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01. Introduction :
La distillation est une très vieille technique déjà utilisée par les Chinois 3000 ans avant Jésus
Christ, les Indiens de l'Est 2500 ans avant Jésus Christ, les Grecs 1000 ans avant Jésus Christ
puis les Romains 200 ans avant Jésus Christ. Au début, toutes ces ethnies produisirent un
distillat utilisé pour la médecine et pour la production de parfums qui fut appelé plus tard
alcool par les arabes.
Au 6ème siècle après Jésus Christ, les Arabes commencèrent à envahir l'Europe et ont par la
même occasion, propagé la technique de distillation. Les alchimistes et les moines ont
progressivement amélioré à la fois la technique et l'équipement de distillation. En 1250,
Arnaud de Villeneuve était le premier à distiller des vins en France. Il appela le produit issu
de ce procédé "eau-de-vie". Il lui attribua le don de prolonger la vie.
02. Définitions :
La colonne :
Une colonne est une unité de séparation physico-chimique utilisée en sciences de l'ingénieur,
en chimie et en biologie. Il s'agit en général d'un tube au sein duquel des échanges de matière
(à la base de la séparation) et d'énergie (chaleur) s'effectuent entre une phase liquide
descendante et une phase gazeuse montante1. La colonne permet de séparer un ou plusieurs
composés d'un mélange. Le principe de séparation est variable et utilise différents moyens.
On désigne ces unités en fonction de leur principe de séparation, ex. : colonne de distillation,
colonne de chromatographie, colonne de rectification, d’absorption, d’extraction liquide-
liquide.
01. La distillation simple : c’est le cas lorsqu’un seul constituant est volatil à la température
d’ébullition. Le montage est constitué d’un ballon, d’une tête à distiller, d’un réfrigérant est
d’un ballon récepteur. Cette technique est utilisée pour purifier un liquide ou séparer un
liquide d’impuretés non-volatiles. On récupère lors de l’opération 3 fractions :
- fraction de tête (impuretés volatiles)
- fraction de cœur (produit pur)
- fraction de queue (impuretés non volatiles)
02. La distillation avec rectification : la technique est utilisée pour séparer 2 constituants
volatils d’un mélange ayant des températures d’ébullition assez différentes pour que les
composés passent les uns après les autres. Une seule distillation permet de les séparer. Par
rapport au montage d’une distillation simple, la tête est remplacée par une colonne à distiller.
les composés passent les uns après les autres. Une seule distillation permet de les séparer. Par
rapport au montage d’une distillation simple, la tête est remplacée par une colonne à distiller.
03. Distillation fractionnée : elle permet de séparer les constituants volatils d’un mélange
dont les points d’ébullition sont proches. La séparation s’effectue en plusieurs étapes d’où son
nom de « fractionnée ».
1ère distillation :
fraction de tête jusqu’à 60°C principalement riche en A
fraction de cœur entre 60°C et 70°C : mélange de A et de B
fraction de queue après 70°C : principalement riche en B
2ème distillation :
On distille unique la fraction de tête précédemment obtenue :
fraction de tête jusqu’à 60°C principalement riche en A
le reste est mélangé avec la fraction cœur précédente.
04. Distillation sous pression réduite : lorsque l’un composé a une température d’ébullition
élevée, il est courant de procéder à une distillation sous pression réduite. L’abaissement de la
pression, va diminuer la température d’ébullition et rendre celle –ci plus facile à réaliser. Des
abaques permettent de calculer la température d’ébullition d’une substance sous pression
réduite en connaissant sa température d’ébullition sous pression atmosphérique.
L’abaissement de la pression s’effectue soit à l’aide d’une pompe ou avec un trompe à eau. A
noter, que l’agitation doit être assurée à l’aide d’un capillaire ou par un agitateur magnétique.
Les pierres ponce ne conviennent pas.
06. Distillation discontinue : Une distillation discontinue est une distillation où le mélange à
séparer est chargé une fois dans l'installation et d'où les composants sont distillés les uns après
les autres. Ceci implique un changement permanent de la composition du mélange initial et
des profils de température.
07. Distillation sous vide : Certains produits sont trop peu volatils à pression ambiante ou se
décomposent avant de s'évaporer du fait de leur haut point d'ébullition. Dans ce cas, la
pression de l'installation est réduite à l'aide d'une pompe à vide afin de réduire le point
d'ébullition.
