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LVR Hepatoped Mise A Jour
LVR Hepatoped Mise A Jour
Hépatologie pédiatrique
CONFERENCES
Mise à jour
REMERCIMENTS AUX :
CHOLESTASE ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..3
H Y P E R T E N S I O N P O R T A L E … … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … …… … … … … … …… … … 2 0
C I R R H O S E H E P A T I Q U E … … … … … … … … … … … … … … … ……… … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … …… … … … … … …… … . 3 0
I N S U F F I S A N C E H E P A T O - C E L L U L A I R E … … … … … … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … …… … … … … … …… … . 4 0
MALADIE DE WILSON…………………………………………………………………………………………………………………………………………53
HEPATITE AUTO-IMMUNE………………………………………………………………………………………………………………………………….60
C A T D E V A N T U N E S P L E N O M E G A L I E … … … … … … … … … … … … … … … … . … … … … … …… … … … … … …… … … … … …… … …… … … . 6 6
HEPATOMEGALIE…………………………………………………………………………………………………………………………………………………70
HEPATITE VIRALE……………………………………………………………………………………………………………………………………………….74
3 Dr Nekmouche
CHOLESTASE
I. INTRODUCTION :
A. Définition :
C’est un syndrome qui regroupe l’ensemble des manifestations clinique et biologiques dues à la diminution ou
l’arrêt total de l’évacuation de la bile.
B. Intérêt :
Diagnostic: le plus souvent facile, clinique et biologique.
Étiologies sont nombreuses.
Gravité: évolution vers l’insuffisance hépato-cellulaire.
Traitement: parfois chirurgical, transplantation hépatique.
Pronostic: sombre.
Prévention: possible dans les causes héréditaires (conseil génétique).
II. PHYSIOPATHOLOGIE
A. Rappel physiologique :
2. Conséquences :
L’absence de bile dans la lumière intestinale entraine :
Malabsorption des graisses de la stéatorrhée.
Malabsorption des vitamines liposolubles (ADEK).
Décoloration des selles.
Les substances normalement éliminées dans la bile refluent dans le sang
BRB ictère.
Acides biliaires dans la peau prurit.
BRB urinaire urines foncées.
Hépatocytes de synthèse de PAL, cholestérol.
B. Biologie :
1. Syndrome de rétention biliaire :
BRB conjuguée. 5 Nucléotidases.
TG et surtout du cholestérol. Gamma GT.
PAL. Acides biliaires (sang, urines, bile).
2. Syndrome de malabsorption :
Secondaire à la cholestase :
Stéatorrhée. Vitamine ADEK. TP (Köhler).
Facteurs de coagulation vitamine K dépendants (II, VII, IX, X).
3. Augmentation discrète mais fréquente des transaminases.
IV. DIAGNOSTIC DE GRAVITE
A. Insuffisance hépato-cellulaire:
1. Clinique:
Ictère +/- encéphalopathie hépatique, angiome stellaire, erythrose palmaire, hippocratisme digital.
2. Paraclinique:
Hyper BLR totale et conjuguée Constante, Cytolyse (transaminases 30 à 50 fois la NL), trouble de l’hémostase
(surtout baisse du fact V et du TP), hypoglycémie, hypoalbuminemie, hyperamoniémie avec baisse de l’urée
sanguine.
B. Hypertension portale:
1. Clinique:
SPM, ascite, hémorragie digestive, circulation collatérale porto-cave.
2. Paraclinique:
NFS: pancytopénie
varices œsophagiennes à l’endoscopie digestive,
Écho abd: augmentation du diamètre du tronc porte supérieur à 15 mm, collatérales portosystémiques.
C. Cirrhose:
1. Clinique:
HPM à bord inférieur tranchant.
2. Paraclinique:
Syndrome de cytolyse, synd d’insuffisance hépato-cellulaire
D. Retentissement nutritionnel:
1. Clinique:
Retard staturo-pondéral, signes de dénutrition, signes de malabsorption ( rachitisme, diarrhées, hémorragies).
2. Paraclinique:
NFS: anémie, hypo protidémie, hypo alb, hypophosphorémie, hypocalcémie.
V. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Nous éliminons les ictères à bilirubine indirecte sur les éléments anamnestiques, cliniques et biologiques.
VI. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE :
A. Enquête étiologique :
1. Anamnèse :
Consanguinité.
ATCD familiaux :
Maladie connue.
Décès dans la fratrie d’une maladie hépatique.
ATCD personnels :
Grossesse (infection).
Accouchement.
Période néonatale :
6 Dr Nekmouche
1. Résultats de l’enquête :
Petite VB (flèche) Forme kystique d’AVB, macrokyste de 2cm situé dans le pédicule
hépatique
2. Cholangiographie
Dans les cas où la vésicule semble normale à l’échographie, une cholangiographie est nécessaire pour vérifier la
perméabilité des voies biliaires par voie percutanée (sous contrôle échographique), endoscopique rétrograde
(CPRE), ou chirurgicale qui montrent une absence d’opacification des voies biliaires
3. La scintigraphie à l’HIDA
Montre une absence d’excrétion du marqueur du foie vers l’intestin, mais ceci peut être également observé dans
d’autres choléstase néonatales sévères
E- Biopsie hépatique :
Prolifération néoductulaire à la périphérie de l’espace porte.
Thrombi biliaires dans la lumière des voies biliaires inter lobulaire ou néoductules.
Fibrose portale.
IV- Traitement :
Urgence chirurgicale.
1. Technique de Kasaï :
L’AVB est une urgence chirurgicale.
9 Dr Nekmouche
1- KYSTE DE CHOLEDOQUE :
La plus fréquente des cholestases extra-hépatique chez le grand enfant.
Touche souvent les filles.
Classification de Todani
10 Dr Nekmouche
1. Clinique :
Grand enfant :
Triade caractéristiques :
Douleur de l’hypochondre droit : paroxystique sans rapport avec les repas.
Ictère intermittent prurit.
Masse palpable : bien limitée, régulière, lisse, rénitente, mobile latéralement, séparée du foie.
Parfois : fièvre et vomissements.
Nourrisson :
Tableau AVB.
2. Radiologie :
La suspicion échographique est confirmée par la cholangio-IRM, qui montre de plus l’anomalie de la jonction
bilio-pancréatique avec un canal commun anormalement long.
3. Traitement :
Exérèse du kyste + anastomose hépato-jéjunale sur anse montée en Y.
4. Evolution :
Favorable : guérison dans la semaine qui suit l’intervention.
2- Perforation spontanée des VBEH:
Choléstase apparait après un intervalle libre
Ictère est souvent modéré contrastant avec des selles nettement décolorées, associée à une distension
abdominale (ascite)
DGC confirmé par examen du liquide d’ascite qui contient de la bile
Guérison: simple drainage chirurgical
3- Lithiase biliaire:
Facteurs favorisants: ATCD familiaux, stase biliaire, infection à colibacilles, hémolyse, nutrition parentérale.
Dans certaines Hépatopathie comme cpc évolutives (Tyrosinémie, CBP, wilson, maladie de Byler)
1/3 des cas, découverte fortuite, avec à l’écho aspect de boue (sludge)
2/3 des cas, ictère cholestatiques, avec à l’écho outre la lithiase la présence quasi cst d’une dilatation des VB
TRT : cholécystectomie ou cathétérisme interventionnel
4- Autres :
Tumeurs des VB ou comprimant les VB
Sténose congénitale du bas cholédoque
1- Infections :
1. Hépatite
Bactériennes
État général altéré+++, ictère précoce, hépato-splénomégalie.
Biologie: hyperleucocytose, anémie, thrombopénie, insuffisance hépato-cellulaire grave.
Fœtopathies (TORSCH)
Toxoplasmose, rubéole, herpès, CMV
L’enfant présente généralement d’autres atteintes, PPN, atteinte neurologique, cutanée, oculaire, cardiaque,
splénomégalie.
2. Pyélonéphrite aigue ++++
La choléstase est due à l’inhibition du transport des acides biliaires par les toxines bactériennes.
2- Les choléstase génétiques :
1. Paucité ductulaire syndromique : syndrome D’ALAGILLE
Caractérisée par une choléstase due à une diminution du nombre des voies biliaires inter lobulaires et d’autres
malformations congénitales.
Transmission AD.
Les cas sporadiques sont les plus fréquents (70%) en relation avec le taux élevé de mutation de novo.
Mécanisme intime obscure.
Clinique
Atteinte hépatique :
Début précoce néonatal ou les trois premiers mois :
Choléstase incomplète, variable d’un jour à l’autre.
Choléstase complète dans les formes sévères (diagnostic différentiel : AVB).
Syndrome dysmorphique : faciès particulier :
Visage triangulaire à sommet inférieur.
Front large bombant.
Hypertélorisme.
Petit yeux enfoncés.
Ensellure nasale.
Petit menton pointu projeté en arrière.
Oreilles décollées
Anomalies cardiaques :
Sténose de l’artère pulmonaire ou localisée à l’une de ses branches 90%.
Autres : T4F, PCA, RVPAT, coarctation de l’aorte
Anomalies oculaires :
Embryotoxon : anneau blanchâtre à la périphérie de la cornée (LAF).
Glaucome ou rétinite pigmentaire.
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Anomalies osseuses :
Vertèbres :
Aspect en « ailes de papillon », souvent dorsal.
Hémi vertèbre.
Spina bifida.
Distance inter pédiculaire réduite
Biopsie :
Réduction du nombre des ductules et des canalicules.
Oligoportie canaliculaire.
Fibrose péri portale modérée.
La paucité des voies biliaires est définie par l’absence de voie biliaire visible dans plus de 50 % des espaces
portes sur une biopsie de foie contenant au moins 10 espaces portes complets.
Diagnostic :
Le diagnostic est posé sur l’association d’au moins 3/5 critères majeurs :
Faciès particulier (front bombé, petit menton pointu, hypertélorisme).
Embryotoxon postérieur.
Anomalies vertébrales à type de vertèbre en « aile de papillon ».
Sténose périphérique des branches de l’artère pulmonaire.
Choléstase chronique due à une paucité des voies biliaires inter lobulaires.
GGT : élevée
Cholestérol
Etude génétique :
Type 1 : CFIC1.
Type 2 : BSEP.
Type 3 : MDR3.
PBF :
Fibrose péri portale et intra lobulaire.
Hépatite à cellules géantes.
+/- Paucité ductulaire.
Le traitement de référence reste la transplantation hépatique mais certains enfants atteints de PFIC peuvent
bénéficier d’un traitement par l’acide ursodésoxycholique ou d’une dérivation biliaire externe
4. Déficit de synthèse des acides biliaires primaires
Absence de prurit
GGT normale
Taux sérique d’acides biliaires primaires effondré
Le diagnostic est fait par l’analyse urinaire, en spectrométrie de masse, des métabolites anormaux des acides
biliaires qui s’accumulent en amont du déficit enzymatique de la voie de synthèse des acides biliaires.
Traitement substitutif: acide cholique
3- Les choléstase métaboliques
1. Déficit en alpha 1 antitrypsine
Affection autosomique récessive
Atteinte hépatique fréquente mais non constante.
