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Transport Urbain Et Circulation
Transport Urbain Et Circulation
Bâtiment
Préambule
1. Consistance du cours
Des exemples extraits de cas réels étudiés en Tunisie et à l’étranger seront exposés
et analysés.
2. Objectifs du cours
- intégrer, lors des études de planification urbaine, une réflexion sur la question des
transports urbains et notamment sur l’articulation entre programmation urbaine et
déplacements générés.
3. Bibliographie sommaire
élément de grande envergure par ses effets directs et indirects sur la vie économique
et sociale de toute la métropole.
Dans la plupart des métropoles du monde, congestion de la circulation, pertes de
temps importantes, inefficience des moyens de transport en commun, effets
environnementaux indésirables font partie du lot quotidien des usagers et des
gestionnaires des métropoles.
Notons que cette crise générale des transports urbains est le fait de plusieurs
facteurs qui interagissent avec celui du transport : facteurs urbanistiques, facteurs
socio-économiques, choix de politique de transport, insuffisance des transports
collectifs urbains... .
Remarquons, à cet égard, que la situation de crise qui a étranglé les villes va en
s'aggravant avec la production massive de l'automobile et la possibilité d'achat
croissante des ménages.
La nature de cette crise est différente selon le degré de développement du pays
considéré. Ainsi, les points forts de cette crise ne sont pas les mêmes dans les
villes du Nord et celles du Sud.
majorité des villes en développement, elle est inférieure ou proche d’un déplacement
mécanisé par personne de plus de 14 ans et par jour. Autrement dit, plus de la moitié
de la population ne se déplace pas ou se déplace à pied. Elle se situe à des niveaux
bien plus élevés (deux ou trois déplacements) dans les villes des pays développés
mais il existe des exceptions notables1.
Dans le Grand Tunis, l’enquête déplacements auprès des ménages réalisée en 1994
a révélé que la mobilité moyenne est de 1.76 déplacement par personne et par jour
(0.89 déplacement à pied et 0.87 déplacement mécanisé)
La mobilité au sein de chaque ville elle-même est inégale. Elle varie selon le niveau
de revenu, la motorisation (elle augmente avec l’évolution du revenu et du taux de
motorisation), la catégorie socioprofessionnelle, le lieu de résidence
(centre/périphérie) et les normes sociales (âge, sexe), traduisant les conditions
d’insertion dans la vie urbaine : dans le Grand Tunis, la mobilité varie de 1.41 dans
le Nord-Ouest à 2.08 dans le centre. De même, elle est de 2.55 pour les actifs ayant
un emploi et de seulement 0.99 pour les chômeurs et 1.28 pour les retraités.
Dans la plupart des sociétés, les hommes se déplacent plus que les femmes. Ce
constat est du au fait que ce sont généralement les femmes qui effectuent les
activités ménagères à domicile. Cet écart varie selon le pays en question (en fonction
des normes sociales). Mais il va en s’atténuant avec les nouvelles générations
scolarisées.
L’étude de l’évolution de la mobilité2 dans certaines villes européennes montre que
les personnes se déplacent autant (mobilité évolue très peu) mais sur des distances
encore plus importantes. La durée des déplacements est ainsi quasi-constante. Le
gain en teps est ainsi transformé en gain d’accessibilité, les individus élargissent
1.4. Les types de déplacements
On peut différencier les déplacements selon plusieurs critères dont notamment le
motif, l’origine et la destination et l’horaire.
Les motifs
On distingue deux grandes familles de motifs : les migrations alternantes d’un côté et
les déplacements professionnels, d’achat et de loisirs d’un autre côté.
Les migrations alternantes :
Ce sont les déplacements du domicile au lieu de travail. Ceux-ci résultent avant
tout, de la disparité entre la répartition géographique des emplois et des
logements, les premiers étant plus concentrés que les seconds.
Généralement, la disparité géographique qui existe entre l’habitat et l’emploi oppose
le centre à la périphérie. Dans le centre, souvent peu peuplé parce que les bureaux
ont chassé les résidents, on compte plusieurs emplois par personne active résidente
(plus de cent pour un dans la City à Londres ). Au contraire à la périphérie, à
l’exception de quelques secteurs industriels, les « banlieues dortoirs » n’offrent que
1
Certaines villes du Sud connaissent une mobilité élevée en raison de l’importance des deux roues : c’est le cas
de Ouagadougou en Afrique ou de nombreuses villes asiatiques, comme Hanoi au Viêt-nam (64% des
déplacements pour travail et écoles, près de 6% visites et loisirs).