Colonnes à garnissage :
Le garnissage présent dans une colonne a pour objectif de mettre en contact la phase liquide,
qui redescend par gravité, avec la phase vapeur qui monte vers la tête de colonne. Il doit offrir
un degré de vide suffisant pour laisser passer le liquide et la vapeur à contre-courant, sans
perte de charge excessive. Il doit également offrir une grande surface mouillée pour assurer
une importante surface d'échange de matière entre le liquide et la vapeur (transfert des
constituants volatils d'une phase vers l'autre).
Techniquement, une colonne à garnissage comporte les équipements suivants:
des tronçons de garnissage (de 0.3 à 10m de hauteur selon le diamètre de la colonne),
en vrac ou structuré
des grilles support pour les différents tronçons de garnissage
des collecteurs permettant de récupérer l'ensemble du liquide descendant du tronçon
supérieur
des distributeurs permettant d'assurer une redistribution du liquide sur la surface du
garnissage, au niveau de l'alimentation ou du reflux mais également entre deux
tronçons.
Le choix du garnissage, élément essentiel de ce type de contacteur, est dicté par la surface de
contact offerte entre le gaz et le liquide utilisé, le calcul des pertes de charge et son prix. Les
garnissages peuvent être de formes variées (anneaux, selles…), de matériaux différents
(céramique, verre, métal…) et être rangés ou disposés en vrac.
Colonnes à plateaux :
Les plateaux d'une colonne ont pour objectif de mettre en contact le liquide, qui redescend par
gravité, avec la vapeur qui monte, ils comportent:
une aire active percée de trous, éventuellement équipés de clapets ou de cloches
d'un barrage permettant de retenir sur le plateau une certaine épaisseur de liquide
d'un déversoir permettant d'amener le liquide du plateau considéré vers le plateau
inférieur
ces deux derniers étant remplacés par des tubes déversoirs pour des petites colonnes
Les types de plateau:
Les plateaux à tamis
Les plateaux à calottes
Les plateaux à clapets
Mélanges azéotropiques :
Un mélange azéotropique est un mélange qui présente, pour une composition particulière,
une phase vapeur ayant la même composition que la phase liquide avec laquelle elle est en
équilibre. Cela se traduit par des isobares d'ébullition et de rosée qui se rejoignent en ce point,
nommé azéotrope, et une température d'ébullition spécifique caractéristique de l'azéotrope
(pour une pression donnée).
La courbe d'équilibre liquide-vapeur y=f(x), quant à elle, crois la bissectrice pour la
composition azéotropique.
Si la température d'ébullition de l'azéotrope est inférieure aux températures d'ébullition des
deux constituants, on parle d'azéotrope à déviation positive (les deux constituants ont
tendance à se repousser en phase liquide).
Si la température d'ébullition de l'azéotrope est supérieure aux températures d'ébullition des
deux constituants, on parle d'azéotrope à déviation négative (les deux constituants ont
tendance à s'attirer en phase liquide).
En distillation, un azéotrope se comporte un peu comme un corps pur, à savoir que les phases
liquide et vapeur en équilibre ayant la même composition, on ne peut dépasser la composition
de l'azéotrope dans la colonne de rectification.
on parle d'azéotrope positif lorsque qu'il s'agit d'un maximum dans le diagramme
isotherme (ou un minimum dans le digramme isobare).
on parle d'azéotrope négatif s'il s'agit d'un minimum dans le diagramme isotherme (ou
un maximum dans le diagramme isobare)
Les azéotropes positifs sont de loin les plus fréquents. Quelques propriétés des azéotropes:
Il n'est pas possible de séparer les constituants d'un mélange azéotropique par
distillation liquide-vapeur : en effet, dans les conditions azéotropiques, les deux
phases ont la même composition, des deux constituants ont la même volatilité (la
même tendance à passer en phase vapeur)
de part et d'autre de l'azéotrope en termes de composition, les volatilités relatives des
constituants sont inversées : ainsi, dans un mélange propanol-eau à 10% molaire en
propanol, c'est le propanol qui est le plus volatil (c'est lui qui passe préférentiellement
en phase vapeur, la phase vapeur est plus riche en propanol que la phase liquide). Par
contre, dans un mélange à 90% en propanol, c'est l'inverse, et l'eau apparaît comme
plus volatile que le propanol.
dans le cas d'un azéotrope positif, le mélange azéotropique bout à une température
inférieure à la température de chacun des corps purs. On utilise parfois cette propriété
pour vaporiser un solvant à basse température, en rajoutant un constituant avec lequel
il forme un azéotrope.
