper de problémes beaucoup plus vastes | Ecrasé par ses responsabilités, mis sous pres: sion permanente par Goring, Ernst Udet, Generallutteeugmeister, se suicide le 17 novembre 1941. Officiolement, i est décédé on testant une arme nouvelle (a sienne, peut tre?) ‘Sur son lit, on trouvera une note grifonnée & attention de son ami Ging : « Homme de fer, ouquoi m'as-tu abandonné ? » Des funérales nationals sont décretées en "hor eur de ce heros de la Grande Guerre qui a tant ‘couvté pour la reconstruction de la Luftwaffe. Les plus grands noms de Faviation llemande y assistent, parmilesquels Galland et Walter Oesau (alors Kommodore de la IG 2). Wemer Molders, qui inspecte des unités de chasse en Crimée, reste cloué au sol par le mauvais temps. Celuici re s‘amdlore querre, mais Mélders insiste pour partir le lendemain, 22 novembre. Son Heinkel 111 ord un moteur dans la crasse ot tombe rds de Breslau. Le train qui reconduit Galland et Oesau sur le front de Quest s‘arréte inopinément dans une petite gare prés de Lippe. Le chef de gare arpente le qusi en appelant le nom de Galland. Celuici hale employé des chemins de fer. « Téléphone ‘pour vous, Mon colonel. C'est Bertin. » A autre bout de l'appareil, le général Bodenschatz, aide de camp de Goring, lui apprend la mort de Molders et ui signifie de venir immédiatement au ministre de At. Deux jours lus tard, Gatand fait partie de la garde dhon- eur lors des funérales de son rival et ari «Je fus tié de maniére abrupte de mon recueie- ‘ment par Goring quicrait mon nom en me faisant signe avec son baton en or. « Maintenant, c‘est votre tour, Galland, me dit Goring. Je vous ‘nomme sur le champ successeur de Molders en tant que général dela chasse.» Le 8 décembre 1941, tous les hommes de la Jagdgeschwader 26 sont réunis sur le terrain d'Audembert. Géring est accueilli par le successour de Galland, le Hauptmann ‘Gerhard Schépfel. Debout sur une estrade, le Reichsmarschall lit son allocution pour remer: ciet la JG 26 et son chef. Galland fait ensuite ses adieux. Avec 96 victoire, il est alors « le Richthofen » du front de I'Ouest. m Suite au prochain numéro eS nebo SCs Stee ete RCS RUC sens pendant la Seconde Guerre mondiale. Léchec a été souvent attribué a tort 4 Yavion lui- ee eee entre tars Se nent a ECE teen Dans cet article, les auteurs ne traiteront que des opérations diurnes. Ce ed eee BCC tne (notamment en matiére de travail des eee ee Cee ead modernes. A cette époque, I'Air Cade ee ean ee Set ere de disposer de monoplans & aile can- Fe ee aa Cie ee Ree cs Ree a et Spitfire) sont nés. Mais la réflexion ee ate ad bombardiers, Vidée germe de monter Peete ye Se Ce apd Ce ee ee eee} Se eee ed armé d'une tourlle électrique et capable de rivaisr en termes de performances CS ee Oe od See ead ee eae ce Cee een rs Cee Ro ae Oe gr oe Re CeCe ee ec ee ees Pe eee cy Tee ead longtemps installation de quatre Cn ee ed ee ee ees trop lourd pour un monometeur ! ee cd Cee ee et See ey a ay ocr) ee cet Oe te ad performances et la maniabil, Ce Nea recherche surtout une sorte de « casseur CO Rd Se ad combats chasseurs contre bombard. Se ec a eee Ce seurs monoplaces. Ce ee ed Se ae Ce ma De end Ce eee trae le pote de sa mission qui consiste Ck rd conditions de tr». Or, obigar un pote en Ce ee ee ent Ce ea ee DE ent ee cd rmatérielles de la navigation et du pilo eee an eee ee ed Cee ed rmaintenir sa visée dans la direction de ee ee ey as Reet Pee ey pommeteemae par eee een “4 Un Bouton an Pau Ovrstand— premier avon au monde armé dune teurale mécanique Tequpa le" 10 Sausden. (Colecton RC. Jones) est certain que la sagesse vient aprés I'évé- nement et que, en 1935, toutes les théories Glaborées dans les couloirs des ministeres de air restent & valder. Seule 'épreuve du feu permettra de faire le tri entre les bonnes et les mauvaises idées. En 1935, le programme F.9/35 semble une bonne idée ~ cing ans plus 1atd, i se révelera catastrophique. LA « GIFLE DE CHATELLERAULT » Cing constructeurs répondent & ce cahier des ‘charges et, aprés consultation, "Air Ministry retient deux projets : un soumis par Hawker et autre par Boulton Paul. Le premier cherche & asurrla succession de son Demon, un chasseur <équipé dune tourélle, le second ses débouchés en tant que... onstructeur de toureles, Toutefois, Boulton Paul n'est pas son premier essai en matiére de construction aéronau: tique. En 1928, la RAF fait ontrer en service le Boulton and Paul Sidestrand, un bombar- dior moyen incorporant un certain nombre innovations techniques comme une struc: ‘ture en acier inoxydable. Cependant, comme la plupart des bombardiers de cette époque, i soutfre d'un défaut majeur: le poste de tir avant est totalement inefficace en raison du vent relatif qui géne le mitralleur dans sa visée (ce que les Francais appellent « la gifle de Chatellerault »). C'est alors que les ingénieurs ‘maison imaginent de enfermer dans une tou: relle fonctionnant & air comprimé. Ainsi nait en 1934 Overstrand, premier bombardier au ‘monde équipé d'une tourelle mécanique En juin 1934, ta Boulton and Paul Limited est absorbée par une nowvelle société anonyme, la Boulton Paul Aircraft Ltd. Celleci sinstalle {& Wolverhampton, tangis que l'Overstrand continue & étre construit sur ancien site de Norwich. Si la société produit également le Hawker Demon sous licence, elle n’en pour- suit pas moins ses recherches en matiere de touralles et acquiert la licence d'un sys: teme électro-hydraulique auprés de la firme {rangeise SAMME. Ce nest done pas un hasard si Boulton Paul se trouve sur les rangs pour décrocher le contrat du programme F.9/35. Tandis ‘que Hawker planche sur un apparel dérivé d'un bombardier léger biplace qui entrera fen service sous le nom de Henley, Boulton Paul se lance dans l'étude d'un monoplan {de construction classique, mais aux lignes épurées et méme franchement modernes. Diaileurs, une attention toute particule est apportée & 'aérodynamisme, sans doute pour compenser la trainée de la tourelle ~ notam: ment, le revétement est fixé & plat par des rivets & tate fraisée Le fuselage est construit en deux partes, la partie postérieure logeant la tourelle avec ses carénages en sapin de triple épaisseur. Pour permettre une libre rotation de la tourolle, le carénage arriére s‘abaisse automatiquement orice & des vérins pneumatiques actionnés paar des cames. Une curiosité, le manche & Dalai est fixé sur I'armature du sibge du pilot, ce qui lui donne une hauteur constante quel ue soit ajustement du siege. Vaile, considérée comme un compromis entre le trapéze classique et elipse, se compose de deux longerons et de cing parties : la section “4 icortstabloment mains rus 9 Suptoures 8 cols du eft ne sera as temps pour ven le concaencr (mages. com) ccontrale, los deux pannoaux extérieurs et les saumons d’aile détachables. Les extrémités ‘extérieures de la section centrale accueilent les réservoirs auto-obturants dune capacité totale de 104 imp. gallons (473 litres). Deux ‘ensembles de volets couvrent la totalité du bord de fuitejusqu’aux ailerons de type Frise Larmement est constitué de quatre mitrailleuses Browning de 0.303 pouce (7,7 mm, avec 600 coups par arme et al: mentation par bandes, logdes dans une tourelle Boulton Paul A. Mk. IID. Le poids de ensemble s'éleve 8 267 kg (non compris le ‘mitrailleur de poids variable !), dont 48 kg de ‘munitions et 16 kg d’accessoires divers (oxy: ne, colimateur, parachute, etc.) UNE PHILOSOPHIE DEPASSEE Construit & Wolverhampton, le prototype du nouvel apparel, officiellement baptisé Defiant et immatriculé KB310, vole pour la premire fois le 11 aogt 1937. Equipe d'un Rolls-Royce Merlin | de 1030 ch, il pése 3.400 kg en ‘ordre de vol, la tourlle et le second membre d’équipage étant remplacés par un ballast d'un poids équivalent. Au cours des essais, i! atteint 485 km/h, soit 15 kmih de moins que le prototype du Hurricane. Coux-ci révélent quelques modifications mineures & apporter, ‘mais, surtout, 'avion se comporte de manire tout 8 fait satistaisante et constitue une excel lente plate-forme de tir Pendant ce temps, Hawker, trés occupé avec le Hurricane, a accumulé les retards avec son modele, qui a recu le nom de Hotspur. Le prototype ne peut voler qu’en juin 1938 et la firme A.V. Roe, sollcitée pour sa produc tion en sous-traitance, déctine l'ottre parce ‘que débordée par ses propres projets. Le sort du Hotspur est ainsi scolié, bien quill se soit avéré plus maniable et plus rapide de 20 km/h ‘que le Defiant. La RAF ne fera pas procéder & dos essais comparatits, leurs résultats ’étant que purement académiques, En mars 1937, Boulton Paul repoit la commande d'un second prototype (8620) assorte d'un premier contrat portant sur 87 machines de série. est décidé d'équiper le second prototype d'un moteur Metin Il et d'apporter quel ques amélorations qui vont retarder son premier vol jusqu'au 18 mai 1939. I récéde de deux mois I'avion téte de série (L6950), équipé, comme tous ‘ceux qui suivront, du Merin Ill entra rant une hice tiple de Haviland ou Rotol& vitesse constante, Entre-temps, "Air Ministry a passé deux nouvelles commandes