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Pour Férelde
Green Ronin Publishing Dragon Age Massacre en Férelden is © 2017 Green Ronin
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 e n f é r e l d e n
massacre
r e s p o u r d r
Tro is aventu
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Web Site: greenronin.com
a gon ag e
Concepteurs : Walt Ciechanowski, Kevin Kulp, T.S. Luikart
Concepteurs assistants : David Hill, Jeff Tidball, Filamena Young
Développeurs : Jeff Tidball
Rédacteur : Evan Sass
Directeur artistique et concepteur graphique : Hal Mangold
Illustration de couverture : Tyshan Carey
Cartographe : Jared Blando
Illustrations intérieures : Yoann Boissonnet, Andrew Bosley, Even Mehl Amundsen, Christophe Swal
Éditeur : Chris Pramas
Équipe Green Ronin : Bill Bodden, Steve Kenson, Jon Leitheusser, Nicole Lindroos, Hal Mangold, Chris Pramas,
Evan Sass, Marc Schmalz, Jeff Tidball
Playtesters : Nicholas Agranoff, Joel Allan, Josh Auerbach, Tyler Carey, Russell Carver, Walt Ciechanowski,
Helen Ciechanowski, Michael Colón, Mark DiPasquale, Jamison Dufour, Peter Hentges, Wes Kobernick, Christian
Lindke, Eric Lytle, Anya Maesteroff, Steven Merrell, Mitch Rigger, Jason Walden
Pour Black Book Éditions Édité par Black Book Éditions.
Directeur de publication : David Burckle 50 rue Jean Zay, 69800 SAINT PRIEST.
Traduction : Jean Cyril Amiot, Clément Boully, Deuxième impression : septembre 2020
Aurélie Pesseas Dépôt légal : février 2018.
Relecture : Caroline Dorazio ISBN (relié) : 978-2-36328-242-2
Mise en page : Jérôme Cordier ISBN (PDF) : 978-2-36328-243-9
Imprimé en UE.
L'Équipe de Black Book Éditions :
Thomas Berjoan, Éric Bernard, Ghislain Bonnotte,
Anthony Bruno, Julien Collas, Damien Coltice,
Jonathan Duvic, Marie Ferreira, Romano Garnier,
Laura Hoffmann, Justine Largy, Céline Munoz,
Ninon Oldman, Aurélie Pesseas et Gabriela Tagle
 Introduction
Bienvenue dans Massacre en Férelden ! Ce livre regroupe
trois scénarios complets, prêts à jouer pour vivre de
nouvelles aventures avec le jeu de rôle papier Dragon Age
basé sur le jeu vidéo Dragon Age : Origins de BioWare.
Dans La Rage ambrée, nos héros survivent à l’attaque-sur-
prise qui décime une foire de village. Ils doivent alors
se rendre dans les Terres sauvages de Korcari afin de s’y
procurer l’ingrédient clef du remède contre l’ignoble
maladie que les assaillants ont apportée avec eux.
Dans Le Repaire des aigles, nos héros sont
contraints de retrouver la fille d’un iarl de
Férelden enlevée dans les Dorsales de givre, les
montagnes où vivent les étranges et féroces Alvars.
Enfin, dans Une toile si fragile, nos héros se heurtent à
un défi bien différent, jonché de faux-semblants : une série
de dangereuses intrigues politiques dans la capitale de
Férelden.
Ces trois aventures sont présentées dans l’ordre appro-
prié à l’évolution d’un même groupe de personnages : La
Rage ambrée est destinée à des personnages de niveau 1
à 2 tandis que Le Repaire des aigles est conçu pour des
héros de niveau 3 à 4. Une Toile si fragile s’adresse à des
héros de niveau 4 à 5, mais vous pouvez aussi consulter
la section Sur le long terme, en page 81, pour obtenir
quelques conseils pour une mise en scène optimale, afin
qu’elle englobe une ou plusieurs autres aventures.
À la fin de Massacre en Férelden, vous trouverez trois
amorces d’aventure formant le squelette de scénarios que
vous pourrez étoffer vous-même.
Pour jouer les aventures de Massacre en Férelden, vous
devez disposer d’un exemplaire du Livre de base Dragon
Age, probablement disponible là où vous avez acheté le
présent volume.
Enfin, n’oubliez pas que seuls les meneurs de jeu de
Dragon Age doivent lire Massacre en Férelden. Si vous
comptez jouer un PJ qui vivra les aventures présentées
ici, arrêtez votre lecture de suite, vous gâcheriez votre
plaisir en découvrant à l’avance les secrets de ces histoires.
Chaque aventure du recueil est divisée en différentes
parties et en rencontres, afin de vous aider à dégager les
grandes lignes du scénario. Chaque partie regroupe les
rencontres liées. Elle commence par décrire la situation
générale et se poursuit parfois par une section consacrée
aux localités où se dérouleront les rencontres. Elle décrit
ensuite chaque rencontre. Les diverses parties d’une aven-
ture (et les rencontres qui les composent) sont présentées
en suivant le déroulement probable de l’aventure.
Chaque rencontre présente un défi unique ou un groupe de
défis (comme un combat) que les PJ doivent surmonter. Les
rencontres se divisent en plusieurs catégories : exploration,
interaction ou combat. Les rencontres basées sur l’explo-
ration font appel aux compétences et à l’ingéniosité des PJ
pour leur révéler un élément de l’histoire ou du monde,
les rencontres basées sur l’interaction leur permettent
2
d’interagir avec les PNJ qui peuplent l’aventure et de les
influencer tandis que les rencontres basées sur le combat se
concentrent sur les affrontements entre les PJ et leurs adver-
saires. Il est possible de centrer une rencontre d’exploration
sur l’interaction, par exemple, mais ces classifications vous
indiquent ce à quoi vous devez vous attendre et comment
la rencontre s’intègre au sein de la trame narrative.
Chaque rencontre comprend des sections de texte formaté
de diverses manières, afin de vous aider à retrouver les
informations dont vous avez besoin à la table de jeu.
Chaque rencontre commence par un bref résumé de l’ac-
tion pour se poursuivre avec, bien souvent un texte à
lire à haute voix présenté dans un encadré gris. Il est
écrit de manière à se lire facilement aux joueurs pour
lancer la rencontre, mais nous vous conseillons de le
paraphraser ou de l’embellir avec vos propres mots
pour une meilleure transmission des informations.
Attention cependant : un texte pré-écrit est bien pratique
à lire aux joueurs lorsque la rencontre commence comme
prévu, mais il peut manquer de cohérence par rapport à ce
que voudrait la logique si les héros abordent la rencontre
à une période différente de celle prévue, s’ils optent pour
une approche inattendue (au sens propre comme au
figuré) ou s’ils se trouvent en compagnie de PNJ diffé-
rents. L’extrait à lire vous donne toujours les informations
essentielles à communiquer aux joueurs, mais vous devrez
peut-être adapter les détails en fonction des circonstances.
Après la description à lire à haute voix vient la description
générale de la rencontre, soit l’essentiel des informations
à connaître par le meneur de jeu, puis le déroulement de
l’action en cours de partie. Dans la plupart des rencontres,
c’est là que vous trouverez les informations relatives aux
tests que les personnages sont susceptibles d’effectuer. Ils
se présentent sous le format suivant : « un test de Volonté
(Courage) ND 13 » ou « un test de Dextérité (Discrétion)
opposé à un test de Perception (Vue) » afin que vous les
repériez plus facilement dans le texte.
Certaines rencontres voient leur description géné-
rale ponctuée de passages supplémentaires à lire à
haute voix, à utiliser si des conditions particulières se
produisent. Traitez-les comme l’extrait à lire aux joueurs
au début d’une rencontre (que vous ne lisez, bien
évidemment, qu’une fois les conditions idoines remplies).
Certaines rencontres comprennent une section
« Questions/réponses » qui recense les questions que les
PJ sont susceptibles de poser ainsi que les réponses que
les PNJ devraient alors leur adresser. Ces questions et
réponses sont formulées à la première personne du singu-
lier, comme les interlocuteurs les formuleraient. Comme
pour les textes à lire à haute voix, vous devriez les adapter
en fonction de la situation. Évidemment, la formulation
précise de la question est là uniquement pour vous aider
à trouver les bonnes informations, il n’est pas question
d’attendre de vos joueurs qu’ils utilisent la même ou
prononcent ces paroles exactes.
Introduction
 par Walt Ciechanowski
La rage ambrée est une aventure pour quatre à six person-
nages de niveau 1 ou 2, mais on peut facilement l’adapter
pour des personnages de niveau supérieur. Si vous faites
jouer un groupe de deux ou trois joueurs seulement, les
personnages pourraient commencer cette aventure au
niveau 2, voire au niveau 3. Les héros devraient posséder
un ensemble complémentaire et équilibré d’attributs pour
gérer au mieux les rencontres de combat, d’exploration et
d’interaction de cette aventure.
Cette aventure part du principe que les personnages-joueurs
commencent tout juste leur carrière d’aventurier. Ils peuvent
même être originaires de Sothmère, le village où commence
l’aventure.
Résumé de
l’aventure
Au début de cette aventure, les personnages participent à un
festival pour fêter la construction prochaine d’un nouveau fort
non loin du village. Le village est malheureusement attaqué
par des maraudeurs chasinds transformés en sauvages décé-
rébrés par la rage ambrée, une maladie mythique. Les PJ
parviennent à repousser ces agresseurs mais la maladie conta-
mine plusieurs villageois (et peut-être un ou plusieurs PJ).
Heureusement, une villageoise d’une grande sagesse pense
connaître la formule d’un remède mais elle nécessite de la
La rage ambrée
moussombre, une herbe extrêmement rare qui ne pousse que
dans une grotte particulière des Terres sauvages de Korcari.
Pour ne rien arranger, les soins doivent être appliqués lors des
trois jours précédant la contamination, avant que les victimes
ne se transforment en sociopathes décérébrés.
Le nouvel Enclin surgi des profondeurs des Terres sauvages
de Korcari est la cause de l’attaque précipitée des enragés. La
propagation de cet Enclin a contaminé la faune et la flore de
la région et a forcé l’expatriation de plusieurs communautés
chasindes vers le nord. Les Terres sauvages septentrionales
sont depuis surpeuplées, poussant certains Chasinds à cher-
cher de nouveaux territoires dans les Marches solitaires afin de
s’y installer.
Plusieurs chamans chasinds, préoccupés par la présence du
nouveau fort susceptible de ralentir leur migration vers le nord,
ont rassemblé un groupe d’assaut la veille du début de cette
aventure. Ce groupe a pour objectif l’arrêt de la construction du
fort et la destruction des communautés proches. Les Chasinds
ont enduit leurs armes de poison pour venir à bout des guer-
riers féreldiens souvent vêtus d’armures lourdes. Ainsi, même
une simple égratignure peut tuer un guerrier protégé de la sorte.
Malheureusement, les ingrédients de ce poison ont été récupérés
dans une zone viciée par l’Enclin. Le poison résultant a permis
la propagation de la rage ambrée. Il contamine ceux qui entrent
en contact avec lui ou restent trop longtemps à proximité. Les
premiers assaillants ont succombé aux effets de la rage ambrée
en quelques heures et sont depuis devenus des « enragés ».
3
 Nombre de ces enragés ont directement agressé les leurs.
Les autres n’ont pas complètement oublié leur mission
et atteignent Sothmère après être passés par le village de
Wichford où l’on peut traverser la rivière. Le temps d’ar-
river là-bas, ils étaient déjà devenus des sauvages décérébrés
uniquement motivés par le massacre. Pendant que les PJ et
les habitants de Sothmère gèrent le problème des enragés,
les Chasinds ont eux-mêmes mis à mort les chamans respon-
sables de la rage ambrée et sont actuellement en train de pour-
chasser leurs semblables contaminés, de peur qu’ils n’éra-
diquent la culture chasinde dans sa totalité.
Les PJ se rendent dans les Terres sauvages de Korcari
pour trouver la moussombre et doivent surmonter de
nombreuses menaces en chemin. Lors de leur quête, ils
devront prendre plusieurs décisions douloureuses sur le
plan moral et, une fois de retour à Sothmère, ils découvri-
ront que ser Vilem, le commandant du fort, a mis en œuvre
ses propres plans pour gérer la rage ambrée, menaçant par
là même la vie des gens que les PJ ont l’intention de sauver.
Ser Vilem n’a pas approuvé la décision de Sothmère de garder les
villageois contaminés en vie et met en œuvre un plan pendant
l’absence des PJ. Il charge un messager de rejoindre le château
du bann Karel Dusic, le plus proche dans la région. Par chance,
un bailli noir (un juge désigné par décret royal) est actuellement
présent dans la cour du bann Dusic et doit une faveur au père
de ser Vilem. Le messager a pour mission de ramener ce bailli
noir, ser Gélda, à Sothmère afin qu’elle arbitre en sa faveur et
l’autorise ainsi à exécuter les villageois contaminés.
Pendant ce temps, la deuxième vague d’enragés croise les
habitants de Wichford de retour du festival de Sothmère.
Après avoir survécu à l’effroyable attaque de Sothmère, ces
Féreldiens arrosent les enragés de flèches et parviennent à les
tuer en subissant un minimum de pertes.
Lors du troisième jour suivant l’attaque initiale, ser Gélda
arrive sur place et juge l’affaire (elle arrive au village avant
les PJ, au début ou à la fin de la journée). Elle écoute les
arguments de ser Vilem, du constable Milo, et de ceux qui
souhaitent faire une déclaration. Elle examine également les
victimes à présent enragées. Elle prononce un jugement en
faveur de ser Vilem. Le constable Milo appelle à la clémence
— sa fille est contaminée — et, au lieu de brûler les victimes
vivantes, ser Gélda permet qu’on les égorge pour abréger
leurs souffrances. Les PJ arrivent à Sothmère peu de temps
avant leur mise à mort.
À propos de
la rage ambrée
La rage ambrée est une maladie magique qui a ravagé, lors du
Premier enclin, la région aujourd’hui occupée par le Férelden.
On pense que l’épidémie initiale est le résultat d’une expéri-
mentation démoniaque. La rage ambrée actuelle s’est déve-
loppée quand les chamans chasinds, en quête d’un moyen
pour augmenter l’efficacité de leurs guerriers contre les
soldats en armure, ont malencontreusement utilisé des herbes
qu’un récent Enclin a viciées.
La rage ambrée augmente la puissance brute d’un individu,
au détriment de son intellect. Les victimes deviennent des
4
sauvages décérébrés massacrant tout sur leur passage. On
reconnaît un « enragé » (le terme utilisé pour désigner un huma-
noïde contaminé) à sa peau jaunâtre foncée, ses muscles déve-
loppés parcourus de veines protubérantes, ses yeux hagards et
la bave qui s’écoule de sa bouche. L’intelligence d’un enragé
peut être comparée à celle d’un animal et il est donc impossible
de raisonner ou d’interroger une victime de la rage.
Les enragés attaquent souvent les endroits qui leur étaient
familiers avant leur contamination ou poursuivent du mieux
possible les derniers objectifs fixés avant la contamination.
Par exemple, un Chasind ayant reçu l’ordre de soutenir la
conquête d’une forteresse poursuit son chemin vers l’édifice
après sa transformation, mais à un rythme moins soutenu et
en attaquant tous ceux qu’il croise sur sa route. Une fois sur
place, il participe aux massacres tant qu’il reste des gens à
agresser avant de partir ailleurs en quête de nourriture et de
nouvelles effusions de sang.
Les enragés transmettent la rage ambrée à leurs victimes.
La contamination s’opère le plus souvent par le biais d’une
morsure. En effet, l’instinct d’un enragé le pousse à mordre
ses victimes. Un enragé inocule ainsi la maladie grâce à une
prouesse de 3 PP. Les chances de résister à la maladie sont
extrêmement minces et nécessitent la réussite d’un test de
Constitution (Endurance) ND 21. N’importe quel huma-
noïde peut contracter la rage. Les plus instruits supposent que
cette maladie peut également contaminer les animaux mais
personne n’a jamais vu d’animaux contaminés.
La peau d’un personnage contaminé prend une teinte jaunâtre.
Il ressent une légère fièvre (-1 à tous ses jets). Émane également
de lui une odeur semblable à celle d’un véritable enragé, mais
moins forte, que l’on peut sentir en réussissant un test de
Perception (Odorat) ND 15. Un personnage non-traité devient
un véritable enragé en l’espace de (3+Constitution) heures.
À l’heure actuelle, les enragés disposent d’une version encore
plus virulente de la rage ambrée. Elle se présente sous la forme
d’un poison liquide qu’ils utilisent pour enduire leurs armes.
Une arme enduite de poison ambré est plus dangereuse que
la morsure d’un enragé et contamine une victime grâce à
une prouesse de 1 PP seulement. Un enragé peut également
empoisonner une arme en l’enduisant de son propre sang ; ce
qui lui coûte 2 PP.
Heureusement, la durée de vie des enragés est courte. À cause
de leur nature violente, la plupart sont pourchassés et tués
quelques jours après leur transformation. La plupart mangent
(généralement de la viande crue) mais ils ne dorment pas et
ne se protègent pas des intempéries. Même quand un enragé
parvient à éviter ces menaces, son cœur ne peut soutenir long-
temps l’activité soutenue de son métabolisme et explose au
bout de 1d6+3 jours. Les enragés peuvent donc devenir un
danger de grande envergure à cause de leur faculté à trans-
mettre la rage ambrée avant de mourir.
Le seul traitement connu de la rage ambrée est une décoction
magique nécessitant de la moussombre, un ingrédient extrê-
mement rare. Par le passé, des créatures appelées lutins de feu
enseignaient aux sages alamarri la méthode pour soigner la rage
ambrée en leur fournissant de la moussombre. L’avarice des
humains a cependant poussé de nombreuses tribus alamarri à
attaquer les bosquets des lutins de feu et à s’emparer de leur
moussombre. Ces attaques ont réduit le nombre de lutins. Au
La rage ambrée
fil du temps, la rage ambrée et la moussombre sont passées à
l’état de légendes et personne aujourd’hui ne se souvient avec
exactitude des lutins de feu et de leur lien avec la moussombre.
Impliquer les
personnages
dans l’aventure
La façon la plus simple d’impliquer les PJ consiste à les lier
à Sothmère ou aux Marches solitaires en général. Si vous
utilisez cette aventure pour commencer une campagne de
Dragon Age, vous pouvez simplement décider que les PJ
sont originaires de Sothmère ou que des membres de leur
famille vivent là-bas. Le festival de la Première pierre est
un prétexte pour que même des PJ qui ont roulé leur bosse
reviennent à Sothmère.
Si les PJ n’ont aucun lien avec les Marches solitaires, ils
passent alors par pure coïncidence par le village lors de leurs
périples ou sont simplement intrigués par les rumeurs sur le
festival de la Première pierre qui circulent dans les villages
voisins. Dans ce cas, peut-être devriez-vous permettre aux
PJ de passer un peu plus de temps dans Sothmère, quelques
jours seulement, avant le début des évènements de La rage
ambrée. Ils pourront ainsi apprendre à connaître certains
des villageois qui seront contaminés par la suite.
Si la situation le permet, vous pouvez également faire en
sorte que certains PNJ, que les PJ ont rencontrés lors de leurs
précédentes aventures et avec qui ils se sont liés d’amitié,
soient présents au festival de la Première pierre.
Quels que soient vos choix, veillez à ce que le sort des villa-
geois de Sothmère importe aux PJ après la première attaque
des enragés.
Mort des personnages
Dragon Age est un jeu de fantasy sombre et la mort des
personnages-joueurs est toujours une possibilité. La
rage ambrée décrit un certain nombre de rencontres qui
risquent de provoquer la mort d’un ou plusieurs person-
nages. Toutefois, elle inclut également des rencontres où
des personnages de remplacement pourront facilement
rejoindre le groupe de manière naturelle.
À moins que les PJ n’agissent de manière radicale durant
le festival de la Première pierre, c’est pendant l’attaque
des enragés décrite dans la Première partie : Bienvenue à
Sothmère qu’un ou plusieurs PJ risquent de mourir. Tout
de suite après, les PJ doivent se démener pour trouver un
moyen de garder les villageois contaminés vivants, puis
s’engager dans la quête d’un remède. C’est l’opportunité
idéale pour introduire un nouveau PJ qui a lui-aussi perdu
un ami ou un parent victime de la rage ambrée.
L’introduction de nouveaux PJ est un peu plus compliquée
pendant la quête elle-même, mais elle n’est pas insurmon-
table. Thédas est un monde dangereux et l’unique survivant
d’une attaque de bandits ou un voyageur solitaire souhai-
tera rejoindre un groupe pour augmenter ses chances de
survie, même si les PJ ne se rendent pas là où il voulait aller.
La rage ambrée
Si vous voulez qu’un nouveau PJ est une raison évidente de
rejoindre le groupe, vous pouvez décider qu’il commence
le jeu en étant contaminé et devra donc trouver un moyen
de se soigner. Faites attention avec cette approche : un tel PJ
pourrait éprouver des difficultés à convaincre le groupe de
l’accepter et à gagner la confiance de ses membres.
Donner le
choix aux joueurs
Certaines décisions prises par les joueurs peuvent modifier le fil
présumé de cette aventure. Il faut s’y attendre et il vaut mieux
conclure l’aventure prématurément plutôt que d’obliger les
joueurs à prendre des décisions qui leur déplaisent. Ils devront
prendre des décisions difficiles mais elles n’auront aucun
impact si les joueurs ont l’impression que vous les obligez à
tourner à gauche alors qu’ils souhaitaient tourner à droite.
De plus, ce qui peut ressembler à première vue à une fin
prématurée de l’aventure peut n’être qu’une complication.
Par exemple, même si les PJ décident de passer les villa-
geois contaminés de Sothmère au fil de l’épée, ils peuvent
toujours entreprendre la quête. Même si leurs motivations
sont moins honorables, le constable (voire ser Vilem) peut
leur offrir de l’argent pour les inciter à entreprendre la
quête. Et vous disposez de la deuxième vague d’enragés si
la première n’a pas suffi à motiver les joueurs.
Complications
gênantes
Dans Dragon Age, toutes les décisions ne mènent pas forcé-
ment à une conclusion heureuse. Tout comme les joueurs
peuvent influer sur le cours de l’aventure par les actions
entreprises par leurs PJ, vous pouvez modifier La rage
ambrée pour lui donner une tournure encore plus sinistre.
Vous trouverez ci-dessous plusieurs sinistres rebondis-
sements mais sachez que vous devrez changer certaines
parties de l’aventure (et plus particulièrement la Sixième
partie : L’ultime étape) si vous décidez de les incorporer.
La trahison de Bogdan
Bogdan et ses partisans perdent le vote, à quelques voix
près, sur la façon de traiter les villageois contaminés de
Sothmère. Il est possible que lui et ses partisans prennent
d’assaut la grange où sont enfermés les villageois conta-
minés et la réduisent en cendre pendant l’absence des PJ.
Quel que soit le résultat de cet assaut et la réaction des PNJ,
cela aura certainement un impact une fois les PJ revenus.
Au lieu d’arriver au moment où ser Gélda prononce la
sentence des villageois contaminés, les PJ remarquent la
disparition douteuse de la grange et sont invités à prendre
part au procès de Bogdan.
Une deuxième vague victorieuse
Comme prévu lors de de cette aventure, les festivaliers de
Wichford déciment la deuxième vague d’enragés. Il est
toutefois possible que les enragés prennent un itinéraire
5
 différent, en traversant un terrain plus difficile, et attaquent
le fort ou le village de Sothmère.
Si vous décidez que la deuxième vague d’enragés attaque
Sothmère, vous devrez déterminer la façon dont les villa-
geois parviennent ou non à résister à cet assaut. Est-ce
que des PNJ majeurs sont morts durant l’assaut ? Quels
villageois ont été contaminés ? Est-ce que les premières
victimes ont pu fuir ou ont-elles été exécutées ? Les villa-
geois reviennent-ils sur leur décision de garder vivantes les
victimes contaminées maintenant que la menace est perma-
nente ? Ser Vilem a-t-il insisté pour que tous les villageois
non contaminés se rassemblent dans le fort ?
Tout ça pour rien
La vieille Stoyanka n’est pas sûre de l’efficacité de sa
formule permettant de soigner les personnes contaminées.
C’est particulièrement problématique si les PJ cèdent une
partie de leur moussombre (par exemple, s’ils en laissent
dans la grotte pour les lutins de feu ou s’ils en donnent à
ser Vilja).
Vous pouvez décider que la formule n’est absolument pas
efficace. Soit la formule de la vieille Stoyanka n’est pas
correcte, soit la vieille sage est tuée pendant la quête des
PJ. Le premier choix est un peu cruel et renforce à coup sûr
l’aspect sinistre d’une aventure de « dark fantasy ». Dans le
deuxième cas, vous pouvez faire en sorte qu’un PJ qui parle
le chasind trouve la formule de guérison dans la demeure
de la vieille Stoyanka et tente lui-même de la concocter.
Cela nécessite un test prolongé de Ruse (Connaissances
mystiques) ND 11 avec un seuil de réussite de 15. La décoc-
tion est inefficace si deux échecs sont obtenus.
La loterie
La vieille Stoyanka a besoin de moussombre pour préparer
sa décoction permettant de soigner les villageois contaminés.
La quantité sera probablement suffisante pour soigner les
villageois contaminés par la première vague d’assaut, ainsi
que les éventuels PJ contaminés. C’est vous qui décidez s’il
en reste assez pour soigner les villageois contaminés de
Wulverton ou pour ceux de Sothmère contaminés par les
enragés de la deuxième vague d’assaut. Si les PJ ont récu-
péré une partie seulement de la moussombre dans la grotte,
la quantité de décoction préparée par la vieille Stoyanka
n’est pas suffisante pour soigner tout le monde. Ce sera aux
PJ et aux villageois de décider qui ils voudront soigner.
Première partie
Bienvenue
à Sothmère
La vie est dure pour les hommes libres de Sothmère.
Comparée à d’autres régions de Férelden, leur terre est
moins fertile, la période de pousse est plus courte et leurs
artisans sont peu nombreux. De plus, la proximité du village
avec les Terres sauvages de Korcari fait de Sothmère un lieu
de vie dangereux. Il y a certainement des terres plus simples
à labourer, même pour les rudes Féreldiens du sud. Alors
pourquoi vivre ici ?
C’est à cause du pain. Les fermiers de Sothmère cultivent
des champs de ryott, une céréale riche en protéines et gran-
dement appréciée dans l’ensemble du Férelden. Le ryott est
notoirement connu pour sa difficulté à le faire pousser et la
vallée de Sothmère est l’un de ces rares endroits au Férelden
méridional où le ryott pousse convenablement.
Sothmère est nichée dans une petite vallée entre de hautes
collines où s’écoule un ruisseau se déversant dans un marais
au sud-ouest (lors des étés pluvieux, le ruisseau continue de
s’écouler jusqu’à la Sudrande). Un fortin de bois provisoire
construit au sommet d’une haute colline au sud permet de
surveiller Sothmère. Ce fortin, appelé « Fort Sothmère », est
occupé par une dizaine de soldats menés par ser Vilem, un
chevalier jeune et impétueux.
La construction prévue d’un fortin de pierre pour
remplacer le fort Sothmère de bois a récemment été affectée
au village. Ces derniers temps, l’iarl Voychek Néruda a
reçu plusieurs rapports indiquant une augmentation des
attaques de maraudeurs chasinds. Il se serait privé d’une
précieuse ressource si les Chasinds parvenaient à s’emparer
des champs de ryott et l’iarl a donc décidé de renforcer cet
avant-poste militaire. De nouvelles bâtisses sont à présent
construites pour abriter les ouvriers qui devront accom-
plir cette tâche et, en l’espace de quelques mois, le paisible
village deviendra probablement une ville florissante.
Ceci donne aux villageois de Sothmère l’occasion de faire
la fête et donc d’organiser le festival de la Première pierre.
Visiteurs et artistes venus des quatre coins de la région ont
planté leurs tentes tout autour du village. Il est prévu que
le festival dure trois jours, ce qui coïncide avec le début de
la saison des semences. Les festivaliers auront l’occasion

Planter l’ambiance
Un festival organisé par des villageois peut sembler hors de propos lors d’une aventure de dark fantasy sans concession.
Ne vous inquiétez pas : le climat a conspiré pour assombrir cette joyeuse occasion. Le ciel est encombré de nuages gris
d’où s’échappent de temps à autres quelques éclairs. Un crachin froid arrose la vallée et pèse sur les festivaliers aux
vêtements poisseux. Un vent léger mais glacé souffle dans la vallée et sur les gens dans leurs vêtements trempés. Les
bourrasques font parfois tomber des objets légers.
Le crachin et la circulation des piétons ont transformé le sol en boue. Les bottes et le bas des jupes longues sont encrassées
tandis que les participants aux jeux sont maculés de boue de la tête aux pieds. La plupart des villageois se déchaussent
et remontent le bas de leur pantalon pour s’en accommoder, mais le climat trempe assurément tout et tous lors des
festivités.

6
La rage ambrée
de festoyer et de s’amuser pendant ces trois jours et la
cérémonie d’inauguration de la construction du fort doit
normalement se dérouler lors du dernier jour du festival.
1. Le festival de la
Première pierre
Rencontre d’interaction
Les PJ participent au festival de la Première pierre
à Sothmère et rencontrent certains des PNJ notables
du village.
Malgré la grisaille et le crachin froid et incessant
depuis ce matin, la vallée de Sothmère est le site
d’une grande fête qui semble se dérouler juste à la
périphérie du village. Des stands ont été montés
dans les champs et des artistes déambulent parmi
les gens du public pour les émerveiller de leurs
performances.
Préférez-vous vous balader dans le champ ou vous
approcher directement des stands ?
De grands stands et des tables ont été disposés pour exposer les
œuvres des artisans, servir la nourriture et proposer des jeux.
Des artistes en tous genres traversent la foule en émerveillant
les gens de leurs exploits en matière de jonglerie, de prestidi-
gitation, de musique et de chant. D’autres personnes incitent
les festivaliers à tenter leurs chances aux jeux ou à profiter de
La rage ambrée
plaisirs plus intimes. Le vin, l’hydromel et la bière au ryott
coulent à flots. C’est somme toute une occasion festive un petit
peu gâchée par le mauvais temps (voir l’encadré).
Les PJ de passage ont des difficultés à trouver un logement
car il n’y a pas d’auberge à Sothmère. En temps normal,
un visiteur peut trouver une chambre d’hôte chez l’un des
villageois mais, à cause du festival, plus aucune chambre
n’est disponible. Les PJ devront planter leurs tentes ou
dormir à la belle étoile, à moins qu’ils n’aient un ami ou un
membre de leur famille qui vit à Sothmère.
Cette rencontre donne l’occasion aux PJ de s’amuser et,
pourquoi pas, de participer aux jeux et aux festivités. Le
« châtiment des engeances » est une compétition appréciée
où les participants lancent des haches sur des planches de
bois où sont peintes des engeances. Il est également possible
de participer aux autres compétitions, notamment le tir à
l’arc, le duel (livré avec des armes en bois), le lancer de
couteaux et la lutte.
Les compétitions devraient être résolues à l’aide de tests
en opposition. Si beaucoup de personnes participent à une
même compétition, un personnage donné doit aussi réussir
son test contre un ND de 13 afin de remporter la victoire. Par
exemple, si deux PJ participent au châtiment des engeances,
chacun effectue un test de Force (Haches) ND 13. Si aucun
des deux ne réussit son test, c’est un troisième participant
qui gagne la compétition. Si les deux réussissent leur test,
c’est le PJ ayant obtenu la réussite la plus élevée (en compa-
rant le degré de réussite déterminé par le dé Dragon) qui
remporte la compétition.
7

En plus des compétitions, le festival propose plusieurs
stands de nourriture et d’œuvres artisanales. Comparé à
l’hiver, il ne fait pas beaucoup plus chaud lors du printemps à
Sothmère mais cela n’empêche pas les artisans de vendre des
vêtements plus légers et des bottes neuves aux festivaliers.
Les cuisiniers sont ravis de vendre leurs dernières denrées
fumées ou salées pendant qu’ils cuisent les morceaux de
viande fraîche ramenée des premières chasses de la saison.
Les festivaliers sont également sollicités par les artistes qui
tentent de les divertir en échange, espèrent-ils, de quelques
pièces d’argent. Bardes, danseurs, jongleurs et illusion-
nistes (un même artiste pratique souvent l’ensemble de ces
disciplines) parcourent le champ du festival pour amuser
enfants comme adultes. Des prostituées aguichent les festi-
valiers en leur proposant un abri au sec, ainsi qu’un peu de
chaleur et de compagnie. Les compétitions et les festivités
durent jusqu’à la nuit tombée. Une fois le soleil couché, un
gigantesque festin éclairé à la bougie est servi et chacun
retourne ensuite en titubant chez lui ou sous sa tente pour
se reposer jusqu’au lendemain matin.
Les PJ ont l’occasion de rencontrer plusieurs PNJ notables
dont beaucoup interviennent par la suite au cours de
l’aventure. Il est possible de les rencontrer sur le champ du
festival et des indications sur la façon dont un PJ peut les
rencontrer sont fournies dans la description de chacun dans
les sections suivantes.
Vous pouvez passer à la rencontre suivante, Enragés !, dès
que les joueurs ont pris suffisamment de bon temps en
participant aux festivités. L’attaque survient lors de l’une
8
LE CONSTABLE MILO KOVIC
Bourgmestre de Sothmère et père aimant.
Attributs (Compétences)
Communication (Meneur d’hommes,
3
Persuasion)
2 Constitution
3 Dextérité (Équitation)
4 Force (Lames lourdes, Lances)
0 Magie
1 Perception
1 Ruse (Connaissances militaires)
2 Volonté (Courage)
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure
12 (7) 55 12 (14) 0 (10)
Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts
Épée longue +6 2d6+4
Pique +6 2d6+4
1d3+4 (1d3+5 avec
Poing +3
gantelet)
Capacités
Groupes d’armes : Bagarre, Haches, Lames lourdes, Lances.
Prouesses favorites : Coup double (3 PP) et Coup puissant.
Talents : Combat à deux armes (novice), Combat à une arme et
bouclier (compagnon), Combat d’archerie (novice), Port d’armure
(compagnon).
*Le constable Milo ne porte pas d’armure pendant le
festival.Utilisez les statistiques entre parenthèses si on le
rencontre plus tard avec son armure et son bouclier.
Équipement
Armure de plates lourde, épée longue, bouclier moyen et pique.
des trois soirées pendant le festival. Cette scène suivante
part du principe que les PJ ont rejoint l’assemblée sous la
tente principale pour profiter du festin donné le dernier
soir, mais si certains d’entre eux se trouvent ailleurs dans la
vallée, ils sont eux-aussi attaqués par les enragés.
Le constable Milo Kovic
En plus de ses responsabilités au niveau régional, le constable
Milo est le bourgmestre de Sothmère. C’est un homme âgé.
Il a subi une méchante blessure à la jambe droite qui n’a
pas pu être soignée convenablement. Il marche depuis en
boitant et tressaille de douleur s’il la sollicite trop longtemps.
Le constable Milo aime les histoires d’aventure et offre une
bière aux aventuriers désireux de partager leurs expériences.
Même si la marche le fait souffrir, le constable sait qu’il doit
faire acte de présence au festival et on peut généralement le
rencontrer en train de passer de stand en stand. Il fait souvent
des pauses sur les stands où des tabourets sont disponibles
et profite de ces instants pour discuter avec le vendeur. On
peut également le rencontrer en train de « traquer » ser Vilem
pour le convaincre de courtiser sa fille Wanda.
La rage ambrée
 WANDA KOVIC LA VIEILLE STOYANKA
Jeune femme insouciante – et convoitée. Sage de Sothmère.
Attributs (Compétences) Attributs (Compétences)
2 Communication 2 Communication
0 Constitution -1 Constitution
2 Dextérité (Équitation) -1 Dextérité (Bâtons)
-1 Force -2 Force
0 Magie 6 Magie (Trait mystique)
3 Perception 3 Perception
1 Ruse Ruse (Connaissances de la nature,
3
2 Volonté (Courage) Connaissances mystiques, Soins)
Valeurs de combat 4 Volonté (Foi)
Rapidité Santé Défense Score d’armure Valeurs de combat
12 33 12 0 Rapidité Santé Défense Score d’armure
Attaques 9 30 9 0
Arme Jet d’attaque Dégâts Portée Attaques

Épée courte +2 1d6+1 _ Arme Jet d’attaque Dégâts Portée

Arc court +2 1d6+4 16/32 mètres Trait mystique +5 1d6+5 16 mètres

Dague +2 1d6 _ Canne +1 1d6-2 –

Capacités Dague -1 1d6-1 –

Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Bâtons, Lames légères. Capacités
Prouesses favorites : Posture défensive, Rechargement rapide. Puissance magique : 16 Mana : 20
Talents : Combat à une seule arme (novice), Combat d’archerie Groupes d’armes : Bagarre, Bâtons.
(novice), Port d’armure (novice). Prouesses favorites : Invocation experte, Sort puissant.
Équipement Talents : Don pour les langues (vieux chasind).
Épée courte, dague et arc court avec 20 flèches. Équipement
Bâton, dague, nombreux fétiches, beaucoup d’herbes et
charmes étranges.

Wanda Kovic
Wanda est la fille unique du constable Milo. Elle est née
alors qu’il était déjà âgé et elle commence tout juste à sortir
de l’adolescence. Elle est séduisante et sa silhouette élancée
dissimule un esprit fort. En effet, Wanda a dû s’occuper du
constable Milo suite au décès de sa mère il y a quelques
années. Son père veut la marier à un noble, plus particuliè-
rement à ser Vilem, mais Wanda apprécie la vie à Sothmère
et ne veut pas quitter le village.
Wanda aime danser et on peut la rencontrer avec d’autres
villageois en train de danser les nombreuses danses folklo-
riques devant des groupes de musiciens. Ser Vilem ne l’in-
téresse pas particulièrement et il est possible qu’elle agrippe
un PJ sans crier gare pour qu’il danse avec elle si elle soup-
çonne son père de vouloir la présenter au noble.
La vieille Stoyanka
La vieille Stoyanka est l’érudite de Sothmère. C’est un
apostat avec du sang chasind dans les veines. Elle est
âgée, s’est isolée à Sothmère et c’est pour ces raisons que
les Templiers l’ont laissée tranquille car ils ont autre chose
à faire que de pourchasser une vieille femme voûtée et à
moitié folle dont les « charmes magiques » se résument le
plus souvent à des remèdes à base de plantes. Sa voix est
rauque et grinçante et elle est un peu sourde.
Pendant le festival, on peut rencontrer la vieille Stoyanka
agrippée à sa canne, qui n’est guère plus qu’une branche parti-
culièrement noueuse, en train d’observer un jeu ou un autre
divertissement. Si un PJ la croise, elle fait une remarque mysté-
rieuse mais juste à l’intention d’un PJ, après l’avoir observé.
La vieille Stoyanka connait de nombreux rituels de rebou-
teux qui ne sont pas indiqués ici. N’hésitez pas à lui
octroyer quelques capacités étranges supplémentaires pour
renforcer son aspect mystique.
Olek le clown
Olek est un elfe dalatien qui voyage en compagnie d’une
petite troupe d’artistes. Il a un aspect bizarre pour un elfe :
ses oreilles sont plus grandes que la moyenne et son nez
n’est pas en reste. Ses jambes et ses bras semblent trop longs,
tout comme ses mains et ses pieds qui sont un peu trop gros,
comparés au reste de son corps. Cet aspect gauche cache une
grande agilité et Olek sait parfaitement amuser les foules
avec ses tours de prestidigitation. Il a les mains baladeuses
mais ne vole généralement que des objets de peu de valeur.
On peut rencontrer Olek en train de divertir son public. Il
peut choisir un PJ et faire de lui son « assistant » lors d’un
tour de prestidigitation particulier et, pourquoi pas, lui
dérober un objet mineur pendant sa prestation.

9
La rage ambrée
 OLEK LE CLOWN BOGDAN LE FORGERON
Artiste dalatien « maladroit ». Forgeron renfrogné de Sothmère.
Attributs (Compétences) Attributs (Compétences)
4 Communication 3 Communication (Persuasion)
1 Constitution 2 Constitution
6 Dextérité (Escamotage, Lames légères) 1 Dextérité
1 Force 2 Force (Armes contondantes, Intimidation)
1 Magie -2 Magie
2 Perception 2 Perception
1 Ruse 1 Ruse (Ingénierie)
3 Volonté (Courage) 0 Volonté
Valeurs de combat Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure Rapidité Santé Défense Score d’armure
18 30 16 0 11 30 11 0
Attaques Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts Arme Jet d’attaque Dégâts
Dague +8 1d6+2 Marteau +4 1d6+5
Poing +6 1d3+1 Épée à deux mains +2 3d6+2
Capacités Dague +2 1d6+3
Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Bâtons, Lames légères. Capacités
Prouesses favorites : Défaut de l’armure (1 PP), Posture défensive. Groupes d’armes : Armes contondantes, Lames légères, Lames lourdes.
Talents : Cambriolage (novice), Combat à deux armes (novice). Prouesses favorites : Coup puissant, Mise à terre.
Capacités de classe (Voleur 1) : Armure de voleur, Attaque sournoise. Talents : Combat à deux armes (novice), Combat à une seule
Équipement arme (novice).
Dagues (2), balles de jonglerie, cartes biseautées et autre Équipement
matériel de prestidigitation. Marteau et dague (Bogdan possède une épée à deux mains
qu’il garde dans son échoppe).

DIELZA LA DANSEUSE
Artiste dalatienne exotique. Dielza la danseuse
Attributs (Compétences) Dielza est une artiste à la voix suave dont les spectacles se
5 Communication (Séduction, Spectacle) composent de danses et de chants elfes anciens. Elle œuvre
3 Constitution souvent en duo avec son frère Olek. Elle est plus petite
5 Dextérité (Acrobatie) que lui, plus jolie aussi, ce qui donne l’impression erronée
1 Force qu’elle est la plus jeune des deux. Dielza participe à la
conservation de l’héritage elfe et commence généralement
0 Magie
ses chants et ses danses par une brève anecdote sur l’his-
2 Perception (Empathie) toire de son peuple. Les Féreldiens méridionaux n’ont pas
1 Ruse grand-chose à faire de ces histoires mais Dielza est suffisam-
3 Volonté (Courage) ment jolie pour qu’ils les écoutent en attendant le début de
Valeurs de combat son spectacle.
Rapidité Santé Défense Score d’armure Dielza a tendance à attirer les foules et peut inviter un PJ à la
16 40 16 0 rejoindre lors de l’une de ses danses plus exotiques.
Attaques
Bogdan le forgeron
Arme Jet d’attaque Dégâts
Dague +5 1d6+2
Bogdan est le deuxième homme le plus important de
Sothmère après le constable Milo. En tant que forgeron du
Capacités
village, Bogdan veille à ce que les outils indispensables à la
Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Bâtons et Lames légères. culture du ryott soient toujours disponibles et à ce que les
Prouesses favorites : Désarmement. chevaux qui transportent les céréales vers les marchés soient
Talents : Contacts (novice), Musique (compagnon). convenablement ferrés. Bogdan est un homme endurci qui
Capacités de classe (Voleur 1) : Armure de voleur, Attaque sournoise. en veut depuis longtemps au constable Milo après que ce
Équipement
dernier a épousé Magda alors que lui la courtisait lorsqu’il
était jeune. Si on le fait boire en quantité suffisante, Bogdan
Dagues, cloches et tambourins.

10
La rage ambrée
 SER VILEM RICHTA FIALA
Jeune et fier chevalier et commandant de la garnison Chasseuse et archère.
du chantier.
Attributs (Compétences)
Attributs (Compétences) 1 Communication
3 Communication (Meneur d’hommes) 3 Constitution (Endurance)
2 Constitution (Endurance) 5 Dextérité (Arcs, Équitation)
3 Dextérité (Équitation) 1 Force (Escalade)
4 Force (Lames lourdes) 0 Magie
-1 Magie 3 Perception
1 Perception 1 Ruse
0 Ruse (Connaissances militaires) 1 Volonté
-1 Volonté Valeurs de combat
Valeurs de combat Rapidité Santé Défense Score d’armure
Rapidité Santé Défense Score d’armure 12 44 14 4
8 35 8 10 Attaques
Attaques Arme Jet d’attaque Dégâts Portée
Arme Jet d’attaque Dégâts Portée Arc long +7 1d6+6 26/52 mètres
Épée longue +6 2d6+4 — Épée longue +5 2d6+1 —
Dague +3 1d6+5 — Dague +5 1d6+2 —
Arbalète +3 2d6+5 30/60 mètres Capacités
Capacités Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Lames légères, Lames lourdes.
Prouesses favorites : Coup puissant et Défaut de l’armure. Prouesses favorites : Désarmement, Rechargement rapide.
Talents : Combat à une arme et bouclier (novice), Combat à une Talents : Combat à deux armes (novice), Combat d’archerie
seule arme (novice) et Port d’armure (compagnon). (novice), Port d’armure (novice).
Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Lames lourdes et Lances. Équipement
Équipement Armure en cuir épais, arc long, 20 flèches, épée longue et
Armure de plates lourde, bouclier moyen, épée longue, dague.
dague, arbalète et 20 carreaux.

peut laisser échapper qu’il aimerait bien voir le constable

Milo dans une horrible situation, comme si la perte de son
épouse n’était pas suffisante. Bogdan traite avec indiffé-
rence sa propre femme et ses enfants.
Pendant le festival, Bogdan possède un stand et vend à la
criée les armes de sa fabrication. En plus des armes et des
objets ordinaires, Bogdan peut aussi proposer à la vente –
si vous le souhaitez – une ou deux armes particulièrement
bien conçues mais le prix de ces articles de première qualité
sera élevé.

Fiala
Fiala est une chasseuse et une excellente archère. Même
si elle maintient ses longs cheveux noirs et bouclés noués
derrière sa tête, Fiala reste une femme d’une beauté natu-
relle et radieuse. Elle aime les contrées sauvages et n’a pas
vu grand-chose au-delà de son territoire de chasse habituel
dans les Marches solitaires.
Fiala est le plus souvent en train de participer aux compéti-
tions de tir à l’arc et propose aux PJ en possession d’un arc
de l’affronter. Fiala aime les défis et offre une tournée à ceux
qui tirent mieux qu’elle lors de l’une de ces compétitions.

11
La rage ambrée
 STROM KARSGARD
Marchand nain respecté.
Attributs (Compétences)
4 Communication (Marchandage, Persuasion)
2 Constitution
0 Dextérité
2 Force (Armes contondantes)
-2 Magie
1 Perception
3 Ruse
2 Volonté
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure
8 28 10 3 C’est à ce moment précis que vous entendez des
Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts
Masse d’armes +4 2d6+2
Capacités
Groupes d’armes : Armes contondantes, Bagarre, Haches.
Prouesses favorites : Mise à terre.
Talents : Combat à une seule arme (novice), Contacts
(compagnon).
Équipement
Armure en cuir léger et masse d’armes.
Ser Vilem Richta
Ser Vilem Richta est un jeune chevalier à qui on a assigné
le commandement du fort Sothmère pendant la construc-
tion du nouveau fortin de pierre. Le constable Milo a tenté
d’attirer l’attention de ser Vilem sur sa fille afin qu’il la
courtise mais le chevalier est bien plus intéressé par Fiala.
Si l’un des PJ est une femme séduisante, ser Vilem pourrait
tomber amoureux d’elle à la place. Cette situation pourrait
engendrer des complications après l’attaque des enragés si
une ou plusieurs de ces femmes sont contaminées car ser
Vilem dévoile sa véritable personnalité lorsqu’il est amené
à prendre une décision difficile.
Strom Karsgard
Strom est un marchand nain apprécié dans la région. Il
propose toujours des articles nains de la plus haute qualité
à des prix raisonnables et il est généralement prêt à les
échanger contre un repas chaud, une bonne boisson et un lit
douillet. Il s’habille plutôt simplement pour un marchand
car Strom est né à Orzammer et, pour lui, porter des bijoux,
c’est comme s’orner de cailloux. Strom apprécie la saveur
du ryott et on peut souvent le trouver en train de manger
sur le pouce un petit pain tout juste sorti du four.
Strom passe la plupart de son temps aux stands de nourri-
ture pendant le festival, surtout ceux qui distribuent gratui-
tement des pains au ryott.
12
2. Enragés !
Rencontre de combat
Des enragés attaquent le village et contaminent
plusieurs de ses habitants. Les PJ aident les villa-
geois à se défendre.
Vous êtes rassemblés avec plusieurs dizaines de
villageois sous la plus grande tente pour le festin du
soir. Le constable Milo se lève de sa chaise à la table
de devant et se prépare à porter un toast en l’honneur
du festival. Il lève sa chope et s’apprête à parler mais
les aboiements des chiens au loin l’en empêchent.
Il secoue la tête et fait une deuxième tentative, à
nouveau interrompue par des aboiements.
cris.
Les joueurs qui réussissent un test de Perception (Ouïe)
ND 13 entendent ces cris : « Des maraudeurs ! Ils sont là ! »
avant de réagir. Dans tous les cas, tous les festivaliers se
précipitent pour se mettre à l’abri. Lisez le texte suivant :
Une hache déchire le pan de la tente derrière le
constable Milo et un barbare humain à la peau anor-
malement jaune et aux veines protubérantes passe
par la déchirure pour menacer le vieux constable.
Wanda agrippe le bras de son père et le barbare
gronde en montrant les dents avant de trancher
l’avant-bras de la jeune femme avec la dague qu’il
tient dans son autre main. Les villageois terrorisés se
bousculent devant vous en se piétinant et en renver-
sant nourriture et boisson.
Du coin de l’œil, vous voyez deux hommes de plus
à la peau jaunâtre, vêtus comme des Chasinds, qui
entrent de chaque côté de la tente et attaquent les
festivaliers pendant qu’ils tentent de fuir.
Allez-vous combattre ou fuir ?
Ces Chasinds sont différents de ceux que les PJ ont peut-
être déjà rencontrés. En effet, ceux-ci sont contaminés par la
rage ambrée. Les PJ qui réussissent un test de Ruse (Soins)
ND 9 savent que ces Chasinds souffrent d’une affliction. Les
PJ qui réussissent un test de Perception (Odorat) ND 13
sentent une odeur désagréable qui s’intensifie à l’approche
des enragés.
Les PJ qui engagent un enragé au corps à corps doivent
réussir un test de Constitution (Endurance) ND 13 pour ne
pas être perturbés par cette puanteur âcre. Ceux qui ratent
leur test subissent un malus de -1 sur leurs jets d’attaque en
mêlée contre les enragés. Tous les PJ subissent également
un malus de -1 car ils combattent sous la tente faiblement
éclairée.
Wanda s’effondre une fois son avant-bras tranché. Si un PJ
l’examine, la réussite d’un test de Ruse (Soins) ND 9 permet
de remarquer qu’elle devient fiévreuse et que sa peau a pris
une teinte légèrement jaunâtre autour de la plaie. Si le PJ
réussit un test de Perception (Odorat) ND 15, il sent une
La rage ambrée
odeur âcre, très semblable à celle qui émane des enragés,
mais aussi plus légère. ENRAGÉS
Les dagues des enragés sont enduites de poison ambré. Les Les enragés sont des humanoïdes contaminés par la
personnages qui inspectent les dagues doivent réussir un rage ambrée. Leur peau est entièrement jaunâtre et
test de Perception (Vue) ND 9 pour remarquer qu’on les une odeur rance émane d’eux. Les enragés agissent
a enduites, probablement avec un poison. La réussite d’un exclusivement par instinct. Les armes et armures
test de Ruse (Connaissances de la nature) ND 11 permet de indiquées ici sont celles d’enragés chasinds.
savoir que ce type de poison est inconnu en Férelden. Attributs (Compétences)
Des blessures des enragés suintent du sang jaunâtre. Si -2 Communication
un PJ a l’occasion d’autopsier l’un d’eux (après le combat, 3 Constitution
bien entendu) et réussit un test de Ruse (Soins) ND 15, il
3 Dextérité
remarque que les artères et les veines de l’enragé, en plus
6 Force
de la teinte jaunâtre de leur sang, sont anormalement déve-
loppées. Un telle autopsie est risquée car il est possible de -2 Magie
se faire contaminer en entrant en contact avec le sang d’un 0 Perception
enragé. Un personnage qui entre en contact avec le sang -2 Ruse
d’un enragé contracte la rage ambrée s’il rate un test de 8 Volonté
Ruse (Soins) ND 11.
Valeurs de combat
D’autres enragés sont présents dans la vallée en plus de Rapidité Santé Défense Score d’armure
ceux qui attaquent la tente où le festin est servi. Utilisez les
13 20 13 3
scénettes suivantes en fonction des situations et en prenant
Attaques
en compte la capacité des PJ à les gérer. Vous pouvez
également créer vos propres rencontres de combat pour Arme Jet d’attaque Dégâts
prolonger cet évènement. Hache de bataille +6 2d6+6
Le lieu de festival offre d’intéressantes complications lors des Dague +3 1d6+7
rencontres de combat. Les PJ et les enragés peuvent grimper Morsure +3 1d3+6
sur les tables pour que leur position surélevée leur confère un Capacités
bonus. On peut trouver quantité de couteaux et d’armes dans
Combat à mort : les enragés continuent d’agir normalement même s’ils
les stands de nourriture et sur les aires de jeu. Les torches allu- sont agonisants. Ils ne s’effondrent que lorsqu’ils sont bel et bien morts.
mées fixées sur des perches peuvent faire de bonnes armes
Morsure infectieuse : un enragé qui mord une victime peut
improvisées. Pensez également à modifier les jets en fonction
transmettre la rage ambrée avec une prouesse de 3 PP. Rapidement,
de la luminosité. Combattre sans lumière impose un malus une odeur émane d’un personnage contaminé et sa peau prend
de -2 mais ce malus est réduit à -1 si le combat se déroule une teinte jaunâtre. Un personnage qui n’est pas traité devient un
près d’une torche allumée. La fin du festival était proche enragé au bout de (3+Constitution) heures.
et nombre des torches sont déjà éteintes ou sur le point de
Odeur : les enragés produisent une odeur puissante. Ceux
s’éteindre (ainsi, un malus de -1 lors du premier round peut qui engagent un enragé en mêlée doivent réussir un test de
facilement passer à -2 lors du round suivant). Constitution (Endurance) ND 13 pour ne pas subir un malus
de -1 aux jets d’attaque effectués contre les enragés.
Villageois terrorisés Poison ambré : les enragés chasinds de la première vague manient
Au début de l’attaque, les villageois terrorisés représentent des armes empoisonnées. Le poison ambré sur une arme est plus
une menace presque aussi importante que les enragés. virulent que la morsure et infecte une victime avec une prouesse
Terrorisés à l’idée de mourir, beaucoup de villageois, de au coût réduit de 1 PP. Un enragé peut empoisonner une arme s’il
visiteurs, d’artistes et de vendeurs n’hésitent pas à se la trempe dans son propre sang pour un coût de 2 PP.
bousculer violemment ou se piétiner pour sauver leur vie. Équipement
Certains villageois tentent même de s’emparer de l’arme ou Armure en cuir léger, hache de bataille et dague.
du bouclier d’un PJ pour se défendre.

Ajournement des exécutions

Dans un sinistre cadre de campagne tel que celui de Thédas, un joueur pourrait rapidement arriver à la conclusion qu’un
villageois contaminé est une cause perdue et décider de le tuer au cours du combat. Puisque cette décision devance,
de toute évidence, la rencontre d’interaction qui suit celle-ci, la vieille Stoyanka intervient pour sauver la victime. Au
moment où le PJ s’apprête à infliger le coup de grâce, la femme pleine de sagesse se place en clopinant entre elle et lui et
lui dit d’une voix sifflante qu’il existe peut-être un moyen de la soigner.
La vieille Stoyanka n’intervient qu’une seule fois et si le PJ n’en tient pas compte, elle ne le retient pas physiquement.
Vous devrez modifier quelque peu la rencontre suivante pour prendre en compte l’exécution de toutes les victimes
pendant le combat. Il est également possible que certains villageois non contaminés, comme le constable Milo, s’inter-
posent pour protéger quelques-uns des villageois contaminés contre les PJ trop zélés.

13
La rage ambrée
 VILLAGEOIS TERRORISÉS
Fêtards puis victimes.
Attributs (Compétences)
1 Communication (Soins des animaux)
2 Constitution
1 Dextérité (Équitation)
1 Force
0 Magie
0 Perception
0 Ruse
1 Volonté
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure
11 20 11 0
Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts
Outil agricole ou
+1 1d6+1
de bricolage
Dague +3 1d6+2
Équipement
Dague et outil agricole ou de bricolage.
Au bout de quelques rounds de combat, la plupart des villa-
geois ont pris la fuite, mais il est possible qu’un individu
terrorisé entre à tout moment dans le champ de vision des
PJ, poursuivi par un enragé.
Les Dalatiens en difficulté
Vous voyez deux artistes dalatiens – Olek et Diezla
– qui reculent devant deux enragés. Diezla, avec une
sérieuse estafilade à la jambe, rampe vers la grande
roulotte dalatienne. Entre elle et les deux enragés
se tient Olek. Il ne fait plus le clown mais se défend
avec hargne, un grand couteau dans chaque main.
Pourtant, malgré sa vaillance impressionnante, il
semble blessé et épuisé.
Allez-vous l’aider ?
Olek n’essaye pas de vaincre les enragés. Il tente simple-
ment de gagner du temps pour sauver sa sœur avant de
succomber à ses blessures.
Olek s’effondre dès l’intervention des PJ. Il est épuisé et il
lui reste 2 en Santé, mais il survivra. Les PJ qui viennent
aider Olek et réussissent un test de Ruse (Soins) ND 11
constatent que Olek a été empoisonné. La réussite d’un test
de Perception (Fouille) opposé à Dextérité (Escamotage)
permet d’apercevoir diverses babioles dans les poches et
la doublure du manteau d’Olek. Ce sont des objets sans
grand intérêt prélevés sur des festivaliers. Il est possible
que quelques-unes des possessions mineures des PJ soient
également présentes.
La défense de Strom
« Dégagez d’ici, saletés de barbares ! J’ai vaincu des
araignées des cavernes plus grosses que vous ! »
Vous voyez le marchand nain debout dans son
chariot. Avec sa masse d’armes, il frappe frénétique-
ment un Chasind jaunâtre en train de grimper sur le
flanc du chariot pour l’attraper. Le nain perd l’équi-
libre lors d’un coup particulièrement ample et tombe
par-dessus bord, de l’autre côté du chariot.
Allez-vous combattre le Chasind ?
Si les PJ ne l’interceptent pas, l’enragé fait le tour du chariot
pour attaquer Strom qui vient de chuter. Si les PJ attaquent
l’enragé, Strom se joint au combat au bout de 2 rounds en
frottant son postérieur endolori et maculé de boue.
Une décision difficile
Tu entends deux jeunes enfants appeler leurs parents
en criant. Tu les repères, recroquevillés sous un chariot
embourbé dans l’une des parties les plus boueuses
du champ. Deux Chasinds sont agenouillés dans
la boue et tentent de les saisir pour les extirper de
leur cachette. L’un des enfants, une fillette, parvient
à s’échapper en fuyant à toutes jambes depuis l’ar-
rière du chariot. L’un des maraudeurs part à sa pour-
suite. Le jeune garçon reste sous le chariot et pleure
en voyant la main de l’autre Chasind se rapprocher
de lui. Si tu agis vite, tu pourrais sauver l’un d’eux.
Mais lequel ?
Le choix demandé au PJ est déchirant et va déterminer
lequel des deux enfants il va sauver. Si vous souhaitez atté-
nuer les conséquences de cette rencontre, présentez cette
scénette à plusieurs héros ou, une fois le choix prononcé,
une flèche tirée par Fiala ou un coup d’épée donné par ser
Vilem tue sur le champ l’autre enragé avant que l’enfant ne
soit massacré.
Contaminé !
Vous voyez une jeune femme courir vers un homme
à l’allure de trappeur.
« Oskar, tu es revenu ! Loué soit le Créateur ! »
Elle pousse un cri lorsque le chasseur se tourne
vers elle. Il lève sa hache pour la frapper et vous
remarquez son bras jauni.
En chemin vers Sothmère, les enragés ont rencontré un
trappeur nommé Oskar qui avait quelques affaires à régler
au village proche de Wulverton. Il était sur le chemin du
retour pour assister au festival. Il a réussi à s’échapper mais
un enragé l’a tout de même mordu. Il est maintenant conta-
miné et combat depuis aux côtés des enragés.
L’état d’Oskar est la preuve que les enragés peuvent trans-
mettre leur maladie. La réussite d’un test de Ruse (Soins)
ND 11 permet de confirmer ce fait. Si aucun des PJ ne réussit
ce test, un des autochtones confirme cette information avant
la rencontre suivante, une fois l’ensemble des contaminés
rassemblés dans la maison communale. Si vous ne jouez pas

14
La rage ambrée
cette scénette, un PNJ, probablement un soldat, a rencontré
et tué Oskar et confirme auprès de ser Vilem et le constable
que la rage ambrée est transmissible.
Utilisez le profil des enragés pour Oskar. Anéta, la jeune
femme, fait partie de l’une des familles d’agriculteurs de
ryott travaillant à Sothmère. Elle a le même profil que celui
des villageois terrorisés.
Liens familiaux
SOLDATS DU FORT
La garnison du fort de Sothmère.
Attributs (Compétences)
0 Communication
2 Constitution (Endurance)
2 Dextérité (Équitation)
3 Force
0 Magie

Si l’un des PJ au moins est originaire de Sothmère ou des 0 Perception

environs et que des parents vivent ici (ou si vous introduisez 0 Ruse
un PNJ qu’ils ont rencontré lors d’une aventure précédente 1 Volonté
et qu’ils apprécient), un enragé agresse ce parent ou cet ami. Valeurs de combat
Donnez aux PJ l’occasion de le sauver mais l’enragé l’a déjà Rapidité Santé Défense Score d’armure
mordu avant leur intervention. 9 35 14 7
Attaques
Soldats du fort
Arme Jet d’attaque Dégâts Portée
Une dizaine de soldats sont actuellement postés au fort de Épée longue +3 2d6+3 –
Sothmère et la moitié d’entre eux sont présents au festival.
Dague +2 1d6+4 –
Trois soldats meurent dès le début de l’attaque dans la
Pique +3 2d6+3 –
soirée et les trois autres font preuve de trop de zèle. Les PJ
peuvent tenter de retenir un soldat pour épargner la vie Arbalète +2 2d6+1 30/60 mètres
d’un villageois contaminé. Capacités
Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Lames lourdes, Lances.
Les trois soldats survivants peuvent s’avérer utiles si les
PJ ont besoin d’un peu d’aide lors des combats contre les Prouesses favorites : Coup puissant, Escarmouche.
enragés. Ils se nomment Jonshee, Lazlo et Zoran. Talents : Combat à une arme et bouclier (novice), Combat
d’archerie (novice), Port d’armure (novice).
Équipement
Armure de mailles lourde, bouclier moyen, épée longue,
dague, pique, arbalète et 20 carreaux.

15
La rage ambrée
 3. C’est sûr
& certain ?
Rencontre d’interaction
Les villageois décident du sort de leurs concitoyens
contaminés.
Le constable Milo prend le contrôle de la situation
une fois les étranges assaillants morts. Il ordonne la
préparation d’un bûcher pour brûler les cadavres
et demande à toutes les personnes, blessées ou
indemnes, de se rassembler dans la maison commu-
nale. La plupart des visiteurs ont préféré rejoindre
leur tente avec la ferme intention de déguerpir.
Peu importe la pluie plus insistante ou la présence
d’autres menaces à l’extérieur de la vallée : Sothmère
n’est plus un endroit sûr.
Rejoignez-vous l’assemblée dans la maison commu-
nale ou rassemblez-vous vos affaires avant de partir ?
Le constable Milo fait de la place dans l’une des plus
grandes salles de la maison communale (c’est également sa
demeure) pour s’occuper des blessés.
Les villageois contaminés ont tous de la fièvre. Aucun test
n’est nécessaire pour soulager une victime contaminée
mais les degrés de réussite en Ruse (Soins) éventuellement
obtenus par les PJ ne permettent pas d’arrêter ou même
d’atténuer l’infection. Parmi les villageois contaminés se
trouvent Wanda Kovic, Olek le clown, Lazlo (ou un autre
soldat si Lazlo est mort) et peut-être un ou plusieurs
membres de la famille des PJ.
Après avoir pris le temps d’examiner le poison utilisé par
les enragés, la vieille Stoyanka découvre que la rage ambrée
est à l’origine de cette substance viciée. Elle conseille à tout
le monde de se débarrasser de ce poison et de purifier les
lames par le feu. Les PJ en possession d’une arme empoi-
sonnée (ou de poison) risquent de se faire contaminer sans
même toucher l’arme ou la substance.
La vieille Stoyanka fait le tour des blessés en utilisant ses capa-
cités de Soins sur les blessures et en offrant aux personnes
empoisonnées un bol de décoction à l’odeur infâme. Cette
décoction retarde la transformation des victimes en enragés.
Le constable Milo commence très vite la réunion en expo-
sant les moyens à mettre en œuvre pour protéger le village
contre d’autres attaques.
PJ contaminés
Il est possible qu’un ou plusieurs héros se retrouvent
empoisonnés et ceci influencera très certainement leur
comportement pendant cette rencontre, ainsi que sur
la façon dont ses compagnons vont s’y prendre pour
le soigner. La décoction de la vieille Stoyanka ralentit
temporairement les effets du poison mais les PJ conta-
minés prennent une teinte légèrement jaunâtre et
commencent à produire une légère odeur âcre qui
persiste jusqu’à la fin de l’aventure.
16
Ser Vilem assure que le fort, malgré son manque d’effec-
tifs, est un endroit sûr où les villageois indemnes peuvent
passer la nuit.
Se pose ensuite le problème des villageois contaminés et la
réunion prend dès lors une mauvaise tournure. Ser Vilem
propose l’exécution des villageois contaminés, au grand
désarroi du constable Milo. Bogdan soutient cette proposi-
tion. La vieille Stoyanka intervient en déclarant qu’il existe
un moyen de les soigner. De cette discussion émergent deux
camps : ceux qui souhaitent aider les malades et ceux qui
veulent les tuer.
Les arguments des quatre PNJ majeurs sont décrits ici.
Vous pouvez ainsi les intégrer dans le débat avec les PJ.
Vous disposez de quelques alternatives si les joueurs ne
souhaitent pas débattre. Vous pouvez simplement informer
les joueurs des décisions prises lors de ce débat tendu, en
choisissant la solution proposée par le constable Milo ou
celle de Bogdan. Sinon, vous pouvez demander aux PJ de
faire un test prolongé en opposition de Communication
(Persuasion) ND 13 avec un seuil de réussite de 15. Chaque
camp tente alors d’atteindre ce seuil le premier et chaque jet
représente une période de 30 minutes de débat.
• Le constable Milo : l’enjeu du débat le touche
particulièrement. En effet, si la proposition de Bogdan
l’emporte, sa fille sera exécutée. Au-delà du cas de sa
fille, ses principes moraux sont pour lui essentiels et
il veut donner une chance aux villageois contaminés.
Il fait confiance à la vieille Stoyanka et sait qu’elle ne
se serait pas prononcer s’il n’y avait aucun espoir de
soigner les malades.
• Bogdan : l’enjeu du débat le touche lui aussi
personnellement. Il veut voir souffrir le constable
Milo. Si ce dernier perd sa fille, il pourrait se retirer
et permettre à Bogdan de devenir le nouveau
bourgmestre de Sothmère. Bogdan est également
pragmatique. Il ne croit pas aux divagations de la
vieille femme et estime que la meilleure façon de
protéger le village consiste à éliminer les victimes de
cette maladie incurable. Si l’opinion des villageois
penche en faveur du constable, Bogdan affirme qu’il
faudrait au moins exécuter l’elfe contaminé, étant
donné l’inutilité notoire des membres de ce peuple.
• Ser Vilem : il maintient sa proposition d’exécution des
villageois contaminés. Même s’il peut se replier dans
le fort de Sothmère, l’arrivée de renforts prendra au
minimum deux ou trois jours. La rage ambrée terrorise
le chevalier qui craint de se faire contaminer, même
calfeutré derrière les remparts du fort. Si le constable
Milo n’était pas mieux placé que lui pour traiter
des problèmes locaux, il n’y aurait aucun débat et il
aurait simplement passer au fil de l’épée les villageois
contaminés.
• La vieille Stoyanka : elle veut sauver les villageois
contaminés. Elle s’estime capable de préparer une
décoction en suivant une recette issue d’une ancienne
légende et possède la presque totalité des ingrédients
nécessaires. Il lui manque la moussombre qui ne
pousse que dans une grotte particulière dissimulée
dans la forêt embrumée des Terres sauvages de
La rage ambrée
 Korcari. C’est à plus d’une journée de Sothmère si
on prend des chevaux. Les villageois doivent boire
la décoction dans les trois jours qui suivent leur
contamination pour qu’elle puisse agir. Quand ser
Vilem l’interroge sur cette recette, la femme sage
reconnait qu’elle peut s’avérer inefficace. Ce n’est
qu’une légende après tout.
Si le constable l’emporte
Si la proposition du constable remporte la majorité des
suffrages, les villageois contaminés doivent être mis à l’abri.
Le fort de Sothmère est l’endroit le plus évident mais le
constable Milo craint que ser Vilem ne les exécute une fois
les villageois à sa merci. Anzhay, un agriculteur de ryott,
propose sa grange, à condition que quelqu’un soit assigné
à la surveillance des villageois contaminés une fois ceux-ci
à l’intérieur. La vieille Stoyanka répète que la décoction
devrait retarder les effets de la rage ambrée jusqu’à ce qu’on
lui ramène la moussombre.
Il faut ensuite déterminer qui va chercher la moussombre.
Rares sont les villageois prêts à risquer leur vie dans les
Terres sauvages de Korcari et, de toute façon, on a besoin
d’eux au village. Les PJ sont les candidats idéaux. S’ils
ne se portent pas volontaires, le constable Milo offre une
pièce d’or à chaque individu prêt à prendre ce risque, et il
est possible d’augmenter la récompense jusqu’à 50 pièces
d’argent de plus en réussissant un test en opposition de
Communication (Marchandage). Bogdan fulmine et répète
que si les villageois ont l’intention de soutenir ce plan
insensé, ils devraient au moins tuer l’elfe contaminé.
Si ser Vilem & Bogdan l’emportent
Si la décision la plus radicale remporte les suffrages, les
villageois contaminés sont amenés à l’extérieur, ligotés et
exécutés par les soldats de ser Vilem. C’est vous qui décidez
si le constable Milo ou certains villageois tentent en vain
d’interférer mais, comme l’espérait Bogdan, le constable
Milo est si désemparé qu’il abandonne son poste de
bourgmestre.
La plupart des villageois regrettent ensuite leur décision,
surtout quand ils voient leurs amis et membres de leur
famille se faire exécuter devant eux. S’ils avaient l’oppor-
tunité de revenir sur leur décision, ils voteraient probable-
ment pour l’autre solution, semble-t-il.
Même après les exécutions, la vieille Stoyanka insiste pour
que des gens partent en quête de moussombre au cas où
d’autres enragés rôdent dans les environs. La limite de
temps n’est plus un problème mais la quête des PJ reste
cruciale car d’autres attaques pourraient survenir à tout
moment et d’autres villageois pourraient être contaminés.
Voyant là l’occasion de s’accaparer le rôle de chef, Bogdan
soutient à présent la quête.
En fonction du moment où les PJ décident de se mettre en
route, ser Vilja (voir la Sixième partie, 1. L’ultime combat du
chevalier) peut récupérer la moussombre avant eux. Le cas
échéant, les rôles s’inversent et ce sont les PJ qui apprennent
ce qu’il s’est passé par le biais des lutins de feu et doivent
donc poursuivre ser Vilja pour récupérer la moussombre.
La rage ambrée
4. Une évasion
Rencontre de combat optionnelle
Un villageois contaminé succombe à la rage ambrée
et commence à massacrer les innocents.
Si la décision est unanime et si vous voulez ajouter un avis qui
n’est pas motivé par la compassion, faites-en sorte qu’un ou
plusieurs villageois contaminés se transforment en enragés et se
débarrassent de leurs entraves avant d’ingurgiter la décoction
de la vieille Stoyanka. Ils s’en prennent alors aux autres villa-
geois (et en tuent peut-être certains) avant d’être tués ou neutra-
lisés (sinon, vous pouvez également partir du principe que la
décoction censée retarder les effets de la rage n’est pas complè-
tement fiable). C’est aussi une bonne rencontre à faire jouer si un
ou plusieurs PJ aident à ligoter les villageois contaminés.
Deuxième partie
Dans les
Terres sauvages
Cette partie de l’aventure décrit le périple des PJ depuis
Sothmère jusque dans les Terres sauvages de Korcari.
Ils traversent les collines des Marches solitaires puis la
Sudrande à Wichford dont la presque totalité des habitants
a été tuée par les enragés qui ont attaqué Sothmère. Une fois
là-bas, les PJ doivent décider s’ils poursuivent leur quête
ou s’ils l’abandonnent pour aider Sothmère contre une
deuxième vague d’assaillants. S’ils poursuivent leur quête,
ils en apprennent un peu plus sur ce qu’il s’est passé dans
les Terres sauvages de Korcari grâce à un ami et un ennemi.
1. L’expédition
commence
Rencontre d’interaction
Les PJ entament le voyage et la quête pour trouver le
moyen de soigner les villageois contaminés.
Une pluie abondante vous accueille au petit matin.
Le soleil se lève timidement au-dessus d’un léger
brouillard qui recouvre la vallée, illuminant à peine
le chaos des évènements de la nuit dernière. Les
stands sont détruits, les tables renversées et le sol
jonché de débris. Les oiseaux et les chiens du village
fouillent les déchets en quête de nourriture.
La vieille Stoyanka est assise près d’un petit feu
au centre du champ, face au lever du soleil. Elle
psalmodie dans une langue inconnue. Elle jette une
poignée de choses méconnaissables dans le feu qui
explosent en une boule de flammes bleues. Avec un
léger sourire, la vieille Stoyanka agrippe sa canne
pour se relever. Quelques instants plus tard, un
corbeau croasse en se posant sur son épaule.
17

Les PJ qui réussissent un test de Ruse (Connaissances
mystiques) ND 13 savent que la vieille Stoyanka est en
train d’accomplir un ancien rituel chasind (s’ils parlent
le chasind, aucun test n’est nécessaire et ils comprennent
qu’elles prient les esprits de lui venir en aide).
Le constable Milo et quelques villageois s’approchent
des PJ avec des provisions pour le voyage : de l’eau, du
vin et des sandwichs. Le constable leur donne également
une carte rapidement dessinée de la région. Strom est
également présent. Il remercie les PJ pour leur aide (s’ils
l’ont effectivement aidé) et leur offre une lanterne dans
laquelle est insérée un morceau de pierre lumineuse (voir
le livre de base Dragon Age, page 330) pour les aider durant
leur quête.
La vieille Stoyanka s’avance vers les PJ, le corbeau toujours
perché sur son épaule.
La vieille femme vous regarde d’un œil grand ouvert,
l’autre reste très plissé. Elle vous tend deux petits
sacs et un plus grand. L’un des petits sacs semble
bouger, de l’autre émane une infecte puanteur. Le
grand sac semble vide.
« Suivez le corbeau pour trouver la grotte, dit-elle.
Ce sac… » elle lève celui qui bouge « … contient sa
pitance. Posez votre campement où le corbeau vous
mènera mais gardez en mémoire votre trajet car il
18
vous guidera jusqu’à votre destination mais ne sera
plus là sur le chemin du retour. »
Elle lève ensuite le sac à l’odeur infecte. « Une fois
votre campement posé, versez cette mixture dans
de l’eau bouillante. Elle attirera les lutins de feu. Ils
vous mèneront à la moussombre. »
Pour finir, elle montre le grand sac. « Remplissez-le
complètement de moussombre. »
En plus de ce qui est indiqué ci-dessus, la vieille femme
pleine de sagesse donne trois baumes à chaque PJ. Ces
baumes sont un mélange de diverses herbes et de beurre
stocké dans un estomac de castor. Quand l’estomac est
percé et le mélange appliqué sur une blessure, ce baume
produit l’effet d’une potion de soin mineure (voir le livre de
base Dragon Age, page 331).
La vieille Stoyanka confie également à chaque PJ contaminé
(s’il y en a) trois fioles de sa décoction anti-rage. Chaque
dose de ce breuvage à l’odeur infâme donnera un sursis
d’une journée avant la transformation en enragé d’un PJ
contaminé. C’est du moins ce qu’elle espère.
Questions & réponses
Si les PJ ont un minimum de bon sens, ils devraient avoir
des questions à poser. Les plus évidentes sont données ici
ainsi que les réponses de la vieille Stoyanka. Improvisez si
nécessaire.
« Comment saurons-nous quand le corbeau est arrivé
jusqu’où nous devons aller ?
Vous le saurez.
« Que contient le sac qui bouge ? »
Des coléoptères nécrophages. Le corbeau doit les consommer
vivants pour que l’enchantement perdure. Un coléoptère par
heure devrait suffire.
« Qu’est-ce qu’un lutin de feu ? »
Les lutins de feu sont d’anciennes créatures qui étaient déjà là
lorsque le monde était encore très jeune. Ils étaient alors nombreux
dans les Terres sauvages de Korcari et entonnaient des chants
joyeux, mais cette époque est depuis longtemps révolue. Nombre
de lutins de feu ont été tués au fil du temps. Il n’en reste plus que
quelques-uns et leurs chants sont tristes à présent. Ces survivants
protègent l’endroit où se trouve la moussombre. On raconte que
leurs chants apaisent son gardien.
« Comment dire aux lutins de feu ce dont nous avons
besoin ? »
C’est inutile. Ils se lasseront de vous et retourneront à la grotte.
Suivez-les jusque là-bas.
« Qu’est-ce qui garde la moussombre ? »
Une créature ancienne – un redoutable serpent – vit dans la grotte
où se trouve la moussombre.
« À quoi ressemble la moussombre ? »
C’est une matière moussue qui produit une lueur vert pâle. Elle
ne se développe que dans les endroits où la lumière du soleil ne
peut l’atteindre.
La rage ambrée
« Comment ramasser la moussombre ? »
De la manière la plus évidente. Assurez-vous de remplir entiè-
rement le sac. La décoction sera inefficace si vous n’en ramenez
pas assez.
« De combien de temps disposons-nous ? »
Vous devez me ramener la moussombre avant que le soleil ne se
soit couché trois fois.
Une fois que les PJ ont posé toutes leurs questions, la vieille
Stoyanka les invite à partir.
« Bonne chance ! » dit-elle de sa voix éraillée en
frappant sa canne contre un gros rocher. Le corbeau
croasse et s’envole. « Suivez le corbeau » dit-elle en
pointant un doigt osseux vers lui. L’oiseau s’envole
vers le sud et fait quelques cercles comme s’il vous
attendait.
« Bien ! » dit le constable Milo. Il s’approche de
vous et vous glisse en un murmure : « S’il vous
plait… Sauvez ma fille. »
En quittant le village, les PJ qui réussissent un test de
Perception (Vue) ND 13 aperçoivent Bogdan vêtu d’un
tablier et marteau en main, devant sa forge en train de les
observer. Son visage sombre exprime la satisfaction, comme
s’il était heureux de les voir partir. Il hoche la tête par-de-
vers lui, lève brièvement le regard vers le fort puis retourne
dans sa forge.
2. La plus courte
distance entre
deux points
Rencontre d’exploration
Les PJ doivent descendre une falaise à pic sans se
blesser, ni blesser leur monture.
Vous atteignez le sommet d’une dernière colline sous
une pluie battante et un léger brouillard qui réduit
la lumière du soleil pourtant au zénith. Vous voyez
la Sudrande en contrebas et les Terres sauvages
de Korcari au-delà. Malheureusement, le versant
des collines prend la forme d’une falaise escarpée,
jonchée de rochers instables à moitié enfouis dans la
boue.
Si un PJ consulte la carte, demandez-lui de faire un test
de Ruse (Cartographie) ND 9. En cas de réussite, le PJ
remarque que Wichford, un hameau bénéficiant d’un gué,
se trouve à huit cents mètres environ le long de la rivière.
Il est impossible de l’apercevoir d’ici mais il apparait dans
leur champ de vision s’ils longent le haut de la falaise par
l’ouest. Malheureusement, le flanc de la falaise à Wichford
est tout aussi escarpé et les mêmes tests sont nécessaires
pour descendre là-bas.
 Une opportunité de pillage
Thédas est un monde implacable et on peut difficilement critiquer les PJ qui souhaitent profiter de la situation de
Wichford pour « faire leurs courses ». Wichford est un petit hameau mais c’est aussi un village frontalier. Les armes de
chasse et les armures abondent, et les habitants ont à peu près tous caché quelques pièces d’argent dans leur demeure.
À part quelques serrures faciles à crocheter, le plus grand ennemi de cette rencontre est le temps. Le temps est compté
pour les villageois contaminés et les PJ ne peuvent tout simplement pas se permettre de passer une journée à piller les
maisons.
Détrousser un cadavre prend une minute et permet de récupérer 1d6 pièces de cuivre et une arme dans la plupart des
cas. Il y a 20 cadavres disséminés dans le hameau. Piller une maison prend 30 minutes et nécessite la réussite d’un test
de Dextérité (Crochetage) ND 9 et d’un test de Perception (Fouille) ND 13. Une maison pillée de cette façon permet la
récupération de 1d6 pièces d’argent multipliées par le nombre obtenu sur le dé Dragon du test de Perception.