Montage de base de distillation : Voici le montage de distillation le plus simple. Il est utilisé
pour distiller un produit de faible température d'ébullition (inférieure à 120°C). Voici le
montage de distillation le plus simple. Il est utilisé pour distiller un produit de faible
température d'ébullition (inférieure à 120°C).
Solution idéale :
En chimie, une solution est dite solution idéale si les interactions entre les molécules qui
composent cette solution, toutes espèces confondues, sont toutes identiques. Autrement dit,
les molécules des différentes espèces s'attirent ou se repoussent entre elles de la même façon
que les molécules de chaque espèce à l'état pur s'attirent ou se repoussent entre elles.Une
solution idéale est formellement définie en thermodynamique par la loi de Lewis et
Randall.Les grandeurs extensives d'une solution idéale ou réelle sont calculées à partir des
grandeurs extensives des corps la constituant pris à l'état pur et des grandeurs de mélange.
L'équilibre liquide-vapeur :
L'équilibre liquide-vapeur d'un mélange binaire peut être représenté par les lentilles
d'équilibre isotherme ou isobare :
L'équilibre entre phases s'exprime par l'égalité des fugacités de chaque constituant entre les
phases liquide et vapeur :
L'équilibre liquide-vapeur d'un tel mélange peut être représenté par 4 variables intensives : la
température , la pression , la fraction molaire du constituant 1 en phase liquide, et la
fraction molaire du constituant 1 en phase vapeur, .
La volatilité :
Le terme est principalement appliqué aux liquides ; cependant, il peut être aussi utilisé pour
décrire le processus de sublimation qui est associé à des substances solides, telles que la glace
carbonique (dioxyde de carbone solide) et le chlorure d'ammonium qui peuvent passer
directement de l'état solide à l'état vapeur sans devenir liquide. La volatilité d'un constituant A
d'un mélange s'exprime par le rapport de ses concentrations respectivement en phase vapeur et
en phase liquide, c'est-à-dire KA = yA/xA
L'indice de réfraction :
Souvent noté n, est une grandeur sans dimension caractéristique d'un milieu, décrivant le
comportement de la lumière dans celui-ci ; il dépend de la longueur d'onde de mesure mais
aussi des caractéristiques de l'environnement dans lequel se propage la lumière. L'indice de
réfraction est parfois appelé « constante optique » d'un matériau. La notion d'indice a d'abord
été introduite empiriquement comme coefficient dans les lois de Snell-Descartes.
L’indice de réfraction du milieu A par rapport au milieu B est le rapport des vitesses vB / vA,
vA et vB étant les vitesses de la même radiation simple dans les milieux A et B. Si le milieu B
est le vide, la vitesse vB est égale à la constante c = 299 792 458 m/s (célérité de la lumière),
et l'indice de réfraction est appelé indice absolu : la relation liant les indices de
réfraction et de chacun des milieux et les angles incident et réfracté sont liés par la
relation dite de Snell-Descartes :
La connaissance de * n * permet de juger la pureté du liquide et de déterminer une grandeur
importance utilisée en synthèse organique et qui est la réfraction molaire calculée par la
relation suivante :
Cette grandeur Rm est indépendante de la température et de la pression. Selon la théorie
électromagnétique.
Et aussi : La loi de Gladstone ou relation de Gladstone-Dale est une loi physique empirique
qui relie l'indice de réfraction n d'un gaz à sa masse volumique. Elle stipule que n-1 est
proportionnel à la masse volumique ρ :
Où K est une constante. On vérifie expérimentalement que l'indice n de l'air vérifie la relation
Un manomètre :
Un manomètre est un instrument servant à mesurer une pression. On a développé depuis les
débuts de l'époque moderne de nombreux appareils pour mesurer les pressions et le degré de
vide : ces instruments de mesure sont appelés tantôt capteurs de pression, tantôt sondes (pour
le degré de vide). Le manomètre est un instrument de mesure de pression, destiné en principe
à mesurer des pressions voisines de la pression atmosphérique. Le terme de manomètre
renvoie plutôt dans son acception courante à des instruments de mesure à colonne de liquide.