Choléstase précoce néonatale avant trois mois de vie progressive et incomplète.
Parfois un tableau complet : diagnostic différentiel avec AVB.
Atteinte respiratoire tardive : Absence d’inhibition de la protéolyse du tissu élastique
Electrophorèse des protéines : disparition du pic alpha.
Dosage pondéral : alpha 1 antitrypsine <0.80g/L
Biopsie: granulations PAS+ non nécessaire.
Évolution: ictère disparait 1ère année (sa persistance: mauvais PC)
2. Mucoviscidose :
C’est une maladie génétique a transmission autosomique récessive.
En rapport avec une anomalie d’une protéine CFTR anomalie du mucus « épais ».
Diagnostic évoqué par :
Choléstase
Signes respiratoires (toux, encombrement, sifflement).
Signes digestifs (diarrhée graisseuse) d’insuffisance pancréatique.
Signes ORL (otite, rhinite purulente).
Cassure ou ralentissement de la courbe pondérale.
Diagnostic confirmé par le test de la sueur : dosage du chlore sudoral : taux>60 mmol/l vérifié à 2 reprises.
Etude génétique : type de mutation.
Enquête familiale : fratrie et parents.
3. Galactosémie congénitale :
Déficit : galactose 1-P-Uridyl transférase
Cliniques: ictère, HPM, syndrome hémorragique, troubles digestifs, cataracte, léthargie et parfois hypoglycémie.
Biologie (certitude):accumulation de galactose-1-phosphate (spot test) et dosage de l'activité enzymatique
Le traitement régime sans galactose
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A. Traitement symptomatique :
1. PEC nutritionnelle :
Quantité : fonction de l’âge et l’état nutritionnel : (si hypotrophie : 160 kcal/kg/j pour atteindre progressivement
200 kcal/kg/j maintenu jusqu’à rétablissement d’un état nutritionnel puis diminué pour atteindre un apport
journalier adéquat pour l’âge)
Qualité : laits hydrolysés et préparations composés de :
lipides enrichies en TG à chaines moyennes : (Liprocil ), on peut utiliser : un hydrolysat poussé : EHF,
Nutramigen, Pepti junior ou Allernova.
Protéines enrichies en acides aminés essentiels.
Adjonction de dextrine maltose.
Modalité : par :
Voie orale.
Sonde de gavage (NEDC) si état précaire, vomissement ou anorexie.
Alimentation parentérale si échec des 02 voies (diarrhée rebelle, ascite irréductible).
2. Supplémentation en vitamine et oligoéléments :
Un apport per os en vitamines liposolubles (A, D, E et K) :
10 000 à 25 000 UI/j de vitamine A.
800 à 5000 UI/j de vitamine D.
5 mg deux fois par semaine de vitamine K.
50 à 100 UI/kg par jour de vitamine E.
En cas de faible réponse ou de non disponibilité, la voie parentérale est indiquée à la dose de :
Vitamine A : Arovit : 50.000UI/mois en IM.
Vitamine D : Stérogyl : 5mg/03mois en IM.
Vitamine E : Ephynal : 10mg/kg/15j en IM.
Vitamine K : 1mg/kg/15j en IV (max 10mg).
HPV : 10gttes2/j (si A et E non disponibles).
Les oligoéléments :
Le zinc : 1mg/kg/j.
Calcium : si nécessaire.
Fer : si nécessaire.
3. Traitement médical du prurit :
Acide ursodésoxycolique : Ursolvan +++: gel 200mg :
Posologie : 5-10 mg/kg/j en 03 prises aux repas.
Colestyramine : Questran : résine échangeuse des acides biliaires.
Présentation : sachet : 4g :
Posologie : 1 sachet 2-3 fois/j 20-30mn avant les repas.
Inducteurs enzymatiques :
Rifampicine :
Posologie : 10-20mg/kg/j en deux prises..
Phénobarbital : très peu utilisé
Posologie : 5-10mg/kg/j.
Effet secondaire : effet péjoratif sur le DPM.
B. Traitement étiologique :
Chirurgie de l’atrésie des voies biliaires
Antibiotiques d’une pyélonéphrite
Hormonothérapie d’un déficit en cortisol
Acide ursodésoxy-cholique pour une cholestase familiale intra-hépatique progressive
Régime sans galactose dans la galactosémie et sans fructose dans l'intolérance héréditaire au fructose
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C. Transplantation hépatique
Contre indication de la transplantation hépatique :
Niemann-Pick type C
Maladie des peroxysomes, maladie de Gaucher, déficit de synthèse du cholestérol
IX. PREVENTION :
Diagnostic anténatal
Conseil génétique
X. BIBLIOGRAPHIE :
Archives de pédiatrie (2016) F. Lacaille
C. Chardot *, D. Debray archives de pédiatrie 2011
Journal de pédiatrie et de puériculture (2009)
EMC de pédiatrie
EMC d’hépatologie
EMC radiologie et imagerie médicale
Poupon R. Cholestase et maladies cholestatiques. Gastroenterol Clin
Christophe Bureau, JP Vinel ,Service d’hépato-gastro-entérologie ,CHU Purpan
Cours et planche Constantine
Présentation Dr Rabia Canastel
Cholestase Dr Benterkia Ain Taya
17 Dr Nekmouche
HY P E R TE N S I ON P OR TA LE
I. Généralités
L'hypertension portale (HTP), définie par une pression portale > 15 mmHg (VN : 5-10 mmHg) et/ou un gradient
porto-cave > 5 mmHg, est due à un obstacle à l'écoulement normal du sang veineux portal, splénique et/ou
mésentérique vers le foie.
Cet obstacle peut se situer à trois niveaux : pré, intra, ou post-hépatique.
II. Intérêt :
Fréquence : non exceptionnelle chez l’enfant.
Grande diversité des étiologies.
Pronostic grave lié aux :
Complications : surtout l’hémorragie digestive.
Etiologies : cirrhose+++.
Prévention possible pour certaines étiologies : cavernome porte.
La transplantation hépatique améliore le pronostic.
III. PHYSIOPATHOLOGIE :
A. Mécanisme : 02 principaux mécanismes :
1. ↗ des résistances à l’écoulement du flux sanguin veineux : (mécanisme largement prédominant) par un
obstacle au niveau :
Pré hépatique : obstacle porte ou cavernome.
Hépatique : cirrhose, fibrose hépatique congénitale.
Post hépatique : Budd Chiari, maladie veino-occlusive.
2. ↗ du débit veineux splanchnique : (rarement) par :
Fistule artério-veineuse (artère et veine splanchnique, artère hépatique et veine porte).
↗ du flux sanguin d’origine splénique.
B. Conséquences :
1. La circulation collatérale hépatique :
Quelque soit son siège, l’obstacle à l’évacuation du sang porte dans le système cave aboutit au développement
d’une circulation collatérale hépatique dérivant le sang veineux splanchnique vers le système cave en
empruntant des anastomoses porto-caves qui existent sur le plan anatomique chez le sujet normal mais ne sont
fonctionnelles et ne le deviennent qu’en raison de l’↗ de la pression dans le système porte.
Ces anastomoses sont nombreuses mais les plus importantes sont :
Les anastomoses gastro-œsophagiennes :++ à l’origine de varices gastro-tubérositaire et œsophagienne
avec risque hémorragique.
Anastomoses rectales : à l’origine d’hémorroïdes (rares chez l’enfant).
Dans les blocs infrahépatiques, le sang peut emprunter, selon le siège de l’obstacle, des veines dont le trajet
est parallèle à celui de la veine occluse, réalisant un réseau périportal (ou cavernome), périsplénique ou
périmésentérique. Il s’agit donc de voies de dérivation portoportales
20 Dr Nekmouche
Autres :
Porto-ombilico-cave (syndrome Cruveilhier-Baumgarten) ouverture de veine ombilicale
2. Encéphalopathie porto-cave :
Conséquence de l’anastomose porto-systémique.
Substances toxiques pour le cerveau qui ne sont pas dégradées par le foie : ammoniaque, amines, acides gras à
chaine courte et moyenne qui jouent le rôle des faux neuromédiateurs.
3. SPM : Hypersplénisme.
la veine splénique étant directement branchée sur la circulation porte, une splénomégalie de stase sanguine est
constante.
Responsable d’hypersplénisme.
6. Ascite : par :
Expansion du système vasculaire splanchnique au dépend de la vascularisation systémique =˃ hypovolémie
fonctionelle =˃ rétention hydro-sodée (hyperaldostéronisme secondaire) + s’ajoute ↘ pression oncotique
(hypoalbuminémie par IHC) =˃ extravasation de liquide à travers la capsule du foie dans la cavité abdominale.
Infection
Hémorragie digestive
Médicaments diurétiques ou sédatifs
Troubles ionique
6. Circulation collatérale abdominale porto-cave
Veines dilatées de la paroi abdominale
Syndrome de CRUVEILHIER-BAUMGARTEN : importantes dilatations veineuses péri-ombilicales en "tête de méduse"
+ un souffle à l'auscultation.
7. Hémorroïdes
Les hémorroïdes sont rares chez l'enfant, et s'observent plus dans les hypertensions portales d'origine
intra-hépatique
8. Les autres manifestations rares :
1) Syndrome hépato pulmonaire:
- Provoqué par les shunts artério-veineux pulmonaires et donc le sang ne sera pas complètement oxygéné
donnant une hypoxémie (dyspnée d’effort, cyanose)
2) HTAP (hypertension porto pulmonaire):
↗ pression arterielle pulmonaire > 25 mmHg au repos (> 30 mmHg à l’effort), mécanisme imprécis: rôle des
substances vaso-actives?
Peut se manifester par une dyspnée d’effort, syncope, toux, palpitations
Diagnostic: échographie cardiaque, cathétérisme cardiaque droit.
3) Syndrome hépato-rénal:
IRA; il est dû à une intense vasoconstriction au niveau de la circulation rénale, surcharge aqueuse, hyponatrémie
de dilution
B. DONNEES PARA-CLINIQUES
1. Données biologiques : syndrome d'hypersplénisme
Ce syndrome est lié à la splénomégalie. Il se caractérise par une pancytopénie périphérique.
Une anémie hypochrome doit faire rechercher une hémorragie digestive occulte
2. Données endoscopiques : endoscopie digestive haute +++
Met en évidence : les varices «œsophagiennes et/ou gastriques », précise leur nombre, leurs dimensions et
leur localisation exacte :
Grade 1 : s’efface à l’insufflation.
Grade 2 : ne s’efface pas à l’insufflation, séparée par des zones de muqueuse saine.
Grade 3 : confluentes.
L’existence d’une gastropathie congestive
Précise l’origine des hémorragies : rupture des varices ou saignement de la muqueuse
3. Échographie :
Montre :
Epaississement du petit épiploon.
Visualisation des collatérales.
Dilatation de la veine splénique.
Augmentation du diamètre du tronc porte supérieur à 15 mm
Splénomégalie, ascite
Doppler
Inversion du flux portal.
Existence de dérivations porto-caves.
Existence d’anastomoses spléno-rénales.