portant sur respectivement 202 exemplaires on févtier ot 161 en mai 1938. Un Defiant Mk. est envoyé & Nor tholt en octobre 1939 pour des essais ccomparatits avec le Hurricane, dont est équipé fe N° 111 Squadron qui réside sur place. Le Squadron Leader Harry Broadhurst, qui commande unité, imanifeste une certaine inquidtude pour VFavenir du Defiant et de ses équipages. «A mon humble opinion, écrit dans on rapport, n‘importe quel pilote ‘moyensur un Hurricane peut surclasser un avion d'un rapport poids/puissance aussi médioore que le Defiant. En cas de combat avec un chasseur alle mand, il sera sérieusement en dangor s'il li lisse la moindre occasion de faire une seconde passe. Je considére ppersonnellerent que la philosophie de cet appareil est totalement dépassée et quill serait préférable de ne pas envoyer au combat » Oui, mais voit! la guerre est ld et les Usines tournent & plein régime. Il est impossible d’augmenter les cadences de production du Spitfire et du Hur ricane et le Defiant est le bienvenu, uels que soient ses défauts. Les essais du L6950 au Aircraft and Armaments Experimental Esta lishment, confirment la mauvaise impeession du commandant du « Tigle Un». Au poids en charge de 3 770 kg, le Defiant Mk. | accuse une charge aire de 16 kgim?, comparable celle du Hurricane Mk. | dont, toutefis, la. sur face alate est logdrement supérieure, Le ratio poidsipuissance est de 3,66 ka/ch, 8 comparer aux 2,91 kg/ch du mono- place Hawker. Le vitesse de pointe des ‘exemplares de série tombe & 490 kmi h & 5.200 m, justifiant les craintes de Broadhurst. 'avion n'en est pas moins |ug6 apte au servi. Quoi qui en soit, 150 nouveaux appa: reils sont commandés en décembre 1939, suivis par 60 autres en févtier 1940 et 280 en juillet, portant le total général 4 930, hors prototypes. lest & noter que le L690 recoit des rateliers sous les alles pour des essais de bombardement en piqué et que le 15 février 1940, le Defiant est consi- déré comme pouvant aussi étre utilisé comme chasseur de nuit. Si le N° 2 ‘Squadron recoit un Defiant en aodt 1940 pour des essais de coopération avec I'armée de Terre, 'avion ne sera jamais employé en opérations dans ce rBle. Par contre, il connaitra une belle carriére comme chasseur de nuit, mais, comme expliqué dans le chapé, ‘cot aspect ne sera pas repris dans cet article, car traité dans DogFight n° 6, Des commandes supplémentaires pour 200 Mk. I (chasse de nuit) et 140 TT. | (remorqueur de cible) per mettront de faite tourner les chaines Jusqu'en février 1943, COUP DE FOUDRE Crest le N° 264 Squadron (Madras Presidency) qui est choisi pour rece- voir le nouveau chasseur. D’alleur, cette unité a méme été créée spéci fiquement pour cette tache a Sutton Bridge en octobre. Le § décembre, trois pilotes se rendent & Brize Norton pour prendre en charge les premiers apparels (L6959 & 6961). Deux jours Le reir prototype EDO apes talon do ‘toute et do rapes de (wndimoges. com) Le n1572, unique exemple stove au N° 2 ‘Squasron pou ester apparel en vue de reformer pour appt facie. Les resulta ‘rent medioeres et ide {war2mages com) 1 Trois Defant N° 254 ‘Squad sure a Campagne du Kent Ala miaodt los cocarces A do 42 povces, ans que En te fe NISSSIA 4 Spuedton Leader Hunt, su u L70260 tou LEG67IT. Cet a bora 4uNIS35 qu dspraiva te chasmatque chef du 264 le 26 aout ‘awn plus tard, le 264 est transféré 8 Mart lesham. Cependant, comme tout avion nouveau, le Defiant connait son comp. tant de maladies infantiles (problémes de moteur et mauvais fonctionnement des circuits hydrauliques) qui le font interdire de vol jusqu’au 28 janvier 1940, date a laquelle les ingéniours détachés par Rolls-Royce at Lockheed sont venus & bout des pannes & répé tition. De ce fait, entrainement a été interrompu plus d'un mois et ce ne qu’a la mimars que deux Flights sont déclarés opérationnels & Wittering. Un détachement est envoyé @ Bircham Newton (Norfolk) pour effectuer les premigres missions de surveillance des convois en mer du Nord Le 23 mars voit V'arrivée du jeune et bouillant Squadron Leader Philip A. Hunter & la téte du 264, C’est le coup de foudre entre lui et le Defiant, tune histoire d'amour qui finira tragiquement, hélas ! Sous son com: mandement dynamique, le personnel Sfentraine durement pour développer es tactiques de combat adaptées a la spécificité de 'armement du Defiant, en ‘coordonnant les mancauvees de Iavion avec le champ de tir du mitalleur. Différents exercices sont effectués en ‘compagnie de Blenheim des N° 25 et 604 Squadrons et de Hampden des N° 49 et 114 Squadrons afin de mettre au point les techniques d’attaque les plus efficaces. Hunter luiméme ‘engage un combat tournoyant simulé 8 Northolt contre un Spitfire du N° 65 Squadron piloté par le Fiying Officer Bob Stanford Tuck, au terme duquel i prouve que, en maintenant sa vitesse en virage, il est tout & fait possible de ccontrer une attaque de la part dun monomoteur de chasse confié @ un pilote expérimenté, Deux principales méthodes sont mises ‘aupoint. L'une consiste border 'avion fennemi par le travers et & passer des ‘ous, le pilote livrant les ceuvres vives {du bombardier 8 son mitraleur. L’autre ‘Bouton Pau Daiant Mk | (L6867 manoeuvre, dite de « dépassement », cconsiste & remonter le bombardier sur toute sa longueur, parallélement & sa ligne de vol, de préférence légérement fen dessous, le mitraleur arrosant le flane de son adversaire. LHEURE DE GLOIRE EST ARRIVEE Lorsque les Allemands passent a I'ot fensive le 10 mai, le 264 est envoyé plus au sud, & Duxford. Le lendemain {8 04h30, une section prend le premier quart d'alerte, les choses sérieuses commencent. Le 12 mai en début d’aprés-midi, aprés ravitaillement Horsham St. Faith, prés de Norwich, le « A.» Flight patrouile au large de La Haye en compagnie de Spitfire du N° 66 Squadron. A 14 heures, les Br tanniques apercoivent un Ju 88 entrain de bombarder des destroyers au large de la céte hollandaise. Red Section li coupe a route alors quill fait demi tour pour revenir au-dessus de la terre ferme. l pique aussitot au ras du sol mais il est soumis & une attaque en rigle des Defiant qui se relaient pour le prendre en tenaile. Les mitraileurs anglais mettent plusieurs rafales au but; de la fumée ne tarde pas & sorte de son moteur gauche et, quelques instants plus tard, la premidre victme du Boulton Paul Defiant se tetrouve sur le gésier au beau milieu d'un polder (od broutent des vaches. La victoire fest partagée entre deux équipages Hunter et son mitraleur, le Leading Air craftman King, d'une part, et le Pilot Officer Young et son mitralleur, le Leading Aircraftman Johnson, d'autre part. Les Defiant de la Yellow Section revendiquent un He 111. Le lendemain 13 mai, au cours d'une patrouile similaire, le « B » Flight sur pprend une formation de Ju 87 et en abst quatre. Toutefois, les six Defiant se font coiffer par des BF 109E qui fen abattent cing. Ce cuisant revers ne tempére pas pour autant fenthou: siasme de Hunter qui se prépare 8 la suite des événements avec une grande Bouton Paut Doin Mk. (N1535) ‘Squacron Leader Pip A. Hunter N24 Squosron Kien in Lindsey. soit 1940, ‘confiance tant dans t'avion que dans les tactiques qu'll a mises au point. Cet optimisme n’est sans doute pas partagé parle Fighter Command, mais la gravité de la situation est telle qu'il lui est impossible de faire autrement ‘que de maintenir le 264 en premitre ligne, d’autant que le 27 mai débute ‘opération « Dynamo », "évacuation des troupes britanniques & Dunkerque. Si tout ce qui peut naviguer est mobi lisé pour rapatrier les « Tommies » & la maison, tout ce qui peut voter lest aussi pour protéger plages et conveis. Or, entre le 27 et le 31 mai, le Defiant va conneitre son heure de gloire : 57 vietoiresrevendiquées, dont pas moins de 37 en deux sorties au-dessus de Dunkerque le 29 mai ! On sait aujourd'hui ce que valent ces revendications (la Luftwaffe ne perd que 14 avions le 29 mail, mais dans T'incerttude de l'avenir de la Grande-Bretagne & cette époque, elles apportent un peu de réconfort. Les exploits du Defiant sont done repris ‘et magnifiés parla presse. Cette pro- (EG ppagande laisse la chasse allemande totalement indifférente, qui descend sept appareils du 264 dans la seule journée du 31 mai! A la mimars, & 'époque ole 264 commence ses premiéres missions de guerre, un nouveau. Squadron, le 141 basé Grangemouth sous les ordres du Squadron Leader W. A. Richardson, recoit ses tout pre- mmiers Defiant. Il n'est pas déclaré opérationnel avant le 3 juin, de nom: breux incidents techniques, bien que mineurs, restreignant I'entrainement dos équipages. A la fin du mois, i stinstalle 8 Turnhouse et effectue sa premiére mission de guerre sur Defiant le 29, Dbut juin, le 264 estrassembséa Duxford 00 il commence & recevoir des équi: pages et des avions de remplacement. Il n’en maintient pas moins une petite activité opérationnelle, partagée entre des patrouiles de chasse de nuit et dos missions de surveillance cétitre, ces dernigres entreprises depuis Martiesham Heath, «Photographie & omchuren le 25 aoat 4040 le L721 au N° 264 Savacron Lavoe, fe Piet Offoor ©. Whitey a revendigue un 11188 sn bos, apparel ne portera pas enance Tequipage ‘Sauacron Loader Garvin et Fight Wevtonan Ash au devra Fevacuer apes aut 2616 ms on lames: Reh (on Bouton Pavut Deriant Type: cchasseur biplace Moteur : un Rolls-Royce Il de douze cylindres en V refroidi par liquide, développant 880 ch a 3.000 timn au décollage, 990 ch & 800 m et 1 030 ch a 5.000. m Dimensions : ‘envergure, 12,00 m — longueur, 10,77 m— hauteur, 3,45 m ~ surface alaire, 232,5 m2 Poids ‘vide, 2 757 kg - en charge, 3773 kg ~ maximum, 3 800 kg Performances : vitesse maximale, 402 km/h au niveau de mer; 480 km/h & 3 600 m; 490 kmh a § 200 m - vitesse de croisiére, 417 km/h ‘4 4.500 m — distance franchissable, 750 km a la vitesse de croisiére - autonomie, 1 h 45 mn ~ taux de montée intial, 580, rmimn = temps 4 800 m, 8 mn 30 ~ plafond pratique, 9 250 m ‘Armement quatre mitraileuses Browning de 0.303 in (7,7 mm) avec 600 cpa dans une tourelle hydraulique Boulton Paul A. Mk. IID. Production : 1L6950 - 7036 (87) N1535 - 1812 (202) 1N3306 - 9520 (161) T3911 - 4121 (150) 1106 - 1183 (50) ‘A281 - 713 (300 Mk. let I) DR863 - DS 169 (150 TT. |) ‘Sont mentionnés ici es numéros extrémes de chaque lot. Pour des raisons de séourté, il existat des « trous » dans les lots et les séquences ne sont donc pas continues. 