Descendre le versant de la colline à cheval est compliqué.

Les chevaux se montrent réfractaires, ce qui nécessite la
réussite d’un test de Communication (Soins des animaux)
ND 11. Ensuite, chaque PJ doit réussir un test prolongé de
Dextérité (Équitation) ND 15 contre un seuil de réussite
de 9. Un échec signifie que le cheval et son cavalier dévalent
le flanc de la colline et subissent 1d6 points de dégâts pour
chaque tranche de 3 points de différence entre le résultat
du test et le seuil de réussite (1d6 au minimum). La réussite
d’un test de Dextérité (Acrobaties) ND 13 réduit de moitié
ces dégâts.
Descendre de cheval et guider la monture à la bride
jusqu’en bas de la colline est un peu plus facile. Aucun test
de Communication (Soins des animaux) n’est nécessaire
mais chaque cheval et son cavalier doivent réussir un test
prolongé de Dextérité (Équitation) ND 9 contre un seuil
de réussite de 9. Un échec inflige également 1d6 points de
dégâts pour chaque tranche de 3 points de différence (1d6
au minimum).
S’ils réussissent un test de Ruse (Orientation) ND 9, les
PJ préoccupés par l’itinéraire du retour réalisent que les
chevaux ne pourront pas remonter cette falaise. Un PJ qui
réussit un test de Ruse (Cartographie) ND 9 remarque
qu’il est également possible de passer devant Wichford
et suivre la rivière vers l’ouest, là où s’ouvre la vallée. Le
voyage à cheval depuis Wichford jusqu’à Sothmère prend
une journée.
Qu’ils descendent la falaise là où ils tombent dessus pour
la première fois ou qu’ils chevauchent vers l’ouest pour se
rapprocher d’abord de Wichford, le gué à Wichford s’avère
être le seul endroit décent où traverser la rivière. Le corbeau
ne les suivra pas vers l’ouest jusqu’au gué mais reste dans
le coin, juste de l’autre côté de la rivière jusqu’au retour des
héros. Il revient à proximité des PJ s’ils lui offrent sa pitance
mais reprend ensuite sa position initiale de l’autre côté de
la rivière après avoir picoré un ou deux coléoptères bien
goûteux. Les PJ doivent traverser la rivière à Wichford puis
revenir vers l’est pour retrouver le corbeau.
3.Wichford en ruine
Rencontre de combat
Des corbeaux sanguins attaquent les PJ lors de leur
arrivée au hameau de Wichford.
Devant vous se trouve Wichford. Vous vous atten-
diez à ce que le hameau soit débordant d’activité,
car les chasseurs et les trappeurs revenus de la
bordure des Terres sauvages de Korcari utilisent le
bac à Wichford pour traverser la Sudrande. On ne
voit pourtant aucun signe d’activité aujourd’hui :
uniquement de la pluie qui grossit les flaques et
quelques corbeaux qui volent au-dessus du hameau
et se posent parfois pour picorer les cadavres d’hu-
mains disséminés par terre.
Allez-vous entrer dans le hameau ?
En entrant dans le hameau (ou en restant à distance et en
réussissant un test de Perception (Vue) ND 13), on remarque
tout de suite que le bac a disparu. Quand les enragés ont
attaqué Wichford, un survivant a coupé les amarres du bac
dans l’espoir que cela empêchera les enragés de traverser.
Les dix « corbeaux » dans Wichford sont en réalité des
corbeaux sanguins qui attaquent les PJ dès leur arrivée dans
Wichford. La réussite d’un test de Ruse (Connaissances de
la nature) ND 13 permet de sentir l’attaque venir en consta-
tant que ces oiseaux sont plus agressifs qu’il n’y paraît.
Pour plus d’informations sur les corbeaux sanguins, voir La
Malédiction dalatienne.
4. Choix impossible
Rencontre d’interaction
Les PJ rencontrent un survivant de l’assaut sur
Wichford.
À part le martèlement de la pluie sur les toits de
chaume, le hameau de Wichford est anormalement
calme. Quelques cadavres lacérés et dépecés par
les corbeaux sanguinaires jonchent le sol boueux
autour des bâtisses. Les volets et portes de certaines
demeures sont fermés, ceux des autres sont fracassés.

20
La rage ambrée
 CORBEAU SANGUINAIRE ENGEANCE DE LA FAIM

Attributs (Compétences)
0 Communication
-2 Constitution (Endurance)
3 Dextérité (Coup de bec, Discrétion)
-1 Force (Intimidation)
-2 Magie
2 Perception (Odorat)
-2 Ruse
0 Volonté
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure
5 (Vol 20) 10 13 0
Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts
Coup de bec +5 1d6-1
Capacités
Prouesse d’absorption de sang : pour 3 points de prouesse,
un corbeau sanguinaire peut frapper et s’agripper à sa cible pour
absorber son sang. Les dégâts de l’attaque du corbeau sanguinaire
ignorent l’armure.
Prouesse d’attaque des yeux : pour 2 points de prouesse, un
corbeau sanguinaire peut s’attaquer aux yeux ou à d’autres points
vulnérables de sa cible. Celle-ci subit un malus de -1 à tous ses
tests jusqu’à la fin de son prochain tour.
Prouesses favorites : Absorption de sang, Attaque des yeux,
Coups puissants.
C’est dans la boutique du cordonnier que le cuir est utilisé
pour faire des chaussures et autres articles. Le rez-de-
Allez-vous vous attarder ici pour mener votre chaussée embaume le cuir et le cirage à chaussure. Il y a
enquête ou préférez-vous poursuivre jusqu’au gué ? une trappe dans le plafond qui révèle, une fois ouverte,
une échelle escamotable permettant de monter au premier
Demandez un test de Perception (Pistage) ND 15. Les étage (nombre de maisons dotés d’un étage à Wichford sont
PJ qui réussissent ce test remarquent quelques traces de agencées de la sorte pour protéger leurs occupants contre
pas dans la boue indiquant le passage d’humanoïdes il y les maraudeurs chasinds et autres créatures venues des
Terres sauvages de Korcari). Une fois l’échelle dépliée, ils
a moins de vingt-quatre heures (au moment de l’assaut),
entendent un homme leur dire qu’il n’y a pas de danger et
voire quelques heures seulement. Les traces proviennent de
qu’ils peuvent monter sans crainte.
la rivière et traversent le hameau.
Ceux qui examinent les cadavres et réussissent un test de Le premier étage est peu meublé et un homme
Communication (Investigation) ND 11 découvrent que les âgé est adossé contre le mur près de la fenêtre aux
corps lacérés et démembrés ont été partiellement dévorés carreaux brisés. Son visage est blafard et l’un des
par des créatures aux dents similaires à celles d’un humain. verres de ses lunettes est fissuré. La jambe gauche de
son pantalon est déchirée et des bandages entourent
Demandez un test de Perception (Ouïe) ND 9 de la part de une attelle qui maintient en place son genou dans
ceux qui traversent Wichford. Les personnages qui réus- un piteux état. La manche droite de sa chemise est
sissent ce test entendent derrière eux l’ouverture des volets imbibée de sang au niveau de son avant-bras et sa
d’une fenêtre à l’étage d’une bâtisse, puis un bruit sourd peau a pris une teinte jaunâtre. Une épée courte est
provenant de l’intérieur. Josef le cordonnier est affalé au posée à côté de lui.
premier étage de sa boutique. Il a reçu un coup de masse « Ce… Ce n’est pas possible… Vous ne venez pas
d’armes qui lui a cassé la jambe gauche et un violent coup de Sothmère ? » demande-t-il.
de couteau dans le bras gauche. Il a entendu l’arrivée des PJ Comment réagissez-vous ?
et voulait les prévenir (Josef est tombé de sa chaise, d’où le
« bruit sourd »). Si aucun PJ ne réussit le test, Josef se met Demandez un test de Perception (Odorat) ND 15. Ceux
à crier pour attirer leur attention, ce qui ne nécessite aucun qui réussissent sentent la puanteur âcre caractéristique
test. d’une victime contaminée.

21
La rage ambrée
 Josef est désorienté. On ne peut plus traverser la Sudrande à
l’aval de Wichford et Josef suppose donc que les PJ viennent
de l’amont, peut-être avec les habitants de Wichford qui
se sont rendus au festival. Entre la longue chevauchée –
Sothmère est à presque une journée de cheval d’ici – et une
probable confrontation avec des enragés, il ne comprend
pas comment les PJ ont pu atteindre Wichford aussi vite.
Si on lui demande ce qu’il s’est passé à Wichford, Josef
raconte que les Chasinds « fous de colère » sont sortis de la
forêt brumeuse et ont massacré un groupe de trappeurs de
retour de leur chasse matinale. Rudolf, le passeur, a coupé
les amarres du bac mais les enragés ont pu facilement
traverser la Sudrande par le gué. Ils étaient trop nombreux
et beaucoup d’habitants de Wichford étaient partis pour le
festival. Les enragés ont tué tout le monde sur leur passage.
Josef s’est caché à l’étage de sa boutique.
Au bout d’un certain temps, Josef s’est endormi et s’est
réveillé tôt ce matin. Il est descendu au rez-de-chaussée
puis il est sorti. C’est à ce moment-là que Hanz, le charpen-
tier de Wichford, s’est jeté sur lui. Il était devenu un enragé
depuis l’attaque de la veille. Il lui a cassé la jambe et l’au-
rait tué si Karl, un veilleur agonisant, n’avait pas tiré sur lui
un carreau d’arbalète. Mais au moment où Hanz est tombé,
il l’a mordu au bras. Josef a rampé pour se mettre à l’abri
alors qu’il entendait l’approche de nouveaux enragés – des
habitants de Wichford récemment contaminés par l’horrible
épidémie. Au bout d’une heure environ, ce groupe d’une
dizaine d’enragés a quitté le hameau en partant vers le nord
et la piste qui tourne ensuite vers l’est avant de rejoindre
Sothmère.
Même s’il pense qu’il n’y a plus de danger maintenant,
Josef se rend bien compte qu’il va bientôt se transformer
en l’un de ces « monstres jaunes ». Sachant ceci, et vu l’état
de sa jambe, il leur demande de mettre fin à ses jours. Josef
est effectivement sur le point de devenir un enragé. Les
PJ peuvent lui proposer de boire la décoction de la vieille
Stoyanka pour retarder le moment de sa transformation mais
ils doivent réussir un test de Communication (Persuasion)
opposé au test de Volonté (Maîtrise de soi) de Josef pour le
convaincre d’en boire. Si vous voulez augmenter la pression
sur des PJ indécis, Josef se transforme lors de leur hésitation
et se jette sur eux en s’emparant d’un outil de cordonnier
puant.
En plus de sa demande déroutante, Josef a dit que d’autres
enragés ont pris la direction de Sothmère et cette infor-
mation est elle aussi inquiétante. Il est simplement trop
tard pour faire demi-tour afin de tuer la deuxième vague
d’enragés avant la récupération de la moussombre sans
condamner les villageois déjà contaminés. Il faut également
bien reconnaître que les PJ ne pourront pas forcer les
chevaux à remonter la falaise – elle est trop abrupte – et ne
peuvent donc pas emprunter l’itinéraire qu’ils ont pris en
suivant le corbeau pour intercepter les enragés avant que
ceux-ci n’atteignent Sothmère.
C’est aux PJ de décider s’ils font demi-tour ou s’ils pour-
suivent leur quête. S’ils décident de faire demi-tour, c’est
à vous de décider si les habitants de retour à Wichford
stoppent les enragés ou, comme indiqué dans la section
22
Complications gênantes, si cette deuxième vague d’en-
ragés parvient à atteindre Sothmère.
Les PJ peuvent piller la boutique de Josef comme toutes les
autres maisons de Wichford mais aucun test de Dextérité
(Crochetage) n’est nécessaire pour entrer.
5. Traverser
la rivière
Rencontre d’exploration
Les PJ doivent traverser la Sudrande.
Le gué et la rivière font presque 50 mètres de long.
Quelques roseaux permettent de savoir où se
trouvent les endroits peu profonds. Le bac longeait
autrefois une corde attachée aux deux berges mais
elle a été coupée et chaque extrémité flotte mollement
dans le courant au lieu d’être tendue au-dessus de
la surface. Il faut faire très attention si l’on souhaite
faire traverser un cheval, surtout sans un guide qui
connait bien les endroits plus ou moins profonds
sous l’eau trouble.
Comment comptez-vous vous y prendre pour
traverser la rivière ?
Les tentatives pour traverser la rivière à dos de cheval
sont compliquées : un PJ doit réussir un test prolongé de
Dextérité (Équitation) ND 13 avec un seuil de réussite
de 12 pour traverser la rivière avec succès. Chaque échec
à l’un de ces tests blesse le cheval qui subit 2d6 points de
dégâts et oblige son cavalier à réussir un test de Dextérité
(Équitation) ND 13 supplémentaire pour ne pas chuter
du cheval. Une telle chute inflige 2d6 points de dégâts au
cavalier qui doit réussir un test prolongé de Constitution
(Natation) ND 13 avec un seuil de réussite de 9 pour réussir
à nager jusqu’à une berge (il choisit laquelle). Chaque échec
au test de natation inflige 1d6 points de dégâts supplémen-
taires à cause des chocs contre les rochers et les tasses bues.
Les personnages qui nagent doivent effectuer des tests
jusqu’à ce qu’ils atteignent le seuil de réussite ou jusqu’à ce
qu’ils se noient.
Par ailleurs, un personnage peut nager ou traverser le
gué (comme décrit ci-dessus) et rafistoler la corde ou la
remplacer par une nouvelle, ce qui permet aux autres PJ de
l’utiliser pour guider leurs chevaux lors de la traversée. Un
PJ qui fouille le village peut trouver une corde de rempla-
cement d’une longueur suffisante s’il réussit un test de
Perception (Fouille) ND 11. La nouer convenablement
nécessite un test simple de Ruse (Ingénierie) ND 7 (avec un
malus de -3 si le héros le fait en nageant).
Une fois la corde attachée, les joueurs bénéficient d’un
bonus de +3 à leurs tests de Dextérité (Équitation) et
Constitution (Natation) effectués pour traverser la rivière.
Une fois les PJ de l’autre côté de la rivière, ils n’ont plus qu’à
la longer pour retrouver le corbeau. La pluie tombe toujours
tandis que l’oiseau les incite à s’enfoncer dans les sinistres
Terres sauvages de Korcari.
La rage ambrée
6. L’histoire CHIEN DE CHASSE WOFUN

d’un trappeur Les chiens de chasse wofun ressemblent aux bergers

féreldiens. Leurs poils est gris-blanc et leur intel-
ligence comparable à celle d’un mabari, mais les
Rencontre d’interaction chiens de chasse wofun s’emportent facilement et
Les PJ rencontrent un trappeur qui leur en dit plus sur n’écoutent plus les ordres une fois le combat engagé.
les étranges évènements qui se sont déroulés dernière- Attributs (Compétences)
ment dans les Terres sauvages de Korcari.
0 Communication
1 Constitution (Course)
Vous chevauchez trois heures durant depuis la
traversée du gué et vous pouvez voir devant vous 3 Dextérité (Morsure)
les collines et la forêt au-delà. Vous apercevez aussi 2 Force (Saut)
un chariot et un feu de camp. Un grand homme vêtu -1 Magie
de fourrures attise la braise sous un morceau de 2 Perception (Odorat, Pistage)
viande en train de rôtir. Deux gros chiens aux poils
-1 Ruse
gris et blancs aboient lorsque vous vous approchez.
« Bog ! Ipa ! Du calme ! » dit l’homme en vous 1 Volonté
voyant. « Bienvenue près de mon feu ! Je suis Valeurs de combat
heureux de voir enfin des visages amicaux ! » Rapidité Santé Défense Score d’armure
Comment réagissez-vous ? 16 20 13 0
Attaques
Cette rencontre a lieu trois heures environ après la traversée
Arme Jet d’attaque Dégâts
du gué. La pluie s’est calmée mais, d’après la grisaille du
ciel, cette accalmie ne va probablement pas durer. Morsure +5 1d6+2

Branik, un trappeur de la région, vient tout juste de quitter Capacités

les Terres sauvages de Korcari et profite de l’arrêt de la pluie Prouesses favorites : Escarmouche, Mise à terre.
pour manger avant de rejoindre Wichford.

Questions & réponses BRANIK LE TRAPPEUR

Si les PJ acceptent de rejoindre Branik, le corbeau se pose Attributs et Compétences

sur une branche de l’arbre le plus proche pour les attendre. Communication 2 (Soins des animaux) ; Constitution 3
Branik propose aux PJ de partager son morceau de viande (Endurance) ; Force 5 (Armes contondantes, Haches) ;
rôtie et sa bière de ryott. Il leur dit qu’il est un trappeur, Magie 0 ; Perception 4 (Ouïe, Vue) ; Ruse 1 (Connaissances
comme l’indiquent les nombreux animaux morts dans son de la nature) ; Volonté 1 (Courage)
chariot. Une fois les PJ rassemblés autour du feu ou suffi-
samment près pour entendre son histoire, Branik raconte
ce qu’il s’est passé dans le nord des Terres sauvages de
Korcari. Si les PJ le mettent au courant de ce qu’est devenu
Wichford, Branik est très inquiet. Il considérait Josef comme
un ami.
« Comment s’est passé la chasse ? »
Trop bien. Mes pièges ont attrapé deux à trois fois plus d’animaux
que la normale dernièrement. Les Chasinds sont nerveux. Ce ne
sont pas tous des maraudeurs, vous savez. La plupart veulent
qu’on les laisse tranquille. Mais certains membres des clans plus
agressifs ont pris la direction du nord. Avec ces Chasinds et les
animaux, c’est comme s’il y avait quelque chose dans les profon-
deurs des Terres sauvages qui les poussait à fuir.
« Connais-tu la rage ambrée ? »
Je sais que quelque chose ne tourne pas rond. J’ai traversé un
village chasind abandonné ce matin et j’ai vu des maraudeurs
courir non loin dans la forêt et se pourchasser. L’un d’eux m’a
même attaqué mais j’ai pu le clouer contre un arbre avec mon
arbalète. Il était sauvage et malade celui-là. Son arme était enduite
de poison. Je n’utilise jamais de poison moi-même ; ça gâche le
goût de la viande.

23
La rage ambrée
 « Veux-tu venir avec nous ? »
Non, je pense aller à Wichford pour voir si des habitants ont réussi
à revenir de Sothmère.
« Des informations sur la piste que nous devons suivre ? »
Il faudra abandonner vos chevaux à un moment. Le marais des
Terres sauvages est trop dangereux pour eux.
« Que devons-nous faire avec nos chevaux ? »
Il y a un village chasind appelé Dosov. Ils y produisent du vin
sauvage. Il se situe dans la forêt près de l’orée, vers la direction
que vous semblez vouloir prendre. Ces habitants sont amicaux
et vous devriez pouvoir trouver un arrangement pour que vos
chevaux soient mis à l’écurie. Dites à Zorya que je vous ai décon-
seillé de boire du vin sauvage !
Branik indique aux héros comment rejoindre Dosov. Son
emplacement semble être suffisamment proche de la direc-
tion empruntée par le corbeau et ils pourront donc s’y
arrêter sans problème pour mettre leurs chevaux à l’écurie.
Branik le trappeur
Branik est un homme grand, fort et chevelu aux allures
d’ours. Ses longs cheveux châtains se mêlent à sa mous-
tache et à sa longue barbe et font penser à une crinière.
Il se sent bien plus à l’aise en pleine nature que dans les
villages frontaliers du Férelden. Il reste sociable mais les
longues périodes de temps passées seul lui conviennent
MARAUDEUR CHASIND
Attributs (Compétences)
0 Communication
2 Constitution (Endurance)
3 Dextérité (Arcs, Discrétion, Lames légères)
2 Force (Escalade)
1 Magie
3 Perception (Fouille, Pistage, Vue)
1 Ruse
1 Volonté (Moral)
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure
13 20 13 (14 avec le bouclier) 3 un autre maraudeur chasind.
Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts
Arc court +5 1d6+4
Épée courte +5 1d6+4
Capacités
Prouesses favorites : Défaut de l’armure, Escarmouche.
Talents : Combat d’archerie (compagnon), Port d’armure
(novice), Reconnaissance (compagnon)
Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Lames légères
Équipement
Armure en cuir léger, bouclier léger, arc court, épée courte
24
parfaitement. Branik porte des fourrures. De loin, on peut
le prendre par erreur pour un Chasind mais son accent
indique clairement ses origines féreldiennes.
Bog et Ipa. Chiens de chasse wofun.
Bog et Ipa sont les fidèles compagnons de chasse de Branik.
Pour lui, ce sont des chiens mais ce sont en réalité des croisés
de chien et de loup appelés chiens de chasse wofun que l’on
trouve surtout dans les Terres sauvages.
7. Maraudeurs
Rencontre de combat
Un groupe de maraudeurs chasinds à la poursuite de
Branik intercepte les PJ.
Le soleil commence à se coucher et le terrain rocheux
cède la place à une pente douce qui descend vers
l’orée de la forêt embrumée. Quelques gouttes de
pluie tombent sur vos tenues de voyage. L’orage est
de nouveau proche.
Il y a quelque chose qui cloche, semble-t-il.
Ce n’est pas parce que quelques Chasinds sont devenus des
enragés que les autres groupes de maraudeurs chasinds
ordinaires ont disparu. Un tel groupe a suivi les traces
de roue du chariot de Branik. Ils ont repéré les PJ et les
attendent à présent, cachés dans les collines, pour leur
tendre une embuscade.
Demandez un test de Perception (Vue) opposé au test
de Dextérité (Discrétion) des maraudeurs. Les PJ qui
remportent ce test repèrent les maraudeurs cachés derrière
des rochers au-dessus de leur position et peuvent les atta-
quer normalement lors du premier round. Les PJ qui ratent
le test sont surpris. Les maraudeurs criblent de flèches les
PJ avant de leur sauter dessus pour les attaquer au corps-à-
corps. Les PJ qui tirent sur les maraudeurs postés derrière
les rochers subissent un malus de -2 à cause de l’abri.
Il y a deux maraudeurs par PJ. Les maraudeurs combattent
jusqu’à ce que la moitié d’entre eux soient tombés, après
quoi, le reste se replie auprès de leurs chevaux en train de
brouter à une distance de 30 mètres environ, surveillés par
Si un maraudeur est capturé, les PJ peuvent le convaincre
de parler en réussissant un test de Communication
(Persuasion) opposé au test de Volonté (Maîtrise de soi)
du maraudeur. Les maraudeurs formaient l’un des groupes
d’un raid lancé sur les Marches solitaires. Les chamans
avaient affirmé que les Terres sauvages de Korcari étaient
devenues trop dangereuses. Mais ces maraudeurs pensent
que leurs chamans les ont trahis. Le poison concocté par les
chamans pour aider lors de ces raids ont corrompu l’âme
et le corps de leurs utilisateurs. Ce groupe de maraudeurs
a décidé d’abandonner la horde pour faire ce pour quoi
ils sont les meilleurs. Ils ont découvert les traces laissées
par Branik et ont décidé de l’abattre. Les PJ représentaient
simplement des cibles tentantes.
La rage ambrée
 Troisième partie
Dans la forêt
Pendant cette partie de l’aventure, les PJ pénètrent dans la
forêt marécageuse et bénéficient d’un peu d’aide de la part
des habitants d’un village chasind. Ils s’enfoncent ensuite plus
avant dans la forêt et rencontrent quelques périls avant d’ar-
river au site désigné. Ils suivent l’itinéraire que leur a indiqué
la vieille Stoyanka avant de convoquer les lutins de feu.
Site : le marais
L’avertissement de Branik selon lequel les chevaux ne pour-
ront pas traverser le marais en dehors des chemins sûrs s’avère
vrai et le corbeau n’a pas l’intention de suivre les chemins de la
forêt. Il vole au-dessus du marais aux eaux calmes et troubles
et il parait compliqué de monter les chevaux ou même de les
mener à la bride sans perdre trop de temps.
À moins que les PJ ne laissent l’un d’eux derrière (une tâche
appropriée pour un personnage dont le joueur est absent
lors d’une session de jeu), ils disposent de trois options. La
première consiste à emmener les chevaux à Dostov dans
l’espoir que quelqu’un là-bas puisse prendre soin de leurs
montures. La seconde consiste à laisser les chevaux quelque
part où ils puissent brouter en espérant qu’aucun marau-
deur chasind ne leur vole ou qu’aucune menace ne les tue.
Enfin, les PJ peuvent poursuivre dans le marais avec leurs
chevaux, ce qui va poser d’autres problèmes.
Pour chaque demi-heure que les PJ passent dans le marais,
que ce soit à pieds ou à cheval, chaque monture doit effec-
tuer un test de Dextérité ND 11. En cas d’échec, le cheval
subit 1d6 points de dégâts. Un PJ sur un cheval qui subit des
dégâts doit réussir un test de Dextérité (Équitation) ND 9
pour ne pas chuter et subir 1d6 points de dégâts.
Si les PJ se rendent compte des complications causées par
leurs montures, ils peuvent toujours faire demi-tour et
rejoindre Dosov. Ils doivent pour cela réussir un test de Ruse
(Orientation) ND 11 ou un test de Ruse (Cartographie)
ND 7 pour trouver le village (en partant du principe que
Branik leur a révélé son existence).
1. Village de Dosov
Rencontre d’interaction
Les PJ arrivent au village de Dosov et sont reçus
comme il se doit.
Le sol de la forêt dans laquelle vous pénétrez devient de
plus en plus marécageux et vous atteignez au bout d’un
certain temps une grande étendue d’eau trouble sur
laquelle viennent s’écraser les gouttes de pluie tombées
d’un ciel crépusculaire. Au loin, vous apercevez un petit
village composé de maisons montées sur pilotis. Des
torches et des lanternes enveloppent le village d’une
lumière étrange alors que la lumière du soleil disparaît.
Deux embarcations à fond plat remplies de tonneaux
traversent le marais en direction du village.
Allez-vous vous rapprocher du village ?
La rage ambrée
Les légendes sur les lutins de feu
La plupart des Chasinds connaissent des histoires à
propos du « petit peuple des marais » que des humains
aperçoivent de temps à autres sous l’apparence de
minuscules créatures luisantes. Certains Chasinds ont
déjà entendu parler de « lanternes du marais » conçues
en enfermant un lutin de feu dans une cage portable
ou une lanterne. Malheureusement, personne ne sait
de quoi les lutins de feu ont besoin pour survivre et
nombre de ces créatures sont donc mortes, enfermées
dans leur cage.
Situé entre les Marches solitaires et le reste des Terres
sauvages de Korcari, Dosov a développé une activité
commerciale lucrative grâce à sa production de vin sauvage
à base de ryott (qui n’est techniquement pas du vin mais
plutôt un alcool de grains). Le vin sauvage est bien plus fort
que la bière et c’est le breuvage préféré des Chasinds de
la région. Les tonneaux dans les embarcations à fond plat
contiennent des marchandises échangées contre la dernière
réserve de vin sauvage transportée en aval vers d’autres
communautés chasinds.
Le village est construit sur pilotis à cause du sol instable,
mais aussi pour la protection qu’ils confèrent. On monte
vers les maisons en empruntant des passerelles de bois
où sont postées des sentinelles qui préviennent dès l’ap-
proche d’étrangers. Des animaux sont rassemblés dans de
petits enclos situés sur le sol sec à l’écart du marais. Si les
PJ ne tentent pas de rentrer discrètement dans le village,
la sentinelle les interpelle et leur demande les raisons de
leur venue. Si les PJ mentionnent Branik et demande à voir
Zorya, la sentinelle demande à ce qu’on la prévienne.
Quelques instants plus tard, une femme fait son
apparition sur la passerelle. C’est une femme d’une
beauté naturelle âgée de presque cinquante ans. Ses
cheveux nattés sont noirs et son visage est barré d’un
grand sourire. Elle est étonnamment peu vêtue et
porte sur ses épaules un gros serpent.
« Je suis Baba Zorya. Des amis de Branik, c’est ça ?
Quelles sont les raisons de votre venue à Dosov ? »
Comment réagissez-vous ?
Si les PJ mentionnent le conseil de Branik (« Dites à Zorya
que je vous ai déconseillé de boire du vin ! »), Zorya rit et leur
dit que Branik n’a jamais vraiment apprécié le vin sauvage.
Si les PJ l’interrogent à propos de leurs chevaux, Zorya les
invite chez elle au lieu de « discuter de leurs problèmes ici,
dehors, dans le froid et sous la pluie. »
Chez elle, Zorya s’assoie sous ce que l’on pourrait consi-
dérer comme un porche, une partie ouverte de sa hutte qui
donne sur le marais. Elle prend place autour d’une petite
table sur laquelle sont posés une bouteille de céramique
pleine de vin sauvage et deux petits gobelets. Son serpent se
love sur ses genoux et elle invite l’un des PJ à s’asseoir à côté
d’elle pour « discuter affaire ». Cette proposition implique
la consommation de quelques gobelets de vin sauvage.
25
 Zorya est tout à fait prête à prendre soin des chevaux des
personnages en échange de quelque chose. En tant que
Chasind, elle fait du troc car l’argent ne lui sert à rien. Elle
négocie avec hargne mais en respectant les règles.
Menez la négociation grâce à un test prolongé en opposi-
tion de Communication (Marchandage) contre un seuil de
réussite de 9. Si le PJ qui marchande (Zorya ne négociera
qu’avec un seul PJ) atteint le premier le seuil de réussite,
des biens d’une valeur approximative de 60 pa doivent être
cédés. Si Baba Zorya atteint la première le seuil de réussite,
ce montant s’élève à 100 pa environ. N’hésitez pas à modi-
fier ces montants si le PJ ou Zorya négocie particulièrement
bien ou mal. Vous devriez obliger les PJ à négocier des objets
qu’ils portent effectivement sur eux au lieu de résumer la
négociation à une simple bataille de chiffres.
Le vin sauvage complique les négociations. Après chaque
round de marchandage et de tests, ceux qui boivent (et non
simplement Zorya et le PJ qui négocie avec elle) doivent
effectuer un test de Constitution (Grand buveur) ND 11.
Un personnage qui rate ce test s’évanouit. Un personnage
VILLAGEOIS DE DOSOV
Robustes habitants des marais.
Attributs et Compétences
Communication 0 ; Constitution 1 (Grand buveur) ;
Dextérité 0 ; Force 1 ; Magie -1 ; Perception 2 ; Ruse 0
(Connaissance de la nature) ; Volonté 0
26
qui réussit accumule un malus d’ébriété qu’il applique aux
tests suivants (y compris et surtout aux tests prolongés de
marchandage) en se référant au résultat obtenu sur le dé
Dragon :
Négociation avec Zorya
Résultat Malus d’ébriété
1 -3 aux tests
2-3 -2 aux tests
4-5 -1 aux tests
6 Aucun malus
Si le négociateur des PJ s’évanouit, un remplaçant doit
prendre sa place. Zorya conserve les progrès obtenus vers
le seuil de réussite de la négociation mais le nouveau négo-
ciateur doit tout recommencer depuis le début. Si tous les PJ
négociateurs s’évanouissent, la négociation reprend quand
l’un d’eux reprend ses esprits. Si Zorya s’évanouit, les villa-
geois mettent les chevaux des héros à l’étable gratuitement.
Les malus d’ébriété accumulés diminuent au rythme de -1
par heure ou de -2 si le PJ réussit un test de Constitution
(Grand buveur) ND 15. On peut réveiller un personnage
évanoui en réussissant un test de Ruse (Soins) ND 13. Ce
test peut être tenté une fois par heure. Si personne ne le
réveille, un personnage évanoui se réveille au bout de 1d6
+ Constitution heures. Les personnages évanouis subissent
un malus de -5 aux tests qui disparaît au fil du temps,
comme décrit ci-dessus.
La rage ambrée
 BABA ZORYA SASHA
Sage libre d’esprit du village de Dosov. Sasha, un gros python mâle, est l’animal de compa-
gnie de Zorya.
Attributs et Compétences
Communication 2 (Marchandage, Meneur d’hommes, Attributs (Compétences)
Persuasion, Soins des animaux) ; Constitution 5 (Grand -2 Communication
buveur) ; Force 2 ; Magie 0 ; Perception 3 (Empathie) ; Ruse 2
2 Constitution
(Évaluation) ; Volonté 4 (Maîtrise de soi)
4 Dextérité (Morsure)
5 Force (Constriction)
Si une négociation est conclue, Zorya demande à plusieurs 0 Magie
villageois de mettre les chevaux des héros à l’écurie. Il est 2 Perception (Vue)
fort probable que les PJ veuillent ensuite se remettre en -1 Ruse
route. 1 Volonté
Baba Zorya Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure
Zorya est le chef du village de Dosov, d’où son titre (« baba »
18 15 14 1
signifie « aînée » en vieux chasind). Elle est libre d’esprit et
Attaques
affirme n’avoir aucun mari ni amant car elle est déjà mariée
à Dosov. Âgée de presque cinquante ans, Zorya est très Arme Jet d’attaque Dégâts
séduisante. Elle natte ses longs cheveux noirs et on ne la Morsure +4 1d3+5
voit pratiquement jamais sans Sasha, son serpent. Capacités
Constriction : s’il réussit une attaque de morsure, Sasha
Villageois de Dosov s’enroule autour de sa victime. Chaque round après cette première
Les villageois de Dosov sont des Chasinds plus robustes, attaque, Sasha peut automatiquement la comprimer en lui
plus petits et plus trapus que les Féreldiens du sud. La infligeant 1d3+5 points de dégâts. Pour forcer Sasha à lâcher prise,
il faut réussir un test prolongé de Force ND 7 contre un seuil
plupart supportent plutôt bien l’alcool grâce à leur consom-
de réussite de 10. Chaque tentative prend un round.
mation constante du principal produit que Dosov exporte.
Écailles : les écailles de Sasha lui confèrent un score d’armure

2. Quand le corbeau
de 1.
Prouesses favorites : Mise à terre, Position défensive.

s’arrête de voler toxique. Il faut réussir un test de Constitution (Endurance)

Rencontre d’exploration ND 11 pour éviter de vomir.

Le corbeau indique aux PJ l’endroit où ils doivent

préparer la soupe censée attirer les lutins de feu.
Alors que vous tracez votre chemin dans la forêt
marécageuse à présent obscurcie, avec de l’eau à
hauteur de mollet et vos vêtements trempés par la
pluie, vous apercevez à peine le corbeau se poser sur
un arbre mort et solitaire dépassant d’un petit monti-
cule dans l’eau du marais. Le corbeau se tourne vers
vous et vous regarde une dernière fois avant de
défaillir et de tomber de l’arbre, raide mort.
De toute évidence, c’est ici que vous devez convo-
quer les lutins de feu.
Les PJ doivent faire bouillir de l’eau et y verser la mixture
à l’odeur infecte préparée par la vieille Stoyanka. Il faut
donc ramasser du bois et allumer un feu (espérons que les
PJ ont pensé à emmener une bouilloire, mais un simple
casque peut aussi faire l’affaire). Un PJ qui réussit un test de
Ruse (Connaissances de la nature) ND 11 pour rassembler
toutes les choses nécessaires en 20 minutes environ.
Faire bouillir la mixture produit un épais brouet verdâtre
ressemblant à de la soupe de petits pois, mais aussi un gaz
3. La mauvaise
convocation
Rencontre de combat
La soupe attire un visiteur indésirable avant la venue
des lutins de feu.
La présence des PJ et l’odeur de la soupe attirent un crabe
des marais géant avant la venue des lutins de feu. Ce crus-
tacé veut attraper la marmite et ingurgiter son contenu.
Demandez un test de Perception (Vue) ND 11 avec un
malus de -2 à cause de l’obscurité. Les PJ qui réussissent ce
test repère une chose imposante en train de se déplacer vers
eux sous la surface de l’eau du marais. Le round suivant, la
grosse créature émerge de l’eau et grimpe sur le monticule
où ils se trouvent.
Les PJ qui réussissent un test de Perception (Empathie)
ND 11 réalisent que le crabe est attiré par la soupe.
Plusieurs facteurs déplaisants compliquent ce combat.
Toutes les attaques et tests pertinents subissent un malus
de -1 à cause de l’obscurité (même avec la lumière du feu).

27
La rage ambrée
 CRABE DES MARAIS GÉANT
Les crabes des marais géants font deux fois la taille
d’un humain environ. Leurs pinces ont une allonge
approximative de 3 mètres.
Attributs (Compétences)
-2 Communication
3 Constitution
2 Dextérité
5 Force
0 Magie
1 Perception (Odorat)
-1 Ruse
2 Volonté
Valeurs de combat
Prouesse de combat contre le crabe
PP Prouesse
Pince sectionnée : le PJ sectionne une des pinces du
crabe des marais, ce qui augmente à 6 PP (pour une
pince sectionnée) le coût de la prouesse « Manger ! »
ou empêche le crabe de l’exécuter (si ses deux pinces
4
sont sectionnées). Lorsqu’il perd sa deuxième pince,
le crabe doit réussir un test de Volonté (Courage)
ND 15 pour ne pas retourner dans les eaux du marais
afin d’y lécher ses blessures.
La quête des PJ tourne court si le crabe des marais dévore la
soupe. Si vous menez une campagne particulièrement brutale,
la quête est terminée. Les PJ doivent retourner à Sothmère et
assumer les répercussions. D’un autre côté, si vous êtes d’hu-
meur généreuse, il est possible de rattraper la situation en récu-
pérant l’estomac du crabe et en le plongeant dans la marmite.

4. L’appel des
Rapidité Santé Défense Score d’armure
12 40 12 8

Arme
Attaques
Jet d’attaque Dégâts
Pince +5 2d6+5
Capacités
Carapace solide : la carapace du crabe du marais lui confère un
score d’armure de 8.
Prouesses favorites : Escarmouche (surtout dans l’eau
marécageuse où s’applique un malus de -2 aux tests !), Racine
gênante et Sol inégal.
Les attaques et autres tests physiques effectués dans l’eau
du marais subissent un malus supplémentaire de -2 (bien
entendu, ces malus ne s’appliquent pas au crabe).
Le crabe peut dépenser des points de prouesse grâce à l’en-
vironnement marécageux, mais aussi pour s’emparer de la
marmite et ingurgiter son contenu :
Prouesses environnementales
PP Prouesse
Sol inégal : le PJ trébuche sur une aspérité du sol et
1 subit un malus de -1 (qui se cumule aux autres malus
environnementaux) tant qu’il ne change pas de place.
Racine gênante : le PJ se prend le pied dans une
racine et tombe à terre. De plus, il doit réussir un test
de Force (Vigueur) ND 9 pour chaque objet qu’il tient
3
dans ses mains pour ne pas les lâcher. Retrouver un
objet lâché dans l’eau nécessite la réussite d’un test
de Perception (Fouille) ND 13.
Manger ! : le crabe attrape la marmite de soupe
4 dans ses pinces, la renverse et se jette sur le liquide
nauséabond pour l’engloutir.
Coincé : comme « Racine gênante » ci-dessus, mais le
6 PJ est également coincé sur place tant qu’il ne réussit
pas un test de Force (Vigueur) ND 15 pour se libérer.
Les PJ disposent eux-aussi d’une option particulière lors de
ce combat :
lutins de feu
Rencontre d’interaction
Les PJ attirent les lutins de feu et les suivent jusqu’à
la grotte.
L’aube est proche. Malgré l’obscurité du marais qui
disparaît peu à peu, vous voyez une lueur jaune vacil-
lante, suivi d’une autre et d’une autre encore. Très vite,
une dizaine de lumières apparaissent et se rapprochent
de vous. Elles se rassemblent autour de la marmite
et vous constatez que chacune d’elles ressemble à
un minuscule humanoïde jaune pâle avec des ailes
d’insecte bourdonnantes. Les minuscules créatures
évaluent le contenu de la marmite puis secouent la
tête tristement et volent les unes autour des autres en
chantant une mélodie entêtante qui se mêle harmo-
nieusement au son des gouttes de pluie qui viennent
s’écraser sur la surface des eaux du marais.
La mélodie émouvante vous submerge.
Demandez aux personnages un test de Volonté (Maîtrise
de soi) ND 13. La tristesse et le désespoir s’emparent
des PJ qui ratent ce test. Ils estiment que l’expédition est
condamnée et que ses conséquences seront calamiteuses
(bien qu’ils n’aient aucune idée de ces conséquences), même
s’ils parviennent à récupérer de la moussombre.
Les tentatives d’interaction avec les lutins de feu sont frus-
trantes. Les lutins se montrent curieux envers les PJ mais
rien de ce que les héros possèdent ne les intéresse particu-
lièrement. Les choses brillantes ne les impressionnent pas et
ils ne touchent à aucune offrande de nourriture.
Au bout de quelques minutes, les lutins de feu retournent
d’où ils viennent. Ils continuent d’entonner leurs chants
démoralisants et les PJ peuvent donc les suivre en réussissant
un test de Perception (Vue) ND 13 ou un test de Perception
(Ouïe) ND 9 (il est beaucoup plus facile de les entendre
que de les repérer dans la lumière du jour). Chaque test
réussi permet aux PJ d’effectuer un jet pour réussir un test

28
La rage ambrée
 LUTIN DE FEU
Les lutins de feu sont les membres d’une race ancienne
en voie d’extinction. Leur taille minuscule ne dépasse
pas dix centimètres. Ce sont des humanoïdes à la peau
jaune et aux ailes d’insecte. Si on les observe de près,
on constate que leurs yeux sont à facettes, comme
ceux des mouches domestiques. Ils ont aussi deux
antennes. Les lutins de feu ne portent aucun vêtement
et de leur corps émane une lueur jaune pâle. Ils ont des
jambes d’humanoïde mais ne semblent pas marcher ;
ils volent partout où ils vont et préfèrent voler sur
place plutôt que de se poser. Ils ne semblent pas parler
mais chantent constamment. Leurs chants affectent
l’humeur des créatures à proximité mais on ne sait pas
vraiment s’ils chantent de manière intentionnelle.
Attributs (Compétences)
0 Communication
-3 Constitution
6 Dextérité (Vol)
-4 Force
2 Magie
3 Perception
0 Ruse
2 Volonté
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure Les PJ qui courent vers cette fosse doivent réussir un test
– (Vol 20) 10 16 0 de Perception (Vue) ND 13 pour repérer une grosse bulle
Capacités éclater à la surface de l’eau. Les PJ qui voient la bulle d’air
Chant : un groupe de lutins de feu peut communiquer et
savent ce qui les attende s’ils réussissent un test de Ruse
influencer le comportement d’une audience par le biais de leurs (Connaissances de la nature) ND 13, ce qui leur permet
chants. Les effets spécifiques sont décrits dans le texte. d’esquiver sain et sauf l’obstacle.
Les PJ qui ne voient pas la bulle ou qui ne reconnaissent
prolongé de Dextérité (Acrobatie) ND 11 contre un seuil de pas l’avertissement qu’elle représente tombent dans la
réussite de 9. Un PJ qui rate un test se fait distancer. Un PJ fosse et peuvent s’enfoncer dans la substance similaire à du
qui atteint le seuil de réussite arrive à la grotte (et peut facile- goudron. Les PJ doivent réussir un test de Force (Vigueur)
ment appeler ses éventuels compagnons distancés en criant ND 11 pour parvenir à s’en extirper et sortir de la fosse sain
ou par d’autres méthodes). Poursuivez l’histoire en passant et sauf. Un échec oblige un PJ à faire un test par round dont
directement au paragraphe intitulé La grotte, page 30. le ND augmente de 2 chaque round jusqu’au quatrième,
moment où le PJ est complètement immergé et commence à
Les PJ doivent courir pour ne pas se faire distancer par les se noyer (2d6 points de dégâts par round).
lutins de feu. À un moment donné pendant la poursuite, les PJ
tombent sur la fosse d’asphalte (voir ci-dessous). Vous pouvez Les PJ sains et saufs peuvent aider leurs amis englués en
ajouter quelques obstacles supplémentaires pendant la pour- tentant de les extirper. Cette tentative peut être faite en toute
suite, comme des arbres aux branches basses ou des racines sécurité s’ils maintiennent une certaine distance. Un PJ qui
tend simplement une main pour agripper celle d’un person-
saillantes, chacun nécessitant la réussite d’un test de Dextérité
nage englué tombe lui aussi dans la fosse d’asphalte. Un PJ
(Acrobatie) ND 11 pour éviter de subir 1d6 points de dégâts.
peut trouver une branche d’une longueur suffisante en réus-

5. La fosse d’asphalte
Rencontre d’exploration
Les PJ tombent sur une fosse dissimulée remplie d’as-
phalte pendant leur poursuite des lutins de feu.
À un moment ou à un autre pendant que les PJ poursuivent
les lutins de feu, les créatures volent au-dessus d’une partie
du marais où est dissimulée une fosse remplie d’asphalte.
sissant un test de Perception (Fouille) ND 9. Pour chaque PJ
qui aide un compagnon englué de cette façon, celui-ci béné-
ficie d’un bonus de +2 sur ses tests pour s’extirper.
Les PJ non-englués peuvent contourner la fosse d’asphalte sans
trop de soucis en réussissant un test de Ruse (Connaissances
de la nature) ND 9, ce qui leur permet de trouver une parcelle
de sol solide et sûr. S’ils passent plus de trois rounds à tenter de
sauver leurs compagnons ou au bord de la fosse, les PJ doivent
réussir un autre test de Perception (Vue) ND 15 ou un test de
Perception (Ouïe) ND 11 pour rattraper les lutins au loin.

29
La rage ambrée
 Quatrième partie
Trouver
le remède
Lors de cette partie de l’aventure, les PJ atteignent la grotte
et affrontent le serpent gardien. Après l’avoir vaincu, ils
découvrent la véritable nature de la moussombre et doivent
prendre une décision morale. Prennent-ils la moussombre
pour avoir une chance de soigner les villageois contaminés,
même si cette décision engendre l’extinction définitive
d’une race ancienne ?
1. La grotte
Rencontre d’exploration
Les PJ trouvent la grotte et le passage secret qui mène
aux cavernes où se trouvent la moussombre et son
gardien.
Vous suivez la lueur ambrée pendant une heure ou
presque. La pluie s’arrête de tomber au bout d’un
certain temps mais vous n’en êtes pas moins trempés.
Vous traversez un épais buisson d’arbustes avant
d’arriver dans une grotte. Le sol est surélevé derrière
la grotte et des roches saillantes surplombent une
mare d’eau verdâtre alimentée par une chute d’eau
au débit sporadique. Les lutins se sont arrêtés ici. Ils
volent ici et là de manière imprévisible, en fredon-
nant sans cesse leurs funèbres mélodies.
Que faites-vous?
Les PJ qui réussissent un test de Ruse (Ingénierie) ND 9
se rendent compte que les affleurements rocheux sont les
vestiges d’une bâtisse. Ils sont érodés, fissurés et recouverts
de mousse et devaient donc faire partie d’une structure
ancienne, antérieure à L’Empire tévintide. Le style architec-
tural est différent de tout ce que connaissent les PJ.
Ici, le chant des lutins de feu influe de nouveau sur les
émotions des PJ. Les PJ qui ratent un test de Volonté
(Maîtrise de soi) ND 13 ont brusquement l’impression
qu’ils connaissent cet endroit. C’est le dernier avant-poste
d’une civilisation ancienne, admirable mais tombée dans
l’oubli. Le chant des lutins de feu est le témoignage de cette
perte. Les PJ concernés ne comprennent pas pourquoi ils
savent tout ceci mais ils savent que c’est vrai (ceux qui ont
réussi le test ne sont pas affectés).
Au bout d’un certain temps, les lutins de feu commencent
à plonger dans la mare. Un PJ qui réussit un test de
Perception (Vue) ND 9 remarque qu’aucun lutin de feu ne
refait surface après avoir plongé. Ils doivent certainement
se rendre quelque part.
La mare fait 3,30 mètres de profondeur environ et c’est en
réalité un bassin artificiel dont la fonction est tombée dans
l’oubli. La pierre est si érodée et recouverte de végétations
que le bassin semble naturel aux yeux d’un observateur peu
attentif. Au fond du bassin se trouvent d’anciennes statues
aux angles déchiquetés et aux extrémités pointues. Si un PJ
plonge, demandez-lui un test de Constitution (Natation)
ND 11. Il ne subit aucun dégât s’il le réussit. Sinon, il subit
1d6+3 points de dégâts en se coupant ou, pourquoi pas,
en s’empalant sur les dangereuses statues. Un joueur qui
précise que son personnage entre avec précaution dans
l’eau effectue le même test mais le PJ ne subit que 1d6 points
de dégâts en cas d’échec.
Les PJ qui sondent la mare avec un bâton, une arme d’hast
ou un autre objet long peuvent découvrir ce danger en réus-
sissant un test de Perception (Fouille) ND 13. Les héros
prévenus de cette façon n’ont plus besoin de faire les tests et
ne risquent plus de se blesser.
L’eau trouble réduit la visibilité mais, par chance, des lutins
de feu continuent de plonger dans la mare. Un PJ qui réussit
un test de Perception (Vue) ND 13 peut suivre un lutin de
feu jusque dans un tunnel sous l’eau. Un PJ qui rate ce test
peut quand même atteindre le tunnel et l’emprunter s’il
réussit un test de Perception (Fouille) ND 15.
Une fois dans le tunnel, les PJ doivent nager jusqu’à sa sortie
et réussir un test prolongé de Constitution (Natation)
ND 9 contre un seuil de réussite de 9. Chaque échec signifie
que le PJ boit la tasse, ce qui lui inflige 1d6 points de dégâts.
Ceux qui parviennent au bout du tunnel débouchent dans
une caverne souterraine.
2. Affronter le
serpent gardien
Rencontre de combat
Les PJ affrontent le serpent gardien chez lui.
Vous refaites surface et vous retrouvez dans une
vaste caverne faiblement éclairée par la lueur jaune
pâle de plusieurs dizaines de lutins de feu virevol-
tants. Ils chantent ici une mélodie plus douce. Votre
attention est immédiatement attirée par la présence
d’un serpent géant enroulé dans un coin. Il semble
suffisamment grand pour vous engloutir d’une seule
bouchée !
Que faites-vous ?
Le « serpent géant enroulé » est en réalité la mue du serpent
gardien. Dès qu’ils refont surface, les PJ qui réussissent un
test de Perception (Vue) ND 11 se rendent compte de ceci.
Si un PJ sort de la mare pour l’affronter, il se rend compte
automatiquement que c’est une mue. Un PJ qui réussit
un test de Ruse (Connaissances de la nature) ND 11 sait,
d’après la taille de la mue, que le serpent gardien doit être
encore plus imposant.
La caverne fait 15 mètres de diamètre environ. Au centre
se trouve une mare circulaire de 3 mètres de rayon. Le
plafond s’élève à une hauteur approximative de 9 mètres
avec de nombreuses et larges entrées de tunnel (facilement
praticables) le long des parois ; la moins haute se situe à
La rage ambrée
SERPENT GARDIEN
Le serpent gardien est un reptile de 12 mètres de long
qui ressemble à un serpent aux écailles verdâtres et
argentées et au corps préhensile doté de minuscules
pattes. Sa tête est ornée de deux redoutables cornes
qui lui servent à encorner ses victimes avant de les
engloutir.
Attributs (Compétences)
-1 Communication
4 Constitution (Endurance, Natation)
6 Dextérité (Discrétion)
8 Force (Constriction, Coup de corne, Escalade)
0 Magie
3 Perception (Ouïe, Pistage)
0 Ruse
2 Volonté
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure
22 50 16 5
Capacités
Constriction : s’il réussit une attaque de coup de corne, le
serpent gardien s’enroule automatiquement autour de sa victime
et commence à la comprimer en lui infligeant 1d6+8 points de
dégâts chaque round suivant. Le serpent peut comprimer de cette
façon jusqu’à deux victimes de taille humaine en même temps et
peut toujours attaquer d’autres cibles avec ses cornes pendant
ce temps. Une victime comprimée peut se libérer en réussissant
un test prolongé de Force (Vigueur) ND 11 contre un seuil
de réussite de 10 et chaque jet nécessite une action majeure. Les
victimes comprimées peuvent également tenter d’autres actions
(mais elles ne peuvent pas charger, courir ou se déplacer) en
subissant un malus de -3 sur toutes leurs actions, y compris si
elles attaquent le serpent. Une victime comprimée dispose d’une
prouesse spéciale, « Échapper au serpent ». C’est le PJ qui décide
du nombre de points de prouesse qu’il souhaite dépenser lorsqu’il
l’utilise et chaque point dépensé ajoute 1 point au total accumulé
pour atteindre le seuil du test et se libérer de l’étreinte du serpent.
Écailles : les écailles du serpent gardien lui confèrent un score
d’armure de 5.
Prouesses favorites : Attaque éclair, Escarmouche (surtout
dans la mare), Mise à terre.
4,50 mètres au-dessus du sol. Il n’y a aucune trace de mous-
sombre ici.
Quelques instants plus tard, le serpent gardien passe la tête
hors d’un des trous en hauteur en poussant un effroyable
sifflement et pose son regard sur les PJ. Les lutins de feu se
précipitent vers les parois et certains d’entre eux se réfu-
gient dans les tunnels. Le serpent gardien descend en glis-
sant le long de la paroi avant d’attaquer.
Le serpent gardien combat jusqu’à la mort. Si tous les PJ
replongent dans l’eau et se replient, il les suit avant tout
pour s’assurer qu’ils quittent l’endroit ; les tuer n’est pas sa
priorité. Les PJ qui se retournent pour affronter le serpent
gardien sont attaqués sans pitié.
31
 Pendant le combat, les PJ qui réussissent un test de
Perception (Ouïe) ND 9 remarquent que le chant des lutins
de feu a changé pour devenir plus puissant et erratique. Les
lutins de feu semblent inquiets et agités.
3. Les tunnels
Rencontre d’exploration
Les PJ explorent un dédale de tunnels qui les
rapprochent de la moussombre.
Une fois le serpent gardien vaincu, les lutins de feu poussent
un hurlement perçant en s’engouffrant dans les ouvertures
de tunnel.
Les PJ doivent escalader les parois pour atteindre ces ouver-
tures. Les parois sont escarpées mais naturelles (les éléments
architecturaux dans la grotte sont complètement absents ici)
et les affleurements rocheux facilitent grandement l’esca-
lade. Un PJ doit réussir un test de Force (Escalade) ND 11
pour atteindre une ouverture.
Une fois dans un tunnel, la plupart des PJ doivent ramper
ou marcher à quatre pattes pour s’y déplacer. Seuls les
nains peuvent marcher normalement, sans se baisser, dans
ces tunnels. Ces tunnels sinueux sont plongés dans le noir
complet, mais ils sont parfois éclairés par la faible lueur
d’un lutin de feu. Toutefois, même dans le noir, un PJ peut
avancer par tâtonnements.
S’orienter dans les tunnels s’avère compliqué car ils sont
tortueux et partent dans toutes les directions. Quoi qu’il
en soit, un PJ qui réussit un test de Perception (Odorat)
ND 11 sent une odeur désagréable – identique à celle de
la soupe bouillante – dans les tunnels. Suivre cette odeur
permet au PJ de trouver la caverne de la moussombre (voir
Moussombre).
4. La fosse
Rencontre d’exploration
Les PJ trouvent les restes de précédents intrus.
Si les héros précisent qu’ils empruntent un des tunnels
débouchant sur la caverne appelée « La fosse » (voir la carte
de la page 30) ou s’ils n’indiquent pas précisément quel
tunnel ils empruntent et que vous voulez leur faire béné-
ficier d’une pause bienvenue, jouez cette rencontre et lisez
la description ci-dessous. Vous pouvez aussi ignorer cette
rencontre en considérant qu’un coup du sort malencon-
treux empêche les aventuriers de trouver cette caverne et
les trésors qu’elle contient.
Le tunnel débouche sur une caverne qui ressemble
davantage à une fosse dont le fond, d’après la faible
lumière dont vous disposez, se situe à une douzaine de
mètres en contrebas. Vous pouvez voir, en bas, quan-
tité d’ossements et de débris, mais également les restes
de vêtements et le faible reflet d’armes et d’armures.
Certains d’entre vous souhaitent-ils descendre ? Et le
cas échant, comment procédez-vous ?
32
La descente nécessite la réussite d’un test de Dextérité
(Acrobatie) ND 13 (en appliquant un malus de -3 si le PJ ne
dispose d’aucune lumière, de -1 s’il dispose d’une lumière
et un bonus de +2 s’il descend en s’aidant d’une corde). Un
PJ qui rate ce test glisse et tombe dans la fosse en subissant
3d6 points de dégâts.
Dans le fond de la fosse sont éparpillés les ossements et les
effets de précédents intrus, certains anciens, d’autres plus
récents. Fouiller la fosse nécessite la réussite d’un test de
Perception (Fouille) ND 11 en appliquant un malus de -1 si
les PJ disposent d’une lumière et de -3 s’ils n’en ont pas. Le
dé Dragon d’un test réussi détermine la nature de la décou-
verte. Le PJ trouve ainsi le trésor correspondant au résultat
du dé Dragon, ainsi que tous les trésors correspondant aux
résultats inférieurs.
Trésors de la fosse
Résultat du
Trésor découvert
dé Dragon
1-2 4d6 pièces de cuivre
3 3d6 pièces d’argent
4 1d3 pièces d’or
Armure de mailles légère abîmée, forgée
dans l’ancien style tévintide. On peut la
5 rafistoler en un jour de travail, si on dispose
d’outils appropriés et en réussissant un test
de Ruse (Ingénierie) ND 11.
Une antique épée courte aux origines
indéfinissables. Elle est en parfait état
malgré son fourreau détérioré. Elle est
6
incrustée de runes oubliées et ajoute
un bonus de +1 aux jets d’attaque et de
dégâts lorsqu’on la manie.
Remonter les parois de la fosse vers la corniche qui cerne
la caverne nécessite la réussite du même test que celui
demandé pour descendre et les conséquences d’un échec
sont identiques.
5. Moussombre
Rencontre d’interaction
Après avoir découvert que la moussombre est la seule
source de subsistance dont disposent les lutins de feu,
les PJ doivent décider s’ils laissent la vie sauve aux
lutins de feu ou s’ils les laissent mourir pour sauver
les villageois contaminés.
Vous pénétrez dans une vaste caverne où débouchent
plusieurs tunnels. Des lutins de feu virevoltent un
peu partout, illuminant l’endroit de leur luisance
jaune pâle. Une lueur verdâtre émanant d’une subs-
tance recouverte d’une croûte et formant plusieurs
tas sur le sol illumine davantage la caverne. L’odeur
qui règne ici est prononcée, encore plus que la puan-
teur de la soupe que vous avez fait bouillir pour
attirer les lutins de feu.
La rage ambrée
Entrer dans cette caverne peut provoquer la nausée. Les PJ qui
ratent un test de Constitution (Endurance) ND 15 vomissent
et ne peuvent pas entrer volontairement dans la caverne.
Les PJ qui réussissent peuvent subir un malus sur tous leurs
tests tant qu’ils restent ici. L’importance du malus dépend du
résultat obtenu sur le dé Dragon : un résultat de 1-2 inflige un
malus de -2, un résultat de 3-4 un malus de -1, et les chanceux
ayant obtenu un résultat de 5-6 ne subissent aucun malus.
Un PJ qui réussit un test de Ruse (Connaissances de la
nature) ND 9 se rend compte que la moussombre est de
la matière fécale. Pour être plus précis, ce sont les excré-
ments concentrés du serpent gardien. En réussissant un test
de Perception (Vue) ND 9, ils remarquent également que
plusieurs des lutins de feu sont en train de manger la croûte
luminescente de la moussombre.
Si un ou plusieurs PJ entrent dans la caverne, les lutins de
feu commencent à chanter une mélodie futile et déprimante.
Les PJ qui l’entendent doivent effectuer un test de Volonté
(Maîtrise de soi) ND 11. Ceux qui réussissent résistent à ses
effets. Les autres comprennent brusquement, si ce n’était
pas déjà le cas, le lien qui existe entre le serpent gardien et
les lutins de feu.
Le serpent gardien était bien plus que le simple protecteur
de la nourriture des lutins de feu, c’était également lui qui
la produisait. Le serpent gardien lui-même est une création
magique des lutins de feu. Quand il meurt, l’un des lutins de
feu se transforme pour devenir le nouveau serpent gardien.
Les PJ comprennent qu’il existait autrefois de nombreuses
colonies de lutins de feu dont chacune possédait son propre
serpent gardien. Au cours des millénaires, les serpents
gardiens ont été détruits, tous comme les lutins de feu qui
les accompagnaient. Ne reste aujourd’hui que cette unique
colonie. Une fois le serpent gardien mort, la moussombre
restante est la seule nourriture qui permet de maintenir
en vie suffisamment longtemps les lutins de feu, le temps
qu’un nouveau serpent gardien grandisse et prennent la
place du précédent. Si cette moussombre est emportée, les
lutins de feu sont condamnés à mourir de faim et leur race
à s’éteindre. Comme précédemment, les PJ ne savent pas
pourquoi ils connaissent cette information mais ils sont sûrs
de sa véracité.
Un PJ qui réussit un test de Perception (Vue) ND 11 se rend
compte qu’ils devront emporter la totalité de la moussombre
dans cette caverne pour remplir le sac. Les PJ doivent donc
faire un choix. Condamnent-ils les derniers lutins de feu à
la mort pour sauver les villageois ou prennent-ils le risque
d’en laisser ?
Les lutins de feu n’interfèrent pas avec les héros, quel
que soit leur décision, et ne font que chanter une triste
mélodie obsédante si les PJ commencent à ramasser de la
moussombre.
Si les joueurs se plaignent de l’horrible décision qu’ils
doivent prendre, vous pouvez leur rappeler qu’ils sont
entrés dans l’antre du serpent gardien avec l’intention de
le voler et qu’ils l’ont tué alors qu’il essayait de protéger
sa demeure. Tuer le serpent gardien n’était pas nécessaire ;
Dragon Age donne des règles pour assommer une créature
au lieu de la tuer. Les héros doivent prendre cette horrible
décision en partie à cause de leurs propres agissements.
La rage ambrée
Cinquième partie
Le voyage
du retour
Après avoir recueilli – ou pas – la moussombre, les PJ doivent
refaire le chemin inverse pour sortir des Terres sauvages de
Korcari et retourner à Sothmère. Le voyage s’avère plus
périlleux qu’à l’aller car aucun corbeau enchanté ne les
guide cette fois-ci.
1. Quelle direction ?
Rencontre d’exploration
Les PJ doivent retrouver le chemin qui leur a permis
de venir jusqu’ici.
Vous sortez, trempés, de la mare dans la grotte. C’est
le matin et le lendemain de votre départ de Sothmère,
vous en êtes quasiment sûrs. Vous avez l’impression
que le soleil s’est probablement levé car l’épaisse
brume qui recouvre la région est plus verte que noire.
Est-ce vos yeux ou le marais qui vous jouent un
tour pour que tout paraisse différent de ce que
vous avez pu observer depuis votre entrée dans les
cavernes ? D’où êtes-vous venus ? Et où se trouve le
soleil au juste ? Et sur qui allez-vous vous fier pour
trouver un moyen de sortir des Terres sauvages ?
Déterminer un itinéraire pour sortir des Terres sauvages
de Korcari nécessite la réussite d’un test prolongé de Ruse
(Orientation) ND 13 contre un seuil de réussite de 15.
Chaque jet représente deux heures de voyage environ alors
que les PJ prennent une direction, font demi-tour et tentent
de déterminer leur position dans ce brouillard délaissé du
Créateur. Après chaque jet, qu’il soit réussi ou non, les PJ font
une rencontre. Puisque les PJ doivent accumuler 15 points
avec leurs dés Dragon pour sortir des Terres sauvages, ils
vont certainement faire plusieurs rencontres. Elles sont
toutes décrites dans les sections suivantes. Elles sont toutes
optionnelles et il n’est pas nécessaire de les jouer dans l’ordre.
Nombre de ces rencontres concernent des Chasinds qui tentent
de contenir la menace des enragés avant de les détruire.
2. Des loups
dans la forêt
Rencontre de combat
Les PJ affrontent un animal presque mythique.
En traçant votre chemin sur le sol marécageux, vous
entendez des éclaboussures tout autour de vous. Des
gros loups approchent, leurs poils châtains emmêlés
verdis par le marais, la moisissure ou le Créateur sait
quoi encore. Ils grognent et attaquent !
33

LOUP DES MARAIS
Les loups des marais sont des gros loups acclimatés au
marais. Leurs redoutables griffes augmentent leur stabi-
lité sur le sol spongieux et ce sont d’excellents nageurs.
La chasse aux loups en Férelden a presque provoqué l’ex-
tinction de ces animaux mais quelques meutes ont réussi
à survivre dans le sud des Terres sauvages du Korcari. Ces
loups, comme les Chasinds, ont dû remonter vers le nord,
repoussés par l’expansion de l’Enclin.