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V. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
On classe les étiologies en fonction du niveau de l'obstacle en amont duquel se développe l'hypertension portale
A. Hypertension portale d'origine pré-hépatique (infra hépatique) :
1. Cavernome porte.
Diagnostic :
Clinique :
Une splénomégalie isolée en l’absence de signes hépatiques (clinique et biologique)
Le foie est petit
Pas d’encéphalopathie hépatique car pas d’IHC
Pas d’ascite sauf si hémorragie digestive
Pas de signe de Cruveilher Baumgarten car la veine ombilicale nait de la branche gauche de la veine porte
(au-dessus de l’obstacle
la biologie est en général normale.
L’echodoppler confirme aisément le diagnostic
Etiologie :
Idiopathique dans 60 % des cas
Secondaire :
Cathétérisme veineux ombilical+++
Une déshydratation
Une infection (omphalite)
Intervention chirurgicale
Coagulopathie (déficit en protéine S, C, ATIII)
2. La fistule artério-porte
Est une cause rare d’HTP, soit congénitale (Tri 21), soit post-traumatique ou post biopsie hépatique
Diagnostic facile au doppler.
B. HTP d’origine intra hépatique :
SPM-HPM.
Hémorragie digestive.
Ascite.
Encéphalopathie porto-cave.
1. Les cirrhoses +++ : cause majeure
N'importe quelle cirrhose peut se compliquer d'une hypertension portale
La biopsie hépatique est indispensable (nodules de régénération, entourés de tissu fibreux)
Cirrhoses biliaires (obstacle sur la VB, paucité ductulaire, maladie de Byler)
23 Dr Nekmouche
Consiste à interposer un greffon veineux autologue ou prothétique entre une veine du système porte extra-
hépatique et la branche porte gauche qui est abordée au niveau du récessus de Rex au fond du sillon ombilical.
9. Transplantation hépatique:
Indications:
Hémorragies digestives récidivantes rebelles aux autres moyens thérapeutiques.
Ascite réfractaire.
Cirrhose décompensée malgré un traitement préventif bien conduit.
Encéphalopathie porto-cave.
Complications cardio-pulmonaires (syndrome hépato-pulmonaire, hypertension porto-pulmonaire).
Syndrome hépato-rénal.
C. Modalités :
1. Varices œsophagiennes et gastriques
1) Traitement symptomatique de l’hémorragie aigue:
Hospitalisation dans un établissement comportant une unité de soins intensifs et un plateau technique
d’endoscopie.
Mise en condition
Transfusion de CG isogroupe isorhésus en fonction de Hte/Hb sans dépasser une Hb entre 8-10 g/dl car risque
de favoriser la récidive des saignements.
Sonde nasogastrique (avec lavage au SSI toute les 15mn jusqu’à ce que les résidus gastriques soient clairs, pour
confirmer la réalité du saignement, quantifier et détecter la récidive).
Arrêt de l’alimentation orale.
Anti-H2 en IV
Eviter la prise d’AINS (CI: AINS, Aspirine++)
Substances vasoactives :
Vasopressine/Terlipressine:Utilisation limitée à cause de leurs effets secondaires.
Somatostatine et octréotide (Sandostatine):+++++++
Sondes de tamponnement oesogastrique: Sonde de Blakemore, Sonde de Linton (pour les varices gastriques).
2) Traitement préventif du saignement:
Prévention primaire :
Repos
Lutte contre la toux et la constipation
CI des AINS/Aspirine
Une alimentation liquide à semi liquide
En cas de varices moyennes ou grosses ou de petites varices avec risque hémorragique élevé:
Bêtabloquants non cardiosélectifs : Propranolol (2 à 3 mg/kg/j en 2 à 3 prises): dose et efficacité peu
étudiées. Objectif: diminuer la FC de 25% de la valeur de base.
Ligature élastique endoscopique: traitement de choix (alternative: Sclérothérapie).
Prévention secondaire :
Ligature de varices œsophagiennes +/- B-bloquants.
Si échec :
TIPS
26 Dr Nekmouche
2) Traitement chirurgical:
Technique :
Une dérivation spléno-rénale distale.
Une dérivation iléo-mésentéricocave.
Tout dépend des conditions anatomiques évaluées par l’angiographie et écho doppler pré opératoires.
La perméabilité du shunt réalisé est vérifiée pendant l’intervention par une phlébographie.
Elle sera maintenue par une héparinothérapie IV pendant 3-4j pour puis relais en S/C pour prévenir le risque de
thrombose.
6. Budd Chiari ou thrombose de la VCI
Anticoagulants +/- thrombolyse.
VIII. CONCLUSION
L’hypertension portale est une affection relativement fréquente chez l’enfant et qui pose un problème de
diagnostic étiologique et de prise en charge.
Ses étiologies sont dominées par les cirrhoses et le cavernome porte.
La prise en charge repose sur le traitement et la prévention de ses complications en particulier l’hémorragie par
rupture de varices œsogastriques.
Bibliographie
CI R R HOS E HE P A T I Q U E
I. GENERALITES
La définition de la cirrhose est histologique. C'est est un état anatomo-pathologique du foie caractérisé par
l’association de fibrose, bouleversement architectural et de nodule de régénération.
A. INTERET
Pathologie rare chez l'enfant
La sémiologie de la cirrhose est très vague.
Le diagnostic repose sur des moyens non invasifs et invasifs qui ont leurs limites.
Etiologie multiple
Possibilité de stabilisation de la cirrhose si la cause est supprimée mais le pc reste sombre
le traitement radical est la transplantation hépatique
B. ANATOMIE PATHOLOGIQUE
1. Macroscopie
La surface du foie est nodulaire, sa consistance est indurée.
On distingue les cirrhoses micro et macro-nodulaires.
Macronodulaire >3mm.
Micronodulaire < 3mm.
Mixte
2. Microscopie
L'examen microscopique permet le plus souvent de confirmer le diagnostic de cirrhose
La fibrose annulaire est la lésion majeure de la cirrhose.
Bouleversement architectural
et nodules de régénération
II. DIAGNOSTIC POSITIF
A. CIRCONSTANCES DE DECOUVERTE
1. Découverte fortuite
2. A l'occasion d'un symptôme ou d'une complication
B. DONNEES CLINIQUES
Les manifestations cliniques de la cirrhose sont en relation avec la cause de la maladie
1. Palpation du foie
Volume normal, augmenté, diminué
Surface dure, irrégulière
Bord inférieur tranchant +++
2. Recherche des signes d'insuffisance hépato-cellulaire
Ictère
Angiome stellaire
Erythrose palmaire
Hippocratisme digital
3. Recherche des signes cliniques d'HTP
Splénomégalie
Ascite
29 Dr Nekmouche
6. Hémorragies digestives :
Fréquente et grave par leur importance et leur récidive ou déclenchée une IHC et/ou troubles neurologiques.
Ont pour origine :
Rupture des varices œsophagienne.
Gastropathie hémorragique.
7. Les complications infectieuses
Elles sont fréquentes et graves, elles intéressent préférentiellement les sphères respiratoire et urinaire. Elles
peuvent entraîner un syndrome hépato-rénal, une hémolyse, une fibrinolyse, une encéphalopathie hépatique.
Elles doivent être traitées immédiatement par des antibiotiques à large spectre couvrant les bacilles Gram
négatif
B. CLASSER LA CIRRHOSE
Plusieurs classification ont proposées afin de préciser la gravité de la cirrhose. La plus utilisée est la classification
de CHILD-PUGH qui permet de classer les patients en 3 classes de gravité croissante
CLASSIFICATION DE CHILD-PUGH
Classe A : score de 5 ou 6
Classe B : score de 7-8-9
Classe C : score 10
VII. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
1. Les cirrhoses biliaires :
Elles résultent d'un obstacle à l'écoulement de bile
32 Dr Nekmouche
L'origine biliaire d'une cirrhose est reconnue devant l'existence d'un syndrome de choléstase clinique,
biologique, +/- radiologique (opacification des voies biliaires, échographie et/ou tomodensitométrie) et
histologique : biopsie du foie (rétention intralobulaire).
La cirrhose biliaire est le plus souvent micronodulaire
Etiologies
Choléstase extra-hépatique :
Atrésie des voies biliaires.
CSP
Kyste du cholédoque.
Compression extrinsèque.
Cholestase intra-hépatique :
Hépatite.
Hypoplasie ductulaire.
Maladie de Byler.
Déficit en α1 antitrypsine
Mucoviscidose.
Maladies métabolique
2. Cirrhose post-hépatitique :
Les arguments pour :
ATCDS d’hépatite virale.
Sérologies virales positives
Caractère macro nodulaire de la cirrhose.
La lésion hépatocytaire à l’examen histologique à type de nécrose parcellaire à la périphérie des espaces portes
3. Cirrhoses métaboliques :
Galactosémie :
Déficit en galactose-1-phosphate-uridyl transférase.
Transmission autosomique récessive.
Début : fin de la première semaine.
La présence de cataracte, retard psychomoteur, hypoglycemie
Diagnostic : « spot test » sur les GR et la MEE de déficit de l’activité de 1 phosphate uridyl transférase
Traitement : Suppression du galactose.
Intolérance au fructose :
Déficit en fructose-1-Paldolase.
Transmission autosomique récessive
Clinique :
Vomissement après ingestion d’aliment sucré.
Notion de dégout aux aliments sucrés.
Une exposition au fructose provoque une hypoglycémie, troubles de la coagulation, acidémie lactique
Disparition de symptômes en quelques jours après suppression de l’apport en fructose.
Diagnostic :
Dosage de l’activité fructose-1-P .
Epreuve de charge en fructose IV hypoglycémie.
Traitement : Suppression du fructose.
La tyrosinémie :
Déficit en fumaryle acéto-acétate hydrolase.
Transmission autosomique récessive.
Se manifeste les premières semaines de vie.
Insuffisance hépatocellulaire
33 Dr Nekmouche
Souvent idiopathique.
Peut être secondaire à une coagulopathie, malformation congénitale ou compression extrinsèque
3) Maladie veino-occlusive du foie
Définie par une obstruction non thrombotique des veinules hépatiques par atteinte des cellules endothéliales
sinusoïdales; le diagnostic est histologique
Idiopathique ou provoquée par chimiothérapie, radiothérapie ou des toxiques (Alcaloïdes), post transplantation
de moelle.
5. Cirrhose auto-immune
Hépatite auto-immune
Arguments anamnestiques :
Age >8ans.
Sexe : fille.
Evolution par poussées.
Arguments cliniques :
Présence de manifestations extra hépatiques.
Arguments biologiques :
Bilan hépatique perturbé avec cytolyse modérée.
Bilan inflammatoire avec hypergammaglobulinémie
Marqueurs sériques :
- Auto-Ac anti-muscle lisse (SMA) auto-Ac anti nucléaires (ANA) dans le type 1.
- Auto-Ac anti-réticulum endoplasmique du foie et du rein (LKM) et des auto-Ac anti cytosol hépatique
(LC) dans le type2.
PBF :
Infiltration lympho-plasmocytaire dans le lobule hépatique produisant des lésions appelées « hépatite
d’interface».