2
On ne dispose pas de sources suffisantes pour caractériser la situation en Tunisie
D
dd
O
O
D
D
dd
dd
D
dd
Le fait qu’il y ait différents types de trafics qui nécessitent des traitements différents
impose que l’on doit différencier les réseaux routiers ; on parle alors de
hiérarchisation du réseau routier. C’est une opération qui détermine les voiries les
plus importantes et qui servent aux déplacements d’échange avec les zones
environnantes, les voiries servant pour l’échange entre les quartiers et les voiries
internes aux quartiers.
Différentes dénominations sont utilisées : voiries primaire/secondaire/tertiaire, voirie
artérielles/ de liaison…
Les horaires des déplacements.
On peut classer les déplacements selon l’horaire. La distinction principale est la
suivante : déplacements en heure de pointe (matin ou soir) et déplacements en
heure creuse.
Si la pointe dépasse une heure, on parle de période de pointe.
Généralement, les études de planification et d’organisation des transports
urbains font les analyses par rapport à l’heure de pointe matin.
Nombre de déplacements
Période de
pointe
Les véhicules motorisés à deux roues ont ensuite succédé au vélo qui est (re)devenu
aujourd’hui principalement un objet de loisirs.
La première voiture a été construite en 1883. Mais elle resta longtemps le privilège
d’une minorité. Le parc des véhicules va ensuite se développer ainsi que les
infrastructures routières.
Le transport collectif
Les transports collectifs terrestres sont apparus avec la révolution industrielle (XIXème
siècle).
Au début du XIXème siècle, les omnibus tirés par des chevaux sont apparus ensuite
les tramways tirés par des chevaux. Le premier tramway dans le monde est celui de
New York inauguré en 1832. La traction mécanique a été introduite aux tramways en
1876.
La fin du XIXème siècle a été marquée par l’apparition des trolleybus et le début du
XXème siècle par celui des bus. Les autobus se sont développés au détriment des
tramways, à cause notamment de la gêne qu'occasionnaient ces derniers aux autres
usagers de la route.
Le chemin de fer métropolitain (appelé Métro) est apparu en 1863 à Londres.
L’historique des chemins de fer de banlieue est différent : les premières lignes de
chemin de fer reliaient les villes entre elles (début du XIXème siècle). Des gares de
banlieues furent construites ensuite. Des services spéciaux ont ensuite été créés
donnant naissance aux chemins de fer de banlieue.
Conclusion : tous les moyens de transport existant aujourd’hui datent de plus
d’un siècle.
2.2. Caractéristiques des moyens de transport
Les moyens de transport individuel
On s’intéressera dans cette section aux routes et espaces de stationnement. Les
caractéristiques des véhicules sont plus connues.
Pour les routes, la construction d’un kilomètre de 2X2 voies avec terre plein central
(TPC) coûte à peu près 1 million de dinars en périphérie. Ce prix augmente
sensiblement si on s’approche du centre-ville.
La capacité d’une voie de circulation est de 1800 voitures par heure.
Pour le stationnement des voitures, la surface nécessaire est de 20-25 m2 par place.
Le coût de la construction de ces places dépend de la localisation (centre/périphérie)
et du niveau (au sol/en sous-sol/en parking à étages).
Tableau 1 : Prix moyen de la construction d’une place de stationnement3
Niveau
Au sol En étage
3
Ordre de grandeur
Remarques :
La mise en place d’infrastructures lourdes de transport collectif ne peut être
rentable que sur des axes lourds de transport (couloirs où il y a un nombre très
important de déplacements).
Le coût de l’investissement est en relation étroite avec la capacité : ainsi, on
ne doit programmer que les moyens de transport qui répondent exactement à la
demande.
Les transports collectifs (et surtout ceux en site propre) sont les seuls à
pouvoir répondre à une demande très importante.