-1
Attributs (Compétences)
Communication 3. Piège (optionnel)
3 Constitution (Course, Natation)
Rencontre d’exploration
4 Dextérité (Morsure)
3 Force (Saut) Les PJ tombent sur un piège normalement prévu pour
un enragé.
-1 Magie
2 Perception (Odorat, Pistage)
Les buissons sont moins nombreux ici, ce qui vous
-1 Ruse permet de voir plusieurs arbres nichés sur un
1 Volonté monticule. Vous remarquez l’éclat d’une hache et
Valeurs de combat entrevoyez un humanoïde vêtu comme un marau-
Rapidité Santé Défense Score d’armure deur chasind, qui semble regarder dans la direction
opposée à la vôtre, accroupi dans la végétation.
17 25 14 0
Que faites-vous ?
Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts Ce que les PJ entrevoient n’est pas un maraudeur mais un
Morsure +6 1d6+5 mannequin rempli d’herbe du marais. Un PJ qui réussit
Capacités un test de Perception (Vue) ND 17 se rend compte de la
supercherie. Un PJ qui demande plus particulièrement si le
Coup de griffe rasant : s’il réussit une attaque de morsure, un
loup des marais peut enchaîner avec un coup de griffe rasant. C’est
Chasind bouge bénéficie d’un bonus de +3 sur ce test.
une prouesse spéciale qui coûte 2 PP. Ce coup de griffe rasant doit Les chasseurs d’enragés chasinds ont conçu ce piège pour
être utilisé contre une seule cible en effectuant un jet d’attaque attraper des enragés et en ont posé plusieurs autour du
à +3 et les dégâts s’élèvent à 1d6+5. bosquet. Les PJ qui pensent à fouiller la zone et réussissent
Prouesses favorites : Coup puissant, Mise à terre. un test de Dextérité (Pièges) ND 15 remarquent un fil de
détente. Si un personnage s’approche et touche un fil, le
piège se déclenche et le frappe, ainsi qu’un deuxième PJ à
proximité, et chacun subit 2d6 points de dégâts. Un PJ qui
réussit un test de Dextérité (Acrobatie) ND 11 ne subit que
la moitié de ces dégâts.
Il y a une chance que le cri d’un PJ attire le groupe de chas-
seurs d’enragés chasinds, ce qui vous permet de jouer la
rencontre suivante, Chasseurs d’enragés. Les personnages
blessés par un piège doivent réussir un test de Volonté
(Maîtrise de soi) ND 13 pour étouffer son cri et ainsi éviter
d’attirer les chasseurs d’enragés.
Les chasseurs d’enragés se déplacent discrètement vers le
lieu de cette scène et s’attendent à trouver un enragé. Les
agissements des PJ influent sur leur décision d’attaquer
ou de parlementer. Voir la rencontre suivante pour plus
d’informations.

4. Chasseurs d’enragés
Rencontre d’interaction et/ou de combat
Un groupe de chasseurs d’enragés tendent une embus-
cade aux PJ pour découvrir ce qu’ils savent.

Après avoir compris que leur poison était corrompu,

les Chasinds ont immédiatement pris des mesures pour
contenir la rage ambrée. Les chamans responsables ont été
exécutés et le poison restant détruit. Des groupes ont été
formés pour traquer les enragés pendant que les villageois
chasinds fuyaient les sites purgés.

34
La rage ambrée
Lors de cette rencontre, un groupe de chasseurs d’enragés
fait profil bas dans un secteur du marais et attend le passage
d’enragés pour leur tendre une embuscade. Au moment où
les PJ traversent leur secteur, les chasseurs d’enragés se
positionnent discrètement afin d’entourer les PJ et espèrent
pouvoir interroger ces étrangers pour découvrir ce qu’ils
savent.
Repérer les Chasinds embusqués avant leur intervention
nécessite la réussite d’un test de Perception (Ouïe ou Vue)
opposé au test de Dextérité (Discrétion) des Chasinds.
Faites qu’un seul jet pour le groupe de Chasinds. Les chas-
seurs d’enragés bénéficient d’un bonus de +2 sur leur jet
car ils ont eu le temps de préparer leur embuscade. Il y a un
chasseur d’enragés par PJ.
CHASSEURS D’ENRAGÉS CHASINDS
Attributs (Compétences)
0 Communication
2 Constitution (Endurance)
3 Dextérité (Arcs, Discrétion, Lames légères, Pièges)
3 Force (Lames lourdes)
0 Magie
3 Perception (Fouille, Pistage, Vue)
2 Ruse (Connaissances de la nature, Orientation)
1 Volonté (Moral)
Valeurs de combat

Les Chasinds veulent interroger les PJ et non les tuer. S’ils Rapidité Santé Défense Score d’armure
parviennent à cerner les PJ avant que ceux-ci ne les repèrent, 13 25 13 3
la moitié des chasseurs se montre (les autres restent cachés) Attaques
et somme les PJ de lâcher leurs armes. Ils peuvent toutefois Arme Jet d’attaque Dégâts Portée
commencer à parlementer même si les PJ n’obtempèrent
Épée bâtarde +5 2d6+4 –
pas. Ils précisent qu’ils n’ont besoin de parler qu’à un seul
PJ du groupe et qu’ils peuvent tuer les autres si la situation Arc long +5 1d6+6 26/52 mètres
l’exige. De leurs positions embusquées, les chasseurs d’en- Capacités
ragés chasinds sont extrêmement confiants et bénéficient Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Lames lourdes, Lames légères,
d’un avantage significatif. Ajoutez ainsi un bonus de +2 à Lances.
tous leurs tests de Communication et de Volonté tant qu’ils Prouesses favorites : Coup puissant, Escarmouche.
bénéficient de cet avantage. Talents : Combat d’archerie (compagnon), Reconnaissance
En partant du principe que les Chasinds parlementent et ne (compagnon), Combat à une seule arme (compagnon).
combattent pas immédiatement, voici les questions qu’ils Équipement
peuvent poser : Armure en cuir léger, épée longue, lance, arc long et
Avez-vous rencontré des guerriers fous ? 20 flèches.

Avez-vous été mordus par ces fous ? (Ils posent cette ques-
tion en faisant preuve d’une extrême méfiance)
Jusqu’où cette folie s’est répandue ? A-t-elle atteint les
collines du nord ? (Ils utilisent le terme de « collines du
nord » pour parler des Marches solitaires féreldiennes.)
Demandez des tests de Communication (Marchandage,
Persuasion et/ou Tromperie) en opposition en fonction
de la façon dont les PJ s’y prennent. Sinon, vous pouvez
vous passer des tests et jouer simplement la discussion et
la négociation.
Les Chasinds sont très inquiets si les PJ leur apprennent que
la rage ambrée s’est répandue dans les Marches solitaires.
Si les PJ leur révèlent qu’il existe peut-être un remède ou
s’ils découvrent qu’ils possèdent une mixture capable de
retarder les effets de la folie, ils se montrent très intéressés.
Une fois les Chasinds satisfaits par les informations obte-
nues, ils peuvent vouloir tuer les PJ pour le principe. Ils
seront d’autant plus enclins à le faire si les héros ont avoué
qu’un ou plusieurs d’entre eux sont contaminés ou mordus.
Bien entendu, les PJ peuvent trouver un terrain d’entente
et peut-être même négocier des informations ou une aide
pour sortir des Terres sauvages. C’est vous et les joueurs qui
décidez de la tournure que prend cette rencontre.
De toute évidence, si les PJ repèrent les Chasinds embus-
qués avant que ceux-ci ne dévoilent leurs positions, un
combat peut avoir lieu avant le moindre échange de
paroles. Les chasseurs d’enragés veulent pourtant obtenir
des informations et ceux qui n’ont pas été repérés tentent
d’attaquer par surprise un des PJ au moins pour le garder
en otage et obliger les autres à arrêter le combat. Dans ce
cas, les casseurs d’enragés ne bénéficient plus de leur avan-
tage de +2 aux tests de Communication et Volonté.
5. Village déserté
Rencontre de combat
Les PJ sont attaqués par une chouette viciée dans un
village abandonné.
Vous vous rapprochez d’un village de maisons sur
pilotis plantées sur la rive d’un lac aux eaux maré-
cageuses. Le village semble déserté et des tas de
cendres fumantes sont disséminés sur sa périphérie.
Une chouette géante est perchée sur l’une des
maisons. Son plumage est noir et ses grands yeux
rouge sang. Elle hulule et siffle rageusement, et son
bec composé de quatre segments révèle plusieurs
rangées de crocs aiguisés. Le sifflement se mue en
cri aigüe au moment où elle bondit sur vous, toutes
serres dehors.
Faites vos jets d’initiative.
C’est l’un des premiers villages que les enragés ont envahi.
Ils étaient quatre au début mais ont contaminé six victimes

35
La rage ambrée
 CROCODILE DE KORCARI
Les crocodiles de Korcari aux redoutables mâchoires
font 3 mètres de long environ. Ils ont développé
un goût certain pour la chair humaine après avoir
dévoré des Chasinds peu méfiants.
Attributs (Compétences)
-1 Communication
2 Constitution (Natation)
4 Dextérité (Discrétion)
6 Force (Morsure)
0 Magie
2 Perception (Vue)
-1 Ruse
1 Volonté
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure
7 25 14 3
Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts
Morsure +8 1d6+6
Capacités
Cuir épais : un crocodile possède un cuir épais qui lui confère un
score d’armure de 3.
Prouesses favorites : Coup puissant.

avant d’être tués. Les villageois ont décidé de se replier vers

CHOUETTE VICIÉE un endroit plus sûr après avoir brûlé les cadavres.
Une chouette géante viciée et transformée par Une chouette viciée (ou des chouettes – il y en a une par
l’Enclin.
tranche de trois PJ) est arrivée dans le village pour picorer
Attributs (Compétences) les restes calcinés dans les tas de cendre. Elle combat jusqu’à
-1 Communication la mort et envisage de dévorer les cadavres frais après le
0 Constitution
combat.

6. Crocodiles
4 Dextérité (Serre)
6 Force (Saut)
0 Magie
Rencontre de combat
7 Perception (Vue)
-1 Ruse Des crocodiles attaquent les PJ dans le marais.
3 Volonté
Valeurs de combat Vous traversez un secteur plus marécageux des
Terres sauvages. Vous vous sentez mal à l’aise ici,
Rapidité Santé Défense Score d’armure
comme si on vous observait.
6 40 17 1
Attaques Demandez un test de Perception (Vue) ND 13.
Arme Jet d’attaque Dégâts
Les crocodiles nagent juste en dessous de la surface de l’eau
Coup de bec +6 2d6+6 vers les PJ. Les PJ qui réussissent leur test repèrent des yeux
Serre +8 1d6+6 des crocodiles se déplacer dans leur direction. S’ils ratent
Capacités leur test, les crocodiles approchent suffisamment près pour
Peau épaisse : une chouette viciée possède une peau épaisse qui lui attaquer par surprise. Il y a un crocodile par PJ. Ils sont
confère un score d’armure de 1. affamés mais pas téméraires ; si deux crocodiles ou plus
Prouesses favorites : Coup puissant. sont vaincus, les autres retournent à l’eau et se mettent en
quête de proies plus faciles à attraper.

36
La rage ambrée
7. Enragé piégé
Rencontre d’exploration
Un enragé est tombé dans un piège chasind et a
préparé une surprise pour ceux qui l’approchent.
Vous entendez des cris devant vous. Ce sont ceux
d’un humain mais vous ne voyez personne.
Devant les PJ se trouve une fosse ouverte. Ce piège a été
recouvert de feuilles et un enragé est tombé dedans.
L’enragé s’est cassé la jambe en tombant et les pieux au fond
de la fosse l’ont transpercée. L’enragé blessé s’est servi de
sa dague pour tailler des petites fléchettes qu’il a enduites
de poison. Il les lance sur ceux qui tentent de se rapprocher
discrètement afin de jeter un œil dans la fosse. L’enragé subit
un malus de -2 sur son jet d’attaque à cause de sa position.
Malgré l’éventualité d’une attaque surprise, les PJ ne sont
pas directement menacés, étant donné que l’enragé ne peut
pas sortir de la fosse.
8. Traquer
C’est Gyera, un chasseur d’enragés chasind dont le petit
groupe est tombé dans une embuscade tendue par deux
enragés. Il est sévèrement blessé mais a réussi à fuir pendant
que ses compagnons se faisaient écharper. Gyera se rend
bien compte que les enragés sont en train de dévorer ses
amis et supplie les PJ de les tuer avant qu’ils ne contaminent
d’autres personnes. La réussite d’un test de Ruse (Soins)
ND 11 indique que Gyera n’a pas contracté la rage ambrée.
Le profil de Gyera est identique à celui des chasseurs d’en-
ragés de la section Chasseurs d’enragés à la page 35, sauf
qu’il ne lui reste que 7 en Santé.
Si les PJ partent à la recherche des enragés, ceux-ci ne sont
qu’à une centaine de mètres de leur position.
Vous franchissez des buissons et tombez brusque-
ment sur une scène macabre. Deux enragés armés
de dagues coupent des morceaux de chair sur les
cadavres de deux Chasinds démembrés et les mâchent
bruyamment de leurs implacables mâchoires.
À moins qu’ils ne soient surpris, les enragés délaissent
immédiatement leur repas pour attaquer les PJ. Ils ont le
même profil que les autres enragés (voir Enragés ! à la
page 12) et combattent jusqu’à la mort.

les maraudeurs
Après le combat, Gyera est prêt à éclairer les PJ sur les
derniers points obscurs concernant les enragés et la rage
ambrée (l’origine de la contamination, comment elle s’est
Rencontre de combat et/ou d’interaction propagée, etc.). Il pense que la plupart des enragés au sud
de la rivière ont été tués. Ces deux derniers ont attaqué son
Les PJ découvrent de manière improbable la vérité groupe par surprise.
sur les enragés.

C’est la dernière rencontre que font les PJ dans les Terres 9. Retour à Dosov
sauvages. Jouez-la lorsqu’ils égalent ou dépassent le seuil
de réussite de leurs tests d’Orientation. Rencontre d’interaction

Vous pensez avoir enfin atteint la bordure des Terres
sauvages mais, à l’instant même où vous franchissez
l’orée de la forêt, vous remarquez un cavalier soli-
taire galoper peu ou prou dans votre direction. Peut-
être que le mot « cavalier » est quelque peu inappro-
prié : ce Chasind est affalé sur son cheval et tient les
rênes d’une seule main. Son autre bras pend molle-
ment sur son flanc. Il vous remarque et arrête son
cheval en criant à votre intention :
« S’il vous plaît ! Vous devez les arrêter ! »
Les PJ retrouvent leurs chevaux.
Si les PJ ont laissé leurs chevaux à Dosov, il est probable
qu’ils souhaitent les récupérer et découvrent qu’on a bien
pris soin d’eux là-bas. Baba Zorya est heureuse de les revoir
et leur demande s’ils ont trouvé ce qu’ils cherchaient. Elle
leur offre une bouteille de vin sauvage pour se réchauffer
sur le chemin du retour.
Par ailleurs, si les PJ ont perdu leurs montures dans le marais,
ils peuvent vouloir en acquérir de nouvelles à Dosov. Dans ce
cas, ils doivent négocier avec Baba Zorya comme indiqué dans

Maintenir l’effet dramatique & varier le rythme sur le chemin du retour

Il y a un risque que les rencontres prévues pour les héros après la récupération de la moussombre (ou pas, s’ils ont échoué)
deviennent répétitives et ennuyeuses si elles sont jouées sans rapport avec le drame central de l’histoire. Puisque l’une des
questions essentielles du scénario a déjà sa réponse – « Les PJ parviendront-ils à obtenir ce qu’ils cherchent ? » – il faut à
présent recentrer le drame autour des questions sans réponses, comme « Les PJ seront-ils de retour à temps ? ». Pour ce faire,
insistez sur la façon dont chaque rencontre et chaque tentative d’orientation influent sur l’éventuel succès ou échec des héros.
Quoi qu’il en soit, il y a également un risque que toutes les rencontres dans le marais, et même celles prévues après la
sortie du marais, donnent l’impression de tourner systématiquement autour des mêmes thèmes que sont la limite de
temps et le désagrément. Les histoires qui suscitent les mêmes émotions de manière répétitive deviennent ennuyeuses.
Voilà pourquoi vous devez veiller à varier la teneur – positive ou négative – de cette succession de rencontres jouées lors
du retour des PJ vers Sothmère.

37
La rage ambrée
 la section Le village de Dosov à la page 25. Si un PJ remporte la
négociation, le prix d’un cheval de monte est normal (120 pa).
Si Zorya l’emporte, le prix est 50% plus cher (180 pa).
Sinon, ignorez cette rencontre.
Sixième partie
L’ultime étape
Pour cette dernière partie de l’aventure, les PJ doivent
revenir à Sothmère et affronter ser Vilem, survivre à une
embuscade et s’opposer à la décision d’un bailli noir. Ceci
peut aboutir à une ordalie par le combat entre l’un des PJ et
ser Vilem. Mais ils doivent avant tout prendre une nouvelle
décision difficile sur le plan moral.
1. Le dernier combat
d’un chevalier
Rencontre d’interaction et/ou de combat
Les PJ affrontent un autre groupe parti en quête de
moussombre pour la même raison qu’eux.
En vous rapprochant des collines rocheuses entre la
forêt et la Sudrande, des nuages gris assombrissent
à nouveau le ciel. Une pluie fine se met à tomber
tandis qu’un éclair révèle la présence d’un cavalier
solitaire en haut de la première colline.
Vous rapprochez-vous ?
Un PJ qui réussit un test de Perception (Vue) ND 13 (avec
un malus de -1 à cause de la pluie) reconnait les couleurs et
l’emblème de ser Vilja Wulver. La réussite d’un test de Ruse
(Héraldique) ND 13 permet de savoir que le chevalier porte
le cimier du village de Wulverton situé au bord de la rivière,
à une journée de cheval vers l’ouest.
Des PJ méfiants peuvent inspecter les environs pour véri-
fier si le chevalier est vraiment seul. Demandez un test de
Perception (Vue) opposé au test de Dextérité (Discrétion)
des compagnons de Vilja. Les PJ subissent un malus de -1
à cause de la pluie et les compagnons de Vilja bénéficient
d’un bonus de +1 car ils ont eu tout le temps de se préparer.
Quoi qu’il en soit, le chevalier descend le flanc de la colline sur
son cheval comme s’il venait à la rencontre des PJ mais s’arrête
avant. Il brandit son épée, la tend vers eux puis l’abaisse. Un PJ qui
réussit un test de Communication (Étiquette) ND 9 comprend
que le chevalier souhaite qu’un PJ s’avance à sa rencontre. Dès
qu’un PJ est suffisamment près de lui, Vilja présente sa requête.
Le chevalier fatigué te regarde en faisant preuve
d’une inébranlable détermination. « J’ai le regret de
vous demander la moussombre en votre possession.
Vous pourrez partir sans effusion de sang si vous me
la donnez de bon cœur. »
Si le PJ demande au chevalier pourquoi ses compagnons
sont embusqués, ser Vilja s’excuse du subterfuge et ordonne
38
SIRE VILJA WULVERTON
Un honorable chevalier qui donne aujourd’hui dans
le banditisme, à contrecœur.
Attributs (Compétences)
2 Communication
3 Constitution (Endurance)
4 Dextérité (Équitation)
4 Force (Lames lourdes)
0 Magie
1 Perception
1 Ruse (Connaissances militaires)
2 Volonté
Valeurs de combat
Rapidité
11
Santé
39
Défense
16
Score d’armure
7
Arme
Attaques
Jet d’attaque Dégâts Portée
Épée longue +6 2d6+4 –
Dague +4 1d6+5 –
Arbalète +1 2d6+2 30/60 mètres
Capacités
Prouesses favorites : Coup puissant, Désarmement.
Talents : Combat à une arme et bouclier (novice), Combat à une
seule arme (novice), Port d’armure (novice).
Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Lames lourdes, Lames légères.
Équipement
Armure de mailles lourde, bouclier moyen, épée longue,
dague, arbalète et 20 carreaux.
d’un geste à ses alliés de sortir de leurs cachettes. Ser Vilja
sait qu’il ne faut jamais permettre aux maraudeurs chasinds
d’estimer vos véritables forces et il ne savait absolument pas
si les PJ allaient répondre à sa proposition de négociation.
Ser Vilja Wulverton est un chevalier et le bourgmestre de
Wulverton. C’est un homme relativement jeune qui a déjà
connu l’adversité car son père a succombé aux fréquentes
attaques alvariennes lancées contre son village.
Les enragés ont attaqué son village ce matin. Ils ont
contaminé son épouse et son fils, et ont tué son deuxième
enfant. Un total de dix habitants de Wulverton ont été
contaminés. Le sage de son village lui a dit comment cher-
cher la moussombre et il est parti en quête de ce remède.
Malheureusement, une fois les lutins de feu convoqués, la
vision qu’il a reçue pendant qu’ils chantaient leur lugubre
mélodie lui a fait comprendre que la moussombre avait
disparu, probablement pour toujours, et qu’on était en train
de l’emmener hors de la forêt. Il a même vu les visages de
ceux qui l’emportaient : c’était ceux des PJ. Il a décidé de les
intercepter avant qu’il ne soit trop tard.
Ser Vilja a bien l’intention de sauver les siens ou de mourir
en essayant. Si les PJ ne lui cèdent pas la moussombre, il
devra les combattre à son grand regret. Un PJ qui réussit un
test de Perception (Empathie) ND 9 se rend compte que ser
La rage ambrée
 VOLONTAIRES DE WULVERTON DOBREELA LA SURDOUÉE
Wulverton n’a pas de milice permanente mais la plupart Apprentie du sage de Wulverton.
de ses habitants savent comment se comporter en combat.
Attributs (Compétences)
Attributs (Compétences) 1 Communication
0 Communication 0 Constitution
2 Constitution (Endurance) 2 Dextérité
1 Dextérité 1 Force
Force (Haches, Armes contondantes ou 4 Magie
2
Lames lourdes selon les cas)
0 Perception
0 Magie
2 Ruse (Connaissances de la nature, Soins)
1 Perception
3 Volonté (Maîtrise de soi)
0 Ruse
Valeurs de combat
2 Volonté
Rapidité Santé Défense Score d’armure
Valeurs de combat
12 23 12 3
Rapidité Santé Défense Score d’armure
Attaques
9 15 13 5
Arme Jet d’attaque Dégâts Portée
Attaques
Bâton +2 1d6+2 –
Arme Jet d’attaque Dégâts Portée
Trait mystique – 1d6+4 16 mètres
Hache de bataille,
masse d’armes ou +4 2d6+2 – Capacités
épée longue Puissance magique : 14 Mana : 18
Arbalète +1 2d6+2 30/60 mètres Groupes d’armes : Bagarre, Bâtons.
Capacités Prouesses favorites : Sort puissant.
Prouesses favorites : Escarmouche. Talents : Chirurgie (novice).
Talents : Port d’armure (novice). Sorts : étreinte de l’hiver, faiblesse et soin (remarquez que son
armure inflige à Dobreela un point d’épuisement lorsqu’elle incante).
Groupes d’armes : Haches, Armes contondantes, Arcs, Bagarre,
Lames lourdes. Équipement
Équipement Armure en cuir léger, bâton, dague et baguette.
Armure de mailles légère, bouclier moyen, arbalète, 20 carreaux
et une hache de bataille, une masse d’armes ou une épée longue. Dobreela la surdouée
Dobreela est l’apprentie de Maximilien, le sage de
Vilja prend cette décision à contrecœur. Il a toujours été un Wulverton. Elle doit relever un défi de taille car Maximilien
soldat honorable et les circonstances l’obligent à présent à fait partie des contaminés. C’est une jeune femme sédui-
se livrer au brigandage. sante, à peine plus qu’une fille, aux cheveux noirs de jais.
Cette rencontre peut se dérouler de nombreuses façons Tout comme ser Vilja, elle n’aime pas ce qu’elle doit accom-
différentes. Vous devriez jouer les interactions au lieu de les plir mais elle obéit aux ordres de son supérieur (elle est un
réduire à un simple test. Incitez chaque camp à faire des peu éprise de lui, malgré les circonstances).

choix au lieu de lancer des dés.
Dobreela et un volontaire de Wulverton par PJ accom-
pagnent ser Vilja. Si la détermination de ser Vilja commence
à faiblir, il est possible que Dobreela ou l’un des volontaires
engage le combat de toute façon.
Dans un combat contre les PJ, ser Vilja combat jusqu’au bout
mais n’exige pas ça de ses compagnons. Chaque compa-
gnon combat selon ce que lui ordonne sa conscience et le
comportement des PJ.
Si ser Vilja est toujours debout à la fin du combat, il veille
à ce que les PJ sachent qu’ils ont condamné sa famille à la
mort et pleure sans se cacher.
Si ser Vilja et ses hommes prennent le dessus sur les PJ et s’em-
parent de la moussombre, ils retournent le plus vite possible
vers Wulverton à cheval. Rattraper le groupe de ser Vilja néces-
site la réussite d’un test en opposition de Ruse (Orientation).
2. Retour à Wichford
Rencontre d’interaction
Les PJ reviennent à Wichofrd et rencontrent Strom
qui les met au courant des intentions de ser Vilem.
La pluie tombe en trombes et des éclairs zèbrent le
ciel alors que vous vous dirigez vers la rivière. Vous
voyez plein de petites lumières devant vous : celles
du village de Wichford.
Les habitants de Wichford partis pour le festival sont revenus
chez eux pour enterrer leurs morts et rétablir l’ordre. Le bac
a été remplacé et l’auberge du village rouverte. En fait, Strom
Karsgard loge à l’auberge en ce moment. Il est en train de
fumer la pipe sous le porche au moment où arrivent les PJ.

39
La rage ambrée
 Il les supplie de ne pas rester sous cette pluie et leur offre le
gîte et le couvert car il serait insensé de continuer leur route
avec ce temps effroyable.
Si les PJ sentent que le temps leur manque et veulent braver
les rigueurs du climat, Strom prend tout de même le temps
de leur livrer les informations ci-dessous. Ils ne vont quand
même pas refuser une bonne potée de poissons avec une
bière de ryott en discutant.
Strom leur dit que ser Vilem a demandé à ce qu’un un bailli
noir le rejoigne le lendemain de leur départ. Cette personne
devrait arriver au cours du troisième jour. Le constable Milo
semble certain que le bailli noir va au moins attendre l’ar-
rivée des PJ avec la moussombre avant de rendre son juge-
ment, mais Strom se méfie de ser Vilem.
3. Un message
de ser Vilem
Rencontre de combat
Ser Vilem protège ses arrières et envoie ses soldats
tendre une embuscade aux PJ sur le chemin du retour
vers Sothmère.
La pluie ne semble pas vouloir se calmer alors que
vous contournez la Sudrande pour rejoindre le
chemin de Sothmère à basse altitude. Vous voyez
bientôt un groupe de cavaliers en armure chevau-
chant vers vous. Ils portent l’étendard de l’iarl
Néruda, le suzerain de ser Vilem.
Tant que ser Vilem a un bailli noir dans la poche, il n’hésite
pas à fausser le jeu pour forcer son avantage. Il a ordonné la
formation d’une unité composée de ses plus fidèles soldats
à qui il a assigné la mission d’intercepter les PJ si ceux-ci
parviennent à traverser Wichford. Ils ont pour ordre de tuer
les PJ, brûler leurs cadavres et de se débarrasser de la mous-
sombre en leur possession. Il y a un soldat par PJ.
Un soldat nommé Kristof est à la tête de l’unité. Il demande
aux PJ s’ils ont trouvé la moussombre. Il leur dit qu’ils
sont en train de patrouiller dans le secteur pour anticiper
les éventuelles attaques. Si on l’interroge à propos de la
deuxième vague d’enragés, Kristof informe les PJ qu’ils
n’ont jamais atteint Sothmère.
Les PJ méfiants peuvent effectuer un test de Perception
(Empathie) opposé au test de Communication (Tromperie)
de Kristof. Si les PJ découvrent le pot aux roses, Kristof et
ses hommes dégainent leurs épées et engagent le combat.
Si les PJ ne se méfient pas, les soldats les laissent passer puis
se retournent et leur tirent dessus dans le dos avec leurs arba-
lètes. Ils ont ensuite l’intention de tuer les survivants au fil
de l’épée et en les piétinant sous les sabots de leurs chevaux.
Si ce combat se déroule de nuit, tous les tests subissent un
malus de -3 à cause de l’obscurité et de la forte pluie. S’il a
lieu le matin, la forte pluie inflige un malus de -2 seulement.
Utilisez le profil des soldats du fort de la section Enragés ! à
la page 15. Ces hommes se nomment Antal, Bozek, Cheslov,
40
Kristof et Tivadar (servez-vous uniquement des noms dont
vous avez besoin ; vous pouvez également faire intervenir
des soldats que les PJ connaissent déjà pour que la trahison
soit encore plus douloureuse).
4. Les restes de
la deuxième vague
Rencontre d’exploration
Les PJ découvrent ce qu’il est advenu de la deuxième vague
d’enragés qui s’est dirigée vers le nord depuis Wichford.
Sur le bord du chemin, vous voyez une ligne d’épées,
quatre au total, plantées dans le sol. De l’autre côté
du chemin se trouve un tas de cendre d’où dépasse
une dizaine d’armes carbonisées.
C’est ici que les habitants de Wichford de retour du festival
de la Première pierre ont affronté les enragés de la deuxième
vague. Ils s’étaient préparés à cet affrontement et ont arrosé de
flèches les enragés en train de charger. Ils n’ont cependant pas
pu éliminer tous les enragés et certains ont réussi à les atteindre
et à tuer quatre d’entre eux. Leur corps a été brûlé avec ceux des
enragés pour empêcher la propagation de la contamination.
5. Empêcher le bûcher
Rencontre d’interaction et/ou de combat
Les PJ arrivent à Sothmère au moment où les villa-
geois contaminés sont sur le point d’être exécutés.
Il y a seulement deux jours, Sothmère était le site
d’une fête enjouée. C’est aujourd’hui celui d’un
bûcher d’exécution ; de plusieurs bûchers, en réalité.
Vous vous rapprochez pour voir des soldats du fort
en train de ligoter les villageois contaminés aux
poteaux plantés sur les tas de bois à leurs pieds. La
plupart des villageois contaminés pleurent et crient.
Vous voyez Bogdan tendre une grande dague à ser
Vilem qui se tient, l’air suffisant, aux côtés d’une
femme portant une robe de bailli noir.
Allez-vous intervenir ?
Comme leur a dit Strom, une arbitre est arrivée à Sothmère et
s’est ralliée, de toute évidence, à ser Vilem. Les villageois conta-
minés vont être exécutés et leurs corps brûlés pour détruire
l’effroyable contamination. Bogdan a soigneusement affûté
une lame pour égorger sans bavure les victimes. Le bois est
sec ; on l’a prélevé des réserves pour l’hiver en y ajoutant de la
paille séchée de la grange. Le constable Milo est assis par terre
et sanglote, la tête enfouie dans ses mains. La vieille Stoyanka
se tient debout à l’écart, son corps voûté sur sa canne.
Si les PJ ont la moussombre, cela suffit pour que le bailli
ordonne l’arrêt temporaire de l’exécution. Ser Vilem s’op-
pose à tout délai visant à retarder l’application du « juge-
ment » et affirme que la sentence a été prononcée et qu’elle
doit être appliquée. Il faut effectuer un test en opposition
La rage ambrée
de Communication (Persuasion) entre les PJ et Vilem. Si les
PJ l’emportent, Gelda accorde à la vieille Stoyanka quelques
heures, le temps qu’elle concocte son remède dans l’espoir
qu’il puisse soigner les victimes. Cela ne met toutefois pas
fin aux préparatifs des bûchers au cas où le remède s’avère-
rait inefficace.
Reste le problème distinct de ser Vilem que les PJ peuvent
accuser d’être le commanditaire d’une embuscade tendue pour
les éliminer (ce problème peut d’ailleurs être évoqué avant
que l’exécution ne soit prononcée). Si les PJ l’accusent, il exige
avec dédain que justice soit faite par une épreuve de combat.
Ser Gelda est d’humeur à lui accorder. Si les PJ présentent des
preuves, en faisant intervenir l’un des soldats embusqués dési-
reux de dénoncer ser Vilem, ce dernier exige que le soldat soit
mis à l’épreuve en combat avant les PJ. Décrivez simplement
l’aisance avec laquelle ser Vilem l’abat. Par ailleurs, si le soldat
est gravement blessé, ser Gelda autorise le soldat à désigner
l’un de ses ravisseurs PJ en guise de champion.
Si les PJ remportent le combat contre ser Vilem, ils béné-
ficient d’un bonus de +3 aux tests de Persuasion opposés
à ceux de Vilem, et peuvent même retenter un nouveau
test en opposition pour convaincre ser Gelda d’attendre, le
temps que la vieille Stoyanka tente de soigner les villageois.
L’exécution pourra ensuite être appliquée si rien y fait.
Si les PJ chargent sur leurs chevaux pour attaquer ou
décident d’engager les hostilités si les négociations n’abou-
tissent pas, il est probable qu’ils se fassent tuer. Ser Vilem a
reçu des renforts de la part du bann Dusic (il lui a envoyé
dix soldats) et la garde personnelle de ser Gelda, composée
de quatre individus, le défendra. Le reste de l’unité de ser
Vilem (neuf soldats moins ceux perdus lors de la rencontre
Un message de ser Vilem) est restée au fort. S’ils choi-
sissent cette option, le seule véritable chance de survie des
PJ consiste à rallier les villageois en réussissant un test de
Ruse (Persuasion) ND 15 pour qu’ils leur viennent en aide.
Si les PJ engagent le combat, ser Gelda tente de les dissuader
en leur demandant de revenir à la raison. Si les PJ la tuent,
ils engagent un combat à mort et le ND pour réussir à
convaincre les villageois de les aider passe à 17 – personne
ne veut être impliqué dans le crime d’un bailli noir, quelles
que soient les circonstances.
Les profils de ser Gelda et de ses gardes sont fournis ci-des-
sous. Les soldats envoyés en renfort par le bann ont le même
profil que les soldats du fort de ser Vilem.

Ser Gelda Cermac

Sire Gelda est une femme insensible (le titre honorifique de
« ser » pour les chevaliers s’applique aux femmes comme
aux hommes en Férelden) d’un peu plus de quarante ans.
Elle est restée séduisante malgré la méchante balafre qui
barre le côté gauche de son visage. Cette blessure de guerre,
infligée par un individu opposé à l’un de ses jugements, a
provoqué la perte de son œil. Elle porte depuis un cache-œil
pour le dissimuler. Ser Gelda est une arbitre juste qui aurait
attendu, en temps normal, l’arrivée des PJ avant de prendre
une décision. Malheureusement, elle doit une faveur au père
de ser Vilem depuis longtemps et soutient ser Vilem, même
si elle a des doutes. Elle souhaite simplement rembourser sa
dette et pour pouvoir partir au plus vite.

41
La rage ambrée
 SER GELDA CERMAC GARDE DE L’ARBITRE
Arbitre. Garde du corps de ser Gelda.
Attributs (Compétences) Attributs (Compétences)
6 Communication (Persuasion) 0 Communication
2 Constitution 2 Constitution (Endurance)
1 Dextérité (Lames légères) 2 Dextérité (Équitation)
2 Force (Armes contondantes) 4 Force (Lames lourdes)
0 Magie 0 Magie
-1 Perception 0 Perception
Ruse (Connaissances des cultures, Connaissances 0 Ruse (Connaissances militaires)
5
historiques, Connaissances militaires, Écriture) 2 Volonté (Courage)
3 Volonté (Maîtrise de soi) Valeurs de combat
Valeurs de combat Rapidité Santé Défense Score d’armure
Rapidité Santé Défense Score d’armure 8 45 14 8
8 55 11 7 Attaques
Attaques Arme Jet d’attaque Dégâts Portée
Arme Jet d’attaque Dégâts Épée bâtarde +6 2d6+5 –
Masse d’armes +4 2d6+2 Dague +2 1d6+5 –
Dague +3 1d6+3 Pique +4 2d6+4 –
Capacités Arbalète +2 2d6+1 30/60 mètres
Groupes d’armes : Armes contondantes, Bagarre, Lames légères. Capacités
Prouesses favorites : Posture défensive, Désarmement. Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Lames lourdes, Lances.
Talents : Port d’armure (novice), Contacts (compagnon), Don Prouesses favorites : Coup puissant, Escarmouche.
pour les langues (novice, Lecture du tévintide antique), Érudition
(novice), Combat à une seule arme (novice). Talents : Port d’armure (compagnon), Combat à une arme et
bouclier (novice), Combat à deux mains (novice).
Équipement
Équipement
Armure de mailles lourde, masse d’armes et dague.
Armure de plates légère, bouclier moyen, épée bâtarde,
dague, pique, arbalète et 20 carreaux.

Garde de l’arbitre
incantations. Elle en sort avec une auge de bois et une
Les hommes de la garde de ser Gelda sont des guerriers
louche. Les survivants contaminés sont rassemblés
défensifs davantage concernés par la protection de l’arbitre
et la femme sage s’approche d’eux avec ce remède
que par l’exploitation d’éventuels avantages offensifs. Ils
capable de soigner l’infection, c’est du moins ce que
faillissent à leur mission si ser Gelda est tuée et combattent
tout le monde espère.
dès lors sans pitié pour honorer sa mémoire autant que faire
se peut.
C’est vous qui décidez de l’efficacité du remède. S’il l’est,

6. Le remède
Rencontre d’interaction
La vieille Stoyanka prépare son remède.
Si les PJ ont réussi à revenir à Sothmère avec toute la mous-
sombre nécessaire et ont empêché ser Vilem de mettre à
mort les villageois, la rage ambrée est éradiquée de la façon
suivante :
La vieille Stoyanka prend le sac de moussombre
que vous lui tendez, l’ouvre et glousse en voyant
son contenu, apparemment insensible ou habi-
tuée à l’odeur. Elle se retire plusieurs heures
dans sa demeure, de laquelle on entend prières et
la peau jaunie des contaminés commence à reprendre une
teinte normale. Sinon, les contaminés plongent rapidement
dans une démence irrévocable et se transforment en enragés.
Dans les deux cas, un marché est un marché et, si un accord
a été conclu avec le constable Milo, celui-ci l’honore.
Si le remède soigne Wanda, le constable Milo devient l’allié
des PJ. Il a l’intention de proposer au bann la candidature
d’un PJ approprié pour remplacer ser Vilem (sauf si l’en-
semble des PJ ne semblent absolument pas intéressés par
cette position) et souhaite toujours trouver un bon mari
pour Wanda. En fonction de la façon dont se sont conclus
les évènements, ser Gelda peut elle aussi devenir une alliée.
Il est peu probable que ser Vilem et Bogdan souhaitent le
bien des PJ et il se peut qu’ils deviennent une source de
problèmes récurrents que les héros devront résoudre à
l’avenir.

42
La rage ambrée
 de T.S. LUIKART
Le repaire des aigles
On dit que l’amour peut déplacer des
montagnes. On précise rarement, cependant, s’il permet de
les soulever ou de les faire s’effondrer. Aux yeux des jeunes
gens passionnément amoureux, aucun obstacle n’est insur-
montable, aucun fossé n’est infranchissable et, pour peu
qu’ils écoutent leur cœur, même le vaste précipice séparant
les Féreldiens et les Alvars n’est rien. Il est bien triste de
constater que le reste du monde ne partage pas cet optimisme.
Le repaire des aigles est une aventure pour quatre à six PJ de
niveaux 3 à 4. Ceux-ci se rendent dans les Dorsales de givre
afin de retrouver la fille enlevée d’un membre de la noblesse
locale ou, à défaut, d’être le bras vengeur de son père. Au
cours de leur aventure, ils croiseront le chemin de nombreux
montagnards alvariens qui, même dans les meilleures
circonstances, ne portent pas les Féreldiens dans leur cœur,
ils devront affronter les nombreux prédateurs des Dorsales de
givre, apprendre à gérer les effets néfastes du froid mordant et
ils découvriront qu’Izot Wulff n’a pas vraiment été enlevée…
du moins pas au moment qui leur a été annoncé.
Le repaire des aigles contient également de nombreuses
informations sur les Alvars, les amers cousins des
Féreldiens qui ont été forcés de se réfugier dans les Dorsales
de givre il y a plusieurs siècles. Ces informations vous
seront nécessaires pour animer cette aventure, mais elles
vous permettront également de mener d’autres campagnes
dans le Férelden occidental. Si des PJ d’origine alvarienne
se trouvent dans votre groupe, vous pouvez demander aux
joueurs concernés de lire l’Annexe 1 : À propos des Alvars,
afin qu’ils découvrent la culture de leur personnage.
Dire que tout
se passait si bien…
L’aventure Le repaire des aigles trouve en réalité son origine
il y a quatre ans, dans le comté des Collines du ponant, au
cœur de la douce chaleur de l’été. En Férelden, un comté est
une région frontalière et les iarls qui les gouvernent comptent
parmi les plus puissants aristocrates du pays, dont le pouvoir
n’est éclipsé que par celui des tierns et des rois. Le comté des
Collines du ponant se trouve au nord du lac Calenhad et
borde les Dorsales de givre, ce qui signifie que le iarl Gallagher
Wulff a passé le plus clair de sa vie à combattre les Alvars
presque chaque hiver. Le iarl Wulff et sa famille sont appré-
ciés dans le Férelden, non seulement pour leur bravoure, mais
également à cause de leur bienveillance envers la population
des Collines du ponant. Il y a quatre ans, donc, quelques jours
après le début de Floraison, le cinquième mois du calendrier
féreldien, une caravane naine traversa les Collines du ponant
avec l’intention de se rendre dans le sud du Férelden. Comme
conseillé en cas de voyage dans les terres féreldiennes, les
nains avaient engagé des gardes, dont le plus jeune était un
bel Alvar appelé Azur Brosnasen du Fort Écarlate.
Le jeune Azur avait été pris par la dévorante envie de voir
du pays et il était prêt pour cela à subir avec flegme les
myriades de blasphèmes des habitants des basses-terres. Il
ne s’était par contre pas attendu à se retrouver en train de
voler au secours d’une adolescente attaquée par une meute
43
 de loups viciés et, plus surprenant, à ce que non seulement
elle ne le remercie pas, mais qu’elle lui reproche d’être inter-
venu. L’alvar amusé s’excusa donc solennellement auprès de
la jeune fille pour ne pas l’avoir laissé servir de déjeuner aux
loups viciés et retourna à ses corvées de garde de caravane.
Cependant, Azur était à peine parti qu’Izot Wulff, la jeune
fille, qui était également le quatrième enfant et la seconde
fille du iarl, avait décidé qu’elle l’épouserait un jour.
Les années passèrent et Azur continuait de traverser régu-
lièrement la région, allant et venant des Dorsales de givre en
traversant le comté des Collines du ponant en compagnie de
diverses caravanes. Ce n’était pas par hasard qu’Azur tenait à
accompagner les caravanes se rendant à l’est, car une certaine
brave jeune femme n’était jamais loin de ses pensées. À chaque
fois qu’il passait par les Collines du ponant, les deux jeunes
gens se rejoignaient pour quelques trop brefs jours. Enfin, le
moment arriva où Izot fut assez âgée pour qu’Azur estime
qu’il était temps de l’enlever dans les règles. Pour sa part, Izot
dut déployer des trésors de patience pour convaincre Azur
que son idée d’annoncer tout simplement au iarl des Collines
du ponant que lui, un Alvar, avait l’intention d’enlever sa fille
et de l’épouser, était une très mauvaise idée. Azur finit cepen-
dant par admettre qu’il pourrait attendre qu’un mois passe
après leur mariage pour informer le iarl. Les jeunes amoureux
entreprirent donc d’établir leurs plans pour être respective-
ment ravisseur et victime dès le printemps suivant.
Azur choisit un jour où l’hiver commençait à peine de
relâcher son étreinte sur les Dorsales de givre pour péné-
trer dans les Collines du ponant et d’enlever sa fiancée en
compagnie de deux amis. Izot se débattit consciencieuse-
ment pendant quelques instants avant de suivre l’élu de son
cœur dans la montagne d’où il venait.
Malheureusement pour eux, les plans d’Azur et Izot tour-
nèrent court d’une effroyable manière pendant le voyage qui
les menait au Fort Écarlate. Leur petit groupe croisa en effet
le chemin d’une dangereuse bande de chasseurs alvariens
menés par le cruel Balan Maladsen. Cette rencontre n’était
vraiment pas de chance car, avec l’arrivée du printemps, le
groupe d’Alvars était sur le chemin le menant à son repaire
dans l’est des Dorsales de givre. Balan tua Sollus, un des
amis d’Azur, et roua le jeune homme de coups jusqu’à ce
qu’il perde connaissance. Il était sur le point de lui enfoncer
le crâne quand son second, un homme bien plus raisonnable
que lui appelé Torin, reconnut en Azur le neveu du suzerain
Owyne du Fort Écarlate, intervint et l’empêcha d’achever le
jeune homme. Izot, quant à elle, tua un des attaquants et en
blessa deux autres au cours de l’escarmouche. Le courage
et l’acharnement de la jeune fille impressionnèrent Balan et,
plutôt que de tuer la basse-terreuse, ce qu’il aurait sinon fait
sans plus y penser, il décida de l’emmener avec lui pour un
peu de « sport ». Balan et ses hommes s’enfoncèrent donc
dans la montagne, traînant derrière eux une Izot récalcitrante.
Mise en place
L’intrigue du Repaire des aigles nécessite que les PJ se
rendent dans le comté des Collines du ponant au tout début
du printemps afin de coïncider avec le début de l’aventure.
Par défaut, on part du principe qu’il s’agit d’un groupe
44
d’aventuriers réputés ou d’un groupe similaire, comme une
bande de mercenaires ou de gardes de caravane qui ont
fait leurs preuves et qui seraient prêts à se rendre dans les
Dorsales de givre pour partir à la recherche de la fille du iarl
Wulff qui a été enlevée afin de la ramener ou tout au moins
découvrir son sort. Même si le iarl ne peut pas se permettre
de se séparer de beaucoup d’hommes, il est réticent à
envoyer quelqu’un qu’il ne juge pas assez compétent pour
arpenter les montagnes à la recherche de sa fille bien-aimée.
L’aventure Le repaire des aigles est prévue pour des PJ
expérimentés, il n’est donc pas conseillé de la proposer à un
groupe d’aventuriers débutants. Ceci est d’autant plus vrai
que plus vos joueurs (et donc leurs personnages) seront fami-
liers avec la culture féreldienne, plus ils seront dépaysés face
aux montagnards alvariens. S’ils connaissent déjà les Alvars,
parce qu’ils ont joué à Dragon Age : Origins, par exemple,
vous pouvez envisager que les PJ soient eux-mêmes des rési-
dents du comté des Collines du ponant. Dans ce cas, cela
permettrait de justifier que des PJ de bas niveau participent
à l’aventure, dans la mesure où la loyauté inébranlable que
vouent ces PJ au iarl et à sa maison sont susceptibles de le
toucher suffisament pour qu’il écoute son cœur et non sa
raison en leur confiant cette mission. Il est cependant forte-
ment conseillé qu’un groupe de bas niveau compte parmi
ses membres un PJ possédant la compétence Pistage.
Si vous intégrez l’aventure Le repaire des aigles dans une
campagne, il peut être très intéressant de faire préalable-
ment se rencontrer les PJ et quelques PNJ qui apparaissent
dans cette aventure. Si les PJ connaissent déjà et apprécient
le iarl Wulff, par exemple, ou s’ils ont déjà rencontré Izot,
cela peut leur donner une motivation autre que pécuniaire
et les faire se sentir bien plus investis dans leur mission. Le
début exact de cette aventure est intentionnellement flou.
Elle commence à la fin de l’hiver, alors que le printemps
commence à peine, ce qui arrive généralement dans les
deux premières semaines de Gardien. Le plus important,
c’est que la saison vient juste de changer et qu’Izot Wulff
n’a disparu que depuis quelques jours.
Même si le iarl et ses hommes pensent que des Alvars sont
à l’origine de l’enlèvement de sa fille, il ne voit pas d’incon-
vénient à engager un ou deux Alvars pour cette mission, s’il
s’avère qu’un (ou plusieurs) PJ est originaire de cette ethnie.
Pourquoi ? Parce que le iarl Wulff ne connaît que trop bien
les Alvars : il s’agit d’un peuple agressif et querelleur dont
les membres sont aussi susceptibles de se jeter à la gorge
l’un de l’autre qu’ils peuvent le faire avec des étrangers.
D’ailleurs, il est bien possible qu’il faille un Alvar pour
trouver un autre Alvar dans les Dorsales de givre.
Par le souffle
du Créateur,
qu’il fait froid !
L’essentiel de cette histoire se déroule dans la chaîne de
montagnes des Dorsales de givre, un ensemble de pics
sinistres qui marquent la frontière occidentale du Férelden.
Les nains du royaume d’Orzammar, qui se trouve sous les
Dorsales de givre, surnomment ces montagnes les Dents
Le repaire des aigles
gelées, avec de bonnes raisons. La majorité de la chaîne
montagneuse se trouve en effet ensevelie sous des neiges
éternelles et seul un chemin, le col de Gherlen, est considéré
sûr toute l’année. Les voyageurs qui se rendent dans les
Dorsales de givre au tout début du printemps, comme les PJ,
se trouvent confrontés au froid mordant qui y règne le plus
clair de l’année et ne connaît qu’un bref répit, quand un été
plutôt frais atteint les hauteurs. Ils devraient cependant s’es-
timer heureux, car l’hiver est bien pire. Pendant cette aven-
ture, les règles suivantes s’appliquent dans les montagnes.
• À chaque fois qu’un personnage non-Alvar entreprend
brusquement une activité physique intense, comme
quand il est attaqué, il doit réussir un test de
Constitution (Endurance) ND 11 pour se prémunir
des effets de l’engourdissement causé par le froid
permanent. En cas d’échec, il subit une pénalité de
–2 à tous ses tests physiques pendant trois rounds, le
temps qu’il se réchauffe. S’il a au moins une minute
devant lui pour se préparer à la tâche à venir en se
frottant les mains, en tapant de pieds, etc., il réussit
automatiquement le test. Les Alvars bénéficient d’un
modificateur culturel de +2 qui les aide à passer ce test.
• Les armes en métal qui sont rangées dans des
fourreaux, comme celles qui font partie des groupes
des Lames légères ou des Lames lourdes, se trouvent
souvent collées à leur fourreau par le gel. C’est une
des raisons pour lesquelles les Alvars leurs préfèrent
les haches et les lances. Quand un personnage doit
rapidement sortir son épée, s’il se trouve pris en
embuscade par exemple, il doit faire un test de Force
(Vigueur) ND 11 quand il accomplit l’action mineure
apprêter afin de tirer son épée de son fourreau. S’il
réussit, il sort normalement l’épée de son fourreau. S’il
échoue, la lame est gelée et il doit alors accomplir une
autre action s’il veut réessayer ou faire autre chose.
• De grands nuages causés par la respiration des PJ
s’élèvent constamment au-dessus d’eux et chacun de
leur pas crisse dans la neige, ce qui leur complique
énormément la tâche s’ils veulent rester discrets tant qu’ils
se trouvent dans les Dorsales de givre. Tous les tests de
Dextérité (Discrétion) subissent une pénalité de – 2.
Résumé de l’aventure Intrigues
Izot Wulff, la fille du iarl Gallagher Wulff du comté des
Collines du ponant a été enlevée juste devant le domicile
de son père. Cependant, les circonstances exactes de l’évè-
nement ne sont pas claires et ne présentent pas les signes
caractéristiques des raids menés par les Alvars en Férelden.
Les PJ sont convoqués par le iarl, qui les recrute et les charge
de se rendre dans les Dorsales de givre afin de retrouver sa
fille ou d’être fixé sur son sort. S’il le pouvait, le iarl enverrait
un bann ou un autre homme de confiance, mais des bandes
d’engeances en maraude ont récemment été aperçues dans
les Collines du ponant et il ne peut pas se permettre de faire
appel à ses hommes, même quand le sort de sa fille est en jeu.
Alors qu’ils traversent les froids contreforts qui se trouvent
au pied des Dorsales de givre, les PJ tombent sur le lieu d’une
bataille, duquel s’éloignent deux pistes bien distinctes. L’une
Le repaire des aigles
est celle d’Azur, l’élu d’Izot, soutenu par son ami Martain et
qui se dirige vers le village alvarien de Fort Écarlate. L’autre
est celle de Balan et de ses chasseurs et elle part en direction
de l’ouest. Après avoir croisé la route d’un échantillon de
la faune local, les PJ se trouvent confronté à un spectacle
véritablement horrifiant : un champ de cadavres d’Alvars
de tous âges, victimes des engeances.
Les PJ vont à ce moment devoir faire un choix déterminant
pour le reste de l’aventure. En attendant le retour de plusieurs
groupes de chasseurs, les Alvars de Fort Écarlate ont besoin
d’aide pour tenir tête aux engeances. Cela dit, ils ne s’attendent
pas à ce que cette aide leur soit apportée par des bas-terreux.
Azur, bien qu’il soit blessé, veut se mettre sur la piste d’Izot
mais son oncle, le suzerain Owyne, a d’autres plans. Si les PJ
sont prêts à aider les ennemis ancestraux de leur peuple, ils
peuvent gagner des alliés qui les aideront à leur tour dans
leur confrontation avec le cruel Balan. Cependant, une diffi-
cile bataille contre les engeances les attend d’abord.
La piste de Balan mène les PJ dans les hauteurs par des
chemins épuisants. Là-haut les attend un combat décisif sur
un pont de glace sur le point de s’effondrer, et ils devront
peut-être également traverser un défilé hanté dans lequel
aucun Alvar n’ose s’aventurer. Si les PJ font preuve de
bravoure, de diplomatie et de ruse, ils réussiront peut-être
à subjuguer le brutal Balan et tirer Izot Wulff de ses griffes.
Sinon, la seule chose qu’ils trouveront entre les pics glacés
des Dents gelées est la froide étreinte de la mort.
De nombreux chemins
Une grande partie des évènements qui se déroulent dans Le
repaire des aigles dépend des choix des PJ. S’ils ne prennent
pas certains chemins ou refusent de traiter avec les Alvars
de façon non-violente, ils passeront entièrement à côté de
plusieurs rencontres. Ce n’est pas grave. Ce qui importe
dans cette aventure est la flexibilité. Ainsi, les PJ peuvent
se précipiter dans les montagnes à la poursuite de Balan et
ne pas se rendre préalablement à Fort Écarlate. Dans ce cas,
il est envisageable qu’ils s’y rendent en redescendant des
hauteurs, à la demande d’une Izot fraîchement libérée qui
veut apprendre ce qui est arrivé à Azur.
secondaires
optionnelles
Comme d’habitude pour une aventure de Dragon Age, vous
pouvez choisir de complexifier l’intrigue principale en lui ajoutant
les intrigues secondaires suivantes. Ces intrigues sont complète-
ment distinctes de l’intrigue principale et, si vous décidez de ne
pas les utiliser, cela n’aura pas d’incidence négative sur l’aventure.
Le gardien de ma sœur
Izot a de nombreux frères et sœurs aimants, mais un de
ses petits frères en particulier adore sa sœur plus que tout.
Berchan Wulff aura 12 ans dans quelques mois, mais il
compense les années qui lui font défaut par du courage
45
 à revendre. Depuis l’enlèvement de sa sœur, Berchan est
dévasté et il supplie son père de le laisser partir sur les traces
de sa sœur. Le iarl est partagé entre l’envie de remettre les
idées en place de son cadet d’une tape sur la tête et celle de
le serrer fort dans ses bras.
Berchan a été envoyé par le iarl dans son manoir d’hiver
avec comme instruction ferme d’y rester tant que son père
ne lui aura pas signifié autre chose. Plusieurs gardes ont été
sélectionnés avec soin pour veiller sur le jeune garçon à tour
de rôle, car celui-ci a oublié d’être idiot. Il est bien trop rusé
pour ses gardes, d’ailleurs, et Berchan sait déjà comment il
se glissera hors du manoir pour se lancer sur les traces de
sa sœur dans les Dorsales de givre. Quand les PJ se rendent
au manoir, si compétents qu’ils semblent être, le garçon
est convaincu qu’ils ne pourront se passer de son aide. Il
fait donc en sorte de les rencontrer alors qu’ils examinent
le terrain devant le manoir puis, une fois qu’ils ont quitté
les lieux, il attend qu’ils aient un jour d’avance avant de
partir sur leurs traces. Berchan est un enfant des Collines
du ponant qui a bénéficié des cours de nombreux tuteurs
talentueux, il n’a donc aucun mal à suivre la piste des PJ
dans la montagne.
Berchan est susceptible de dévoiler sa présence à n’importe
quel moment opportun (ou inopportun). Par exemple, peu
46
BERCHAN WULFF
Fils entêté du iarl Wulff (11 ans)
Attributs et Compétences
Communication 0 (Tromperie) ; Constitution 1 ;
Dextérité 0 ; Force –3, Magie 0 ; Perception 1 ; Ruse 1
(Connaissance de la nature) ; Volonté –2
de temps après l’arrivée des PJ à Fort Écarlate, il est possible
que le suzerain Owyne, amusé, leur annonce qu’ils ont un
« visiteur ». Si les PJ ne se rendent pas dans le village alva-
rien, Berchan peut également se contenter d’arriver un soir
au beau milieu de leur campement, comme si de rien n’était,
un jour ou deux avant que les PJ ne rattrapent Balan et ses
hommes. Les PJ ne peuvent bien entendu pas se permettre
de perdre un des enfants du iarl alors qu’ils sont déjà en
train d’en chercher un autre. En tout cas, une chose est sûre :
les Alvars refuseront dans tous les cas de prendre la respon-
sabilité du garçon. Ils argumentent même que sa capacité
à traquer les PJ dans la nature est suffisante pour lui faire
gagner une place dans le groupe ! Après tout, Berchan n’est
pas un civil, il est le fils d’un iarl. À moins qu’ils ne le traînent
très littéralement en bas des Dorsales de givre et jusqu’au
manoir de son père, les PJ n’arriveront pas à se débarrasser
du garçon tant qu’ils n’auront pas retrouvé sa sœur.
Si vous décidez d’intégrer cette quête secondaire, vous
devez également déterminer jusqu’à quel point Berchan se
méprend sur ses compétences. Vous pouvez par exemple
décider de le rendre parfaitement impotent. Dans ce cas,
utilisez les statistiques de non-combattant proposées sur cette
page. Cette option donne plus de responsabilités aux héros,
mais comporte le risque de devenir un élément comique.
Vous pouvez également présenter Berchan comme un petit
frère fier, compétent et d’une loyauté infaillible envers sa
sœur (mais complètement dépassé par les évènements).
Cette dernière option est celle qui a le plus grand potentiel
émotionnel. Si vous la choisissez, Berchan possède alors les
mêmes statistiques qu’Izot, présentées page 77.
Nous ne sommes pas seuls
Les Alvars ont la réputation d’être un peuple querelleur, à
tel point qu’au cours de leur long conflit avec le Férelden,
de nombreux raids lancés contre les basses-terres ont dû
être annulés pour cause de dissensions internes entre les
membres de différents clans et de leurs forts respectifs. Il
existe actuellement des faides entre des clans alvariens dont
l’origine, depuis longtemps oubliée, a un siècle et parfois
plus. Quand ils connaissent les raisons du conflit, même les
Alvars les plus tolérants ont rarement la patience d’expliquer
à des bas-terreux incrédules qu’ils s’affrontent car un bâtard
de fils de chienne d’un clan adverse n’a pas voulu de leur
arrière-arrière-arrière-grand-mère quand celle-ci était jeune.
Les Alvars aiment entretenir leurs rancunes et un certain
Visant Norigsen du Fort Tempête est un fier représentant
de son peuple. Visant et un petit groupe de chasseurs qui
partagent ses idéaux se sont ainsi rendus au nord afin
de se venger de nombreux petits affronts qu’ils ont subis
mais qu’ils ne daigneraient même pas citer. Visant déteste
Le repaire des aigles
cordialement cette vermine de Balan. Cela dit, il ne porte
aucun des bons à rien de Fort Écarlate dans son cœur.
Visant et sa bande représentent un élément imprévisible
que vous pouvez choisir d’utiliser pour pimenter les
évènements. Visant a pour objectif de se dégourdir, mettre
la main sur un peu de butin s’il le peut, et pour la gloire. Le
fils sanguin de Norig et ses hommes peuvent ainsi arriver
à de nombreux moments de l’aventure et, en fonction de la
situation, choisir d’aider ou de s’opposer aux PJ. Et il n’est
pas exclu qu’ils changent d’avis au cours de l’aventure.
Visant et ses hommes ont les statistiques de chasseurs alva-
riens, qui se trouvent dans le Livre de base p.273. Visant a
cependant un bonus de 1 point en Ruse et de 2 points en
Volonté.

Première partie

Le cœur d’un père

L’aventure commence quand les PJ émergent de la Corneille
qui fume, une taverne qui se trouve dans la petite ville d’Or-
mecrête. Ils viennent de terminer une mission consistant
à escorter une caravane ou quelque autre tâche du même
ordre. Un héraut envoyé par le iarl Wulff les approche et les
mène au campement du iarl, qui se trouve à proximité. Le
iarl engage le groupe et leur donne la mission de se rendre
dans les Dorsales de givre pour retrouver sa fille ou, dans
le pire des cas, apprendre ce qui lui est arrivé. Après une
enquête préliminaire au manoir du iarl, les PJ commencent
l’ascension des contreforts des Dorsales de givre.

Site : Ormecrête, dans 1. Une convocation

les Collines du ponant
Dans le Férelden, le comté des Collines du ponant est consi-
déré comme la frontière de tous les dangers. Il se trouve
en effet bien trop proche des montagnards alvariens et de
la menace implicite que représente l’Orlaïs au-delà des
montagnes. La région est couverte d’une épaisse forêt
qui couvre la ligne d’horizon et jusque sur les flancs des
montagnes enneigées à l’ouest. Les quelques routes qui
traversent le comté sont des chemins boueux, marqués pour
la plupart d’ornières permanentes suite au passage des
nombreuses chariots des caravanes se dirigeant vers l’est en
direction des fiefs bannerets.
Le printemps est encore tout jeune et les nombreuses collines
sont couvertes d’une fine couche de neige. Des tas de neige
boueuse bordent les chemins et l’air est vif. Ormecrête tient
plus de l’étape que d’une ville à proprement parler. C’est
un de ces endroits où les gens s’arrêtent brièvement avant
de reprendre la route. La majorité de ses bâtiments sont
faits de bois et de toile et seule une petite chantrie isolée est
en pierre. La plupart des commerces qu’on y trouve sont,
dans le même état d’esprit, destinés à l’accueil et l’appro-
visionnement des voyageurs et la ville propose ainsi une
abondance de tavernes et d’autres échoppes ou trouver
de l’équipement, des armes et des provisions. Ormecrête
se situe non loin d’Orzammar, ce qui explique l’étonnante
facilité avec laquelle on trouve des produits d’origine naine
pour une ville de cette taille.
printanière
RENCONTRE D’INTERACTION
Un héraut vient informer les PJ qu’ils sont convoqués
par le iarl local.
Vous venez de finir votre repas à la Corneille qui
fume, une taverne réputée pour servir le meilleur
petit déjeuner d’Ormecrête, une petite ville-étape
pour les caravanes marchandes et les pèlerins qui
traversent le comté des Collines du ponant. Au
cours de votre repas, vous avez évoqué plusieurs
projets possibles pour votre groupe, sachant qu’avec
l’arrivée du printemps, il sera peut-être difficile de
trouver du travail dans les mois à venir.
Alors que vous êtes en train de discuter entre
vous, un cavalier vêtu d’élégantes fourrures surgit
au coin de la rue. En voyant votre groupe, son visage
s’éclaire d’un sourire, comme s’il vous reconnais-
sait. Cependant, aucun d’entre vous ne le reconnaît.
L’homme descend de cheval et s’approche de votre
groupe.
« Je suis Odras, héraut du iarl Gallagher Wulff. Le
iarl réclame votre présente aussi vite que possible.
Si vous le voulez bien, je vais de ce pas vous mener
à lui. »