1 Defiant days > Pendant grande 170060 st pte parle futures aux nat vee, \e Plot Ofeer Gerad HHackwood roctume sur Defiant Se 20 overbre 1840, cos) ¥ Egolomont prio & 1940, cote photo monte le rogat au 264 effects une mission dane journée avec fo Phot Oficer | RA Eley ‘ux commande Lavell le Sergeant Roland Tham arevendque ‘won Au début du mois de juillet, le Luttwatfe passe @ offensive contre les convois cbtiers dans la Manche. Le 264 se transporte sur Fowimere, un terrain satelite de Ouxford. Quelques jours plus tard, le 141 arrive avec ses seize avions & West Malling, oi il est intégré au 11 Group. Hawkinge, prbs de Folkestone, lui sert de terrain de travail pour ses missions de protection des villes et des convois cétiers. CARNAGE DANS LE CIEL DE DOUVRES C'est justement de Hawkinge que neuf de ses Defiant décollent sur alerte le 19 jullet 8 12h30 pour venir en aide 8 deux convois sous la menace de Do 17 et de Ju 87. Trois sections en « V » se mettent en file indienne et se dirigent vers Folkestone par une magnifique journée d’été au ciel bleu sans nuage. Surgis du soll des Bf 109 E du Il.\JG 51, conduits par I'expérimenté Hauptmann Hannes Trautloft, plongent sur les insouciants Defiant. Sans la moindre expérience du combat, les pilotes anglais sont complétement surpris par la premigre attaque qui disloque leur formation. ‘Trautloft abat Iavion de droite de la derniére section, qui réussit néan- moins 4 toucher le Messerschmitt au moteur, Un second tombe quelques secondes plus tard, puis, totalement désemparés, les Defiant s‘égaillent «dans tous les sens. Mancouvrant d'une maniére fort habile, les Bf 109 reviennent pour une seconde passe plein arriére et légére- ‘ment en dessous ~ exactement dans rangle mort des mitralleurs anglas-! Quatre autres Defiant sont abattus, dont les L709 (Flight Lieutenant Donald et Pilot Officer Hamilton) tombé prés de Douvres, L7001 (Flight Lieutenant Louden) posé sur le ventre {8.200 metres de la piste d'Hawkinge et L6983 (Por Officer lan MacDougal fet Sergeant Wise), touché au moteur (le mitrailour saute au-dessus de eau ft ne sera jamais retrouvé) et écrasé prés du village de Hawkingo. ‘Souls les L6999 du commandant de Vunité et le 17014 (Alying Officer H. N. Tamblyn et Sergeant Powell) sur vivent au camage et réussissent a se poser & Hawkinge, bien que le second Defiant ait été fortement endommagé. Dans co combat, qui n'a pas duré plus d'une minute, quatre pilotes et cing rmitraillaurs ont été tués. Selon des pilotes de Hurricane, qui ont tenté dTintervenir, mais trop tard, les Defiant ‘auraiont abattu quatre Messerschmitt. La premidre victoire du 141 est cfé ditée & Tamblyn et Powell (la premiro de ses § 1/2 victoires revendiquées avant sa disparition avec le N° 242 Squadron on 1941), ‘Squadron Leader W.A, Richardson « A1225, le Squadron a recu Vordre de patrouller 8 30 km au sud de Fol kestone 4 1 500 m. A 12h35, il a recu lordre de se rendre au-dessus du cap GrisNez. Le Squadron a été attaqué par 20-25 Me 109 arrives {du soleil. J'ai immédiatement viré & ‘gauche, effectuant un 360 complet. Cette manceuvre n’a pas 6t6 efticace, Fravion étant attaqué de dessous et paar Iextérieur. Jai ensuite zigzagué avec des renversements dans la direc- tion de l'attaque, manceuvres qui ont 6t6 efficaces. Aprés cing minutes, Red Two [Tamblyn ~ NDA] et moi étions les deux seuls Defiant restants, alors, j'ai décidé de rompre le contact ot de rentrer la base. » Son mittailleur, le Pilot Officer Hat liwel, revendique une victoire « Les Me 109 ont surgi du soleil Quand ils se sont trouvés en posi tion de tr, en avais encadré un dans ‘mon colimateur & bonne distance et i'ai ouvert le fou alors quill se trouvait encore derriére nous (avec une lépére correction). J'ai vu les tracantes tou- cher l'ennemi qui a piqué et disparu dans l'eau en laissant une large flaque hulle et d’écume. » Cotte premiare - et dernidre ~ vraie mmission de jour du 141 démontre sans la moindre ambiguité incapacité ‘absolue du Defiant de combattre sur un pied d’égalté avec un chasseur mono- place. Avec la montée en puissance do T'industrie aéronautique, le Fighter ‘Command a besoin d’équipages expé- Bouton Pau Dent Mk. (73967) N'276 Ai-Soo Rescue Squadron Harrowbeer, 1942, rimentés pour ploter les avions neufs Qui commencent & arriver en nombre et il ne peut se permetire une telle hémorragie au moment oi va s'en- ager I'une des plus teribies batalles de lhistoire de la Grande-Bretagne. La décision de retier le 141 des opéra- tions est rapidement prise. Deux jours plus tard, il est envoyé & Prestwick pour y étre reconstitué. LA DISPARITION DE HUNTER Quelques minutes aprés la débacle du 141, le 264 qui se dirige vers Londres our une patrouille est rappelé 2 la base. Cependant, il n'est pas question de le retirer des opérations et quatre jours plus tard (23 juillet), lest trans fér6 Kirton in Lindsey, sous les ordres du 12-Group, pour étre engagé dans la défense du Nord-est, face & une potentielle menace allemande venue de Norvége, avec Coleby Range et Ringway comme terrains de traval Par une curieuse ironie du sort, le 15 aout, quand les bombardiers de la Luftfotte 5 font leur apparition avec les vulnérables Bf 110D comme seule escorte,les onze Defiant qui se trouvent en protection d'un convoi, regoivent l'ordre de ne pas aban. donner les navires, L’interception des intrus est confiée aux Spitfire, privant ainsi Hunter d'une occasion en or de démontrer que le Defiant est un excel- lent « casseur de bombardiors » Cependant, un événement qui se déroule un peu plus tard dans la nuit semble montrer le chemin du futur pour le Defiant. Au cours d'une patroulle, les Plot Officer Whitley et Sergeant Tumer interceptent un He 111 isol. Liéquinage britannique est repéré au moment oi i se met en positon et les mitraileus allemands ouvrent le feu en premier. Néenmoins, Tumerréussit& le « poivrer» juste avant quilne s'échappe dans un nuage. Il s‘agit du premier combat de nuit pour le 264 et dans son journal de marche on peut fire la phrase suivante: « victoire probable, homolo- ‘gue comme “sire” parla suite » Dans le Sud, la Luftwaffe augmente la pression sur la RAF et, malgré les déboires du 141, le Fighter Command decide de mettre le 264 la disposi- tion du 11 Group. Le 22 aodt, Hunter fet ses équipages se posent & Horn- church, Manston devant servir de terrain avancé. Les sorties du 22 et du 23 ne permettent pas d'accrocher ennemi, mais le 24 aoat, c'est len: rnemi qui va accrocher le 264 Les Red, Green et Yellow Sections décollent 8 05H10 pour ravitaller & Manston, tandis que la Blue Section monte la garde & la vertcale du tera, selon la procédure habituelle, Pendant le ravitailement, les sections recoivent (co Vrordre de décoller, mais sont rappe- las moins d'une demi-heure plus tard ‘A 0830, les quatre sections sont ditt 9608 sur Manston. Le Flight Lieutenant Campbell Colquhoun (L7013/U), qui 2 connu des ennuis de moteur, décolle en retard. La visibilté n'est pas tres bonne et le pilote repre deux avions qu'il prend pour les membres de se section, Malheureusement, ce sont des Bf 109 (qu'il prend pour des He 113) qui attaquent aussitét. Un obus explosif le touche en arridre de la tou: relle et met le feu aux cartouches Very. Colquhoun rdussit 8 se débarrasser de ses assailants et se pose 3 Manston sans subir d'autres dégats. Les autres sections sont également attaquées par ddes 109, mais tout le monde entre au bercail sans probldme majeur Le Squadron evient & Homchurch, mais 81130, i recoit ordre de retourer & Manston. Sept Defiant du « A » Flight fet cing du « B » se posent & Menston une heure plus tard. Le ravitailement 2 tout juste commencé au moment od Valerte est donnée. Une vingtaine de Ju 88 escortés par des 109 se présentent ‘la verticale du terrain. Pris au débotté, les Defiant n’ont pas le temps de se mettre en formation et l'engagement ‘ui s‘ensuit se transforme en une série de combats individuals. Les Squachon Leader George Garvin, Pot Officer Whitey et Sergeant Thom reven siquent chacun un Ju 88, un quatibme tant endommagé par le Alot Officer Knocker, tandis que le Fbr Officer Exc Barwell revendique un « He 113 ». Malheureusement, trois Defiant man: ‘quent 3 l'appel, dont celui de Hunter et de son mitraileur, le Pilot Ofticer king, quia été apercu pour le dernigre fois lancé 8 la poursuite d'un Ju 88 ‘ui avait mis le cap sur la France. 