Le baromètre :
Capteurs :
Comme dans toute expérimentation, l’exploitation des résultats sera d’autant meilleure que
l’incertitude sur les mesures sera plus faible. Les mesures de débit et de température doivent
être précises de façon à établir des bilans massiques et thermiques le plus exactement
possible. Les régulations doivent procurer un fonctionnement stable de la colonne ; les
régulateurs numériques ont marqué un net progrès dans la conduite des installations. Les
prises d’échantillon doivent être conçues de façon à obtenir des échantillons représentatifs
dont le prélèvement ne perturbe pas la marche de l’installation.
Paramètres à mesurer :
Ce sont :
les débits des produits sortant en tête ou en pied de colonne, ou extraits aux
soutirages latéraux (par pesée pour les liquides, par débitmètre ou dans un
gazomètre pour les gaz) ;
les températures des différents flux et le long de la colonne ;
la pression en fond de colonne et les pertes de charge (avec injection d’azote
pour éviter les condensations) ;
les différences de température des fluides thermiques entre l’entrée et la sortie
du condenseur et éventuellement du bouilleur et des échangeurs
intermédiaires ;
le débit d’eau de refroidissement au condenseur.
Régulations :
Les paramètres suivants seront maintenus constants :
la pression en tête de colonne (par injection d’azote au niveau du condenseur
ou par une vanne sur la sortie des gaz incondensables) ;
les débits d’alimentation (par action sur la course du piston de la pompe
doseuse en fonction de la dérivée du poids de la nourrice d’alimentation par
rapport au temps pour les liquides, par débitmètre pour les gaz) ;
la température d’alimentation, si elle est différente de la température
ambiante ; en distillation, particulièrement :
la charge thermique du bouilleur ;
le débit de soutirage en tête (ou latéral), asservi à une température sensible ou
proportionnel au débit d’alimentation de la colonne ;
le réchauffage des tronçons par les capots chauffants ;
la température du reflux éventuellement ; en absorption, spécifiquement :
le débit et la température des recyclages éventuels.
Les condenseurs :
Un condenseur est un appareil dont la fonction principale est de condenser (transformation
d'un gaz en liquide) de la vapeur sur une surface froide, ou via un échangeur thermique
maintenu froid par la circulation d'un fluide réfrigérant. La chaleur latente du corps est
transférée dans le fluide réfrigérant, ce qui consiste en un changement de phase à température
constante. Le fluide réfrigérant varie en fonction du débit de gaz ou vapeur à condenser et de
la température de condensation du gaz : air, eau, saumure. Il en existe deux grandes familles:
Principes de fonctionnement :
Les condenseurs sont souvent des échangeurs de chaleur à calandre et faisceau tubulaire.
Très souvent, on préfère obtenir un distillat liquide, ce qui facilite son transport et son
stockage. On demande donc au condenseur de liquéfier distillat et reflux, on parle donc de
condenseur total. Un condenseur total n'est plus un étage de séparation. Par rapport à une
colonne conçue sur la base d'un condenseur partiel, il faut donc rajouter un étage interne à la
colonne si le condenseur est doit être total. En fait, la construction de McCabe et Thiele est
exactement la même, que le condenseur soit total ou partiel, mais elle commence au deuxième
plateau (au lieu du premier) dans le cas d'un condenseur total.
Bouilleur en distillation :
Les bouilleurs sont des appareils dont le but est d’effectuer une vaporisation partielle des
fonds de colonnes de distillation afin d’engendrer la phase vapeur qui assurera le
fractionnement dans la section d’épuisement. La quantité vaporisée s’appelle le taux de
rebouillage. La plupart des bouilleurs sont des appareils construits selon le même principe que
les échangeurs à faisceau de tubes et à calandre. Dans certain cas spéciaux on pourra avoir des
échangeurs à plaques soudées ou des échangeurs en graphite. On distingue ainsi deux grandes
classes d’appareils. Ce sont :
Thermosiphon vertical,
Thermo siphon horizontal,
Rebouilleur vertical
2. Vapeur,
3. À récupération.
Les vannes:
Une vanne est un dispositif qui sert à arrêter ou modifier le débit d'un fluide liquide, gazeux,
pulvérulent ou multiphasique, en milieu libre (canal) ou en milieu fermé (canalisation)Toutes
les vannes sont constituées des différentes parties fonctionnelles suivantes :
Pour définir une vanne, il est nécessaire de connaître les éléments suivants
Les pompes :
Les pompes volumétriques : l’écoulement résulte de la variation d’une capacité occupée par
le liquide.