47
Le repaire des aigles

LE HÉRAUT DU IARL
Odras, homme libre féreldien et héraut du iarl Wulff
depuis plus de 20 ans.
Attributs et Compétences
Communication 3 (Étiquette, Persuasion) ; Constitution –1 ;
Dextérité 0 ; Force –2 ; Magie –1; Perception 2 (Fouille) ;
Ruse 2 (Héraldique) ; Volonté 1 (Maîtrise de soi).
Même si les PJ n’ont jamais rencontré le iarl auparavant, ils
ont certainement entendu parler de lui, car il s’agit d’un des
plus puissants aristocrates du Férelden. Le iarl Wulff peut
se vanter d’avoir une réputation irréprochable dans tout
l’ouest du Férelden, où il est vu comme un homme vail-
lant qui prend soin de son peuple et prend son devoir très
au sérieux. Bien entendu, si les PJ ont déjà rencontré le iarl
par le passé, ils auront également rencontré Odras. Adaptez
l’introduction de cette rencontre le cas échéant.
Odras est aussi persuasif qu’éloquent. Il sait, en partie, ce
que le iarl souhaite demander aux PJ mais il refuse de le
révéler par avance au groupe. Il se contente de dire qu’il
s’agit d’une affaire personnelle et qu’il ne serait pas séant
qu’il en parle à la place du iarl. Odras semble cependant
troublé : il connaît Izot depuis sa naissance et il sait qu’elle
a disparu et que son sort est incertain.
Si vos joueurs sont méfiants, ils peuvent vouloir tenter de
déterminer si Odras leur dit la vérité, pourquoi il semble
troublé et comment il les a reconnus. Permettez-leur de faire
des tests de Perception (Empathie) ou de Communication
(Investigation) s’ils le souhaitent et roulez secrètement
des dés de votre côté pour faire semblant de faire des tests
opposés. Il n’y a en effet pas vraiment d’opposition. Odras
est le héraut du iarl Wulff. Un test de Ruse (Héraldique)
ND 7 permet d’identifier les armoiries qui ornent son
pourpoint, une montagne dotée de bois de cerfs, comme
celles du comté des Collines du ponant. Il n’est pas possible
de savoir ce qui le trouble car il refuse d’en parler, mais cela
deviendra évident aux PJ rétrospectivement s’ils acceptent
de l’accompagner. Odras reconnaît les PJ car il s’agit d’un
groupe d’aventuriers itinérants aux qualités reconnues
qu’on lui a décrit par le passé. S’il ne s’agit pas d’une
description qui correspond aux PJ, dans ce cas, partez du
principe que le iarl s’est renseigné discrètement afin de
trouver des hommes sûrs et on lui a présenté les PJ comme
des candidats appropriés à la quête qu’il a en tête. Si les PJ
demandent à Odras pourquoi il est si pressé, il leur répond
que le iarl est sur le point de quitter son campement pour
mener une opération militaire dans la région.
Étant donné la nature de l’aristocratie du Férelden, les PJ ne
sont pas amenés manu militari en présence du iarl, comme
ce serait le cas dans de nombreux autres pays du Thédas.
Ils peuvent bien entendu dire à Odras qu’ils ne sont pas
intéressés et le congédier. Le héraut fait de son mieux pour
convaincre les PJ mais, si leur décision est irrévocable, il
finit par secouer la tête de dépit et s’en va. Dans ce cas, c’est
ici que s’arrête l’aventure Le repaire des aigles pour votre
groupe de PJ. Vers la fin de l’été ou au début de l’automne,
ils auront des nouvelles de l’ouest et apprendront qu’Izot
Wulff a été tuée dans les Dorsales de givre. Si vous voulez
48
tourner le couteau dans la plaie, vous pouvez alternative-
ment leur apprendre qu’elle a été enlevée puis sauvée par
un groupe d’aventuriers intrépides qui sont maintenant
riches et célèbres dans tout le Férelden occidental.
Si les PJ acceptent d’entendre ce que le iarl a à dire, cette
rencontre prend fin au moment où Odras les emmène au
campement du iarl, qui se trouve en bordure d’Ormecrête.
2. Le dilemme du iarl
RENCONTRE D’INTERACTION
Les PJ se trouvent en présence du iarl Wulff, qui a une
dangereuse proposition à leur faire. Il souhaite les envoyer
dans les Dorsales de givre avec pour mission de ramener
sa fille ou, à défaut, apprendre ce qui lui est arrivé.
Odras vous mène dans une clairière au sud d’Orme-
crête dans laquelle une force armée d’une centaine
d’hommes a établi un bivouac. Il règne une atmos-
phère lourde : il est clair qu’une bataille est à l’ordre
du jour. Le héraut descend de cheval et se dirige
vers une grande tente montée au sommet d’un petit
tertre. Il vous fait signe de le suivre.
L’intérieur de la tente est austère, seulement
meublé d’un lit de camp et d’une grande table
entourée de nombreuses chaises de bois rudimen-
taires. Les murs de toile de la tente sont couverts de
cartes. Au milieu de cet espace se tient un homme
de grande taille vêtu d’une armure de plate riche-
ment ornementée. Le iarl, car c’est bien de lui qu’il
s’agit, évalue votre groupe de ses yeux perçants
quand vous pénétrez dans la tente.
« Bienvenue, lâche le géant d’une voix de basse.
Je suis Gallagher Wulff, protecteur du comté des
Collines du ponant. Je… je… ahh… » Il se tait, la
gorge serrée d’émotion, ses énormes mains se cris-
pant et se décrispant. « J’ai besoin de votre aide.
L’une de mes filles… ma fille, Izot, a été enlevée.
Emmenée dans les Dorsales de givre par des
Alvars. »
Cette rencontre permet aux PJ de découvrir les circonstances
de l’enlèvement d’Izot. Odras se tient en retrait dans un coin
de la pièce et intervient de temps à autre pour préciser un
détail oublié par le iarl sous le coup de l’émotion. En vérité,
Wulff pense que sa fille est morte. De ce qu’il sait des Alvars
et de leur manière de traiter les femmes des basses-terres, il
espère presque qu’elle le soit.
Au cours de la conversation, le iarl informe les PJ des faits
suivants :
• Izot a disparu depuis quatre jours.
• Le manteau déchiré d’Izot a été retrouvé dans les
environs du manoir d’hiver du iarl. Autour du
vêtement, la neige était marquée de traces de pas et
d’autres traces menant à l’ouest ont été trouvées dans
un proche tas de neige.
• Le iarl a donné des ordres pour que le lieu de
l’enlèvement reste intact jusqu’à ce que des agents
Le repaire des aigles
 IARL GALLAGHER WULFF
Seigneur du comté des Collines du ponant et père
rongé par le chagrin.
Attributs et Compétences
Communication 2 (Étiquette, Meneur d’hommes) ;
Constitution 3 (Grand buveur) ; Dextérité 1 (Équitation) ;
Force 5 (Armes contondantes, Lames lourdes, Vigueur) ;
Magie –1 ; Perception 0 ; Ruse 2 (Connaissances historiques,
Connaissances militaires) ; Volonté 3 (Maîtrise de soi).
qu’il aura commissionnés l’inspectent. Le iarl n’a pas
vu lui-même le lieu du crime. Il était déjà sur la route
quand sa fille a été kidnappée.
• En général, les Alvars ne font des raids que pendant
l’hiver. Cela dit, le printemps débute tout juste.
• Izot a eu 18 ans il y a deux mois. Il s’agit d’une belle
jeune femme blonde aux yeux gris. En tant que fille de
iarl, elle a suivi un entraînement martial.
Questions & réponses
Le iarl Wulff répond aux questions des PJ de la manière suivante :
« Vous avez de nombreux hommes à votre service. Pourquoi
faire appel à nous ? »
J’ai besoin de chacun de mes hommes et même plus. Une armée
d’engeances mène des raids dans la campagne environnante et
plusieurs villages ont été massacrés et pire encore. Je pars dans
l’heure les affronter, tel est mon devoir de iarl. Mais le cœur d’un
père bat en mon sein et réclame que je fasse quelque chose. Voilà la
raison de votre présence.
« Certes, mais pourquoi nous en particulier ? »
Votre réputation vous précède. De plus, un petit groupe peut
voyager rapidement sans trop attirer l’attention des montagnards.
« Les Alvars ne vont-ils pas demander une rançon pour
votre fille ? »
Ils ne savent peut-être pas qu’elle est ma fille et elle-même ne leur
donnera jamais cette information. S’ils découvraient qu’elle est
la fille d’un iarl, ils la tueraient probablement pour la gloire ou la
sacrifieraient à un de leurs dieux païens. Dans tous les cas, il n’est
pas dans leurs coutumes de demander des rançons.
« Où pensez-vous qu’ils ont pu l’emmener ? »
Les clans alvariens vivent dans des villages protégés par des murs
de pierres qu’ils appellent des « forts ». Je n’ai connaissance que de
deux forts à moins d’une semaine de voyage de mon manoir à l’est.
L’un d’entre eux se trouve au nord, mais mes éclaireurs m’ont
informé que ces sauvages-là sont déjà en conflit avec un autre fort
qui se trouve plus au nord et qu’ils n’auraient pas pu se permettre
de mobiliser assez de guerriers pour un raid. L’autre fort est plus
proche, à quatre ou cinq jours de voyage dans les Dorsales de
givre, au-delà de la frontière des Collines du ponant. À mon avis,
si ma fille est quelque part, c’est dans le fort le plus proche.
« Pensez-vous qu’elle soit encore en vie ? »
Qu’elle le soit ou pas, je préfère être fixé sur le sort de ma fille.
Si vous ne pouvez pas me la ramener, une preuve de sa mort me
suffira et, mieux encore, la tête de son meurtrier.
Le repaire des aigles
« Nous sommes accompagnés par un Alvar… »
Si l’un des PJ présent dans la tente est un Alvar, le
iarl évite de faire trop référence aux « dieux païens ».
Un test de Ruse (Connaissance des cultures) ND 11
permet aux PJ de savoir que le dieu en l’honneur
duquel les Alvars se battent en hiver est sûrement
Hakkon Vintervind, Seigneur de l’Hiver et Maître des
Batailles. Techniquement, il n’exige pas que les Alvars
ne combattent qu’en hiver, il s’agit plutôt d’un choix de
ces derniers qui profitent de l’avantage que leur confère
le froid sur leurs ennemis. Reportez-vous à l’Annexe 1 :
À propos des Alvars, qui se trouve à la fin de cette aven-
ture pour plus de détails. Le même test permet aussi aux
PJ de savoir que les Alvars n’attaqueraient en aucun cas
le Férelden sans utiliser le couvert d’une tempête de
neige, or la dernière date de plusieurs semaines. Cela
dit, les différents clans ont tous des traditions qui leur
sont propres et même un PJ Alvar peut n’avoir aucune
idée de la raison qui peut pousser des Alvars à se rendre
dans les basses-terres si tard dans la saison.
« Nous ne sommes qu’un petit groupe. Ne risquons-nous pas
de nous faire massacrer par les Alvars ? »
Un petit groupe est justement tout indiqué. Les Alvars ne font
la guerre qu’en hiver. Cela est lié à leurs dieux. Puisque nous
sommes au printemps, ils n’attaqueront pas un petit groupe de
prime abord, ce qu’ils se sentiraient obligés de faire pour un grand
groupe quelle que soit la saison. Ils suivent une sorte de code
d’honneur. Si vous faites preuve de perspicacité, vous devriez être
en mesure de traiter avec eux.
« Qu’a-t-on à y gagner ? »
Si vous acceptez cette mission, je vous donnerai l’équipement et
les robustes montures qu’il vous faut. Si vous m’informez de sa
mort et que vous m’en ramenez une preuve, je donnerai à chacun
de vous cent pièces d’argent. Si vous la ramenez vivante de la
montagne, vous recevrez chacun deux souverains et je ne serai pas
prêt d’oublier la faveur que vous avez fait à ma maison.
Le iarl refuse de négocier. Il a fait une offre généreuse aux
PJ qui, sachant que d’importantes troupes d’engeances sont
en maraude dans la campagne environnante, peuvent être
motivés pour prendre quelques vacances dans les Dorsales
de givre. Si les PJ acceptent l’offre du iarl, ils se serrent
la main et il les remercie chacun individuellement avec
gravité. Il fait un geste en direction de son héraut : « Odras
va s’occuper de vous », et retourne à l’étude de ses cartes.
Si les PJ ont besoin de chevaux, Odras les mène dans la
partie du campement concernée et il leur sélectionne des
montures. Les PJ ne possédant pas la compétence Dextérité
(Équitation) peuvent monter à cheval mais, une fois en selle,
ils ne peuvent pas faire grand-chose d’autre que de s’y accro-
cher et ils ne sont certainement pas capables de se battre
quand ils sont sur leur monture. Odras donne également aux
PJ qui en ont besoin des vêtements adaptés à la montagne.
Il est possible d’obtenir facilement le reste de l’équipement
de base dans le campement, ainsi que des provisions pour
plusieurs semaines. Odras donne au PJ qu’il estime être le
chef une lettre qui identifie le groupe comme les agents du
49
 iarl Wulff et qui contient un mot demandant à l’intendant
de son manoir d’hiver de se mettre à leur disposition. Odras
donne également à ce PJ une carte grossière du comté des
Collines du ponant avec des instructions permettant de se
rendre au manoir d’hiver du iarl. Odras demande aux PJ de
retourner au manoir une fois leur mission accomplie dans
les Dorsales de givre, car l’intendant saura comment joindre
rapidement le iarl. Enfin, quand ils sont prêts à partir, il leur
souhaite bonne chance quand ceux-ci prennent la route.
Si les PJ refusent la proposition du iarl, comme à la fin de la
première rencontre, c’est la fin de cette aventure en ce qui
les concerne. Le iarl les congédie sèchement et les ignore
alors qu’ils quittent la tente.
3. Ce que le
manoir raconte
RENCONTRE D’EXPLORATION
Les PJ se rendent au manoir d’hiver du iarl pour
inspecter la scène du crime et chercher des indices.
Au bout de trois jours de voyage à cheval à un
rythme soutenu, vous arrivez à la demeure du iarl
Wulff, qui tient plus d’une forteresse de pierre que
d’un manoir à proprement parler. Vous arrivez à la
nuit tombée mais, dès les premières lueurs de l’aube,
l’intendant du iarl, un homme appelé Konwal, vous
emmène à l’endroit où Izot a été enlevée.
50
L’air matinal est d’un froid mordant. Aussi loin
que l’œil porte en direction de l’ouest, vous pouvez
contempler les Dorsales de givre qui s’élancent dans
les cieux à la rencontre des nuages. Konwal vous
guide jusqu’à une clairière qui se trouve dans les
bois, à un jet de flèche des murs du manoir. De petits
drapeaux ont été plantés dans le sol pour délimiter
une zone de neige boueuse et retournée.
Une grande quantité d’empreintes de pas se croisent et se
superposent dans la boue qui se trouve dans la zone déli-
mitée par les drapeaux, ce qui empêche les PJ de discerner
des éléments réellement utiles à l’endroit où le manteau a
été trouvé. Si un PJ a l’idée brillante de grimper dans un
arbre pour voir la scène d’en haut, il gagne un modificateur
de +2 à ses tests de Perception.
Tout PJ peut chercher le site à l’aide d’un test de Perception
(Pistage) ND 15. Sur une réussite, le PJ gagne un indice corres-
pondant au résultat du dé Dragon. Sur un échec, il ne distingue
rien de significatif dans le mélange de neige et de boue.
Enquête au manoir d’hiver
Dé Dragon Informations
La zone est marquée de nombreuses
empreintes qui ne mènent nulle part,
comme si quelqu’un avait délibérément
piétiné la scène pour donner l’impression
1–2
que de nombreuses personnes étaient
présentes. Cependant, vous estimez qu’il
ne doit pas y avoir plus de trois ou quatre
personnes à l’origine de ces empreintes.
Quelqu’un a été vraisemblablement traîné
par les aisselles sur trois mètres environ
3–4
avant d’être relâchée. Ses talons ont laissé
une empreinte distincte dans la neige.
Malgré des traces évidentes de lutte,
5–6 vous ne trouvez aucune goutte de sang
dans la clairière ou dans la zone alentour.
Tout PJ qui annonce spécifiquement qu’il cherche les bois
entourant la clairière peut faire un test de Perception (Fouille)
ND 11. En cas de succès, il remarque quelque chose d’étrange
en passant près d’un bosquet de conifères à une vingtaine de
mètres de la clairière où a eu lieu l’enlèvement : un symbole a
été gravé sur le tronc d’un grand pin. (L’un des amis d’Azur,
qui attendait qu’Izot vienne se « promener » dans la clairière, a
passé le temps en le gravant). Un test de Ruse (Connaissance
des cultures) ND 11 permet d’identifier ce symbole. Il s’agit de
Korth, le Père des cimes, le dieu qui domine le panthéon alva-
rien. Si les PJ cherchent le bosquet et ses environs, ils finissent
par trouver des empreintes sous des branches qui ont peut-
être été placées ici intentionnellement afin de les dissimuler.
Un test de Perception (Pistage) ND 9 réussi permet à un PJ
de dire que trois hommes ont attendus, sûrement dissimulés,
dans la clairière pendant plusieurs heures.
Konwal indique aux PJ le tas de neige marqué par les
empreintes de pas quittant la scène puis il se place en retrait
pour laisser les PJ inspecter les lieux tranquillement. Il
répond cependant à leurs questions du mieux qu’il le peut.
Le repaire des aigles
L’amas de neige se trouve à un peu moins de 30 mètres
de la clairière. Les PJ qui réussissent un test de Ruse
(Connaissance des cultures) ND 13 savent que les Alvars
ont pour habitude d’utiliser des branches pour effacer leurs
empreintes dans la neige quand ils veulent se montrer
discrets. Il n’y a pas besoin d’être expert pour se rendre
compte que quelqu’un tentait de cacher ces empreintes,
même si cela a clairement été fait grossièrement et rapide-
ment : en effet, certaines empreintes n’ont été que partiel-
lement effacées et d’autres carrément oubliées. Konwal
est certain que des gardes patrouillaient à proximité, le
manoir étant en état d’alerte depuis que la nouvelle des
attaques d’un groupe d’engeances s’est répandue, mais les
patrouilles ne s’aventurent généralement pas si loin.
Konwal informe les PJ qu’ils sont libres d’interroger le
personnel du manoir, dont les membres s’inquiètent visible-
ment tous du sort d’Izot, qui semble universellement aimée.
Cela peut rassurer les PJ sur le fait qu’il n’y a pas de traître
dans le manoir. Le manteau déchiré d’Izot a été trouvé tôt
dans la matinée, huit jours plus tôt, peu avant les premiers
rayons de l’aube. Si les PJ demandent à voir le manteau,
Konwal accède à leur requête. Il s’agit d’un robuste vête-
ment d’hiver. Il a été entaillé, mais les bords inégaux de
la fente suggèrent qu’il a été déchiré plutôt que tranché à
l’aide d’une lame. Il n’y a pas de sang sur le manteau.
Si les PJ pensent à demander si quelqu’un a remarqué quelque
chose d’inhabituel depuis la disparition d’Izot, un membre
du personnel signale d’un ton hésitant que le manteau abîmé
appartient en effet à Izot, mais que son manteau favori – un
vêtement bien plus beau et chaud – semble avoir inexplica-
blement disparu, tout comme une épée courte ornementée,
cadeau de son père, ce qui sous-entend qu’Izot était armée
au moment de sa disparition (c’était généralement le cas
quand elle quittait l’enceinte du manoir).
Si les PJ posent des questions sur le tempérament d’Izot, les
réponses qu’ils reçoivent leur permettre de se faire l’image
d’une jeune femme au bon cœur, mais avec du caractère.
Tous s’accordent également sur le fait que : « C’est bien la
fille du iarl. Elle a ses yeux, vous savez. »
Résolution
de la 1ère partie
À la fin de la Première partie, les PJ devraient savoir sans
doute possible ce que l’on attend d’eux : qu’ils se rendent
dans les Dorsales de givre et ramènent Izot Wulff ou, à
défaut, qu’ils puissent informer son père sur son sort,
preuve à l’appui. Si les soi-disant « aventuriers » sont abso-
lument déterminés à refuser cette mission, vous n’y pouvez
pas grand-chose. Ils peuvent soutenir qu’il est suicidaire de
se rendre dans les Dorsales de givre dans le mince espoir
de retrouver la jeune femme en vie. Si ce point peut être
débattu, ce qui ne l’est pas est qu’il s’agit d’une noble quête,
qui peut s’avérer fort lucrative.
Les PJ devraient avoir appris quelques informations sur les
Alvars et savoir que leur destination est vraisemblablement un
village protégé par une enceinte de pierre, un « fort ». Quant à
l’objet de leur quête, ils se doutent sûrement que les choses ne
Le repaire des aigles
L’INTENDANT DU IARL
Konwal, homme libre Féreldien et intendant du iarl Wulff
Attributs et Compétences
Communication 2 (Marchandage, Étiquette) ;
Constitution 0 ; Dextérité 1 ; Force 1 ; Magie –2 ;
Perception 0 ; Ruse 3 (Soins, Connaissances musicales) ;
Volonté 2 (Moral).
sont pas aussi simples qu’elles le paraissent de prime abord. Il
y a des contradictions entre ce qu’on leur a dit sur la téméraire
jeune fille et ce qu’ils ont découvert sur le lieu de l’enlèvement.
Par exemple, la « lutte » qui a eu lieu semble à la fois montée
de toutes pièces et il n’y a aucune trace de sang sur place, ce
qui a de quoi éveiller la méfiance, surtout qu’il a été clairement
signifié aux PJ qu’Izot est tout sauf une jeune fille sans défense.
La présence d’Alvars hors-saison est également très étrange.
Sachant que Roméo et Juliette est l’une des plus célèbres
histoires d’amour, vos joueurs sont peut-être déjà en train
d’échanger des regards entendus à la fin de la Première
partie : Le cœur d’un père. Ce n’est pas grave, car l’histoire
est sur le point de prendre une direction inattendue.
Si vous avez intégré l’intrigue secondaire Le gardien de ma
sœur, n’oubliez pas que Berchan doit se présenter aux PJ
pendant qu’ils sont au manoir, afin qu’ils le reconnaissent
quand il apparaîtra plus tard dans l’aventure.
DEUXIÈME PARTIE
Dans les
Dorsales de givre
Dans cette partie, les PJ entament l’ascension de la montagne
et ont leur premier tête-à-tête avec la faune locale quand
l’un des dangereux prédateurs des Dorsales de givre se
met en tête de leur réserver un accueil typique de la région.
Peu après, ils remarquent des charognards qui les mènent à
l’endroit où Izot a été enlevée pour la deuxième fois. Deux
chemins partent de cette clairière. En suivant l’un ou l’autre,
les PJ arrivent face à la même scène d’horreur : un champ
couvert de cadavres massacrés par les engeances. Certaines
des créatures traînent d’ailleurs encore dans les environs.
Site : Les Dents gelées
Les Dorsales de givre font partie de l’histoire du Férelden depuis
des siècles innombrables. Cette chaîne de montagne représente
en effet une barrière naturelle à l’origine de l’échec des occu-
pations tévintide et orlésienne et elle est également le bastion
presque imprenable à partir duquel les Alvars harcèlent leurs
lointains cousins depuis bon nombre d’années. Avec le cynisme
qui leur est propre, les nains d’Orzammar surnomment les
Dorsales de givre les « Dents gelées », car il se trouve toujours
des imprudents pour se faire happer par les nombreux dangers
qui s’y trouvent et se faire malmener puis, parfois, recracher.
Les hauteurs des Dorsales de givre sont dépourvues de
végétation. On n’y trouve que de la rocaille couverte de
glaces éternelles. Elles sont généralement ceintes de brumes
51
 glacées, qui sont susceptibles de créer des tempêtes de
neige, parfois même en plein été. Mais qu’ils soient enrobés
de brume ou bien visibles entre les arbres, les pics omnipré-
sents surplombent toujours, menaçants, les voyageurs.
À l’exception des parties les plus élevées, les flancs de la chaîne
de montagnes sont couverts d’une épaisse forêt de conifères
dans lesquelles se côtoient des mélèzes, des sapins, des
épicéas et de nombreux pins. Nichés au milieu des épineux
se trouvent également, isolés, quelques arbres à larges feuilles
comme des bouleaux, des sorbiers, des saules et des trembles.
Le sol est quant à lui couvert d’une grande variété de mousses,
qui recouvrent de manière indifférenciée la pierre et les troncs
d’arbres. Cependant, seules quelques variétés particulière-
ment résistantes de lichens et de mousses peuvent pousser sur
le sol de la forêt, étant donné son fort taux d’acidité.
Les parties boisées des flancs sont généralement humides, mais
l’eau qu’on y trouve est souvent gelée et, en certains endroits,
la neige peut couvrir le sol jusqu’à huit mois de l’année. À la fin
du printemps et pendant l’été, l’air devient chaud et humide.
Les fermiers alvariens profitent de ce bref redoux pour quitter
leurs forts de pierres et se rendre sur les contreforts afin d’y
faire des cultures, dont ils s’occupent de manière nomade en
même temps qu’ils gardent des troupeaux de chèvres et restent
vigilants au cas où des bas-terreux viendraient à passer par là.
Les Dorsales de givre abritent également de nombreux
rongeurs : marmottes, lièvres, écureuils et des hordes de
souris. Ceux-ci sont les proies de lynx, renards, belettes et
oiseaux de proie. Par ailleurs, il n’est pas rare de croiser
des rapaces, comme les aigles, des chouettes et de robustes
faucons dans la région et les Alvars entretiennent avec
eux des rapports privilégiés. Quelques troupeaux d’élans,
de chevreuils, de chèvres des montagnes et l’occasionnel
orignal se promènent également dans les forêts. Cependant,
les PJ doivent se méfier des plus grands prédateurs de la
région, notamment ceux qui ne craignent pas les hommes,
comme les loups des rochers, les brontos sauvages, les ours
des cavernes, les pumas écarlates et les dragons.
1. Le casse-croûte
RENCONTRE DE COMBAT
Alors que les PJ pénètrent dans les contreforts, ils
sont soudain attaqués par un célèbre prédateur des
Dorsales de givre : un puma écarlate.
Cela fait deux jours que vous avez quitté le manoir
du iarl et que vous voyagez vers l’ouest, toujours plus
loin et plus haut dans les contreforts des Dorsales de
givre. De temps à autre, vous trouvez des indices qui
vous laissent penser que vous êtes sur la bonne piste :
un groupe de quatre ou cinq personnes a emprunté le
chemin que vous suivez au cours de la dernière semaine.
Vous voyagez au cours d’une épaisse forêt et dans
un jour ou deux, au mieux, vous serez forcés d’aban-
donner vos montures et continuer le chemin à pied.
Malgré l’approche du printemps, l’air de l’après-
midi est d’un froid glacial et votre respiration crée
de petits nuages au-dessus de vos têtes.
52
À un moment donné, vous vous arrêtez pour déter-
miner votre position, vérifier que vous êtes toujours sur
la piste du groupe, peut-être vous restaurer. La forêt
résonne de chants d’oiseaux et des petits bruits des
rongeurs se déplaçant dans les buissons. Parfois, cepen-
dant, ce vacarme est remplacé par un profond silence…
Un puma écarlate, l’un des prédateurs les plus dangereux
des Dorsales de givre, traque les aventuriers depuis qu’ils
se sont engagés dans les contreforts et il n’attend que le bon
moment pour attaquer. L’hiver a été long et, si les pumas
écarlates ont de toute façon la réputation d’être dangereux,
la faim a rendu celui-ci téméraire.
Demandez aux PJ de faire un test de Perception (Ouïe ou
Vue) opposé à un test de Dextérité (Discrétion) du puma
écarlate qui, sous le vent, se glisse dans les buissons à moins
de 20 mètres des PJ. Les pumas écarlates ont une capacité
quasi surnaturelle de se déplacer sans un bruit. Le puma
écarlate possède un bonus de +9 à ses jets du à ses compé-
tences Dextérité 7 et Discrétion. Il devrait normalement béné-
ficier d’un bonus supplémentaire de +2 grâce à la couleur de
son pelage, mais ce bonus est annulé par une pénalité de
-2 due aux effets du froid (reportez-vous à la section Par le
souffle du Créateur, qu’il fait froid ! pour plus de détails à
ce sujet, sachant que les PJ sont sûrement eux aussi affectés
par le froid au cours de cette rencontre). Par ailleurs, le puma
écarlate peut relancer les dés s’il échoue son test contre les
PJ, grâce à son talent Reconnaissance (Compagnon).
En partant du principe que le puma réussisse le test opposé
(ce qui est très probable), continuez de faire comme si de rien
n’était. Commencez par décrire une empreinte de pas (ou
autre chose) découverte par le PJ avec le meilleur score de
Perception, comme s’il s’agissait de la raison pour laquelle ils
ont fait ce test. L’animal est bien assez rusé pour attendre que
les PJ soient distraits ou qu’ils s’éloignent les uns des autres
avant d’attaquer. Si un PJ s’éloigne du reste du groupe ou
semble particulièrement vulnérable, le rusé prédateur attaque.
Le puma écarlate attaque avec une vitesse hors-du-commun.
Il cherche immédiatement à briser la nuque de sa proie
avant de disparaître dans les buissons en la traînant à toute
allure, afin de pouvoir la dévorer tranquillement plus loin.
Si le puma a gagné le test opposé de Discrétion, sa première
attaque bénéficie d’un bonus de +3, car il prend sa cible
complètement par surprise, ce qui lui donne une attaque
par Morsure de +12 contre une victime qui n’a pas le temps
de lever son bouclier pour se défendre. Lancez un dé d’ini-
tiative au round suivant en n’oubliant pas de prendre en
compte les problèmes potentiels liés au froid.
Au cours du combat, insistez sur la vitesse surnaturelle du
puma écarlate. Il donne l’impression de se déplacer à la vitesse
de l’éclair, d’attaquer à chaque fois depuis des angles diffé-
rents. Il s’esquive, disparaît derrière des troncs d’arbres puis
fait demi-tour et charge de nouveau quand les PJ s’y attendent
le moins. Le puma écarlate tente en priorité d’abattre la proie
qu’il s’est choisie et combat jusqu’à ce qu’il ait perdu 30 points
de Santé, moment à partir duquel il s’enfuit. Les chevaux
sont pris de panique quand le puma écarlate attaque. Si les PJ
ne les ont pas attachés, ils doivent prendre le temps d’éviter
qu’ils ne s’éloignent trop et de les calmer afin qu’ils ne fuient
Le repaire des aigles
 PUMA ÉCARLATE
Le puma écarlate est l’un des célèbres prédateurs des
Dorsales de givre. Il s’agit d’un félin de grande taille
capable de terrasser même des ours des cavernes. Il ne
craint pas les espèces capables d’utiliser des outils, qui
ne sont pour lui que des proies parmi toutes les autres
qu’il peut attraper dans les montagnes. Les pumas
écarlates font généralement plus de 3 mètres de long
pour un poids de plus de 300 kilos. Leur fourrure est
d’un roux magnifique traversé de rayures noires et
grises et est très prisée par les nains d’Orzammar.
Attributs (Compétences)
0 Communication
5 Constitution (Endurance)
7 Dextérité (Morsure, Initiative, Discrétion)
6 Force (Coup de griffes, Saut)
–1 Magie
3 Perception (Vue, Odorat)
2 Ruse
2 Volonté
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure
15 50 17 0
Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts
Morsure +9 2d6+6
Coup de griffes +8 1d6+6
Capacités
Prouesses favorites : Mâchoires légendaires et Prise d’initiative.
leur donne une chance de se tenir prêts quand il se décidera
Mâchoires légendaires : La morsure d’un puma écarlate peut traverser à attaquer le camp. Un test de Ruse (Connaissance de la
l’acier. Un puma écarlate peut dépenser 3 PP pour accomplir une nature) ND 11 permet au PJ d’avoir accès aux informations
prouesse spéciale qui lui permet d’infliger 2d6 dégâts supplémentaires. présentées dans la section suivante consacrée aux pumas
Talents : Reconnaissance (Compagnon). écarlates, ainsi que de connaître leur réputation de ténacité.
Fourrure : Si un puma écarlate est tué sans que sa peau subisse
de dégâts significatifs (c’est-à-dire s’il a perdu plus de la moitié
de ses points de Santé suite à des dégâts infligés par des armes 2. Deux pistes
contondantes ou perforantes plutôt que tranchantes), sa fourrure
peut être vendue à des marchands nains pour environ 30 pa. dans les bois
pas en direction du bas de la montagne, au risque de se briser RENCONTRE D’EXPLORATION
un ou plusieurs membres sur le terrain accidenté. Les PJ découvrent les traces d’un combat et d’étranges
Si le puma écarlate a réussi à blesser significativement sépultures. Le plus grave, c’est qu’ils se trouvent face
sa proie avant d’être repoussé, il ne part pas bien loin et à deux chemins, avec très peu d’indices leur permet-
continue de suivre le groupe à distance. Au cours de la nuit, tant de déterminer lequel suivre.
il se glisse dans le campement aussi silencieusement que
possible pour finir le travail. La piste ténue que vous suivez depuis que vous avez
quitté les Collines du ponant s’arrête brusquement
Si la créature réussit à tuer sa proie, en fonction de la situa-
à l’orée d’une petite clairière, dans laquelle vous
tion, elle traîne sa victime avec elle ou s’enfuit de nouveau
trouvez des indices vous permettant de deviner qu’il
en attendant que le groupe parte en laissant le corps derrière
s’est déroulé une violente escarmouche. Ce combat
eux (comme le feraient les Alvars). Sinon, il se comporte
n’a pas dû se dérouler depuis plus d’une semaine,
comme décrit plus haut, en suivant le groupe à distance
cela dit. La boue révèle toutes sortes de traces et
jusqu’à ce qu’une opportunité se présente.
vous remarquez ce qui ressemble à des sacs éventrés
Si les PJ réussissent à gagner le test en opposition qui leur posés au milieu des pierres.
permet de repérer la créature, ils entendent le félin approcher Qu’inspectez-vous en premier ?
ou l’aperçoivent en train de se glisser entre les arbres. Cela

53
Le repaire des aigles

Les PJ peuvent trouver de nombreuses informations dans
cette clairière ensanglantée, mais il leur faudra du temps et
des efforts pour comprendre ce qu’il s’y est passé.
Voici, dans un premier temps, un résumé des évènements qui
se sont déroulés ici, afin que tout soit clair. Les jeunes amou-
reux, exaltés par leurs retrouvailles et sachant qu’ils ne se trou-
vaient plus qu’à un jour et demi de voyage de Fort Écarlate, se
montraient bien moins prudents que la raison l’aurait voulu et
le groupe tomba dans une embuscade. Les hommes de Balan les
prirent par surprise ou presque et ne tardèrent pas à les encercler.
Mais si les chasseurs de Balan avaient l’avantage du nombre, ils
n’étaient pas préparés au combat qui suivit. Ils avaient en effet
sous-estimé la férocité de leur proie et les compétences martiales
de la fille des basses-terres, qu’ils pensaient simplement être un
« butin » obtenu par le jeune homme lors d’un raid tardif.
Au final, deux des hommes de Balan perdirent la vie
pendant le combat et cinq autres furent blessés. Balan
lui-même tua Sollus, un ami d’Azur, et entreprit de rouer
celui-ci de coup. Torin, son second, finit par reconnaître en
Azur le neveu du suzerain Owyne et même le sanguin Balan
savait qu’il ne pouvait pas se permettre d’être à l’origine
d’une faide avec Fort Écarlate. Par ailleurs, le combat avait
été assez grisant : toutes les personnes présentes s’étaient
battues avec passion et même, à la surprise des attaquants,
la basse-terreuse, et Hakkon Vintervind ne serait pas satis-
fait si les morts n’étaient pas traités en conséquence.
Balan ordonna donc que soit accompli sur le champ l’en-
semble des rites funéraires et déclara que tous ceux qui
54
La clairière ensanglantée
Dé Dragon Information
Il semble évident qu’un combat s’est déroulé
dans cette clairière. Un groupe d’une dizaine
1
d’individus a pris un plus petit groupe de
quatre ou cinq personnes en embuscade.
Il y a eu au moins deux victimes, mais
2
sûrement plus. Il y a aussi eu plusieurs blessés.
L’un des membres du plus petit groupe
était soit une femme, soit un elfe. Vous
3-4 pouvez le déduire de la taille, la forme
distinctive et la profondeur qu’ont laissées
ses empreintes dans la boue.
Deux groupes distincts ont quitté la zone
après la bataille. L’un d’entre eux se dirigeait
plein ouest et l’autre en direction de l’ouest-
5
sud-ouest. Un petit groupe de peut-être
deux ou trois individus a trouvé refuge dans
de proches arbres pendant une nuit.
Le groupe qui s’est dirigé plein ouest est
le plus grand des deux. Cependant, ses
membres ont fait bien attention à marcher
dans les pas l’un de l’autre afin d’éviter de
laisser des indices sur leur nombre exact.
6
C’est une astuce courante chez les chasseurs.
L’un des membres du plus petit groupe
(qui se dirigeait en direction de l’ouest-sud-
ouest) titubait en quittant la clairière et était
soutenu par l’un de ses camarades.
étaient tombés seraient « offerts à la Dame » avec le cérémo-
nial approprié. Plutôt que de brûler ou inhumer les corps
des vaillants guerriers, les Alvars les démembrent et offrent
leurs corps aux oiseaux charognards des montagnes. Dans
ce but, ils découpent la chair en petits morceaux afin d’en
faciliter la consommation et réduisent également les os en
poudre avant de placer cette farine dans des sacs en cuir
afin que les oiseaux puissent se repaître de la totalité des
corps (pour en savoir plus sur la Dame des cieux, qui est la
déesse alvarienne de la mort, reportez-vous à l’Annexe 1 :
À propos des Alvars.)
Une fois les rituels funéraires terminés, Balan déclara qu’Izot
était son trophée. Abandonnant Martain, le dernier membre
du groupe des amoureux, en compagnie d’un Azur encore
inconscient, Balan et ses hommes prirent le chemin de
l’ouest en forçant Izot à les suivre, malgré ses protestations.
Martain se reposa pendant une journée en prenant soin
d’Azur aussi bien qu’il le pouvait puis, soutenant son ami à
moitié conscient et délirant, il prit le chemin de Fort Écarlate.
Les funérailles aériennes des Alvars ont laissé de nombreux
indices dans la clairière, mais les PJ risquent dans un
premier temps d’avoir du mal à comprendre ce à quoi ils
ont à faire. La quantité de sang répandu ne laisse aucun
doute à un PJ qui réussit un test de Ruse (Soins) ND 7 que
plusieurs corps ont été dépecés à cet endroit. Cependant, le
PJ qui réussit ce test remarque également que l’essentiel du
sang est concentré à un endroit précis de la clairière (là où
les corps ont été dépecés).
Le repaire des aigles
Inspecter les sacs, ou plutôt ce qu’il en reste, révèle seule-
ment qu’il s’agit de sacs en cuir assez rudimentaires et ne
donne aucune indication sur ce qu’ils contenaient. Un test
de Perception (Fouille) ND 13 permet à un PJ de remarquer
un sac encore plein attaché à une branche basse. Il contient
quelque chose qui ressemble à de la farine grumeleuse
imbibée de sang. Il s’agit, bien sûr, d’os broyés. Un nouveau
test de Perception (Fouille) ND 9 permet à un PJ de trouver
une pierre présentant une légère dépression à côté de laquelle
se trouve un caillou rond, couvert de sang et de griffures : il
s’agit du pilon et du mortier utilisés pour broyer les os.
Les Alvars évoquent rarement leurs rites funéraires devant
les bas-terreux. Un test de Ruse (Connaissance des cultures)
ND 17 permet à un PJ non-Alvar de se rappeler avoir entendu
parler de « funérailles aériennes » parmi les barbares des
collines. Si les PJ ont compris ce que contenaient les sacs, ils
gagnent un bonus de +3 à ce test. Il s’agit d’un moment de
l’aventure où la présence d’un Alvar dans le groupe peut faire
une grosse différence, dans la mesure où celui-ci se rendra
immédiatement compte que la clairière est le lieu d’une ou
plusieurs offrandes à la Dame. Par ailleurs, toute personne qui
a entendu parler de cette coutume sait que les Alvars n’honore-
raient jamais ainsi le cadavre d’une personne des basses-terres.
Un test de Perception (Pistage) ND 11 peut permettre de
déduire une bonne partie de ce qui s’est déroulé dans la
clairière, en fonction du résultat du dé Dragon. Consultez
la table La clairière ensanglantée pour voir les informations
que les PJ apprennent. Un résultat élevé révèle l’informa-
tion correspondante ainsi que les informations liées aux
résultats inférieurs. Plusieurs PJ peuvent tenter ce test pour
tenter d’obtenir plus d’informations. Si aucun PJ ne réussit
le test de Pistage, ils déduisent seulement des indices qu’un
combat a eu lieu dans la clairière et que deux groupes l’ont
quittée en empruntant des chemins différents (sûrement en
direction de l’ouest), mais les PJ ne tardent pas à perdre leur
piste sur le sol couvert de mousse des sous-bois.
Bien qu’ils n’aient pas d’indications précises à ce sujet, les PJ
devraient cependant être en mesure de déduire de ce qu’ils
savent que le village de Fort Écarlate se trouve à l’ouest-
sud-ouest de leur position actuelle. De là, il n’en faut pas
beaucoup pour conclure que c’est la direction qu’a pris le
plus petit des deux groupes qui a quitté la clairière.
Après avoir inspecté la clairière, le PJ qui possède le plus
haut score de Perception remarque quelque chose d’inha-
bituel à l’ouest : un grand rassemblement d’oiseaux charo-
gnards, au moins une centaine, peut-être plus, vole en cercle
au-dessus d’un endroit qui doit se trouver à environ une
journée et demi de route.
À la fin de cette rencontre, plusieurs choix s’offrent aux PJ
mais, à moins qu’ils décident de faire demi-tour et redes-
cendent de la montagne, les chemins les plus évidents les
mènent à la prochaine rencontre, la Deuxième Partie : 3. Une
bien macabre découverte. En effet, les pistes des deux groupes
finissent par mener les PJ jusqu’à un plateau dégagé qui est le
lieu de la rencontre suivante et se trouve sur le chemin de Fort
Écarlate. Bien entendu, ni les aventuriers ni les joueurs qui les
dirigent n’en sont conscients. Assurez-vous donc bien qu’ils
ont décidé de la suite de leurs actions avant de les amener à la
rencontre suivante et menez celle-ci en fonction de leur choix.
Le repaire des aigles
3. Une bien
macabre découverte
RENCONTRE DE COMBAT ET D’EXPLORATION
Les PJ tombent sur un véritable charnier : devant eux
se trouvent les cadavres massacrés puis abandonnés
à la pourriture d’un grand groupe de fermiers alva-
riens, des hommes, des femmes et des enfants, et même
leurs chèvres. Un rapide examen des lieux permet de
révéler que les responsables sont des engeances qui,
d’ailleurs, traînent encore dans les environs…
Bien avant d’en voir l’origine, vous êtes assaillis par
des bouffées pestilentielles d’odeur de chair en décom-
position qui viennent vicier l’air pur de la montagne.
Vous arrivez enfin à l’orée d’un plateau dégagé et,
en sortant des bois, vous découvrez un champ de
cadavres, couvert de corps aussi loin que porte votre
regard sur les flancs embrumés de la montagne.
Des hommes, des femmes, des enfants et même
leurs chèvres ont été massacrés et leurs cadavres
ont été abandonnés à la pourriture. Des dizaines
de charognards, des centaines de rongeurs et des
milliers d’insectes participent à un macabre festin et
les mille bruits de leurs mastications résonnent entre
les pierres des Dorsales de givre.
Que faites-vous ?
Il faut avoir le cœur bien accroché pour pouvoir se promener
avec désinvolture au beau milieu de cadavres d’hommes, de
femmes et d’enfants – sans même parler d’examiner les corps.
Les aventuriers ont les nerfs solides et n’ont pas besoin de
faire de test pour chercher des preuves de ce qui s’est passé ici
entre les corps, mais il doivent quand même réussir un test de
Volonté (Maîtrise de soi) ND 11 pour trouver le courage de
retourner les corps infestés de vermine à la recherche d’une
tête blonde et d’une paire d’yeux gris. Au bout d’une demi-
heure de recherche attentive, les PJ ont la certitude qu’Izot ne
fait pas partie des victimes de ce massacre.
Une inspection sommaire des cadavres permet aux PJ de
constater que leurs vêtements sont simples et ressemblent
à ceux des hommes libres féreldiens en plus chaud. Ils ne
trouvent que peu d’armes, mais trouvent un certain nombre
de pioches, de pelles et d’autres outils d’usage courant pour
des fermiers. Il ne fait pas de doute que la majorité des
victimes qui se trouvent là ont été fauchées pendant qu’elles
fuyaient, notamment les enfants.
Les PJ ont le choix entre plusieurs tests différents afin de
déterminer depuis combien de temps les corps se trouvent
là. Un test de Ruse (Soins, Connaissances militaires, ou
Connaissance de la nature) ND 11 leur révèle que les corps
reposent dans le champ depuis environ trois jours. Le froid
a ralenti leur décomposition, rendant la puanteur bien
moindre que ce qu’elle serait sinon, mais les charognards
des montagnes s’en donnent à cœur joie.
Un test de Perception (Fouille) ND 9 révèle aux PJ une
scène qui leur envoie des frissons glacés dans l’échine :
55
 non seulement les pauvres fermiers ont été massacrés, mais
leurs cadavres ont également été tournés en ridicule. Parmi
les PJ qui ont réussi ce test de Perception, celui qui obtient
le résultat le plus élevé avec le dé Dragon découvre une
éminence rocheuse sur laquelle le corps d’un enfant a été
dressé à l’aide de lances de grossière facture. Sa tête tran-
chée a été remplacée par celle d’une chèvre, dont les lèvres
ont été cousues à l’aide de tendons en un rictus grimaçant.
Les membres de l’enfant sont attachés par des cordes aux
lances en une parodie sinistre de marionnette. Par ailleurs,
les rochers qui entourent cette terrible mise en scène ont
été décorés de symboles peints avec du sang et l’un d’entre
eux est entouré de fragments d’armes brisés, faites d’un
métal terne que les PJ ne reconnaissent pas. Un test de Ruse
(Connaissances historiques ou Connaissance des cultures)
ND 15 laisse penser les PJ que ce sont des engeances et non
des Alvars qui en sont responsables.
Ce n’est pas si grave si les PJ n’arrivent pas tout de suite à
cette conclusion. En effet, ils sont sur le point de se trouver
face à un énorme indice sous la forme d’une bande de
genlocks qui revient sur les lieux pour inspecter son travail.
Les PJ n’ont pas besoin de faire de test pour les entendre
arriver car les créatures, sûres de leur victoire et convain-
cues d’être seules, ne cherchent même pas à être discrètes.
Les genlocks détestent se trouver dehors en plein jour (ce
qui les pousse à se presser et être moins attentifs à leur
environnement qu’en temps normal), mais ils ne sont
pas stupides pour autant. Ainsi, si les PJ ont modifié l’air
général du champ de cadavres de manière significative, par
exemple en empilant les corps, les genlocks vont rapide-
ment s’en rendre compte et venir faire le point sur la situa-
tion les armes à la main.
Le groupe de PJ peut sans mal monter une embuscade et prendre
les genlocks par surprise. L’endroit est parsemé d’arbres et
56
de rochers, qui sont autant de cachettes possibles. Des PJ à la
volonté de fer peuvent même se cacher au milieu des corps s’ils
réussissent un test de Volonté (Maîtrise de soi) ND 11. Cela
leur accorde un modificateur de +3 aux jets d’attaques effectués
pendant le premier round de combat, dans la mesure où les
genlocks, superstitieux, croient dans un premier temps que les
morts se sont levés pour se venger de leurs bourreaux. Les PJ
peuvent également simplement vouloir se cacher en espérant
que les genlocks passent sans les remarquer. Cependant, leurs
chevaux ne tardent pas à trahir leur présence. Déjà nerveux à
cause de la puanteur qui se dégage des cadavres, les animaux
renâclent en sentant les engeances à l’odeur répugnante qui
s’approchent, forçant ainsi la main des PJ.
Il y a deux genlocks de plus que de PJ. Ils arrivent du nord,
en fin d’après-midi, et émergent de l’orée embrumée de la
forêt, précédés d’une minute environ par leurs rocailleuses
voix de basse. Ils sont exceptionnellement pâles, même
pour des genlocks, et ont décoré leur peau de symboles
ensanglantés. Il s’agit d’un groupe d’éclaireurs envoyé par
une force bien plus importante, mais rien ne laisse deviner
cette information de prime abord.
Si les PJ ne prennent pas l’initiative de l’attaque au cours
de la minute suivant l’arrivée des genlocks dans le champ,
l’un d’entre eux se met soudain à renifler l’air et murmure
quelque chose à ses camarades. Faites un test de Dextérité
(Discrétion) opposé à un test de Perception (Odorat), pour
lequel le genlock a un bonus de +4. S’il succède, le genlock se
dirige vers la cachette d’un des PJ en s’arrêtant à intervalles
réguliers pour renifler l’air. Les PJ ont un round pour agir
avant que leur camarade soit découvert. Si le genlock échoue,
il rejoint ses congénères qui sont en train de dépecer des corps.
Une fois le combat entamé, les genlocks se battent par
paire dans la mesure du possible. Ils lancent leurs haches
Le repaire des aigles
ou d’autres objets (voir leurs prouesses favorites dans leur
profil), avant de tirer leurs haches de bataille et de se jeter
dans la mêlée. Les genlocks ne portent pas grand-chose de
valeur sur eux et les PJ devraient de toute façon répugner à
toucher des engeances.
Après le combat, les coupables du massacre des fermiers
semblent tout désignés. Cependant, il semble tout aussi
évident qu’un si petit groupe de genlocks ne peut pas être
responsable d’un massacre d’une telle ampleur à lui seul.
Si les PJ fouillent la forêt alentour, ils n’ont pas de mal à
déterminer qu’un groupe de plus de cinquante individus a
traversé cette zone au cours de la semaine précédente.
Il faut aux PJ deux heures de recherche et un test de
Perception (Pistage) ND 15 pour retrouver les deux pistes
qui quittent cette clairière et qui ne sont pas celles laissées
par les engeances. L’une des pistes, qui date d’environ une
semaine, s’éloigne en direction de l’ouest, plus haut dans les
montagnes. Il s’agit de la piste de Balan et de ses hommes.
Une autre, marquée d’indices laissant penser qu’un indi-
vidu en soutenait un autre (Martain soutenant Azur) sort du
champ par sa bordure ouest et se dirige vers le sud-ouest, en
direction de Fort Écarlate.
Pendant qu’un (ou plusieurs) PJ cherche à retrouver une
piste dans les alentours, les autres doivent faire un test de
Perception (Vue) ND 13. Il y a toujours de nombreux charo-
gnards dans le champ, mais ils gardent leurs distances avec
les PJ, à l’exception d’une petite chouette, qui intrigue un
des PJ qui réussit le test. L’animal est un petit rapace, gros
comme deux poings, aux yeux vert et or. Un PJ qui réussit
un test de Ruse (Connaissance de la nature) ND 9 permet
de l’identifier comme une chouette traqueuse, un oiseau
strictement nocturne. Cependant, elle se trouve non seule-
ment ici, en pleine journée, depuis plusieurs heures, mais
elle ne semble également pas prendre part au festin des
charognards. Si les PJ se montrent hostiles, par exemple en
lui lançant des pierres ou en se préparant à lui tirer dessus, la
chouette s’envole et disparaît entre les arbres. Par contre, si
un (ou plusieurs) PJ indique qu’il va l’observer un moment,
elle s’ébroue les plumes puis le regarde droit dans les yeux
avant de lui faire un clin d’œil et de s’envoler en direction
du sud-ouest, laissant probablement derrière elle un PJ
estomaqué. Les PJ rencontreront de nouveau la chouette
dans la Troisième partie : Bienvenue à Fort Écarlate. Si
un PJ pose la question, un test de Ruse (Connaissances
mystiques) ND 7 réussi permet de lui laisser penser que si
certains mages peuvent, en théorie, changer de forme, ils ne
sont pas censés pouvoir devenir si petits.
Le soleil se couche enfin derrière les Dorsales de givre et les
PJ peuvent voir un filet de fumée apparaître au sud-ouest…
Résolution
de la 2è partie
La Deuxième partie 2 : Dans les Dorsales de givre, se termine
alors que les PJ se trouvent confrontés à un choix difficile :
suivre la piste difficile d’un groupe dans lequel se trouve peut-
être (ou non) l’objet de leur quête, en s’enfonçant à l’ouest,
plus profondément dans les Dorsales de givre ; ou prendre le
Le repaire des aigles
GENLOCKS
Attributs (Compétences)
0 Communication
2 Constitution (Course)
1 Dextérité (Bagarre)
3 Force (Haches, Intimidation)
2 Magie
2 Perception (Odorat)
1 Ruse (Connaissances militaires)
2 Volonté
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure
6 22 13 (11*) 7
Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts
Hache de bataille +5 2d6+3
Hache de jet +5 1d6+4
Capacités
Prouesses favorites : Coup puissant et Jet d’organes.
Jet d’organes : Prouesse spéciale à 3 PP pour ce combat. Avec
un rire diabolique, le genlock prend à pleines mains une masse
d’entrailles, ou peut-être une tête d’enfant, qu’il lance en direction
des PJ. Au cours du round suivant le genlock bénéficie d’un bonus
de +2 à ses jets d’attaque contre sa cible dégoûtée. Cet effet ne peut
être utilisé qu’une seule fois par cible.
Résistance à la magie : Un genlock possède un bonus de
résistance de +2 aux tests d’attributs qu’il fait pour résister aux
effets d’un sort ou d’une autre attaque magique.
Talents : Port d’armure (Compagnon) et Combat à une arme et
bouclier (Apprenti).
Groupes d’armes : Haches, Bagarre et Armes contondantes.
*Sans bouclier
Équipement
Hache de bataille, armure de mailles lourde, bouclier moyen
et hache de jet
chemin plus facile mais potentiellement plus dangereux qui
semble les mener à Fort Écarlate, une forteresse dont le iarl
Wulff ne connaissant même pas le nom mais qu’il pense être
l’endroit où Izot a le plus de chance de se trouver. Si les aven-
turiers n’ont pas réuni assez d’indices, ils peuvent ne pas avoir
l’option de suivre la piste des chasseurs de Balan, ce qui est
peut-être mieux en termes de déroulement de l’histoire. S’ils
ont trouvé assez d’indices pour avoir le choix et qu’ils sont
déterminés à se diriger vers l’ouest et s’enfoncer au cœur des
Dorsales de givre, passez directement à la Cinquième partie :
Les hauteurs implacables. Les PJ doivent alors abandonner
leurs chevaux, qui sont tout bonnement incapables de conti-
nuer : la forêt trop dense, le sol couvert de mousse et la pente
de cailloux sont autant de promesses de pattes brisées.
À la fin de ce chapitre, des aventuriers expérimentés
devraient avoir réussi à vaincre tous leurs ennemis, même
si certains sont peut-être blessés. Si l’un des PJ est mort, Fort
Écarlate est l’endroit idéal pour lui trouver un remplaçant.
57
 TROISIÈME PARTIE
Bienvenue à
Fort Écarlate
Dans cette partie, les PJ découvrent le village alvarien de
Fort Écarlate, qui vient de subir une terrible perte et se
trouve en danger imminent. Les Alvars se reposent sur une
économie de subsistance et le massacre de la majorité de
leurs fermiers est une perte dont la communauté aura du
mal à se remettre. Ils risquent même de ne pas avoir l’oppor-
tunité d’essayer, car un grand nombre de leurs chasseurs ne
sont pas encore rentrés des dernières chasses d’hiver et les
engeances approchent et comptent bien terminer ce qu’elles
ont commencé.
Il reste à savoir si les PJ sont en mesure d’éprouver de la
sympathie pour les ennemis ancestraux de leur peuple.
Site : Fort Écarlate
Fort Écarlate est une communauté alvarienne typique des
Dorsales de givre. Il s’agit véritablement d’une forteresse de
pierre nichée contre une falaise de granit. De l’extérieur, les
bâtiments semblent avoir été majoritairement construits en
pierre, avec du bois ajouté par la suite, comme s’il avait été
oublié. La forêt a été rasée sur presque cent mètres autour
des hauts murs d’enceinte, créant une zone dégagée à flanc
« Je vais rentrer en douce ! »
De jour, il est impossible de pénétrer discrètement
dans Fort Écarlate. Cependant, les PJ étant les PJ, il est
possible que l’un d’entre eux (ou plusieurs) se mette
en tête de relever le défi. En ce moment, les Alvars
sont nerveux (c’est le moins qu’on puisse dire !) et ils
estiment naturellement que toute personne qui tente
de rentrer en douce dans leur village est animée de
mauvaises intentions. Si un joueur insiste pour que
son PJ tente l’aventure, faites un test de Perception
(Vue) opposé à un test de Dextérité (Discrétion). Les
sentinelles alvariennes bénéficient d’un bonus de +3
à leurs compétences Perception et Vue et un bonus
supplémentaire de +4 pour ce jet, dans la mesure où
l’espace qui se trouve devant l’enceinte est dégagé et
ne propose aucun abri. Un PJ qui veut pénétrer dans
le fort doit réussir à avoir le dessus sur au moins trois
jets de Perception de la part des sentinelles. Si un garde
remarque un intrus, il sonne immédiatement l’alarme.
De plus, les gardes étant terrifiés par la perspective de
l’arrivée des engeances, ils utilisent leurs arcs longs et
tirent d’abord, puis se poseront des questions une fois
qu’ils examineront le cadavre de l’intrus.
Un PJ qui réussit à rejoindre le mur d’enceinte sans se
faire détecter doit réussir un test de Force (Escalade)
ND 17 pour arriver à grimper jusqu’en haut. S’il échoue,
il se trouve égratigné et bien embêté à la base du mur.
S’il réussit, il arrive à se glisser dans Fort Écarlate sans
s’être fait repérer. Et maintenant, champion ?
58
de colline qui n’est couverte que de mousses et des premiers
bourgeons des fleurs printanières.
En partant du principe que les PJ se voient proposer l’hos-
pitalité par le suzerain au cours de la rencontre qui suit, ils
reçoivent alors la permission de se déplacer sans escorte
dans le village. Il n’y a pas de boutiques en ville. La culture
alvarienne est communautaire et le commerce y est basé
sur le troc. En tant qu’hôtes du suzerain, les PJ bénéficient
d’avantages et peuvent ainsi faire réparer gratuitement leur
équipement et refaire le plein de provisions. Cependant, les
réserves sont limitées.
1. Les artifices
du suzerain
RENCONTRE D’INTERACTION
Les PJ approchent de Fort Écarlate et doivent négo-
cier leur passage avec le suzerain Owyne, qui dirige le
village. Le suzerain en sait bien plus sur la situation
qu’il le laisse entendre.
Vous suivez la piste ténue qui vous mène à l’ouest,
en direction du filet de fumée que vous apercevez de
temps à autre sur l’horizon. Au bout d’une journée
et demie, la forêt s’arrête brutalement au bord d’un
vaste plateau, à une centaine de mètres d’une grande
enceinte de pierre. Le village alvarien que vous
contemplez a tout d’une forteresse, dont la seule
entrée visible est constituée de deux massives portes
de bois renforcées par des bandes de fer.
Que faites-vous ?
À ce moment de l’aventure, la connaissance des coutumes
alvariennes serait un grand avantage pour les PJ. Tous les
PJ font donc un test de Ruse (Connaissance des cultures)
ND 13 afin de déterminer la marche à suivre. Si un des PJ
est un Alvar, il fait le même test, mais avec ND 9. Si un PJ
réussit le test, il se dit qu’étant donné le récent massacre,
les Alvars doivent être sur le pied de guerre et encore plus
méfiants envers les étrangers que d’habitude. Il serait donc
conseillé qu’ils s’approchent ouvertement du fort, leurs
armes bien visibles et à bout de bras. Cependant, il faudrait
être inconscient pour pénétrer dans un village alvarien sans
avoir reçu l’hospitalité de son suzerain (qui est le titre du chef
d’un clan alvarien). « Clan » et « fort » sont virtuellement
synonymes dans la culture alvarienne, le suzerain d’un clan
est donc également le maître du fort. S’il propose l’hospitalité
à des étrangers, cela signifie qu’il les considère comme des
membres de sa famille et que tout préjudice qu’ils pourraient
subir sera considéré comme une insulte directe envers lui
et, par extension, son clan. Si le suzerain n’accorde pas son
hospitalité aux PJ, cela signifie par contre que les membres
du clan sont libres d’attaquer les visiteurs si bon leur semble.
Il est important de se rappeler que les Alvars ne considèrent
pas une amicale petite rixe ou toute une variété de petites
provocations destinées à tester la valeur d’un guerrier
comme des « attaques » en tant que telles. Les PJ peuvent
et devraient s’attendre à de tels évènements pendant leur
Le repaire des aigles
séjour au village. Par ailleurs, les Alvars permettent à leurs
invités de porter de petites lames, comme des épées courtes
et des couteaux, dans la mesure où celles-ci sont essentiel-
lement considérées comme des couverts, et il leur importe
peu que les PJ continuent de porter leur armure ou non.
Dès que les PJ quittent le couvert de la forêt, les longues
notes des cors résonnent depuis les tours de guet situées le
long du mur. Si les PJ n’ont pas présenté leurs armes devant
eux de manière non agressive, une paire de flèches vient se
planter en vibrant à leurs pieds quand ils se trouvent à une
quarantaine de mètre des portes. S’ils suivent les coutumes
alvariennes appropriées, par contre, ils peuvent s’appro-
cher sans risque à portée de flèches. Dans tous les cas, ils
remarquent sur les murs une demi-douzaine d’archers qui
les tiennent en joue et sont prêts à tirer.
Quand vous arrivez à une vingtaine de mètres des
portes, une voix résonne soudain : « C’est assez près,
bas-terreux ! » Un homme robuste d’une cinquan-
taine d’années dont les cheveux argentés sont
retenus par un bandeau de métal apparaît en haut
du mur bordant la porte. L’homme vous jauge briè-
vement avant de remarquer d’un ton sec : « Nous
n’acceptons généralement pas les touristes avant
Drakonis ». Sa remarque provoque quelques discrets
rires sur les remparts.
« Je suis le suzerain Owyne de Fort Écarlate. Qui
êtes-vous et que venez-vous faire ici ? »
Le repaire des aigles
Il s’ensuit une négociation, à jouer, entre le suzerain Owyne
et les PJ, mais cet échange est plus chargé de sens que les PJ
peuvent le penser. En effet, le suzerain Owyne Rainnesen
du Fort Écarlate en sait plus sur les aventuriers qu’il ne le
laisse paraître, mais il ne connaît pas un certain nombre de
détails d’importance vitale et il doute de la véracité d’une
partie des informations qui lui ont été données.
Le suzerain Owyne est le chef de son clan et un homme
rusé. Il est considéré comme un bon suzerain et, jusqu’à
une période très récente, les membres de son clan n’avaient
aucune raison de remettre en cause son autorité. Cependant,
il est dans la nature des choses de changer. La coutume
alvarienne veut qu’en tant que suzerain, il soit directement
responsable de son peuple et ainsi, le massacre des fermiers
est considéré comme sa faute. La plupart des Féreldiens
(et cela devrait également être le cas de vos joueurs) aurait
du mal à voir en quoi il peut être jugé responsable de cet
évènement, car comment aurait-il pu deviner que des
engeances étaient dans les environs et ce qu’elles feraient ?
Mais les Alvars attachent beaucoup d’importance aux
présages et à la superstition et, selon leurs croyances, si un
fort se trouve confronté à des problèmes, c’est parce qu’un
ou plusieurs de leur dieux a été offensé ou qu’il se passe
quelque chose d’anormal avec leur animal sacré (voir l’An-
nexe 1 : À propos des Alvars) et, dans ces moments-là, c’est
au suzerain qu’il revient de rétablir l’ordre des choses.
Dans la présente situation, le suzerain Owyne est malade
à la pensée du massacre des fermiers de Fort Écarlate et de
59
 leurs enfants, dont la plupart étaient liés à lui par le sang
ou par le mariage. Sa conscience lui pèse également car il a
envoyé trois groupes de chasseurs en expédition, bien que
la saison touche à sa fin. Non qu’ils eussent été capables
de sauver les fermiers, mais ses éclaireurs pensent que les
engeances ne sont pas loin et ne tarderont pas à venir s’en
prendre à un fort dont le gros des guerriers est absent. Pour
ne rien arranger, le neveu du suzerain, Azur, qui lui avait
toujours paru être un garçon avec la tête sur les épaules,
n’a rien trouvé de mieux que de tomber amoureux d’une
fille des basses-terres qui lui a été aussitôt enlevée par le
cruel Balan et qui s’est tiré de cette mésaventure avec des
blessures qui le rendent inapte au combat imminent contre
les engeances. Owyne sait par ailleurs qu’au sein même de
son clan se trouvent des rivaux qui n’attendent que le bon
moment pour se faire connaître, car la faiblesse est un trait
de caractère que les Alvars ne tolèrent pas. Assailli de toutes
parts, le suzerain sait que s’il n’arrive pas à retourner rapi-
dement la situation en sa faveur en apaisant les dieux, il
sera promptement déposé.
Quand les Alvars sont troublés, ils font appel aux conseils
des chamans, les interprètes de la volonté des dieux. Le
chaman de Fort Écarlate est un homme rusé appelé Elorn,
disciple d’Imhar l’astucieux, un dieu alvarien réputé pour
ses solutions peu orthodoxes face à l’adversité. Elorn a
annoncé à son suzerain qu’une possible réponse à ses
problèmes et ses prières avait des chances de se présenter
aux portes de Fort Écarlate avant la fin de la semaine.
Voilà ci-dessous ce que sait Owyne, comment il le sait, suivi
de ce qu’il ne sait pas.
Il sait que les PJ sont des bas-terreux, ce qui est une évidence
aux yeux de tout Alvar. Il arrive également à deviner les
professions des PJ en les étudiant eux et leur équipement et
il a donc une bonne idée de qui est guerrier, voleur ou mage.
Il sait qu’ils sont des combattants émérites, car ils ont réussi
à vaincre un groupe de genlocks alors qu’ils se trouvaient
en infériorité numérique.
Il sait qu’ils sont sûrement en train d’accomplir une quête.
Il s’agit là de simple déduction. Fort Écarlate se trouve hors
des sentiers battus et les bas-terreux arrivent rarement ici
par hasard, et les PJ n’ont l’air ni incompétents, ni perdus.
Il savait également par avance que les PJ viendraient à Fort
Écarlate car Elorn l’en a informé la nuit précédente.
Il ne sait pas, par contre, ce que les PJ cherchent ou, dans ce
cas précis, « qui ». Azur ne lui a en effet pas dévoilé l’iden-
tité d’Izot, ou plutôt celle de son père, et le suzerain n’a pas
SUZERAIN OWYNE RAINNESEN
Suzerain de Fort Écarlate, dont le bandeau ceint un
front soucieux.
Attributs et Compétences
Communication 3 (Soins des animaux, Meneur d’hommes,
Persuasion) ; Constitution 3 (Grand buveur) ; Dextérité 2
(Arcs) ; Force 2 (Haches) ; Magie –1 ; Perception 1 ; Ruse 4
(Connaissances historiques, Connaissances religieuses) ;
Volonté 4 (Maîtrise de soi).
60
encore fait le lien entre l’arrivée des PJ et les récentes mésa-
ventures de son neveu. Mais cela peut changer rapidement
en fonction de ce que lui révèlent les PJ.
Il n’a aucune idée de la raison de leur quête. Les Alvars
comptent peu d’individus capables de motiver un groupe
de guerriers compétents pour les envoyer si loin et au-de-
vant de nombreux dangers pour une simple fille disparue,
et ils sont incapables d’envisager que cette motivation peut
être basée simplement sur l’appât du gain. Une dette d’hon-
neur, peut-être, ou des armes naines particulièrement belles,
mais pas de simples pièces.
Il ne sait pas qu’ils ont tué un puma écarlate, ce qui repré-
sente un acte hautement significatif pour les Alvars. En
effet, le nom de ce village, « Fort Écarlate », n’est pas inspiré
par le sang, mais par son animal sacré, le puma écarlate.
N’oubliez pas les motivations du suzerain Owyne en tête
pendant que vous parlez en son nom. En ce qui le concerne,
les dieux eux-mêmes ont envoyé les PJ aider son peuple. Il
n’attend bien sûr pas que les bas-terreux, tout hérétiques
qu’ils sont, acceptent ou croient cela une seule seconde
et il se garde donc bien de leur dire. D’ailleurs, lui-même
a quelques doutes à ce sujet. Il n’a aucune idée de ce qui
pourrait pousser les dieux à choisir des bas-terreux comme
instruments de la délivrance de son clan. Cependant, quand
Imhar fait partie de l’équation, il n’est pas étonnant de se
trouver face à des bizarreries de ce genre.
Owyne veut laisser les PJ pénétrer dans Fort Écarlate pour
en apprendre plus sur eux avant de trouver un moyen de
convaincre ces bas-terreux impies d’apporter leur aide
dans un combat désespéré contre les engeances, afin que le
village survive en attendant le retour des chasseurs.
Un élément, qui peut se révéler d’importance cruciale pour
le suzerain et son peuple, est la mention du puma écarlate
dont le groupe a croisé le chemin, ou alors le fait qu’un PJ
peut avoir conservé sa fourrure sur le bât de son cheval.
Le suzerain Owyne demande alors de but en blanc dans
quelles circonstances s’est déroulée cette rencontre. Quelle
que soit la réponse des PJ, la population de Fort Écarlate
estime que leur rencontre avec un puma écarlate, qu’ils
l’aient tué ou non, est un signe important.
Si les PJ demandent au suzerain s’il a vu une fille des
basses-terres aux cheveux blonds et aux yeux gris, celui-ci
devine instantanément qu’ils sont à la recherche de la
fiancée disparue de son neveu. Cela mettra également Azur
sur ses gardes, car Martain est sur les murs et assiste à la
discussion, et il ne tardera pas à informer son ami que des
bas-terreux sont dans les montagnes et à la recherche d’Izot.
Laissez la conversation suivre son cours naturellement,
mais faites attention à ne pas dévoiler que le suzerain ne
cherche qu’une bonne excuse pour offrir son hospitalité aux
PJ. Si ceux-ci mentionnent le puma écarlate ou que sa four-
rure est visible par tous, les Alvars qui se trouvent en haut
du mur d’enceinte se mettent à murmurer entre eux et le
suzerain regarde en direction de son peuple avec un sourcil
arqué. Si les PJ ont tué les genlocks et empêché ainsi aux
corps des fermiers d’être souillés et ridiculisés, ils montent
immédiatement dans l’estime des Alvars.
Le repaire des aigles
La rencontre devrait dans tous les cas se solder, à la fin de la
discussion, par une invitation du suzerain aux PJ à profiter
de son hospitalité pendant trois jours, le temps normal
accordé dans ce genre de situations. Si les PJ enchaînent les
maladresses au point que le suzerain n’arrive pas à trouver
de moyen de les accueillir, il part du principe qu’Elorn a dû
se tromper et invite le groupe à quitter ses terres. Quelques
flèches viennent se planter dans la terre autour d’eux pour
les encourager à ne pas traîner. Azur se rendra vraisembla-
blement au campement des PJ un jour ou deux plus tard.
Dans ce cas, passez directement à la Cinquième partie :
Les hauteurs implacables. Cette voie aboutit vraisembla-
blement à la destruction de Fort Écarlate avant la fin de la
semaine, avec de désagréables répercussions pour les PJ
plus tard. Si la discussion se déroule bien et, à la fin de la
rencontre, les portes du village sont ouvertes et les PJ invités
à y pénétrer.
2. Des alliés potentiels
RENCONTRE D’INTERACTION & D’EXPLORATION
Les PJ visitent Fort Écarlate et y rencontrent
plusieurs individus notables, dont le chaman et sa
chouette intelligente.
Fort Écarlate n’a pas de rues à proprement parler,
ou du moins pas au sens où vous l’entendez. Les
robustes maisons longues en pierre semblent répar-
ties au hasard dans l’enceinte du village et séparées
d’espaces aplanis couverts de mousse. Le suzerain
vous guide le long d’un champ au centre du village
et, prétextant d’une quelconque obligation, il vous
confie à l’un des nombreux membres de sa famille,
non sans vous annoncer au préalable qu’il souhaite-
rait vous revoir avant la fin de votre séjour.
Le suzerain confie les PJ à Lowenna, une belle femme aux
cheveux auburn qui doit s’approcher de la quarantaine.
Elle guide les PJ jusqu’à une maison proche du flanc de la
montagne et leur explique qu’il s’agira de leur demeure
pendant leur séjour à Fort Écarlate. Si un PJ le lui demande,
elle explique le rôle de chacun des bâtiments qu’ils croisent.
Elle n’est sinon pas très loquace. Si un PJ réussit un test de
Perception (Empathie) ND 13, il comprend que quelque
chose la trouble, mais que cela n’a rien à voir avec eux. En
effet, la famille du frère de Lowenna fait partie des victimes
des genlocks et elle se trouve à la fois endeuillée par cette
perte et d’autant plus tourmentée que le suzerain n’a pas
permis aux membres du clan d’accomplir les rites funé-
raires alvariens que les morts méritent.
Si les PJ se rendent compte qu’ils ne sont pas la cause de
l’humeur sombre de Lowenna, ils peuvent tenter de la
tirer de son humeur morose. S’ils le tentent en effet, elle est
surprise et stupéfaite que des bas-terreux soient touchés par
ses soucis et, si elle ne révèle pas pour autant ses pensées
ou ce qui la tracasse, elle s’efforce d’être plus amicale. En
réalité, ce n’est pas pour rien que le suzerain Owyne a choisi
Lowenna pour servir de guide aux PJ. Il estime qu’elle a
toutes les qualités requises pour les faire se sentir à l’aise
Le repaire des aigles
LOWENNA AENORDOTTENT
Femme Alvar, nièce du suzerain et sœur endeuillée.
Attributs et Compétences
Communication 2 (Soins des animaux, Étiquette) ;
Constitution 1 ; Dextérité 0 ; Force 0 ; Magie –1 ;
Perception 1 (Empathie) ; Ruse 2 (Connaissance des cultures,
Connaissance de la nature) ; Volonté 1 (Foi).
et, bien qu’elle ne soit pas une espionne, les PJ seraient
bien idiots s’ils pensent que toute information importante
qu’ils prononceront en sa présence ne fera pas son chemin
jusqu’aux oreilles du suzerain.
Lowenna peut se révéler une alliée de valeur. Elle ne trahi-
rait jamais les siens, mais elle reste plutôt ouverte d’esprit
pour une Alvar. Elle ne se fait pas prier pour exposer aux
PJ les nuances de sa culture et de ses croyances, ce qui leur
permettra peut-être d’éviter de se mettre dans des situations
délicates pendant leur séjour. Lowenna ayant également
perdu son mari quelques années plus tôt, il est possible
d’envisager une romance avec elle.
Après que les PJ ont pu se reposer pendant une heure
environ, en discutant avec leur guide s’ils en expriment
l’envie, un jeune garçon arrive en courant et chuchote
quelque chose à l’oreille de Lowenna. Elle semble surprise,
mais hoche gravement la tête avant de le renvoyer.
« Il semble qu’Elorn souhaite vous rencontrer. Nous
devrions nous dépêcher. Il est malavisé de faire
attendre un chaman. »
Lowenna répond à toute question supplémentaire en
secouant la tête, mouvement qu’elle accompagne d’un
signe négatif de la main. Elle répond simplement ainsi :
« Je ne sais pas ce qu’il veut. C’est le chaman de Fort
Écarlate, un prêtre dédié aux dieux véritables. » Elle
esquisse un sourire malicieux en disant cela. « Venez,
ce n’est pas loin. »
Lowenna mène les PJ jusqu’au centre du village, vers le
champ à ciel ouvert en bordure duquel le suzerain les a fait
passer quand ils ont traversé le village la première fois. Un
PJ qui réussit un test de Perception (Vue) ND 13 pendant
le trajet remarque que Fort Écarlate semble déserté. De
nombreux bâtiments sont inhabités et, malgré que le froid
mordant du début du printemps soit toujours aussi intense,
seuls quelques bâtiments laissent s’échapper des volutes
de fumée de leurs cheminées ou autres aérations. Même
en tenant compte des familles de fermiers massacrées, le
nombre de villageois est étonnamment bas.
Pendant que les PJ suivent le trajet sinueux entre les maisons,
décrivez-leur les quelques personnes qu’ils peuvent aper-
cevoir : une femme en train de recoudre un vêtement, un
jeune garçon guidant une paire de chèvres récalcitrantes, un
homme aiguisant une lame. Les PJ ne devraient pas tarder
à se rendre compte que presque toutes les personnes qu’ils
croisent sont soit âgées (au moins la soixantaine) soit très
jeunes, et très peu ressemblent à des guerriers.
61
 Alors que les PJ rejoignent la place centrale, ils remarquent
Un chaman est-il un mage ? qu’au milieu de celui-ci se trouve une cercle de pierres taillées
Il est possible que les PJ n’envisagent pas tout de suite érigées autour d’une grande fosse. Au bord de cette fosse se
qu’un chaman puisse faire de la magie. Après tout, trouve un homme à l’aspect saisissant. Il est plutôt mince, ses
les prêtresses de la Chantrie n’en sont pas capables. cheveux sont d’un noir de charbon et il est vêtu d’une robe de
Cependant, une fois qu’ils constatent qu’un chaman alva- fourrure d’un blanc éclatant. De sa robe émergent deux bois
rien manie la magie, cela peut poser un sérieux problème de cerf venant s’étendre au-dessus de ses épaules. Ils sont
à un PJ qui fait partie de la classe des mages, dans la sûrement attachés par un harnais qui se trouve sous la four-
mesure où il le considère sûrement comme un apostat ou rure. Les andouillers sont couverts de gravures élaborées qui
un maléficien. Cela donne une situation de roleplay inté- représentent des héros et des batailles célèbres dans l’histoire
ressante. Cela dit, Elorn n’est pas un maléficien, même s’il alvarienne. Sur l’un d’entre eux se trouve une petite chouette
connaît des sorts susceptibles de terrifier un loyal mage traqueuse endormie et, aux pieds de l’homme se tient un
du Cercle. En effet, les Alvars n’ont pas la même vision chevreau attaché à un proche pieu. D’un geste, Lowenna
de l’Immatériel que les Féreldiens. Les chamans alvariens indique aux PJ de s’approcher et prétexte des choses à orga-
connaissent ainsi des rites grâce auxquels ils invitent des niser en vue de leur séjour pour les laisser seuls. Le chaman
esprits à prendre temporairement possession de leur fait un grand sourire aux PJ qui approchent.
corps mais, comme ils n’ont pas plus envie que les autres
mages d’être transformés en abominations, leurs rituels « Bienvenue ! Comme vous devez vous en douter, je
sont spécifiquement conçus pour que ces esprits soient suis Elorn, et la petite assoupie est Sisilia. »
expulsés au bout d’un moment.
Si l’un des PJ a remarqué la présence de la chouette après
ELORN le combat contre les genlocks et que celle-ci lui a fait un clin
d’œil, Elorn ajoute à l’intention de ce PJ : « …mais vous
Le chaman alvarien de Fort Écarlate, doté d’un
l’avez déjà rencontrée, je crois. »
étrange sens de l’humour.
Le chaman a invité les PJ à venir le rencontrer afin de
Attributs (Compétences)
pouvoir les évaluer lui-même. Peu importe l’avis des dieux,
3 Communication (Soins des animaux) il y une différence entre les promesses du monde des esprits
–1 Constitution et la réalité du monde matériel. Elorn souhaite déterminer si
0 Dextérité les PJ ont, selon lui, le courage nécessaire pour affronter les
–2 Force évènements qu’il a prédits et il veut découvrir les moyens
4 Magie (Esprit) de les convaincre de rester le moment donné.
3 Perception Cette rencontre devrait se présenter sous la forme d’une
Ruse (Connaissances mystiques, Soins, discussion roleplayée entre Elorn et les PJ. Si les PJ n’ont
2
Connaissance de la nature) pas évoqué leur rencontre avec les genlocks avec les autres
2 Volonté (Maîtrise de soi) Alvars, Elorn aborde tout de même le sujet très directement
Valeurs de combat en complimentant leurs qualités martiales. Comment est-il
informé de ce qu’il s’est passé ? De la même manière qu’il
Rapidité Santé Défense Score d’armure
sait qu’ils se rendaient à Fort Écarlate : il connaît un sort qui
10 30 10 0
lui permet de voir par les yeux des rapaces et l’intelligence
Attaques de Sisilia en fait son espion favori. Il ne dit pas les choses
Arme Jet d’attaque Dégâts Portée aussi clairement que cela, mais le sous-entend. Afin de voir
Trait mystique +4 1d6+4 16 mètres de quoi les PJ sont faits, Elorn peut leur poser des questions
Bâton à cornes +0 1d6–1 — comme celles qui suivent :
Capacités « Pourquoi avoir quitté le confort de vos basses-terres ? Êtes-
Puissance magique : 14 (16 pour la Magie d’esprit) Mana : 36 vous plus à l’aise confrontés au danger qu’à l’oisiveté ? »

Prouesses favorites : Sort puissant et Sort Imposant.
Talents : Dressage (Compagnon), Érudition (Apprenti) and
Magie d’esprit (Compagnon).
Groupes d’armes : Bagarre et Bâtons.
Sorts : carreau mystique, cône de feu, soin, explosion mentale et
bouclier anti-magie.
Les yeux de la Dame : Elorn connaît un rituel qui lui permet
de voir par les yeux de n’importe quel rapace qui se trouve à une
distance égale à 7,5 fois son score de magie. Il ne peut pas leur
donner d’ordres, seulement voir ce qu’ils voient, ce qui fait d’un
oiseau intelligent un précieux allié.
Équipement
Bâton à cornes et une chouette intelligente appelée Sisilia.
« Parlez-moi des créatures que vous avez vaincues, des ennemis
qui sont tombés face à vous, des défis que vous avez relevés. »
« Dites-moi : quelle est, pour vous, la différence entre un
homme brave et un inconscient ?»
Si dans le groupe se trouve un mage du Cercle ou des PJ
ayant des liens avec la Chantrie, vous pouvez improviser
un rapide sort ou rituel basé sur la magie d’esprit, qui
permet à Elorn de sonder le cœur de celui ou ceux des PJ qui
l’intéresse(nt) le plus. Elorn refuse évidemment de révéler
ce qu’il apprend, mais sa magie d’apostat est susceptible de
provoquer une discussion intéressante qui pourra révéler
au chaman des informations précieuses sur les PJ.