1 Defiant days La porte de ce remarquable commar dant d'unité est un coup trés dur non seulement pour le 264, mais aussi pour le Fighter Command. Mais la Journée n’est pas encore terminée. A 15h40, les équipages décollent sur alerte pour intercepter une nouvelle vague de bombardiers qui se diigent vers Hornchurch en arrivant du sud: est. Souls sept Defiant peuvent prendre Vie, deux étant entrés en collision au roulage, mais comme alerte a été donnée tardivement, les deux deniers décollent alors que les bombes explo- sent sur 'aérodrome. lls grimpent & la rencontre d'une importante formation de Ju 88 et de He 111 escortée par des Bf 109 E évoluant vers 4000 m. Une fois encore, @ cause du décot lage précipté, les Defiant n‘ont pas le temps d’organiser leur dispositif pour bénéticier d'une protection mutuelle. lis prennent contact avec l'ennemi au rnord-est de Hornchurch. Le Squadron Leader George Garvin, qui a remplacé Hunter, revendique deux Ju 88. Le Pitot Officer Welsh attaque un attardé quelque 400 métres en artire de la formation principale et 'abat ala suite d'une passe par le travers; il endom. ‘mage aussi un BY 109. Le Plot Officer Young, qui s'est retrouvé séparé de sa section, tombe sur un He 111 isolé et le descend au terme d'une manoeuvre de « dépassement ». Le Pilot Officer Gaskell est abattu et blessé par un 109, son mitrailour, le Sergeant Machin, morteliement blessé. DERNIER CARNAGE Le lendemain, 25 aodt, sept avions dde remplacement sont livrés & Horn: church, mais, au grand dam des mécaniciens, deux jours de travail sont nécessaires pour les rendre «bons de guerte », Certaine n’ont pas de réservoirs auto-étanches, dautres font pas leurs armes harmonisées et le travail de nuit est considérable ment géné par les alertes aériennes réguliéres qui plongent la base dans le black-out complet. Dans la soirée du 25, dix appareils patrouillent aux abords de Douvres sans succ’s. Le lendemain, en fin de matinée, ordre est donné au Fight Lieutenant Banham d'intercepter des bombardiers ennemis qui s'ap- prochent de Douvres. Douze Do 17 puissamment escortés par des BF 108 sont repérés & 3 600 métres entre Heme Bay et Deal. Les Defiant atta quent aussitet par dessous, mais ls sont & leur tour pris en chasse par un groupe de 109. Peu aprés avoir des: condu un Dornier, Banham est touché 8 son tour et mis en flammes. Il passe sur le dos et appelle son mitrailleur our quill saute avant que luiméme ren fasse autant; il sera r Une vedette une heure et demi plus tard, mais son mitrailour, le Sergeant Baker, n’aura pas cette chanc: Lappareil du Flying Officer Ste. henson prend feu sous les balles d'un 109. Le pilote réussit & 'évacuer fen vol, ce qui ne sera pas le cas de son mitralleur, le Sergeant Maxwell Le Pilot Officer Goodhall se débar. rasse d'un 109 avant de s’en prendre un Do 17 qu'il incendie Le futur as de la chasse de nuit, le uel par Pot Officer Desmond Hugues, even: dique deux Do 17 pour son premier combat. L’6quipage Sergeant Edward R. Thorn et Sergeant Frederick J Barker, qui deviendra l'as des as sur Defiant avec 12 1/3 victoires (dont tune de nuit), revendique égalemer deux Do 17, mais, lors d'une passe sur un troisiéme, leur appareil est touché par un Messerschmitt dont les projectiles provoquent une fuite Thuile et de glycol. Pour se tier de ce ‘mauvais pas, Thorn se met en vile et, alors quil se prépare & un atterissage en catastrophe prés de Herne Bay, il se retrouve & nouveau sous le feu de lennemi @ moins de 150 métres altitude. Sans tenir compte du fait ‘que le Defiant est maintenant Barker tire ses demidres cartouches n feu, sur le Messerschmitt qui s’écrase dans les environs. Thorn et Barker sortent de I'épave en feu avec quelques bles- sures et brolures légdres et tous deux recevront une Bar & leur DFM pour leur acte de bravoure. Le 264 est crédité de sept vietoites officials. Dans la matinée du 28 aod, douze Defiant du Squadron, quia fait mowve- ment sur Rochford la veil, recoivent ordre de patrouller 3-600 métres la vertcale de Douvres. En arrivant pros de Folkestone, ils apercoivent une ving taine de He 111 fortement escortés. Au ‘moment ot ls passent & attaquent, is sont coiffés par des 109 qui disloquent leur formation. Une fois de plus, leur combat se résume & une suite d’enge- goments indviduels qui leur dénie toute forme de protection mutuelle Pour son premier combat, le Pilot Officer Carnaby revendique un Heinkel, tandis qu'un autre est ‘endommagé par le Sergeant Lauder. A bord du L7021/H du Squadron Leader Garvin, un fusible du systéme élec: trique de la tourelle fond et pendant que le mitraileur, le Fight Lieutenant ‘Ash, cherche a le changer, l'appareil fest atteint par un obus et prend feu. Les deux hommes sautent en pare: chute, mais Ash est retrouvé mort. Le calvaire du 264 n’est pas termine. Les Pilot Officer Whitley et Sergeant Turner, qui forment un des équipages les plus expérimentés de lunité, sont ‘tués lorsque leur apparel s‘Sorase au sol et explose. L’équipage des Por Officers Kenner et Johnson tombe &ge- lement. Le Pilot Officer Bailey effectue un atterissage force. Des huit Defiant qui parviennent & ren- ‘rer, souls trois sont encore en état de vol | Peu aprés leur ravitailement, un nouveau reid est annonce et la permis sion de décoller est demandée. Elle est refusée-! Les équipages des trois Defiant regarderont, impuissants, les bombes allemandes tomber sur Rochford. Ce qui reste du « Machas Presidency » est replié sur Kirton in Lindsay, le lende- main en fin d‘aprés-mi Le temps du Defiant comme chasseur diurne est arivé 8 son terme. D’autres ventures attendent les N° 141 et 264 ‘Squadrons et le chasseur & tourelle Boulton Paul Defiant, mais nous vous les conterons une prochaine fois. Avec la montée en charge des offensives des chasseurs, chasseurs bombardiers et bombardiers de la RAF sur l'Europe occidentale & partic du printemps 1942, la nécessité Gfaugmenter les effectifs des unités de recherche en mer se fait sentir ‘Avec son équipage de deux hommes ct sa tourelle qui, en théorie tout au moins, offre & la fois une vision pano: ramique et un moyen de défense, le Defiant semble un bon candidat pour ce role, Quatre Air-Sea Rescue Squa- drons (275, 276, 277 et 278) en sont quipés intégralement ou partellement 2 partir de mars 1942, jusqu’a ce que Vappareil soit remplacé par des types plus modemes et plus pertormants dans le courant de l'année 1943, COMBAT D’ARRIERE GARDE Phiip Hunter 9 attribué les exception: nels succes au-dessus de Dunkerque au fait que « 'ennemi nous a pris pour des Hurricane ». On ne peut manquer, en effet, de remarquer la grande similtude des deux appareils en ce qui concerne leur silhouette, cependant, il est bien plus probable que ces succ’s sont sur ‘out dus & une flagrante surestimation des victoires. Car, si l'on regarde & deux fois les résultats des tout premiers ‘combats, en particule celui du 13 mai, i est manifeste que les Allemands ne ‘88 sont pas vraiment laissé duper. En ‘tous cas, ils ont peut-étre commis cette erreur une fois mais pas deux, comme le démontre clarement la maniére dont Trautloft et ses pilotes ont massacré le N° 141 Squadron | Bien str, le 264 a regretté que les circonstances des combats n’aient jamais permis & ses Defiant de pro- poser aux chasseurs allemands une défense groupée, avec protection mutuelle, tactique pour laquelle les équipages s’étaient longuement fentrainés sous la houlette de Philip Hunter. Rétrospectivement, on reste €en droit de se demander si cela aurait cchangé quoi que ce soit, dans la mesure oti la Bataille d’Angleterre a prouvé que la supériorté aérienne ne pouvait étre gagnée et maintenue que paar les véloces et maniables mono- moteurs monoplaces. Le combat d'artigre-garde du Defiant est, toutes choses étant égales par ailleurs, iden: tique & celui du Messerschmitt Bf 110. Ces deux appareils prouveront, fen d'autres circonstances, que leur conception était saine et qu'ils pos: sédaient de solides qualités, mais ils ‘avaient simplement plus leur place dans le dle pour lequel ils avaient 616 commandés a origin. 