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Chapitre V-3 Sie suds Ss) B.O. Hilson University of Brighton Pa ccombiages par organes de type tige - Théorie nei oe Notion requise Chapitre V-2/ Cl Assemblages mécaniques - Généralités Resume La résistance en portance locale est définie. Pour la conception du systéme d'essai, les paramétres contrdler sont décrits. Sur Ja base de l’analyse limite développée pat Johansen, les relations pour la résistance ultime des assemblages bois-bois et bois-métal sont établies, Pour les assemblages bois sur bois, les repré- sentations graphiques de ces relations, réalisées par Miller, sont présentées. Introduction La figure | présente différents assemblages par organes de type tige sollici~ tés en cisaillement. Dans les utilisations courantes, cette catégorie d’ organes d'assemblage regroupe les pointes, les agrafes, les vis, les boulons et les broches. ‘ ‘ J fF FE ae )hLhU SC (a) () Figure 1 Assemblages par organes de type tige sollicités en cisaillement. (a) organes en simple el- Hement (c'est-d-dire un plan de cisaillement par organe), (b) organes en double cisaille- ment (c'est-d-dire deux plans par argane). Dans le passé, les valeurs des efforts admissibles pour ces assemblages résul- taient d’essais instantanés effectués sur un nombre limité d’échantillons. Sur STEP/EUROFORTECH - action du programme européen Comett V-3-1 4-3-2 Figure 2 cette base expérimentale, l’estimation des fractiles inférieurs considére une distribution normale. Ensuite, ces valeurs sont divisées par un facteur donné pour intégrer le coefficient global de sécurité. Ce facteur permet également d’établir la valeur équivalente 3 long terme de la résistance. Actuellement, les données de ces essais sont insuffisantes pour établir des valeurs fiables pour les résistances caractéristiques que requiert I’ application de l'Eurocode 5, De plus, l’éventail des configurations possibles en pratique rend illusoire toute détermination réaliste de ces valeurs par voie d’essais. De ce fait, de nouvelles méthodes sont développées pour prédire les valeurs caractéristiques de la résistance des assemblages & partir de leur géométrie et des propriétés des matériaux. Appliquée aux assemblages bois, (Johansen, 1949), la théorie de analyse limite sert de base aux Equations retenues par I’Eurocode 5, Ces relation: définissent la résistance ultime d’un organe d’assemblage de type tige. Ainsi, VEurocode 5 prend en compte la rupture, soit induite par a compression du bois, soit résultant du développement simultané de la plasticité en compres- sion dans le bois et de rotules plastiques dans la broche fléchie. Le mode de rupture exact est déterminé par la géométrie de l’assemblage et les proprié- tés des composants. Ces derniéres correspondent au moment plastique de Vorgane d’assemblage et A la résistance en portance locale du bois ou des produits dérivés De nombreuses études ont permis de valider les Equations de Johanssen, complétées par les travaux de Méller (1951), de Aune et Patton-Mallory (1986) et de Hilson et al (1990). Dans chaque cas, I’expérience et la théorie donnent des résultats concordants & condition de minimiser les phénoménes de frottement et le développement d’efforts axiaux dans les tiges. Propriétés des matériaux Pour le bois et les produits dérivés, la résistance en portance locale correspond la contrainte maximale obtenue lors d’essais d’assemblage d'un type spéci- fique. La figure 2 illustre une configuration typique de cet essai, appelé essai d’enfoncement. Configuration type de l'essai d'enfoncement. A - éprouvente, B- plaques métalliques latérales bloquant Vorgane dassemblage. STEP/EUROFORTECH - action du programme européen Comat Figure 3 Pour cet essai, le dispositif expérimental et la