62
Le repaire des aigles
À un moment où un autre pendant la conversation, les PJ
entendent distinctivement un grondement provenant de
la fosse qui se trouve derrière le chaman. Si Elorn sait que
les PJ ont croisé le chemin d’un puma écarlate, il constate :
« Vron est en colère. Il sent peut-être que vous avez tué
un de ses cousins », avant de pousser le chevreau dans la
fosse d’un coup de pied négligeant. S’il n’est pas au courant
de cette rencontre, il dit simplement : « Vron est agité
aujourd’hui. Mais c’est notre cas à tous, » puis il pousse le
chevreau. Les PJ peuvent alors entendre le bêlement terrifié
de l’animal, puis un rugissement si puissant que les pierres
de la margelle en tremblent, suivi du bruit humide de chairs
en train d’être déchirées.
Vron est l’animal sacré de Fort Écarlate. C’est un puma
écarlate sauvage enfermé dans une profonde fosse et nourri
d’animaux vivants afin d’entretenir ses instincts sauvages.
Un PJ qui réussit un test de Ruse (Connaissance des cultures)
ND 11 sait qu’il s’agit d’une pratique courante chez les
Alvars. Si les PJ s’enquièrent de la santé de la créature, la
seule réponse cryptique qu’Elorn leur fait dans un demi-sou-
rire est la suivante : « La santé de Vron est la nôtre à tous ».
À la fin de la conversation, Elorn remercie les PJ d’avoir
accepté de le rencontrer et prend congé. Il les informe
cependant que s’ils aiment les esprits, et plus précisément
l’esprit-de-vin que l’on trouve dans certaines boissons, ils
peuvent se rendre à la brasserie qui se trouve près d’une
proche maison longue qu’il leur indique du doigt.
Les PJ se trouvent donc livrés à eux-mêmes pour le

moment. Reportez-vous à la carte de Fort Écarlate pour voir
comment est organisé le village. La maison longue dési-
gnée par Elorn est un pavillon de chasseurs où une vieille
aubergiste sert des chopes d’une délicieuse bière fraîche,
quoiqu’un peu forte. Toutes les personnes que rencontrent
les PJ font preuve d’une politesse un peu brusque, mais ne
sont pas bavards. Si l’équipement des PJ a besoin de répara-
tions simples, ils peuvent trouver des artisans susceptibles
de les aider. Par contre, le forgeron de Fort Écarlate est parti
avec un groupe de chasseurs et les PJ ne peuvent pas faire
réparer leurs armes métalliques s’ils en avaient besoin.
Au cours de la soirée, le pavillon se remplit avec quelques-uns
des guerriers qui sont restés au village. Si les PJ tournent en
rond, vous pouvez les faire participer à une rixe « amicale »
avec les gens du cru. Une fois que la bière coule, ceux-ci n’ont
en effet pas besoin de se faire prier pour prendre ombrage
de n’importe quel petit outrage, ou ils peuvent simplement
avoir envie de prouver leur valeur. Prenez en compte le
fait que personne ne porte d’armes dans le pavillon. Tous
les combats qui se déroulent ici se font à mains nues, avec
d’occasionnels jets de chopes. Utilisez le cas échéant le
profil standard des chasseurs alvariens qui se trouve dans la
Quatrième partie : Ils viennent à la nuit tombée.
Si une rixe éclate, faites en sorte que la dernière chose dont
les PJ se souviennent est d’être assis avec de nouvelles
chopes pleines et en compagnie des hommes avec lesquels
ils viennent de se battre, pendant que les Alvars entonnent
l’un de leurs nombreux chants hivernaux. La rencontre
prend fin sur cette note.
3. Azur Brosnasen
RENCONTRE D’INTERACTION
L’amoureux blessé d’Izot sonde les PJ en vue d’une
alliance.
Le soleil a beau briller dans le ciel, votre deuxième
jour à Fort Écarlate vous semble aussi froid que le
premier. Vous êtes assis, en train de boire du thé
chaud qui, selon Lowenna, vous réchauffera, quand
vous entendez un gémissement étouffé. Un homme
franchit le coin d’un proche bâtiment et se dirige
vers vous. Vous remarquez alors qu’il s’approche
qu’il boîte et que son visage est couvert de bleus qui
ont pris une teinte jaune-verdâtre. Il porte son bras
droit en écharpe sous son manteau.
« Je m’appelle Azur Brosnasen. Puis-je vous parler ? »
Si les PJ acceptent, Azur s’assied en poussant un nouveau
gémissement. Si Lowenna est avec eux, il lui sourit et la
salue de la tête, avant de lui adresser un petit mouvement
latéral de menton sur le côté. Elle comprend le message et
accepte gracieusement de prendre congé.
De quoi Azur va-t-il parler avec les PJ ? Cela dépend des
sujets de ce qu’ils ont révélé jusqu’à présent. Azur est loin
d’être idiot et même si les PJ ont menti sur les raisons de leur
présence dans les montagnes ou ont réussi à éviter le sujet,
il a ses soupçons. Cela dit, à moins que les PJ se montrent

63
Le repaire des aigles
 particulièrement obtus, les blessures d’Azur devraient les
rendre également suspicieux.
Si les PJ ont clairement annoncé qu’ils cherchent une femme
des basses-terres, Azur leur raconte ce qui se fait de mieux
en termes de mensonges : une version modifiée de la vérité.
Il annonce ainsi aux PJ qu’un chasseur sadique du nom
de Balan Maladsen et sa bande ont récemment kidnappé
une jeune fille et l’ont emmené avec eux, à l’ouest, dans
les Dorsales de givre. Azur leur explique qu’il y a peu de
chances que son peuple accepte de les aider à retrouver une
basse-terreuse enlevée. Lui, par contre, a été garde de cara-
vane et il a plus de sympathie envers les bas-terreux que
ses congénères. Il se porte donc volontaire pour les guider
jusqu’au repaire de Balan en échange d’un pourcentage de
la récompense qu’ils espèrent recevoir.
Le PJ qui fait office de porte-parole pour les PJ peut faire
un test de Communication (Investigation) opposé à un
test de Communication (Tromperie) d’Azur. Ce dernier
reçoit un bonus de +3 à son test dans la mesure où il dit la
vérité et omet simplement de préciser quelques faits perti-
nents, ce qui lui fait un total de +5 à son jet. Si le PJ gagne,
il devine qu’Azur ne dit pas toute la vérité, mais il pense
que sa proposition est de bonne foi. Si Azur gagne, le PJ
a l’impression qu’Azur cherche à se venger de Balan mais
qu’il n’est aucunement intéressé par la fille. Si le PJ gagne
AZUR BROSNASEN
Alvar, jeune et beau, garde de caravane et neveu du
suzerain Owyne de Fort Écarlate.
Attributs (Compétences)
2 Communication
1 Constitution (Endurance)
2 Dextérité
3 Force (Haches, Escalade, Intimidation)
0 Magie
1 Perception
1 Ruse (Connaissances militaires)
3 Volonté
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure
12 42 14 (12*) 3 sœur, c’est un jour idéal pour que Berchan arrive et se
Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts Portée
Arc long +2 1d6+3 26/52 mètres
Hache de bataille +5
Capacités
2d6+3 —
Prouesses favorites : Coup puissant et Escarmouche.
Talents : Combat d’archerie (Apprenti), Port d’armure
(Apprenti) et Combat à une arme et bouclier (Apprenti).
Groupes d’armes : Haches, Arcs, Bagarre et Lances.
*Sans bouclier
Équipement
Hache de bataille, armure en cuir léger, arc long et
bouclier moyen.
64
le test en opposition et accuse Azur de mentir, celui-ci nie
fermement ; il invite les PJ à demander à n’importe qui dans
le village ce qu’ils pensent de Balan et leur dit de revenir le
voir quand ils auront entendu raison. Il part en grommelant
quelque chose sur l’ingratitude des bas-terreux.
Azur est prêt à quitter Fort Écarlate dès que les PJ le souhaitent.
Il leur suggère cependant de se hâter, car certains cols et défilés
risquent bientôt d’être impraticables avec l’arrivée du prin-
temps. Il propose aux PJ de partir sans lui et leur promet de
les rejoindre quelques heures plus tard. Afin de donner aux PJ
une chance d’éviter la tragédie qui découlerait d’un tel choix,
faites leur faire un test de Perception (Empathie) ND 11. S’ils
réussissent, ils se rendent compte qu’Azur semble un peu trop
pressé de partir, ce qui devrait être suffisant pour qu’ils tentent
d’en découvrir la raison. Même s’ils échouent, Owyne peut
avoir vent du départ anticipé des PJ et, le contexte lui forçant la
main, venir leur faire sa proposition (Voir la Troisième partie :
4. La proposition du suzerain) plus tôt qu’il ne l’avait prévu.
Si les PJ acceptent de suivre le plan d’Azur, ils pourront
peut-être sauver Izot des griffes de Balan, mais Fort Écarlate
est condamné à tomber face aux engeances. Reportez-vous à
la section Le dénouement pour découvrir les répercussions
possibles de leurs actions. En ce qui concerne cette rencontre,
terminez-là et passez directement à la Cinquième partie :
Les hauteurs implacables, en prenant Azur comme guide
des PJ dans les hautes-terres. Cependant, si les PJ conseillent
à Azur d’être patient et souhaitent attendre la fin des trois
jours, l’offre que leur fait le suzerain lors de leur prochaine
rencontre risque de saborder les plans de son neveu.
Si les PJ n’ont pas dévoilé la raison de leur présence dans
les montagnes, Azur tente de les pousser à les révéler. Dans
ce cas, le test de Communication (Investigation) opposé à
un test de Communication (Tromperie) met en compétition
Azur avec les PJ dont il tente de découvrir les intentions
véritables. S’il réussit, il arrive à en apprendre assez pour
comprendre qu’ils cherchent quelqu’un et leur demande :
« Vous cherchez cette fille ? Celle que Balan a enlevée, c’est
ça ? » Il entreprend alors de gagner la confiance des PJ à l’aide
de mensonges et leur propose de les mener à elle. S’il échoue,
il est découragé et ne tarde pas à les laisser. Cependant, il est
possible qu’il parte tenter de sauver Izot seul.
Si vous utilisez l’intrigue secondaire Le gardien de ma
présente aux PJ.
4. La proposition
du suzerain
RENCONTRE D’INTERACTION
Les PJ retrouvent le suzerain Owyne, qui tente de
négocier avec eux le sauvetage de son peuple.
Ce soir, vous avez été invité à vous rendre dans le hall
du suzerain pour une fête. D’extérieur, il n’y a rien
qui différencie sa maison des autres bâtiments de Fort
Écarlate, mais l’intérieur est quant à lui couvert de
Le repaire des aigles
 boiseries ornementées de magnifiques scènes fores-
tières et il s’y trouve même quelques fauteuils capi-
tonnés. La table est couverte d’un véritable festin et
vu comme les Alvars qui vous entourent se ruent sur
la nourriture, vous en déduisez que c’est bien plus
que ce à quoi ils ont été habitués ces derniers temps.
Vous êtes en train de finir votre repas quand le
suzerain Owyne s’approche de votre groupe et vous
demande : « Accepteriez-vous de vous joindre à
moi ? Je souhaite vous faire une proposition. »

Le temps est venu pour le suzerain de vous exposer la situa-

tion et il sait qu’il a tout intérêt à se montrer convaincant. Au
fond de la pièce principale se trouvent deux autres pièces
plus petites, une première parmi les maisons longues alva-
riennes que les PJ ont pu voir jusqu’ici. Le suzerain mène
ainsi les PJ dans une pièce qui doit lui servir de bureau. Au
centre de la pièce se trouve un petit foyer en guise de chauf-
fage. Il a été entouré de chaises basses.
Le suzerain a réuni toutes les informations qu’il a pu sur
les PJ depuis que les espions ailés d’Elorn les ont repérés
et jusqu’à cet instant. Ses agents en ville gardent également
un œil sur Azur et il sait que son neveu a parlé au groupe.
Même si les PJ n’ont pas encore confirmé qu’ils sont dans
les Dorsales de givre pour trouver la fille qu’Azur a perdu,
Owyne soupçonne que telle en est la raison. La manière
dont il tourne sa proposition dépend de ce qu’il sait des PJ
et des raisons de leur présence dans les montagnes.
Le suzerain ne parle pas des liens entre Azur et Izot. Si les « Nos chasseurs ne seront pas rentrés à temps pour
PJ l’interrogent à ce sujet, Owyne confirme qu’Azur se rend sauver mon peuple de ce qui les attend. Elorn m’a
fréquemment dans les basses-terres pour y travailler comme informé qu’une force importante de noctistes – des
garde, mais il ne développe pas plus le sujet de son neveu. engeances – s’amasse dans les basses-terres près de
Au cours de la conversation, Owyne énonce les choses Fort Écarlate. Il ne se trompe jamais. S’il dit qu’ils
suivantes au PJ, quitte à répéter certaines informations que viennent, c’est qu’ils ne vous pas tarder à arriver.
les PJ connaissent déjà, au moins partiellement : Nous avons déjà perdu tellement d’entre nous que
• Une basse-terreuse a récemment été emmenée à nous avons à peine assez d’hommes et de femmes
l’ouest, dans les Dorsales de givre, par le paria alvarien pour tenir les murs. J’ai besoin de vos armes, bas-ter-
Balan Maladsen et sa bande de chasseurs. reux. J’ai besoin de votre courage. Combattez à
nos côtés. Battez-vous avec nous pendant trois
• Il y a encore deux jours, la jeune femme était encore nuits contre les ténèbres et j’enverrai des chasseurs
vivante et a priori en bonne santé. vous mener directement au repaire de Balan pour
• Tout le monde s’accorde à dire que Balan est un retrouver la jeune fille, si tel est votre souhait. »
homme cruel. Il n’est rattaché à aucun clan et aucune Le suzerain se lève soudain et marche jusqu’à un
famille ne veut de lui. coin de la pièce plongé dans les ombres. Il en revient
avec un long objet empaqueté dans un tissu.
• Balan s’est retiré dans son repaire, à l’ouest, pour y
« Je n’ai pas d’or ni aucune autre richesse tirée
passer le reste de l’année jusqu’à l’arrivée du prochain
des entrailles de la terre à vous offrir. Je n’ai aucun
hiver. Owyne annonce de but en blanc que les
pouvoir dans le monde hors de l’enceinte de Fort
non-Alvars n’ont aucune chance de le trouver et que
Écarlate… Mais je possède ceci. » Il écarte les pans
même un Alvar aura du mal à trouver son repaire s’il
de tissu et dévoile une superbe épée longue. Le suze-
ne sait pas exactement où il se trouve.
rain lève l’épée et un feu argenté semble prendre vie
• Fort Écarlate abrite des chasseurs qui ont déjà eu dans le métal et courir le long de la lame, faisant fuir
affaire à Balan par le passé. les ombres. « Elle s’appelle Aamor Fin. Je ne peux
• Avec le changement de saisons, plusieurs groupes de pas vous dire dans quelles batailles elle s’est trouvée
chasseurs devraient bientôt revenir à Fort Écarlate, y ou d’où elle vient. Mais elle est vieille, bas-terreux.
compris ceux qui savent où se trouve le repaire de Balan. Aussi vieille que les os des montagnes de Korth,
aussi vieille que l’époque où nos deux peuples
À ce moment, le suzerain prend une profonde inspiration et étaient encore frères et s’appelaient les Alamarri.
se lance, apprenant aux PJ sa véritable nouvelle, ainsi que Combattez à nos côtés et elle sera vôtre. »
sa proposition :

65
Le repaire des aigles
 Le suzerain n’a vraiment rien d’autre à leur offrir. Si les PJ
refusent sa proposition, il hoche la tête. C’est ce à quoi il s’at-
tendait. Il leur dit qu’il est de son devoir d’hôte honorable de
leur suggérer de quitter Fort Écarlate sur le champ en partant
en direction du nord-ouest, car des éclaireurs des engeances
ont déjà été repérés dans les environs. Il les congédie d’un
bref hochement de tête. C’est la dernière fois qu’ils le voient.
Si les PJ acceptent de rester, le suzerain les remercie pour leur
courage et admet qu’il ne sait pas ce qu’il ferait confronté
à un tel choix, si des bas-terreux lui demandaient de l’aide
pour défendre leur maison, mais il espère qu’il ferait comme
eux. Une fois que les PJ ont prêté serment de rester à Fort
Écarlate jusqu’au retour des chasseurs, ou au moins jusqu’à
ce que trois nuits se soient écoulées, Owyne leur tend Aamor
Fin et déclare : « Puisse-t-elle vous servir dignement. »
La rencontre touche à sa fin. Le suzerain appelle les quelques
chefs de guerre qui se trouvent encore là pour se préparer à
la bataille à venir. Les PJ peuvent décider de rester avec eux
ou de se retirer.
Résolution
de la 3è partie
Si les PJ ne sont jamais entrés dans Fort Écarlate, vous pouvez
passer la Troisième partie : Bienvenue à Fort Écarlate
et la Quatrième partie : Ils viennent à la nuit tombée.
Cependant, s’ils ont tenté de pénétrer dans le village, cela
suffit à alerter Azur de leur présence et il peut facilement
les rejoindre dans la forêt le jour suivant et leur raconter la
version de l’histoire qu’il utilise dans la Troisième partie : 3.
Azur Brosnasen, page 63. Dans ce cas, vous pouvez impro-
viser une rencontre au cours de laquelle les PJ et Azur se
font attaquer par des éclaireurs engeances isolés avant de
passer à la Cinquième partie : Les hauteurs implacables.
Un PJ qui est un mage du Cercle peut avoir du mal à accepter
qu’Elorn est un mage apostat. Dans ce cas, vous pouvez
tenter de l’apaiser en lui précisant que les Alvars possèdent
des chamans depuis des siècles et que, pendant tout ce
temps, la Chantrie comme le Cercle les ont soigneusement
ignorés, notamment car le jeu n’en vaut pas la chandelle.
Un PJ qui serait lui-même apostat peut demander à Elorn
de l’entraîner. Mais si celui-ci est en effet susceptible d’ap-
prendre de nombreuses choses intéressantes sur les esprits
à un apostat qui lui témoigne du respect, il n’acceptera
jamais de prendre comme apprenti chaman un non-Alvar.
Des PJ dénués de scrupules peuvent être tentés d’accepter
de recevoir Aamor Fin de la part du suzerain Owyne avant
Aamor Fin
Aamor Fin est une très vieille et belle épée longue d’ori-
gine inconnue, faite d’un alliage de lyrium. Il se dégage
d’elle un feu argenté qui brille dans les ténèbres, mais
ne dégage aucune chaleur ni ne peut se transmettre à
des objets inflammables. Le porteur d’Aamor Fin reçoit
un bonus de +2 à ses jets d’attaque et inflige 2d6+4
dégâts de base, auxquels il ajoute son score de Force.
Parfois, il se dégage d’elle un chant très doux.
66
de filer en douce sous le couvert de la nuit. C’est d’ailleurs la
raison principale pour laquelle le suzerain leur demande de
prêter serment avant de leur donner l’antique épée. Si les PJ
se montrent de mauvaise foi, acceptent l’épée et s’enfuient,
laissez-les faire. Elorn et les alliés spirituels de Fort Écarlate
maudissent alors littéralement les héros parjures et impies.
Les effets de ces malédictions peuvent être adaptés en fonc-
tion des serments prêtés par chaque héros. Ainsi, ils peuvent
prendre la forme de blessures qui ne guérissent jamais,
d’armes qui, au cœur d’une bataille, se mettent soudain à
peser un poids impossible, ou alors leur courage peut les
déserter soudain à des moments critiques. Pour lever ces
malédictions, les PJ devront accomplir des quêtes ardues,
comme par exemple aider d’autres Alvars contre leurs
ennemis. De plus, suite à leur trahison et jusqu’à ce que les
PJ aient expié leur crime de manière appropriée, Aamor Fin
perd son éclat ainsi que tous ses bonus et n’est plus qu’une
épée longue normale, dont la lame est terne comme l’étain.
QUATRIÈME PARTIE
Ils viennent
à la nuit tombée
Dans cette partie, les PJ aident les Alvars de Fort Écarlate à
défendre leur village contre une petite armée d’engeances
qui attaquent sous couvert de la nuit. Les PJ ne savent pas
qu’ils n’ont qu’une nuit à tenir avant l’arrivée des renforts,
mais quelle nuit ce sera !
1. Préparations pour
la danse d’Hakkon
RENCONTRE D’EXPLORATION & D’INTERACTION
Les PJ ont le temps d’inspecter les défenses de Fort
Écarlate avant la proche bataille, de parler avec les
Alvars qu’ils connaissent et d’être mis au courant de
ce qui les attend par les éclaireurs.
Ce matin, tout le monde se prépare à la défense de
Fort Écarlate. Un groupe d’adolescents taille des
flèches pendant qu’une paire d’homme en aiguise les
pointes. D’autres renforcent des boucliers et resserrent
les poignées de cuir des lances. Malgré la bataille
imminente, il règne parmi les Alvars une atmosphère
d’anticipation silencieuse plus que de peur.
Que voulez-vous faire ?
C’est la chance pour les PJ d’inspecter les défenses du fort et
de faire leurs dernières préparations. Ce temps libre permet
de faire monter la tension en prévision de la bataille à venir.
Le mur d’enceinte est fait de blocs de granit cimentés par du
mortier et lourdement renforcé. Un test de Ruse (Ingénierie ou
Connaissances militaires) ND 9 permet aux PJ de constater
qu’il faudrait de puissants engins de siège pour permettre de le
percer. Tout ennemi qui veut pénétrer dans Fort Écarlate tentera
plutôt sûrement de passer par la porte ou par-dessus le mur.
Le repaire des aigles
 Aller au-devant de l’ennemi
Il n’est pas impossible que les PJ veuillent quitter Fort Écarlate pour aller observer eux-mêmes l’avancée des ennemis,
voire tenter de les affaiblir un peu avant le combat. Étant donné que l’armée qui approche compte plusieurs centaines
d’individus, c’est un plan téméraire, et tout Alvar qui a vent de leur projet s’empresse de leur dire.
Si les PJ insistent, utilisez les statistiques présentées dans la Quatrième partie : 2. La bataille de Fort Écarlate et n’ayez
pas trop de scrupules à tuer les PJ si ces idiots n’ont pas le bon sens de prendre leurs jambes à leur cou face à la marée
d’ennemis face à laquelle ils se trouvent soudain confrontés.
Les Alvars ont placé le long des chemins de ronde des fais-
ceaux de flèches pour faciliter le travail des archers.
Tous les cinq pas, un grand brasero rempli de bois a été
attaché au parapet par une chaîne. Le chemin de ronde
lui-même fait environ 2 mètres de large. Il est en bois
renforcé et s’appuie à intervalles régulier sur des renforts
de pierre et des escaliers.
À une quinzaine de mètres à l’intérieur du mur d’enceinte,
des pieux métalliques ont été plantés dans le sol à inter-
valles de 10 mètres, formant une ligne parallèle au mur. Sur
chaque pieu a été fixé un cerceau contenant des faisceaux
de flèches. Les guerriers peuvent ainsi tirer des flèches
par-dessus le mur si le nombre d’ennemis le permet. Par
ailleurs, des tonneaux de neige fondus ont été placés près
des bâtiments les plus proches du mur d’enceinte afin de
pouvoir gérer les débuts d’incendie. Cependant, les toits
des maisons alvariennes étant couverts de pierre, les risques
d’incendie sont limités. Une fois que les PJ ont pu inspecter
les différentes préparations en vue de la bataille, ils peuvent
s’ils le souhaitent aller trouver les Alvars qu’ils connaissent.
Si les PJ cherchent Lowenna, on les dirige vers une des
volières du village, où ils la trouvent en train de s’occuper
d’un couple d’aigles aux plumes roussâtres. Elle explique
aux PJ que les Alvars utilisent traditionnellement des aigles
comme éclaireurs et compagnons de chasse, un peu comme
les Féreldiens avec leurs chiens. De nombreux Alvars, dont
Lowenna, sont d’habiles fauconniers. Il s’agit d’un art
auquel ils sont initiés dès l’enfance. Lowenna remarque que
les aigles sont agités. Leurs proies habituelles ont quitté les
alentours de Fort Écarlate, ce qui est mauvais signe.
Lowenna répond à toutes les questions des PJ qu’elle peut.
Cependant, elle connaît peu de choses sur les techniques de
combat alvariennes, sinon que les non-combattants comme
elle se tiennent en retrait de l’enceinte et s’occupent des
blessés. La dernière fois que Fort Écarlate a été assiégé, elle
n’était qu’une petite fille et l’agresseur était un clan d’Al-
vars rival.
Si les PJ cherchent Elorn, ils auront du mal à le trouver, à
moins qu’ils demandent à Lowenna. Les autres Alvars leur
répondent simplement qu’ils ne savent pas où se trouve le
chaman, mais ils ne doutent pas qu’il se prépare au combat
imminent en conversant avec les dieux. Lowenna indique
aux PJ de le chercher au grand sanctuaire et elle leur décrit
le bâtiment si nécessaire.
Les PJ n’ont pas de mal à trouver le sanctuaire : il s’agit du
bâtiment le plus décoré de Fort Écarlate et le seul qui est
ornementé de manière significative. Des pieux couverts de
symboles se trouvent à chacun des quatre coins de l’autel.
Le repaire des aigles
Un bas-relief en argent travaillé a été monté sur la façade. Il
dépeint un homme gigantesque assis sur un trône ciselé, un
grand ours reposant à ses pieds. Un guerrier en armure armé
d’une paire de haches jumelles se trouve à sa droite et, à sa
gauche, se tient une femme vêtue d’un manteau de plume qui
la couvre de la tête aux pieds et ne laisse voir que ses yeux.
Elorn est assis sur un tabouret et s’appuie contre l’un des
piliers. Il a le regard vide. Sisilia n’est pas là (elle a été
envoyée en mission d’espionnage par son maître). Si les
PJ entament une discussion avec le chaman, il leur répond
avec un ton distant. À un moment donné, il cesse de leur
répondre et murmure :
Oh oh… Il n’y a pas que des avortons. Il y a aussi des
hurlocks. Je ne vois pas d’ogres, cela dit, merci Père des
cimes. Ce soir, je pense. Oui, ce soir. Ahh, un éclaireur
est en train de revenir. Qui ? Uaraig. Brave homme.
Elorn sort brusquement de sa transe et déclare aux PJ d’une voix
normale qu’il doit se préparer avant d’aller parler au suzerain.
Il leur suggère de se rendre également chez le suzerain, car ils y
entendront bientôt des informations qui devraient les intéresser.
Si les PJ ne cherchent pas à voir Elorn, le bruit court dans le
village peu après midi qu’un éclaireur est rentré avec des
nouvelles des noctistes.
Les PJ se rendent à la maison longue du suzerain Owyne où
ils trouvent l’éclaireur en compagnie de plusieurs chefs de
guerre du suzerain. Azur et son ami Martain sont également
présents. Le suzerain accueille les PJ et leur offre de la bière
avant de se tourner vers Uaraig, l’éclaireur, un homme
mince vêtu de cuir, et de lui demander de répéter aux PJ ce
qu’il vient de leur apprendre. L’éclaireur reprend donc les
points suivants et les approfondit si les PJ le lui demandent :
• La force de noctistes (engeances) compte entre 150 et
200 individus. Ils campent dans la forêt à quelques
heures de marche, au sud-est. Il est difficile d’estimer
précisément leur nombre à cause du terrain et parce
qu’ils restent pour le moment cachés dans la brume,
au milieu des plus épaisses broussailles.
• Une quarantaine d’entre eux sont grands et musclés
alors que le reste est de la sorte plus petite et trapue.
• Ils sont accompagnés d’une terrible créature. Un grand
animal rugissant que l’éclaireur n’a pas eu l’occasion
de voir clairement.
• Ils n’ont pas d’engins de siège.
• Quelqu’un dans la pièce prononce le nom « hurlocks »
en faisant référence aux « grandes engeances ».
67
 La seule chose sur laquelle tous les guerriers présents sont
d’accords est le moment auquel l’attaque aura lieu : à la
nuit tombée. Le suzerain indique avec un sourire désabusé
que Fort Écarlate compte pour le moment 50 guerriers, sans
compter les PJ. « Malgré la saison, Hakkon sera satisfait,
cela ne fait pas de doute. »
Si les PJ ne connaissent pas d’autres engeances que les
genlocks, qui représentent l’espèce la plus courante, ils
peuvent s’informer auprès de plusieurs Alvars présents
qui ont déjà combattus des hurlocks. Ils se rappellent tous
la furie de berserk avec laquelle ces grandes engeances
combattent et les horribles blessures qu’infligent leurs
terribles lames à deux mains.
À la fin de cette rencontre, les PJ devraient avoir une
bonne idée de ce qui les attend et savoir qu’ils sont en bien
mauvaise posture. Une fois les discussions terminées, le
suzerain suggère à toutes les personnes présentes de se
reposer avant que la nuit ne tombe.
GENLOCKS
Attributs (Compétences)
0 Communication
2 Constitution (Course)
1 Dextérité (Bagarre)
3 Force (Haches, Intimidation)
2 Magie
2 Perception (Odorat)
1 Ruse (Connaissances militaires)
2 Volonté
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure
6 22 13 (11*) 7
Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts
Hache de bataille +5 2d6+3
Hache de jet +5 1d6+4
Capacités
Prouesses favorites : Coup puissant et Jet d’organes.
Jet d’organes : Prouesse spéciale à 3 PP pour ce combat. Avec
un rire diabolique, le genlock prend à pleines mains une masse
d’entrailles, ou peut-être une tête d’enfant, qu’il lance en direction
des PJ. Au cours du round suivant le genlock bénéficie d’un bonus
de +2 à ses jets d’attaque contre sa cible dégoûtée. Cet effet ne peut
être utilisé qu’une seule fois par cible.
Résistance à la magie : Un genlock possède un bonus de
résistance de +2 aux tests d’attributs qu’il fait pour résister aux
effets d’un sort ou d’une autre attaque magique.
Talents : Port d’armure (Compagnon) et Combat à une arme et
bouclier (Apprenti).
Groupes d’armes : Haches, Bagarre et Armes contondantes.
*Sans bouclier
Équipement
Hache de bataille, armure de mailles lourde, bouclier moyen
et hache de jet
68
2. La bataille
de Fort Écarlate
RENCONTRE DE COMBAT
Les PJ tentent de survivre face à une horde d’en-
geances bien décidées à faire tomber Fort Écarlate et
à passer tout le monde par le fil de l’épée.
Les quelques heures de soleil restant semblent une
éternité et vous êtes presque soulagés quand les
notes stridentes de cors résonnent dans la forêt et
vous appellent sur les murs. Avec le crépuscule,
une horde de silhouettes difformes caparaçonnées
sortent d’entre les arbres en poussant force grogne-
ments et feulements.
Le ciel s’assombrit et les féroces créatures se mettent
à frapper leurs armes contre leurs boucliers, d’abord
lentement, puis de plus en plus vite au fur et à mesure
que la lumière diminue. Puis, une fois que les ombres
de la nuit ont recouvert le fort, les engeances poussent
un long cri de guerre inarticulé et chargent !
Ainsi commence la bataille de Fort Écarlate. Les engeances
sont déterminées à détruire le fort en une seule nuit mais,
bien que les genlocks soient familiers des tactiques de
sièges, ils se trouvent confrontés aux mêmes problèmes qui
découragent les féreldiens d’attaquer les forts alvariens,
dont notamment le froid qui règne dans les Dorsales de
givre et complique toute tentative de fabriquer des engins
de siège, sans parler de les déplacer, au cœur des denses
forêts qui couvrent les montagnes.
L’armée d’engeances n’est donc munie que de lourdes échelles
aux bouts recourbés afin de pouvoir se fixer au bord du parapet
du mur d’enceinte, ainsi que de dizaines de grappins attachés
au bout de cordes à nœuds afin d’en faciliter l’escalade.
Ce combat dépend plus du courage et de la ténacité dont
font preuve les PJ que des Alvars qui participent à la défense
de Fort Écarlate. Ainsi, le gros de la bataille devrait rapide-
ment devenir une toile de fond au milieu de laquelle vous
vous concentrez sur les plus petits combats dans lesquels
les PJ sont directement impliqués. Lancez les dés de temps
à autre et décrivez les images qui ressortent de la mêlée (un
genlock empalé par des lances maniées par de jeunes filles,
un guerrier coupé en deux par la lame d’un hurlock), mais
c’est les actions des PJ qui permettront de déterminer si la
ligne de défense tient bon ou est brisée.
Le combat se déroule en trois phases dont les PJ doivent
sortir vainqueurs si eux et leurs alliés Alvars veulent voir le
jour se lever. Le passage d’une phase à la suivante nécessite
de tuer un nombre donné d’engeances sur le mur d’enceinte
ou à l’intérieur du village et, s’il peut être utile, dans le cadre
de la bataille au sens large, de tirer des flèches ou de lancer
un sort dans la foule indifférenciée d’engeances amassées
contre les murs, cela n’a aucune incidence sur le nombre
d’engeances que les PJ doivent tuer pour changer de phase.
Les PJ peuvent accomplir plusieurs prouesses uniques
pendant le siège.
Le repaire des aigles
 Prouesses de siège HURLOCK
PP Prouesse Les troupes d’élite lourdes qui assiègent Fort Écarlate sont
La fureur de la Dame : Le magnifique aigle d’un composées d’êtres particulièrement pâles. Leurs armures
Alvar crève les yeux de l’engeance qui est en sont couvertes de grossiers symboles peints avec du sang.
train de vous attaquer. Votre ennemi subit 1d6
3 Attributs (Compétences)
dégâts pénétrants et sa défense est diminuée de
moitié (arrondie à l’entier inférieur) contre votre 0 Communication
prochaine attaque. 3 Constitution (Endurance)
Culbute : Vous repoussez votre adversaire 2 Dextérité (Bagarre)
par-dessus le parapet du mur d’enceinte et il va 4 Force (Lames lourdes, Intimidation)
s’écraser sur ses congénères massés en-dessous. 1 Magie
Il subit 2d6 dégâts pénétrants causés par la chute 2 Perception (Odorat)
4
et le choc contre les armures de ses congénères.
1 Ruse
(Vous pouvez utiliser Escarmouche pour
repousser un ennemi contre le parapet, mais pas 3 Volonté (Courage, Moral)
pour le faire basculer par-dessus) Valeurs de combat
L’appel de la pluie : D’un geste, vous dirigez Rapidité Santé Défense Score d’armure
la colère des archers alvariens qui se trouvent 8 30 12 8
derrière le mur d’enceinte et l’engeance que Attaques
vous êtes en train de combattre se trouve criblée Arme Jet d’attaque Dégâts Portée
5
de flèche. Un de vos adversaires humanoïdes
Gantelet +4 1d3+5
meurt automatiquement ou jusqu’à trois
autres adversaires qui se trouvent près de vous Arc court +2 1d6+5 16/32 mètres
subissent chacun 3d6 dégâts. Épée à deux mains +6 3d6+4
Capacités
Les engeances appliquent une tactique très simple : elles
comptent balayer les défenses du Fort Écarlate grâce à la seule Frappe du berserker : Un hurlock peut effectuer la prouesse
Coup double pour 3 PP ou lieu des 4 PP normaux en utilisant une
force du nombre. Dès qu’elles atteignent le rempart, elles lancent
arme de corps à corps.
des grapins et dressent des échelles sur toute sa longueur. Le
nombre et le type d’engeances concernées varient en fonction Prouesses favorites : Coup double et Coup puissant. Les
dresseurs de Maargach peuvent aussi utiliser Escarmouche pour
des trois phases, comme indiqué dans les sections suivantes.
forcer leurs ennemis à se placer à portée du mortel bereskarn.
Les personnages qui combattent dans la lumière des feux Talents : Port d’armure (Compagnon), Combat à deux mains
ronflants qui jalonnent le mur n’ont pas de pénalité, en (Apprenti) et Combat à une arme et bouclier (Apprenti).
revanche, ceux contraints de se battre plus loin subissent Groupes d’armes : Arcs, Bagarre et Lames lourdes.
la pénalité de -2 liée aux combats de nuit, à moins qu’ils ne
Équipement
soient munis d’une torche ou d’une autre source de lumière.
Armure de plates légère, arc court et épée à deux mains.
(Les engeances ne souffrent pas de cette pénalité.) Quand les
PJ attaquent des engeances qui tentent de
franchir le mur, ils bénéficient d’un bonus
de +1 car ils se trouvent sur un terrain
surélevé. Enfin, n’oubliez pas les bonus
de surnombre par rapport aux défen-
seurs : +1 à 2 contre 1 et +2 à 3 contre 1.

Phase 1 : Tester
les défenses
Au cours de la première phase de
combat, les hurlocks restent en retrait
et regardent de quoi les « avortons »
sont capables. Ils en profitent également
pour étudier les défenseurs et repérer
les meneurs, les champions et les utilisa-
teurs de magie. Quel que soit l’endroit où
se trouve un PJ, 1d6+2 genlocks tentent
de grimper en haut de l’enceinte tous les
3 rounds. Escalader le mur nécessite une
action majeure, ce qui rend l’utilisation
du bouclier impossible. Les genlocks

69
Le repaire des aigles
 sont donc vulnérables pendant au moins un round ou plus
s’ils sont repoussés. Par une action majeure, les PJ peuvent
repousser les échelles loin du mur ou décrocher les grap-
pins. Chacune de ces actions nécessite de réussir un test de
Force (Vigueur) ND 13. Faire tomber une échelle permet de
réduire la prochaine vague de genlocks de deux individus.
Rejeter une corde la réduit d’un individu. Cependant, il n’est
pas possible de réduire une vague à moins de deux ennemis.
Au fur et à mesure que les genlocks prennent pied sur le
mur d’enceinte, ils se regroupent pour attaquer à plusieurs
un seul ennemi. Les PJ doivent tuer un nombre de genlocks
égal à trois fois leur propre nombre (si les PJ sont au nombre
de quatre, ils doivent ainsi tuer 12 genlocks) avant que les
assaillants sonnent la retraite et se retirent. Les PJ peuvent
alors respirer en attendant la phase suivante.
Phase 2 : Un assaut implacable
Moins de vingt minutes après la fin de la première phase,
la seconde commence par une charge des troupes d’élite
hurlock. Ils franchissent le mur à proximité des PJ à un
rythme de 1d6 tous les deux rounds. À la différence des
genlocks, les hurlocks combattent pendant plusieurs
rounds, généralement trois, avant de sauter du haut du mur,
côté village, et de s’en prendre à tous les non-combattants
qu’ils croisent. Les PJ se trouvent ainsi confrontés au choix
difficile de rester sur les murs pour tenter d’endiguer le flot
des engeances qui continuent de grimper au mur ou de se
lancer à la poursuite de ceux qui ont pénétré dans le village.
Comme au cours de la phase précédente, les PJ peuvent
repousser les échelles et décrocher les cordes lancées par les
hurlocks avec les mêmes effets et les mêmes limitations.
70
Pendant cette phase, si, à un moment, un PJ est sur le point
d’être tué, une explosion de magie mystique projette le
hurlock qui s’apprêtait à porter le coup fatal par-dessus le
mur. Elorn se matérialise au milieu des ombres et fait un
petit signe de tête au PJ qu’il vient d’aider avant de dispa-
raître le long du mur pour aller assister quelqu’un d’autre.
Les PJ doivent de nouveau tuer un nombre de hurlocks égal
à trois fois leur nombre avant que les attaquants se retirent
une nouvelle fois. La horde d’engeances se retire cette fois
à l’orée des bois sombres. Les PJ peuvent de nouveau se
reposer un peu avant la phase finale, sauf si des hurlocks
leur ont échappé et ont pénétré dans le village, auquel cas
ils seront peut être appelés à l’aide pour déloger les intrus.
Phase 3 : Maargach entre en scène
Une heure après la fin de la seconde phase, les PJ sont alertés
par un chant guttural provenant de l’armée des engeances.
Ils ne tardent pas à discerner ce qui ressemble à un nom
en deux syllabes, hurlées encore et encore : « Maaaaar… »
(pause) « Gaaaach ! » Puis un rugissement bestial assourdis-
sant fait littéralement trembler les pierres de Fort Écarlate.
MAARGACH LE BERESKARN
Un énorme ours souillé par l’Enclin.
Attributs (Compétences)
–2 Communication
8 Constitution (Course, Endurance)
3 Dextérité (Morsure)
8 Force (Coup de griffes, Intimidation, Vigueur)
–1 Magie
3 Perception (Odorat, Goût, Pistage)
–2 Ruse
3 Volonté (Moral)
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure
13 75 13 4
Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts
Morsure +5 1d6+8
Coup de griffes +10 2d6+8
Capacités
Prouesses favorites : Mise à terre (1 PP), Morsure rapide et
Rugissement retentissant.
Morsure rapide : Le bereskarn peut faire suivre un coup de griffe
d’une Morsure rapide, en tant que prouesse spéciale coûtant 2
PP. Cette morsure est dirigée contre la même cible que l’attaque
originale. Obtenir un double au jet de dés correspondant à la
morsure ne génère pas de Points de prouesse.
Rugissement retentissant : En utilisant 3 PP, Maargach peut
instiller la peur dans le plus résistant des esprits. Tous ceux qui
entendent son rugissement doivent faire un test de Volonté
(Courage ou Maîtrise de soi) ND 10. En cas d’échec, ils ne
pourront pas attaquer Maargach au cours du round suivant, mais
ils pourront tout de même se défendre normalement.
Cuir épais : Un bereskarn est doté d’épines osseuses qui lui
confèrent un Score d’armure de 4.
Le repaire des aigles
 Ceux dont on chante les exploits
Certains exploits restent dans les mémoires alors que tout le reste sombre dans l’oubli. Le courage dont il faut faire
preuve pour affronter une horde d’engeances au côté d’un peuple qui n’est pas le sien fait partie de ces histoires qui
marquent les esprits. Ainsi, les PJ qui survivent au siège de Fort Écarlate pourraient bien, un jour, voir un des légen-
daires Garde des ombres les approcher avec une proposition…
Puis une vision de cauchemar sort des ténèbres : un gigan-
tesque ours souillé par l’Enclin, un des tristement célèbres
bereskarns. La chose fait au moins 4,50 mètres de long et
est couvertes d’épines osseuses. Sa peau pend mollement
sur sa lourde carcasse. Cinq hurlocks musculeux entourent
le bereskarn et chacun d’entre eux tient dans sa main une
chaîne couverte de rasoirs reliée à l’un des membres de la
bête, dirigeant comme ils le peuvent le monstre en direction
des portes de Fort Écarlate. Le reste de la horde d’engeances
se tient à distance respectable pour des raisons évidentes
et les PJ voient ce qui arrive à un genlock qui ne s’est pas
éloigné assez vite : Maargach le saisit et le réduit en un tas
sanguinolent avec une alarmante facilité.
Quand Maargach se met à frapper la porte du fort, qui
grince sous le choc, il devient évident que, à leur manière,
les engeances ont bien réussi à emmener avec eux un engin
de siège. Pour briser les portes de Fort Écarlate, Maargach
doit les frapper constamment pendant huit rounds. S’il
réussit, le reste de la horde d’engeances se déverse dans
Fort Écarlate, qui est alors perdu. Les flèches et les sorts
ne suffisent pas à arrêter le bereskarn à temps. En effet,
l’existence de Maargach étant constituée en permanence de
douleur, il remarque à peine des choses aussi mineures que
prendre feu. Il revient donc aux PJ de tuer le monstre.
Heureusement, Maargach est seulement accompagné de
ses dresseurs et le reste des engeances se tient à distance en
attendant que le monstre ait fait son œuvre. Les PJ peuvent
soit descendre du mur en l’escaladant ou demander aux
Alvars d’ouvrir les portes pour charger la créature.
Les dresseurs de Maargach font preuve de prudence avec
lui, car il les déteste plus que tout autre être vivant, si une
telle chose est possible. Ils ne sont pas armés et gardent tout
le temps dans une main la chaîne qui les relie au monstre
tout en frappant leurs adversaires de leurs gantelets.
À la mort de Maargach, les Alvars poussent un grand cri de
victoire du haut du mur d’enceinte et les engeances supersti-
tieuses abandonnent le combat, persuadées que le destin est
contre eux cette nuit. Avec un peu de chances, les PJ ont tous
survécu et sont prêts pour les nouveaux défis qui les attendent.
Les trois phases de ce combat nocturne constituent une rude
bataille et il n’est pas exclu qu’un ou plusieurs PJ tombe
en défendant Fort Écarlate. Si vous voulez vous montrer
clément envers vos joueurs, vous pouvez insister sur le rôle
des Alvars dans la défense. Vous pouvez également faire
intervenir Azur pour sauver un ou plusieurs PJ et si la majo-
rité des guerriers sont occupés à se battre sur le mur, ceux qui
sont au pied du mur peuvent également se munir d’arcs et de
lances. Elorn peut apporter son aide de manière plus directe
ou faire appel à ses alliés spirituels. À la fin, cependant, les
actions d’éclats devraient quand même être le fait des PJ.
Le repaire des aigles
3. Le retour
des chasseurs
RENCONTRE D’INTERACTION
Les chasseurs absents de Fort Écarlate reviennent
enfin et les PJ sont libres de reprendre leur quête.
Tout est calme depuis la chute de l’ours souillé et la
retraite des engeances. Peu de temps après le lever
du soleil, le mur s’anime soudain et résonne de cris
de joie, bientôt repris en chœur par tous les Alvars :
les chasseurs sont de retour !
Un groupe de chasseurs alvariens fort de 60 individus
au moins arrive en courant sur le plateau dégagé qui se
trouve devant le fort. Certains d’entre eux sont chargés
de lourds sacs, mais la plupart voyage avec un minimum
d’équipement. Ils sont accompagnés d’aigles, qui survolent
en planant le mur d’enceinte et viennent se poser sur les
perchoirs installés sur les toits des maisons de Fort Écarlate.
Les chasseurs sont menés par Tréon, le fils du suzerain
Owyne. Ce groupe réunit en réalité plusieurs bandes de chas-
seurs qui se sont retrouvées dans les montagnes, à l’ouest,
plutôt que de revenir tout de suite au fort après avoir appris
la nouvelle du siège par un éclaireur. Les chasseurs passent
la porte du fort et les rues ne tardent pas à résonner de cris
peinés. Ils apprennent en effet juste le massacre des familles
de fermiers, qui sont tous soit des amis, soit des parents.
Après avoir découvert tout ce qui s’est passé en son absence,
Tréon demande immédiatement à voir les PJ. Tréon est un
grand homme qui ne pourrait nier son lien de parenté avec
le suzerain s’il le voulait : il est le portrait craché de son père,
en plus jeune. Il dévisage les PJ ouvertement, mais sans hosti-
lité. « Bas-terreux, si vous avez tué le monstre, je n’ai aucune
envie de croiser le fer avec vous. Ni maintenant, ni jamais. »
Après avoir parlé à son père, Tréon accepte de leur trouver
des guides aux PJ et leur demande quand ils veulent partir.
Il est conscient qu’ils peuvent avoir envie de se reposer
après l’éprouvante nuit qu’ils viennent de passer, mais il se
sent obligé de leur signaler que si les troupes des engeances
reviennent, ils pourraient se trouver coincés dans le village
pendant un moment. Le suzerain les libère de leurs obliga-
tions en leur déclarant qu’ils ont déjà largement honoré leur
serment et que, de toute façon, les chasseurs de Fort Écarlate
sont rentrés. S’ils ont besoin de soins, Elorn leur propose ses
services physiques comme magiques en la matière.
Le but de cette rencontre est de mettre les PJ sur le chemin
les menant au repaire de Balan. Bien que les Alvars sont
sincèrement reconnaissants de l’aide qu’ils leur ont apporté,
71
 l’ambiance a changé et le message qui semble sous-tendre
leurs conversations avec les PJ est le suivant : « Nos guer-
riers sont rentrés, bas-terreux, il faudrait peut-être songer à
partir, maintenant… »
En envisageant que les PJ comprennent le message, les
Alvars reconnaissants leur donnent des rations et des
informations sur Balan. Plusieurs chasseurs, dont Tréon,
leur donnent des avis sur le groupe de Balan, dont les plus
importants sont :
• Les hommes de Balan sont pragmatiques, mais leur
chef est un sadique et ils le craignent.
• Le lieutenant de Balan est un chasseur qui s’appelle
Torin. Il est bien plus raisonnable que son chef et plus
susceptible que lui d’entendre raison.
• Il ne faut en aucune circonstance faire confiance à
Balan. C’est un parjure avéré. Par ailleurs, c’est un
homme arrogant et prompt à s’énerver.
• Le seul chemin raisonnable permettant d’atteindre le
repaire de Balan est une piste qui part vers le nord-est.
Au bout d’une journée de voyage, les PJ devraient
arriver jusqu’à un pont de glace sur le point de fondre.
Tréon présente les PJ à un trio de chasseurs qui a accepté
de les mener au repaire de Balan : Attus, Cathal et Virome.
Attus et Virome sont des hommes robustes aux cheveux
bruns, plutôt silencieux. Cathal est une femme grande et
élancée au sourire facile, un peu plus bavarde que ses taci-
turnes compagnons. Tous trois s’engagent à accompagner
les PJ aussi loin qu’ils le pourront et à se battre à leurs côtés
si nécessaire. En fonction de ses interactions avec le groupe,
Azur peut éventuellement proposer d’accompagner le
groupe à ce moment. Si, pour une raison ou une autre, il ne
part pas avec les PJ, il quittera le fort quelques heures après
eux et se mettra sur leur piste.
Attus, Cathal et Virome ont le profil d’un chasseur alvarien
standard.
Les Alvars avec lesquels les PJ ont eu l’occasion de sympa-
thiser viennent leur dire au revoir et leur promettre de
demander aux dieux de veiller sur eux, même s’ils ne sont que
des bas-terreux. Il est maintenant temps de reprendre la route.
Résolution
de la 4è partie
La plus grande difficulté de la Quatrième partie : Ils
viennent à la nuit tombée consiste à survivre. La défense
de Fort Écarlate est intentionnellement difficile afin que les
PJ qui y survivent (et les joueurs qui se trouvent derrière)
aient vraiment l’impression d’avoir accompli un exploit.
Bien entendu, tout cela peut également tourner très mal.
Évitez dans ce cas de réduire le nombre d’ennemis que les
PJ doivent vaincre, mais modulez plutôt la vitesse à laquelle
ils grimpent sur le mur d’enceinte. Cela devrait permettre
aux PJ de se regrouper pour les attaquer.
Maargach est une véritable horreur. Si les PJ veulent
affronter le bereskarn au corps à corps mais n’arrivent pas
à lui infliger assez de dégâts pour l’abattre, vous pouvez
72
envisager que le monstre se mettre à les craindre plus que
ses dresseurs une fois qu’ils lui auront infligé une quaran-
taine de points de dégâts. Dans ce cas, Maargach est pris
de furie et réduit en lambeaux un ou deux de ses dresseurs
hurlocks dans une tentative désespérée d’échapper aux PJ.
CINQUIÈME PARTIE
Les hauteurs
implacables
Dans cette partie, les PJ se trouvent dans les hauteurs des
Dorsales de givre et l’objet de leur quête se trouve enfin
à portée de main. La manière exacte dont se déroulent les
évènements suivants dépend énormément des choix qu’ils
ont fait jusqu’ici. S’ils se sont dirigés directement vers l’ouest
après Deuxième partie : 3. Une bien macabre découverte,
ils ne savent pas vraiment tout ce qui s’est passé et ne sont
pas sûrs qu’Izot se trouve bien avec le groupe qu’ils suivent
ou même qu’elle soit encore en vie. Dans ce cas, la première
rencontre se soldera sûrement par une grande bataille (dans
la mesure où ils ont évité celle de Fort Écarlate) plutôt que
par une négociation.
Si les PJ se sont rendus à Fort Écarlate, plusieurs choses
dépendent alors de l’aide qu’ils ont accordée aux Alvars :
le fait qu’Azur les accompagne ou les suive de loin ; que les
chasseurs alvariens Attus, Cathal et Virome les guident ou
non ; ce qu’ils savent de Balan Maladsen et de ses hommes.
Site : Le pont de glace
Les hauteurs des Dorsales de givre sont entre autres connues
pour un phénomène récurrent : les ponts de glace. Ces étranges
formations de glace s’étendent d’un pic à l’autre et permettent
des traversées sinon impossible. La plupart d’entre eux appa-
raissent de manière aléatoire d’une année sur l’autre, mais
quelques-uns se forment de manière récurrente, année après
année, au même endroit. Les ponts de glace se forment au
début de l’hiver et s’effondrent au printemps, envoyant une
cascade de glace dans les vallées qu’ils surplombent.
1. Le pont de glace
RENCONTRE D’INTERACTION & DE COMBAT
Les PJ se trouvent confrontés à Balan Maladsen et
ses hommes sur le pont de glace qui mène au repaire
du chef alvarien.
Vous voilà dans les hauteurs des Dorsales de givre.
Une grande langue de glace s’étend du bord du
précipice qui vous fait face pour rejoindre un plateau,
une cinquantaine de mètres plus loin, au-dessus
d’un gouffre béant. Le pont de glace brille sous le
soleil printanier et une multitude de gouttelettes
ruissellent le long de stalactites qui se sont formés
sous le pont. Le pont grince et craque en permanence
et, plus inquiétant encore, des blocs de glace s’en
détachent de temps à autres.
Le repaire des aigles
Si les PJ viennent
directement de l’est,
c’est qu’ils ont suivi
la piste de Balan et de
ses chasseurs depuis
le site de l’enlève-
ment d’Izot et ils sont
sur le point de tomber
dans une embuscade.
S’ils viennent de
Fort Écarlate, ils sont
vraisemblablement
guidés par Azur ou
le trio de chasseurs
alvariens. Si c’est le
cas, ils savent que
Balan aura des guet-
teurs qui surveillent
le col jusqu’à ce que
le pont s’effondre, ce
qui devrait arriver
naturellement d’ici
un jour ou deux, ou
bien plus vite avec un
peu d’aide. Il faut à quatre hommes armés de haches à deux mains
quatre rounds d’efforts pour que le pont de glace commence
En venant de l’est de se fissurer, après quoi il s’effondre entièrement au bout
de deux rounds supplémentaires. En d’autres termes, à
Les PJ qui ne savent pas qu’il y aura des guetteurs doivent
partir du moment où Balan ordonne la destruction du pont,
faire un test de Perception (Vue) opposé à un test de Dextérité
quiconque souhaite le traverser a six rounds devant lui pour
(Discrétion) que les hommes de Balan font avec un total de
franchir le précipice et prend le risque de plonger à sa mort
–1 (Dextérité 1, Discrétion 0 et –2 à cause du froid). Les PJ
s’il n’est pas assez rapide. Si les PJ tuent l’un des guerriers
ont donc une chance de les repérer. Si ce n’est pas le cas, les
qui s’acharnent sur le pont, ils peuvent éventuellement (ou
hommes de Balan révèlent leur position en tirant des flèches
pas) gagner du temps.
sur les PJ alors que ces derniers approchent du pont de glace.
Trois chasseurs sont cachés aux endroits indiqués sur la carte. Un PJ peut traverser le pont de glace glissante à toute allure
Après avoir tiré, ils sonnent immédiatement l’alarme à l’aide s’il réussit un test de Dextérité (Acrobatie) ND 13. En cas
d’un cor afin de prévenir leurs camarades et leur chef. d’échec, il glisse, s’étale de tout son long sur la glace et met
un round à se relever. Les PJ sont libres de combiner leur
Il faut quatre rounds (une minute) à Balan pour arriver. En
course avec l’action charger s’ils ont une cible.
attendant, ses hommes tentent de tenir les PJ à distance du
pont. Si les PJ ne chargent pas immédiatement pour massa- Le groupe de Balan se compose d’un nombre de chasseurs
crer ses hommes, Balan arrive et demande aux PJ de lui dire alvariens égal à cinq fois le nombre de PJ (en plus de Balan
qui ils sont et ce qu’ils veulent. Si les PJ ont commencé de et de Torin). Plusieurs d’entre eux ont été chargés de veiller
tuer ses hommes avant qu’il arrive, Balan ordonne à ses sur Izot, car ils savent qu’elle peut être dangereuse. Aussi
guerriers de détruire le pont. longtemps que Balan est vivant, ses hommes font front
face aux PJ. Ils craignent trop leur cruel chef pour s’avouer
La discussion avec Balan doit être roleplayée. Cela dit, les
vaincus, même si les PJ semblent également très dangereux.
PJ n’arriveront en aucun cas à le convaincre de rendre la
Si les PJ arrivent à vaincre Balan, Torin demande immédiate-
jeune fille, car il est tombé amoureux d’Izot. Enfin, « amou-
ment à parlementer et il n’a pas besoin de se faire beaucoup
reux » n’est peut-être pas le mot le plus approprié. Toujours
prier pour leur céder Izot. Celle-ci se réjouit de rejoindre les
est-il que Balan souhaite qu’Izot veuille de lui et il n’a donc
PJ, surtout s’ils mentionnent le iarl, mais elle exige que les
pas tenté d’abuser d’elle jusqu’à maintenant. Izot se trouve
Alvars lui rendent son épée.
de l’autre côté du pont de glace, hors de vue, avec le gros
des forces de Balan, dont son lieutenant Torin. Si Balan voit Si les Alvars réussissent à faire s’effondrer le pont avant que
Azur, il éclate de rire et lui lance : « Tu as besoin de bas-ter- les PJ puissent le traverser, la rencontre suivante représente
reux pour mener tes combats ? Honte sur toi, gamin ! ». leur dernière chance de sauver Izot.
Un groupe qui n’a pas eu l’occasion de découvrir les us et En venant de Fort Écarlate
coutumes des Alvars au cours de son aventure a peu de
chance de voir une conversation avec Balan se solder par Si les PJ ont été guidés au pont de glace par les Alvars de
une conclusion « satisfaisante » et Balan finit par ordonner à Fort Écarlate et Cathal (ou peut-être Azur) leur ont expliqué
ses hommes de détruire le pont. les coutumes alvariennes pendant le trajet. Elle suggère aux

73
Le repaire des aigles
 PJ que l’un d’entre eux défie Balan en duel. Tout ce qu’ils ont
à faire est de prétendre que la jeune fille est un membre de
leur famille (ou quelque chose d’équivalent) puis d’insulter la
mère de Balan ou de remettre en doute sa virilité. Cela ne fonc-
tionnerait normalement pas, dans la mesure où les PJ sont des
bas-terreux. Cela dit, étant donné leurs actions à Fort Écarlate
et leur victoire contre le bereskarn, Cathal et ses camarades
pourront parler en leur nom et forcer Balan à accepter le défi,
au risque de perdre la face en présence de ses hommes.
Si les PJ acceptent de suivre le plan de Cathal, Attus annonce
leur présence aux guetteurs et demande à parler à Balan en
personne. Une fois de plus, cette rencontre se place sous le
signe du roleplay. Dans ce cas, cependant, les enjeux ne sont
pas les mêmes. Le PJ choisi doit affronter Balan seul. Balan
exige que le combat se déroule sur le pont de glace. Insistez
bien sur tout ce que représente une telle situation, car de tels
duels sont chose rare : un combat à mort, en haut des Dorsales
gelées, sur un pont de glace en train de s’effriter n’est pas une
expérience qui doit être oubliée de sitôt. Décrivez les nuages
blancs formés par la respiration de chaque combattant, les
craquements du pont sous leurs pieds, le froid qui gèle les
gouttes de sueur sur leur front, le cri d’un aigle qui passe en
planant au-dessus d’eux pour rejoindre son repaire…
Si les PJ ont abandonné Fort Écarlate à son sort, il est
possible qu’ils voyagent seuls, auquel cas les évènements
se déroulent comme s’ils venaient directement de l’est. Ils
peuvent également se trouver en compagnie d’Azur, qui leur
propose le même plan que Cathal et joue sa dernière carte :
il annonce aux PJ qu’Izot est sa femme et que réclamer un
duel pour la récupérer au nom de son mari ne serait que la
vérité. Le duel avec Balan se déroule de manière similaire.
74
Si le PJ gagne le duel, Izot est libérée. S’il perd, le reste du
groupe doit décider de la marche à suivre. Laissez le joueur
qui a perdu son personnage contrôler un des alliés des
PJ jusqu’à la fin de la rencontre. Si les PJ décident d’atta-
quer Balan et ses hommes après avoir perdu le duel, Balan
ordonne la destruction du pont de glace. Les Alvars qui
accompagnent les PJ combattent à leurs côtés, mais ils ne
sont pas prêts à risquer leur vie dans une course suicidaire
sur un pont de glace en train de s’effondrer.
Si la rencontre se termine et que les PJ n’ont pas réussi à récu-
pérer Izot, continuez avec la Cinquième Partie : 2. Le défilé de
Muirne. Sinon, passez directement à la section Le dénouement.
2. Le défilé de Muirne
RENCONTRE DE COMBAT
Le dernier espoir des PJ pour retrouver Izot est d’oser
traverser un défilé hanté que les Alvars considèrent
comme maudit.
Au moment où le pont de glace s’effondre, les PJ ont
probablement l’impression qu’ils sont passés à côté de
leur dernière chance de sauver la jeune fille. Dans d’autres
circonstances, ils auraient sûrement raison mais, dans ce
cas-ci, ils ont une dernière alternative.
Si les PJ viennent de Fort Écarlate en compagnie du trio de
chasseurs, les guides alvariens se lancent dans une discus-
sion animée. Bien qu’elle soit clairement réticente, Cathal
rejoint les PJ et leur propose un dernier moyen de rejoindre
Izot, s’ils y tiennent vraiment. Elle leur annonce cependant
Le repaire des aigles
 BALAN MALADSEN
Le cruel chef d’une bande de chasseurs alvariens.
Attributs (Compétences)
1 Communication (Soins des animaux)
3 Constitution (Grand buveur, Endurance)
2 Dextérité (Initiative, Discrétion)
4 Force (Haches, Escalade, Vigueur)
0 Magie
1 Perception (Vue, Pistage)
1 Ruse (Connaissances militaires)
3 Volonté (Moral)
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure
9 48 14 (12*) 5 15
Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts
Hache de bataille +6 2d6+4
Hache de jet +7 1d6+6
Capacités
Prouesses favorites : Escarmouche et Défaut de l’armure.
Talents : Dressage (Compagnon), Port d’armure (Apprenti),
Combat aux armes de jet (Compagnon) et Combat à une arme et
bouclier (Apprenti).
Groupes d’armes : Haches, Arcs, Bagarre et Lances.
*sans bouclier
Équipement
Hache de bataille, armure de mailles lourde, bouclier moyen
et hache de jet
que pour cela, ils devront affronter quelque chose de bien
plus dangereux qu’un millier de Balan.
Il existe un défilé, qui nous est interdit à nous,
Alvars… Il y a bien longtemps, une prêtresse de la
Dame des cieux, habitait près d’ici et s’occupait des
aigles de la Dame. Des hommes impies, des Alvars
déchus, la violèrent puis la tuèrent. Mais, juste avant
de mourir, elle eut le temps de les maudire et à ce
jour, ils hantent encore le défilé. Si vous empruntez
le défilé de Muirne, nous ne pourrons pas vous
suivre, bas-terreux. Cependant, si vous survivez
à la traversée, vous pourrez entrer dans le camp
de Balan et exiger de lui ce que vous voulez et pas
une âme parmi sa bande ne lèvera un doigt contre
vous, peu importe les ordres que leur donnera leur
chef. C’est le seul moyen, sinon la fille sera perdue.
Il vous faudrait des semaines pour atteindre le col de
Gherlen puis retourner au camp de Balan, qui aura
rejoint Orlaïs ou sera parti au sud depuis bien long-
temps d’ici là.
Le défilé de Muirne n’est pas loin. Allez-vous vous
y risquer ?
Si les PJ étaient seuls jusqu’ici, Azur choisit ce moment
pour dévoiler sa présence et les approche en leur proposant
Le repaire des aigles
OMBRE
Le cruel chef d’une bande de chasseurs alvariens.
Attributs (Compétences)
–2 Communication
0 Constitution
5 Dextérité (Discrétion)
–3 Force
4 Magie
1 Perception
0 Ruse
4 Volonté
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure
30 15 0
Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts
Contact drainant +5 1d6+4 pénétrants
Capacités
Aura drainante : Une ombre peut accomplir la prouesse spéciale
Aura drainante en dépensant 4 PP. Tous les ennemis qui se
trouvent alors dans un rayon de 4 mètres subissent 1d6 dégâts
pénétrants alors que l’ombre absorbe leur essence vitale.
Contact drainant : Par un contact, une ombre peut drainer
l’énergie vitale d’une victime. Elle lui inflige 1d6 + son score de
Magie dégâts pénétrants.
Prouesses favorites : Aura drainante et Attaque éclair.
Incorporel : Les ombres n’ont qu’un lien ténu avec le monde
mortel et sont donc incorporelles. Normalement, seules les attaques
magiques (les sorts ou les coups infligés par des armes magiques)
peuvent les blesser et les autres attaques les traversent sans effet.
Cependant, un PJ qui attaque une ombre peut réaliser une prouesse
spéciale appelée Bannissement d’esprit en dépensant 3 PP. Le PJ
peut ainsi lui infliger des dégâts avec une arme normale mais, pour
compter les dégâts, il remplace alors sa Force par sa Magie. Par
exemple, si un PJ qui possède Magie 2 et manie une épée longue
utilise le Bannissement d’esprit, il infligera 2d6+2 dégâts.
« Eh, une seconde… Je suis Alvar, moi ! »
Si un PJ ou plus est Alvar, Cathal explique que les assassins
de Muirne sont des Alvars originaires de Fort Écarlate,
ces PJ ne devraient donc pas avoir de problème…
sa version de l’histoire ci-dessus. Il leur raconte la même
chose que Cathal mais, aveuglé par son amour pour Izot, il
ne mentionne pas que le défilé est interdit aux Alvars et il
annonce aux PJ qu’il les guidera à travers celui-ci.
Si les PJ refusent d’emprunter le défilé hanté, ils peuvent
considérer Izot Wulff comme perdue. Si Azur est présent,
il s’y engage seul et ils ne le revoient jamais. Libre à vous
d’adapter l’histoire en fonction des choix qu’ils ont faits au
cours de l’aventure. S’ils ne se sont jamais rendus à Fort
Écarlate, par exemple, vous pouvez les inciter à s’y rendre et
réarranger les évènements pour qu’ils y parviennent avant
les engeances, ce qui leur permet de participer à la défense
75

du fort. Sinon, ils peuvent également retourner au manoir
d’hiver du iarl Wulff pour l’informer que sa fille est perdue
pour de bon. Si Berchan est avec les PJ, il est inconsolable et
ils doivent le traîner de force en bas de la montagne.
Si les PJ décident d’emprunter le défilé de Muirne, ils se
trouvent à moins d’une heure de marche de celui-ci. Même
sous l’éclatant soleil printanier, il s’agit d’une crevasse
plongée dans la pénombre, pleine d’épineux qui, trahissant
leur réputation de verdure permanente, sont d’une teinte
grisâtre inquiétante. Quelques rayons de lumière semblent
se faufiler bien malgré eux entre les quelques jours qui
existent entre les branches entrelacées des arbres. Les
Alvars et les PJ se séparent à l’entrée du défilé. Cependant,
les montagnards leur indiquent préalablement comment
rejoindre le campement de Balan depuis l’autre côté et les
informent qu’ils attendront leur retour pendant une demi-
journée. Azur n’ose pas pénétrer dans le défilé si ses congé-
nères Alvars sont là et sont témoins de son blasphème.
Les esprits des Alvars maudits hantent vraiment le défilé
de Muirne. Une quantité d’ombres égale à la moitié du
nombre de PJ (arrondi à l’entier inférieur) attaque le groupe
à mi-chemin. Les formes sombres apparaissent comme
des versions déformées de guerriers en armures, dont les
proportions sont faussées de manière perturbantes. Elles se
glissent hors de leurs cachettes dans l’ombre des arbres et
tentent de drainer la force vitale des PJ.
Si les PJ ont avec eux Aamor Fin, ils n’ont même pas besoin
de se battre. La seconde où l’épée quitte son fourreau, les
ombres fuient la lumière argentée qui se dégage de sa lame
et retournent se cacher dans les ténèbres sans se battre. Si ce
n’est pas le cas, elles attaquent les PJ jusqu’à ce que l’une
76
d’entre elles ait été détruite avant de fuir dans les ténèbres.
Après cette attaque initiale, elles ne s’en prennent plus aux
PJ, même quand ceux-ci traversent le défilé sur le chemin
de retour. Un PJ qui réussit un test de Ruse (Connaissances
mystiques) ND 11 est capable de prédire ce comportement.
Le campement de Balan est proche.
3. Des Alvars &
de la superstition
RENCONTRE DE COMBAT
Les PJ arrivent au campement de Balan Maladsen et
retrouvent enfin Izot Wulff
Alors que vous sortez de la forêt, un guetteur pousse
un cri d’alarme qui s’interrompt brutalement quand
il vous reconnaît. Il détourne alors le regard et
s’éloigne, les mains levées bien haut au-dessus de ses
armes en signe de soumission. Sans un mot, il vous
montre du doigt un proche bosquet d’arbres.
Les PJ pénètrent dans le campement de Balan et, à leur vue, les
Alvars endurcis deviennent aussi pâles que la neige environ-
nante. La plupart détourne le regard et certains tournent même
le dos aux PJ. Balan, horrifié, regarde les PJ bouche bée. Personne
ne dit mot pendant un long, long moment. Enfin, un homme de
grande taille avec un aigle perché sur le bras (Torin) regarde le
PJ de tête et annonce : « Prenez la fille et partez, bas-terreux. »
Balan grogne de rage en direction de son lieutenant. Il tire
sa hache et attaque. Aucun de ses hommes ne l’aide. Pire,
ils détournent le regard. Si les PJ ne réussissent pas à le tuer
en l’espace de deux rounds, Izot le poignarde dans le dos.
Aucun des Alvars ne regarde les PJ partir en compagnie
d’Izot.
Résolution
de la 5è partie
Si les PJ ne se sont jamais rendus à Fort Écarlate, la
Cinquième partie : Les hauteurs implacables risque de se
transformer en une bataille rangée contre des forces dont
ils ne savent pas grand-chose. N’hésitez pas à utiliser Azur
pour leur donner quelques informations. Si les PJ se sont
rendus à Fort Écarlate, ils sont mieux armés pour affronter
les défis qui les attendent.
Si un PJ a perdu le duel contre Balan, n’oubliez pas qu’un PJ
tombé au combat met plusieurs rounds à mourir. Il est donc
possible qu’après lui avoir porté un coup mortel, Balan
s’éloigne en riant, ce qui laisse à un autre PJ la possibilité
de se précipiter et tirer le corps sur la terre ferme pour lui
administrer les premiers soins.
Le combat contre les ombres peut se révéler difficile si les PJ
n’ont pas d’armes magiques. Par contre, un mage peut vrai-
ment se distinguer au cours d’un tel combat. Lisez la descrip-
tion de la capacité « Incorporel » attentivement et décrivez
la prouesse Bannissement d’esprit à vos joueurs afin qu’ils
Le repaire des aigles
 IZOT WULFF
La courageuse fille du iarl Gallagher Wulff.
Attributs (Compétences)
1 Communication
1 Constitution
1 Dextérité (Lames légères)
1 Force
0 Magie
2 Perception
2 Ruse
4 Volonté (Courage)
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure
11 33 11 0 Rapidité
Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts Portée
Arc court +1 1d6+1 16/32 mètres
Épée courte +4 1d6+3
Capacités
Prouesses favorites : Prise d’initiative
Talents : Combat d’archerie (Apprenti), Port d’armure
(Apprenti), et Combat à une seule arme (Apprenti).
Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Lames légères et Lances.
Équipement
Si les circonstances le permettent, Izot se munit d’armes et
d’armures adéquates. Son élégante épée courte est une cadeau
de son père qui lui confère un bonus de +1 à ses jets d’attaque.
sachent qu’ils ont une chance de vaincre, même s’ils ne
possèdent pas Aamor Fin ou une autre arme enchantée.
Le dénouement
Enfin réunis, les jeunes amants se précipitent dans les bras
l’un de l’autre.
Et maintenant ? Étant donné les différents chemins que
peuvent emprunter les PJ pour arriver à ce point, il n’y a
pas de rencontre spécifiquement prévue pour boucler cette
aventure. Beaucoup de choses reposent en effet sur ce que
les PJ ont fait jusqu’ici et de leurs relations avec Azur.
Si les PJ sont venus de l’est et ont réussi à sauver Izot, Azur
leur suggère de se rendre à Fort Écarlate avant de redes-
cendre dans les Collines du ponant. Dans ce cas, les PJ
vont sûrement se montrer méfiants envers l’Alvar, mais la
situation est délicate car Izot tient à l’accompagner et les
PJ se doutent qu’ils ne connaissent pas toute l’histoire. Si
Azur arrive à les convaincre de se rendre à Fort Écarlate,
vous pouvez adapter les Troisième et Quatrième parties
afin que les PJ puissent participer au siège de Fort Écarlate
par les engeances. À ce moment-là, ce n’est peut-être pas
le suzerain qui les convainc de rester, mais Izot qui insiste
pour qu’ils aident les Alvars, ou simplement les engeances
qui arrivent soudainement et prennent tout le monde par
surprise, ce qui ne laisse pas le choix aux PJ.
Le repaire des aigles
TORIN
Lieutenant de Balan Maladsen, il est bien plus
raisonnable que son chef.
Attributs (Compétences)
2 Communication (Soins des animaux)
2 Constitution (Grand buveur, Endurance)
1 Dextérité
2 Force (Haches, Escalade)
0 Magie
1 Perception (Vue, Pistage)
2 Ruse
2 Volonté (Moral)
Valeurs de combat
Santé Défense Score d’armure
9 35 11 5
Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts Portée
Hache de bataille +4 2d6+2
Arc long +1 1d6+5 26/52 mètres
Capacités
Prouesses favorites : Coup puissant et Escarmouche.
Talents : Dressage (Compagnon), Port d’armure (Apprenti), Combat
à mains nues (Apprenti) et Combat à une arme et bouclier (Apprenti).
Groupes d’armes : Haches, Arcs, Bagarre et Lances.
Équipement
Hache de bataille, armure de mailles légère, arc long et
bouclier moyen.
Si les PJ sont passés par Fort Écarlate mais qu’Azur les a
convaincus de quitter le fort plus tôt que prévu, ils vont par
contre se trouver confrontés à un bien triste spectacle.
La forêt au sud-est, en direction de Fort Écarlate, est couverte
par une nappe de fumée sombre. Azur, d’abord inquiet, ne
tarde pas à être submergé d’horreur en découvrant son fort
saccagé par les engeances. Il est également possible que les
PJ soient rattrapés par un groupe de chasseurs alvariens
alors qu’ils partent en direction de l’ouest, ce qui force le
jeune Alvar effondré à devoir choisir entre son peuple et
l’élue de son cœur.
Si les PJ ont sauvé Fort Écarlate, Azur tente quand même de
les convaincre de faire un détour par le fort sur le chemin
de l’est, mais il est conscient qu’ils devront se montrer vigi-
lants, car les engeances ne sont pas loin.
Dans tous les cas, Azur et Izot confessent toute l’histoire aux
PJ si ceux-ci se sont montrés héroïques et honorables et les
amoureux leur demandent leur aide. Un PJ qui fait preuve
de sagesse peut leur expliquer qu’un mariage entre le neveu
d’un suzerain à la seconde fille d’un iarl dont le comté borde
la montagne n’est pas spécialement une mauvaise union.
En effet, l’opinion du suzerain Owyne envers les bas-ter-
reux s’est déjà améliorée au vue de l’héroïsme dont les PJ
ont fait preuve et Azur devrait être en mesure d’apaiser ses
inquiétudes en ce qui le concerne en lui apprenant qui est
réellement sa fiancée.
77
 À propos des Alvars
La majorité des Alvars fonctionnent sur un principe de subsistance et passent donc le plus clair de leur temps à réunir les
éléments nécessaires à leur survie. Ils n’ont donc que peu de temps à consacrer à des activités qui n’ont pas d’applications
pratiques immédiates. Ainsi, il est rare de trouver des objets alvariens ornementés s’ils ne sont pas de nature religieuse. Mieux
vaut, en effet, des objets de bonne facture capables de résister au climat extrême qui règne dans les Dorsales de givre.
Les Alvars ont de bons rapports avec le royaume nain d’Orzammar. Ils proposent aux nains des fourrures, du lait de chèvre
et des droits de passage (qui permettent aux marchands nains de traverser les Dorsales de givre sans se faire inquiéter) en
échange d’armes et d’armures. Les nains considèrent quant à eux que les Alvars ont un effet dissuasif très efficace contre les
ambitions du Férelden et de l’Orlaïs.