4 1s belle image d'un dans a oul. Cobe-c reat ps bndeo et ne Moat auune potecton symbotque (wwmages com) Les « Tigres » _ au « pays merveilleux » ! Les Flying Tigers doivent leur existence a I'inébranlable détermination de Claire Chennault. Comme d'autres unités hors-normes formées par la seule volonté d’un homme, doublé d’un visionnaire, le 1st American Volunteer Group ressemble a son créateur qui lui aura en quelque sorte imprimé sa marque. Pourtant, malgré les efforts de Chennault, nous allons voir que les débuts des « Tigres volants » n‘ont pas été des plus simples pour leur « patron », surtout au regard de la bande de joyeux drilles recrutés | Claire Chennaut. photograph au cure de ls quer, @ Kunming, alors qui pésie aux ses vos crobaiques dans des apparels @cockpt Ce cont ns ndes de Chennault heres fuvert gt al vauront son sumam de (U3 Nara) 6en 1909, Claire Chennault apprend & volet en rejoi jgnant I"Armée au cours de la Grande Guerre, I poursuit sa cat riére au sein de l'Air Corps jusqu’a devenir le « patron» de la Pursuit Section & la Tactical School, dans les années 30. Fervent défenseur de la chasse, il s'oppose avec insis tance et véhémence aux théories ui prévalent alors aux Etats-Unis quant & la guerre aérienne, notam ment celle de Mitchell qui, pour sa part, a « importé » d'talie les idées de Douhet ; des idées qui entendent faite du bombardement stratégique «Varme absolue et imparable ». Le bres de fer intellectuel et doctrinal entre Chennault et les thuriféraires de Mitchell, entre-temps décédé, atteint son paroxysme en 1937. C'est cette année-la que Chennault décide de demissionner, officiellement pour raison de santé. Otficieusement, personne n’est dupe: Chennault a claqué la porte pour demeurer fidéle LEUVRE DE CHENNAULT Libre de ses mouvements, il se rap proche alors d'un groupe de volon tires civilsreerutés pat le leader nati. naliste chinois Tchang Kai Chek pour ei’ assurer I'entrainement de ses pilotes et organiser sa force aérienne ; cos hommes ne doivent toutefois pas tre confondus avec les Flying Tigers ui verront le jour quelques années apres. En tous les cas, c'est ainsi que l'Américain devient conseiller des Chinois, eux-mémes engagés dans une guerre sans merci face & des envahisseurs japonais avides de mettre la main sur les régions les plus riches du pays. A I'époque, parmi les cadres de I’Air Corps, d’aucuns nnfhésiteront pas 8 gloser, plus ou moins ouvertement, la décision de Chennault, sous-entendant que si Colui-ci avait accepts, o’était unique ment pour des raisons pécuniaires Tehang Kal Chek paye bien, il est isi. La réalité est cependant ditfé- rente. Il convient en effet de rappeler que les représentants du généralis sime avaient pris contact avec lot ficier plusiours mois avant que celui cine se décide s'engager & leurs cotés. Ce temps de latence montre {que Chennault @ barguigné avant de donner un accord ferme et définitt 0 qui ne correspond quére € I'att tude d'un homme assoitfé d'argent. De toute évidence, sa motivation @ surtout reposé sur l'opportunité qui lui était offerte de mettre ses théories sur la chasse en pratique, fen viaie grandeur, c'est-a-dire dans le cadre d'un conflit ouvert et non au cours d'exercices organisés en temps de paix lest également bon de rappeler que loin d'étre hostile 8 idée d'aider la Chine, (4 une importante mouvance commu: riste soutenue par le Kremlin a vu le jour sous la gouverne d'un certain Mao sé Toung, l'sdministration Roosevelt a grandement faciité les choses aux émissaires nationalstes. Détail inté ressant, des difficutés posées par quelques bureaucrates talons ont rapidement été levées par le cabinet de Roosevelt qui a personneliement ‘approuvé les demandes chinoises. Claire Chennault et ses camarades tembarquent donc pour la Chine. Sur place, 'officier contibue a la pianifica tion des opérations aériennes contre les Japonais, sans toutefois intervenir dans les combats qu'll se contente par fois de suivre, de loin, & bord de son Curtiss H75. Bion sir, ide de former tun Squadron de pilotes sous contrat lui traverse esprit. Et, de fait, celle-ci va cheminer jusqu’a prendre de I'am pleur avec la guerre d'Espagne 02, précisément, des pilotes étrangers, ¥ compris américains, sont venus prétés main-forte aux Républicains confrontés & la légion Condor et aux « volontaires » du Duce, Ce sont des -40 (Chennault parinera ‘ achotor au nom Set rationalists cincis pour tos ing Tigers (avec binéditon du President Rocseves) apparel do chez Curis ext robust {oe fre verses ‘Coc: vauera a Foiser fur partes pts Une crise quit saua ger avec mtongence ey La naissance des Flying Tigers Sur le terrain, en Chine, les déconvenues ssubies par les troupes nationalistes entre 1937 fet 1940 conduisent justement Tchang Kai Chek a intensifier ses demandes d'aide auprés {de Washington, d’autant que Moscou vient de lui retiver toute forme dassistance en rappe: lant ses pllotes ; Staline a négocié un pacte de non-agression avec Hitler qui est luirméme allié ‘au Japon, ceci explique cela. Aussi, pour ten, le généralissime a plus que jamais besoin de la coopération américaine. Comme de juste, afin dTorganiser les choses, le leader nationaliste s‘appuie sur Chennault qui n’attend que oa ! Toujours avec l'assentiment de Roosevelt et de ses conseillers, sans oublier I'aide des ser vices secrets, Vintervention de Chennault va sfariculer en deux temps. Premiérement, au titre de|'amendement « Cash and Carry » au « Neutrality Act », il négocie avec succes la vente d'appareils. militares américains & la Chine. Les Etats-Unis n’étant pas en guere, il faut « faire avaler la couleuvre » aux diplomates nippons avec lesquels le Maison Blanche est engagée dans des pala bres @ prior’ sans fin ; en fait, ces négociations sfachéveront 'aube du 7 décembre 1941, 8 Pearl Harbor ! 100% américain le financement ‘est « blanchi » par une organisation de soutien 8 Tchang Kai Chek fondée par la communauté Cchinoise d’Amérique mais subventionnée, en ccatimini, par des fonds fédéraux secrets. Ce sont les China Defence Supplies. Deuxitmement, & exemple des pilotes amé: ficains des « Eagle Squadrons » volant au sein de la Royal Air Force et participant & la bataile d’Angleterre, Chennault fait admettre 8 tous 'idée de constituer un groupe de volon: tires pour se battre en Chine. Son nom ? Le 1st American Volunteer Group qui, @ la fin décembre 1941, sera officieusement bap: tisé Flying Tigers, traduction de expression ‘chinoise Fo Hou. Les frimas de Ihiver contri: ‘gnant les beligérants geler leurs opérations ‘en Chine, Chennault, que ses amis sumom- ment « the old man », « le vieil homme », en profite pour passer celui de 1940-41 aux Etats- Unis. La, grace & I'argent des China Defence ‘Supplies, i acquiert au nom des nationalistes Une centaine de monomoteurs Curtiss P-408 intialement assemblés pour honorer une com: mande de la Royal Air Force, ce qui démontre Ia encore la bienveillance de l'état fédéral ame: ficain dans cette affaire, Une duplcité plus ‘au‘évidente lorsque l'on sait que ces monomo: ‘ours seront offciellement livrés sans armes ni radio alors que, dans les fais, il en sera tout autrement ! Reste a faire voler ces chassours ‘et done & recruter des hommes, Chennault @ besoin d'une centaine de plotes {et du triple de personnels au sol. Pour ce faire ft afin de mettre hors de cause I'Armée, tou: jours par souci d'éviter une crise ouverte avec 1 Assamblage dos P-40 des hing Tes. Nous ne sommes visbemont pas on Birman ais dj on Chie carro la mentees eéegranes vies Sur ls poloaux souionant are de e hangar Les naonaiies chino contouern gern nssance cela lagende ces Tigres volar pr coe, Tea Kal Chek he ‘Tokyo, une société-écran est consttuée. C'est la Central Aircraft Manufacturing Company ou CCAMCO qu va employer des recruteurs chargés Carpenter les bases du pays pour y « débau: cher » le personnel désié. La fie a un statut de dtoit privé de contractant miltace ce gui, par un tour de passe passe juridique, permet d'éviter ‘aux volontaires d'étre considérés comme des mercenaies ; en outre, le contrat ne porte que ‘sur une seule année d'engagement avec I'assu- rance, @ issue, de pouvoir réintégrer les forces ‘armées au méme grade. Les salaires offerts ‘aux pilotes et aux mécaniciens sont attrayants puisquils sont de deux a trois fois supérieurs au montant des soldes versées par 'US Army Ar Corps, I'US Navy et les Marines, soit de 600 & 750 dollars pour les pilotes ; des sommes ron- dolettes pour époque ! De plus, dans la plus pure tradition du Far West, une récompense de 500 dollars sera offerte aux pilotes victorieux pour chaque appareil ennemi sbattu, Un bonus «jackpot » qui, le moment venu, entrainera une légére « augmentation artfciele » des reven: ications de quelques piltes... Car si, pour certains, V'atrait de laverture et lenvie d'en \découdre ont été des motivations majeures pour s'engager, pour dautres, en revanche, seul argent aura compté, & image de Gregory Boyington qui se rendra célobre lors de la guerre dans le Pacifique. Considérablement endetté 8 la suite de ses frasques matrimoniales aussi rombreuses que truculentes et sérieusement Porté sur la bouteile, ce qui posera des soucis ‘avec Chennaut, le futur leader de la VMF-214, le « Black Sheep » Squadron, rejoindra li aussi les Fiying Tigers, en aoct 1941. andra que dicement parle quan ux res & verso ux picks amércaie (us Naa) Aint, en quelques moi, « the old man » parvient 8 séduire et convainere les hommes dont il 2 