Chaque mode de déplacement a sa propre place dans la ville.
Les transports collectifs sont moins polluants, moins consommateurs
d’espace et plus sûrs.
Pour le fonctionnement des transports collectifs, le coût du personnel est très
important (peut atteindre 60 %).
4
à titre d’exemples, la ligne de Métro léger (tramway) qui va desservir El Mourouj va coûter quelques 51
millions de dinars, celle de Manouba 23. Le tronc commun du centre ville (Avenue Med V- TGM) coûtera 21
millions de dinars. L’électrification de la ligne Tunis-Borj Cédria coûtera 180 millions de dinars (dont 125
millions pour l’acquisition de nouveaux matériels)
5
un autobus de 77 places coûte 200 milles dinars et un tramway de 168 places deux millions de dinars.
6
Joseph Closon
7
Ces lignes sont les suivantes : 1ère ligne Bab Jedid-Bab Bhar par Bab Jezira, 2ème ligne Bab Bhar-
ème ème
Bab Suika par Bab Carthagène, 3 ligne Bab Jedid –Bab Suika par La Kasbah, 4 ligne Bab Bhar
ème
–La Marine (devenue à l’heure actuelle Avenue Habib Bourguiba) et 5 ligne Bab Bhar-Bab El
Kadrah.
8
Un an après, les lignes autobus, Rue De Rome-France Ville-Mutuelle Ville et Place De la Gare -
Mont Fleury ont été mises en service.
9
En plus de l’électrification de la ligne de Borj Cédria.
10
MERLIN, P l’urbanisme, 1994
11
voir détails au chapitre suivant
12
MERLIN, P l’urbanisme, 1994
Confrontation
Méthodes de
prévision
Itérations Programme
d'investissements
Réalisation de l’enquête
Les ménages en question doivent être avertis du contenu et de la date de l’enquête.
Cette enquête doit se dérouler dans un mois représentatif de toute l’année (de
préférence le mois d’avril) dans une journée qui suit une journée représentative de
toute la semaine (généralement mardi et jeudi, donc l’enquête se déroulera de
préférence le mercredi et le vendredi).
On effectue l’enquête pour chaque membre du ménage (généralement supérieur à 5
ans) séparément.
Outre les informations générales (âge, sexe, fonction…), les informations à collecter
sont les suivantes : chaque personne doit indiquer tous les déplacements
effectivement réalisés la veille en indiquant pour chaque déplacement :
- le motif,
- l’origine et la destination
- l’horaire,
- la durée,
- le mode utilisé.
3. Caractérisation de l’offre
3.1. Offre en matière de transport individuel
Pour caractériser l’offre en matière de transport individuel, on doit disposer des
éléments suivants :
- Une implantation du réseau routier (exceptées les voies utilisées pour les
déplacements internes). Cette implantation (de préférence sous forme
numérique) doit distinguer les tronçons de routes et les intersections.
- Pour chaque tronçon, on doit indiquer la longueur, le nombre de voies, la capacité
et certaines caractéristiques physiques (pente, présence de terre plein central…)
ou réglementaires (présence de sens unique, restriction de circulation, vitesse
maximale…).
- Pour chaque intersection on doit indiquer le niveau par rapport au sol (carrefour
au sol ou carrefour dénivelé, de type échangeur par exemple) et le mode de
résolution des conflits (carrefour à feux, giratoire…).
- Une caractérisation du parc de voitures (nombre, répartition du taux de
motorisation, âge moyen des voitures…).
3.2. Offre en matière de transport collectif
Pour caractériser l’offre en matière de transport collectif, on doit disposer des
éléments suivants :
- Une implantation du réseau de transport collectif (en distinguant les
infrastructures des lignes). Cette implantation (de préférence sous forme
numérique) doit distinguer les tronçons des infrastructures en site propre (bus,
métro, tramway, train…) et les intersections.
- Pour chaque tronçon, on doit indiquer la longueur et le nombre de voies (pour les
réseaux en site propre) ainsi que le type de voie (normale (1,435 m,
métrique(1m)…).
- Pour chaque station on doit indiquer : nombre de voies, nombre de quais de
voyageurs, capacité des quais, confort…
- Pour chaque intersection on doit indiquer le mode de résolution des conflits
(passage à niveau, tunnel…).
