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COURS - III - La - Réforme 2nd
COURS - III - La - Réforme 2nd
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reprochent aux clercs (et au pape) leur enrichissement, leur manque d’exemplarité.
Les écrits des humanistes (comme Erasme) attisent cette critique. Ils reprochent aux membres du
clergé leur vénalité, leur ignorance ainsi que leur manque de compréhension des livres saints. Ils
demandent à voir la Bible accessible en langue nationale (donc pas en latin) afin qu’elle soit
accessible à tous, quelle que soit la condition et l’origine. Les humanistes relisent la Bible, corrigent
des erreurs de copies dans la Vulgate (traduction de la Bible en latin) à partir des textes originaux
en hébreu (Ancien testament) et en grec (Nouveau testament).
Ils expriment un retour à plus de simplicité.
Cette pratique est pointée du doigt par Martin Luther, moine allemand, qui publie en 1517, ses
Quatre-vingt-quinze-thèses (qu’il placarde sur la porte de l’Eglise de Wittenberg). Il y dénonce le
marché des indulgences et proclame que seule la foi en Dieu permet aux hommes de sauver leur
âme. En 1520, Luther dénie au pape l’exclusivité de l’interprétation des Écritures.
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La principale critique adressée par Luther au pape est la pratique des indulgences, c’est-à-dire le
pardon des péchés accordé par l’Église aux croyants, le plus souvent en échange de dons en argent.
Que ce soit dans les 95 Thèses affichées le 31 octobre 1517 (« les prédicateurs des indulgences se
trompent quand ils disent que les indulgences du pape délivrent l’homme de toutes les peines et le
sauvent »), ou dans la Confession d’Augsbourg présentée à Charles Quint le 25 juin 1530 (« nos
œuvres n’ont pas le pouvoir de nous réconcilier avec Dieu ni d’acquérir sa grâce »), Martin Luther
ne cesse de dénoncer cette pratique qu’il considère comme étant contraire aux principes de l’Église
originelle.
2. Expliquez les principales citriques des autorités religieuses et politiques contre Luther (doc 2 +
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Les autorités religieuses et politiques reprochent à Luther de ne pas respecter la hiérarchie des
pouvoirs et l’ordre établi.
Dans un premier temps, le pape Léon X, chef de l’Église catholique, reproche au moine Martin Luther
de ne pas respecter son autorité. C’est pourquoi il le convoque en 1518 devant la diète d’Augsbourg
pour lui rappeler la hiérarchie ecclésiastique et lui demander de se rétracter, en vain.
Dans un deuxième temps, Charles Quint reproche à Martin Luther de ne pas non plus respecter son
autorité. En tant qu’empereur du Saint Empire, il considère en effet que ce sujet devrait respecter
la majorité confessionnelle imposée dans les territoires soumis à son autorité, à savoir le
catholicisme.
Enfin, ces deux détenteurs des pouvoirs temporels et spirituels considèrent que les enseignements
de Martin Luther constituent une menace contre la stabilité des sociétés au début du XVIe siècle. En
prônant la théorie du sacerdoce universel, le réformateur laisse en effet entendre que chaque
individu peut exercer une mission évangélique. C’est ce point particulier qui est dénoncé par
Tiepolo,
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ambassadeur vénitien, dans son rapport au Sénat de Venise lorsqu’il affirme : « Il semble que ces
gens, dans certains lieux, aient pris de telles libertés, qu’ils veulent qu’il soit licite à chacun de parler
et de prêcher sur la foi, et former de nouvelles sectes, à leur guise. »
Ce sont ces différents éléments qui conduisent le pape Léon X à excommunier Martin Luther en
1520, puis Charles Quint à mettre le réformateur et ses disciples au ban de l’empire.
Martin Luther utilise différents moyens pour favoriser l’essor de la Réforme protestante au XVIe
siècle.
Tout d’abord, le moine réformateur parvient à rassembler de nombreux disciples et protecteurs
autour de lui. C’est le cas notamment de Philippe Melanchthon qui est l’auteur de la confession
d’Augsbourg considérée comme l’un des fondements du luthéranisme. De même, Frédéric III de
Saxe accepte de protéger Martin Luther après sa mise au ban de l’empire. Ces deux hommes
permettent non seulement au réformateur de fonder la première Église protestante, mais ils jouent
également un rôle important dans la diffusion de cette nouvelle confession.
De plus, Martin Luther comprend rapidement le rôle des livres imprimés et de l’image dans l’essor
de la Réforme protestante. C’est pourquoi il propose une traduction de la Bible en allemand, puis
de nombreux ouvrages et pamphlets en latin ou en langues vernaculaires. Ses 95 Thèses auraient,
par exemple, été affichées sur les portes de l’église de Wittenberg. Les textes de Martin Luther sont
par ailleurs souvent accompagnés d’illustrations permettant de s’adresser aussi à ceux qui ne savent
ni lire ni écrire. Lucas Cranach le Jeune est l’un des principaux contributeurs en image au service de
la réforme protestante.
4. A l’aide des docs 1 et 4 et de vos connaissances, montrez les facteurs qui contribuent à la
diffusion de la Réforme protestante en Europe au XVIe siècle
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l’imprimerie à caractères mobiles. De plus, les livres de Martin Luther sont généralement
accompagnés d’images qui illustrent son propos et contribuent à la diffusion de ses idées au-delà
du cercle des seuls lettrés.
Martin Luther bénéficiait donc d’un contexte favorable à l’émergence et la diffusion de la Réforme
protestante. Il a néanmoins su rassembler de nombreux disciples grâce à son charisme et sa maîtrise
des moyens de communication de l’époque moderne.