besoin. Ayant désormais $28 avions, ses pilotes et en prime, la bénédiction des plus hautes ins tances de Washington, Chennauit peut repartir vers la Chine, esprit tranqulle, pour y lvrer «80 » guerre selon « ses » méthodes. DU RIFIFI CHEZ LES « TIGRES » ! Au cours de I'été 1941, avec des passe: ports civils et parfois sous des identités « bidouillées », les pilotes américains - au total, ils ne sont que 87 volontaires, que! ques-uns s'étant retiés du jeu & le demiére minute - embarquent par petits groupes 8 bord de paquebots et de cargos mixtes & dest nation de la Birmanio, le « pays mervelloux ». LLide est de ne surtout pas mettre la puce & Voreile des agents du renseignement nippon qui, immanquablement, survellent les mouve- ments des escadres américaines basées sur la cOte Ouest. Dans le méme temps, fort de Vfaccord des autorités britanniques, la CAMCO fait livrer & Rangoon les P-40B démontés et transportés en caisse sur des navires mar chands arborant des pavillons neutres. Partis des quais de New York, 08 d'alleurs I'un 'eux tombera dans la riviére Hudson lors de “son chargement, les monomoteurs sont réas sembiés en Birmanie, avant de rejoindre le terrain d'entrainement de la Royal Air Force de Kyedaw, prés de I'aérodrome militaire de Toungoo, & une centaine de kilométres au nord de Rangoon. Ciest sur cet aérodrome britannique perdu au milieu de nulle part que les Fiying Tigers s‘installent & Vorée de Vriver 1941, pou de temps avant 'at- taque de la flotte combinée impériale ‘contre Pearl Harbor. TTandis que, par le truchement de diplo- mates en poste en Birmanie ayant des ‘accointances avec les services secrets, Chennault réactive ses réseaux aux Etats-Unis, espérant y faire former deux groupes de volontaires supplé: mentaires, un de chasse, l'autre de bombardement, sas pilotes prennent possession des lieux qui se limitent & des baraquements en dur, une piste ft des installations. sommaires. pour les avions. Los hommes commencent ‘alors & apprivoiser leurs nouvelles mon- tures dans le cadre d'un entrainement basique que Chennault veut le plus bref possible. , les choses ne se déroulent pas aussi bien que «the old man » le souhaite. Outre le fait que pour cause de tensions gran- dissantes avec Tokyo, Washington rechigne & divertir de nouveaux appa- roils et pilotes pour former les deux groupes demandés par Chennault, Celu-ci découvre que le savoir-faire de certaines de ses recrues est décevant, pour ne pas dire autre chose. De fait, la plupart des piotes sont jeunes fet manquent cruelement d’expérience, Bien sr, certains sant talentueux et s'an- rRoncent dj comme de futurs as. C'est le cas de Robert Neale, expiiote de bor- bardior on piqué & bord du porte-avions ‘Saratoga qui sora tule de 13 victores de jarwier & mai 1942, de David « Tex » Hil fis de pasteur qui erverta une czaine de Japonais & la droite de Dieu en quatre mos et fra & la téte du 23rd Fighter Group, ou encore de George Burgard cui, ‘uniquement en févrir 1942, descendra Toutefo fen flammes huit appereiis ennemis. A ccontrario, autres sont « inderottables » ‘4 bien ont menti pour rejindre le groupe de Chennault, lui ayant assuré. quis avaient une side expérience du plotage un chasseur. alors quis étaient dans les bombardiers ou Maviation de trans: port! Furieux, « the old man » fat fe ti entre le bon grain et ivrie, ce qui réduit le nombre des pilotes qu'il juge aptes & combate & environ 58, le restant étant affecté & des tiches subalternes, dos cemplois de bureau voire, comble de fhu- milation pour des « jeunes loups », & des postes de guetteurs chargés de donner Valerte en cas d'attaque adverse ! Sion aout & cela le manque de piéoes déte- chées pour les avions, principalement Pour les moteurs Alison, les conditions de vie et le confor spartite de endrot, Vabsence de « joyeusetés », au premier rang desquolls des « files facies», ainsi que la mort accidentalle de trois pilotes 8 Yentrainement, on imagine sans mal ‘qu'une cortine grogne commence & se faie entendre, Py Mais Chennault nen a cure et orga- nise pour tous des « amphis » dédiés 28 ses tactiques de combst, Celles-ci découlent directement de ses obser vations de la guerre aérienne dans le ciel de Chine, entre 1937 et 1941, et sont done parfaitement adaptées aux habitudes des pilotes japonais et aux ccoractéristiques de leurs chasseurs, Vidée de Chennault a le mérite de la simplicté et peut se résumer de la ‘manigre suivante : systématiquement, il conviendra d'attaquer 'adversaire en ayant l'avantage de latitude, leader et aller groupés. Aprés une premiére passe, les P-40 devront continuer ® piquer pour gagner de la vitesse ft ainsi dégager en toute sécurité, effectuer une resource, rependre de Valtitude puis, enfin, renouveler leur attaque. Par ce biais, Chennault espére contrabalancer la supériorité numérique fennemie et surtout annuler ndéniable avantage sur le plan de la manceuvr bilté que les chasseurs japonais possé- dent sur leurs homologues américains. tle “Tigre se mt a ‘ugiecons le cit oleste! Nous sommes fn do Fete 1942, en Crane, avec Sr Squadron Ses Fying ‘Tigers fe « Hels Angee» Lacocarce choise 2 dja lisse pace a cae de Pr (US Nea) 4Lapresence dune ‘ale patart une cacao “Sreneane nov rensegre ‘ant ala cas lus. ate pate ae prise car ‘le mplque a presonce ‘Sunt der Force en ‘Chine, Nous ne sommes ‘one pas on nove, ‘22 mem en dade 1941, mats queues mois usta, peueate on Septombre 1942, dans e ‘ectour se Kunmng (Ws Nar) ey La naissance des Flying Tigers > ues de deux Brewster {ROE ou « Blo» Me) UNF 67 Squaton Lo pest chaseeur amancain aa opis dea sot par es Brtaniques en refronce alae de But, dane etal de Now-York Cet preence do cs apparels pronto a base dos Fring Tiers qui va mete leew aac poudies pares Nolonares arrears cont Ibiajore vent de ta Navy ‘ob ont pint cot aver Les pus whéments vont ‘ns rprocher& Chennaut Sapéterence pour le P08 Ge chez Cures aos qe le ‘Brewster sera, selon ex malo et us ie (Cal Andrew Thomas) Corolaire de ce quil vient deve cexpliqué, plus que sure reste encore, et parce que les apparels adverses virent mieux et plus court que les Curtiss, le « patron » des Fiying Tigers insiste sur Vinterdiction formelle qu’il impose & ses pllotes d’entrer dans le jeu de Ven rnemi en acceptant des combats tour. noyants, des « dogfights », dans les- ‘quo's ils ne sauraient guéretirer avan: tage de la situation. Baptisée « dive ‘and 200m », cette tactique, qui sera ultérieurement adaptée au P47 sous la forme du « hit and run », va radical ment & encontre de la doctrine et des théories apprises par les jeunes pilotes ‘améticains lors de leur formation, Et de groupe indirectement alimenté par les « proches voisins » des volon- taires américains, les pilotes du N° 67 Squadron de la Royal Air Force qui, quant & eux, volont sur Brewster Buffalo Mk. | Or, plus de 60% des pilotes des Fiying Tigers ont été recrutés au sein de la Navy et, parmi ceuxci, la majorité @ eu le loisir de piloter et dapprécier le petit chasseur, C’en est au point qu’une sorte de délé- gation est formée afin de demander des explications & Chennault quant & sa préférence pour le P-408 alors quill aurait tout aussi bien pu obtenir des F2A-2, a priori plus adaptés au théatre chinois des opérations. D’autant que pour certains, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Trés vite, la ques: tion de confiance se pose au sujet de ce Chennault dont la réputation dans US Army Air Corps nest plus & faire {et qui semble bien les avoir coiés dans tun sacré de guépier | Pour sa part, Chennault voit dans tout ca Mocca sion de simposer une fois pour toute ‘comme le leader incontasté et incon: testable du 1st American Volunteer Group. Reste & trouver un moyen de le faire. Et ce sont ses « détracteurs » qui vont le ui pormette. Parmi les pilotes, la grogne plus ou moins larvée se transforme en un début de remise en cause de l'autorité de Claire Chennault ; un phénoméne apparel de chez Curtiss semble moins bien supporter le cimat birman ‘que le Brewster, quasiment la moitié dos P-40 étant en carafe au début du mois de décembre ! Confronté & ce quill semble étre les pprémices d'une rébellion, « the old ‘man » va réagir avec inteligence, en trois temps. Primo, pour des raisons tactiques mais aussi pour « briser » le groupe de pilotes qui s’oppose 8 lui, il va séparer les Flying Tigers en trois ‘Squadrons : le st, baptisé « Adam and Eve », le 2nd, appelé « Panda Bears » ft le 3rd qui recevra la. désignation bier moins postique que les deux pre: rmiers de « Hel's Angols ». En résumé, (Chennault divise pour mieux régner. Secundo, il va offrr & ses pilates, les «attributs » d'un groupe de chasse qu'il veut unique au monde, ce qui passe, entre autres, par des peintures de guerre qui deviendront célebres dans le monde entier grace a la pro: pagande alliée, & l'image de I'insigne représentant un tigre ailé bondissant et la gueule de requin peinte sous le museau des Curtiss. Ces dessins sont des signes de ralliement, d'ap- partenance & un groupe humain dont Chennault veut renforcer la cohésion. Tertio, puisque le choix du P-40 est