géométrie de I’éprouvette doi- vent minimiser les déformations de flexion de la tige. Une premiere disposi- tion consiste A bloquer les extrémités de la tige dans les plaques métalliques latérales. En complément, |’ épaisseur de l’éprouvette est limitée, généralement a deux fois le diamétre de la tige. La figure 3 présente une courbe type du comportement en compression localisée sous la tige. La résistance de portance locale est alors définie par le rapport de l'effort maximal ou de l’effort pour une limite d’enfoncement donnée, sur la surface projetée de la tige, soit : Fas : co) f= Ge dt oil rest I’épaisseur de l’éprouvette et d est le diam@tre de Ia tige F F o 0 Courbe type du comportement en portance locale sous une tige L’enfoncement u correspond au déplacement relatif entre la tige et le bois, c’est-d-dire le déplacement de BB par rapport & A dans la figure 2. Des indications complémentaires sur la détermination de la résistance de portance locale sont données dans la norme EN 383 “Structures en Bois - Méthodes d’essais - Détermination de caractéristiques de fondation et de portance locale d’éléments d’ assemblage de type tige”. Les travaux de Rodd et al. (1987) décrivent quelques dispositifs appropriés pour cet essai. Méme avec un dispositif bien concu, des déformations parasites peuvent appa- raftre et se cumuler avec l’enfoncement de la tige dans I’éprouvette. Les carac- téristiques du montage doivent done étre mesurées, Cette mesure est effec- tuée & aide d’une piéce médiane rigide et d’un axe de méme diamétre et méme état de surface que la broche a tester. La loi de comportement du sys- tame d’essai est déduite de la relation force-enfoncement enregistrée lors de [essai normal. On définit ainsi le comportement réel en compression localisée La norme EN 409 “Structures en Bois - Méthodes d’essais - Détermination iu moment plastique des organes de type tige - Pointes” spécifie la procédure de mesure du moment plastique des pointes ou des broches. STEP/EUROFORTECH - action du programme européen Comet V-3-3 tc5:fote 11:62 Relations de Johansen. Organes en simple cisaillement Selon l'approche de Johansen, la théorie de l’analyse limite définit l’effort ultime d'un organe d'assemblage avec Phypothése d’un comportement rigide- plastique parfait des matériaux, Par exemple, le calcul integre, pour le bois, la relation effort-enfoncement présentée sur la figure 4. Cette approximation simplifie le calcul et conduit a de faibles différences sur le résultat final. Fr Fp 0 Figure 4 Courhe effort-enfoncement idéalisée. Les notations suivantes sont utilisées : fy et f2 sont les épaisseurs de bois ou les longueurs de pénétration de Porgane d’assemblage, Jia est la résistance caractéristique de portance correspondant & f, fiae est la résistance caractéristique de portance correspondant & f2. valeur de calcul de la résistance de portance, dest le diamétre de I’ organe d’assemblage, M,, est le moment plastique caractéristique de cet organe, M,, = —* est la valeur de calcul du moment plastique Tw Re est la résistance de calcul par plan de cisaillement. La numérotation des modes de rupture correspond & celle définie par Johansen. Mode de rupture 1b Selon la figure 5 Ra= fata ta (2) et a partir de la figure 6 Ru= fod ba Ri=Bfise ba (3) 13-4 STEP/EUROFORTECH - action du programme européen Comeit Ry Figures 5 et 6 Mode de rupture Ib dans t. Mode de rupture 1b dans 12. Mode de rupture 1a Ry Figure 7 Mode de rupture 1a. Ra = fia d bi = fanaa d bz = B farad bz bi =Bh, Le moment & interface M; a pour expressions : STEP/EUROFORTECH - action du programme européen Comett V-3-5 t avec a on obtient : et soit, par substitution : 2B) oa, 6 #1) G+ pA) =0 B La résolution par rapport & by donne : ne Sglleeae fe EP ET ob a