Les forts alvariens et le mariage

Dans la mesure où chaque fort alvarien consiste en quelques grandes familles claniques, les Alvars sont souvent forcés
de chercher des époux hors de leur fort pour trouver quelqu’un qui n’est pas un membre de leur famille. C’est considéré
comme une bonne chose, dans la mesure où cela permet d’apporter du sang neuf et de tisser des liens entre les Alvars. Les
hommes revendiquent une fiancée en l’enlevant. Ces enlèvements sont des affaires partiellement convenues par avance, ce
qui implique que l’individu intéressé vienne parlementer avec les anciens du clan concerné et leur annoncer ses intentions.
Si ce protocole n’est pas suivi, cela peut donner naissance à des faides de sang.
Une fois qu’un guerrier en a reçu la permission, on attend de lui qu’il prouve ses capacités en se glissant dans le fort et en
enlevant sa promise. S’il est attrapé au cours de sa première tentative, il s’en tirera avec de nombreux bleus et contusions,
mais rien de pire. S’il est pris une seconde fois, par contre, il y a des chances qu’il finisse comme casse-croûte à l’animal sacré
du clan. Les Alvars peuvent aller directement voir la femme de leur choix s’ils souhaitent obtenir son consentement (ou son
aide) et, de même, certaines femmes alvariennes n’hésitent pas à faire savoir qu’elles désirent un homme donné.
La loyauté d’un Alvar est en premier lieu à son fort puis seulement à son sang. Même si une Alvar a été enlevée pour
devenir la fiancée d’un guerrier, on attend d’elle qu’elle se range du côté de son nouveau clan et son ancien clan (et même
sa famille) feront toujours montre d’une certaine méfiance envers elle, même si elle a été enlevée contre sa volonté.

La religion alvarienne
Il est presque impossible de parler des Alvars sans évoquer leurs croyances. La foi est au cœur de leur existence et leur dure
vie pleine de devoirs sacrés. En effet, les Alvars partagent la croyance des anciens Alamarris selon laquelle les dieux vivent
en toutes choses. Une bourrasque de vent inattendue, des oiseaux en formation de vol inhabituelle, un silence soudain
s’installant entre les hautes pics pendant le printemps… pour les bas-terreux, il ne s’agit peut-être que d’un hasard, mais
pour les Alvars ce sont autant de messages des dieux.
Les Alvars sont fermement convaincus que leurs dieux les ont protégés et que c’est d’eux qu’ils tirent leur force, car ne survivent-ils
pas malgré leurs nombreux ennemis ? Les bas-terreux ne s’avisent généralement pas de préciser aux montagnards qu’ils ont été
forcés de se réfugier dans des territoires qui comptent parmi les plus inhospitaliers de tout Thédas. En vérité, les Alvars aiment
les Dorsales de givre et ils s’offenseraient qu’on puisse suggérer qu’ils ont été « forcés » de s’y réfugier.
Le panthéon alvarien est complexe. On y trouve à la fois des esprits de la nature et des mortels légendaires qui sont montés aux
cieux. Tout cela se complique quand on sait que ce panthéon varie d’un fort à l’autre, chaque clan possédant ses propres contes
sacrés et héros. Cependant, tous les Alvars s’accordent sur l’existence de trois dieux principaux : Korth le Père des cimes, Hakkon
Vintervind et la Dame des cieux. La plupart des communautés vénèrent également Imhar l’astucieux et le Grand ours Sigfost.

KORTH LE PÈRE DES CIMES

Korth est le plus vieux et le plus fort des dieux, la fondation sur laquelle tout le reste a été construit. C’est le dieu des
montagnes et des cavernes, le seigneur des Dorsales de givre. C’est la bienveillance du Père des cimes qui permet aux
Alvars de bénéficier de tout ce dont ils ont besoin et il serait malavisé de risquer sa colère en lui demandant plus que ce qu’il
juge bon d’accorder. C’est Korth qui envoie le gibier aux chasseurs qui en ont besoin, qui mène les troupeaux de chèvres aux
prés verdoyants et qui approuve le choix de l’animal sacré d’un fort.

Si les PJ et Azur sont antagonistes, l’histoire prend une teinte plus
sombre. Après avoir retrouvé Izot, les PJ ont sûrement l’intention
de la ramener auprès de son père, qu’elle le veuille ou non. Si
Azur ne compte pas parmi les alliés des PJ, il tente d’enlever la
jeune fille. Si un PJ tue l’Alvar devant Izot, elle n’aura de cesse de
tuer le coupable avant de mettre fin à ses propres jours…
Peu importe la manière dont ils s’y prennent, quand les PJ
ramènent Izot ou une preuve de son sort au manoir d’hiver
du iarl Wulff, ils y trouvent le iarl en personne. Celui-ci tient
parole et, si vous avez utilisé l’intrigue secondaire Le gardien
de ma sœur et que vous avez ramené Berchan chez lui sain et
sauf, il offre un souverain supplémentaire à chaque PJ. En ce
qui concerne Azur, le iarl fait preuve de scepticisme et il rentre
dans une colère noire s’il apprend que l’Alvar est la raison pour
laquelle sa fille s’est trouvée dans cette situation. Cependant, si
les PJ se montrent assez convaincants, ils arriveront peut-être
à calmer le iarl et lui faire voir les avantages potentiels d’un
mariage entre un membre de sa famille et le clan alvarien local.

78
Le repaire des aigles
 À propos des Alvars
La majorité des Alvars croit que Korth a toujours existé, qu’il est aussi âgé que les fondations de ses montagnes. Ce n’est que
dans l’antique Fort givre que l’on chante une autre version. Leur Chant d’hiver, qui n’est entonné que pendant le Trépas de
l’hiver, est l’un des plus anciens connu par les Alvars. Il raconte qu’autrefois, quand le monde était encore jeune, Korth était
un homme, un chasseur sans égal, qui avait mené son peuple dans les montagnes.

HAKKON VINTERVIND
Le premier-né de Korth est Hakkon, Seigneur de l’hiver, maître des froids jumeaux de la glace et du métal. Vintervind est le
dieu des armes et des batailles car, pour les Alvars, l’hiver et la guerre sont quasiment synonymes. C’est le froid qui protège
les Alvars de leurs ennemis, c’est encore le froid qu’ils utilisent comme arme contre les bas-terreux quand ils descendent des
montagnes pour faire un raid, et c’est la peur du froid qu’ils souhaitent instiller dans le cœur des païens. Hakkon n’est pas
qu’une divinité que l’on adore, c’est également le tueur, terrible et glacé, que les jeunes Alvars aspirent à devenir.

LA DAME DES CIEUX

Après la montagne qui se trouve sous leurs pieds, seul le ciel qui les surplombe est sacré aux yeux des Alvars. La Maîtresse
des oiseaux est leur bienfaitrice et leur protectrice et ses volées d’oiseaux aident les Alvars à garder un œil sur leurs
nombreux ennemis. Les oiseaux sont les agents de la Dame, des porteurs de présages et des annonciateurs de malheur. Les
Alvars décédés sont « offerts à la Dame » dans le cadre d’une cérémonie solennelle que les érudits Féreldiens appellent des
« funérailles aériennes ». En effet, les corps ne sont pas brûlés ou enterrés, mais démembrés et offerts aux oiseaux charo-
gnards qui peuplent la montagne. La chair, les organes et même les os sont réduits en poudre afin que les oiseaux puissent
consommer l’entièreté d’une dépouille et l’emmener avec eux dans le royaume de la Dame. Ainsi, la Dame des cieux est
également la déesse de la mort des Alvars.

IMHAR L’ASTUCIEUX
Les histoires mettant en scène Imhar sont de celles qui réjouissent les foyers des Alvars dans le froid de la nuit, car sa voie
est celle du mystificateur et ils aiment rire de ses ruses. Imhar est un homme mince à l’esprit acéré, toujours prompte à
plaisanter, mais ses railleries sont plus tranchantes que n’importe quelle lame. Son plus grand exploit est d’avoir mis en
déroute une horde de démons après qu’une infâme séductrice l’ait trompé et forcé à les affronter seul et sans armes. Imhar
commença par fuir, afin qu’ils le croient pleutre et, quand ils le rattrapèrent enfin dans un étroit défilé de montagne, ses
éclats de rire furent tels qu’ils déclenchèrent une avalanche de rochers qui signa la perte de l’armée.

LE GRAND OURS SIGFOST

Sigfost est allongé au pied du trône de Korth. Il est le plus sage de tous les esprits des montagnes et tellement grand que
le Père des cimes le prit un jour pour l’un de ses propres petits sommets. Il est possible de défier Sigfost pour gagner une
partie de sa sagesse, mais les os de tous ceux qui ne se sont pas montrés dignes et qu’il a dévorés tapissent le sol de sa vaste
caverne. Les Alvars considèrent les ours comme des animaux sacrés et s’ils les chassent parfois, ils accompagnent toujours
ces rares occasions d’un cérémonial important. Tous les Alvars considèrent que les bereskans sont des horreurs blasphéma-
toires. Un très petit nombre de mages du Cercle prétend avoir rencontré Sigfost dans l’Immatériel. Il s’agit invariablement
de mages ouverts d’esprits et réputés pour leur entente avec des gens d’autres cultures, et aucun d’eux ne prend cette
expérience à la légère.

Les chamans alvariens

Les dieux alvariens sont plus capricieux que cruels. Quand ils se sentent lésés, ils préfèrent en effet demander à leurs fidèles
de se racheter plutôt que de les punir gratuitement en leur envoyant des malheurs depuis leurs trônes célestes. Quand les
Alvars souffrent, ils mettent rarement cela sur le compte de la malchance, mais se demandent plutôt quel dieu ils ont pu
offenser. Ainsi, un guerrier blessé s’inquiète d’avoir offensé Hakkon, un groupe de chasseurs qui n’attrape aucun gibier ne
pense qu’à apaiser le Père des cimes et ne repartira pas en chasse avant d’avoir trouvé un moyen d’amadouer Korth – cela
n’aurait en effet aucun sens, car ils seraient sûrs d’échouer de nouveau.
Quand ils se trouvent confrontés à des questions spirituelles complexes, les Alvars se tournent vers leurs chamans, les
gardiens du savoir des montagnes. Ce sont eux qui surveillent les migrations des oiseaux pour y trouver la sagesse de
la Dame, eux qui connaissent les anciens chants et savent quels rites permettent d’honorer les dieux et les esprits des
montagnes. La majorité des chamans alvariens sont des puissants mages dont les traditions remontent à une époque précé-
dant de loin la création du Cercle des mages. La Chantrie et la Prophétesse ne signifient rien aux yeux des Alvars et les
templiers ne sont pas bienvenus dans les Dorsales de givre. C’est aussi bien, d’ailleurs, car de nombreux rituels accomplis
par les chamans ne feraient qu’horrifier les membres de la Chantrie, qu’il s’agisse de rites relativement simples consistant
à inviter des esprits à parler temporairement par la bouche des chamans ou de cérémonies bien plus puissantes. Les Alvars
sont conscients que certains esprits font preuve de réticence à quitter volontairement le corps d’un hôte humain, mais ils
ont les moyens de gérer de telles entités récalcitrantes.

79
Le repaire des aigles
 De Walt Ciechanowski
Une toile si fragile
& Kevin Kulp
Une toile si fragile est une aventure faite d’intrigues et de
politique qui se déroule en la ville de Dénérim, la capitale de
Férelden. Là, nos héros enquêtent sur les machinations d’une
aristocrate très célèbre. Ils finissent par découvrir que l’un de
ses complots se soldera par trois meurtres et doivent décider
comment l’arrêter (en admettant que les risques qu’ils
devront prendre en s’opposant à elle en vaillent la chandelle).
Une toile si fragile est conçue pour des personnages de
niveau 4 à 5 dotés d’un mélange de capacités équilibré leur
permettant de gérer les phases d’exploration, d’interaction et
de combat de l’aventure. L’attribut Communication revêt une
grande importance, en particulier les compétences Persuasion
et Investigation. La Perception (Empathie) a aussi son utilité.
Si les personnages de votre campagne sont d’un niveau
inférieur au 4, vous devrez peut-être ajuster les statistiques
des PNJ et le ND des tests pour les adapter au niveau de
puissance de votre groupe.
Les racines
du problème
Les bonnes actions ne sont pas toujours le fruit d’une âme
bienveillante…
Le bann Nicole Baranti est devenue célèbre dans tout
Dénérim où elle est connue pour soutenir les malchanceux
80
et aider les gens du commun à alléger leur fardeau. La
plupart des citadins l’aiment beaucoup et les autres banns
respectent publiquement ses actes et la manière dont elle
a élevé sa famille au-delà de ses origines ignominieuses.
Quelques personnes pensent en leur for intérieur qu’elle
est un peu trop généreuse, mais elle est tellement appréciée
qu’ils s’attireraient une pluie de réprimandes publiques
s’ils osaient suggérer cela à haute voix.
Les PJ rencontrent le bann Nicole après avoir aidé ses gens
à vaincre un groupe de fanatiques déments qui enlevaient
des enfants. Le bann entretient une querelle de longue date
avec ce culte et invite nos héros à dîner dans son manoir.
Impressionnée par leurs compétences, elle leur demande
s’ils accepteraient d’accomplir quelques tâches sortant
de l’ordinaire à l’avenir. Qu’ils acceptent ou non, elle les
remercie de lui avoir rendu service contre le culte et prend
congé.
Peu après, la servante inquiète et loyale d’une chevaleresse
locale vient trouver nos héros. Quelqu’un fait chanter sa
dame pour un acte dont elle est la seule à avoir connais-
sance, mais elle jure n’en avoir parlé à personne et supplie
les PJ de découvrir ce qui s’est passé. L’enquête mène les PJ à
une petite chantrie de quartier de Dénérim appelée l’Oreille
d’Andrasté, qui n’est autre que la façade d’un gigantesque
réseau de renseignements qui conduit les PJ jusqu’au bann
Nicole.
Nos héros apprennent que le bann est obsédé par l’autoglo-
rification et par sa propre popularité. Depuis des décennies,
elle se livre à toutes sortes de complots destinés à promou-
voir sa personne et sa maison sans se soucier de moralité.
Nos héros apprennent que ses plans actuels consistent à
exposer au grand jour un groupe de sympathisants orlé-
siens relativement inoffensifs, non pas parce qu’ils repré-
sentent une menace pour Férelden, mais parce que cela l’ai-
dera à contrôler le prix des importations, augmentant ses
richesses tout en lui valant les louanges des foules en tant
que protectrice du royaume.
Au final, les PJ découvrent que Nicole compte assassiner un
bann et sa fille, mais aussi son propre petit-fils afin de piéger
les sympathisants orlésiens et de les faire accuser du crime,
ce qui lui permettra alors de manipuler les marchés locaux
et de fournir au roi une excuse pour purger le bascloître
elfe de Dénérim. Nos héros doivent mettre en balance les
bonnes œuvres de Nicole contre ses complots machiavé-
liques et la stabilité de Dénérim contre les bouleversements
que sa chute engendrera.
Impliquer les
personnages
Nos héros doivent se trouver à Dénérim pour lancer
l’aventure, peu importe les raisons qui les ont conduits là.
Ils devraient spontanément combattre les ravisseurs de la
chantrie de la Langue figée car ils tombent littéralement sur
les fanatiques au beau milieu de leurs actes maléfiques.
Pour que les PJ s’attellent à l’investigation constituant la
partie principale de l’aventure, il faut qu’ils enquêtent
sur les activités douteuses de l’Oreille d’Andrasté, ce qui
les conduira à la toile d’intrigues du bann Nicole. S’ils ne
suivent pas cette piste, consultez la section Les intrigues
secondaires optionnelles qui détaille nombres d’autres
complots du bann, tous à même de rediriger nos héros vers
l’intrigue principale d’Une toile si fragile.
Sur le long terme
Le mieux, c’est probablement d’utiliser Une toile si fragile
comme une méta-intrigue englobant d’autres aventures.
Nos héros pourraient, par exemple, vivre la Première
partie : la chantrie de la Langue figée, accepter le mécénat
du bann Nicole dans la Deuxième partie : un accueil
chaleureux puis partir pour quelques aventures sans lien
avec celle-ci à la demande de la dame ou de leur propre
chef. Par exemple, vous pouvez entamer La Malédiction
dalatienne (du recueil Aventures en Férelden) et sa suite, Un
bann de trop (contenu dans le même recueil), en disant que
le bann Nicole envoie les PJ dans la vallée de Ruswold pour
épauler le bann Trumhall. L’aristocrate peut ensuite les
charger de sceller un contrat pour du ryott (une céréale très
appréciée dans les cuisines de son orphelinat), une bonne
occasion de faire jouer La rage Ambrée. Dans Le repaire
des aigles, Nicole apprécierait qu’un iarl lui soit redevable,
surtout s’il entretient des relations diplomatiques avec les
Alvars. Enfin, comme nos héros deviennent réputés pour
résoudre les problèmes du bann Nicole, Andiel, la servante
Une toile si fragile
de ser Gréta, vient les trouver et la Troisième partie :
confiance trahie commence.
En jouant ainsi, les PJ sont réellement embourbés dans les
machinations du bann Nicole. Ce devrait être une véritable
surprise (qui mettra sûrement les PJ très en colère étant
donné tout ce qu’ils ont fait pour elle) quand ils découvri-
ront qu’elle est en réalité une scélérate. La réaction des PJ
apportera une fin satisfaisante à cette campagne Dragon
Age pour des personnages de bas niveau.
Remplacer un PJ
Si un personnage-joueur se fait tuer au cours d’Une toile
si fragile, vous avez nombre de zones d’où faire venir un
nouveau PJ de façon naturelle et maintes occasions crédibles
de faire entrer ce nouveau PJ dans l’aventure. Au début de
l’aventure, un membre de la famille des enfants kidnappés
par les fanatiques de la Langue liée a de bonnes raisons de
vouloir s’assurer que justice soit faite tandis qu’un membre
de la maisonnée du bann Nicole peut se joindre au groupe
pour faire avancer sa carrière (et probablement aider l’aris-
tocrate à surveiller ses nouveaux protégés). Plus loin dans
l’aventure, un noble victime d’un chantage de la part du
bann Nicole pourrait apprendre que les PJ s’opposent à
elle et leur proposer une alliance. De même, un agent de la
justice royale pourrait entendre parler des crimes de l’aris-
tocrate et s’allier aux PJ pour faire éclater la vérité. Le prin-
cipal, c’est que même si le bann Nicole est aimée du public,
elle n’est pas sans ennemis et ces derniers forment un
excellent vivier de nouveaux PJ si le besoin s’en fait sentir.
Le contexte
Beaucoup de choses se déroulent en coulisses dans Une
toile si fragile. Les sections suivantes vous donnent des
informations sur les diverses factions et leurs intrigues, afin
de bien planter le décor.
La maison Baranti
La maison Baranti a toujours eu une matriarche à sa
tête. L’arrière-arrière-grand-mère de Nicole, Catherine,
a remporté gloire et richesse en combattant la première
invasion orlésienne. Son prestige était tel qu’elle a reçu
un domaine de belle taille quand elle s’est installée à
Dénérim. Sa fille, Dralla, a été élevée dans le luxe, deve-
nant une enfant gâtée. À une trentaine d’années, elle était
devenue grande prêtresse de Dénérim, mais a été démise
de ses fonctions quand un scandale a éclaté et révélé qu’elle
accueillait plusieurs amants (souvent en même temps) au
sein même de la chantrie.
À cette époque, les Orlésiens s’étaient emparés du trône de
Férelden et les ennemis que la révérende mère Dralla s’était
faits dans les rangs de la chantrie et à l’extérieur ont saisi
l’occasion pour la renverser et souiller la réputation de sa
famille. Elle a gagné le surnom peu enviable de « Catin de
Dénérim » avant d’être assassinée par des rivaux qui n’ont
jamais été traduits en justice.
Dralla a eu une fille hors mariage avant de mourir, Nina,
qui a été élevée puis employée à la Perle, le célèbre bordel
81
 de Dénérim, scellant la chute sociale de sa famille et confir-
mant le triste surnom de sa mère. Elle a mis au monde
Nicole, de père inconnu, qu’elle a élevée avec les prosti-
tuées de la Perle.
Contrairement à sa mère, Nicole a toujours fait preuve
d’une indomptable fierté. Alors qu’elle était encore très
jeune, elle a fait des recherches qui lui ont révélé que, tech-
niquement, sa famille appartenait toujours aux fiefs banne-
rets et avait le droit de posséder des terres, même si les
gens avaient toujours affirmé le contraire à sa mère. Nicole
a gardé cette information par-devers elle alors qu’elle gran-
dissait. Elle s’est fait un devoir de rencontrer les person-
nalités importantes de la ville et de s’attacher leur amitié,
apprenant les bonnes manières des classes supérieures en
s’efforçant de garder le secret sur son passé. À quinze ans,
elle a épousé un certain ser Duniel, un chevalier fortuné,
mais d’une laideur repoussante originaire du sud. Il est
mort trois ans plus tard suite à une maladie foudroyante.
Forte de sa nouvelle richesse, Nicole s’est très sérieuse-
ment attelée à la réhabilitation de sa famille, se faisant
un nom en tant qu’hôtesse tout à fait charmante et politi-
cienne rusée. Elle s’est mariée de nouveau, cette fois avec
le fils d’un bann doué d’un grand prestige, mais moins
fortuné qu’elle. Il a survécu cinq ans avant de se faire tuer
par des bandits dans les faubourgs de Dénérim. La colère
82
que Nicole a manifestée en public a laissé les gens ébahis.
Tous les brigands ont été traqués et exécutés. Une chanson
populaire narrant sa vengeance a été reprise par la majo-
rité des ménestrels de la capitale et lui a valu la sympathie
des Féreldiens. Elle est devenue une héroïne du peuple et
l’une des nobles les plus populaires et les plus intéressantes
de la ville. Elle s’est consacrée publiquement aux œuvres
caritatives de Dénérim en fondant des orphelinats et de
nouvelles chapelles dans les zones trop pauvres pour se le
permettre.
Le bann Nicole est à présent une grand-mère qui approche
des quatre-vingts ans, mais elle a beau être âgée, elle
reste aussi affûtée qu’une dague et dirige sa maison avec
fermeté, continuant de se dévouer aux bonnes œuvres et
à aider les plus démunis. À Dénérim, sa réputation est
presque intouchable.
En réalité, le bann Nicole est une conspiratrice extraordi-
naire, une perfectionniste qui ourdit ses plans des années
à l’avance et étudie chaque possibilité, afin de contrer
tout risque d’échec. Elle excelle dans l’art de monter ses
ennemis les uns contre les autres tout en restant au-dessus
de la mêlée et en transformant les conflits entre des tiers
en occasions pour la maison Baranti d’accomplir des actes
généreux en public. Elle n’a absolument aucune moralité,
mais elle désire l’amour et les louanges du peuple et les
savoure. C’est avant tout une psychopathe animée d’une
glorieuse folie qui la pousse à veiller à ce que personne ne
salisse plus jamais le nom de sa famille.
Un seul des enfants de Nicole a survécu à l’enfance, un
fil nommé Tanner. Ce dernier et sa femme, Lina, ont péri
en sauvant des gens pris au piège dans une maison en
flammes, laissant leur jeune fils, Adric, aux bons soins de
sa grand-mère. En réalité, Tanner et Lina avaient décou-
vert quelques secrets du bann et lui avaient demandé
des explications, ne lui laissant d’autre choix que de les
éliminer. Comme toujours, la « tragédie » a été échafaudée
de manière à auréoler la maison Baranti de gloire.
La mort du bann sèmerait le chaos à Dénérim. Son immense
collection de secrets et le chantage auquel elle lui permet
de se livrer jouent un rôle essentiel dans la stabilisation
des fiefs bannerets, par ailleurs très indépendants. (En
effet, la stabilité profite aux affaires.) Si les pressions que
Nicole exerce disparaissent soudain, de nombreux banns se
retourneront les uns contre les autres pour régler de vieilles
querelles.
La chantrie de
la Langue figée
La chantrie de la Langue figée est un culte dissident et
dément de la Chantrie du Créateur, dirigé par un esprit fou
corrompu qui se croit capable, grâce à des prophéties, de
prédire quels enfants deviendront des pécheurs et des héré-
tiques. Le culte tire son nom de sa réponse à ces prédictions :
les fanatiques tranchent la langue de ces enfants. L’esprit à
la tête du culte rencontre un franc succès en utilisant ses
pouvoirs pour pervertir la psyché de ses fidèles et leur faire
croire que ces actes malfaisants sont justes et héroïques.
Une toile si fragile
 Diriger une aventure politique
Une aventure basée sur l’espionnage, les intrigues et la politique diffère des quêtes plus traditionnelles centrées
sur les monstres. Une aventure traditionnelle est ponctuée de zones de rencontre bien distinctes où des monstres
attendent nos héros. Les objectifs et la tactique du monstre sont clairs pour chacune de ces rencontres et l’adversaire
présente avant tout un défi d’ordre physique ou magique.
En comparaison, l’adversaire principal d’une aventure politique est parfois affligé d’un physique très faible, mais
exerce un vaste pouvoir. Dans Une toile si fragile, l’adversaire principal est une femme certes âgée, mais capable de
retourner toute la ville de Dénérim contre les PJ s’ils sont assez stupides pour s’opposer directement à elle. Une fois
qu’ils auront compris que le bann est secrètement à l’origine de bon nombre de leurs problèmes, ils seront peut-être
si furieux qu’ils voudront la tuer. Les joueurs de Dragon Age sont libres de leurs choix, quels qu’ils soient (c’est bien
là l’intérêt du jeu de rôle), mais vous devez veiller à ce qu’ils comprennent bien les répercussions probables de leurs
actes et réalisent, par exemple, qu’il sera plus efficace de la discréditer en public.
Alors que les PJ avancent dans Une toile si fragile, voyez le bann Nicole comme la clef de voûte de l’arche que
forme l’ordre social de Dénérim. S’ils l’éliminent, la cité s’écroulera alors qu’apparaissent au grand jour les secrets
inavouables de personnalités importantes qui n’ont aucune envie de voir leur linge sale étalé aux yeux du grand
public. Personne ne souhaite cela, pas même les ennemis de l’aristocrate. Considérez cette aventure comme une danse
pendant laquelle le bann Nicole déploie prudemment ses ressources tandis que les PJ s’efforcent de la battre sur son
propre terrain, autrement qu’en tirant leurs épées.
Les joueurs se montreront sûrement très créatifs pour aborder les défis placés sur leur route. Attendez-vous à ce
qu’ils proposent des plans inhabituels. Étudiez soigneusement toutes les idées qu’ils appliquent en vous demandant
quelles sont leurs répercussions à travers la ville de Dénérim et comment le bann Nicole réagit. Agissez ensuite en
conséquence.

Le culte a été éradiqué et ressuscité une demi-douzaine de
fois au cours des dernières décennies, l’esprit qui l’anime
trouvant à chaque fois de nouvelles victimes à posséder.
Il se fait actuellement appeler mère Brianna. Il a répondu
aux prières d’une jeune femme que son père maltraitait
tandis que sa mère l’ignorait. Il l’a aidée à se venger de
ses parents et a pris ensuite possession de son esprit brisé.
Mère Brianna accepte de parler de sa nature d’esprit ayant
pris possession d’une mortelle consentante, mais elle
affirme ne pas être un démon. Elle prétend être l’un des
nobles esprits qui habitent l’Immatériel mais se rendent
parfois dans le monde des mortels. Elle ment et se ment
à elle-même.
À l’insu des fanatiques, le bann Nicole a conclu un marché
avec cet esprit il y a des dizaines d’années. Quand il
retourne dans le monde des vivants, il rend visite au bann
dans ses rêves. Elle finance ensuite la résurgence du culte,
attend que la peur et l’indignation qu’il suscite chez les
foules prennent de l’ampleur et envoie ensuite les gardes
de la maison Baranti éradiquer le culte ressuscité. L’esprit
considère sa relation avec l’aristocrate comme une compé-
tition perverse où il doit faire le plus de victimes possible
avant qu’elle ne l’arrête. Il apprécie beaucoup cette rivalité
distrayante tandis que Nicole recrute les enfants muets les
plus prometteurs arrivés dans ses orphelinats afin qu’ils
apprennent les enseignements du Créateur et deviennent
ses récolteurs de secrets à l’Oreille d’Andrasté.
la construction d’une nouvelle chantrie. Cette dernière
n’attire pas de paroissiens de renom et reçoit peu de dons
de la grande Chantrie, mais c’est un refuge spirituel très
apprécié dans le voisinage.
Cette chantrie est surtout connue pour sa tradition locale,
dont elle tire son nom : l’oreille d’Andrasté. Elle consiste
pour les paroissiens à soulager leur âme chaque semaine
en un jour choisi, en confessant tous les actes malveillants
qu’ils ont commis ou dont ils ont eu connaissance aux
frères et sœurs de la chantrie, qui sont tous muets. Les
prêtres retranscrivent ces secrets et ces confessions (car la
plupart de leurs ouailles ne savent pas écrire) et les placent
dans la Boîte de la Flamme purificatrice, un récipient
verrouillé sacré placé devant la chapelle. Il est de notoriété
publique qu’avant l’aube suivante, la mère de la chantrie
brûle toutes les notes sans qu’elles aient été lues et disperse
leurs cendres dans les airs, afin que ces secrets s’envolent
et parviennent aux seules oreilles d’Andrasté. La majo-
rité des fidèles de l’Oreille d’Andrasté affirment ressentir
un immense bonheur spirituel après l’acte de confession,
un sentiment qui les pousse à retourner chaque semaine
assister à l’office et les rend extrêmement loyaux envers ce
pilier de leur quartier.
L’Oreille d’Andrasté est placée sous la houlette de mère
Gabrielle, une femme sérieuse et diligente qui n’est pas
muette, mais a été élevée dans l’un des orphelinats de la

L’Oreille d’Andrasté
Le centre spirituel de La lie, un quartier ouvrier de Dénérim,
est une petite chantrie appelée l’Oreille d’Andrasté. Après
que la chapelle précédente a brûlé et que le quartier est
resté deux ans sans lieu de culte, le bann Nicole a financé
maison Baranti. Elle est assistée de trois prêtres également
issus des orphelinats, tous des serviteurs muets rescapés
des cérémonies dépravées de la Langue figée des dernières
années. Ils prennent tous leur travail très au sérieux et tous
les paroissiens de l’Oreille ont une confiance absolue dans
leur honnêteté et leur piété.

83
Une toile si fragile
 Évidemment, en réalité, les papiers brûlés sont vierges et
les secrets couchés par écrit sont envoyés aux maîtres-es-
pions du bann Nicole.
Les frères et sœurs muets de la chapelle sont choisis pour
ce rôle pour leur propension à suivre les ordres sans poser
de questions. Mais même ainsi et malgré la reconnais-
sance qu’ils vouent à Nicole pour les avoir aidés dans leur
détresse, ils sont loyaux envers la chantrie et ignorent que
les secrets murmurés à l’Oreille d’Andrasté sont trahis.
Mère Gabrielle est très pieuse, mais elle a été prise au
piège il y a de nombreuses années. Sous l’occupation
orlésienne, elle était sœur dans une autre chantrie où elle
a reçu l’ordre de rapporter à ses supérieurs les secrets de
certains Féreldiens posant problème. Des secrets qu’elle
avait appris sous le sceau de la confidence. Jeune et impres-
sionnable, elle a obéi. La plupart des gens qu’elle a trahi
ont été torturés et exécutés, ainsi que leur famille. Quand
la révérende mère lui a confié la direction d’une chantrie
dans La lie quelques années plus tard, Gabrielle a pensé
que c’était un signe du Créateur qui lui donnait une chance
de laver son âme coupable. Mais elle a bien vite appris que
quelqu’un connaissait ses indiscrétions passées et comptait
bien qu’elle continue à partager les secrets de ses parois-
siens. Son incapacité à échapper à cette situation la torture,
mais elle ne voit aucun moyen d’y parvenir et se dit qu’au
final, elle fait plus de bien que de mal dans La lie.
La récolte de secrets au sein de l’Oreille d’Andrasté est
facilitée par un artefact magique tévintide placé dans la
chapelle. Cette statue de pierre blanche en forme de chat
rend les gens profondément heureux quand ils révèlent
un secret près d’elle. Le bann Nicole a payé cette relique
une petite fortune dans sa jeunesse, mais elle a été parfaite-
ment rentabilisée car elle pousse les habitants du quartier à
revenir chaque semaine transmettre à leur insu leurs infor-
mations au réseau d’espionnage de l’aristocrate.
La Société de
restauration du
règne impérial
La fin du règne orlésien n’a pas ravi l’ensemble de Férelden.
Pendant les trois quarts d’un âge, des nobles orlésiens entre-
prenants se sont installés à Dénérim pour y chercher gloire
et fortune et ont formé le cœur de l’aristocratie de la ville.
Quand Meghren a été renversé, des foules de Féreldiens
en colère ont massacré ces nobles orlésiens. Ceux qui ont
survécu à la purge et sont demeurés à Dénérim ont été
contraints de jurer fidélité au roi Maric et de rendre leurs
terres, même si le souverain leur a offert une compensation
qu’il estimait juste. Nombre de ces Orlésiens enrichis, mais
sans terre sont restés à Dénérim et devenus marchands,
modifiant leur nom pour lui donner une sonorité plus
féreldienne.
Une partie de ces expatriés orlésiens ont formé la Société
pour la restauration du règne impérial. Comme son nom
l’indique, elle devrait chercher à placer un roi orlésien sur
le trône de Férelden, mais en réalité, ce n’est qu’un club
84
social dont les membres sont tous suffisamment riches pour
mener une vie de confort et n’ont aucun désir de risquer
leur bien-être en menant une révolution. Toutefois, techni-
quement la simple existence de ce club étant une trahison,
les Restaurateurs prennent donc soin de garder le secret.
La plupart des Restaurateurs ayant un nom féreldien,
chacun se choisit un nom orlésien à utiliser pendant leurs
réunions secrètes. Ainsi, les camarades d’Osgood, le pois-
sonnier, l’appellent « Guillaume ».
Les Restaurateurs contrôlent la guilde des marchands.
Leurs efforts concertés pour s’assurer de beaux bénéfices
augmentent depuis peu le prix de vente des marchan-
dises d’import. Ce phénomène n’affecte guère les gens du
commun, mais les nobles trouvent que le prix des produits
de luxe et des ventes en gros est bien plus élevé qu’ils ne
le voudraient. Cette situation contrarie particulièrement
le bann Nicole car l’entretien de son réseau d’espions lui
revient très cher.
Ser Basile, le bâtard
Ser Basile est un Restaurateur d’une petite trentaine d’an-
nées, fils d’une prostituée elfe et d’un bann orlésien nommé
Luc. À la naissance de Basile, le bann Nicole a proposé
au noble d’étouffer le scandale qui allait l’éclabousser en
élevant Basile dans l’un de ses orphelinats.
Une fois l’enfant adulte, Nicole lui a révélé sa parentèle et
l’a fait entrer au service d’un iarl aux frontières de Férelden.
Il est rapidement devenu chevalier.
À présent anobli, Basile est retourné à Dénérim. Crannoch,
le maître-espion de Nicole, l’a aidé en secret à rejoindre
les Restaurateurs. Ser Basile s’est montré un membre loyal
et dévoué et s’est choisi le surnom orlésien de « Xavier ».
Crannoch a ensuite veillé à ce que ser Basile apprenne que
les terres de son père avaient été données à un ban férel-
dien du nom de Gordon Curwen, après que ce dernier a
assassiné ser Luc.
Le bann Curwen a une fille, Tanith. Nicole compte donner
un grand bal dans les jours à venir, pour annoncer en
public les fiançailles de Tanith et Adric, le petit-fils du bann
et héritier de la maison Baranti.
Le bann Nicole a invité ser Basile aux festivités, sachant qu’il
voulait laver l’honneur de sa famille en persuadant le bann
Curwen de lui accorder la main de sa fille. Il apprendra lors
du bal que Tanith était déjà promise à Adric, mais Nicole ne
compte pas s’arrêter là. Elle a engagé un assassin elfe pour
tuer le bann Curwen, Tanith et même Adric, son propre
petit-fils et prévoie que ser Basile découvre les cadavres
puis soit déclaré responsable des meurtres par son propre
écuyer (secrètement au service de Nicole) qui devait l’ac-
cuser d’avoir engagé l’assassin pour éliminer Curwen et
Adric et d’avoir tué Tanith pour avoir rejeté son offre de
mariage.
En plus de se débarrasser d’un petit-fils fort gênant, Nicole
espérait faire porter la responsabilité des assassinats aux
Restaurateurs et aux elfes de Dénérim, poussant à purger
les deux communautés. Sa maison gagnerait encore en
prestige pour avoir dévoilé leurs immondes machinations
Une toile si fragile
et elle raffermirait son contrôle sur le commerce au sein de
la cité. L’implication des elfes est un bonus bienvenu, l’aris-
tocrate sachant que le roi cherche une bonne excuse pour
assainir le bascloître, elle est certaine qu’il sera ravi qu’elle
lui en fournisse une.

Les PNJ principaux

Les sections suivantes vous présentent les statistiques et des
informations détaillées sur les principaux PNJ de l’aventure.

Bann Nicole Baranti

Le bann Nicole Baranti est une Féreldienne de plus de
soixante-dix ans, au physique fragile, mais à la volonté
de fer. Elle se montre absolument charmante et présente
une image qui frise la sainteté. C’est une dame fière, mais
dotée d’un excellent sens de l’humour en public, capable
de rire de ses propres manies, ce qui la rend particulière-
ment sympathique. Ce n’est qu’une façade car, en privé,
elle s’emporte pour tout ce qu’elle perçoit comme un
affront, même le plus minime, mais elle ne laisse jamais
son masque glisser en public. Nicole est absolument terri-
fiée à l’idée d’une humiliation publique et s’est forgée une
armure sociale faite de sympathie publique.
Le bann Nicole s’entoure d’individus charmants et brillants
(dans une certaine mesure), mais dépourvus de curiosité,
principalement des conservateurs qui ne se montrent pas
indiscrets. Ses serviteurs sont plus aimables et plus sédui-
sants que ceux du reste de Dénérim et Nicole ne tolère pas
la moindre once de cruauté chez ses gardes et ses servi-
teurs, renvoyant toute personne susceptible de souiller son
excellente réputation.

Bando
Bando, le secrétaire et conseiller social du bann Nicole, est
un nain qui préfère s’abstenir de parler des raisons qui l’ont
obligé à quitter Orzammar. Il se borne à dire « Ça concernait
une dame ». Il voue une loyauté sans faille au bann Nicole
et il a toute sa confiance. Il est aussi précis dans ses paroles
que dans ses actes et il est connu pour organiser avec brio
des évènements sociaux malgré une pression écrasante au
niveau du calendrier et des egos. Toute personne qui désire
s’adresser au bann Nicole doit avant tout satisfaire aux
exigences de Bando.
Adric Baranti
Adric est l’unique petit-fils du bann Nicole. C’est un guer-
rier accompli et un homme à femmes charmant qui apprécie
beaucoup son rôle de célébrité locale.
Adric est plus intelligent qu’il ne le laisse paraître et il a
deviné assez de choses sur les complots de sa grand-mère
pour se douter qu’elle est responsable du meurtre de ses
parents. Il a hérité de sa froide ambition, mais pas de sa soif
de louanges publiques. Il n’a pas encore agi à son encontre,
mais il pense que ce jour viendra bientôt. C’est un oppor-
tuniste dépourvu de la moindre pitié qui n’hésitera pas à
plonger la société dénérienne dans le chaos s’il le faut. Il
peut aussi bien devenir un allié qu’un ennemi des PJ, selon
la manière dont ils se comportent avec lui.

BANN NICOLE BARANTI BANDO

Aristocrate charmante et cerveau retors.
Attributs et Compétences
Communication 8 (Marchandage, Persuasion, Séduction,
Tromperie) ; Constitution -1 ; ; Dextérité 0 ; Force -2 ;
Magie -1 ; Perception 6 (Empathie) ; Ruse 5 (Connaissance
des cultures) ; Volonté 0 (Courage, Maîtrise de soi)
Secrétaire social du bann Nicole.
Attributs et Compétences
Communication 5 (Étiquette, Persuasion, Tromperie) ;
Constitution 2 (Endurance) ; Dextérité 0 ; Force 2 ; Magie -2 ;
Perception 3 (Empathie) ; Ruse 3 (Connaissance des cultures,
Connaissances religieuses) ; Volonté 2 (Maîtrise de soi)

85
Une toile si fragile
 ADRIC BARANTI MARISSA
Séducteur, héritier et dilettante. Mage et maîtresse-espionne en second.
Attributs (Compétences) Attributs (Compétences)
4 Communication (Persuasion, Tromperie) 2 Communication (Tromperie)
3 Constitution 1 Constitution
4 Dextérité (Lames légères, Équitation) 4 Dextérité (Lames légères)
4 Force (Lames lourdes) 0 Force
0 Magie 4 Magie (Trait mystique)
1 Perception 2 Perception
2 Ruse Ruse (Connaissances historiques,
3
1 Volonté (Courage) Connaissances mystiques)
Valeurs de combat 3 Volonté (Maîtrise de soi)
Rapidité Santé Défense Score d’armure Valeurs de combat
14 60 14 10 Rapidité Santé Défense Score d’armure
Attaques 14 36 14 0
Arme Jet d’attaque Dégâts Attaques

Épée bâtarde +6 2d6+5 Arme Jet d’attaque Dégâts Portée

Épée courte +6 1d6+6 Trait mystique +8 1d6+5 16 mètres

Capacités Épée courte +6 1d6+2 —
Prouesses favorites : Coup double, Attaque éclair. Capacités
Capacités de classe (guerrier 5) : Bonus de prouesse (Coup Puissance magique : 14 Mana : 36
double 3 PP) Prouesses favorites : Coup puissant, Défaut de l’armure.
Talents : Port d’armure (compagnon), Combat à deux armes Capacités de classe (mage 4) : Trait mystique, Trait ensorcelé
(compagnon), Combat à une seule arme (novice), Combat aux Talents : Contact (compagnon), Don pour les langues (novice,
armes de jet (novice), Combat à mains nues (novice) orlésien), Érudition (novice)
Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Lames lourdes, Lames légères Groupes d’armes : Bagarre, Bâtons
Équipement Sorts : cône de feu, glyphe de paralysie, armure de pierre,
Armure de plates lourde, épée bâtarde, épée courte faiblesse, étreinte de l’hiver
Équipement
Baguette, épée courte, journal des confessions (voir
Quatrième partie : 3. la dernière pièce du puzzle)

Adric n’est pas particulièrement ravi du mariage arrangé à

son intention (même s’il ne s’est même pas donné la peine
de rencontrer Tanith). Il manifeste son déplaisir en exhibant
ses conquêtes romantiques devant sa grand-mère.

Crannoch
Crannoch est le maître-espion en chef du bann Nicole à
qui il voue une loyauté fanatique. C’est un homme grison-
nant d’une soixantaine d’années qui n’apparaît pas en
personne dans cette aventure, car il se trouve actuellement
à Orzammar où il s’occupe des affaires de sa maîtresse. Il
est au courant de tous les complots que le bann orchestre,
les comprend parfaitement et les approuve sans réserve.
Si les PJ battent le bann Nicole, Crannoch n’aura de cesse
de la venger, reste à voir s’il transfère sa loyauté à Adric si
Nicole se fait tuer ou chasser.

Marissa
Marissa est la maîtresse-espionne en second du bann
Nicole. Elle a été recueillie dans l’un des orphelinats de
Nicole avant d’être adoptée par Crannoch. C’est une jeune

86
Une toile si fragile
fille timide, mais séduisante et un mage du Cercle. Bien
que dangereuse et rusée, elle n’est pas aussi loyale envers CAPITAINE BRAEDON
Nicole que Crannoch et finit par proposer de révéler ce Noble chef des gardes de la maison Baranti.
qu’elle sait de Nicole en échange de sa vie et (si elle y
parvient) de la sécurité de sa maîtresse, Lorraine, l’écuyer Attributs (Compétences)
de ser Basile. 3 Communication (Meneur d’hommes)
2 Constitution (Endurance)
Capitaine Braedon 3 Dextérité (Équitation, Lames légères)
Le capitaine Braedon est à la tête des gardes de la maison 5 Force (Lames lourdes)
Baranti. C’est un solide gaillard d’une quarantaine d’an- -1 Magie
nées, sérieux et charismatique, honorable et robuste, qui 1 Perception
entre rapidement dans une rage folle si quelqu’un le met
0 Ruse (Connaissances militaires)
en colère. C’est un adversaire redoutable qui éprouve une
farouche loyauté envers sa maîtresse. Il ignore tout des 3 Volonté (Courage)
complots du bann, mais il ne changerait pas d’attitude s’il Valeurs de combat
le savait : pour lui, les relations entre les nobles sont une Rapidité Santé Défense Score d’armure
étrange affaire, il est donc ravi de n’y rien comprendre et 13 40 15 10
de ne pas s’y impliquer personnellement. En revanche, s’il Attaques
avait la preuve que le bann Nicole est compromise dans
Arme Jet d’attaque Dégâts Portée
les activités perverses du culte de la Langue figée, il entre-
rait sûrement dans une telle colère qu’il ne serait pas bien Épée longue +7 2d6+5 16 mètres
difficile de le pousser à tuer sa maîtresse… après quoi il Dague +5 1d6+6 —
se laisserait probablement tomber sur son épée pour avoir Arbalète +1 2d6+2 30/60 mètres
joué un rôle, même à son insu, dans la danse récurrente que
Capacités
la maison Baranti menait avec ce culte de Dénérim.
Prouesses favorites : Désarmement, Posture défensive.
Il se peut que Braedon périsse lors de la Première partie : la Capacités de classe (guerrier 4) : bonus de prouesse (Coup
chantrie de la Langue figée. Dans ce cas, le rôle qu’il joue double 3 PP)
dans les rencontres suivantes échoit à d’autres associés et
Talents : Port d’armure (compagnon), Combat à une seule arme
sous-fifres de Nicole.
(novice), Combat à une arme et bouclier (compagnon)

Les intrigues
Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Lames lourdes, Lames légères,
Lances

secondaires
Équipement
Armure de plates lourde, bouclier moyen, épée longue,

optionnelles
dague, arbalète, 20 carreaux

Le bann Nicole a travaillé dur toute sa vie et le nombre d’in-

trigues qu’elle a ourdi pour la gloire de la maison Baranti
dépasse l’imagination. Voici un échantillon de ses complots
passés. Ils peuvent tous s’intégrer à Une toile si fragile en
tant qu’intrigue secondaire optionnelle, les survivants ou
les blessés demandant aux PJ de les aider à découvrir la
vérité sur leurs mésaventures.
L’incendie
Les bâtiments de Dénérim sont construits très serrés et
de dangereux incendies se produisent de temps à autre.
Crannoch a payé plus d’un pyromane pour déclencher ce
genre d’incident, généralement dans les bas-quartiers ou
des parties de la ville appartenant à des gens dont Nicole
voulait acheter les biens. Les gardes de la maison Baranti
se trouvent généralement non loin, prêts à aider à contrôler
le feu et à conduire les innocents en sécurité, auréolant la
famille de gloire. Les ennemis du bann sont souvent accusés
à sa place de ces actes criminels.
L’assassinat
Être victime d’une tentative d’assassinat, cela démontre que
l’on est important et cela apporte un certain prestige, c’est
pourquoi les maîtres-espions du bann Nicole montent de
fausses tentatives de meurtre. Elles se déroulent dans des
zones publiques fréquentées, afin que toute la ville parle
rapidement de sa survie providentielle (sans parler de l’hé-
roïsme de ses gardes du corps).
L’épidémie
Il y a près de quarante ans, les agents du bann Nicole ont
empoisonné les puits d’un bascloître elfe, puis fait des
« recherches » et fourni un remède à l’épidémie juste à
temps pour qu’on ne déplore qu’une centaine de victimes.
Les elfes les plus âgés lui sont encore reconnaissants pour
la bonté dont elle a fait preuve à leur égard quand ils en
avaient besoin. La majeure partie de l’immobilier que le
bann Nicole possède à Dénérim a été achetée à un prix déri-
soire à des citadins fuyant l’horrible maladie.
Les naufrages
Les agents du bann Nicole engagent régulièrement des
saboteurs pour couler des navires de commerce à l’ancre à
Dénérim lors d’une tempête. Les marins de la maison Baranti
se trouvent souvent non loin pour sauver les rescapés qui

87
Une toile si fragile
 Régler les problèmes liés aux motivations des PJ
Les aventures comme Une toile si fragile, qui se concentrent principalement sur les intrigues entre les personnages,
diffèrent de celles basées sur les défis martiaux ou physiques. L’une des principales différences, c’est qu’une décision
mineure de la part des PJ suffit parfois à faire dérailler les plans les mieux élaborés et à rediriger le jeu dans une direc-
tion imprévue. Ce n’est ni bien ni mal, c’est juste comme cela. Et pour que Dragon Age fonctionne comme un jeu dont
les héros doivent faire des choix moraux et en supporter les conséquences, il doit en être ainsi.
Une toile si fragile comporte deux étapes qui se prêtent tout particulièrement à de tels déraillements.
Tout d’abord, la situation de ser Gréta (ou la supplique d’Andiel) ne suffira peut-être pas à pousser les joueurs à
enquêter sur le maître chanteur de Greta. S’ils déclinent la mission, vous aurez peut-être l’impression qu’ils viennent
d’abaisser une barrière qui bloque toute l’aventure.
Ensuite, ils peuvent se moquer que le bann Nicole soit impliquée dans des activités répréhensibles, même une fois
qu’ils auront découvert son rôle dans ces affaires, et privilégier leur confort financier plutôt que de réfléchir aux impli-
cations morales des méfaits de Nicole.
Il y a deux approches génériques pour régler ce genre de problème, ainsi que les problèmes similaires susceptibles de
se présenter au cours d’Une toile si fragile ou de votre campagne.
La première approche consiste simplement à improviser à partir de la situation qui se présente à vous, en vous éloignant
autant de vos plans d’origine que la logique et le côté théâtral l’exigent. Si nos héros déclinent le travail qu’Andiel leur
propose, que se passe-t-il ? Passez tout simplement à la suite, en leur présentant une autre aventure. Si les PJ ne se
soucient pas des plans et des complots du bann Nicole une fois qu’ils les ont percés à jour, soit. C’est le moment idéal
pour leur proposer une nouvelle mission pour le compte de l’aristocrate, encore plus répugnante que la précédente.
L’avantage de cette approche, c’est qu’elle met à profit les points forts d’un jeu de rôle sur table, à savoir que tout ce que
les joueurs peuvent imaginer peut arriver, que quelqu’un l’ait prévu ou non. L’inconvénient, c’est qu’elle peut frustrer
des joueurs habitués aux histoires bien définies des films et des romans.
La seconde approche opte pour l’aiguillage, afin de réorienter les événements vers la trame prévue. En tant que MJ,
vous vous contentez de trouver le chemin le plus court pour ramener vos PJ sur les rails et de les leur présenter jusqu’à
ce qu’ils avancent de nouveau dans la direction prévue. S’ils ne s’intéressent pas au problème d’Andiel, ils seront peut-
être plus motivés si ser Gréta elle-même vient les trouver et leur propose plus d’argent ou leur offre une opportunité
politique qu’ils guettent avidement. Si les PJ ne s’alarment pas à l’idée que le bann Nicole entende tous les secrets
murmurés dans les confessionnaux de l’Oreille d’Andrasté, ils seront peut-être plus inquiets s’ils découvrent qu’elle
compte faire tuer le bann Curwen. L’avantage de cette approche, c’est qu’elle préserve toute la préparation fournie
en lisant cette aventure ou en créant la vôtre. En revanche, elle risque de donner aux joueurs l’impression de se faire
manipuler, malmenant l’illusion qu’ils sont maîtres du destin de leurs personnages.
Aucune approche (ni improvisation, ni aiguillage) ne peut convenir à tous les MJ, tous les groupes de joueurs, toutes
les aventures et toutes les situations. Parfois, il vaut mieux mélanger les deux pour résoudre un problème de motiva-
tion de la part des PJ. Il faut simplement savoir que les deux solutions existent, que ce soit dans Une toile si fragile ou
une autre aventure politique, et utiliser celle qui vous semble la plus adaptée.

sont logés gratuitement dans les bâtiments des Baranti
le temps de se remettre. La dernière victime est un navire
appelé le Dague salée, coulé au fond du port cette année.
Les monstres
Quand le bann Nicole trouve que l’adulation du public
décroît, elle importe discrètement des monstres depuis
d’autres régions de Thédas et les fait relâcher en ville. Elle
envoie ensuite les aventuriers actuellement à son service
éliminer les monstres avant qu’ils n’aient fait trop de
victimes parmi les citadins. Parmi les monstres précédents,
on trouve des araignées géantes, des crocodiles de Korcari
et un loup-garou.
Le banditisme
Le bann Nicole finance parfois des bandits qui empêchent
les caravanes d’acheminer certaines marchandises jusqu’à
Dénérim. Elle continue de proposer ce type de marchandises
à un prix raisonnable par pure charité et envoie ses gardes
éliminer les bandits.
Les querelles entre nobles
Le bann Nicole dresse bien souvent une maison noble
contre une autre à l’aide de fausses informations et de
rumeurs qu’elle dissémine avec soin. Les familles concer-
nées ressortent invariablement affaiblies du conflit en
s’étant de plus montrées égoïstes et irascibles.
Les menaces militaires étrangères
Quand le bann Nicole trouve que le roi laisse la défense
nationale s’affaiblir, elle finance des mercenaires étrangers
pour qu’ils pillent Férelden. Bien qu’il s’agisse technique-
ment de trahison, elle considère cela comme du patriotisme
puisque cela renforce au final l’armée féreldienne et offre au
pays un ennemi commun à haïr. Ses marionnettes préférées
sont des têtes brûlées orlésiennes faciles à manipuler.

88
Une toile si fragile
 Première partie posséder des rues pavées. Les bâtiments sont apparus au
hasard, tout comme les rues et allées formées entre eux,

La chantrie de
sans plan d’agencement. Les bâtisses sont, au mieux,
disposées selon leur fonction, les auberges et les tavernes

la Langue figée
L’aventure débute alors que les PJ traversent les rues de
Dénérim par une nuit brumeuse, un peu avant minuit.
Mère Brianna a envoyé quatre groupes de fanatiques en
ville pour lui ramener des enfants et de nouvelles langues.
Nos héros croisent l’un de ces groupes accompagné d’un
enfant kidnappé à la langue tranchée. Une fois débarrassés
de ces individus visiblement maléfiques, les PJ joignent
leurs forces à celles du bann Nicole pour vaincre les autres
groupes qui sévissent en ville. Ils finissent par arriver au
quartier général des fanatiques où ils affrontent leur chef
dément.
L’objectif premier de ces rencontres consiste à présenter les
PJ à la maison Baranti comme des amis et des alliés cher-
chant à faire le bien en ville, mais aussi à donner à nos héros
une bonne raison de rencontrer le bann Nicole. Elles four-
nissent également un lien entre la chantrie de la Langue
figée, les orphelinats des Baranti et la chantrie de l’Oreille
d’Andrasté. Ces liens revêtiront une grande importance
plus tard dans l’aventure, quand nos héros commenceront
à soupçonner la maison Baranti d’organiser et financer le
culte.
Si l’un des PJ est originaire de Dénérim, il est peut-être
déjà au fait de l’excellente réputation du bann Nicole et
de sa maison et connaît peut-être même personnellement
certains de ses gardes.
Site : Dénérim
Toute cité féreldienne était probablement au départ un fort
isolé ou un château où les habitants de la région pouvaient
se réfugier en cas d’attaque. Au fil des décennies, puis des
siècles, des bâtiments ont été érigés en dehors des fortifica-
tions, alors que les dangers de la guerre s’éloignaient. C’est
ce qui est arrivé avec Dénérim. Le château central existe
encore (il est même devenu une véritable forteresse) tandis
que la ville s’est rapidement étendue aux alentours.
De nos jours, la plupart des rues de Dénérim sont en
terre battue, les quartiers les plus riches étant les seuls à
se trouvant près des portes de la ville, les marchés étant
entourés de boutiques, d’entrepôts et de maisons de guilde
tandis que les maisons s’entassent sur le reste de l’espace,
pratiquement les unes sur les autres.
Le statut social de quelqu’un se mesure à la proximité
entre sa demeure et Fort Drakan, l’édifice le plus haut de
Dénérim. Autour du fort, on trouve les domaines de la
noblesse, de grands parcs, de belles chantries et les villas
des princes marchands. Plus bas sur la colline se tient le
Quartier marchand, le cœur du commerce florissant de
Dénérim. Au pied de la colline, le Quartier pauvre est
qualifié à juste titre de labyrinthe, en plus d’être un cloaque
répugnant à cause de la boue qui s’accumule dans les rues
et de l’absence de réseau d’égouts. Le bascloître elfe reste le
pire endroit du Quartier pauvre et il est ceint d’un mur afin
de le séparer du reste de la ville.
D’après les standards civilisés, les villes féreldiennes
sont anarchiques et Dénérim ne fait pas exception. Le
penchant des Féreldiens pour la liberté personnelle
engendre un laissez-faire vis-à-vis de l’application des
lois et du comportement en public. La Patrouille royale a
été créée pour défendre la ville et maintenir l’ordre plutôt
que pour faire respecter la loi, bien qu’elle endosse petit
à petit ce rôle. Cependant, bien que les crimes les plus
graves soient sanctionnés, les petits délits sont ignorés et
les citadins contraints de se débrouiller. Les régulations
sur le commerce sont quasiment inexistantes tant que les
marchands paient leurs taxes. Les entreprises telles que les
bordels et les maisons de jeu sont non seulement tolérées,
mais considérées comme la norme.
Site : La lie
La lie, où se déroule la Première partie : la chantrie de la
Langue figée, est un secteur ouvrier du Quartier pauvre de
Dénérim où logent des serviteurs et des manœuvres. Elle
se trouve à l’ouest du Quartier marchand et au nord du
Drakan. Ses rues plates sont inondées dès qu’il pleut.
La lie est plus sûre que d’autres secteurs du Quartier
pauvre, car les habitants font de leur mieux pour chasser
les criminels et les fauteurs de troubles afin d’assurer la

« Dénérim, la capitale de Férelden, était au départ un avant-poste de l’ancien Empire tévintide. Ses mages
bâtirent une sombre tour à flanc de montagne, symbole de la puissance de l’empire. Alors que l’Empire
sombrait, la tour passa entre les mains des tierns qui régnèrent sur la région pendant un millier d’années.
Aujourd’hui, la tour se dresse encore, sous le nom de Fort Drakan, et tous les navires qui approchent de la
côte rocailleuse le reconnaissent de suite. La ville qui s’est développée autour fut littéralement taillée dans
la montagne sur laquelle elle repose et, pendant l’Âge du Dragon sa population enfla à tel point qu’elle ne
pouvait plus la contenir. Les quartiers exigus reliés par un réseau de ponts sont presque construits les uns
au-dessus des autres. Les rues étroites des quais inférieurs ont tout d’un labyrinthe et le bascloître elfe
emmuré souffre d’une telle surpopulation qu’il fallut s’y livrer à plusieurs purges au cours ne serait-ce que
de la dernière décennie pour maintenir l’ordre. »
— Extrait de En quête de connaissances : les voyages d’un érudit de la chantrie, par frère Génitivi

89
Une toile si fragile
sécurité de leurs maisons et de leurs enfants. En cela, La
lie ressemble beaucoup au bascloître elfe : ses habitants
se connaissent et veillent les uns sur les autres, tant que
cela ne les met pas en danger. Mais même ainsi, il n’est pas
rare que les citadins se déplacent en groupe une fois la nuit
tombée par mesure de sécurité ou que les étrangers qui
traversent le voisinage s’entourent d’une escorte armée.
1. Fanatiques
dans la brume
Rencontre de combat
Les PJ se heurtent à des fanatiques de la Langue figée
qui emportent une nouvelle victime, un jeune garçon
à la langue fraîchement tranchée.
Une nuit froide et brumeuse enveloppe Dénérim.
Hormis les plus proches, toutes les torches et les
lanternes ressemblent à des boules de lumières
diffuses suspendues dans les airs. La ville empeste
comme un chien mouillé.
Avec ce brouillard, vous entendez les gens appro-
cher bien avant de les voir. Vous penseriez que la
demi-douzaine de paires de pieds qui martèlent le
sol dans votre direction dans les ténèbres appartient
à des gardes si elle n’était accompagnée d’horribles
gargouillis.
Cinq personnes vêtues de robes blanchâtres
tachées de sang émergent du brouillard, l’une d’elles
portant un enfant sur l’épaule.
Les fanatiques comptent trois hommes et deux femmes.
L’enfant a huit ans et il est inconscient, sa langue tranchée
il y a quelques instants. Laissez aux PJ le temps de réagir et
prenez leurs actions en compte tandis que les cinq inconnus
s’arrêtent.
Les cinq s’arrêtent dès qu’ils vous aperçoivent.
« Occupez-vous de vos affaires étrangers, crache
l’homme robuste qui porte l’enfant. C’est la volonté
du Créateur. »
Un test de Perception (Vue) ND 9 révèle sans équivoque
que l’enfant a subi un important traumatisme. Du sang
coule encore de sa bouche.
Si les PJ interrogent le groupe, celui qui porte l’enfant parle
au nom de tous alors qu’ils contournent nos héros, visi-
blement très pressés. Ils ont hâte de rejoindre leur quartier
général, ruelle du Tonnelier. Ils ignorent qu’ils sont déjà
poursuivis, mais ils se doutent bien que cela va arriver.
Les réponses que l’homme fournit aux questions religieuses
sont des plus douteuses. (« Nous purifions les impurs !
Nous privons cette hérésie de parole et ne pouvons nous
en dédire ! Hors de notre chemin, sans quoi la colère du
Créateur s’abattra sur vous aussi ! ») Un test de Ruse
(Connaissances religieuses) ND 9 indique que, du point de
Une toile si fragile
L’atmosphère nocturne
Tant que les PJ se trouvent en extérieur pendant la
Première partie : la chantrie de la Langue figée, ils sont
soumis à l’obscurité brumeuse des nuits de Dénérim.
Ils subissent donc un malus de -2 sur la plupart des
tests de Perception ainsi que sur les jets d’attaque à
distance.
vue de la doctrine, ces gens qui ressemblent à des ravisseurs
évoluent, au mieux, en terrain fort instable.
Si nos héros attaquent les fanatiques, ces derniers tirent
leurs armes (et lâchent l’enfant) et se battent jusqu’à la mort.
Après le combat, un PJ qui réussit un test de Ruse (Soins)
ND 7 remarque que la langue du garçon a été coupée avec
un couteau. L’action soigner ou une magie de guérison
arrête l’hémorragie, mais laisse l’enfant inconscient. Il se
réveille s’il bénéficie de soins supplémentaires et se met
alors à pousser des cris gargouillants horrifiés.
Si les PJ ont le temps de réfléchir (c’est-à-dire après le combat)
et que l’un d’eux réussit un test de Ruse (Connaissances
religieuses) ND 15, il se souvient qu’un culte appelé la
chantrie de la Langue figée refait systématiquement surface
FANATIQUES DE LA LANGUE FIGÉE
Zélotes religieux dupés.
Attributs (Compétences)
2 Communication
1 Constitution
3 Dextérité (Lames légères)
3 Force
0 Magie
2 Perception
-1 Ruse
1 Volonté (Courage, Maîtrise de soi)
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure
12 30 14 4
Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts
Épée courte +5 1d6+5
Dague +5 1d6+4
Capacités
Prouesses favorites : Mise à terre (afin de fuir les lieux).
Talents : Combat à une seule arme (novice)
Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Lames légères, Bâtons
Équipement
Robe ample sur une armure de cuir épais, dague, épée courte.
Le chef (celui qui porte l’enfant) a aussi la langue du petit
et un bout de papier portant quatre adresses, l’une entourée.
91
 à Dénérim à quelques années d’intervalle, même s’il semble
à chaque fois éliminé pour de bon. Son mode d’opération,
pour autant que le PJ s’en souvienne, consiste à enlever
des enfants et leur couper la langue, généralement en tuant
leurs parents. Personne ne comprend vraiment la doctrine
qui motive ces actes. La théorie majeure dit que le culte
croit que ces enfants prononceront un jour des hérésies à
l’encontre du Créateur. Personne ne sait comment le culte
choisit les enfants.
Alors que les PJ réfléchissent à ce qu’ils doivent faire à
présent, ils entendent d’autres bruits de pas qui remontent
la rue. Quelques instants plus tard, quatre hommes vêtus
de cottes de mailles et armés d’épées sortent du brouillard,
l’emblème de la maison Baranti luisant sur leurs boucliers.
2. Les gardes
des Baranti
Rencontre d’interaction
Les gardes de la maison Baranti arrivent et enrôlent
les PJ pour les aider à traquer les autres fanatiques.
92
Vous entendez un bruit de course avant de voir
quatre hommes vêtus de lourdes cottes de mailles,
épée en main, sortir du brouillard. Ils s’arrêtent en
apercevant les cadavres et l’un d’eux prend la parole.
« Je suis Braedon, capitaine de la garde du bann
Nicole Baranti. » Il désigne les cadavres avant de
poursuivre. « On a appris que ces bâtards étaient
de nouveau de sortie cette nuit. On a pas été assez
rapides pour empêcher le premier kidnapping.
Grâce au Créateur vous vous en êtes occupés. »
Braedon brandit un bout de papier semblable à
celui que vous venez de trouver. « Y’a encore deux
autres groupes et on a plus de temps. Vous êtes qui ?
Vous pouvez nous aider ? »
Le profil du capitaine Braedon figure dans la section inti-
tulée Les PNJ principaux, celui des soldats ordinaires est
donné ici. Il suffit d’un test de Ruse (Héraldique) ND 7 pour
identifier correctement l’emblème de la maison Baranti qui
figure sur chaque bouclier.
Un test de Perception (Empathie) ND 9 laisse deviner que
Braedon est en colère contre lui-même, probablement parce
qu’il n’a pas réussi à empêcher deux enlèvements.
Une toile si fragile
 GARDE DES BARANTI 3. Les fanatiques de
Soldats professionnels au service du bann Nicole.
Attributs (Compétences)
la rue de la Sterne
0 Communication Rencontre de combat
2 Constitution (Endurance) Les PJ arrivent en pleine tentative d’enlèvement.
2 Dextérité (Arcs)
4 Force (Lames lourdes)
Si les PJ se hâtent de gagner la rue de la Sterne, ils arrivent
alors que les fanatiques sont dans la maison, mais toute la
0 Magie
famille est encore en vie.
0 Perception
0 Ruse (Connaissances militaires) Tout semble normal alors que vous arrivez vers la
1 Volonté maison rue de la Sterne. Le logis est plongé dans le
noir, hormis une faible lumière, probablement celle
Valeurs de combat
d’une bougie. Faites un test de Perception (Vue ou
Rapidité Santé Défense Score d’armure Ouïe).
12 40 14 7
Attaques Si les PJ tardent à se rendre rue de la Sterne, la fillette a
Arme Jet d’attaque Dégâts Portée déjà la langue tranchée et ses parents sont morts quand ils
arrivent. Dans ce cas :
Épée longue 6 2d6+4 —
Dague +2 1d6+3 — Alors que vous approchez de la maison rue de la
Arbalète +4 2d6+1 30/60 mètres Sterne, la porte d’entrée est grande ouverte et le logis
Capacités plongé dans le noir. Que faites-vous ?
Prouesses favorites : Désarmement, Escarmouche.
Voici la chronologie des évènements.
Talents : Combat d’archerie (novice), Port d’armure (novice),
Combat à une arme et bouclier (novice) Quand les cinq fanatiques arrivent ici (au moment où les
PJ sont en train de discuter avec Braedon), ils font tant de
Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Lames lourdes, Lances
bruit en entrant que la famille a le temps de s’enfermer
Équipement dans la chambre, mais ce n’est qu’une question de temps
Armure de mailles lourde, bouclier moyen, épée longue, avant que les déments ne parviennent à enfoncer la porte.
dague, arbalète, 20 carreaux
Si les PJ se dépêchent, ils arrivent alors que trois fanatiques
s’échinent à enfoncer la porte barricadée. Un quatrième
Si nos héros l’interrogent, il leur parle plus en détail de ses monte la garde dans l’allée derrière la maison, pour éviter
soupçons, à savoir que ces fanatiques appartiennent à la que leurs victimes ne s’enfuient pas la fenêtre tandis que
le dernier, un mage apostat, se prépare à lancer un carreau
chantrie de la Langue figée et leur révèle les informations
mystique sur la porte.
de base dont les PJ se sont souvenus ou non à propos de
cette chantrie, en fonction du résultat de leur test après la La discrète lumière ne vient pas d’une bougie, mais du feu
rencontre précédente. follet magique actif de l’apostat.

Si les PJ acceptent d’aider Braedon à traquer les derniers
fanatiques, le capitaine leur propose un plan.
Dragon
« Il y a deux autres adresses. Prenez celle de la rue
de la Sterne, on prendra celle de la rue Dogget et on
laissera un de mes hommes s’occuper du garçon. » Il
ajoute dans un murmure en regardant l’enfant. « On
vient de chez lui. Parents assassinés. » Il grimace.
« Si on ne se revoit pas cette nuit, venez me voir
demain matin au manoir du bann Nicole. Vous aurez
une récompense. » Braedon et ses hommes s’en vont
sans attendre votre accord.
La rue de la Sterne se trouve dans le même quartier, à cinq
pâtés de maisons en direction du fleuve.
Enlèvement & fanatiques
Dé
Vu ou entendu
Vous entendez des cris étouffés venant de
1 l’intérieur. Apparemment, quelqu’un appelle
à l’aide.
Vous entendez aussi des bruits de pas très
2-3 lourds et des jurons… comme si quelqu’un
tentait d’enfoncer une porte.
La lumière à la fenêtre ne vacille pas comme
celle d’une bougie. Pour vous, cela ressemble
plus à de la magie. (Le PJ peut identifier la
4-5
lumière comme étant un feu follet magique
s’il réussit un test de Ruse (Connaissances
mystiques) ND 13.)