Symboles standards des pompes.
Types de schéma :
(En anglais Piping and instrumentation diagram ou Process and instrumentation diagram,
abrégé P&ID1) est un diagramme qui définit tous les éléments d'un procédé chimique. Il est le
schéma le plus précis et le plus complet utilisé par les ingénieurs-chimistes pour la description
d'un procédé. Il se distingue du schéma de procédé par l'ajout des éléments de contrôle, les
armatures, les détails sur l'isolation et la protection des installations et la position coordonnées
des installations les unes par rapport aux autres. Les installations ainsi que les vannes et les
éléments de contrôle sont décrits par des symboles.
Le schéma fonctionnel :
- Une distillation est dite fractionnée lorsqu'elle consiste en une suite de distillations
élémentaires réalisées dans un appareil unique. (Cette opération est souvent insuffisante pour
permettre la séparation complète des constituants du mélange).
Pour obtenir les constituants à l'état pur il faut procéder à une rectification. (L'appareil
présente un plus grand pouvoir séparateur. L'appareil est parfois surmonté d'un analyseur.)
Représentation des différents équipements d'une colonne de rectification continue à plateaux:
Ligne de tête
Zone de rectification
Condenseur
Ballon de reflux
Pompe de reflux et distillat
Charge ou alimentation
Zone d'épuisement
Rebouilleur
Ligne de soutirage de résidu
Reflux ou rétrogradation :
C'est le liquide descendant. Il est toujours provoqué par un système réfrigérant appelé
condenseur ou rétro-gradeur ou déflegmateur.
Pour qu'une colonne à distiller puisse jouer son rôle, il faut un contact entre la phase liquide et
la phase vapeur. Il y a donc nécessité absolue de reflux dans la colonne.
Taux de reflux minimum :
Pour réaliser une séparation donnée en rectification continue. Soit à séparer par rectification
continue un mélange de deux constituants de titre molaire xf en un résidu de titre molaire xw et
un distillat de titre molaire xd. Le taux de reflux minimum pour réaliser cette séparation est
déterminé par l'ordonnée à l'origine de la droite passant par les points suivants:
Cette ordonnée, déterminée graphiquement, vaut xd/(Rmin+1) , ce qui permet d'en déduire Rmin
En mélange idéal, le NET minimum peut également être déterminé par la formule de Fenske:
Cela se fait par léchage dans le cas des colonnes à garnissage ; l'efficacité est
améliorée en augmentant la surface de contact. On introduit en vrac, des petits solides
de forme convenable, tels que les vapeurs puissent cheminer dans les interstices au
contact du liquide de reflux s'écoulant depuis le haut.
Cela se fait par barbotage des vapeurs dans le liquide dans le cas des colonnes à
plateaux. Le liquide est retenu sur un plateau par un système à cloches ou à déversoir.
Soit la distillation d'un mélange idéal A+B de composition x1 placé dans le bouilleur.
Lorsque le mélange est porté à l'ébullition, il émet une vapeur enrichie en A, qui se condense
au niveau 2.
A ce même niveau ce mélange de composition x2 émet une vapeur enrichie en A, qui se
condense au niveau 3.
Ce mécanisme se reproduit jusqu'au niveau n du dernier plateau.
A ce niveau la vapeur émise de composition xn s'échappe vers le condenseur pour être
entièrement condensée.
Une partie de ce condensat est renvoyée vers la colonne c'est le reflux R (encore appelé
rétrogradation); l'autre est prélevée c'est le distillat S.
Le fonctionnement d'une colonne doit être adiabatique ; ce qui rend nécessaire le
calorifugeage de la colonne.
Pour ne pas perturber l'équilibre liquide - vapeur en tête de colonne et augmenter son
efficacité, il faut prévoir un reflux.
Remarque : Le nombre de plateaux théoriques est repérable par construction sur le diagramme
d'équilibre (liquide –vapeur ) du mélange en fonction de la température.
Sous vide le nombre de plateaux théorique diminue, donc la colonne est moins puissante.
Débit : C'est le volume de vapeur passant dans la colonne pendant l'unité de temps.
Le débit sera fonction du diamètre de la colonne. Sous vide on doit diminuer le débit pour
conserver le même nombre de plateaux théoriques. On ne peut pas augmenter le débit au-delà
d'une certaine valeur sous peine de provoquer l'engorgement de la colonne (il se forme "un
bouchon liquide" lorsque les vapeurs empêchent le liquide de refluer vers le bouilleur).