Nécrose en pont
6. Cirrhoses cryptogénétiques :
Aucune cause ne peut être trouvée
Plusieurs facteurs nutritionnels sont suspectés dans leur genèse mais no prouvés
Sont relativement fréquente.
Ont le même potentiel évolutif que les autres causes.
D. TRANSPLANTATION HEPATIQUE
Elle constitue un recours ultime.
Elle est indiquée si la cirrhose menace gravement la vie du sujet dans un délai de 1 à 2 ans et que toutes les
ressources thérapeutiques semblent raisonnablement épuisées.
IX. PRONOSTIC
Le pronostic dépend du degré de fonctionnement hépatocellulaire et de la cause de la maladie
A. A COURT TERME
Lié aux complications
B. A LONG TERME
L'évolution de la cirrhose peut être divisée en deux périodes : asymptomatique (compensée) et symptomatique
(décompensée). La période asymptomatique peut durer plusieurs mois à plusieurs années.
Spontanément mortelle, elle peut se faire vers la stabilisation si la cause peut être levée
Référence
I N S U F F I S A N CE H E P A T O- CE LLU LA I R E
I. GENERALITES
Le syndrome d’IHC se définit comme l’ensemble des signes liés à une altération aigue ou chronique des fonctions
hépatocytaires.
1) L’IHC aigue : défaillance aigue des fonctions hépatiques sans encéphalopathie hépatique.
2) Sévère: ↓ d’au moins 50% des facteurs de la coagulation sans EH.
3) Grave : IHC aigue sévère + EH.
4) Fulminante : lorsque l’EH se développe dans les 2 semaines suivants l’ictère.
5) Sub-fulminante : lorsque l’EH se développe dans les 2 semaines à 3 mois suivants l’ictère.
C. INTERET
Morbidité et mortalité importantes : évolution spontanée vers la mort dans 50 à 80 % des cas
Le diagnostic doit être rapide
La prise en charge médicale est avant tout symptomatique
La transplantation hépatique est le trt ultime
II. PHYSIOPATHOLOGIE
Toute lésion aigue ou chronique entrainant une altération des fonctions hépatocytaires.
1. Insuffisance hépatocellulaire et métabolisme protidique :
Diminution de la synthèse d’albumine (hypoalbuminémie) protéine à production spécifiquement hépatocytaire, sa
baisse de concentration sérique est un index précieux d’insuffisance hépatocellulaire
La diminution de la synthèse des facteurs de la coagulation :
Le foie synthétise les facteurs I, II, V, VII, IX, X.
la diminution de synthèse des facteurs de coagulation entraîne une diminution du TP et un syndrome hémorragique.
La diminution de la synthèse de l’urée : cette diminution s’accompagne, d’une augmentation de la concentration
sanguine d’ammoniac.
Diminution de la synthèse de nombreuses autres protéines :
Les protéines de l’inflammation : le fibrinogène, l’haptoglobine, l’orosomucoide, la céruloplasmine, l’alpha 1 anti
trypsine et la protéine C réactive.
La transferrine
Les lipoprotéines : apolipoprotéine B et C.
2. L’insuffisance hépatocellulaire et métabolisme lipidique
Le déficit de production hépatique de l’enzyme d’estérification plasmatique du cholestérol responsable d’une
hypocholestérolémie
3. L’insuffisance hépatocellulaire et métabolisme glucidique :
Un défaut de tolérance au glucose est fréquent dans l’insuffisance hépatocellulaire.
L’hypoglycémie ne se produit qu’en cas de défaillance fonctionnelle hépatique majeure
4. Fonction de catabolisme :
L’altération de cette fonction impose un arrêt de tout médicament en cas d’insuffisance hépatocellulaire
5. Le retentissement vasculaire de l’insuffisance hépatocellulaire Il consiste par un mécanisme mal précisé, en une
diminution des résistances vasculaires périphériques, à l’origine en particulier d’une hypercinésie circulatoire et
d’une tendance hypotensive.
38 Dr Nekmouche
Déclenchée par :
Une hémorragie digestive.
Les diurétiques, les sédatifs (diazépam).
Une infection intercurrente.
Troubles ioniques
39 Dr Nekmouche
B. CRITERES PARA-CLINIQUES
Les examens biologiques permettent de confirmer l'IHC et d'en préciser la gravité
1. Syndrome de choléstase
Hyper bilirubinémie totale et conjuguée quasi-constante s'accompagnant d'une augmentation des phosphatases
alcalines et des gamma-glutamyl transférases
2. La cytolyse est constante.
3. Troubles de l'hémostase
TP ↘ (Köhler négatif).
Une diminution du taux de fibrinogène et des facteurs II, VII,IX et X.
Une baisse du facteur V++++
4. Hypoglycémie
5. Hypoalbuminémie
6. Hypocholesterolemie
7. Autres anomalies biologiques
Hyperammoniémie avec baisse de l'urée sanguine
Alcalose respiratoire d'origine centrale
Insuffisance rénale (syndrome hépatorénal)
Acidose lactique (signe de haute gravité)
IV. DIAGNOSTIC DE GRAVITE
Rechercher les complications
Encéphalopathie hépatique
Œdème cérébral avec hypertension intracrânienne
Hypertension portale +/- ascite
Coagulopathie : syndrome hémorragique spontané (saignements du tractus digestif), baisse des facteurs I, II, V, VII,
IX et X responsable de l'allongement du temps de Quick , thrombopénie (souvent inférieure à 80 000/mm3)avec un
dysfonctionnement plaquettaire , CIVD
Dysfonction rénale : insuffisance rénale aiguë fonctionnelle, par diminution du flux sanguin rénal
Troubles métaboliques : hypoglycémie, troubles acidobasiques fréquents (une alcalose mixte est habituelle),
hypokaliémie, dysnatrémies, hypophosphorémie, hypomagnésémie et hypocalcémie.
Complications hémodynamiques : hypotension, troubles du rythme cardiaque
Anomalies ventilatoires : hypoxémie, œdème pulmonaire
Complications infectieuses : elles sont fréquentes et graves, elles intéressent préférentiellement les sphères
respiratoire et urinaire, les germes les plus fréquemment isolés étant les cocci à Gram positif
Ictère nucléaire
V. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
A. ENQUETE ETIOLOGIQUE
1. Anamnèse
Rechercher un facteur déclenchant : notion de contage, modification récente du régime
Rechercher la notion de prise médicamenteuse ou de toxique
40 Dr Nekmouche
2. Examen clinique
L'existence de crises d'opisthotonos avec irritabilité extrême tyrosinémie congénitale
Penser à une maladie chronique du foie si l'hépatomégalie est dure ou nodulaire (maladie de Wilson, hépatite
chronique active auto-immune …)
Examen ophtalmologique systématique à la recherche des anneaux de KAYSER-FLEISCHER pathognomoniques de la
maladie de Wilson
3. Examens para-cliniques
Orientés en fonction du contexte clinique
Echographie abdominale incluant un examen Doppler
Sérologie de l'hépatite A, de l'hépatite B, de l'hépatite C et recherche du virus Delta
Sérologie virale : herpès, echovirus, adénovirus, virus Epstein-Barr, cytomégalovirus
Recherche toxicologique avec dosage du Paracétamol
Dosage enzymatique (galactose-1-phosphate uridyltransférase; Phospho-fructo-aldolase)
Dosage de l'alpha--antitrypsine sérique
Dosage de cuivre sérique et urinaire
Dosage de la ceruloplasmine sérique
Chromatographie des acides amines
Dosages de l'acide delta aminolévulinique et de la succinylacétone dans les urines
Recherche d'anticorps anti-tissus (anti-reticulum endoplasmique, anti-muscle lisse, et anti-mitochondries)
D. ETIOLOGIES
1. En fonction des causes
1) Causes infectieuses
Hépatite : A (moins de 1 % des cas, évolution favorable), B (la plus fréquente), C (rare)
Rubéole congénitale
Syphilis congénitale
Infection disséminée à Herpès simplex
Virus Epstein-Barr . .
2) Causes métaboliques
Galactosémie :
Déficit en galactose-1-phosphate-uridyl transférase.
Transmission autosomique récessive.
Début : fin de la première semaine.
La présence de cataracte, retard psychomoteur.
Diagnostic : « spot test » sur les GR et la MEE de déficit de l’activité de 1 phosphate uridyl transférase
Traitement : Suppression du galactose.
Intolérance au fructose :
Déficit en fructose-1-Paldolase.
Transmission autosomique récessive
Clinique :
Vomissement après ingestion d’aliment sucré.
Notion de dégout aux aliments sucrés.
Une exposition au fructose provoque une hypoglycémie, troubles de la coagulation, acidémie lactique
41 Dr Nekmouche
Disparition en quelque heure des vomissements et des signes hémorragiques ainsi qu’une correction des
troubles de l’hémostase et des signes d’atteinte tubulaires rénal en quelques jours après suppression de l’apport
en fructose.
Diagnostic :
Dosage de l’activité fructose-1-P.
Epreuve de charge en fructose IV hypoglycémie.
Traitement : Suppression du fructose.
La tyrosinémie :
Déficit en fumaryle acéto-acétate hydrolase.
Transmission autosomique récessive.
Se manifeste les premières semaines de vie.
Insuffisance hépatocellulaire
Odeur particulier des urines
Diagnostic :
Dosage de la succinyl acétone dans les urines.
Dosage enzymatique dans les fibroblastes de la peau en culture.
Traitement :
Régime pauvre en tyrosine, phénylalanine et méthionine.
NTBC (2 nitro-4 trifluoro methylbenzoyl 1-3 cyclohexenedione).
En attente d’une transplantation hépatique
Maladie de Wilson :
Signes hématologiques : hémolyse intravasculaire.
Signes oculaires : examen à LAF /anneau de KAYSER FLEISHER.
Signes neurologiques : troubles de tonus.
Bilan cuprique : cuprémie↗, cuprurie↗, céroplasmine↘.
Déficit en α1 antitrypsine :
Absence de pic α1 à l’électrophorèse de protéines
Taux bas de α1 antitrypsine.
Maladie de Niemann-Pick de type C.
Une maladie de surcharge lysosomale causée par un déficit en sphingomyé-linase.
Le nourrisson peut avoir :
une splénomégalie (de surcharge)
Pneumopathie interstitielle
Manifestations neurologiques, parfois paralysie oculo-motrice révélatrice
Des lymphocytes bleutés sur le frottis sanguin ou le myélogramme.
Le diagnostic est génétique
La transplantation est contre-indiquée
Hémochromatose périnatale :
Autosomique récessive.
Déficit enzymatique non identifié.
Début in utéro, IHC grave dès la naissance.
Diagnostic : A l’autopsie, surcharge en fer du foie.
Traitement : Chélateur et antioxydant.
42 Dr Nekmouche
3) Causes vasculaires:
Très rares, secondaires à la congestion veineuse.
Il s’agit de cirrhose au point de départ centrolobulaire, dont le diagnostic est parfois orienté par la découverte d’une
fibrose centrolobulaire et une dilatation des sinusoïdes.
Elle se voit au cours :
La péricardite chronique constructive :
Clinique : dyspnée d’effort même modérée, turgescence des jugulaires.