Vous apercevez une ombre passer sur le mur

6 près de l’entrée d’une allée qui court derrière
la maison. Il y a quelqu’un là-bas.

93
Une toile si fragile
 Si les PJ réussissent un test de Perception (Vue ou Ouïe)
APOSTAT DE LA LANGUE FIGÉE ND 11, ils obtiennent des informations dépendant du dé
Dragon. Si plusieurs PJ réussissent le test, répartissez les
Attributs (Compétences) informations du tableau Enlèvement et fanatiques entre
1 Communication (Tromperie) eux, y compris celles liées à leur meilleur dé Dragon.
0 Constitution Les quatre fanatiques ordinaires ont le même profil que
2 Dextérité (Bâtons) leurs comparses de la Première partie : 1. Fanatiques dans
-1 Force la brume tandis que celui de l’apostat figure ci-contre.
4 Magie (Trait mystique) Si nos héros attaquent les fanatiques, ces derniers ripostent
1 Perception et se battent jusqu’à la mort. Si l’affrontement au sein de
2 Ruse (Connaissance de la nature) la maison fait assez de bruit pour que la sentinelle postée
3 Volonté dehors l’entende, elle contourne la maison pour entrer par
la porte principale dans l’espoir de prendre les PJ à revers.
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure La cible des fanatiques est une fillette nommée Tessa. Ni
elle ni ses parents, Hother et Lania, de simples dockers,
12 25 12 4*
ne savent pourquoi elle est victime de cette attaque, car ils
Attaques forment une famille pauvre, sans particularité notable. Ils
Arme Jet d’attaque Dégâts Portée restent barricadés dans la chambre jusqu’à ce que les fana-
Trait mystique +6 1d6+4 16 mètres tiques les tuent ou que les PJ parviennent à les convaincre
Grand bâton +4 1d6 — de sortir avec un test de Communication (Persuasion)
ND 11. Entre-temps, ils continuent de hurler pour appeler
Capacités
à l’aide.
Puissance magique : 14 Mana : 26 (18**)
L’apostat possède une note semblable à celle que les PJ ont
Prouesses favorites : Sort puissant.
trouvée dans l’allée et à celle que le capitaine Braedon avait
Capacités de classe (mage 2) : Trait mystique à la main (sauf que sur celle-ci, c’est l’adresse de la rue de
Sorts : carreau mystique, armure de pierre, feu follet magique, la Sterne qui est entourée). Cependant, il y a quelque chose
bombe vivante de plus écrit sur celle-ci, au verso :
Talents : Chirurgie (novice), Érudition (novice)
Groupes d’armes : Bagarre, Bâtons Les Langues figées ne prononcent pas d’hérésies !
Rapportez-les à mère Brianna. Au bout de la ruelle du
*grâce à armure de pierre ** après feu follet magique et
Tonnelier.
armure de pierre

Équipement
Si les PJ ont tardé à se rendre rue de la Sterne, ils découvrent
Grand bâton, dague, baguette la porte de la maison grande ouverte. Ils arrivent trop tard :
Hother et Lania sont morts et
Tessa a disparu. Vous avez
alors deux options.
• Vous pouvez leur faire
faire un test de Perception
(Ouïe) ND 11 pour qu’ils
perçoivent les bruits des
fanatiques en fuite qui
emportent Tessa, ce qui
donne probablement lieu à
une course-poursuite.
• Vous pouvez aussi
les laisser échouer. Dans
ce cas, ils rencontrent le
bann Nicole dans des
circonstances bien moins
glorieuses (en admettant
qu’ils se rendent au manoir
cette nuit même ou le
lendemain) et apprennent
que personne n’a eu de
nouvelles de Braedon et des
deux gardes qui sont partis
avec lui dans la ruelle du
Tonnelier.

94
Une toile si fragile
Si les PJ découvrent la note, il est fort probable qu’ils
suivent cet indice et se rendent à la ruelle du Tonnelier. GROS BRAS DE LA LANGUE FIGÉE
Contrairement au gros des troupes envoyées massa-
4. La chantrie de crer des parents et enlever des enfants, ces fanatiques
sont des guerriers bien entraînés.
la Langue figée Attributs (Compétences)
1 Communication
Rencontre d’exploration & de combat
3 Constitution (Endurance)
Les PJ entrent dans la chantrie de la Langue figée et 2 Dextérité (Lames légères)
affrontent la démente mère Brianna. 5 Force (Haches, Escalade)
Le quartier général de la chantrie de la Langue figée est -1 Magie
un bâtiment abandonné au bout de la ruelle du Tonnelier, 2 Perception (Ouïe)
adossé au mur d’enceinte nord de la ville, à l’extrémité 1 Ruse
septentrionale de La lie. 2 Volonté (Maîtrise de soi)
Après avoir vaincu les fanatiques de la rue Dogget, Braedon Valeurs de combat
et les gardes survivants sont arrivés ruelle du Tonnelier Rapidité Santé Défense Score d’armure
avant les PJ, malheureusement pour eux, ils ont été vaincus 12 55 12 7
et traînés inconscients à l’étage en vue d’un sacrifice.
Attaques
Quand nos héros arrivent : Arme Jet d’attaque Dégâts
De l’extérieur, le bâtiment qui occupe la fin de la Hache à deux mains +7 3d6+5
ruelle du Tonnelier ne diffère guère de ses voisins. Il Dague +4 1d6+6
est en pierre, adossé au mur d’enceinte de la ville, a Capacités
un étage et une seule porte. Prouesses favorites : Coup double, Coup puissant.
Que faites-vous ?
Capacités de classe (guerrier 5) : bonus de prouesse (Coup
double 3 PP)
Les sections suivantes décrivent les diverses pièces indi-
Talents : Port d’armure (compagnon), Combat à une seule arme
quées sur la carte de la chantrie de la Langue figée.
(novice), Combat à deux mains (compagnon)
L’entrée Groupes d’armes : Hache, Armes contondantes, Bagarre, Lames
lourdes, Lames légères
Cette pièce chichement meublée est éclairée par des torches
Équipement
à la lumière vacillante. Deux douzaines de paillasses de
Armure de mailles lourde, hache à deux mains, dague
paille sont installées sur le sol crasseux. Deux fanatiques
attendent ici le retour des ravis-
seurs. Ils sont plus coriaces
que les fanatiques que nos
héros ont affrontés jusque-là
et, comme ils viennent tout
juste de survivre à l’attaque
de Braedon, ils ont revêtu
leurs armures et tiré leurs
armes par précaution (sans
cela, ils ne les porteraient pas
au sein de leur repaire). Leur
profil figure au-dessus de la
carte. Ils se battent jusqu’à la
mort.

La cuisine
Cette pièce sale, pleine d’in-
sectes et de crasse, sert de
cuisine communale.

La chapelle
Nulle lumière n’éclaire
cette salle de méditation au
plancher nu. Les fanatiques

95
Une toile si fragile
 Wviennent y prier en quête de sagesse, mais en réalité, ces
méditations aident mère Brianna à contrôler plus facilement
leur esprit. Un petit cristal sert d’aide à la méditation et se
trouve exactement au centre de la salle. Il vaut 90 pa.
La salle commune
Les fanatiques de la Langue figée utilisent cette pièce
miteuse pour se détendre, discuter et prier. Si l’on en croit
les cadavres de trois fanatiques entassés dans un coin et
le sang encore frais au sol, un combat s’est récemment
déroulé ici. D’après un test de Perception (Vue) ND 11,
la quantité de sang et la manière dont il est réparti au sol
indiquent qu’il y avait plus de combattants que les trois
morts ici présents. (C’est ici que Braedon et ses hommes
ont affronté les trois fanatiques décédés et les deux survi-
vants de l’entrée.)
La salle du rituel
L’immense salle à l’étage est dépourvue du moindre
meuble, mais tapissée d’une cinquantaine de miroirs qui
réfléchissent les lieux selon une myriade d’angles étranges
et dérangeants. Quand les PJ entrent :
96
L’étage forme une unique pièce dépourvue du
moindre meuble, dont les murs sont tapissés de
dizaines, si ce n’est de centaines, de miroirs de
toutes formes et de toutes tailles. Une mince et belle
jeune femme se tient au milieu de la pièce. Elle
tourne lentement sur elle-même et se penche d’un
côté et de l’autre pour admirer ses nombreux reflets.
Braedon et deux autres gardes gisent à ses pieds.
Elle se tourne vers vous avec un sourire angélique.
« Bienvenue à la chantrie de la Langue figée, où
sont chantées les mélodies du Créateur et les blas-
phèmes éradiqués. Avez-vous figé les langues des
malfaisants ? M’avez-vous ramené mes enfants ? »
Son regard se durcit soudain. « Où sont mes
offrandes ? » s’indigne-t-elle.
Si les PJ passent immédiatement à l’attaque, mère Brianna
(car c’est elle) tente de les raisonner. Elle veut leur faire
comprendre qu’elle est un valeureux esprit qui accomplit
la volonté du Créateur en débusquant les malfaisants et les
impies avant même qu’ils ne commettent leurs péchés. Si
elle est acculée, elle propose de s’en aller sans combattre.
S’ils refusent, elle pose le pied sur la gorge de Braedon et
leur offre sa vie en échange d’un sauf-conduit. Veillez à
Une toile si fragile

MÈRE BRIANNA
Une malheureuse jeune femme possédée par un
esprit dément de l’Immatériel.
Attributs (Compétences)
4 Communication
2 Constitution
3 Dextérité
5 Force
6 Magie
2 Perception
4 Ruse (Tromperie, Séduction )
4 Volonté
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure
13 60 13 0 de n’avoir laissé aucun indice permettant d’établir un lien
Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts
Griffes +5 1d6+5
Capacités
Charme : mère Brianna est douée d’un pouvoir de persuasion
surnaturel. Tant qu’elle parle, elle peut, à chaque round, faire
un test de Communication (Séduction) opposé au test de
Volonté (Maîtrise de soi) d’une unique cible ou un test de
Communication (Tromperie) opposé au test de Volonté
(Maîtrise de soi) de toutes les cibles qui l’entendent. De plus, elle
reçoit un bonus de +2 au premier type de test, car elle concentre
alors toute sa puissance sur une seule cible. Tous les PJ qui perdent
leur test d’opposition contre le test de Tromperie de mère Brianna
ne l’attaquent pas pendant un nombre de rounds égal au résultat
qu’elle a obtenu sur le dé Dragon. Un PJ battu par son test de
Séduction va plus loin, il est prêt à la défendre physiquement
contre les attaques pendant le même nombre de rounds.
Résistance à la magie : mère Brianna a un bonus de +3 aux tests
destinés à résister à un sort ou un autre effet magique.
Griffes surnaturelles : les griffes de mère Brianna infligent des
dégâts pénétrants.
Équipement
Aucun
utiliser la capacité de Charme de mère Brianna (voir dans
son profil) au mieux lors de ces tractations.
Brianna est sincère quand elle propose de s’en aller en paix,
mais comme elle est folle, elle a du mal à voir quand les
mortels lui mentent. Les PJ n’auraient donc aucun mal à
lui assurer un sauf-conduit, puis à l’attaquer par surprise.
Si nos héros tuent le corps d’emprunt de mère Brianna,
elle murmure dans son dernier souffle « que la volonté du
Créateur soit faite. »
Si mère Brianna n’a pas tué Braedon et les autres gardes,
les PJ peuvent les ranimer une fois qu’elle est morte ou
s’en est allée. Les rescapés les remercient chaudement et
les invitent à rencontrer le bann Nicole le lendemain, leur
demandant où transmettre l’invitation officielle avant de se
hâter de retourner auprès du bann faire leur rapport.
Une toile si fragile
Un coffre verrouillé posé dans un coin renferme les biens
du culte. Il suffit d’un test de Dextérité (Crochetage)
ND 13 ou de Force (Vigueur) ND 15 pour l’ouvrir. Il
contient une bourse avec 1 po et 55 pa, une autre avec
113 pc, trois potions de soin mineure et deux potions de
lyrium mineure.
Deuxième partie
Un accueil
chaleureux
Maintenant que le bann Nicole a entendu parler des
exploits de nos héros contre les fanatiques de la Langue
figée, elle veut les rencontrer pour savoir s’ils représentent
une menace ou s’ils feraient de bons alliés. Elle est certaine
entre sa personne et le culte, mais sa longévité atteste de sa
grande prudence.
Site : le manoir Baranti
Le bann Nicole réside dans son manoir de Dénérim, un
intendant très compétent veillant aux besoins des fermiers
et des artisans qui se trouvent sous sa protection théorique
dans son fief banneret.
Le bann considère son manoir comme la vitrine où exposer
sa classe et sa sophistication. Elle est douloureusement
consciente qu’une partie de la haute société de Dénérim
pourrait considérer sa famille comme des parvenus, c’est
pourquoi elle compense à l’excès afin de présenter une
demeure imposante décorée avec goût qui rappelle aux
visiteurs son statut et sa richesse.
Le manoir se situe près du palais royal de Dénérim. Le
domaine est ceint d’un mur de pierre de deux mètres
cinquante doté d’un portail en fer forgé. La propriété
comprend aussi un baraquement pour les gardes, une
écurie et un pavillon de jardin (pour le jardinier et son
matériel).
Le manoir en lui-même comporte quatre niveaux. Les
serviteurs résident au sous-sol (qui ne figure pas sur la
carte) et y effectuent les tâches domestiques. Cet étage
comporte deux entrées, l’une sur le devant de la bâtisse,
l’autre sur l’arrière tandis qu’un escalier intérieur permet
aux serviteurs de gagner le rez-de-chaussée. L’autre étage
ne figurant pas sur la carte se trouve être le grenier qui sert
de zone de stockage.
Les deux étages principaux sont présentés sur la carte (voir
la page suivante), la légende suffisant à les décrire. Les
chambres d’amis sont de vastes pièces que l’on peut diviser
à l’aide de lourds rideaux qui aident aussi à conserver la
chaleur émanant des cheminées.
Quand le bann Nicole n’est pas occupée à distraire des
invités, elle se trouve de préférence dans la bibliothèque.
Adric reçoit ses invités dans ses appartements. Bando
semble partout à la fois, véritable tornade d’organisation
domestique.
97
98
Une toile si fragile
À moins que les PJ ne séjournent chez le bann Nicole,
ils éveillent les soupçons s’ils flânent ailleurs qu’au
rez-de-chaussée.
1. Une invitation
formelle
Rencontre d’interaction
Les PJ sont officiellement invités à dîner avec le bann
Nicole.
Vous vaquez à votre routine matinale quand
quelqu’un frappe à la porte. Vous ouvrez à une
dame aux cheveux courts qui s’adresse à vous avec
déférence.
« Bien le bonjour mes seigneurs, je suis Sheila,
servante du bann Nicole. Puis-je vous transmettre
une invitation à dîner au manoir Baranti ce soir,
en l’honneur du service que vous avez rendu à
Dénérim ? »
Elle leur tend un mince parchemin d’invitation
scellé à la cire.
L’invitation est très simple, rédigée à la main d’une écriture
fine.
Sheila aimerait retourner auprès de sa maîtresse en sachant
si les héros acceptent son invitation ou non, elle leur
suggère donc respectueusement (et de manière indirecte
si possible) de lui donner leur réponse avant qu’elle ne
prenne congé.
Si elle juge correct, d’après l’attitude et l’apparence des
PJ, de leur proposer, au nom du bann, les services d’un
excellent tailleur local à même de leur fournir des habits
appropriés pour un dîner, elle s’exécute. Elle n’insiste pas
s’ils refusent ou si cela ne semble pas les intéresser, mais
l’offre est sincère. Elle fournit à tous ceux qui le désirent
l’adresse d’un tailleur capable de fabriquer des habits de
qualité en quelques heures, le bann Nicole s’occupant de
régler la facture. (Si vous le désirez, elle peut leur indiquer
la boutique de Ragnar Traken ou celle de son rival, Kenzie,
par pur hasard. Voir Cinquième partie : 2. Le tailleur).
Avant de partir, Sheila demande aux PJ s’ils désirent qu’une
calèche vienne les chercher le soir venu. S’ils acceptent, elle
veille à en faire envoyer une.
Si les PJ cherchent des informations sur le bann Nicole, peu
importe leur source, un test de Ruse (Investigation) ND 11
leur apprend qu’il s’agit d’une personnalité de grande
envergure connue pour récompenser personnellement les
gens qui agissent en héros au service de Férelden et de sa
capitale. Certains la considèrent comme une snob malgré
ses origines modestes, mais la plupart des gens la tiennent
en haute estime grâce aux nombreuses œuvres de charité
qu’elle finance.
Une toile si fragile
2. Le dîner
avec le bann
Rencontre d’interaction
Le bann Nicole remercie les héros pour les services
rendus à Dénérim et leur propose éventuellement de
travailler pour elle.
Le manoir Baranti est une magnifique demeure aux
jardins bien entretenus, à un jet de pierre du château
Drakan. L’architecture de pierre de la bâtisse indique
qu’il s’agit de l’une des plus vieilles de Dénérim,
mais vous apercevez de nombreuses améliorations
récentes. C’est sans nul doute l’une des demeures les
plus élégantes de la rue.
Quand les PJ arrivent au manoir des Baranti, ils sont traités
en héros, peu importe leur apparence. Braedon les accueille
à la porte et les conduit au salon via le grand escalier, au
premier étage dont les fenêtres surplombent les splendides
jardins du bann Nicole.
Cette dernière entre dans le salon quelques instants plus
tard et souhaite la bienvenue aux PJ, avant de leur proposer
des boissons et d’autres rafraîchissements. Elle est sincère-
ment reconnaissante pour l’aide qu’ils ont apportée à ses
gardes lors des combats contre les fanatiques et aimerait
beaucoup les entendre raconter ces évènements, ainsi que
leur passé et leurs histoires.
Si les PJ ne le savent pas encore, elle partage une histoire
commune avec la chantrie de la Langue figée : le culte
réapparaît sans cesse, et à chaque fois elle se fait un devoir
personnel de l’éliminer. Elle s’apitoie sur le triste sort des
enfants privés de parents et de langue à cause du culte et
parle de ses orphelinats et de la formation religieuse qu’elle
a offerte aux précédentes victimes des fanatiques.
Le capitaine Braedon, Bando et Adric se joignent au bann
et aux PJ pour le dîner, servi au rez-de-chaussée. Adric est
accompagné de Yolande, une jeune femme enjouée, fille
d’un marchand de Dénérim que le bann Nicole méprise.
Cette dernière pense (à juste titre) qu’Adric tente simple-
ment de l’énerver à cause de ses fiançailles imminentes.
Ce dîner est une excellente occasion pour les PJ de faire
connaissance avec les PNJ principaux d’Une toile si fragile.
• Braedon est maussade si mère Brianna s’est enfuie à
cause de lui.
• Bando pose occasionnellement quelques questions
au bann Nicole sur l’organisation du grand bal, mais
toujours lors d’un blanc dans les conversations. Un
test de Perception (Empathie) ND 9 indique que ces
préparatifs occupent actuellement toute son attention.
• Adric se montre respectueux envers sa grand-mère,
mais un test de Perception (Empathie) opposé à
un test de Communication (Tromperie) révèle que
c’est uniquement pour lui faire plaisir tandis que les
paroles qu’il lui adresse ou qui la concernent laissent
deviner de l’agacement ou même de la colère.
99

Le mécénat du bann Nicole
Si les PJ acceptent le mécénat du bann Nicole, les
factures courantes qu’ils reçoivent à Dénérim sont
réglées rapidement. De plus, le nom de leur mécène
leur ouvre presque toutes les portes, ce qui est bien
pratique en particulier pour les elfes.
De plus, les ménestrels du bann font circuler des potins
afin que tout Dénérim sache que la maison Baranti est
associée aux PJ et à leurs actes héroïques. La nouvelle
des exploits des PJ (surtout si vous ajoutez des aven-
tures entre la Deuxième partie : un accueil chaleureux
et la Troisième partie : confiance trahie) se répand
rapidement à Dénérim et alentour, améliorant leur
réputation (et par extension celle du bann Nicole) à une
vitesse fulgurante. En revanche, les PJ sont convoqués
et réprimandés tout aussi rapidement pour leurs échecs
et leurs maladresses (en particulier pour tout échec en
public). Après tout, le bann Nicole se soucie avant tout
de sa réputation.
• Yolande est instruite et bien élevée, mais dépourvue
de la moindre originalité.
Le bann Nicole veille à mentionner quelques-unes des
bonnes œuvres qu’elle a accomplies pour la ville, bien que
Bando ait été briefé pour introduire ces sujets, afin que le
bann ne risque pas de passer pour une orgueilleuse qui ne
parle que d’elle. En plus des orphelinats, ils parlent proba-
blement du rôle essentiel que Nicole a joué dans la stabili-
sation de Dénérim après la rébellion contre les Orlésiens,
de son aide pour établir des chantries et distribuer de la
nourriture dans le Quartier pauvre et de l’amour que les
elfes du bascloître lui vouent pour la bonté dont elle a fait
preuve envers eux par le passé. Si quelqu’un lui demande
comment elle parvient à financer tous ces actes de charité
tout en continuant à vivre dans le luxe, elle explique que son
exemple inspire les autres banns de Dénérim qui apportent
volontairement leur contribution à ses bonnes œuvres. (En
réalité, elle les oblige à lui apporter leur soutien financier
en les faisant chanter.)
Comme le bann Nicole est une hôtesse polie (et que ce
dîner a surtout pour but de lui fournir des informations),
elle pose de nombreuses questions aux PJ. Qu’ont-ils
accompli ? Quels sont leurs rêves et leurs espoirs ?
Qu’est-ce qui les amène à Dénérim ? Mettraient-ils leur vie
en danger par conviction ou au nom d’une cause ? Et s’ils
apportaient leur aide pour combattre les criminels de bas
étage qui semblent toujours infester les rues de Dénérim ?
S’il se trouve des nobles parmi les PJ, le bann les invite à
son grand bal. Les autres reçoivent aussi une invitation s’ils
disposent d’un statut ou d’un passé suffisant pour que leur
présence glorifie leur hôte.
À la fin d’un superbe festin où abondent les vins onéreux,
le poulet rôti et le cochard aux épices (un cochon-lapin
docile originaire des régions souterraines qui entourent
Orzammar), le bann Nicole remercie une dernière fois
chaudement nos héros.
100
Si ses interactions avec les PJ le justifient, elle termine la
soirée en leur annonçant qu’elle serait honorée de financer
régulièrement leurs aventures. Elle veillera à payer leur
logement ainsi que celui de leurs montures, leurs frais de
bouche et leur équipement, dans les limites du raisonnable,
en échange de quoi elle leur offrira certaines missions qui
dépassent les compétences de ses gardes habituels. (Et par
« offrir » elle entend clairement qu’elle compte les voir
accomplies sans recevoir d’autre salaire.) Si vous désirez de
plus amples informations, consultez Le mécénat du bann
Nicole.
Le bann Nicole reste amicale que les PJ acceptent ou
déclinent son offre, désireuse qu’ils la considèrent comme
une alliée, quelle que soit leur réponse. Même si les héros
refusent le mécénat de Nicole, une rumeur se répand en
ville disant qu’ils ont œuvré dans son intérêt en l’aidant à
vaincre le culte et, pendant quelque temps, des inconnus
leur paient à boire et les remercient dans les tavernes de
Dénérim.
Troisième partie
Confiance trahie
Une fois qu’il est de notoriété publique que les PJ sont des
héros et sont associés au bann Nicole, une femme nommée
Andiel, servante d’un chevalier de Férelden du nom de
ser Gréta, les aborde. Elle espère qu’ils pourront résoudre
discrètement le problème de son employeuse. L’enquête
des PJ les mène à une chapelle de La lie, l’Oreille d’An-
drasté, qui se révèle n’être qu’une façade pour un réseau
d’espionnage. En poursuivant leurs investigations, ils
remontent jusqu’au bann Nicole.
Il n’y a pas de lien causal direct entre les activités des
parties une et deux (La chantrie de la Langue Figée et
Un accueil chaleureux) et l’action qui débute dans la troi-
sième, Confiance trahie. Vous pouvez passer directement
des premières à la troisième, mais le scénario fonctionnera
tout aussi bien (voire mieux en fonction de la perspica-
cité de vos joueurs) si quelques aventures indépendantes
se déroulent entre elles. Ce peuvent être des aventures de
votre propre création se déroulant à Dénérim ou ailleurs,
mais vous pouvez aussi utiliser La rage ambrée ou Le
repaire des aigles ou développer les amorces d’aventure
présentées dans cet ouvrage.
Ser Gréta &
le bann Nicole
Ser Gréta est une loyale féreldienne qui a autrefois entre-
tenu une liaison amoureuse avec un noble. Ce dernier
s’est révélé être un espion orlésien qui a tenté d’assassiner
le tiern Logain. L’espion a trouvé la mort au cours de la
tentative d’assassinat et personne, en dehors d’Andiel, n’a
jamais appris son idylle avec ser Gréta, mais depuis, cette
dernière ressent un sentiment de culpabilité écrasant. Pour
soulager sa conscience, elle s’efforce de monter la garde
contre toute influence orlésienne en Férelden, ce qui l’op-
pose évidemment aux Restaurateurs. Elle a dernièrement
Une toile si fragile
passé beaucoup de temps à enquêter sur leurs activités à
Dénérim et pense avoir localisé le cœur de leur réseau d’ac-
tivité local : la boutique d’un tailleur d’habits très popu-
laire du nom de Ragnar Trakan.
Ser Gréta se trompe quant au rôle de la boutique de Ragnar,
mais ses enquêtes gênent le bann Nicole. Si ser Gréta dévoile
ses soupçons sur les Restaurateurs en public avant que le
plan de Nicole ne porte ses fruits, cette dernière n’aura
pas l’honneur d’avoir démasqué la société illégale. Elle
compte donc tenir Greta à distance jusqu’à la fin du grand
bal, où elle la recrutera pour aider ses gardes à débusquer
les traîtres orlésiens où qu’ils se cachent (et à les intimider
pour qu’ils se plient à ses exigences économiques).
Questions/réponses
« Pourquoi ser Gréta a-t-elle tellement peur que sa liaison
soit révélée en public ? »
Elle craint que sa réputation soit souillée à jamais si les gens
apprennent qu’elle avait une aventure avec un homme qui a tenté
d’assassiner le conseiller du roi.
« Se peut-il que ser Gréta ou Philippe ait parlé à quelqu’un
d’autre de leur liaison ? »
Je suis sûre et certaine que ser Gréta n’en a parlé à personne
tellement elle a honte. J’imagine que Philippe a pu en parler à
quelqu’un, étant donné qu’il y a des espions orlésiens dans l’af-
faire. Je ne suis pas experte en intrigues.

1. La servante « Avez-vous révélé le secret de ser Gréta à qui ce soit ? »

inquiète
Rencontre d’interaction
Une servante très inquiète vient demander de l’aide
aux PJ.
Situez cette scène dans le quartier de Dénérim où elle
paraîtra la plus naturelle, sachant qu’elle peut virtuelle-
ment se dérouler n’importe où. (Ceci étant, si les PJ résident
au manoir du bann Nicole lors de leur séjour en ville,
Andiel cherche à les rencontrer en dehors du domaine.)
Une vieille femme vous aborde. Elle porte les habits
très simples d’une servante d’une riche personne
de bas rang, comme un chevalier ou un marchand.
Elle garde les yeux baissés et son langage corporel
trahit une grande inquiétude.
« Je vous en supplie bonnes gens, je pourrais vous
dire un mot en privé ? »
Non !
(Mais après un instant de réflexion :)
Sauf… de nombreux mois après tout cela, il y a des années, je
me sentais tellement coupable de mon implication que je l’ai
murmuré à un frère muet de la chapelle de l’Oreille d’Andrasté,
là où je me confesse chaque semaine au Créateur. Et je n’ai pas
honte de dire que je me suis sentie plus légère après. Je me sens
toujours mieux après mes confessions là-bas.
« Vous vous confessez chaque semaine ? Où se trouve cette
chapelle ? »
J’habite à La lie. Cela fait plus de dix ans que j’entonne l’hymne
du Créateur à l’Oreille d’Andrasté. C’est la coutume locale : les
frères et les sœurs muets entendent les confessions des parois-
siens toutes les semaines. En ce qui me concerne, je trouve que

Une fois dans un endroit relativement discret, Andiel

leur explique qu’elle est la servante personnelle d’une
chevaleresse appelée ser Gréta. Il y a quelques années, ser
Gréta a eu une liaison irréfléchie avec un Orlésien nommé
Philippe qui s’est avéré être un espion et un assassin, ce
que Gréta ignorait. Philippe a péri de la main du tiern
Logain en personne lors d’une tentative d’assassinée
avortée. Depuis, ser Gréta s’efforce de défendre Férelden
contre les infiltrateurs orlésiens.
Gréta, Philippe et Andiel étaient les seuls à connaître
la relation amoureuse aussi scandaleuse qu’embarras-
sante des amants, et cependant, ser Gréta a reçu une note
anonyme l’informant que son secret n’en était pas un et
qu’elle devait arrêter de s’intéresser à « la société orlé-
sienne », sans quoi le tiern Logain serait informé de sa
complicité dans la tentative d’assassinat.
Ser Gréta est persuadée que sa servante a laissé échapper
cette information et elle est furieuse contre elle. Andiel
offre les économies de toute sa vie (267 pa qu’elle se met
à compter devant eux avec une tristesse à fendre le cœur)
pour que les PJ l’aident à laver son nom auprès de son
employeuse.

101
Une toile si fragile
 Une attaque de brigands
La Troisième partie : confiance trahie et la Quatrième : remonter la piste, comportent de nombreuses rencontres
d’exploration et d’interaction, au détriment des opportunités de combat. Les groupes qui préfèrent une action touffue
risquent donc d’avoir l’épée qui les démange.
Comme Dénérim est une ville dangereuse et que les PJ passeront beaucoup de temps dans le Quartier pauvre, libre à
vous de pimenter les choses avec quelques agressions en pleine rue. Ce n’est pas aussi arbitraire qu’il y paraît : les crimi-
nels choisissent souvent leurs victimes parmi les gens qui viennent d’arriver sur leur territoire, comme c’est le cas des
PJ venant du reste de Férelden.
Vous pouvez utiliser le profil du brigand féreldien pour les agresseurs et les voleurs ordinaires (voir le Livre de base
Dragon Age p 367).

La chantrie est disposée en forme de T. Dans la nef (la

Interroger ser Gréta
Les PJ peuvent interroger ser Gréta bien qu’Andiel
les supplie de ne rien en faire. Une telle rencontre est
décrite dans la Cinquième partie : 1. Rencontrer ser
Gréta. Si Greta apprend qu’Andiel a de nouveau révélé
son secret (à nos héros), elle la renvoie définitivement.
la Chantrie ferait bien d’étendre cette coutume à tout Férelden.
Demandez à tous les gens qui vivent à La lie et craignent le
Créateur si vous voulez. Une confession à l’Oreille d’Andrasté
purge votre âme, bien vrai.
« Se pourrait-il que le frère qui a entendu votre confes-
sion vous ait trahie ?»
Oh non, je ne pourrais jamais croire ça.
« Peut-on parler à ser Gréta de tout cela ? »
Non, je vous en supplie ! Elle est déjà furieuse. Même si vous lui
dites que ce n’est pas moi qui vous ai engagés et que je ne vous ai
pas révélé son secret, elle ne vous croira pas. Elle me renverra à
coup sûr et je deviendrai une mendiante.
partie centrale), des bancs sont alignés face à une statue
d’Andrasté à l’allure passive, la tête légèrement penchée,
comme si elle écoutait quelque chose. Les murs latéraux
sont tapissés de bibliothèques, bien qu’elles comportent
peu de parchemins et de tomes sachant que la plupart
des habitants de La lie sont illettrés. Six confessionnaux,
chacun doté de deux portes (une pour le frère ou la sœur,
l’autre pour le paroissien) occupent le transept oriental.
Une statuette de chat est posée sur un piédestal assez
quelconque au bout de ce même transept. Un test de Ruse
(Connaissances historiques) ND 11 indique qu’elle date de
l’époque de l’Empire tévintide en Férelden. Un test de Ruse
(Connaissances religieuses) ND 11 confirme que c’est une
étrange décoration pour la maison du Créateur. Un test de
Ruse (Évaluation) ND 13 laisse à penser que c’est l’objet
le plus précieux de tout le bâtiment et qu’il vaut sûrement
plus de 5 souverains d’or. Le transept opposé est fermé
par un mur et une porte. Un test de Ruse (Connaissance
des cultures) ND 9 suggère que le bureau de la mère de la
chantrie se trouve derrière.
Par tradition, seuls les gens incapables de parler sont

2. L’Oreille autorisés à servir de confesseurs à l’Oreille d’Andrasté.

Bien que ce soit juste un symbole, les paroissiens de La lie

d’Andrasté semblent accorder une grande importance au fait que les

Rencontre d’interaction
Les PJ enquêtent sur l’étrange chantrie de La lie.
Les maisons et les bâtisses délabrées de La lie
entourent la petite chantrie de l’Oreille d’Andrasté,
presque comme pour la protéger. L’édifice est très
petit par rapport aux bâtiments de la Chantrie que
vous avez déjà vus, mais elle est propre et visible-
ment bien entretenue.
En entrant, vous voyez que les lieux sont vides,
à l’exception de quelques fidèles en prière sur les
bancs. Il règne un silence absolu. Alors que vos yeux
s’accoutument à la pénombre, vous remarquez trois
prêtres que vous n’aviez pas vus de suite (deux
sœurs et un frère dans la foi) qui nettoient diligem-
ment diverses zones de la chapelle.
frères et sœurs ne puissent pas répéter les secrets destinés
aux seules oreilles d’Andrasté.
Trois frères et sœurs muets nettoient la chapelle quand
les PJ arrivent. Ils ne se montrent pas curieux et laissent
les héros fureter sans les interrompre, à moins qu’ils ne
fassent quelque chose de scandaleux ou de destructeur. Ils
acceptent tous de répondre aux questions qu’on leur pose
en écrivant la réponse aux questions pour lesquelles un
geste ou un hochement de tête ne suffit pas sur des parche-
mins qu’ils conservent sur eux à cette fin. N’importe lequel
peut les conduire à mère Gabrielle, le chef religieux local.
Les paroissiens en prière peuvent confirmer ou révéler les
informations générales concernant l’Oreille d’Andrasté
présentées dans la section Questions/réponses de la
rencontre précédente.
Notez que les informations essentielles liées à cette chantrie
se trouvent dans la section L’Oreille d’Andrasté dans le
chapitre Le contexte, en page 83. Veillez à vous familiariser

102
Une toile si fragile
de nouveau avec elles avant de diriger cette rencontre et la
suivante. LES CONFESSEURS MUETS
Frères et sœurs muets.
Les confesseurs muets
Attributs et Compétences
Les frères et sœurs de l’Oreille d’Andrasté (Graham, Anna
Communication 2 ; Constitution 1 ; Dextérité 1 ; Force 0 ;
et Séréna) sont tous des victimes des fanatiques de la Magie 0 ; Perception 2 (Empathie) ; Ruse 3 (Connaissances
Langue figée qui ont tous été élevés dans l’un des orpheli- religieuses, Recherches) ; Volonté 3
nats du bann Nicole. Ce sont tous des lettrés. Ceux qui les
rencontrent pour la première fois les trouvent étrangement
dociles.
de la convaincre, suggérez-leur qu’il y a des informations à
3. Mère Gabrielle découvrir à l’aide d’un test de Perception (Empathie) ND 13
disant que le langage corporel de la mère révèle qu’elle
cache quelque chose dont elle a honte.
Rencontre d’interaction
Si vous devez en arriver là, résumez la situation à un test
Les PJ découvrent la vérité sur les confessions à
prolongé de Communication (Persuasion) opposé à un test
l’Oreille d’Andrasté.
de Volonté (Maîtrise de soi) avec un seuil de réussite de
10, où l’enjeu sera la vérité sur toute cette affaire. Même si
Vous pénétrez dans un modeste bureau où une
les PJ finissent par l’emporter, éparpillez les révélations de
femme d’âge mûr, au physique agréable et vêtue des
mère Gabrielle entre de fausses excuses larmoyantes et des
robes d’une mère de la Chantrie, est assise derrière
tentatives de justifications alambiquées.
un bureau luxueux.
« Pourquoi le Créateur vous amène-t-il ici Ironiquement, grâce à l’influence du chat tévintide, mère
aujourd’hui ? » demande-t-elle. Gabrielle se sent beaucoup mieux dès qu’elle a fini de
révéler la vérité.
Mère Gabrielle est accueillante, ravie de discuter et adore Si les PJ découvrent la vérité, mère Gabrielle est très inquiète
expliquer les coutumes inhabituelles de l’Oreille d’An-
quant à savoir ce qu’ils comptent faire de leurs informations
drasté. (Assurez-vous d’avoir relu la section Le contexte,
et tente de les convaincre de ne rien faire qui pourrait miner
L’Oreille d’Andrasté, en page 83.) Évidemment, elle ment
tout le bien que sa chapelle apporte chaque jour aux rotu-
pour protéger son secret. Elle manque de l’assurance morale
riers qui vivent dans La lie et travaillent si dur.
nécessaire pour se libérer de sa situation actuelle et s’est habi-
tuée à vivre une simple parodie de sa foi. Elle se contente de Si les PJ détruisent ou volent la statuette tévintide, les
brûler des parchemins vierges chaque semaine et de prier paroissiens sont choqués de ne plus éprouver le sentiment
pour que ses péchés ne la
condamnent pas à une
éternité de malheurs
dans l’Immatériel.
En dehors de ces turpi-
tudes, mère Gabrielle
est un être fondamenta-
lement bon, le meilleur
moyen de faire éclater
la vérité, c’est donc de la
convaincre qu’en violant
le secret de la confes-
sion, elle génère un
mal bien réel (le chan-
tage de ser Gréta, par
exemple) que l’on peut
enrayer si elle coopère.
Dans l’idéal, elle finit
par se laisser convaincre
suite à un échange de
roleplay passionné
entre elle et les PJ. Si
les joueurs semblent
rechigner à creuser le
sujet et n’essaient pas

103
Une toile si fragile

de bien-être et de paix qu’ils éprouvaient auparavant en
confessant leurs secrets. La communauté finit par sombrer
dans la confusion et le chaos, beaucoup pensant qu’An-
drasté a détourné son regard de La lie. Les conditions se
détériorent dans tout le quartier dans les semaines qui
suivent et mère Gabrielle finit par s’ôter la vie.
Questions/réponses
Les réponses suivantes supposent que les PJ ont fait suffi-
samment pression sur mère Gabrielle ou ont réussi un test
et l’ont donc persuadée de leur dire la vérité sur ce qui se
passe à l’Oreille d’Andrasté.
« Avez-vous révélé les confessions de vos paroissiens ? »
J’ai honte de l’admettre… tellement honte… mais oui. Les
parchemins que je brûle sont vierges, je rassemble les vrais pour
quelqu’un d’autre.
« Pour qui ? Qu’est-ce que vous faites de ces confessions ? »
Je ne sais pas où elles partent. Honnêtement, je ne sais pas. Je
suis la même routine chaque semaine : je rassemble tous les
parchemins dans une petite boîte en bois de rose à la fin de
chaque journée de confession et je mets la boîte dans un tonneau
104
MÈRE GABRIELLE
Responsable de l’Oreille d’Andrasté rongée par les
remords.
Attributs et Compétences
Communication 4 (Persuasion) ; Constitution 1 (Endurance) ;
Dextérité 2 ; Force -2 ; Magie 1 ; Perception 3 ; Ruse 2
(Connaissances religieuses) ; Volonté 2 (Foi)
dans l’allée derrière la chantrie. La boîte est toujours vide aux
premières lueurs du jour.
« Pourquoi faites-vous cela ? »
J’ai reçu un message il y des années qui disait que… que… mes
anciens péchés seraient révélés si je ne coopérais pas. Que je pour-
rais bien être assassinée si on apprenait mes crimes !
Avant l’Âge du Dragon, quand j’étais encore une jeune mère de
la chantrie, je servais le Créateur dans une chantrie où priaient
nombre de nobles qui résistaient à l’occupation orlésienne. Ils
se rencontraient aussi là-bas pour préparer leurs… activités.
Les Orlésiens m’ont persuadée qu’il était de mon devoir de leur
rapporter ce qui se passait lors de ces réunions. Ce que les banns
résistants disaient, ce qu’ils complotaient. Je passais pour une
sympathisante de leur cause, mais je répétais leurs secrets aux
espions du roi fantoche.
Mon obéissance a causé des tortures… des morts… et pas juste
chez les banns. Aussi chez leur famille. Leurs enfants. Comment
pourrais-je laisser ces crimes éclater au grand jour à présent ?
« Pourquoi s’intéresser aux secrets des gens qui vivent
dans La lie ? »
Je ne sais pas. Peut-être parce qu’une chantrie pauvre fait une
cible facile. Peut-être parce que je m’étais déjà compromise. Peut-
être parce que les serviteurs des puissants en savent plus que
l’aristocratie.
(Elle a raison sur tous ces points.)
« Et la statuette de chat tévintide, quelle est son
histoire ?»
C’est un cadeau de la bienfaitrice de la chapelle, le bann Nicole.
C’est elle qui a construit notre chantrie et s’occupe de son
entretien.
Mère Gabrielle
Mère Gabrielle est une femme sérieuse et solennelle. Elle
espère devenir révérende mère avant que trop d’années ne
s’écoulent encore, mais la grande Chantrie accorde peu de
reconnaissance et porte peu d’attention à sa petite église.
Elle suppose en son cœur que le Créateur la punit pour ses
trahisons à l’égard de ses paroissiens. Elle prend tout de
même ses responsabilités très au sérieux et s’estime chan-
ceuse d’avoir trouvé sa place dans la vie. Chaque nuit, elle
confesse ses péchés et ses secrets à Andrasté et au Créateur
et se sent emplie du sentiment de joie associé. Cela l’aide à
apaiser sa conscience quant aux secrets qu’elle transmet et à
se persuader qu’au final elle exécute la volonté du Créateur.
Une toile si fragile
 Quatrième partie
Remonter la piste
Chaque semaine toutes les confessions murmurées à
l’Oreille d’Andrasté, de la plus triviale à la plus stupéfiante,
sont déposées dans un tonneau dans l’allée derrière la
chantrie où un coursier du nom d’Hodin les récupère et les
remet à une marchande de fruits elfe appelée Shadya qui les
transmet à son tour à un serviteur de la maîtresse-espionne
en second du bann Nicole, Marissa.
Dans la Quatrième partie : remonter la piste, les PJ mènent
l’enquête et remontent la chaîne de livraison de la semaine,
ce qui devrait se solder par une confrontation avec Marissa.
À vous de décider, selon ce qui vous semble le plus judi-
cieux en matière de tempo, du nombre de jours qui séparent
les révélations de mère Gabrielle sur le détournement des
confessions hebdomadaires de la prochaine journée de
confession. Si l’intervalle est court, les PJ devront agir rapi-
dement, s’il est plus long, ils auront plus de temps pour
planifier leurs actions. Si vous avez un doute, optez pour
un intervalle réduit.
1. Repérer
le coursier
Rencontre d’exploration
Les PJ repèrent Hodin alors qu’il récupère les confes-
sions et le suivent jusqu’au Quartier marchand.
Une confrontation avec le bann Nicole
Après une longue attente, vous apercevez enfin un
homme débraillé qui emprunte l’allée. Sa démarche
manque d’assurance, comme s’il avait trop bu. Il se
dirige vers le tonneau.
Si les PJ se sont cachés, faites un test de Dextérité
(Discrétion) opposé à un test de Perception (Vue). Hodin
souffre d’un malus de -2, car il a passé la nuit à boire et bati-
foler avec des prostituées.
Si les PJ laissent Hodin accomplir sa besogne, il verse le
contenu de la boîte en bois de rose dans une sacoche de cuir,
jette la boîte dans le tonneau, prend le temps de se soulager
contre le mur arrière de la chantrie et s’éloigne en titubant
vers le Quartier marchand.
Si les PJ interpellent Hodin, ce dernier tire son épée pour
se défendre, mais ne s’enfuit pas. Il sait que la fuite ne lui
apportera rien de bon sur le long terme étant donné que le
point de livraison des messages a été découvert.
Hodin redoute bien plus son employeur que les PJ et reçoit
donc un bonus de +3 contre les tests basés sur la duperie,
l’intimidation ou la persuasion et destinés à lui faire avouer
où il livre les messages ou comment il reçoit son salaire. Si
les PJ réussissent malgré ce bonus, voilà tout ce qu’il sait :
Une toile si fragile
HODIN
Un fainéant à la peau blafarde doté d’un manque de
curiosité flagrant, un trait vivement encouragé par la
paie substantielle qu’il reçoit chaque semaine pour
une tâche d’une simplicité enfantine.
Attributs (Compétences)
1 Communication (Séduction)
2 Constitution
-1 Dextérité (Équitation)
2 Force (Lames lourdes)
0 Magie
3 Perception
1 Ruse
1 Volonté
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure
9 36 9 0
Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts
Épée longue +4 2d6+2
Capacités
Prouesses favorites : Défaut de l’armure.
Talents : Combat à une seule arme (novice)
Groupes d’armes : Bagarre, Lames lourdes
Équipement
Épée longue et sacoche de cuir
Une fois que les PJ ont découvert ce qui se passe à
l’Oreille d’Andrasté, ils peuvent raconter ce qu’ils
savent au bann Nicole ou bien l’accuser d’être impli-
quée dans un certain nombre de crimes en se basant sur
des soupçons à demi fondés.
S’ils se contentent de relater ce qui se passe à la chantrie,
elle loue leur ruse et leur intelligence, leur promet de
s’occuper de l’enquête et les envoie mener une quête (de
votre invention) sans aucun rapport dans les Marches
solitaires de Férelden où, avec un peu de chance, ils
trouveront la mort en affrontant quelque horrible
démon. Elle envoie des assassins à leurs trousses afin
de les aider à prendre la direction du cimetière.
S’ils l’accusent d’être impliquée dans ces méfaits, elle
nie leurs accusations en bloc, certaine d’être restée à
distance prudente de tous ces crimes. Elle fait jeter les PJ
dehors et, dans les jours et semaines qui suivent, leurs
noms sont traînés dans la boue dans tout Dénérim.
Hodin (voir Quatrième partie : repérer le coursier)
périt dans une rixe urbaine fortuite le lendemain, afin
de brouiller un peu plus les liens entre le bann Nicole et
l’Oreille d’Andrasté.
105

SHAYDA
Une elfe citadine aux cheveux courts qui tient vrai-
ment à son peuple et utilise l’argent reçu de son
mystérieux bienfaiteur pour améliorer leur sort.
Attributs (Compétences)
3 Communication (Marchandage)
• Il remet les messages à une elfe qui vend des fruits
dans le Quartier marchand. Il ignore son nom.
• Chaque semaine, il reçoit du pain frais sur le pas de sa
porte trois jours après la livraison des messages. Son
salaire se trouve à l’intérieur du pain.
Hodin a hérité ce travail de son père décédé, ignore réelle-
ment pour qui il travaille et ne veut surtout pas le savoir.

2. Une pomme
1 Constitution
2 Dextérité
0
0
Force
Magie par semaine
2 Perception (Vue)
Rencontre d’exploration
2 Ruse
1 Volonté Hodin remet les parchemins des confessions à une
vendeuse de fruits elfe.
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure Si les PJ affrontent Hodin plutôt que de le suivre, passez
14 30 12 0 cette rencontre.
Attaques
Dans la faible lumière du matin, vous suivez
Arme Jet d’attaque Dégâts l’homme qui a emporté les parchemins jusqu’au
Dague +2 1d6+1 Quartier marchand. Même à cette heure, l’endroit
Capacités bourdonne d’activité alors que les pêcheurs et les
Prouesses favorites : Escarmouche, Mise à terre. fermiers remplissent leurs étals. L’homme se dirige
tout droit vers la charrette à bras d’une vendeuse
Groupes d’armes : Bagarre, Lames légères
de pommes elfe qui quitte la place centrale du quar-
Équipement tier. Il ne lui accorde même pas un regard, prend
Dague, charrette de pommes une pomme, lâche la sacoche et s’en va sans payer
le fruit.
Alors qu’il s’éloigne, l’elfe ramasse la sacoche et la
glisse dans un rangement sous la charrette. Elle est
sur le point de se remettre à pousser son véhicule
quand quatre jeunes hommes négligés s’avancent
vers elle. L’un d’eux lui pose une question et tend
la main pour lui caresser les cheveux. Elle secoue la
tête et recule pour éviter son contact.
« Pas moyen de dire non aujourd’hui, » lance l’un
des autres, assez fort pour que vous l’entendiez
distinctement. Les quatre empoignent alors l’elfe et
personne ne semble vouloir intervenir alors qu’ils la
traînent jusqu’à une allée voisine.

La vendeuse de pommes se nomme Shayda. C’est une elfe

qui vend des fruits dans le bascloître.
Les quatre hommes sont de simples voyous qui ont dormi
dans une allée la nuit dernière et ont envie de s’amuser aux
dépens de quelqu’un. Shayda fait une cible bien tentante. À
cause des préjugés locaux, les passants ignorent les crimes
commis contre les elfes et, si les PJ n’interviennent pas,
Shayda va subir une expérience traumatisante. C’est clai-
rement une épreuve morale pour nos héros.
Si des humains pénètrent dans l’allée, les voyous leur
proposent vulgairement de se joindre à leur viol collectif.
Ils attaquent ou non les humaines qui entrent dans l’allée,
selon qu’elles semblent capables ou non de se défendre. Ils
attaquent à vue en usant d’une force létale les elfes et les
nains qui s’avancent dans la ruelle. Shayda se bat pour se
protéger seulement une fois qu’elle estime que les PJ vont
vaincre ses agresseurs.

106
Une toile si fragile
Un test de Ruse (Connaissance des cultures) ND 11 indique
qu’il est contraire à la loi royale de tuer un Féreldien pour
défendre un elfe.
Si les PJ sauvent Shayda, cette dernière est profondément
reconnaissante et se lamente de n’avoir que des pommes
à leur offrir en remerciement. S’ils l’interrogent sur les
messages, elle baisse la tête.
« Quand je suis arrivée en ville, un homme que je
n’ai jamais revu m’a proposé ce travail. Il me paie
dix pièces d’argent par semaine, et tout ce que j’ai à
faire, c’est de livrer la sacoche. J’utilise l’argent pour
aider les autres elfes. »
Si les PJ ont des questions quant au mode de livraison,
elle explique que quelqu’un la rencontre chaque semaine
alors qu’elle rentre au bascloître et lui achète sept pommes
pour dix pièces d’argent. C’est presque toujours le même
homme, vêtu comme un domestique. Shayda lui remet la
sacoche en même temps que les pommes.
Shayda accepte de laisser les PJ la suivre pour surveiller
l’échange, mais elle insiste pour qu’ils restent cachés ou
tout le moins à bonne distance alors qu’elle pousse sa char-
rette le long de la colline, vers le bascloître.
Si les PJ abandonnent Shayda aux quatre voyous, elle
émerge plus tard de l’allée, en larmes et pleine d’héma-
tomes, et pousse sa charrette vers le bascloître en pleurant
à chaudes larmes.
3. La dernière
pièce du puzzle
Rencontre d’exploration
Shayda remet la sacoche au serviteur de la
maîtresse-espionne.
Un Féreldien vêtu des habits ordinaires d’un domes-
tique s’approche de la charrette de pommes alors
qu’elle s’apprête à franchir la grille du bascloître. Il
échange quelques mots avec l’elfe qui lui donne sept
pommes et la sacoche contre une bourse semblant
contenir des pièces. Ils se quittent alors, le domes-
tique repartant vers les hauteurs de la ville et des
quartiers plus recommandables.
L’homme se nomme Roger. Il réside dans la maison qu’il
est chargé d’entretenir, à savoir celle de Marissa. C’est là
qu’elle vit et s’occupe des travaux de recherches et des
intrigues que le bann Nicole lui confie par l’intermédiaire
de Crannoch. La maison se trouve au sud-ouest de la ville.
Roger n’y retourne pas directement, il fait quelques haltes
pour acheter d’autres denrées en route. (En revanche, il ne
reçoit pas d’autres livraisons sortant de l’ordinaire pendant
le reste de ses courses.) Il faut réussir un test de Dextérité
(Discrétion) opposé à un test de Perception (Vue) pour
suivre Roger sans se faire remarquer. Si Roger repère les PJ,
il tente de les perdre dans la foule sans pour autant laisser
Une toile si fragile
VOYOUS DU MARCHÉ
Déchets.
Attributs (Compétences)
0 Communication (Persuasion)
2 Constitution
2 Dextérité (Équitation)
4 Force (Lames lourdes)
1 Magie
0 Perception
0 Ruse (Connaissances militaires)
2 Volonté (Courage)
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure
12 48 12 0
Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts
Poing +2 1d3+4
Épée longue +6 2d6+4
Capacités
Prouesses favorites : Désarmement, Coup puissant.
Talents : Port d’armure (novice), Combat à deux armes (novice),
Combat à une seule arme (novice), Combat à mains nues (novice)
Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Lames lourdes, Lames légères
Équipement
Épée longue
voir qu’il les a remarqués. S’il n’arrive pas à les semer,
il finit par rentrer à la maison en sachant qu’il se passe
quelque chose d’inhabituel.
Si les PJ abordent Roger, il prétend tout ignorer et affirme
qu’il a juste vu la sacoche de l’elfe et proposé de la lui acheter,
ce qu’elle a accepté. Il feint la contrariété s’il « découvre »
que la sacoche est pleine de papiers (mais en aucun cas il ne
laisse les PJ voir ou emporter les parchemins).
Quoi qu’il arrive, Roger finit par retourner à la maison où
Marissa l’attend.
Le domestique suit un chemin sinueux jusqu’à une
maison située dans la partie sud-ouest de la ville. La
maison est des plus ordinaires, presque cachée, et
l’on y accède seulement par une petite allée.
Dans l’allée, un chien de guerre mabari ronge un
gros os. Il jette un bref coup d’œil au domestique
alors que ce dernier entre dans la maison avant de
retourner à son os.
Si les PJ approchent de la porte de la maison, le chien,
Éventreur, se lève et commence à grogner. S’ils ignorent
son avertissement, il aboie et, s’ils persistent à avancer, il
finit par les attaquer. Il est entraîné à refuser les friandises
que lui tendent des inconnus.
107
 Ne sommes-nous pas tous dans le même camp ?
Si les PJ soupçonnent le ban Nicole d’être derrière le complot de l’Oreille d’Andrasté et s’ils ont accepté son mécénat, ils
peuvent tout simplement annoncer à Roger qu’ils travaillent pour le bann et désirent entrer chez l’espion.
Le bann Nicole ne révélerait jamais l’identité de Crannoch ou de Marissa à nos héros, mais si ces derniers sont de beaux-
parleurs, l’un d’eux pourrait tromper Roger et Marissa et les pousser à leur en dire plus qu’ils ne devraient. Dans ce cas,
la Quatrième partie : 5. La maîtresse-espionne en second devient une course effrénée à l’information pour en apprendre
autant que possible avant que Marissa ne réalise qu’ils sont des ennemis et qu’elle se referme comme une huître.

ÉVENTREUR ROGER, SERVITEUR DE

Le chien de Roger, fidèle et tenace, est un peu plus LA MAÎTRESSE-ESPIONNE
puissant qu’un mabari ordinaire. Un vieillard qui vit dans le confort au service de
Attributs (Compétences) Marissa. Il connaît les répercussions de son travail
pour le bann Nicole et il est très dévoué à sa tâche,
0 Communication
car il pense sincèrement que sa présence profite à
3 Constitution (Course) Dénérim.
5 Dextérité (Morsure)
Attributs (Compétences)
4 Force (Saut)
Communication (Tromperie, Étiquette,
-3 Magie 4
Persuasion)
4 Perception (Odorat, Pistage)
1 Constitution
0 Ruse
2 Dextérité (Arcs)
3 Volonté (Moral)
1 Force
Valeurs de combat
0 Magie
Rapidité Santé Défense Score d’armure
2 Perception
18 28 15 0
3 Ruse (Connaissance des cultures)
Attaques
3 Volonté (Maîtrise de soi)
Arme Jet d’attaque Dégâts
Valeurs de combat
Morsure +7 1d6+6
Rapidité Santé Défense Score d’armure
Capacités
12 21 12 0
Prouesses favorites : Coup puissant, Mise à terre. Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts Portée
Arbalète +4 2d6+3 30/60 mètres
Dans la maison, Marissa rassemble ses affaires dès
qu’Éventreur donne l’alerte, afin de fuir la maison au plus Marteau +1 1d6+4 —
vite par un tunnel secret si besoin. Si les PJ ont abordé Dague +2 1d6+2 —
Roger ou si ce dernier sait qu’il a été suivi, il en a informé Capacités
Marissa qui s’enfuit dès qu’Éventreur aboie. Prouesses favorites : Attaque éclair, Rechargement rapide.
Si Éventreur continue de grogner ou d’aboyer, Roger sort Groupes d’armes : Arcs, Armes contondantes, Bagarre, Lames
sur le pas de la porte, une arbalète chargée en main. Il légères
calme son chien, demande aux PJ ce qu’ils veulent et fait Équipement
de son mieux pour satisfaire leur curiosité et s’en débar- Arbalète, 20 carreaux, marteau, dague
rasser. En aucun cas il ne les laisse entrer dans la maison.
S’il estime que Marissa doit fuir, il glisse « allée de
Trampstead » d’une voix forte dans la conversation. Si les PJ parviennent à gagner le sous-sol avant que Marissa
(Marissa écoute et connaît le signal.) Un test de Ruse ne franchisse la trappe, elle se prépare à combattre, à
(Connaissance des cultures) ND 15 informe un PJ qu’il moins que (ou jusqu’à ce que) sa défaite soit certaine. Dans
n’y a pas de rue de ce nom à Dénérim. ce cas, passez directement à la Quatrième partie : 5. La
maîtresse-espionne en second.
Même si Roger n’arrive pas à se débarrasser des PJ, il
gagne autant de temps que possible pour que Marissa Si les PJ décident d’attendre Roger et Marissa en surveil-
puisse s’échapper. À partir du moment où elle décide de lant la maison jusqu’à ce que quelqu’un sorte, ils devront
fuir, il lui faut quatre rounds pour rassembler ses affaires être très patients. Marissa sort rarement et Roger vient
et atteindre la trappe au sous-sol, deux rounds seulement juste d’aller faire les courses, il s’écoulera donc au moins
si elle avait été avertie. 24 heures avant qu’il ne se passe quoi que ce soit, même

108
Une toile si fragile
 Le journal des confessions
La tâche principale de Marissa consiste à récupérer les confessions de l’Oreille d’Andrasté pour le compte de Crannoch,
à les archiver, les analyser et croiser les informations qu’elles contiennent avant de noter le tout dans une série de jour-
naux de confession. Marissa brûle les parchemins des confessions dans la cheminée dès qu’elle en a fini avec eux. Ainsi,
Marissa rédige un nouveau journal plein de secrets tous les mois et le transmet à Crannoch avant de s’atteler au suivant.
Si les PJ entrent en possession du journal actuel de Marissa, un test de Ruse (Recherches) ND 11 leur permet de
comprendre de quoi il s’agit (bien qu’il faille plus de temps et d’autres tests pour obtenir une vue d’ensemble de la
tapisserie que forment les secrets de La lie). Ce trésor peut s’avérer très utile pour des PJ sans scrupules et contenir toutes
sortes d’amorces d’aventure pour votre campagne.

d’anodin. Utilisez votre bon sens, vos connaissances quant
à ce que les différents PNJ veulent et tentent de faire et
improvisez.
La maison des espions
Le centre d’espionnage est une petite maison que Crannoch
a achetée il y a bien longtemps. Elle est très simple et sert
seulement à Marissa et Roger. Il y a des dizaines d’années,
Crannoch s’est fait passer pour un contrebandier et s’est
servi d’un entrepôt situé près des quais pour ses activités
illégales. Il a profité de cette couverture pour construire un
tunnel souterrain entre cette maison et l’entrepôt. Le bann
Nicole a pris une part active dans la construction d’un
réseau d’égouts dans ce quartier lors de travaux publics,
afin de s’assurer que personne ne touche à ce tunnel.
Cuisine 1
Contient les ustensiles de cuisine habituels ainsi que de la
nourriture achetée le matin même et la veille. Éventreur
dort sur une couverture posée dans un coin. Un escalier en
bois mène au premier étage et un autre au sous-sol.
Chambre du serviteur 2
C’est la chambre à coucher de Roger. Elle contient un petit
lit placé contre un mur, tandis qu’un bureau et une chaise
occupent le mur d’en face. Roger a peu de biens, mais il
est grassement payé pour son travail : il a 3 souverains et
45 pièces d’argent dans un compartiment secret du bureau.
Il faut réussir un test de Perception (Fouille) ND 15 pour
repérer ce compartiment. Si le dé Dragon donne 5 ou plus,
le PJ remarque également le piège qui protège ce petit
magot. Pour désarmer le piège, il faut réussir un test de
Dextérité (Pièges) ND 15. Si quelqu’un ouvre le compar-
timent secret sans désarmer le piège, il libère un nuage de
gaz empoisonné qui inflige 4d6 dégâts pénétrants et réduit
la vitesse de déplacement de la victime pendant une heure.
En revanche, un PJ très réactif peut réduire les dégâts avec
un test de Dextérité (Initiative) ND 13. S’il le réussit,
il réduit les dégâts reçus de 1d6 par tranche de 2 points
obtenus sur le dé Dragon et sa vitesse de déplacement ne
diminue pas.
Petit salon 3
La pièce principale, qui servirait d’espace de vie et de salle
de réception pour les invités, fait office de bureau comme
l’indique la grande table de bois couverte de livres et de
papiers qui domine les lieux. Les murs sont tapissés de
bibliothèques garnies de livres sur toutes sortes de sujets.
C’est ici que Marissa passe le plus clair de son temps, à
rassembler et trier des informations pour le compte de
Crannoch.
Si Marissa s’enfuit sans que les PJ soupçonnent sa présence,
un test de Perception (Fouille) ND 13 indique que l’en-
droit est à n’en pas douter une sorte de nid d’espions,
mais un test de Ruse (Investigation) ND 15 révèle ensuite
qu’il manque les informations sensibles et accablantes que
l’on trouve généralement dans ce genre d’endroit. C’est
évidemment parce que Marissa a emporté avec elle le
lourd volume de confessions dans lequel elle a retranscrit
toutes les informations importantes. (Si Marissa n’a pas
réussi à s’enfuir, le journal des confessions et la sacoche
contenant les parchemins du confessionnal se trouvent
encore sur la table.)
Chambre de Marissa 4
Cette pièce contient un grand lit, une table de nuit avec
un bougeoir, une commode avec un miroir et un placard.
Si un PJ réussit un test de Ruse (Investigation) ND 11, il
remarque que les habits pendus dans le placard et rangés
dans la commode sont de deux tailles. Les seconds appar-
tiennent à Lorraine, l’écuyer de ser Basile, maîtresse de
Marissa.
Un test de Perception (Fouille) ND 15 révèle que l’une
des capes du placard est magique tandis qu’un autre test
de Ruse (Connaissances mystiques) ND 11 indique qu’il
s’agit d’une cape d’arachnesoie (voir le Guide du Meneur
de jeu Dragon Age). Cependant, si Marissa a eu le temps
de préparer sa fuite, elle a emporté ce précieux objet avec
elle.
Sous le lit, il y a une malle qui n’est pas verrouillée. En
revanche, un glyphe est peint à l’intérieur et toute personne
qui ouvre la malle sans prononcer le mot « ouverture » en
tévintide antique active le glyphe qui libère une ombre
qui attaque toute personne tentant de piller le contenu de
la malle pendant cinq rounds. Ensuite, l’ombre retourne
dans le glyphe et la malle se referme. Si quelqu’un rouvre
la malle, l’ombre jaillit de nouveau, avec la totalité de ses
points de vie. Le profil de l’ombre se trouve dans le Guide
du Meneur de jeu Dragon Age. Si l’ombre se fait tuer, la
magie du glyphe se dissipe.
La malle contient un étui de cuir avec six souverains, une
bourse de deux cents pièces d’argent, quatre potions de