Efficacité : Rapport du nombre de plateaux théoriques au nombre de plateaux réels. Pour une
colonne donnée elle dépend du taux de reflux et de la verticalité de la colonne.
Finesse: Cette caractéristique permet de comparer des colonnes ayant même efficacité et
même pouvoir séparateur pour un mélange donné. (Elles permettent d'obtenir le même
pourcentage de pureté du produit).
La colonne présentant la plus grande finesse est celle qui a le plus faible volume de rétention.
Pertes de charge : C'est la force que doit vaincre la vapeur pour monter dans la colonne. Elle
a pour origine les obstacles rencontrés par la vapeur dans son mouvement ascendant ;
principalement le liquide de reflux et les changements de direction liés à la conception de la
colonne.
Si cette chute de pressionΔp = ppied de colonne - ptête de colonne est importante elle amènera une
variation de la température d'ébullition dans la colonne.
- Les colonnes à distiller ont une forme cylindrique, leur hauteur est toujours très grande
comparée à leur diamètre.
- Les plus utilisées sont équipées de plateaux (ils peuvent être de plusieurs types); mais il
existe aussi des colonnes à garnissage (là aussi plusieurs types de garnissage sont disponibles
sur le marché).
- Dans le cas des colonnes à plateaux on dispose régulièrement entre les plateaux des "accès"
appelés "trou de poing" ou "trou d'homme", qui permettent d'entretenir le matériel sans avoir à
démonter l'ensemble de la colonne.
- Les matériaux utilisés peuvent être : l'acier inoxydable ; le cuivre ; le verre ; ou encore des
matières plastiques (pour les faibles températures).
Remarque : On réalise parfois des distillations sous vide, le matériel sera le même que pour
une distillation normale mais il faudra : une étanchéité parfaite ; un appareil producteur de
vide ; un appareil régulateur de vide et un autre de mesure du vide. Pour soutirer le produit
une colonne barométrique est obligatoire.
Les constructions de McCabe et Thiele sont établies à partir des équations de bilan matière sur
chaque plateau ou tronçon d'une colonne de rectification, et moyennant les hypothèses
suivantes:
les chaleurs latentes de vaporisation des deux constituants sont identiques,
la colonne est adiabatique,
la condensation des vapeurs de tête de colonne est totale.
Elles permettent de déterminer, pour une séparation donnée (xf , xw et xd):
le nombre minimum d'étages théoriques (NETmin à reflux total)
le taux de reflux minimum (Rmin à nombre de plateaux infini)
le nombre d'étages théoriques NET requis pour un taux de reflux R
le nombre de plateau réels ou la hauteur de garnissage requis
Le taux de reflux R est en général choisi tel que 1.2 Rmin< R < 2 Rmin. Il représente un
compromis entre:
Efficacité d'un plateau: elle représente l'écart entre un plateau théorique (phases quittant le
plateau en équilibre liquide - vapeur), et un plateau réel. La relation s'écrit:
Le nombre de plateaux réel ou la hauteur de garnissage d'une colonne est en relation avec le
NET-1 (Nombre d'Etages Théoriques moins le bouilleur) déterminé par les constructions de
McCabe et Thiele car le bouilleur est toujours considéré comme un étage théorique, c'est à
dire qu'il réalise un équilibre liquide vapeur.
Si on étudie une colonne en fonctionnement, on détermine:
efficacité des plateaux = (NET-1) / Nombre de plateaux réels
HEPT = Hauteur de garnissage / (NET-1)
Méthode de Ponchon-Savarit :
•Les courants qui se croisent appartiennent à une droite opératoire passant par le pôle
P' (respect des équations de bilans matière partiel, total et de bilan enthalpique).
•Les courants qui sortent d'un étage sont à l'équilibre et correspondent aux extrémités d'une
conodale (relation d'équilibre thermodynamique).
Si on utilise un condenseur total, alors y1=xD=xR et la pente de la droite opératoire est
infinie: c’est une verticale. On positionne les courants V1 et LR.
Relation de Fenske :
Considérons une colonne fonctionnant à reflux total, c'est-à-dire que les débits d'alimentation
et de soutirage sont négligeables par rapport aux débits internes (reflux et rebouillage).