- Une caractérisation du matériel roulant (nombre, capacité (debout et assis),
vitesse maximale, confort…).
4. La méthode de planification à quatre étapes
4.1. Consistance
La méthode de planification des transports urbains dite à quatre étapes est la plus
employée (appelée d'ailleurs méthode classique) et n'a pas encore trouvé de
méthode alternative et ce malgré les critiques qui ont été formulées à son encontre.
Cette méthode est très utilisée pour les études de calibrage des
infrastructures. Ils permettent d’établir des prévisions de déplacements en
voiture particulière ou en transport en commun à moyen et à long terme afin de
déterminer l’ensemble des actions sur l’infrastructure à réaliser pour satisfaire
l’ensemble de la demande. C’est le cas, par exemple, du plan directeur régional
des transports du Grand Tunis (PDRT-1996) qui utilise le modèle EMME/2 pour
caractériser l’offre et la demande future.
Différents modèles ont été développés pour supporter les différentes étapes de la
méthode. Dans ce qui suit, seront présentés quelques-uns les plus utilisés :
H : taille du ménage
à partir de flux existants connus par enquête t0ij (nombre de déplacements entre les
zones i et j) on va faire des corrections par des facteurs de croissance pour
déterminer les flux à la date de prévision t1ij
Fi F j'
t t
1
ij
0
ij
2
t t Fi F j'
1
ij
0
ij
Cette méthode a pour avantage de se baser sur des flux réels, donc évite de
grandes divergences sur des prévisions à moyen terme. Par contre, elle ne prend
pas en considération les évolutions des structures des agglomérations, des réseaux
de transport et des comportements entre les dates 0 et 1.
Modèle gravitaire :
Ce modèle prévoit les flux futurs sans tenir compte des flux actuels :
t ij .A i .E j .f (Dij )
La fonction puissance :
.f (Dij )
1
Dij
La fonction exponentielle :
.f (Dij ) e
' D ij
L'utilisation de ces modèles à court ou moyen terme peut aboutir à des erreurs
graves. Ils peuvent être utilisés à long terme à condition de prendre en considération
les évolutions des structures des agglomérations, des réseaux de transport et des
comportements.
la valeur du temps
13
Ce modèle est utilisé pour les déplacements interurbains. Pour le trafic purement urbain, on peut utiliser
différents modèles tel que l’affectation par "tout ou rien" à l'itinéraire le plus rapide.
- séparation des différents modes de transport (voies réservées aux bus, piétons,
deux roues…)
- organisation des courants de circulation (sens uniques, itinéraires poids lourds…)
- organisation du stationnement.
Des moyens techniques d’équipement des voiries
- aménagement des carrefours,
- signalisation des circulations et jalonnement des itinéraires,
- régulation des trafics par feux,
- éclairage public,
- aménagement de passages piétons,
- aménagement d’aires de stationnement.
Remarque : les aménagements sont minimes et se situent dans le cadre des
infrastructures existantes.
3. Les plans de déplacements urbains
Les PDU sont nés en France suite au constat d’insuffisance des plans de circulation
pour maîtriser les déplacements urbains.
Les PDU définissent les principes généraux de l’organisation des transports, de la
circulation, et du stationnement pour permettre une utilisation plus rationnelle de la
voiture et assurer la bonne insertion des piétons, des véhicules à deux roues et des
transports en commun (de préférence en sites propres pour une meilleure efficacité.
Ainsi, les orientations voulues par les PDU sont :
- la diminution du trafic automobile,
- le développement des moyens de déplacement économiques et les moins
polluants,
- l’aménagement et l’exploitation du réseau de voirie afin de rendre plus efficace
son usage en l’affectant aux divers modes de transport,
- l’organisation du stationnement et du transport et livraison de marchandise,
- l’organisation du transport du personnel des entreprises et des collectivités.
Le PDU est conçu pour les objectifs suivants :
- se déplacer sans nuire à la santé,
- favoriser l’intermodalité pour une meilleure cohérence des transports dans
l’agglomération,
- coordonner la politique urbaine et la politique de déplacement,
- retrouver dans la cité le plaisir du vélo et de la marche à pied,