109
Une toile si fragile
 lyrium inférieures bien rangées ainsi qu’un collier fait
pour une servante et d’autres bijoux assortis d’une valeur
totale de quatre souverains.
Sous-sol 5
Le sous-sol sert de cellier et de cave à vin. Plusieurs tonneaux
sont empilés dans un coin. L’un d’eux est vide et recouvre
la trappe. Si Marissa s’est enfuie, ce tonneau est repoussé de
côté et révèle la trappe fermée.
4. La course-
poursuite
Rencontre d’exploration et de combat
Dans cette rencontre, les PJ poursuivent Marissa dans le
tunnel souterrain qui relie la maison des espions à l’en-
trepôt, dans l’espoir de la rattraper avant qu’elle ne sorte
de l’entrepôt et ne disparaisse en ville. Le tunnel est semé
de pièges destinés à ralentir les poursuivants, mais certains
fonctionnent uniquement si Marissa a eu le temps de les
activer. Si elle a été bousculée dans sa fuite, elle a peut-être
pris le temps d’en activer certains seulement, voire même
aucun.
110
Trappe piégée 6
La face inférieure de la trappe est peinte d’un glyphe
magique. Tout PJ qui l’ouvre (sachant qu’elle n’est pas
verrouillée) déclenche le glyphe qui explose sous forme
de boule de feu en englobant toute la pièce, embrasant
les poutres. Toutes les personnes présentes dans la salle
subissent 4d6 points de dégâts pénétrants, un test de
Dextérité (Acrobaties) contre la puissance magique de
Marissa (14) réduit les dégâts de moitié.
Si les PJ poursuivaient activement Marissa quand elle est
descendue par la trappe, elle n’a pas eu le temps d’activer
le piège et la trappe ne présente aucun danger.
Salle du cercle des murmures 7
C’est ici que le bann Nicole localise les victimes de mère
Brianna par divination. Une grande carte de Dénérim est
peinte au sol et occupe presque toute la pièce. Un petit
cercle d’invocation magique est peint devant la carte,
un brasero suspendu au-dessus. Un goupillon rougi par
le sang séché et une jarre de langues conservées dans la
saumure sont posés sur une étagère. Un test de test de
Ruse (Investigation) ou de Perception (Fouille) ND 15
révèle des taches de sang sur la carte au niveau des quatre
maisons victimes des fanatiques de la Langue figée dans la
Première partie : la chantrie de la Langue figée.
Une toile si fragile
 Le tunnel n’est-il pas une preuve condamnant le bann Nicole ?
Une fois que les PJ auront terminé leur course-poursuite et peut-être vu le contenu des salles souterraines, ils pourraient
se dire qu’ils ont suffisamment de preuves pour accuser ouvertement le bann Nicole. Ils se rendront alors compte qu’ils
n’ont pas de preuves solides reliant la maisonnée du bann à la maison des espions, au tunnel et à l’entrepôt. De plus,
plusieurs témoins fiables apportent la preuve que Marissa et Roger travaillaient pour des agents orlésiens depuis de
nombreuses années. Les deux se font tuer dans une ruelle par « de loyaux Féreldiens » outrés par leur traîtrise envers
la couronne.
Glyphes de paralysie 8
Il y a un glyphe de paralysie sur le sol de chacun de ces
endroits, afin d’empêcher les prisonniers des cellules
(zone 9, plus bas) de s’enfuir s’ils parvenaient momenta-
nément à échapper à leurs ravisseurs. Ce sont des glyphes
permanents, ils sont donc activés même si Marissa n’a pas
de temps à leur consacrer, mais ils se neutralisent temporai-
rement avec le mot de commande « passage » en tévintide
antique. Ils ont une puissance magique de 16.
Cellule 9
C’est dans cette vaste pièce où une douzaine de paires de
chaînes pour les poignets et les chevilles sont fixées au mur
que le bann Nicole et Crannoch retiennent les gens qu’ils
veulent interroger. Comme l’endroit est actuellement vide,
sa grande porte est ouverte.
Salle de torture 10
Cette pièce regorge d’instruments de torture et comporte
même un petit four pour les chauffer si besoin. Il semblerait
que le four n’a pas servi depuis au moins une semaine.
Herse 11
Une lourde herse de fer rentrée dans le plafond du tunnel
est retenue en l’air par une corde attachée à une pointe
de fer fichée dans le mur du côté donnant sur l’entrepôt.
Marissa n’a presque pas besoin de s’arrêter pour libérer la
herse qui s’abat dans un fracas d’acier derrière elle. Les PJ
trouvent donc la herse baissée, quel que soit le temps que
Marissa a eu pour s’enfuir. Pour soulever cette grille extrê-
mement lourde, il faut réussir un test de Force (Vigueur)
ND 15 prolongé avec un seuil de réussite de 10. Il y a assez
de place pour que trois personnes soulèvent la herse en
même temps.
Trappe de l’entrepôt 12
Cette trappe donne sur la section « contrebande » de l’en-
trepôt, une longue pièce qui court sur toute la longueur du
bâtiment et dont la porte est dissimulée de l’autre côté. Une
fois que Marissa a franchi la trappe, elle renverse dessus un
lourd sac de farine laissé là à cet effet. Il faut alors réussir
un test de Force (Vigueur) ND 13 pour ouvrir la trappe.
Une toile si fragile
5. La maîtresse-
espionne en second
Rencontre d’interprétation
Cette rencontre se déroule dès que les PJ parviennent à
capturer Marissa, que cela se produise dans la maison des
espions, dans le tunnel, dans l’entrepôt ou dans les rues de
Dénérim. Étant donné la multitude de lieux possibles pour
cette rencontre, ils ne seront pas décrits ici.
Une fois capturée, Marissa comprend qu’elle est perdue,
quoi qu’il arrive. Si elle ne coopère pas avec les PJ, ils la
tueront ou signeront sa perte, mais si elle coopère, le bann
Nicole finira par apprendre qu’elle est devenue un maillon
faible et la tuera ou signera sa perte. Elle en conclut que
sa meilleure chance consiste à faire ce qu’elle peut pour se
libérer et de prendre le premier bateau quittant Dénérim
sans un regard en arrière. Selon ce que font les PJ, elle a de
grandes chances de décider que le plus rapide consiste à
répondre à leurs questions aussi précisément que possible.
Dans ce cas, elle s’exécute.
Marissa a une motivation de plus en jeu : son amour pour
Lorraine. Ce qu’elle sait du complot du bann Nicole l’in-
quiète déjà et elle craint que sa maîtresse ne soit en danger.
Elle espère donc en silence que les machinations de Nicole
échoueront.
Marissa accepte de troquer ses informations en échange
de sa liberté, mais elle affirme que c’est folie que de tenter
de faire tomber le bann Nicole. Cette dernière connaît bien
trop de secrets et a conclu bien trop d’accords au cours des
quarante dernières années pour qu’on puisse la discréditer.
Sa mort plongerait la ville dans le chaos, car les banns qui
renonçaient à leurs ambitions à cause du chantage qu’elle
exerçait sur eux s’en prendraient alors ouvertement les uns
aux autres. De plus, et c’est peut-être là le plus important,
le bann Nicole a créé et financé nombre de projets d’utilité
publique et d’œuvres caritatives en ville. Au final, pour
Marissa, ses bonnes actions éclipsent les mauvaises et sa
mort mettrait un terme aux deux étant donné qu’Adric ne
poursuivra probablement pas les œuvres philanthropiques
de sa grand-mère une fois à la tête de la maison Baranti.
111
 Questions/réponses
Marissa répond honnêtement aux questions, mais n’ap-
porte pas d’informations supplémentaires, à moins que
cela ne soit nécessaire pour assurer sa liberté. Elle ne craint
pas la mort, elle sait qu’elle mourra quoiqu’il arrive.
« Parlez-nous des plans du bann Nicole. »
Le bann Nicole donne un grand bal. Elle a invité des banns
et des iarls de tout Férelden. Pendant le bal, elle va mettre en
scène un évènement impliquant les Restaurateurs dans un acte
de trahison. J’ignore les détails, je sais juste que ser Basile est
impliqué d’une manière ou d’une autre, que ce plan permettra au
bann Nicole d’exercer de l’influence sur la guilde des marchands
et qu’une partie de la faute retombera sur les elfes de Dénérim,
ce qui donnera au roi une bonne raison de mener une purge au
bascloître.
« Qui sont les Restaurateurs ? »
La Société pour la restauration du règne impérial. C’est un
groupe de marchands de Dénérim dont les lignées remontent
à l’aristocratie orlésienne qui régnait autrefois sur Férelden.
En théorie, ils veulent remettre un Orlésien sur le trône de
Férelden, mais en réalité, ils forment seulement un club huppé.
Ils contrôlent la guilde des marchands et ont fait monter les prix
de certaines marchandises à Dénérim il y a peu. Le bann Nicole
veut briser leur contrôle sur l’économie.
« Que vous importe que les plans du bann Nicole
réussissent ou non ?»
Il… il y a quelqu’un… à qui je tiens qui est impliqué. Elle n’a
pas beaucoup d’importance dans le grand complot, mais le bann
la sacrifiera sans doute pour que ses plans soient couronnés de
succès.
(Si les PJ pressent Marissa, elle leur révèle qu’il s’agit de
Lorraine, l’écuyer de ser Basile, et les supplie de veiller à
sa sécurité.)
« Quel est le lien entre le bann Nicole et l’Oreille
d’Andrasté ? »
Le bann Nicole a financé la construction de la chantrie. Elle
connaissait les indiscrétions de mère Gabrielle et s’en est servie
pour l’obliger à coopérer et à voler le secret des confessions.
« Pourquoi le bann Nicole s’intéresse-t-elle aux secrets
du confessionnal ?»
C’est un flux d’informations régulier qu’elle utilise pour mani-
puler la moitié de la ville.
« Vous êtes le maître-espion du bann Nicole ? »
Je suis l’apprentie de son maître-espion. Je ne le nommerai pas
et son nom n’a aucune importance, il n’est pas à Dénérim en ce
moment.
(Si les PJ la pressent : « Il se nomme Crannoch. Pour autant
que je sache, il connaît tous les secrets du bann. Il lui voue
une loyauté sans faille, il lui est entièrement dévoué, c’est
112
sa créature. Si elle meurt, il veillera à ce que Dénérim
plonge dans le chaos. »)
« Quel est le lien entre le bann Nicole et la chantrie de
la Langue figée ? »
Le bann Nicole a conclu un marché avec l’esprit qui contrôle le
culte il y a des années. De temps à autre, après quelques années,
le bann autorise l’esprit à se nourrir des enfants de Dénérim
tant que certains finissent dans ses orphelinats. Une fois que
les choses ont assez duré, le bann utilise la salle de la carte pour
traquer le culte et bannir l’esprit jusqu’à ce qu’il soit temps de
recommencer le cycle.
« Votre bibliothèque est bizarrement dépourvue de
secrets. Où conservez-vous vos véritables archives ? »
Il y a un caveau secret sous le manoir du bann Nicole. C’est là
que nous archivons tout, afin qu’elle puisse y accéder facilement.
Il est sous son bureau.
(C’est faux, mais Marissa l’ignore. Ses employeurs lui ont
révélé « la vérité » à propos du caveau pour mettre sa
loyauté à l’épreuve. Voir la Cinquième partie : 3. Le piège
de Crannoch).
Cinquième partie
Rassembler les
pièces du puzzle
La Cinquième partie : rassembler les pièces du puzzle
n’est pas conçue pour se jouer une rencontre après l’autre,
c’est un recueil de trois rencontres qui permettent aux
PJ d’enquêter sur les zones d’ombre de l’histoire, s’ils le
désirent, avant le grand bal du bann Nicole.
• Si les PJ se rendent auprès de ser Gréta, consultez 1.
Rencontrer ser Gréta.
• Une visite chez ser Gréta peut déboucher sur une
enquête sur les Restaurateurs dans 2. Le tailleur.
• Enfin, les PJ peuvent tenter de fouiller la bibliothèque
secrète du manoir du bann Nicole, décrite dans 3. Le
piège de Crannoch.
Si nos héros ne veulent pas approfondir ces pistes ou s’ils
n’ont pas obtenu assez d’informations pour les découvrir,
passez directement à la Sixième partie : le grand final.
Une fois que les PJ ont appris de Marissa que ser Basile
était impliqué, ils pourraient être tentés de l’interroger,
mais ils n’ont aucune chance de le trouver, car, comme ils
finissent par l’apprendre, il est actuellement en voyage
loin de Dénérim et revient juste à temps pour le grand bal.
Selon le temps qui s’est écoulé depuis qu’Andiel a vu les
PJ pour la dernière fois, elle pourrait venir les trouver à ce
moment pour savoir comment se passe leur enquête.
Une toile si fragile
1. Rencontrer
ser Gréta
Rencontre d’interprétation
Les PJ rencontrent ser Gréta et en apprennent peut-
être plus sur les Restaurateurs.
Ser Gréta vit dans une modeste maison, non loin de La
lie, Andiel vivant et travaillant sur place. Il est facile d’ob-
tenir cette information, soit en demandant à Andiel, soit
en réussissant un test de Communication (Investigation)
ND 11.
Si les PJ parlent à ser Gréta de son ancien amant orlésien,
étant donné les derniers évènements, Gréta soupçonne de
suite Andiel d’avoir de nouveau ébruité son secret. Nos
héros doivent alors réussir un test de Communication
(Tromperie) opposé à un test de Perception (Empathie)
pour convaincre Gréta qu’il n’en est rien, s’ils le désirent.
Si Gréta pense qu’Andiel a parlé de son embarrassante
liaison aux PJ, elle renvoie définitivement sa servante.
Si les PJ interrogent ser Gréta sur les Restaurateurs, elle
affirme ouvertement s’intéresser à leurs activités. Que les
PJ aient dit connaître son passé ou non, elle clame haut et
fort sa fidélité envers le roi de Férelden et annonce avec
emphase que tout bon Féreldien se ferait un devoir de
dévoiler les activités d’espions orlésiens à Dénérim.
Mais pour que Gréta révèle ses informations, il faut
avant tout la convaincre, donc lui donner, à tout le moins,
une excellente raison de coopérer en plus d’un test de
Communication (Persuasion) opposé à un test de Volonté
(Maîtrise de soi).
Alors, que sait ser Gréta ?
Voici ce que ser Gréta croit savoir : ces derniers mois, un
espion orlésien elfe entre régulièrement en contact avec les
Restaurateurs de Dénérim. Bien que cet elfe voyage effec-
tivement souvent entre Orlaïs et Dénérim, il travaille en
réalité pour un tailleur qui le paie pour lui dire quels habits
sont actuellement en vogue en Orlaïs. Il paie grassement
l’elfe pour ces informations rapides qui lui permettent de
continuer à vendre ses habits aux nobles de Dénérim qui
les apprécient tout particulièrement. Nombre de ses clients
se trouvent aussi être des Restaurateurs, ce qui explique les
SER GRÉTA
Noble mineure aux moyens limités qui vit de rentes
qu’elle collecte grâce aux deux quais que sa famille
possède à Dénérim. Elle n’est pas mariée et n’a pas
d’enfants.
Attributs et Compétences
Communication 3 (Meneur d’hommes) ; Constitution 2 ;
Dextérité 1 (Équitation) ; Force 1 ; Magie 0 ; Perception 2
(Empathie) ; Ruse 2 (Connaissance des cultures,
Héraldique) ; Volonté 3 (Courage)
Une toile si fragile
conclusions erronées de ser Gréta à propos du « triumvirat
maléfique » que forment l’elfe, le tailleur et les Restaurateurs.
Ser Gréta raconte son histoire de la manière suivante.
Cela fait des années que je surveille les marchands.
Beaucoup sont originaires d’Orlaïs vous savez.
J’entends parler de pratiques commerciales véreuses
ou d’accords douteux de temps à autre, mais je laisse
passer. Pourquoi me dévoiler pour des crimes si
mineurs ?
Mais il y a quelques mois, j’ai remarqué qu’un
elfe qui travaille sur un navire marchand orlésien
s’arrête toujours chez le même tailleur du Quartier
marchand. De plus, une partie des marchands les
plus louches se précipitent à chaque fois dans cette
boutique peu après le passage de l’elfe. Je suis sûre
qu’il s’échange là des informations capitales, mais…
je ne peux encore rien prouver.
Si vous le désirez, vous pouvez exiger que les PJ réussissent
un autre test opposé ou usent d’une méthode de coer-
cition plus vigoureuse avant que ser Gréta ne leur révèle
le nom du tailleur (Ragnar Traken) et celui des quelques
marchands qui lui rendent visite et qu’elle pense être des
Restaurateurs. Pratiquement tous les membres de haut rang
de la guilde des marchands sont des Restaurateurs et ont
leur nom entouré dans le livre qui se trouve sur le bureau
de Bando (voir Scène 3 : le piège de Crannoch). Ser Gréta
ignore le nom de l’elfe, mais elle sait que son bateau, le Rose
des mers, a quitté le port il y a peu et ne reviendra pas avant
au moins une semaine.
Il est absolument impossible de persuader ser Gréta d’en-
treprendre la moindre action contre le bann Nicole. Même
si elle n’a absolument aucune idée de qui la fait chanter,
elle pense (à juste titre) que la moindre action téméraire de
sa part qui soit liée de près ou de loin aux Restaurateurs
signera sa perte.
2. Le tailleur
Rencontre d’interprétation
Les PJ rencontrent Ragnar Traken, tailleur hors
pair, et apprennent peut-être ses liens avec les
Restaurateurs.
La boutique de Ragnar se trouve à la périphérie
est du Quartier marchand, non loin des maisons
marchandes de Dénérim. Alors que vous appro-
chez de la devanture d’une banalité désarmante, un
homme bien habillé sort de la boutique, accompagné
de ce qui doit être son garde du corps. Un nain fort
bien vêtu les suit dehors, en échangeant de dernières
politesses alors que l’aristocrate monte dans son
carrosse et ordonne au cocher de le ramener chez lui.
D’après ce que vous entendez de leur conversation,
le nain se nomme Ragnar.
113
 Si ser Gréta se trompe, pourquoi le bann Nicole s’en soucie-t-elle ?
Le bann Nicole a appris via ses divers réseaux que ser Gréta enquête sur le triumvirat elfe-tailleur-Restaurateurs. Elle
ne sait pas (encore) si les soupçons de Greta sont fondés ou non (étant donné que Crannoch n’est pas en ville, la collecte
d’informations devra attendre), mais elle ne peut pas laisser Gréta révéler le moindre plan ou complot des Restaurateurs,
même s’il s’avère erroné, avant le grand bal. C’est pourquoi le bann a de suite obligé ser Gréta à abandonner le problème.
La boutique de Ragnar se divise en trois parties : une salle
d’exposition, une cabine d’habillage et un atelier. Des
escaliers montent de l’atelier jusqu’aux appartements de
Ragnar et descendent au sous-sol. Deux hommes armés
restent à proximité pour assurer la sécurité du nain et
vivent au sous-sol. Utilisez pour eux le profil du capitaine
Braedon, car Ragnar n’engage que les meilleurs.
Ragnar accueille chaleureusement toute personne qui entre
dans sa boutique et offre du vin chaud épicé (toujours en
train de chauffer dans son atelier) et suggère des capes
névariennes, ou peut-être quelque chose de plus flam-
boyant et tévintide.
S’il est évident que les PJ cherchent des informations,
Ragnar détourne les accusations et nie toute implication. Il
affirme (sincèrement) n’être qu’un marchand aux affaires
très lucratives. Si les PJ menacent de recourir à la violence,
ses gardes du corps les jettent dehors.
Si nos héros réussissent un test de Communication
(Persuasion) opposé à un test de Volonté (Maîtrise de
soi), le nain leur apprend la vérité dans les grandes lignes.
• Ragnar est le premier tailleur des familles
marchandes de Dénérim. Il y a peu, il a cependant
souffert d’une rude concurrence de la part d’un rival,
Kenzie, dont la boutique se trouve plus bas dans le
quartier. Il lui a volé une part de marché importante
quand il a proposé un chapeau antivan qui a fait
fureur.
• Pour être sûr qu’une telle chose ne se reproduise
jamais, Ragnar a engagé Zek, un elfe citadin, pour se
rendre en Orlaïs, là d’où vient la mode, et lui parler
des nouvelles tendances, lui donnant l’avantage sur
le marché.
RAGNAR TRAKEN
RagnarTraken est un nain de la surface avec un
don pour la mode. Son style et ses discours flam-
boyants et ostentatoires ravissent sa clientèle tandis
que ses connaissances en matière de mode rendent
sa boutique très populaire. Il est toujours vêtu de
manière impeccable, a le cheveu clairsemé et porte
un bouc.
Attributs et Compétences
Communication 4 (Marchandage, Étiquette, Persuasion,
Tromperie) ; Constitution 3 (Endurance, Grand buveur) ;
Dextérité 1 ; Force 2 ; Magie 0 ; Perception 3 (Empathie) ;
Ruse 2 (Connaissance des cultures, Ingénierie, Évaluation) ;
Volonté 3 (Maîtrise de soi)
114
• Dès que Ragnar reçoit de nouvelles informations sur
la mode, il les partage avec sa clientèle de marchands,
afin qu’ils se précipitent chez lui et soient parmi les
premiers à acheter de nouveaux produits à la pointe
de la mode.
Une partie (ou peut-être même la totalité) des clients de
Ragnar sont des Restaurateurs, mais il n’y a aucun lien
entre le nain et eux, en dehors du fait qu’il vend des
produits qu’ils apprécient grandement. Au final, il n’y
a pas d’espionnage ici, ser Gréta a juste été trop vite en
besogne et a tiré des conclusions erronées.
3. Le piège
de Crannoch
Rencontre d’exploration et de combat
Les PJ entrent dans le caveau secret sous le manoir
du bann Nicole.
Cela fait des dizaines d’années que le bann Nicole et
Crannoch utilisent le mythe du caveau secret sous le
bureau de Nicole pour mettre la loyauté de leurs alliés à
l’épreuve et piéger leurs ennemis, en laissant filtrer des
informations sur son existence et son emplacement pour
prendre les traîtres au piège. Nos héros en ont sûrement
entendu parler de la bouche de Marissa qui croit sincère-
ment à son existence.
Si les PJ décident d’entrer dans le caveau, ils doivent tout
d’abord pénétrer dans le bureau du bann Nicole. Le bann,
Bando et Crannoch sont les seuls à posséder une clef et ils
verrouillent toujours la porte quand ils quittent la pièce.
Pour ouvrir la porte, il faut réussir un test de Dextérité
(Crochetage) ND 15 ou un test de Force (Vigueur) ND 15,
cette deuxième option faisant à l’évidence bien plus de
bruit que la première.
Le bureau est actuellement encombré par les préparatifs du
grand bal. Bando a écrit et récrit le plan des places assises
et pris de nombreuses notes sur la manière de s’adresser à
chaque invité de la liste. Il y a aussi une pile d’invitation
à un déjeuner en l’honneur des fiançailles d’une certaine
dame Tanith Curwen avec ser Adric. Toute personne qui
réussit un test de Ruse (Connaissance des cultures ou
Héraldique) ND 11 est quasiment certaine qu’aucunes
fiançailles de ce genre n’ont été annoncées. Il semble donc
que ce soit un évènement du grand bal.
Le bureau renferme un autre indice digne d’intérêt :
Bando y conserve un livre de comptes répertoriant toutes
les dépenses de la maisonnée. En parcourant le livre, il
Une toile si fragile
apparaît que le prix de certaines marchandises d’importa-
tion a augmenté ces derniers temps, les divers marchands ARMURE ANIMÉE
ayant présenté des excuses notées au crayon. De plus, Armure de plate lourde de facture naine achetée à
quelques noms de marchands ont été entourés. Il s’agit un noble orlésien de Dénérim il y a bien longtemps.
de ceux que le bann Nicole sait être des Restaurateurs.
Un PJ réussissant un test de Ruse (Investigation) ND 15 Attributs (Compétences)
comprend que Bando tente de déterminer quels marchands -4 Communication
influencer pour faire baisser les prix et lesquels mettre tout 6 Constitution (Endurance)
simplement hors du chemin du bann Nicole. 2 Dextérité
Tandis que les PJ cherchent une entrée vers le caveau 5 Force (Lames lourdes, Vigueur)
secret, un test de Perception (Fouille) ND 13 révèle une 2 Magie
trappe sous un tapis dans l’angle sud-ouest de la pièce. 0 Perception
Elle donne sur un escalier de bois descendant au sous-sol
-2 Ruse
(séparé et plus profond que le sous-sol principal où
résident et travaillent les domestiques). 5 Volonté
Valeurs de combat
Le milieu de l’escalier a été saboté de manière à s’effondrer
dès qu’un poids signifiant s’exerce dessus. Un PJ arrive à Rapidité Santé Défense Score d’armure
trois mètres au-dessus du sous-sol (d’où il aperçoit des 5 70 12 10
rangées de bibliothèques et deux armures lourdes) avant Attaques
que les marches ne s’effondrent. Arme Jet d’attaque Dégâts
Si le PJ réussit un test de Dextérité (Pièges) ND 17, il entend Épée à deux mains +7 3d6+5
des craquements caractéristiques et bondit en arrière juste Gantelet +2 1d3+6
avant que l’escalier ne cède sous lui, sinon, le piège se Capacités
déclenche et l’escalier entraîne sa victime dans sa chute,
Prouesses favorites : Coup puissant, Mise à terre.
lui infligeant 2d6 points de dégâts pénétrants, réduits de
moitié si le PJ réussit un test de Dextérité (Acrobaties) Invulnérabilité aux sorts : comme ces armures ne disposent
ND 13 pour arrêter sa chute. pas d’un corps de chair et de sang, elles sont immunisées contre
les effets de tous les sorts qui appellent un test de Volonté ou de
Ce piège est conçu pour un voleur solitaire. Si un PJ suit Magie pour leur résister. Elles ne sont pas affectées non plus par
le premier de près, il doit réussir un test de Dextérité la bombe vivante.
(Acrobaties) ND 11 pour éviter de tomber lui aussi et de Équipement
subir les mêmes dégâts que son camarade. Si personne ne
Armure de plates lourde, épée à deux mains
suit la victime du piège de près, personne d’autre n’a à
faire de test pour éviter de tomber.
Si un PJ veut sauter dans le caveau une fois l’esca-
gardes de la maison n’arrivent en nombre (si personne
lier effondré, il lui suffit de réussir un test de Dextérité
n’empêche la première personne venue voir ce qui se
(Acrobaties) ND 9. S’il tombe, il subit seulement 1d6 points
passe de donner l’alerte).
de dégâts pénétrants.
Un examen rapide des bibliothèques confirme que les PJ Sixième partie
se sont fait duper : tous les livres présents sont vierges.
Cependant, nos héros ont un problème autrement plus
urgent : les deux armures s’animent et attaquent toute
personne qui pénètre dans le caveau sans réciter une
Le grand final
La dernière partie d’Une toile bien fragile est un
phrase codée en antique tévintide. Elles se battent jusqu’à
évènement d’envergure : le grand bal du bann Nicole.
ce qu’on les détruise, mais sont incapables de monter
Selon la manière dont les PJ se sont comportés jusqu’ici,
l’escalier.
ils peuvent être des invités d’honneur ou des indési-
Il faut réussir un test de Force (Escalade) ND 13 pour rables. Quoi qu’il en soit, ils doivent à présent décider s’ils
remonter hors du caveau. Les PJ disposent d’un bonus laissent les plans du bann se dérouler comme prévu, aux
allant jusqu’à +3 (en fonction de l’équipement et des dépens des victimes attendues, ou s’ils tentent de s’inter-
circonstances) s’ils possèdent du matériel d’escalade ou poser sachant qu’ils devront assumer les retombées de
s’ils reçoivent l’aide de ceux éventuellement restés dans leurs actes et le danger inhérent.
le bureau.
Le bruit et le passage du temps, voici deux problèmes
de taille. En effet, ni les escaliers qui s’effondrent, ni les
Gérer le grand bal
combats contre des armures animées ne se caractérisent La Sixième partie : le grand final se divise en rencontres
par leur discrétion, même dans un sous-sol de pierre. Les séquentielles, mais leur déroulement dépend en grande
PJ ont 1d6+2 rounds avant que quelqu’un ne vienne voir partie des actes des PJ. N’hésitez pas à modifier les
ce qui se passe, puis 1d6 rounds après cela avant que les rencontres, à en ajouter de nouvelles ou à en éliminer

115
Une toile si fragile
 si nos héros empruntent d’autres directions. L’essentiel,
c’est que vous connaissiez bien l’intrigue et que vous
veilliez à ce que les évènements se produisent en fonc-
tion des motivations de leurs divers acteurs. L’objectif
est de donner une conclusion sensée et satisfaisante à
l’aventure, pas d’obliger les personnages à jouer chaque
rencontre comme elle est écrite.
Le grand bal débute au crépuscule et la liste des invités
est impressionnante. Les souverains sont absents, mais
il y a des chevaliers, des banns et même quelques iarls
de passage. Quelques roturiers riches ou influents sont
également présents ainsi, bien sûr, que les serviteurs, les
écuyers et les suivants des invités assez fortunés pour se
payer leurs services.
Les sections suivantes vous donnent un aperçu de ce que
les PNJ les plus importants comptent faire au grand bal.
Le bann Nicole
Le bann Nicole passe la majeure partie du bal à discuter
avec ses invités dans le salon. Elle compte sur Bando pour
gérer l’évènement. Si le nain disparaît suite aux actions
des PJ, Nicole met à peine cinq à dix minutes pour s’en
rendre compte.
Si les choses commencent à mal tourner, il se peut que le
bann Nicole reporte la tentative d’assassinat, pour éviter
d’attirer l’attention sur une situation qui passe hors de
contrôle. Elle appelle discrètement Rivka, lui adresse une
phrase code arrangée au préalable et il ne se passe plus
rien.
Adric
Adric joue le rôle qu’on lui a imposé, mais il est visible-
ment très contrarié jusqu’à ce qu’il voie Tanith pour la
première fois. Il est alors sous le charme tant il la trouve
séduisante.
Si Adric est informé des intentions de ser Basile, il peut le
défier en duel, auquel cas le bann Nicole tente d’éviter cet
affrontement.
Le capitaine Braedon
Le capitaine Braedon sert de cavalier au bann Nicole pour
la soirée, mais la présence de tant de nobles de haut rang le
rend nerveux et il passe la majeure partie du bal à vérifier
auprès de ses hommes que le manoir est bien sécurisé.
Braedon est horrifié et embarrassé s’il y a des morts et s’ef-
force de rétablir la situation (ce sur quoi Nicole compte
bien). En revanche, s’il en apprend trop, son sens de l’hon-
neur en fait un élément imprévisible.
Bando
Bando passe le bal à annoncer les invités et veiller à ce que
le vin coule à flots, que le buffet froid reste bien garni et
que les musiciens continuent de jouer. Il est toujours en
mouvement, à courir entre la cuisine et le salon.
116
Les invités
La plupart des nobles restent dans le salon, bien que
quelques groupes déambulent dans le hall principal ou les
jardins. (La bibliothèque et le bureau restent verrouillés
pendant tout le bal.)
Les Curwen et ser Basile restent dans le salon jusqu’à la
Sixième partie : 5. Le déroulement du complot.
Les serviteurs des invités
Les serviteurs des nobles sont cantonnés dans le vestibule,
hors de vue, mais à portée de leurs maîtres. Lorraine reste
parmi eux jusqu’à ce qu’il soit temps de jouer son rôle,
dans la sixième partie : 5. Le déroulement du complot.
De manière générale, seuls les serviteurs du bann Nicole
s’occupent du manoir.
Rivka l’assassin
Rivka a rejoint les domestiques du manoir il y a quelques
jours et passe la majeure partie du bal à se comporter
comme une servante ordinaire, apportant des boissons aux
invités et regarnissant le buffet. Elle continue comme cela
jusqu’à la Sixième partie : 5. Le déroulement du complot.
Si les PJ pensent à enquêter sur les serviteurs récemment
engagés, un test de Ruse (Investigation) ND 13 leur
apprend que Bando a embauché cinq domestiques (dont
Rivka) au cours des deux dernières semaines, en prévision
du grand bal.
Hester
Hester est une fidèle servante du bann Nicole et son
assurance au cas où Lorraine ne jouerait pas son rôle. Si
Lorraine ne se précipite pas auprès du capitaine Braedon
pour lui raconter son mensonge une fois ser Basile monté
à l’étage pour découvrir les cadavres du bann Curwen, de
Tanith et d’Adric, Hester le fera à sa place. Le bann Nicole,
Crannoch et Bando sont les seuls à savoir que Lorraine a
une remplaçante si besoin. En dehors de ce rôle, Hester
se comporte pendant le bal comme n’importe quel autre
domestique au service du bann Nicole.
Le complot
des assassins
Assurez-vous d’avoir lu et compris le plan d’assassinat du
bann Nicole, comme décrit dans la section Ser Basile le
Bâtard, en page 84. Si le plan se déroule comme prévu (ce
qui pourrait bien ne pas être cas), voici ses grandes lignes.
Pendant le bal, ser Basile élève la voix contre le bann
Curwen dans le salon (voir 2. Les péchés des pères). Le
bann Nicole veille à ce que la nouvelle de cette alterca-
tion se répande parmi les invités et soit exagérée (à tort)
de manière à faire croire que ser Basile a menacé le bann
de représailles physiques s’il ne lui accordait pas la main
de sa fille Tanith.
Une toile si fragile
 Les personnages récurrents
Le grand bal est une excellente occasion de rappeler des nobles issus des aventures précédentes, comme le bann Karel
Dusic, ser Gelda et ser Vilem, de La Rage ambrée, ou bien le iarl Gallagher Wulff, sa fille Izot et son mari alvar Azur, du
Repaire des aigles. Si ser Gelda est présente, les PJ pourraient même envisager de lui demander son aide en tant que
bailli noir.
Plus tard, Nicole envoie le bann Curwen, Tanith et Adric
au salon du premier étage pour s’occuper des derniers
arrangements avant d’annoncer publiquement les fian-
çailles d’Adric et Tanith. Elle leur promet de les rejoindre
rapidement.
Quand Curwen, Adric et Tanith arrivent à l’étage, Rivka
les empoisonne et aucun n’en réchappe. L’assassin tranche
la gorge de Tanith avant de se glisser hors de la pièce.
Ser Basile reçoit un message, ostensiblement de la part de
Tanith, lui demandant de la retrouver au plus vite dans le
salon du premier étage. Basile se rend de suite au premier,
Lorraine à sa suite.
Ser Basile découvre les trois cadavres en entrant dans le
salon.
Lorraine hurle au premier étage, se précipite au rez-de-
chaussée et intercepte le capitaine Braedon qui escorte le
bann Nicole vers le salon du premier à ce moment-là.
Lorraine raconte à Braedon, avec force cris, qu’elle a vu
ser Basile échanger quelques paroles avec une elfe à l’air
douteux puis entrer dans le salon, tirer sa dague et exiger
que Tanith l’épouse. C’est alors qu’elle a vu que le bann
Curwen et Adric étaient déjà morts. (« Empoisonnés par
cette elfe, j’en suis sûre ! ») Lorraine affirme que Tanith a
refusé sa main à Basile et que ce dernier lui a tranché la
gorge de rage.
Bien que ser Basile nie évidemment les dires de Lorraine,
une fausse preuve est prévue pour corroborer l’histoire
de l’écuyer : une dague ensanglantée appartenant à ser
Basile que Lorraine lui a subtilisée il y a quelques jours et
a remise à Marissa. L’arme se trouve sous l’un des canapés
du salon, afin que n’importe quelle personne examinant
les lieux après le meurtre la découvre.
Si tout se passe comme prévu, le capitaine Braedon arrête
Basile et le remet à la justice du roi. Un bailli noir ayant
une dette envers le bann Nicole interroge ser Basile et
« découvre » que tout cela fait partie d’un complot que les
Restaurateurs ont tramé avec certains elfes de Dénérim.
Basile est pendu au matin tandis que le roi charge le bann
Nicole de mener l’enquête sur les Restaurateurs (ce qui lui
donne le levier de manipulation qu’elle voulait auprès de
la guilde marchande) et de purger l’organisation tandis
que d’autres banns reçoivent une charte les autorisant à
assainir le bascloître elfe.
Enfin, c’est ce qui se produit si le plan se déroule sans
accroc.
Une toile si fragile
1. Bienvenue
au grand bal
Rencontre d’interaction
Les PJ assistent au grand bal donné au manoir
Baranti
Les carrosses arrivent au manoir Baranti et déposent
leurs nobles passagers. Les domestiques du bann
Nicole les escortent sous le crachin jusqu’au vesti-
bule. Bandon annonce chacun d’eux à l’assemblée
avec une grande expertise au fur et à mesure qu’ils
entrent dans le salon.
Le salon du bann Nicole est resplendissant : un feu
ronfle dans l’âtre, un quintette interprète de belles
musiques et un buffet froid irréprochable occupe
une demi-douzaine de tables. Des serviteurs vont et
viennent constamment pour remplir et redécorer les
plats et les assiettes, tandis que d’autres circulent au
milieu des aristocrates avec des alcools exotiques et
de grands crus.
Le bann Nicole salue personnellement chaque
invité. Elle est vêtue d’une exquise robe vert sombre
à l’opulence fantastique qui éclipse complètement le
capitaine Braedon, pourtant impeccablement habillé,
qui lui sert de cavalier pour la soirée.
Les PJ sont traités comme les autres invités de marque
ou obligés de faire profil bas, selon les circonstances qui
entourent leur présence au bal.
Le capitaine Braedon a posté ses gardes non loin, mais ils se
font discrets. La plupart se trouvent dans le hall principal.
Si les PJ comptent au nombre des invités, laissez-les se
mêler aux autres, surtout s’ils en connaissent certains. Si
vos futures aventures mettent des nobles en scène, c’est une
excellente occasion de les présenter.
Les PJ qui discutent dans l’intention de recueillir des
informations devraient faire un test de Communication
(Investigation) ND 13. Ceux qui réussissent leur test
récoltent les informations données dans la table suivante,
en fonction du résultat de leur dé Dragon, y compris les
informations données pour les résultats inférieurs au leur.
Si plusieurs PJ réussissent le test, répartissez les informa-
tions entre eux. Si vos futures aventures comportent des
informations susceptibles d’être découvertes lors d’un
rassemblement social comme celui-ci, semez-les aussi ici.
117

Les informations du grand bal
Dé Dragon Informations découvertes
Dernièrement, beaucoup se plaignent
des prix qui augmentent sans cesse
à Dénérim sur certains produits
d’importation. (Le PJ qui apprend
1-2 cette information est acculé par
un noble frustré qui ne fait que se
plaindre amèrement des conséquences
désastreuses que cette hausse a eu sur sa
fortune.)
Une rumeur dit que Tanith Curwen,
la fille du bann Gordon Curwen,
sera fiancée ce soir. Les gens font de
3-4 nombreuses spéculations (certaines
correctes) quant à savoir qui est son
promis. Chaque PJ entend quelque chose
de différent.
Le roi cherche depuis peu une excuse
pour réguler la population d’elfes citadins
5-6 de Dénérim. (Le PJ apprend cela d’un
noble qui est farouchement en faveur de
ce projet ou violemment opposé.)
Le bann Curwen et Tanith arrive une demi-heure après le
début du bal. Si les PJ ont de bonnes raisons de s’intéresser
à eux plus qu’aux autres invités, vous pouvez les présenter
ainsi :
Le bann Gordon Curwen escorte sa fille dans le salon
après les présentations expertes de Bando. Bien que le
vieux bann soit imposant, il a la démarche raide d’un
ancien soldat. Tanith est d’une beauté frappante, une
jeune fille aux longs cheveux roux et bouclés vêtue
d’une robe époustouflante qui souligne les courbes
de sa silhouette élancée.
Un PJ qui réussit un test de Perception (Vue ou Empathie)
ND 13 remarque un changement d’attitude notable chez
Adric à l’arrivée de Tanith. Avant, il était maussade et en
un battement de cœur, il se transforme en agréable jeune
homme d’humeur joviale. Il se précipite vers l’entrée du
salon, prenant presque sa grand-mère de vitesse pour aller
accueillir les deux visiteurs.
Ser Basile fait partie des derniers invités à arriver. Un PJ
qui lui prête attention le voit demander une danse à Tanith.
Avec un test de Perception (Empathie) ND 15, même un
personnage qui ne fait pas attention à ser Basile remarque
qu’il garde toujours un œil sur Tanith, quel que soit l’en-
droit où ils se trouvent tous les deux.
2. Les péchés
des pères
Rencontre d’exploration
Les PJ entendent un échange houleux entre le bann
Curwen et ser Basile.
118
Alors que les PJ se mêlent aux invités, demandez à ceux
qui se trouvent dans le salon de faire un test de Perception
(Ouïe) ND 13. Ceux qui le réussissent entendent l’échange
suivant entre le bann Curwen et ser Basile.
Le venin dans la voix de l’homme attire votre atten-
tion. « Vos terres me reviennent de droit ! » Vous aper-
cevez du coin de l’œil (la discrétion étant de mise)
un homme que vous reconnaissez comme étant
ser Basile en pleine dispute avec le bann Gordon
Curwen. Basile reprend : « J’exige que vous rectifiiez
ce crime en m’offrant la main de Tanith, afin que je
récupère ce qui m’appartient de droit !
— Vous osez me parler de droit ? rétorque le bann
Curwen. Les terres de votre père ont été volées, elles
lui ont été données illégitimement, par un roi illégi-
time. Bien que je suppose que vous vous moquiez
éperdument de ce qu’on appelle la légitimité ! »
Basile fulmine, s’empourpre et serre les poings.
Après un instant de silence furibond, il tourne les
talons et s’éloigne.
Les rumeurs commencent après cet échange.
Les PJ mêlés aux nobles qui réussissent un test de
Communication (Investigation) ND 13 remarquent que les
éléments de l’histoire changent au fur et à mesure qu’elle se
transmet d’un convive à l’autre, ser Basile semblant de plus
en plus menaçant à chaque répétition des faits, jusqu’à ce
que la plupart des invités soient persuadés que ser Basile a
menacé le bann Curwen de représailles physiques violentes
dans un avenir proche.
Il faut faire un effort délibéré dans ce sens et réussir un test
de Communication (Investigation) ND 17 pour remonter la
piste des exagérations jusqu’à leur source : le bann Nicole.
Tout le monde remarque que nombre d’invités commencent
à se sentir mal à l’aise en présence de ser Basile.
3. Face à face
avec Bando
Rencontre d’interprétation
Les PJ pressent Bando pour obtenir des informations.
Si les PJ pensent que Bando détient des informations utiles,
ils pourraient chercher une occasion pour l’isoler au cours
du bal et l’obliger à parler. (S’ils s’abstiennent, passez cette
rencontre.)
Bando ne cesse d’aller et venir pendant tout le bal, passant
d’une pièce à l’autre dans tout le manoir, les PJ ne devraient
donc avoir aucun mal à l’aborder alors qu’il est seul et peut-
être à le pousser dans un coin encore plus isolé. Bando n’est
pas un combattant, si on le menace d’utiliser la violence, il
obtempère physiquement.
En revanche, il est bien plus difficile de le faire parler. Les
PJ peuvent tenter toutes sortes de tactiques, du marchan-
dage à la persuasion en passant par l’intimidation ou
même la séduction. Il faut alors réussir un test prolongé de
Une toile si fragile
Communication (Marchandage, Persuasion ou Séduction)
ou de Force (Intimidation) opposé à un test de Volonté LORRAINE
(Maîtrise de soi) avec un seuil de réussite de 10. Chaque Une jeune femme séduisante aux cheveux coupés
test prend jusqu’à dix minutes d’hésitation (avec force court selon un style militaire. Lorraine s’est tout
négociations, cajoleries et autres manigances). Bando reçoit d’abord laissée persuader de trahir ser Basile à cause
un bonus de +3 sur ses jets pour représenter sa profonde de l’argent du bann Nicole, mais elle est tombée
loyauté envers le bann Nicole. La tâche est donc particu- amoureuse de Marissa, l’intermédiaire (et récipro-
lièrement ardue, mais si les PJ arrivent à leurs fins, ils quement). Plus ces impostures se poursuivent, plus
découvrent l’intégralité du complot du bann Nicole, car le Lorraine se trouve en conflit avec elle-même, ce qui
nain le connaît dans les moindres détails. se manifeste dernièrement par un comportement
Cependant, même si les PJ n’apprennent pas la totalité de morose.
l’affaire, Bando révèle quelques informations intéressantes. Attributs (Compétences)
À chaque fois que les PJ remportent une victoire dans un 3 Communication
test d’opposition (sauf quand ils atteignent le seuil du test
2 Constitution (Endurance)
prolongé), Bando laisse échapper l’une des informations
suivantes. 5 Dextérité (Équitation, Bâtons)
1 Force
• Le bann Nicole compte briser le contrôle que les
marchands exercent sur les ports. 0 Magie
2 Perception
• Le bann Nicole utilise Tanith Curwen pour arriver à
ses fins. 2 Ruse
4 Volonté
• Il y a aura un assassinat et les Restaurateurs seront
Valeurs de combat
impliqués.
Rapidité Santé Défense Score d’armure
• L’assassinat débouchera également sur une purge du
12 40 16 5
bascloître elfe.
Attaques
N’oubliez pas que Bando et Nicole sont régulièrement en
Arme Jet d’attaque Dégâts Portée
contact pendant tout le bal. Si Bando disparaît pendant une
période prolongée, elle le fait chercher, Braedon envoyant Morgenstern +7 1d6+4 —
ses gardes à sa recherche s’il ne se montre pas dans les Dague +5 1d6+2 —
minutes qui suivent. Arbalète +5 2d6+3 30/60 mètres

4. Interroger
Capacités
Prouesses favorites : Coup puissant, Défaut de l’armure.

Lorraine Talents : Port d’armure (novice), Combat à une seule arme

(novice), Combat avec une arme et bouclier (novice)
Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Bâtons, Lames légères
Rencontre d’interaction
Équipement
Les PJ interrogent Lorraine sur les évènements de la Armure de mailles légère, bouclier moyen, morgenstern,
soirée. dague, arbalète, 20 carreaux

Si les PJ ont appris de Marissa que Lorraine était impliquée,

ils voudront peut-être lui parler.
Il est difficile de prendre Lorraine à part étant donné qu’elle
passe le bal dans une pièce grouillant de serviteurs, de
suivants et d’écuyers. Si les PJ parviennent à élaborer un
plan rusé pour lui parler en privé, ils la convainquent de
parler librement s’ils réussissent un test de Communication
(Persuasion) opposé à un test de Volonté (Maîtrise de soi).
S’ils mettent à profit l’amour unissant Marissa et Lorraine
pour renforcer leur tentative, ils gagnent un bonus de +2 au
test. Si Marissa a de bonnes raisons de s’inquiéter pour sa
sécurité, les PJ reçoivent un bonus supplémentaire de +1.
Si les PJ réussissent le test, Lorraine leur révèle ce qu’elle
sait de l’intrigue, à savoir qu’elle doit suivre ser Basile à
l’étage quand il montera et, quand le moment sera venu
(elle ne sait pas exactement ce que cela veut dire, mais elle
se doute qu’il y aura des cadavres), elle doit se précipiter
auprès du capitaine Braedon et lui raconter aussi fort que
possible l’histoire (mensongère) de ce qu’elle vient de voir.
Lorraine se doute que le complot ne se limite pas à ce qu’elle
sait, mais elle a laissé son amour pour Marissa obscurcir son
jugement. Elle pense servir Férelden en aidant à débusquer
les Restaurateurs.
Si les PJ lui demandent si elle n’a pas plus d’informations
que cela (« Y’a-t-il autre chose que nous devrions savoir ? »),
elle se rappelle aussi avoir remis l’une des dagues de ser
Basile à Marissa il y a quelques jours, comme cette dernière
le lui avait demandé.
Lorraine croit qu’une fois que tout sera fini, le bann Nicole
l’innocentera du moindre méfait et lui offrira une place
dans la maison Baranti. Si elle commence à se douter que
ce ne sera pas le cas (et, en effet, ce ne le sera pas) ou si elle
apprend que Marissa a quitté Dénérim, elle quitte le grand
bal sur-le-champ et disparaît à jamais.

119
Une toile si fragile
 5. Le déroulement
du complot
Rencontre d’interprétation
Le bann Nicole réalise son plan (à moins que les PJ ne
l’en empêchent !)
Après une nouvelle série de danses, vous apercevez
le bann Nicole parlant au bann Curwen. Adric et
Tanith viennent tout juste de terminer de danser et
les rejoignent.
Après quelques échanges, le bann Nicole désigne
le grand escalier du hall principal. Les trois autres
(Curwen, Adric et Tanith) se dirigent dans cette
direction tandis que Nicole se tourne pour discuter
chaleureusement avec un autre invité qui attendait
patiemment son tour.
Faites un test de Perception (Vue).
Un PJ qui réussit un test de Perception (Vue) ND 13
remarque un contact visuel des plus bref entre le bann
Nicole et Rivka à l’instant où le bann se détourne de
Curwen, Tanith et Adric. Un PJ ainsi averti voit Rivka
RIVKA L’ASSASSIN
Un assassin elfe expérimenté, actuellement déguisé
en serviteur de la maison Baranti.
Attributs (Compétences)
4 Communication (Tromperie, Déguisement)
2 Constitution (Course)
6 Dextérité (Discrétion, Initiative, Lames légères)
3 Force
0 Magie
3 Perception
4 Ruse
2 Volonté
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure
18 55 16 0
Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts
Dague +8 1d6+4
Capacités
Prouesses favorites : Défaut de l’armure, Désarmement.
Capacités de classe (roublard 5) : Attaque sournoise, Armure
de voleur, Bluff, Bonus de prouesse (Défaut de l’armure pour 1 PP)
Talents : Reconnaissance (compagnon), Cambriolage (compagnon),
Combat à une seule arme (novice), Combat à mains nues (novice)
Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Bâtons, Lames légères
Équipement
Dague
120
tourner les talons pour emporter une carafe de vin sur un
plateau en argent à l’étage, suivant les trois nobles.
Si personne ne l’en empêche, Rivka entre dans le salon
après le bann Curwen, Tanith et Adric et les empoisonne.
Ils meurent en quelques rounds, sans faire assez de bruit
pour qu’on les entende malgré la musique, les musiciens
ayant par hasard entamé un air des plus enjoués. Rivka
égorge Tanith selon le plan établi avant de s’éclipser par
une fenêtre du salon, se faufiler dans les jardins, franchir le
mur d’enceinte du manoir et disparaître en ville.
Si les PJ interceptent Rivka, elle tente de sauver le complot
si possible, sinon, elle essaie de s’enfuir. Si les PJ veulent
la convaincre de dénoncer le bann Nicole, demandez-leur
de faire un test de Communication (Persuasion) opposé
à un test de Volonté (Maîtrise de soi), mais ne vous
donnez pas la peine de noter le jet de Rivka. Quel que soit
le résultat, l’elfe feint d’accepter de se rallier aux PJ, mais
dénonce ser Basile dès que vient l’heure des confessions
publiques, suivant plus ou moins le plan originel.
Les PJ qui se trouvent encore au rez-de-chaussée ont droit
à un test de Perception (Vue) ND 13 pour remarquer que
SER BASILE
Un jeune chevalier au visage rude, mais séduisant
avec une balafre lui donnant un air d’authenticité
plutôt que de le défigurer. Il se croit destiné à la
grandeur ce qui le fait paraître arrogant.
Attributs (Compétences)
2 Communication (Persuasion)
2 Constitution (Endurance)
3 Dextérité (Équitation, Lames légères)
5 Force (Lames lourdes)
1 Magie
1 Perception
3 Ruse (Connaissances militaires)
2 Volonté
Valeurs de combat
Rapidité Santé Défense Score d’armure
13 60 13 0
Attaques
Arme Jet d’attaque Dégâts
Épée bâtarde +7 2d6+6
Dague +5 1d6+6
Capacités
Prouesses favorites : Coup puissant, Posture défensive.
Talents : Port d’armure (compagnon), Combat à deux armes
(compagnon), Combat à une arme et bouclier (compagnon)
Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Lames lourdes, Lames légères,
Lances
Équipement
Épée bâtarde, dague. (En situation de combat, il porterait une
armure de plate lourde et un bouclier moyen, mais ce profil
le représente tel qu’il est au bal.)
Une toile si fragile
Bando remet un message à un serviteur et lui murmure
quelque chose à l’oreille. Le message arrive peu après
entre les mains de ser Basile qui le lit et se dirige immédia-
tement vers l’escalier principal.
Avec un nouveau test de Perception (Vue) ND 13, les
PJ remarquent que Lorraine (qui gardait un œil sur son
maître) le voit monter et le suit. (Si les PJ observent déjà
Lorraine, ils n’ont pas besoin de faire de test pour remar-
quer cela. Si Lorraine a quitté le bal, c’est Hester qui suit
ser Basile.)
Si les PJ ne sont toujours pas intervenus, le bann Nicole
et le capitaine Braedon commencent à monter l’escalier
juste au moment où ser Basile arrive au salon. Le hurle-
ment de Lorraine résonne un instant après, juste alors que
les musiciens terminent leur morceau. Lorraine dévale les
escaliers, raconte son histoire au capitaine Braedon et tout
bascule dans le chaos. (Ou, encore une fois, Hester joue le
rôle du témoin si Lorraine s’en est allée.)
Braedon appelle des gardes et se précipite à l’étage pour
arrêter un ser Basile confus au bord de la crise d’hystérie.
Quelqu’un découvre la dague ensanglantée quelques
instants plus tard. Si Lorraine est présente, elle l’identifie
comme étant celle de ser Basile. La justice s’applique.
Les actes des PJ peuvent évidemment provoquer des
milliers de variations dans les plans du bann Nicole. Quoi
que les PJ décident de faire, gardez les motivations des
divers protagonistes en tête et n’oubliez pas qu’il s’agit du
point d’orgue de l’aventure : ne devenez pas rébarbatif !

Les conséquences semaine dans le tonneau de l’allée, la religieuse remercie le

Il y a de multiples manières de gérer toutes les intrigues
restées en suspens dans Une toile si fragile, selon ce que
les PJ font et ont fait.
Si le bann Nicole réussit son complot, elle terrorise les
familles marchandes de Dénérim pendant des semaines
tandis que le roi lâche ses loyaux banns sur le bascloître
elfe qui brûle pendant des jours. Au cours de cette période,
on retrouve Lorraine pendue, probablement suite à un
sentiment de culpabilité, de regret ou d’horreur devant ce
qu’elle a vu. En réalité, Rivka (ou un autre assassin) a été
chargée d’éliminer les derniers points faibles dans le plan
du bann.
Si les PJ tuent le bann Nicole ou poussent quelqu’un d’autre
à le faire, Adric prend sa place à la tête de la maison Baranti
et la noblesse de Dénérim plonge dans le chaos suite à la
disparition de cette personnalité stabilisatrice. La maison
Baranti cesse ses œuvres publiques et la ville en pâtit.
Si le bann Curwen survit et sait qu’il le doit aux PJ, ces
derniers ont là un allié fidèle. Si Tanith l’apprend aussi, elle
s’éprend du PJ le plus séduisant (probablement à la grande
frustration d’Adric).
Si le réseau d’espionnage du bann Nicole se désagrège
au point que ses agents ne viennent plus récupérer les
parchemins de confession que mère Gabrielle laisse chaque
Créateur et se met à brûler les véritables confessions, sans
que personne n’en sache rien. Elle ne révèle jamais son
secret à quiconque.
Le mieux pour Dénérim, c’est probablement que le bann
Nicole soit discréditée en public, avec à l’appui des preuves
qu’elle ne peut nier ni faire disparaître. Dans ce cas, même
si Adric hérite toujours de la fortune de sa maison (étant
donné que le roi dépouille Nicole de ses titres), les secrets
qu’elle connaît ne disparaissent pas. Cependant, bien
qu’une paix fragile persiste en ville (pour l’instant), les PJ
se sont fait des adversaires redoutables, non seulement en
la personne de Nicole, mais aussi de Crannoch, son fourbe
et ingénieux maître-espion. Leurs plans de vengeance
devraient alimenter de nombreuses aventures à venir.
Bien que ce soit moins important que le destin du bann
Nicole, les PJ doivent dire quelque chose à Andiel. Si elle
apprend que ses confessions ont été utilisées aux dépens de
son employeuse, elle ne s’approche plus jamais de l’Oreille
d’Andrasté et va jusqu’à déménager dans un autre quar-
tier. Étant donné sa loyauté envers ser Gréta, leur relation
se répare avec le temps. À l’avenir, elle pourrait même
recommander les PJ à sa maîtresse si cette dernière a besoin
d’alliés efficaces dans sa croisade contre l’influence orlé-
sienne à Dénérim.

121
Une toile si fragile
 Annexe :
d’aventure
Synopsis d’
Le profond
sommeil de
l’innocent
Par Jeff Tidball
Une nuit, alors que les personnages dorment profondément
dans une auberge d’une petite ville de Férelden, ils sont
interrompus dans leur sommeil par une bande d’agresseurs
envoyés pour les tuer en pleine nuit.
Dans l’immédiat, les héros doivent évidemment repousser
ces agresseurs. Mais suite à l’attaque, les PJ doivent
également découvrir qui voulait les voir mort, et pourquoi.
Et sans doute plus important encore, ils doivent faire en
sorte que cela ne se reproduise plus. Car quels que soient les
crimes qu’ils ont commis par le passé – réels ou imaginaires,
graves ou non – ils n’ont rien à voir avec l’attaque dont ils
sont victimes au début de cette aventure.
Ce synopsis d’aventure présente avant tout des informa-
tions de contexte et les antécédents expliquant l’attaque
et les groupes impliqués. L’aventure devrait ensuite se
dérouler de manière naturelle, en se basant sur les motiva-
tions des groupes impliqués et sur la façon dont se termine
le combat – ceux qui survivent et ceux qui meurent.
Antécédents
Des bandits ont récemment agressé des voyageurs emprun-
tant la rue principale au nord de la ville. Ils forment un
groupe relativement petit mais leurs attaques se font de
plus en plus audacieuses et violentes au fur et à mesure
qu’ils perfectionnent leurs tactiques.
Il y a quelques jours, les bandits ont attaqué le chariot d’une
famille de commerçants appréciés – un père, une mère, une
adolescente et un garçon – qui voyagent dans la région
en vendant des jouets en bois. Les bandits ont tué le père
lorsque celui-ci a tenté de les empêcher de violer son épouse
et sa fille. L’attaque a dégénéré et la famille entière a été
tuée.
Un mage apostat a vu l’attaque à l’insu des bandits. Ce
mage n’a pas eu le courage d’affronter les scélérats mais
a utilisé sa magie après leur départ pour sauver la vie du
jeune garçon.
Le mage avait l’intention de ramener simplement l’enfant en
ville pour que le constable local s’en charge et ainsi éviter de
s’impliquer davantage dans cette histoire, mais le constable
était absent et ne serait de retour que dans quelques jours. Il
a alors déposé le garçon chez l’aubergiste du coin. C’était la
122
pire des décisions à prendre mais le mage ne pouvait alors
pas le savoir.
L’aubergiste est de mèche avec les bandits. Il leur fournit
des informations sur des cibles juteuses en échange d’un
pourcentage sur les gains. Les affaires n’étaient pas bonnes
et c’était là le seul moyen de ne pas mettre la clé sous la
porte.
L’aubergiste a supposé que le témoignage d’un jeune
garçon connaissant l’identité des bandits pouvait être mani-
pulé, voire ignoré, mais qu’un mage n’était pas si facile-
ment manipulable. Après avoir feint la sympathie et écouté
l’histoire du mage, l’aubergiste lui a « révélé » que, par un
heureux coup du hasard, un groupe d’étrangers dont la
description correspondait à celle que le mage avait faite des
bandits, avait loué des chambres dans son établissement
pour cette nuit !
Le constable n’était pas actuellement en ville et aucun garde
permanent n’était prévu en cas de problème. L’aubergiste
s’est proposé de rassembler un groupe de volontaires
autochtones, quitte à les payer de sa poche, pour qu’ils
appréhendent les « bandits » pendant leur sommeil. Il
a laissé le garçon en compagnie du mage de plus en plus
nerveux, le temps de rassembler les volontaires.
Naturellement, l’aubergiste s’est aussitôt rendu au camp
des bandits et les a ramenés en ville à la faveur de la nuit. Il
les a présentés au mage en les faisant passer pour les volon-
taires qu’il était censé avoir recruté.
Les bandits étaient ravis de pouvoir monter un guet-
apens où ils pourraient éliminer le témoin de leur méfait
(il fallait veiller à ce que le mage apostat meurt de manière
« tragique » au cours du combat contre les PJ) et disposer
de boucs-émissaires opportuns qui porteront à leur place la
responsabilité de leurs actes de banditisme.
Le combat
Le groupe d’agresseurs se compose d’un bandit par PJ.
Leur profil devrait être créé de façon à représenter un
défi équilibré à la hauteur des capacités de combat des
PJ. Est également présent un autochtone de bonne répu-
tation (mais pas particulièrement intelligent). L’aubergiste
lui a raconté les mêmes mensonges que ceux racontés au
mage afin que le constable, une fois celui-ci revenu, puisse
prendre la déposition d’un individu de confiance et connu à
propos du combat. Enfin, le groupe compte le mage apostat.
L’aubergiste lui a demandé d’identifier de manière formelle
les « bandits ».
Dans l’idéal, les PJ ont pris des précautions pour empêcher
justement ce genre de guet-apens et se réveillent quand
l’alerte est donnée. Si les PJ n’ont pas pris de telles précau-
tions, ils se réveillent lorsque la recrue autochtone pas très
fûtée lâche son épée au moment où les agresseurs s’intro-
duisent discrètement dans leur chambre.
Le plan des bandits consiste à tuer tous les PJ et à poignarder
l’apostat dans le dos, tout en maintenant le nigaud dans la
confusion afin qu’il confirme simplement la version des
évènements que relatera l’aubergiste quand l’enquête sera
ouverte (dans l’idéal, ils espèrent qu’il sera défenestré ou
Annexe : Synopsis d’aventure
assommé assez tôt lors du combat et sont parfaitement
prêts à forcer le destin pour qu’il le soit). Les bandits ont
également apporté l’un des jouets en bois de la famille
assassinée qu’ils laisseront dans l’équipement des PJ pour
qu’ils soient accusés à leur place.
Les bandits, lâches par nature, ne combattent pas jusqu’à
la mort.
Après le guet-apens
Le déroulé des évènements après le guet-apens dépend de
deux facteurs : qui meurt et qui survit, et qu’est-ce que les
PJ décident de faire. En tant que MJ, vous devrez impro-
viser – c’est une évidence – en fonction de ces deux facteurs
imprévisibles.
Deux listes fournies ci-dessous vous aideront. La première
vous donne la liste des acteurs de cette aventure et de ce
chacun veut. La deuxième est la liste des évènements inté-
ressants pouvant se dérouler pendant que les PJ cherchent
des réponses à leurs questions. Si le rythme du jeu ralentit,
consultez simplement cette dernière liste et choisissez l’évè-
nement le plus approprié pour que l’histoire avance.
Ce qu’ils veulent
Voici les motivations et les priorités des PNJ, en partant
évidemment du principe qu’ils ont survécu au guet-apens.
L’aubergiste
L’aubergiste souhaite préserver sa réputation et celle de son
commerce. Il aimerait également que les bandits continuent
leurs activités criminelles car (a) ils peuvent l’impliquer s’il
les prend à partie et (b) il a besoin de sa part des profits pour
maintenir son auberge à flot. Quand le guet-apens sur les PJ
dégénère, il tente de faire porter le chapeau au mage (par
exemple, il l’accuse de lui avoir mal décrit les bandits).
Le mage
Si le mage apostat survit au guet-apens, sa plus grande
priorité consiste à quitter la région avant que les Templiers
à sa poursuite ne le retrouvent.
Le garçon
Le garçon veut revoir sa famille. Puisque c’est impossible, il
se réfugiera auprès de tous ceux qui feront preuve d’un tant
soit peu d’humanité ou de bienveillance envers lui. Il ne se
souvient pas clairement de l’attaque, n’a pas pu identifier
les bandits pour sauver sa vie et peut facilement être mani-
pulé par l’ensemble des partis impliqués dans cette affaire.
Les bandits
Les bandits veulent éviter d’autres rencontres, retourner
dans leur camp et continuer à s’enrichir en s’en prenant à
plus faible qu’eux. Bien entendu, ils ne peuvent empêcher
les PJ de les traquer et s’allieront avec l’aubergiste autant
que possible pour que les évènements locaux jouent en leur
faveur. Quoi qu’il en soit, si les PJ les retrouvent, ils préfère-
ront quitter la région plutôt que d’avoir à affronter des
Annexe : Synopsis d’aventure
adversaires dangereux, le constable ou les hommes libres
de la ville.
Le pigeon
Fort et apprécié mais pas particulièrement brillant, ce sympa-
thique idiot veut préserver – et pourquoi pas améliorer – sa
réputation. Il est prêt à croire que les évènements se sont
déroulés différemment de ce dont il se souvient, si cette
version différente des faits est plausible et le présente de
manière héroïque.
Le constable
Une fois de retour, le constable veut connaître le fin mot de
l’histoire. Il serait aux anges si l’enquête lui permettait de se
débarrasser des bandits de la route nord.
Ce qui pourrait se passer
Les sections suivantes décrivent les évènements suscep-
tibles de se produire pour maintenir le rythme de l’aventure
et faire progresser l’enquête.
Le constable revient
Même si le retour du constable n’est pas prévu avant
plusieurs jours, il pourrait bien revenir plus tôt de manière
inattendue, son absence étant écourtée par plusieurs
facteurs imprévisibles.
Un deuxième guet-apens
Si les PJ s’avèrent de plus en plus gênants et si l’aubergiste
et les bandits s’estiment capables de les éliminer, ils pour-
raient préparer un deuxième guet-apens pour se débar-
rasser des héros une bonne fois pour toutes.
La Chantrie s’en mêle
Les Templiers de la Chantrie sont à la poursuite du mage
apostat. Même si l’apostat parvient à fuir la ville, la Chantrie
pourrait s’intéresser au guet-apens dont ont été victimes les
PJ, étant donné que la personne qu’elle poursuit semble
avoir participé à l’embuscade.
Les PJ sont détenus
Si la situation devient trop confuse, les hommes libres de
la ville pourraient décider de mettre simplement les PJ en
détention en attendant le retour du constable. Les autoch-
tones ne veulent rien faire d’irréversible, comme juger
eux-mêmes cette affaire. Ils veulent simplement préserver
la situation avant que les autorités légitimes ne prennent les
choses en main.
Le garçon devient muet
Les derniers jours vécus par le jeune garçon ont été parti-
culièrement traumatisants. Il aura désormais toujours peur
mais le traumatisme psychologique pourrait également
se manifester physiquement en provoquant son mutisme,
ce qui compliquerait grandement les tentatives pour
comprendre son témoignage déjà confus.
123
 Résolution
La résolution de cette aventure dépend beaucoup de l’in-
térêt qu’elle suscite chez les PJ. Tant qu’ils souhaitent pour-
suivre l’enquête pour obtenir des réponses, l’aventure se
poursuit et les divers protagonistes continuent d’agir en
servant leurs propres intérêts.
D’un autre côté, si les héros veulent simplement passer à
autre chose, il est peu probable que les bandits veuillent les
poursuivre. Le cas échéant, gardez tout de même ces anta-
gonistes sous le coude pour les utiliser plus tard. Si les PJ
reviennent dans cette ville, vous disposerez de scélérats
prêts à servir pour préparer des conflits.
Tout est larcin
Par David Hill
Ceci est une aventure morale saupoudrée de mystère se
déroulant à Dénérim. Les personnages joueurs entendent
parler d’une série de cambriolages, mènent leur enquête sur
trois infractions et affrontent finalement les responsables.
À la fin, ils doivent décider comment gérer un groupe de
criminels aux motivations étranges et mal avisées, mais
sincères.
Les trois enquêtes peuvent être rapides ou vous pouvez
en faire des mini-aventures plus longues en fonction des
personnages, de leurs ressources et de l’intérêt que vous,
MJ, leur portez. Vous pouvez les faire jouer dans n’importe
quel ordre. Les enquêtes fournissent suffisamment d’in-
dices aux PJ pour que ceux-ci puissent rapidement débus-
quer les malfrats. Même un groupe d’aventuriers plutôt
orientés combat devrait pouvoir résoudre la majorité de ces
enquêtes.
Travail contre rémunération
Trois marchands à Dénérim ont récemment été victimes
de cambriolage : un forgeron, un négociant en nourriture
conservée et un vendeur de matériaux de construction. Les
cambrioleurs ont eu la main morte et les trois marchands
ont chacun perdu une grande quantité de marchandises
volumineuses. Les marchands ont cherché à louer les
services d’agents chacun de leur côté mais, en apprenant
ce qu’il venait d’arriver à leurs collègues, ils ont décidé de
collaborer pour payer ensemble des enquêteurs. Leur offre
est plutôt intéressante : ils proposent 10% de la valeur des
marchandises restituées.
Levée d’armes
La première scène de crime est le lieu de travail d’un forgeron.
Celui-ci est particulièrement inquiet car le cambriolage
a eu lieu alors qu’il était présent, certes endormi, et que
son lit se situe juste à l’étage, au-dessus de sa boutique.
Les cambrioleurs ont emporté plusieurs dizaines d’objets
métalliques et le déplacement d’un tel volume aurait dû le
réveiller. C’est là que les choses deviennent suspectes : s’ils
approfondissent leur recherche, les PJ trouvent un peu de
poudre grise et violette autour du lit du forgeron. Grâce à
leurs connaissances, l’étude ou la consultation d’un expert,
124
ils découvrent que ce produit est issu d’une plante rare aux
propriétés soporifiques qui ne poussent pas naturellement
en Férelden.
En poursuivant leur enquête, les PJ découvrent qu’il n’existe
qu’un marchand à Dénérim qui vend des poisons rares et
ne fait pas de publicité. En échange d’un pot-de-vin ou en
le secouant un peu, le marchand révèle que l’acheteur de la
drogue en question portait un manteau noir fuselé aux reflets
identiques à ceux du charbon. Les personnages préposés à la
magie reconnaissent là un signe de magie du sang.
Nourriture séchée
La seconde scène de crime se situe chez un négociant en
denrées alimentaires conservées. Il négocie du poisson salé,
des fruits séchés et des denrées similaires qui supportent
bien le transport. L’homme d’affaires n’est pas né de la
dernière pluie et gère plusieurs caravanes qui livrent
partout à Thédas. Dans une campagne établie, les person-
nages le connaissent certainement.
Mais il y a quelque chose qui cloche à propos de ce
cambriolage. En effet, les marchandises du négociant sont
disponibles à la vente un peu partout à Dénérim dans des
endroits où la sécurité est limitée. Des stands, des vitrines
et des petites boutiques vendent ses marchandises partout
dans la cité, mais le voleur a choisi de cambrioler l’en-
trepôt où la sécurité est bien meilleure, malgré la moindre
quantité de marchandises. Il est sûr que le coupable est le
garde responsable de la surveillance de son entrepôt car il a
disparu depuis la découverte du délit.
Les PJ peuvent trouver relativement facilement la famille
du garde. Son épouse et son enfant n’ont pas particulière-
ment envie de parler mais l’argent peut faire changer d’avis
la femme du garde. Il lui a dit qu’il serait absent quelques
jours, qu’il allait quitter la ville, mais qu’il allait revenir
avec l’argent nécessaire pour améliorer leur pauvre vie. Il
n’a pas pu lui dire quand il pourrait revenir. Si on se montre
gentil avec elle, la fillette pourrait avouer avoir vu un elfe à
proximité de leur maison qui attendait son père la nuit du
cambriolage mentionné par les PJ. Les deux sont repartis
ensemble et c’est la dernière fois, cette nuit-là, que le garde
a été vu en ville.
Si les PJ font preuve d’une compassion particulière envers la
femme du garde, elle pourrait leur confier qu’elle ne faisait
plus tellement confiance à son mari ces derniers temps. Elle
dit l’avoir entendu exprimer ouvertement son opposition
au roi ces dernières semaines.
Construction de dossier
La dernière scène de crime est une scierie dont on a cambriolé
suffisamment de matériaux pour construire plusieurs
belles maisons. Le propriétaire de l’entreprise rapporte que
plusieurs de ses ouvriers n’ont pas été revus depuis.
En posant des questions aux gens sur place, les personnages
apprennent que plusieurs gros chariots ont été vus à proxi-
mité de la scierie la nuit du cambriolage. En posant plus de
questions à l’extérieur de la scierie, ils trouvent des témoins
qui affirment avoir vu ces mêmes chariots quitter la ville au
milieu de la nuit et partir vers l’ouest.
Annexe : Synopsis d’aventure
Après plusieurs heures de marche sur la route dans cette
direction, on voit les marques de roue de chariot qui quittent
la route pour s’enfoncer dans la forêt. Les traces s’arrêtent
brusquement dans une clairière près d’une profonde ravine.
Là, un cercle de végétation était réduit en cendre.
Après quelques recherches ou grâce à leurs connaissances,
les PJ apprennent que le cercle calciné peut provenir de
l’incantation d’un rituel de voyage capable de transporter
un groupe en transformant ses membres en brume de sang
aussi véloce que le vent.
Justice
Tous les indices mènent à un camp fortifié dans la forêt,
de l’autre côté de la ravine. Ce camp est construit avec le
bois cambriolé et d’autres matériaux de construction et
prend la forme d’une véritable forteresse occupée par une
quarantaine d’hommes, et une poignée de femmes et d’en-
fants, portant les armes et armures volées au forgeron.
Ils possèdent d’importantes réserves des marchandises
cambriolées.
Ces mécontents suivent les ordres d’un elfe portant le
manteau noir décrit plus haut. Il ne confirme ni n’infirme
les accusations que lui portent les PJ et n’offre ni alibi ni
explication. Il reste civilisé mais n’apprécie pas le roi férel-
dien et les institutions qui le représentent.
Les buts ultimes que cherche à atteindre l’elfe doivent
s’étaler sur une campagne à long terme. Pour résumé, il
cherche à former une puissance politique indépendante
au Férelden. Ses motivations peuvent être diverses : soit il
cherche à bâtir un musée des arts à l’opposé de l’esthétisme
plus vulgaire du Férelden, soit il veut directement renverser
le roi du Férelden.
L’elfe et ses partisans ne survivront évidemment pas à
une confrontation contre les forces armées de Dénérim. Ils
feront donc tout pour convaincre les PJ de ne pas révéler
leur présence. Les pots-de-vin sont évidemment envisa-
geables. Si les PJ ne semblent pas vouloir les soutenir, ils leur
proposent une somme supérieure à l’offre des marchands
(10% de la valeur des marchandises cambriolées). Si rien y
fait, l’elfe fait bien comprendre aux PJ qu’ils sont prêts à
mourir pour protéger leur communauté. Si les PJ attaquent
leur forteresse seuls ou à la tête d’une armée du roi, l’elfe
leur dit qu’ils seront directement responsables de leur mort
mais aussi de celles de leurs proches qui ne tarderont pas à
suivre.
Quelles que soient les décisions prises, les PJ auront l’op-
portunité de se faire des alliés durables parmi les trois
marchands influents ou l’elfe et sa communauté.
Le pèlerinage
de sœur Pierre
Par Filamena Young
Un membre haut placé de la Chantrie a besoin de protec-
teurs capables pour une mission importante. Pour résumé,
une jeune prêtresse va partir en pèlerinage spécial vers un
Annexe : Synopsis d’aventure
village au bord des Terres sauvages de Korcari. C’est une
sorte de mission de miséricorde mais la Chantrie laisse les
détails dans le vague. La seule chose que les personnages
ont besoin de savoir, c’est qu’ils doivent l’escorter et la
protéger pendant toute la durée de son pèlerinage. La paye
est bonne et donc difficile à refuser.
Mais au fur et à mesure du pèlerinage, une série d’évène-
ments étranges va conduire les autochtones à croire que
la pèlerine est une authentique sainte qui accomplit des
miracles partout où elle se rend. Les personnages peuvent
en douter car la pèlerine ne possède visiblement aucune
capacité magique et que la plupart des évènements bizarres
trouvent rapidement des explications prosaïques. Cela
n’empêche en rien la rumeur de se propager, jusqu’à ce
qu’un iarl local finisse par entendre parler d’elle et l’accuse
d’hérésie.
Les personnages doivent éviter les hommes du iarl en
continuant de protéger la pèlerine alors qu’elle attire à elle
toujours plus de fidèles et d’opposants. Les personnages
doivent finalement faire un choix : soit ils combattent le
iarl, soit ils obligent la prêtresse à mettre un terme à son
pèlerinage.
Recrutés
Un templier de la Chantrie haut placé et de bonne réputa-
tion cherche à rencontrer les personnages. Il veut recruter
des individus pour une mission que lui-même ne peut
entreprendre. Il souhaite les présenter à une prêtresse de
Dénérim. Leur mission consiste à l’escorter à travers tout le
pays jusqu’au bord des terres sauvages.
Le miracle de la
vieille femme fertile
Dès le début du pèlerinage, les personnages entendent
quelques rumeurs à propos de sœur Pierre, la pèlerine
qu’ils escortent. Un marchand leur raconte une histoire à
propos d’une femme trop vieille pour avoir un enfant mais
qui voulait désespérément tomber enceinte alors que son
mari était décédé. Après avoir prié le Créateur avec sœur
Pierre, la vieille femme est tombée enceinte. Neuf mois plus
tard, elle ne mettait au monde pas un mais deux vigou-
reux garçons. Les femmes locales disent que l’intervention
de sœur Pierre auprès du Créateur peut rendre n’importe
quelle femme fertile.
Là où coule l’eau pure
En passant le fleuve Drakon, sœur Pierre demande à ce
que les personnages l’escortent vers une communauté de
fermiers qu’elle avait déjà visité par le passé. Ces fermiers
sont aux abois et accusent un apostat d’avoir maudit la
partie du fleuve qui irrigue leurs champs et tuer les poissons
qui y vivent. Les personnages doivent résoudre le problème
de l’apostat. Pendant ce temps, sœur Pierre prie près du
fleuve. Une fois les personnages de retour, ils découvrent
que l’eau du fleuve est de nouveau pure. Les autochtones
crient au miracle. Sœur Pierre dit que c’est simplement là
l’œuvre du Créateur.
125
 Que des menteurs
En suivant la route ouest, sœur Pierre s’arrête plusieurs fois
pour venir en aide aux malades. Elle y consacre du temps
à chaque fois, en laissant aux personnages, s’ils le souhai-
taient, l’opportunité de partir en exploration ou en aven-
ture en l’attendant. La sœur a cette fois-ci attiré l’attention
du iarl Broxton, le protecteur de la région, qui envoie des
espions l’observer et voir si elle utilise la magie. Un après-
midi nuageux, la prêtresse s’arrête au milieu de la route
le long d’un champ. Elle dit avoir entendu l’approche de
nombreux hommes. Quelques instants plus tard, les nuages
s’écartent et une forte bourrasque chaude aplatit les blés du
champ, révélant l’approche d’un groupe d’hommes armés
au service du iarl. Les hommes ont baissé leurs armes.
C’était le Créateur qui les avait démasqués. Ils se sont
convertis à sa cause.
Un vol de colombes
La pèlerine et les PJ arrivent dans une petite ville abritant
une grande maison de la Chantrie. Des rats malades ont
envahi la ville, contaminant les réserves de nourriture et
les enfants. Sœur Pierre rencontre en privé la révérée mère.
En sortant de cette réunion, elle a l’air fatiguée et un peu
triste. Le lendemain, en grande pompe, la sœur accomplit
un miracle en disant aux citadins que le Créateur leur avait
déjà tendu la main et qu’ils devraient lever leur piège à rat.
Des colombes se sont échappées à tire d’aile de chaque piège
relevé. Les rares personnes qui ont pu voir ces colombes
doutent de l’authenticité du miracle et les personnages ne
peuvent se retirer de la tête l’idée que l’évènement ait pu
être une ruse élaborée par l’église locale.
Le pouvoir déjoué
Les personnages commencent à entendre parler du iarl
qui exige que sœur Pierre se présente devant lui pour être
jugée en tant que sorcière et apostat – quoi qu’en dise la
126
Chantrie. Sœur Pierre ignore ces convocations et continue
son pèlerinage sans se laisser décourager jusqu’à ce que les
hommes du iarl rassemblent 50 hommes, femmes et enfants
croyant à sa nature divine. L’iarl les accuse de crimes contre
la Chantrie et jure d’en exécuter un chaque jour si elle ne
se présente pas devant lui. Sœur Pierre laisse les PJ faire ce
choix. Elle a évidemment peur pour sa vie et son activité
mais ne veut pas que des innocents meurent. Les person-
nages sont libres d’agir comme ils l’entendent en la livrant
au iarl, en la cachant, en l’expulsant du pays, en organisant
une mission d’extraction des otages, ou en préparant ce
qui leur convient le mieux. Certains de ces choix peuvent
donner lieu à toute une série d’aventures.
La délivrance
La sœur est finalement forcée à paraître devant l’iarl, après
sa capture ou une trahison, et se prépare à accomplir un
dernier miracle. Alors qu’elle est amenée en détention, ses
fers s’ouvrent, ainsi que ceux des 50 prisonniers. Tous les
fers tombent par terre et ne peuvent plus être refermés sur
les poignets des détenus. L’iarl n’y croit pas et met ceci sur le
compte de gardes sympathisants qui l’ont aidée à mettre ce
subterfuge en œuvre. Après tout, ses soldats l’avaient déjà
trahi pour embrasser la cause de la sœur. À la fin, l’iarl exige
l’exécution de sœur Pierre. En s’avançant pour lui donner
en personne le coup de grâce, son épée ne la transperce pas
(après tout, c’est un homme âgé aux mains tremblantes…).
Avant qu’il ne lève son bras pour porter le deuxième coup,
la sœur prend une grande inspiration, crie le nom du
Créateur et tombe morte sans cause apparente. Les témoins
disent que c’est là son dernier miracle – son ascension pour
rejoindre le Créateur avant sa véritable mise à mort et la
douleur qui l’accompagne – mais beaucoup de questions
sont laissées sans réponses. Aucun doute qu’on interrogera
les personnages jusqu’à la fin de leurs jours car ils ont été les
plus proches de sœur Pierre durant son pèlerinage.
Annexe : Synopsis d’aventure