La relation de Fenske stipule que la sélectivité de l'ensemble de la colonne est le produit des
sélectivités de tous les étages :
Cette relation, bien que valable dans un cas particulier seulement (taux de reflux très grand)
permet d'estimer le gain en sélectivité obtenu par une colonne de distillation par rapport à un
seul flash.
Il est possible de calculer NET minimale par cette méthode qui s’applique quelle que soit l’
complexité du mélange.
Ou
Ou
Définitions et formules:
Il s'agit de faire le bilan d'energie au sein d'une colonne
de distillation, recevant un mélange. Dans ce chapitre,
nous allons étudier le cas d'un mélange binaire. Le débit
de chaleur est exprimé en kiloCalories par heure (kcal/h).
• Le débit de chaleur du distillat sortant en tête est égal au produit de son débit molaire et de
son enthalpie molaire correspondante qui h (puisque c'est un liquide, h de rosée correspond à
celle du liquide de charge entrant). Ainsi:
QD = h Ddistillat = h D
• Le débit de chaleur du résidu sortant en fond de colonne est égal au produit de son débit
molaire et de son enthalpie molaire correspondante qui h (puisque c'est un liquide, h de rosée
correspond à celle du liquide de charge entrant ou alimentation A). Ainsi:
QRes = h RRes
On sait que le le taux de rebouillagerb s'ecrit par définition:
rb = Vo/Rres
Où Vo est le débit molaire de vapeur généré et sortant du rebouilleur, et RRes est le débit
molaire du résidu sortant contenant les constituants les plus lourds.
Donc:
QRes = h RRes = h Vo/rb
On sait aussi que le débit de vapeur remontant le zone d'épuisementV'o est éagal à celui généré
par le rebouilleur Vo. Ce que perd Vo par condensation de vapeur au fond de colonne due au
liquide descendant à travers la zone d'épuisement de débit L', le gagne par évaporation de
même quantité de le liquide de L'. Par conséquent, L' = Vo + Rres
rb = Vo/Rres = Vo/(L' - Vo) = Vo/(L' - rbRRes)
Où Vo est le débit molaire de vapeur généré et sortant du rebouilleur, RRes est le débit molaire
du résidu sortant contenant les constituants les plus lourds, et L' le débit liquide desendant à
travers la zone d'épuisement.
Donc:
QRes = h RRes = h Vo/rb = h (L' - Vo)
• Le débit de chaleur entrant dans la colonne sous forme de vapeur à partir du rebouilleur
prend l'expression thermodynamique à pression constante suivante:
QR=mcpΔT
Où m est la masse du liquide, de chaleur massique cp, pompé du fond de la colonne pour le
surchauffer d'une température à une autre plus grande; soit une différence de température ΔT.
QR = m cpΔT
QA + QR = QC + QD + QRes
Reflux ou rétrogradation :
C'est le liquide descendant. Il est toujours provoqué par un système réfrigérant appelé
condenseur ou rétro-gradeur ou déflegmateur.
Pour qu'une colonne à distiller puisse jouer son rôle, il faut un contact entre la phase liquide et
la phase vapeur.
Il y a donc nécessité absolue de reflux dans la colonne.
Taux de reflux :
En rectification, le taux de reflux est le rapport volumique entre le liquide réinjecté dans la
colonne (reflux) et le liquide pur soutiré (distillat).
Dans la colonne de rectification, le contact entre la phase gazeuse et la phase liquide permet
les transferts de matière qui ont lieu lors de la concentration des produits volatils ou légers
dans la phase gazeuse et des produits lourds dans la phase liquide. Afin d'assurer un contact
maximum qui permet une séparation optimale, une quantité suffisante de liquide doit être
présente pour recourir la surface de contact disponible dans la colonne. Le taux de reflux est
un paramètre ajustable qui permet de contrôler cette quantité de liquide.
Si le taux de reflux est trop grand la séparation sera efficace, mais demandera beaucoup
d’énergie. Dans le cas contraire, la colonne sera "sèche", c'est-à-dire qu'une partie de la
colonne ne contiendra pas de liquide, ce qui réduira la capacité de séparation des composées.
Avec :
La distillation a un rendement énergétique faible et il est nécessaire que les composés soient
thermiquement stables à leur température d’ébullition. Elle n’est pas très intéressante pour des
azéotropes ou pour séparer des composés à hauts points d’ébullition présents en faibles
concentrations dans de grands volumes de solvants tels que l’eau.