Rx thorax ou échocardiographie : calcifications péricardiques, pas de cardiomégalie.
ECG : microvoltage, inversion de l’onde T au niveau de trois dérivations
Hémodynamique : les pressions droites sont élevées avec une tendance à l'égalisation des pressions et une courbe
ventriculaire en "dip plateau".
Syndrome de BUDD CHIARI :
Thrombose des veines sus-hépatiques ou de la portion supra-hépatique de la veine cave inférieure
Diagnostic :
Se manifeste par un très gros foie, ascite importante
Le diagnostic se fait à l’échographie doppler (absence de flux ou thrombus)
Etiologie :
Souvent idiopathique.
Peut être secondaire à une coagulopathie, malformation congénitale ou compression extrinsèque
Maladie veino-occlusive du foie
Définie par une obstruction non thrombotique des veinules hépatiques par atteinte des cellules endothéliales
sinusoïdales; le diagnostic est histologique
Idiopathique ou provoquée par chimiothérapie, radiothérapie ou des toxiques (Alcaloïdes), post transplantation de
moelle.
4) Causes auto-immunes
Hépatite auto-immune
Arguments anamnestiques :
Age >8ans.
Sexe : fille.
Evolution par poussées.
Arguments cliniques :
Présence de manifestations extra hépatiques .
Arguments biologiques :
Bilan hépatique perturbé avec cytolyse modérée.
Bilan inflammatoire avec hypergammaglobulinémie importante >12g/L (avec bloc β-).
Marqueurs sériques :
- Auto-Ac anti-muscle lisse (SMA) auto-Ac anti nucléaires (ANA) dans le type 1.
- Auto-Ac anti-réticulum endoplasmique du foie et du rein (LKM) et des auto-Ac anti cytosol hépatique (LC)
dans le type2.
PBF :
Infiltration lympho-plasmocytaire dans le lobule hépatique produisant des lésions appelées « hépatite
d’interface».
Nécrose en pont
43 Dr Nekmouche
5) Causes malignes
Leucémie aiguë
Lymphohistiocytose familiale
6) Causes toxiques
Paracétamol
-Dose ingérée > 150 mg/Kg.
-Traitement spécifique : N-acétyl-cystéine
Acide valproïque
Intoxication à l’halothane : Gaz anesthésique
Sulfamides, isoniazide, amiodarone, ketoconazole.
Intoxication d’origine végétale.
Atractylis gummifera (chardon à glue).
Champignon : Amanite phalloïde.
2. Causes en fonction de l'âge
1) Dans les trois premiers mois de vie
Causes infectieuses (hépatites virales)
Causes métaboliques (tyrosinémie héréditaire, galactosémie, intolérance au fructose, hémochromatose néonatale)
2) Après les premiers mois de vie
Causes infectieuses (hépatites virales)
Causes toxiques (Paracétamol, Dépakine, Halothane, champignons)
Causes métaboliques (maladie de Wilson)
Causes rares (hépatite auto-immune, causes tumorales, causes vasculaires)
VI. PRISE EN CHARGE
A. BUTS
Le traitement est avant tout symptomatique, il vise à prévenir et traiter les complications en attendant la
récupération de la fonction hépatique
Trt étiologique
B. HOSPITALISER LE MALADE DANS UN SERVICE DE REANIMATION PEDIATRIQUE
C. TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE
La prise en charge thérapeutique actuelle de l'hépatite est avant tout symptomatique.
1. Une règle fondamentale
Une règle absolue est de ne donner aucun médicament à un enfant présentant une IHC.
2. Apports nutritionnels
Restriction hydrique relative.
Restriction sodique
Apports riche en glucose
Restriction en protéine: 0,5 g/kg/j
Alimentation entérale (stades I et II), alimentation parentérale si coma
44 Dr Nekmouche
6) Facteur V < 20 %.
7) Fonte rapide du foie (Cirrhose et maladie métabolique).
8) Présence d’une ascite.
9) Syndrome hépatorénal.
10) Hypoglycémie rebelle.
11) Hyper bilirubinémie Total > 400 µmol/l.
12) Acidose lactique.
2. Contre-indications
Malades dont les chances de récupération neurologiques sont dépassées
Défaillance multi-viscérale non contrôlée
IHC secondaire à une maladie létale à court terme : leucose, encéphalopathie profonde
3. Résultats
Le pronostic est bouleversé par la transplantation (permet actuellement des taux de survie à un an entre 60 et 80 %,
selon le stade du coma et la qualité du greffon ). La récidive sur greffon est exceptionnelle
F. SURVEILLANCE +++
1. Clinique
La qualité de cette surveillance est fondamentale car c'est sur le profil évolutif de la maladie et de l'IHC que sera
posée l'indication d'une transplantation hépatique.
Signes cliniques (qualité du pouls, temps de recoloration, chaleur et colorations des extrémités)
Tension artérielle
Mesure horaire stricte des entrées et des sorties (éviter le sondage urinaire car risque infectieux)
Signes neurologiques
Circonférence abdominale pour détecter l'apparition d'une éventuelle ascite ou pour en suivre l'évolution
2. Examens para-cliniques
1) Hématologie
Hémogramme avec hématocrite et compte des plaquettes
Hémostase
2) Biochimie
Glycémie (Dextro)
Albuminémie
Transaminases
Bilirubinémie totale et directe
Phosphatases alcalines et gamma-glutamyltransférase
Ammoniémie
Taux d'alpha-fœto-protéine
Gaz sanguins
Ionogramme sanguin et urinaire avec osmolarité
Calcémie ionisée, phosphorémie, magnésémie
Urée sanguine et urinaire et créatininémie
46 Dr Nekmouche
3) Microbiologie
Cultures bactériologiques (sang, urine,…) à la moindre suspicion d'infection
4) Imagerie
radiographie pulmonaire (œdème pulmonaire, épanchement pleural, index cardiaque)
radiographie de l'abdomen (syndrome occlusif ou sub-occlusif)
Echographie abdominale (dépistage de l'ascite, echostructre et taille du foie)
tomodensitométrie cérébrale (en cas d'atteinte neurologique grave)
5) Electro-physiologie
EEG
G. SUIVI ET PRONOSTIC
1. En cas d'évolution favorable
1) Evolution spontanément favorable
Le degré de récupération de la fonction hépatique est fonction de la cause de l'IHC
Cours Pr Radoui
Cours Constantine
Insuffisance hépatocellulaire Cours DES 29/01/2011
Insuffisance hépatocellulaire de l’enfant thèse pour l’obtention du doctorat en médecine DR
Majdouline KAMAL 2017
47 Dr Nekmouche
Fiche technique
Intoxication au paracétamol
Clinique Biologie
Phase1 Nausées, vomissement, hépatalgie, malaise Normal
(H0 – H24) (symptômes peu spécifiques) (hors paracetamolémie)
Phase2 -Une amélioration paradoxale est possible ↑transaminases et de la bilirubine
(H24 – H48) -Apparition de l’ictère
-parfois oligurie (intoxication sévère)
Phase3 L’ictère est net Cytolyse hépatique très marquée
(H48-H96) Le décès peut survenir en 3 à 5 jours Hémostase perturbé TP bas
Phase4 ½ des cas guérison en 15j sans séquelles Chez la majorité des cas normalisation
(> 4jours) Les autres : biologiques
Apparition d’une encéphalopathie hépatique Les autres : l’altération hépato cellulaire se
rarement une Insuffisance rénale poursuit
hépatite fulminante <1% des cas
I. Conduite à tenir
1) Déclaration
2) Contacter le Centre Anti-poison
Tel : toxico Bab el oued: 021 97 98 98 (disponible 24/24) toxico CHU Oran: 041 41 49 49
48 Dr Nekmouche
3) Voie d’abord
4) Prévoir du PFC si TP bas
5) Lavage gastrique :
sérum physiologique
50-100cc /cycle chez l’enfant (total : 2-5l)
250-350 cc /cycle chez l’adolescent (totale : 10-15 l)
jusqu’à l’éclaircissement
6) Charbon activé
A ne pas donner puisque il empêche l’action du NAC par voie orale
Si le charbon a été déjà donné il faut attendre 2 h pour donner le NAC
7) Traitement spécifique :
Il existe un antidote : la N-acétylcystéine (NAC) = Fluimucil® sachet 200 mg, amp inj 5mg/25ml
Le protocole Fluimucil est débuté d'emblée si dose inconnue ou supposée toxique
(>6 ans = >150 mg/Kg <6 ans = 200 mg/Kg)
Protocole par voie orale (Rumack) :
Dose de charge 140 mg/kg
puis 70 mg/kg/4 heures en 72 heures (17 fois).
Faire un prélèvement sanguin pour dosage de la Paracetamolemie qui se fait à H4 sur tube sec (2
heure<6ans) est un critère d'arrêt ou de poursuite du traitement (à conserver au frigo jusqu’a l’envoi au service
toxico CHU ou EHU)
si la Paracetamolemie prélevée au delà de H4 montre une valeur non toxique sur le nomogramme de Rumack et
Matthew arrêter le protocole
si la Paracetamolemie prélevée au delà de H4 (H2<6ans) montre une valeur toxique sur le nomogramme de
Rumack et Matthew (Ligne A).on poursuit le protocole (17 doses).
Paracetamolemie toxique H 4 (≥ 6 ans) > 200 mg/l ou μg/ml > 1332 μmol/l
Paracetamolemie toxique H 2 (< 6 ans) > 225 mg/l ou μg/ml > 1498,5 μmol/l
Les autres indications du NAC :
Administration du NAC selon le protocole habituel puis on donne 50mg/kg/8h jusqu'à la décroissance des
enzymes hépatiques et l’amélioration du TP
Références :
MALADIE DE WILSON
I. INTRODUCTION :
1. Définition :
La maladie de Wilson est l’ensemble de manifestation clinique et biologique en rapport avec l’accumulation du
cuivre dans les différents organes liée à une erreur congénitale portant sur le métabolisme du cuivre.
Elle se transmet sur le mode autosomique récessive.
Le gène de la maladie est situé sur le bras long du chromosome 13.
2. Intérêt :
La fréquence: rare
Dgc : Clinique : Une atteinte hépatique, des signes extra hépatiques ,biologique :bilan cuprique
Trt basé sur les chélateurs de cuivre
Evolue vers la cirrhose, la démence….
Intérêt de dépistage
II. PHYSIOPATHOLOGIE :
Le cuivre alimentaire (1-5mg/j) parvient au foie par voie sanguine.
L’atteinte du transport intra-hépatique du cuivre entraine :
Une ↘ de l’excrétion du cuivre dans la bile.
Avec ↘ l’incorporation de ce dernier dans la céruloplasmine synthétisée par l’hépatocyte.
Le cuivre ainsi accumulé dans l’hépatocyte entraine une nécrose hépatocytaires avec inflammation portale et
péri portale puis fibrose.
La nécrose entraine :
Une libération extra hépatique du cuivre dans le sang (↗cuprémie hémolysecuprurie).
Et une captation de ce dernier par les différents organes (cerveau, cornée, reins).
III. LE TABLEAU CLINIQUE :
A. Formes symptomatiques :
1. L’atteinte hépatique :
Elle est souvent isolée chez l’enfant.