Ra=furad dr Sid Sid Figures 8et9 — Mode de rupture 2a. Mode de rupture 2b. V-3-6 STEP/EUROFORTECH - action du programme européen Comett Mode de rupture 2a, figure 8 Au point de moment maximal Mow, effort de cisaillement est nul, soit = Sara d by = fra d br = B finned bo =Bh: b; bo +a Saag IF thay AO, + 4) (>, + * ) 3a, Fang Mey [», +b, + =A) en intégrant les relations Fad = Brae . il vient : 2 M. wat, Rv, - Pe Bg +8 2+B figd 2+B soit 1 4B +B) M,, b= 260+ ae 9 | BQ +B) + Fede B et Raa fad bi Frag 4% BO+P) My, 6) = HH — 1/28 (1 +B) + —s—— 73s rr BC + B) Fade B Mode de rupture 2b, figure 9 Comme précédemment by = B bz Ma = Saar Sar f+ 2] Be yon I. ba |b th- s] Avec b= Bb: et a, = B 41, by 2 peB+) Se + loin: 4) BQB+) t £ 4M,, = —— + J ——— + YH TD 2B +1 QB+y 2BeL fy dBOB +N Ra=B fia Ba STEP/EUROFORTECH - action du programme européen Comet V-3-7 V-3-8 Mode de rupture 3, figure 10 db, Mya + Mya = fia CO lo, oe by OB 2M, | 2B dG 148 2 Ra = fia ddr = toe Mia Fria a Figure 10 Mode de rupture 3. L’application du principe des travaux virtuels permet également d’établit des relations similaires & celles définies par Johansen (Aune and Patton- Mallory, 1986). STEP/EUROFORTECH - action du programme européen Comett Résistance additionnelle Pour les modes de rupture 2 et 3. la déformation des organes d’assemblage engendre des efforts axiaux dans fa tige. Ces efforts résultent du frottement enire le bois et la tige. IIs sont amplifiés par les blocages dus aux tétes des pointes ou aux rondelies des boulons, Dans la zone fléchie, cet effort pré- sente une composante paralléle a la force appliquée qui augmente la résistance de assemblage. L'Eurocode 5 intégre cet effet en majorant de 10 % la résistance pour les modes de rupture 2 et 3. Pour un assemblage donné, la capacité résistante correspond la valeur minimale donnée par ensemble des équations. La relation donnant la capacité minimale définit aussi le mode de rupture. Abaques de Méller Pour le simple cisaillement ct B = 1, Méller (1951) a établi une repré- sentation graphique des équations de Johansen. La figure 11 présente une version modifiée des abaques de Méller afin de tenir compte de la majo- ration de 10 % pour les modes 2 et 3. Dans ce graphe, f2 correspond a la plus grande épaisseur ou longueur de pénétration. Des abaques simi- laires peuvent éire tracés pour différentes valeurs de B. Le point de fone- tionnement d’un assemblage est établi sur l'abaque a partir du calcul des deux paramétres sans dimension : t t A et Fad Le mode de rupture est alors identifié et la résistance est caiculée avec l’équa- tion correspondante. Sua? Figures 11 ef 12 Abuque modifié de Moller, Abaque modifié de Méller, simple cisaillement, B= 1. double cisaillement, B= I. STEP/EUROFORTECH - action du programme européen Comett V-3-9 V-3-10 Organes d’assemblage en double cisaillement Selon la méme approche, les équations de Johansen peuvent étre établies pour les organes en double cisaillement. Pour les différents modes de rupture, les équations sont alors : Raa fara td Mode 1b, figure 5 (8) Ri= 05 fisrat dB Mode 14, figure 6 (9) 48 (2+B) M,, (10) ree Mode 2, Fanaa dh figure 8 ou 9 ai) Mode 3, figure 10 Le numéro de figure fait référence au schéma correspondant & la moitié dun assemblage symétrique en double cisaillement. Dans ces équations, f est l’épaisseur de la piéce centrale. “ correspond au minimum entre I’épaisseur de la pice latérale et la pénétration dans cette pice. Dans chaque cas, Rs représente la résistance d'un plan de cisail- lement. La résistance globale pour un organe est donc égale a 2 Ry. Ces relations s’appliquent a des liaisons symétriques en double cisaille- ment. D’autres géométries peuvent étre analysées selon les mémes principes. Les valeurs associées aux modes 2 