prementdiscutéet queles Britanniques disposent de Buffalo, Américain va organiser un simulacre de combat avec les pilotes du N° 67 Squadron | Plus qu'un exercice ou méme un amuse: ‘ment, il s‘agit pour Chennault de river le clou & ses détracteurs ! Ainsi, s'il parvient & montrer que le Curtiss est supérieur au Brewster, son autorité en sorta grandie. Dans le cas contraire, dde sombres jours s'annonceront pour lui... Et pour renforcer encore un peu plus la validité de sa démonstration, non sans prendre un risque, Claire Chennault va confier cette mission & Un pilote relativement inexpérimenté, 1 sfagit d'Erik Shilling qui, plus tard deviendra. célébre, notamment en rédigeant ses mémoires réunies dans ouvrage « Destiny : A Flying Tiger's rendezvous with fate» dont nous avons tiré extrait présenté cides: sous. «En face », les Britanniques choisissent Jack Brandt. Né dans un comptoir commercial britannique établi en Chine, d'un pére allemand et d'une mere anglaise, Brandt deviendra Flight Lieutenant au cours de la campagne de Birmanie contre les Japonais. Laissons cing ocr de a gevche de, Tener uno Cantos fmbe a ‘combat, Tenorio Ceeare Emini, Captare Adriano ‘icon, che crac, Ta Uberston, Sotctenante ‘Gevann Sava ot Tener Vitor Sti (tombe a comb). (on not qe es aparas ola 1 Squadigto portale hee 1s labappe du tan > ignement de Fat 655 doa Squscigia Monteuseo sure erin Tactque jaune La pup eens separa sero ecto: ‘201 Gruppo aps la seat de Teseasile Les pilotes allemands ont eux aussi le plus grand mal a reconnaltre les ingignes de leurs allés et ce genre incident ne restera pas isolé Visconti assure alors lintérim a la téte du Gruppo. La situation n’est done pas des plus reluisantes et les préoccupations sont nombreuses si les premiers combats ont montré une réelle capacité offensive, les pertes restent lourdes, méme chez les pilotes expérimentés De plus, des problémes politiques se dgreffent & ceux purement militares et logistiques (dificutés de ravitallement fen carburant et peu de perspectives de emplacement des appareils perdus). En effet, Emesto Botto est limogé par Roberto Farinacci, probablement le plus fanatique des fascistes en poste ‘au gouvernement de la RSI, phil-nazi de la premiére heure que Mussolini li: méme n‘ose pas renvoyer pour ne pas Le Sottenente Carlo CCuccs pend pace sure acon «19 rouge» ds 1 Square Le 25 avril, les usines Aermacchi de Varese sont prises pour cible et tin tervention des rares chasseurs du 1° Gruppo ne peut empécher l'iné luctable, car les chasseurs lourds dTescorte, en nombre infiniment supé: fieur, peuvent entreprende les Italiens {et les empécher ainsi d'approcher des bombardiers. Deux Lightning sont revendiqués, dont un par Visconti luiméme (sa 8° victoire), ce qui corres pond exactement aux pertes déclarées par les Américains, qui rentrent quant 2 eux bredoulles. Ces deriers rappor: tent par ailleurs que « les pllotes des Macchi sont habiles et agressifs, serrant tertiblement leurs virages, & toutes les altitudes et sans difficulté fen comparaison avec nos Lightning » tandis que le Captain David Weld, senior intoligence Officer du 82nd Fighter Group, écrit que les pilotes italiens « volent en splendides formations composées de deux apparels, conduits par des plotes extrémement habiles » Les Américains sont donc en mesure dlidentifier correctement leurs adver: saires, notamment & mesure que les ‘apparels de la Luftwaffe quittent le front italien pour d‘autres cieux. Au contrare, les Allemands sont encore 2 Torigne cerreurs tragiques, notam ment le 29 avi, abattant deux tains de la 2° Squadrgta alors que coux-ci se préparent & mener une attaque contre une formation adverse. A Visconti qui, hors de hi, demandera des explications, i sera répondu que les Macchi ont été pris pour des Mustang qui commencent & faire leur apparition en tae. Le lendemain, 'aérodrome de Reggio Emilia est ataqué par des B.26 escor {6s de P-28, dans le but de museler détiniivement ces quelques impert rents, et in réaction itslenne, qui est sane commune mesure avec attoque subie, permet & Visconti enegistrer sa 10* et demitre victoire personnele aux dépens de escorte, Le 1* mai, ne nouvelle atteque cause des pertes sensibles au sol, notam ment en matériel, aggravent ainsi une situation bien compromise puisque ficience du groupe entre le 10 avril et te 20 mai 1944 tombe ponctuellement & huit appareils seulement. Entre temps, Visconti est promu Maggiore et commandant officiel du 1° Gruppo. Cette promotion s‘accompagne d'une mauvaise surprise, le 2 mai, quand les pilotes des trois escadiles sem Poignent pour la premigre fois avec les puissants Mustang, 'un d'entre eux étant abattu par le Tenente Aldo Fiorini. Les activités ennemies d’atta que au sol maintiennent la pression sur les hommes du groupe qui doivent continuellement changer d’aérodrome, provoquant ainsi d'autres pertes en hommes et en appareils du fait du mauvais état de certaines pistes de fortune. Les interceptions, malgré tous les problémes évoqués, n’en demeurent pas moins nombreuses en particulier les 14, 22 et 28 mai, 0 des pilotes expérimentés perdent la vie, comme les Tenenti Cartosio et Satta, ou encore es Sergente Maggiori Magnaghi et Leone. La situation s'aggrave de jour en jour et les solutions manquent. Il est alors décidé de dissoudre la Squadriglia Autonoma « Montefusco-Bonet » et de Vintégrer au 1° Gruppo et de verser tous les Fiat G.55 du 2° Gruppo & son ding afin que celi-c soit équipé ~ avec Vautorisation des Allemands ~ de Bt 109. Cette veritable « perfusion » ne peut étre que temporsire, Dans tous les cas, les G.55, dont les performances fen haute altitude sont remarquables, sont versés aux 19 et 3 Squachialie, a 2" Squadriga conservant ses C. 205. Dans le méme temps, la 1? Squadri glia est confiée au Tenente Giuseppe Robetto, la 2° Squadriglia au Capitano ‘Amedeo Guidi et la 3? Squadrolia au Capitano Pio Tomaseli Sur le front, la situation ne brille ‘guére. La Ligne Gustav est enfin rompue a Cassino par les Alliés, et notamment le CEF du général Juin, et les Américains prennent le dessus 2 Anzio: la route de Rome est pratique: ‘ment ouverte ot la Vile Eternelle sera cconquise le 4 juin Les jours suivants, des interceptions font lieu avec plus ou moins de succés et les 6.55 cueillent leurs premiers succés aux couleurs du groupe, le Tenente Robetto {10° victoire indi Viduelle) et le Sergente Maggiore CChiussi revendiquant un B-24 chacun le 9 juin. Les combats sont de plus fen plus épuisants, et, au sol, atmos phere est délétére avec les Alleriands et les « huiles » du régime, MAL-ETRE AMBIANT En conséquence, les pertes sont sensi: bles, tant du fait de rennemi que des accidents de vol; Luigi Gorrni, un des «cadres » du groupe en raison de son CV Impressionnant (il @ combattu dans les cieux de la Cote d'Azur, de la Manche et do I'Afrique avant coux de la Péninsule, remportant 24 victores selon son caret de vol - 19 selon d'autres sources), est abattu le 18 juin mais ne pourra repren- dre le combat avant la fin des hostités fn raison d'une mauvaise blessure ou dos contractée alors quill touche le sol apres sre gecté de son apparel. Le 7° Gruppo vit une bien mauvaise période et ‘des rumeurs ciculent quant & sa dissol ‘ton. Visconti veut alors en avoir le conur net. Lors d'une visite du général Tessar {8 Reggio Emilia & a fin du mois dans te but de calmer les esprit, le commandant du 1° Gruppo vide ltéralement son sac fen parlant au nom de tous les ples, Ceuxci souhaitent en effet que pol ‘que et armée ne soient plus mélangées, ‘que les Allerands cessent d'intervenie sans préavis et que des plaintes soient formulées quant aux exactions comm: ses par ces deriers, sans méme parler de l'annexion des régions trontaléres au Reich. Ces doléances, qui mélent des aspects trés différents les uns des autres, traduisent parfaitement le malétre ambiant. Naturellement, les conséquences sont tranchantes : des pilotes sont congédiés et d'autres mis ‘au repos », dont Visconti. De plus, les deux premigres escadiilles sont dissou- tes et a derrie confiée aux bons soins ‘du Capitano Cesare Marches e groupe Gtant sous les ordres du Maggiore Guglielmo Arrabito; Marches! est tué au ‘combat le premier jour de sa prise de fonctions effective, le 1* jullet, dans un terrible combat tourneyant ol) cing ‘apparels italiens sont abattus alors que seulement trois P-47 des 66th et 57th Fighter Groups sont endommagés. L'a rodrome de Vicenza devient la nouvelle base de ce qui reste de I'unité itaenne, Le 20 jullet, c'est le nouveau comman dant du groupe qui perd la vie. En attendant, c'est le Capitano Merchesi ‘Qui assure I'intérim, Rien ne va décidé ment plus, et ce mois de jullet cote neuf apparels et six pilotes pour des ssuccés bien maigres. Le manque de carburant, qui est confisqué voire siphonné par les Allemands, cloue au sol les appareils pendant tout le mois d'aoct, alors que Visconti est retourné depuis peu a son commandoment. Le 25 juillet, les Allemands, avec le consentement des fascistes, passent 8 Traction. Liopération « Phoenix » est lancée, sous 'égide du Generalelimars: Chall Wolfram von Richthoten, afin de dissoudre VANR et de créer une Légion itaienne au sein de la Luftwatfe. Les appareils italiens sont done saisis mais les motifs qui ont motivé cette opération restent asse2 flous. Certes, les rapports an ‘Aer Macchi ©. 