Elle est d’une grande variabilité, ce qui rend compte de la multiplicité des tableaux réalisés :
1) Atteinte hépatique modérée :
Elle se traduit par une hépatomégalie et une simple augmentation des transaminases.
Parfois un tableau d’hépatite virale vraie dont l’évolution se prolonge, conduisant à rechercher une autre
pathologie.
2) Insuffisance hépatique majeure :
Cliniquement des signes cliniques menaçant rapidement la vie de l’enfant :
Hépatomégalie.
Un ictère.
Des œdèmes.
Une ascite.
Des troubles de la conscience.
51 Dr Nekmouche
Biologiquement :
Un effondrement des facteurs du complexe prothrombique (TP).
Une hypoalbuminémie.
Une activité basse des PAL.
Parfois un syndrome de CIVD.
3) Tableau d’hépatite chronique active :
Il comporte :
Un gros foie plus ou moins ferme.
Fréquemment une splénomégalie.
Biologiquement :
une↗↗des transaminases.
↗ des gammaglobulines.
L’examen histologique évocateur de l’hépatite chronique active avec :
Signes de fibrose portale inflammatoire et de nécrose péri portale.
A différencier de l’hépatite chronique active d’origine virale ou auto-immune, par la coexistence
fréquente de vacuoles de stéatose et d’une vacuolisation de nombreux noyaux hépatocytaires.
4) Cirrhose du foie :
Il s’agit plus rarement enfin d’une véritable cirrhose du foie, avec un degré variable d’insuffisance
hépatocellulaire et des manifestations liées à l’HTP
2. L’atteinte neurologique :
L’atteinte neurologique s’observe entre 15 et 30 ans, elle est exceptionnelle à un âge inférieur ou égal à 12
ans.
Trois formes neurologiques ont été individualisées :
1) Forme pseudo-sclérotique : forme la plus fréquente, associant un tremblement, une ataxie et une
diminution des capacités fonctionnelles
2) Forme parkinsonienne ou hypokinétique : avec syndrome parkinsonien
3) Forme hyperkinétique : avec postures dystoniques ou mouvements choréiques.
3. Manifestations psychiatriques :
1) Un désintérêt de l'activité scolaire ou professionnelle.
2) Des troubles thymiques : hyperémotivité, labilité de l'humeur, dépression de gravité variable, Les
tentatives de suicides ne sont pas rares
3) Des troubles du caractère : irritabilité, agressivité, colère immotivée.
4) Des troubles psychotiques : comportement bizarre, retrait social, délire, hallucinations, syndrome
schizophrénique
5) Démence ++++
4. Atteinte hématologique :
1) Anémie hémolytique :
Une anémie hémolytique à test de Coombs négatif, aiguë, subaiguë ou rémittente, est parfois rencontrée
comme présentation inaugurale
L’inhibition des enzymes érythrocytaires (G6PD, PK), mais aussi l’effet des radicaux libres sur sa membrane,
sont considérés comme responsables.
2) Troubles de l’hémostase :
Thrombopénies : d' une part elle est secondaire à l'hypersplénisme, et d'autre part à la toxicité directe du
cuivre.
Diminutions des facteurs de la coagulation : elle est liée à l'insuffisance hépatocellulaire qui entraîne un
déficit en facteur II, V, VII et X, antithrombine III, fibrinogène et prothrombine.
52 Dr Nekmouche
Une association à une dermatopolymyosite, une myasthénie, un lupus, une sclérodermie, un syndrome de
Good Pasture ou une carence en immunoglobuline A est plutôt en rapport avec la D-pénicillamine .
B. Formes asymptomatiques (précliniques) :
Dépistage vers l’âge de 3 à 4 ans, dans la fratrie d’un enfant chez lequel vient d’être reconnue une maladie
de Wilson :
Une élévation modérée et persistante des transaminases.
Peut être absente alors que la balance cuprique est positive depuis de nombreuses années.
En l’absence d’antécédent familial : le diagnostic de maladie de Wilson doit être suspecté à la découverte à
l’examen histologique du foie (demandée avec l’arrière pensée d’une hépatite chronique) de :
Lésions de stéatose.
Aspect particulier vacuolaire des noyaux hépatocytaires.
IV. LES EXAMENS BIOLOGIQUES :
1. La céruloplasmine sanguine :
Très abaissée et peut même être nulle en cas de maladie de Wilson (N 200 mg/L)
5 à 10 % des sujets porteurs d’une maladie de Wilson ont une céruloplasminémie normale.
Peut être très basse au cours de syndrome néphrotique, une malabsorption intestinale ou une
hépatopathie chronique avec insuffisance hépatocellulaire, également normalement basse chez le nouveau-
né, ne s’élevant que progressivement en 2 ans.
2. La cuprurie :
Elevée au-dessus de 100 μg/24 heures (N< 40 μg/24 heures)
Cependant la cuprurie peut s’élever au cours de n’importe quelle hépatopathie comportant un degré
suffisant de nécrose cellulaire.
3. La cuprémie : Elevée
Ce dosage est souvent très variable au cours de la maladie et a donc peu d'utilité en pratique
4. Le cuivre échangeable relatif (REC) :
Apprécier la fraction toxique du cuivre dans le sang des patients wilsonniens
une sensibilité (Se) et une spécificité (Sp) de 100%.
5. La biopsie du foie :
Les signes histologiques ne sont pas spécifiques, mais dont l’association permet d’évoquer une maladie
métabolique :
Une stéatose.
D’une fibrose portale et/ou de signes inflammatoires.
L’existence de nombreux noyaux hépatocytaires d’aspect vacuolaire évocatrice d’une maladie de Wilson
L’examen au microscope électronique : des lésions mitochondriales pathognomoniques de la maladie de
Wilson
6. Le dosage du cuivre hépatique :
Permet d’affirmer le diagnostic s’il est > 250 μg/g de foie sec, en l’absence de cholestase.
Il est parfois normal ; si les prélèvements recueillis au décours d’une nécrose hépatique suffisante pour
avoir libéré le cuivre en excès.
7. L’étude cinétique du cuivre radioactif :
Utile en cas où la céruloplasminémie est normale et en cas de doute diagnostique
L’administration orale du cuivre radioactif est suivie chez les sujets normaux d’une élévation de la
radioactivité dans le sang qui s’accroît pendant 48 heures.
Sujet wilsonien est incapable d’incorporer le cuivre radioactif dans la céruloplasmine.
54 Dr Nekmouche
8. La biologie moléculaire :
La recherche de la ou des mutations du gène responsable de la maladie prend peu à peu le pas sur l’étude
du métabolisme cuprique.
9. Arguments radiologiques :
TDM cérébrale :
En cas d'atteinte neurologique, on note une hypodensité des noyaux lenticulaires et une atrophie corticale
IRM cérébrale :
On note une atrophie cérébrale et des anomalies focales de signal sus et sous tentorielles.
V. TRAITEMENT :
A. Buts :
Supprimer la surcharge en cuivre de l’organisme pour stabiliser voire améliorer les troubles préexistants.
Prévention et traitement les complications
B. Modalités:
1. Régime pauvre en cuivre :
Suppression des aliments riches en cuivres : Les abats, la viande de cheval, le gibier, les crustacés et
coquillages, les champignons, les fruits et légumes secs, le chocolat.
2. Chélation du cuivre : par :
1) La D-Pénicillamine : Trolovol : cp : 300mg.
La dose initiale : 300 mg/j puis on augmente progressivement la dose pour atteindre en général 750-900
mg/j en quelques semaines
Supplémentation systématique de vitamine B6 : 25mg/j (vu l’effet anti pyridoxinique du traitement) pour
prévenir la névrite optique.
Effets secondaires
Précoces: (les 1ères semaines)
Prurit, rush cutané.
Fièvre, ADP.
Nausées, vomissements, stomatite.
Nécessitant l’arrêt de la D-Pénicillamine et sa réintroduction ultérieure, très progressive, sous
administration transitoire de prédnisone
Tardifs : après quelques mois ou années de traitement, on peut observer des effets secondaires :
Lésions cutanéomuqueuses de type bulleux ou nécrotique.
Lupus.
Syndrome néphrotique.
Syndrome de Goodpasture
2) La trientine : gélule : 300mg.
Entraîne une augmentation de la cuprurie.
La dose : chez l’enfant 20mg/kg/j en 2a3 prise jusqu'à : 750-900mg/j par voie orale en 3prises avant le repas
Elle peut être à l’origine d’une anémie sidéroblastique nécessitant un contrôle régulier de l’hémogramme.
Elle est utilisée en cas d’intolérance ou de contre indication à la D-Pénicillamine.
3) Les sels de zinc :
Limitent l’absorption intestinale du cuivre.
La dose : 50-75mg/j.
Leurs effets secondaires (céphalées, troubles digestifs) semblent plus rares
3. La transplantation hépatique :
Elle est indiquée en cas de :
L’insuffisance hépatique suraigüe en urgence.
55 Dr Nekmouche
2. Sous traitement :
Amélioration clinque, biologique confirme l’efficacité du traitement.
Normalisation des facteurs de l’hémostase en 1-2ans.
Si cirrhose constitue, elle est irréversible, peut être stabilisée sous traitement.
L’HTP évolue par son propre compte.
L’atteinte oculaire disparait en 1-2 ans de même que l’atteinte neurologique.
L’atteinte hépatique suraiguë est d’évolution fatale en quelques jours.
VIII. Dépistage et prévention :
Conseil génétique et dépistage chez la fratrie :
Pratiquer un conseil génétique aux parents en leur réexpliquant que cette pathologie est autosomique
récessive et que le risque encouru à chaque grossesse nouvelle est de 25%.
Dépister les frères et les sœurs et si possible faire une étude génétique : si l’un des frères ou sœurs est
atteint mais asymptomatique, on peut lui proposer un traitement à base d’acétate de zinc qui inhibe
l’absorption intestinale du cuivre et n’a pas d’effet secondaires.
HEPATITE AUTO-IMMUNE
I. Définition :
Les hépatites auto-immunes (HAI) sont des affections hépatiques inflammatoires d’origine inconnue
souvent chez le sexe féminin ayant prédisposition génétique, caractérisées :
1) Par la présence d’auto-anticorps circulants :
Type I : auto-AC anti-muscle lisse (AML) ou antinucléaires.
Type II : Ac anti LKM1 (anti microsomes), Ac anti LC (anti-cytosol)
2) l’existence d’une infiltration lymphoplasmocytaire des régions portale et péri-portale du parenchyme
hépatique.
II. Epidémiologie
Prévalence : 0,1 à 1,2 pour 100 000 personnes
Prédominance féminine (4:1)
2 pics d’âge :
Type1: 2/3 des HAI du grand enfant ; Pic en période pré-pubertaire
Type2: 1/3des HAI du petit enfant
Association HLA DR3/4 (Europe du nord)
ATCD familiale d’auto-immunité 40%
Le type 1 est le plus fréquent
III. Pathogenèse :
Dans la pathogenèse d’une HAI on a plusieurs facteurs :
1. Les facteurs génétiques : des allèles d’HLA de classe II HLA DR3 DR4 ont été retrouvés associes à une
susceptibilité accrue au déclenchement de l’HAI.