et 3 peuvent également étre majorées de 10 % pour tenir compte de influence des efforts axiaux. La figure 12 présente l’abaque modifié de Maller. Equations pour les assemblages bois-métal Dans les assemblages bois-métal, la plastification de la tige en mode 2 ou 3 dépend de l’épaisseur du plat métallique. Pour une plaque d’épais- seur suffisante, les zones d’apparition de rotules plastiques se déplacent 4 l'interface bois-métal. Les équations de Johansen s’écrivent alors différemment. Cette hypothése de comportement s'applique a des plaques métalliques d’épaisseur au moins égale au diamétre de l’organe d’ assemblage. Sur cette base, les relations suivantes sont obtenues. STEP/EUROFORTECH - action du programme européen Comett Figures 13e14 Mode de rupture 2, Mode de rupture 3, plaque métal épaisse. plaque métal épaisse. Plaques métalliques épaisses - Mode 2 A partir du schéma de la figure 13 : f 1 3a, a a + Sana [- Zo] Fane de [= 4) on obtient : _ va p 2, Mya) 1 +2t,b, - {+ ee fara (12) Plaques métalliques épaisses - Mode 3 A partir de la figure 14 2 by Mya = Saad STEP/EUROFORTECH - action du programme européen Comett V-3-11 V-3-12 = 2AM fina @ R, = 1,4,)24 Ff, (13) Plaques métalliques épaisses - Mode 1b Comme précédemment : Ra=fira id (4) Pour les modes 2 et 3, une majoration de 10 % est intégrée dans I’ Eurocode 5 vis-a-vis de l’influence des efforts axiaux. Plaques métalliques minces Les plaques métalliques de faible épaisseur ne permettent pas de réaliser un encastrement de la tige dans la plaque. De ce fait, les résistances ultimes de ces assemblages sont définies en négligeant la résistance en flexion 4 l’interface. Selon I’Eurocode 5, une plaque mince correspond A une pice d’épaisseur égale ou inférieure a la moitié du diamatre de Porgane de type tige. Sur la base des hypothdses précédentes, les relations suivantes sont obtenues. Figure 15 et 16 Mode de rupture 1a, Mode de rupture 2, Plaque métallique mince. plaque métallique mince. Plaques métalliques minces - Mode 1a Suivant le schéma de la figure 15, le moment 4 I’interface est nul, soit : bo 0 = fwd [3 al] b et bp +2t,b,-H =0 STEP/EUROFORTECH - action du programme européen Comett b, =4,(f2 - 1) Ry = Sina, = OAS rg Oty (is) Plaques métalliques minces - Mode 2 Suivant le schéma de la figure 16, le moment a l’interface est nul, soit : 2M, y = Mya tana d FD, nag dD, = 24M Parad Soit, en introduisant la majoration de 10 % vi axiaux : Ry -vis de I’ influence des efforts d (16) Assemblage en double cisaillement - plaque centrale mince Compte tenn de la symeéirie de l’assemblage, une rotule plastique peut se for mer au droit de la plaque métallique. La résistance de ce type de liaison est done définie par les équations établies pour les plaques épaisses. Pour ce type de plaques, le dimensionnement doit, plus particuligrement intégrer les justifi- cations de la résistance interne de la plaque vis-a-vis des efforts appliqués. Pour des épaisseurs de plaques métalliques comprises entre 0,54 et d, l'Eurocode 5 préconise de déterminer la résistance par interpolation linéaire entre les valeurs pour les plaques minces et épaisses. Reférences ‘Aune, ® and Patton-Mallory, M. {1986}. Lateral load-bearing capacity of nailed joints based on the yield theory - Theoretical development and experimental verification. US Department of Agriculture, Forest Products Laboratory, Research Papers FPL 469 & 470. Hilson, B.O., Whale, (RJ. and Smith, I, (1990). Characteristic properties of nailed and bol- fed joints under shor'-term lateral load. Part 5 - Appraisal of current design data in 85268 Part 2 :1984 Structural Use of Timber. J. Inst. Wood Sci. 11(6) 208-212. Johansen, K.W. (1949). Theory of timber connections. 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