205V (MW 62272) 1 Gruppo Cacia '® Squadriglia Campotomido, mas 1844 germanoritalens sont tendus, voire exécrables et Iattentat du 20 juillet contre Hitler n’a fait quaccentuer une veritable paranoia qui voit des factioux et des comploteurs partout, en particu- lor chez des aliés pour lesquels on n’a que mépris et condescendance. Mais la résistance des pilotes et de cortains politiques @ raison du projet. Néan- moins, afin de restaurer un semblant de confiance ot de mettre sur la table quelques projets viables, tout le mois de septembre est nécessaire, temps. pendant lequel les Aliés peuvent pat ‘quement agir& leur guise dans les ars Puis, une longue période d'inactivté se poursuit jusqu’au mois de nove bre, Celle-c est jalonnée de mises au point et de décisions en tous genres. Le 1® octobre, su la décision du Stato Maggiore dell’Aeronautica Republi cana, le groupe devient le /° Gruppo Cacia « Asso di Bastoni », constitud de la 18 Squadriglia « Alessand+o Bighi », de la 2" Squadhigo « Marco Marinone » et do la 3° Squadra « Giovanni Bonet », escadiles éporymes de pilotes tombés ‘au combat. Le 18, Visconti est contacté par les autortés co-beligérantes du Sud afin de «-changer de camp-», ce qu'll refuse par pute éthique militaire. Mais c’est & la fin du mois d'octobre que la situa tion semble se décanter. Le ° Gruppo, ‘qui n’a plus qu'une existence virtue, vattl voler et combattre & nouveau ? Fiat 6. $5 ( mati inconn) ‘Squaciga Conpiomortare Montohco \enarin Reale, av #948, m= Asso di Bastoni 1" Squad Sata fut abat en combat Te 25 mal 1044 par un P38 cu 1a Fghtar Group (2nd Letonant wack ©. Lews). Le Tanent Bruno ‘Casio pnd «enone rouge» on Caos, bess ‘un P38 excotant une EPHEM RE RENAISSANCE Les Allemands acceptent finslement d'équiper le groupe d'appareils. de leur cru, étant donné impossible pure et simple de disposer de chas: seutsitalans. Pour ce faire, les pilotes itaiens, composés désormais de tres Jeunes recrues inexpérimentées, ont besoin d'une solide formation. Début novembre, Visconti et ses hommes se tendent en train a I'école de pila tage d'Holzkirchen. Sur place, les difficultés sont importantes : les conditions de vie sont précaices, les ‘appareils d’entrainement sont rares et les inévitables accidents les mettent rapidement hors d’usage. Néanmoins, les instructeurs locaux, peu enclins & faire de cadeaux a des itaiens qui ne sont plus en odeur de sainteté depuis le 8 septembre 1943, sont satisfaits de engagement et de tesprit volon taire de leurs hates. Dans les premiers jours de décembre, Visconti est sol Cité afin de sélectionner une quinzaine de pilotes destings & un cours spécial dang le but d’étre accrédités au pilo tage du petit chasseur révolutionnaire, une des Wunderwaffen, les « armes mervelleuses », le Messerschmitt Me 163-Komet, 6quipé d'un moteur fusée. Cette marque de confiance, assez surprenante alors que les relations germano-italiennes sont exécrables, rest finalement qu'une forme de récompense méritée pour des pilotes jugés habiles et courageux. Finalement, ce sont dix-sept pilotes, commandés par le Capitano Robetto, qui quittent Holzkirchen pour Rangs dort, pres de Berlin. Les cours se passent bien mais la derniére étape, calle du pilotage effectf, ne peut étre Ceonclue en raison d'une météo épou vantable et des menaces que font planer les Fusses sur la région. Les pilotes en question rentreront donc en hale, quelque temps aprés les autres, habilités, eux aussi, au pilotage des Bt 1096-6, G-10, 6-14 et K-4, Los premiers appareils se posent sur I'aéro drome de Lonate Pozzolo, & 60 km de Milan, le 21 janvier 1948. Le 7 février, 57 pilotes sont préts au combat, avec 51 appareils disponibles des trois types cités plus haut, dispersés entre les pistes de Lonate et de Malpensa. Le combat peut reprendre, sans espoir, certes, mais avec la ferme volonté de ne pas céder, méme quand tout s'éeroule, Adriano Visconti commande le /° Gruppo, au sein d'une section particuliére de commandement, appe \ée sezione of gruppo, composé de deux apparels. Mais les opérations ne débutent pas immeédiaterent. Face a I'écroulement des forces allemandes en Italie, les nombreu: ses unités de partisans italiens se font toujours plus pressantes et plus entreprenantes. Leur haine pour les hommes de la RSI dépasse probable ment celle & ’égard des Allemand. Les pilotes de I'ANR n'y échappent généralement pas. Ainsi, dans le but d'éviter des actions de sabotage sur les précieux appareils, des opérations de ratissage sont effectuées dans les alentours et des hommes arcé tds. D’apras nos sources, l n'y a pas eu d'exécutions ni de tortures et les prévenus sont relchés aprés inter gatoire. Il n’en reste pas moins que Visconti est dans le collimateur des résistants locaux. ‘Au début de la deuxidme semaine de mars, les vols dinterdiction peuvent reprendre. Le 14 mars, le premier ‘combat aux commandes des puissants Mossorschmit 109 6-10 Wh 491461) 4" Gruppo Caccis 1° Save Mansa, mars 1945 cchasseurs de construction allemande, A la verticale du lac de Garde, les Italiens fondent sur des 8-25 mais escorte surgit de nulle part ot trois pilotes italiens vont au tapis suite & la mélée engagée, dont Visconti qui 2a attaqué un Thunderbolt en passe frontale ;il parvient & s'éjecter, avec dos blessures légires, alors que sos deux camarades ont eu moins de chance. Les Américains s’en tirent avec deux chasseurs criblés d’obus ‘mais capables de regagner leur base tant bien que mal. La journée est bien mauvaise, car six autres appa reils sont gravement endommagés, certains en raison d'accidents & I'at- terrissage. Le manque de pratique fest probablement a l'origine d'un tel fiasco et les jours suivants sont donc réservés &'entrainement. Le 10 avril, Un bref combat avec des P-47 ne fait ‘aucun dommage de part et d’autre. Le dernier combat officiel du /° Gruppo advient le 19 avil 1945, I s‘agit d’une action assez particule, quise termine am@rement pour les Itaions. Le JaFii communique au groupe la présence de doux quadrimoteurs solitires et Visconti ordonne immédiaterent une patrouille de quatre apparels de la 2° ‘Squadriglia de décollarimmédiaternent. Celle-ci est commandée par le Tenente Oddone Colonna, et, rapidement, les deux 8-24 du 2641st Provisional Group (Special) sont rejoins, non loin de Ia frontitre suisse. Le premier d'en- tre eux ne se fat pas prier afin de s'y réfugier alors que le second vire et se diige vers la Lombardie. Peu armé en raison des missions spéciales qui lui sont attibuées (parachutage dares, etc.) le bombardier a peu de chances d'échapper aux pilotes de I'ANR. Mais ‘au moment précis du changement de route, les Italians « grignotent » la frontitre suisse et la DCA se met en ‘action, avec une précision meurtiére, touchant l'appareil du Sottotenente ‘Aurelio Morandi, qui est griévement blessé avec un parachute réduit en lambeaux. Le Messerschmitt s'écrase peu aprés. Morandi est le dernier plote du 1° Gruppo tué au combat, uitime d'une longue liste. Dans les minutes qui suivent, Colonna martéle le Liberator ‘avec ses armes, le lourd quadrimoteur entiérement peint en noir étant finale- ment achevé parle Sergente Maggiore Giandomenico Brunello, grice au canon de 30 mm qui équipe son Bf 109 G- 10IU4. L'équipage américain parvient ’ évacuer l'appareil, et sera capturé au sol. Colonna rencontrera trois d'entre eux le soir-méme et conversera amica- lement avec eux dans la langue de Shakespeare, le pilote italien ayant des rigines maternelles écossaises. En cette fin d'avril 1945, poursuivre le combat n'a stictement aucun sens ft Visconti 'a bien compris. Depuis ‘quelques jours dé il tente de prendre Contact avec ls Aliés car il ne souhaite pas se rendre aux partisans, mais en troprise est semée d'embdctes. Le 27, les appareils sont détruts et le suren: demain, le 1° Gruppo cesse d'exister Ce meme jour, le 29 avril, alors que tous les officers et leurs hommes ont déposé les armes et les équipements a la caserne du Savoia Cavalleria de Milan, Adriano Visconti et son aide de camp, le Sottorenente Valerio Stefanin se rendent ce quis pensent étre un nie interrogstoire, Queiques heures plus tt, Visconti a signé Vacte de redd- tion, & contrecceur, car il ne considére pas les partisans du CLN (Comitero i Liberazione Nazionole) et du CLNAL (Comteto of Liberazione Nazionale Alta Italia) comme des soldats réguiiers. Alors quills traversent la cour de la ceaserne, ils sont impitoyablement abat- tus par une rafale de mitralleuse qui leur tire dans le dos. Cet épisade carac- térise & lui seul la fracture qui existe entre les Italiens & cette époque et lin icible degré de haine qui les oppose, Ce 29 avil, c'est aussi la figure a plus ccharismatique et la plus légendaire de V'aéronautique italienne de la Seconde Guerre mondiale qui disparait,

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