2. Les facteurs environnementaux : déclenchant le processus auto-immun représentés essentiellement par
les:
Virus
VHA, VHB, VHC
CMV; EBV, Rougeole
Médicaments
Interféron, Nitrofuntoine,
Diclofénac
Acide thyénilique.
IV. Le diagnostic positif :
A. La clinique :
Le mode de révélation :
1) Asymptomatique, BH systématique 34% (Augmentation des transaminases Une HPM (+/- des SPM)
2) Une symptomatologie non spécifique : Fatigue intense, anorexie, perte de poids
3) Hépatite chronique
4) Hépatite aigue 40%
5) Hépatite fulminante …rare
6) Cirrhose 10% (HPMG,SPMG,HTP, ascite, IHC)
7) Post transplantation Hepatique
8) Overlaps : forme frontière avec d’autre maladies hépatiques auto-immunes : CBP ; CSP
9) Une autre maladie auto immune peut précéder ou révéler une HAI
58 Dr Nekmouche
Arthrite, colite ulcéreuse, maladie de Crohn, anémie hémolytique, glomérulonéphrite pour l’HAI
type 1
Diabète, thyroïdite, vitiligo, alopécie pour l’HAI type 2.
B. Biologie :
Une augmentation variable des transaminases : 1,5-5 fois la normale.
GT et PAL sont fréquemment très légèrement augmentés, dans le cas où la GT et PAL sont au-delà de
2,5 de la normale, une complication sur la voie biliaire doit être suspectée.
Une hypergammaglobulinémie type Ig G.
Diminution du C4
Des stigmates biologiques d’une insuffisance hépatocellulaire dans la moitie des cas au moment du
diagnostic :
Hypoalbuminémie.
Diminution plus ou moins sévère des facteurs de coagulation.
Absence des marqueurs viraux.
Présence d'auto anticorps à un taux significatif
Ac anti noyaux, Ac anti muscle lisse : HAI type 1(>80%)
Ac anti LKM1 (anti microsomes), Ac anti LC (anti-cytosol) : HAI type 2 (<10%).
Des transaminases, bilirubine, IgG normales n’excluent pas le diagnostic
Ac peuvent être initialement négatif !!refaire bilan pdt le suivi.
C. Histologie :
1. Hépatite d'interface
- Infiltrat lymphoplasmocytaire portal, périportal ou para-septal
V. Diagnostic Positif
A. Score diagnostique
59 Dr Nekmouche
Score simplifié
.
VIII. Le traitement :
A. But :
Stopper l’évolution de la maladie.
Eviter les rechutes de manière à diminuer le risque d’évolution vers la cirrhose et ses complications.
B. Modalités :
Un traitement immunosuppresseur associant :
Prédnisone : cp de 5mg à la dose de 2mg/kg/j, jusqu’à 60mg/j + traitement adjuvant (RSS, KCL,
pansement gastrique).
Azathioprine : cp de 50mg à la dose de 1,5-2mg/kg/j.
Cette forte posologie est maintenue pendant 8-10semaines jusqu’à rémission complète (normalisation des
transaminases)
IX. SUIVI
Rythme de suivi : régulier :
Rapproché au début.
Puis de espacé.
Paramètres de suivi :
Clinique :
EG, CCM, DPM et DSP.
Palpation du foie et de la rate.
Syndrome hémorragique (hémorragie digestive+++)
61 Dr Nekmouche
Autres protocole:
Le mycophenolate mofetil (MMF) semble efficace chez les rechuteurs.
Le tacrolimus.
L’Acide ursodésoxycholique associé a la bithérapie, peut être prescrit en particuliers dans les formes avec
atteinte cholangiolaire.
3. Transplantation Hépatique
Indication :
1) Forme fulminante.
2) Non réponse au trt immunosuppresseurs.
3) rechute tardive de la fonction hépatique après bonne repose initiale au trt.
Récidive après transplantation: classique favorisée par:
une immunosuppression insuffisante.
un greffon présentant l’ holotype HLA DR3.
XI. Pronostic : dépend de plusieurs facteurs :
Le type (type II : mauvais pronostic).
Association à d’autres manifestations extra hépatiques.
La réponse au traitement.
L’assiduité au traitement.
La cirrhose, qui évolue par son propre compte.
L’hépatocarcinome.
CA T D E V A N T U N E S P LE N OM E G A L I E
I. GENERALITES
Organe lymphoïde (hématopoïèse chez le fœtus).
D. BILAN BIOLOGIQUE
NFS si on évoque une pathologie tumorale (hémopathie en premier lieu) (rate d'aspect tumoral, associée à un
gros foie et à des signes plus ou moins marqués d'insuffisance médullaire)
Si hypersplénisme évoquer une hypertension portale en premier lieu.
BILAN INITIAL
Hémogramme + réticulocytes.
Electrophorèse des protides.
VS, CRP, fibrinogene.
Transaminases.
III. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Un gros rein gauche à développement antérieur (néphroblastome)
Une tumeur rétro-péritonéale (neuroblastome)
Un gros lobe gauche hépatique.
IV. ETIOLOGIE DES SPLENOMEGALIES
A. SPLENOMEGALIES D'ORIGINE INFECTIEUSE
Fièvre, adénopathie, altération de l'état général
1. Causes virales
1) La mononucléose infectieuse (MNI)
Splénomégalie parfois volumineuse, polyadénopathie, syndrome mononucléosique sérologie EBV
2) Autres
La rubéole, la rougeole, l’hépatite virale, les infections à Coxsackie, la CMV, le VIH isolements viraux,
sérologies
2. Causes parasitaires
1) Paludisme
Retour d'une zone d'endémie, splénomégalie modérée, fièvre, anémie hémolytique avec ictère frottis
sanguin, goutte épaisse, sérologie
2) Toxoplasmose
Polyadénopathie, syndrome fébrile et syndrome mononueléosique inconstant. séroconversion avec présence
d'IgM.
3) Leishmaniose
Splénomégalie modérée parfois monstrueuse, hépatomégalie, fièvre, pancytopénie myélogramme +
sérologie
4) Schistosomiases hépatospléniques à Schistosoma mansoni
Séjour en région d'endémie échographie hépatique, sérologie
5) Parasitoses spléniques
Le kyste hydatique échographie , sérologie
L'abcès amibien échographie, sérologie, examen des selles
3. Causes bactériennes
Septicémies aiguës : hémocultures
Typhoïde : hémocultures, coprocultures, séro-diagnostic de Widal
Brucelloses : séro-diagnostic de Wright
Endocardites : hémocultures
Tuberculose hépatosplénique : culture de moelle, ponction-biopsie hépatique
B. SPLENOMEGALIES D'ORIGINE HEMATOLOGIQUE
65 Dr Nekmouche
1. Anémies hémolytiques
Hémolyse : pâleur, ictère, splénomégalie
1) Anémies hémolytiques congénitales
1- Anomalies de la membrane érythrocytaire en particulier la sphérocytose héréditaire ou maladie de
Minkowski chauffard
Parents consanguins, microsphérocytose au FSP, diminution de la résistance globulaire aux solutions salées
hypotoniques , augmentation de l'auto-hémolyse in vitro (test de Dacie), corrigée par le glucose et non par
l'ATP.
2- Déficits enzymatiques en particulier le déficit en pyruvate kinase
La splénomégalie est rare dans la crise hémolytique du déficit en G-6-PD, plus fréquente au cours de
l'hémolyse chronique du déficit en pyruvate kinase.
3- Hémoglobinopathies
La ß-thalassémie majeure : retard staturo-pondéral, dysmorphie crânio-faciale électrophorèse de
l'hémoglobine (Hb. F. élevée 20 à 90 %, Hb. A 2 Nle ou élevée, Hb. A1 basse avec Taux A1 toujours < A2)
La drépanocytose : retard staturo-pondéral, accident veino-occlusive, positivité du test de falciformation
électrophorèse de l'hémoglobine (absence d'HbA, HbA2 normale, HbF élevée ( à 20 %), HbS de 80 à 95 %,)
2) Anémies hémolytiques acquises
1- A H auto-immunes
Apparition subite, ictère test de Coombs positif
2- A H non immunologiques
Hémoglobinurie paroxystique nocturne (rare chez l'enfant) test de Hame-Daci
2. Hémopathies et tumeurs malignes
Syndrome anémique, syndrome hémorragique, syndrome tumoral
1) Leucémies
Syndrome tumoral associé (hépatomégalie, adénopathies périphériques ou médiastinales), parfois
splénomégalie isolée cliniquement. échographie abdominales (grosse rate souvent homogène, parfois
hétérogène avec de fréquentes adénopathie intra-abdominales) le myélogramme permet d'affirmer le
diagnostic
2) Lymphomes et tumeurs solides
Lymphomes non hodgkiniens biopsie d'un ganglion périphérique ou de la moelle
Histiocytoses langerhansiennes : la forme pluriviscérale diffuse " syndrome de Letterer-Siwe " : enfant de
moins de 2 ans le diagnostic est histologique (ganglions, os, lésion cutanée, biopsie hépatique).
Tumeurs solides : seule neuroblastome occasionnent des métastases spléniques
3. Hématopoïèse extra médullaire
Splénomégalie d'origine carentielle dans les grandes anémies ferriprives, et le saturnisme
C. RATE D'HYPERTENSION PORTALE
Ictère, ascite, circulation collatérale, hépatomégalie
Hypersplénisme : syndrome biologique pancytopénie, essentiellement une neutropénie et une thrombopénie
Echographie au Doppler couleur : rechercher les anastomoses porto-caves, rechercher la cause
Atteinte de la veine porte : cavernome portal idiopathique on après cathétérisme veineux ombilical
Atteinte des veines sus-hépatiques: syndrome de Budd-Chiari
Modification de l'échostructure du parenchyme hépatique : cirrhose secondaire à une mucoviscidose, on un
déficit en -1-antitrypsine.
D. SPLENOMEGALIES D'ORIGINE INFLAMMATOIRE
Contexte clinique ou biologique complexe
Le lupus érythémateux disséminé, l'AJI dans sa forme systémique, la sarcoïdose
66 Dr Nekmouche
SPMG Pr Radoui
67 Dr Nekmouche
HEPATOMEGALIE
I. Introduction :
A. Définition : on appelle hépatomégalie, une augmentation du volume du foie portant sur l’ensemble ou sur
une partie du foie permettant ainsi de distinguer les hépatomégalies globales des hépatomégalies
localisées.
B. Intérêt :
- Fréquence : pathologie fréquente chez l’enfant.
- Diagnostic : clinique, aidé par l’imagerie.
- Diagnostic étiologique : les étiologies sont nombreuses.
II. Diagnostic :
A. Circonstances de découverte :
- Découverte fortuite lors d’un examen clinique systématique.
- Devant une symptomatologie d’appel : ictère, hépatalgies…
B. Examen clinique : se fait chez un malade en décubitus dorsal
1. Percussion :
- Elle permet de délimiter le bord supérieur du foie. Elle se fait de haut en bas en percutant la sonorité
pulmonaire jusqu’à percevoir une matité qui correspond au bord supérieur du foie.
- Pour le bord inférieur, s’il n’est pas palpable, on percute de bas en haut allant de la sonorité digestive
jusqu’à buter contre la matité hépatique.
2. Palpation : c’est la méthode de choix pour délimiter le bord inférieur du foie et de préciser ses caractères :
est-il tranchant ou mousse.
- La palpation peut être :
1) Uni manuelle « Méthode de CHAUFFARD » : examinateur en face du malade, main gauche dans la région
lombaire droite, main droite placée à plat sur l’abdomen doigts dirigés vers le haut un peu oblique au bord
costal, on demande à l’enfant de respirer
2) Biannuelle : « Méthode de GILBERT » examinateur en face du malade les deux mains, doigts rapprochées,
placées à plat sur l’abdomen dirigées en haut vers le bord costal droit. Méthode de MATHIEU » examinateur
placé à la tête du malade regardant ses pieds, mains posées sur l’abdomen en crochet cherchant à
accrocher le bord inférieur du foie à l’inspiration.
Au terme de cet examen clinique :
3. La percussion combinée à la palpation permet d’apprécier :
- Flèche hépatique : la distance entre le bord supérieur et le bord inférieur du foie sur la ligne médio
claviculaire. En fonction de l’âge :
-
AGE HEPATOMEGALIE
0-28 jours >5 cm
29 jours-2 ans >6 cm
2 ans -5 ans >7 cm
5 ans-15 ans >8 cm
- Caractère du bord inférieur du foie : à l’état normal il est régulier de surface lisse et indolore, mobile avec
les mouvements respiratoires.
III. Diagnostic positif :
- L’hépatomégalie se manifeste par une augmentation de la flèche hépatique supérieure aux normes pour
l’âge, mesurée sur la ligne médio claviculaire.
68 Dr Nekmouche
Angiomes stellaires.
Signes d’insuffisance cardiaque droite.
3. Paraclinique :
Biologie : exploration fonctionnelle hépatique, sérologies virales, amibienne, hydatique, bilan cuprique,
auto-immunité.
Imagerie : échographie, scanner abdominal.
Ponction biopsie du foie.
B. Résultats de l’enquête
1. Hépatomégalie vasculaire :
Globale, ferme, régulière, lisse.
Douloureuse spontanément et à la palpation.
Mobile à bord inférieur mousse.
Accompagnée de :
Reflux hépato jugulaire.
Expansion systolique du foie.
Signes d’insuffisance ventriculaire droite.
Cause : Péricardite constrictive tuberculeuse (télé thorax, ECG, échocardiographie.
2. Hépatomégalie cholestatique :
Globale, lisse, régulière, de consistance ferme.
Insensible.
Bord inférieur tranchant : atrésie des voies biliaires extra hépatique.
Bord inférieur mousse : cholestase intra hépatique : Alagille, Byler, déficit en alpha 1 antitrypsine.
3. Hépatomégalie cirrhotique :
Le foie peut être augmenté de volume de façon globale ou localisée comme il peut être atrophique.
Consistance très ferme, insensible, mobile.
Bord inférieur tranchant.
La cirrhose peut être :
Post nécrotique : hépatite virale B et C, hépatite médicamenteuse, hépatite auto-immune.
Cirrhose biliaire : primitive ou secondaire aux cholestases.
D’origine métabolique : maladie de Wilson, Glycogénose type IV, Tyrosinémie, Fructosémie,
Galactosémie, Déficit en alpha 1 anti trypsine, Gaucher.
Echographie : foie nodulaire.
PBF : confirme le diagnostic et oriente la cause.
4. Hépatomégalie tumorale :
1) Tumeurs bénignes :
- Kyste hydatique du foie :
Développement de larve d’échinococcus granulosus au dépend d’un ou plusieurs segments.
IDR de Casoni positive.
Sérologie hydatique positive.
Scanner abdominal
Recherche de localisation pulmonaire, osseuse, cérebrale….
- Angiomes hépatiques.
2) Tumeurs malignes :
- Primitives :
Dureté pierreuse, fixée avec altération de l’état général et d’autres signes accompagnateurs.
Hépatoblastome, Hépatocarcinome.
70 Dr Nekmouche
- Secondaires :
Surface irrégulière parsemée de gros nodules (foie marroné), mobile.
Neuroblastome, syndrome de Pepper.
5. Hépatomégalie infectieuse : hépatomégalie douloureuse se voyant dans plusieurs états infectieux dont le
plus typique étant l’amibiase hépatique.
6. Hépatomégalie de surcharge :
- Hépatomégalie globale de surface lisse et régulière, de consistance molle.
1) Maladie de Gaucher.
2) Maladie de Wilson.
3) Galasctosémie, fructosémie.
4) MPS.
5) Glycogénoses.
6) Hémochromatose.
7) Amylose.
8) Souvent orientées par la PBF.
INTRODUCTION
Toute infection peut s’accompagner d’anomalies biologiques hépatiques.
Le terme « hépatite virale » doit être réservé aux maladies associées aux virus ayant un véritable
hépatotropisme avec comme manifestation prédominante une hépatite clinico-biologique.
L’alphabet des virus hépatotropes s’est élargi, et aux virus A et B, se sont ajoutés les virus C, D, E et G.
Cette liste n’est pas exhaustive puisque l’existence de virus non A, non B, non C, non D, non E, non G est
fortement suggérée par les hépatites aiguës ou chroniques.
Hépatite A (VHA) :
Le virus de l’hépatite A est le plus fréquent des virus responsables d’hépatites aigue dans tout le monde.
Formes sporadique ou épidémique ou endémique (pic hivernal)
1. Transmission :
Voie entérale : mode oro-fécal.
Voie sanguine : rare (virémie Brève).
2. Clinique:
Incubation : 15-45j.
Affection bénigne asymptomatique : 90 %.
Formes ictériques :
L’ictère est d’autant plus fréquent que le patient est plus âgé : exceptionnel avant 02ans (le virus est
excrété dans les selles quelques jours avant le début des symptômes et a disparu au pic de l’ictère).
La complication la plus grave est la plus possible évolution fulminante vers une insuffisance
hépatique : 0,1- 0,5 % (25 % des causes de l’hépatite graves de l’enfant).
L’existence d’une fièvre augmente le risque d’évolution vers une hépatite grave.
Lorsque le facteur V < 50 % et/ou encéphalopathie : les risques sont imprévisibles.
Formes à rechutes (1-2) : 3% des enfants :
Reprise de tous les symptômes (sauf parfois l’ictère) 4-10 semaines plus tard.
Le risque d’évolution fulminante existe à chaque rechute ictérique bilan d’hémostase au cours de
toute poussée.
L’hépatite A n’évolue jamais de façon chronique.
Formes particulières :
Forme choléstatique prolongée (3-5 mois) avec les complications d’une cholestase chronique.
La cholécystite lithiasique.
Manifestations extra hépatiques : articulaires, cutanées, hématologiques, rénales, neuromusculaire,
cardiaques, respiratoires, digestifs et pancréatiques.
3. Biologie :
Ig M anti A : confirment le diagnostic mais disparaissent au bout de 10 semaines temps nécessaire.
TP bas au pic de l’ictère.
Il n’est pas besoins de faire les le dosage des transaminases (sauf si forme grave) ni de contrôler leur
normalisation qui peut prendre des mois.
72 Dr Nekmouche
5. Prévention
Non spécifiques→ mesures d’hygiène (collective et individuelle).
Spécifiques :
Vaccination : sujet à risques.
Immunisation passive : immunoglobulines polyvalentes.
Hépatite B :
Prévalence mondiale de portage chronique du VHB est de 5% selon l’OMS.
Le VHB est un virus extrêmement résistant pouvant rester en vie plus de 7jours sur une surface sèche.
La transmission mère-enfant joue un rôle prépondérant comme source de contamination.
La transmission est essentiellement périnatale (pays d’endémie) ou au cours de l’enfance.
Il n’ya pas de risque surajouté de transmission par allaitement maternel.
1. Clinique :
Incubation : 45-120j.
L’hépatite B aigue :
Elle peut survenir après l’âge de 02mois chez un enfant né de mère Ag HBe+.
Peut prendre tous les degrés de gravité : asymptomatique, hépatite aigue, hépatite fulminante.
Les symptômes classiques quand ils sont présent, incluent :
Une fièvre.
Un ictère.
Des douleurs abdominales.
Des nausées et vomissements.
Ils peuvent durer jusqu’à 2-3 mois.
Parfois le tableau se résume à une urticaire et des arthralgies.
Il peut s’accompagner :
Anémie.
Glomérulopathie.
Acrodermatite papulaire.
L’hépatite B chronique :
Elle survient chez le nouveau né de mère infectée et l’enfant vers l’âge de 05ans.
Rarement après l’âge de 05ans.
Le plus souvent asymptomatique et de diagnostic biologique.
Le diagnostic est plus rarement posé suite à des manifestations extra hépatiques (GN extra membraneuse).
73 Dr Nekmouche
Hépatite aigue + - + + + - +
Hépatite chronique ++ - - + ++ - +
Porteur sain + - - + - + -
Sujet vacciné - + - - - - -
74 Dr Nekmouche
2. Evolution :
Les malades ayant une hépatite B aigue grave avec :
Négativation de l’Ag HBs en quelques jours Pronostic de survie meilleurs 47 %
Si Ag HBs reste positif : survie à 17 %.
Ag HBe : haut niveau de réplication :
- Si absence d’Ag HBe infection par un virus B mutant : facteur de risque d’évolution aigue
ou subaigüe.
- Pc de survie spontanée 12-25%.
70% des enfants vont présenter une séroconversion de l’Ag à l’Ac anti-HBe en absence d’élimination
virale, l’hépatite chronique peut rarement évoluer progressivement vers :
La cirrhose.
Hépatite chronique Ag HBe négative (virus mutant incapable de synthétiser l’Ag HBe).
Hépatocarcinome (peut se développer même en absence d’une cirrhose sous jacente)
Il existe des situations où la réplication virale continue malgré la présence d’Ac anti HBe (virus B
mutant).
D’où l’intérêt d’une surveillance des patients infectés :
Clinique et biologique (transaminases) chaque 06-12mois.
Si transaminase élevées chaque 03-06mois.
Pour dépister l’hépatocarcinome :
- Une échographie abdominale chaque 06mois.
- Un dosage de l’α fœtoprotéine chaque 06mois ou 1année.
Les patients cirrhotique doivent être suivis de façon plus rapprochée : chaque 03mois.
3. Prévention
Mesures prophylactiques (prévention primaire) :
Dépistage du virus dans les dons de sang (recherche de l’Ag HBs).
Protection des rapports sexuels.
Réduction du risque chez les usagers de drogues IV.
Vaccination de l’entourage d’un patient atteint du VHB
Vaccination :
Le vaccin est constitué d’Ag HBs recombinant.
Qui donne lieu à l’apparition d’Ac anti-HBs.
Administré à bas âge (poids2kg) en IM en 03 doses : à la naissance, 1mois et 5mois.
Ce vaccin est souvent combiné à d’autres vaccin (DTCoq, HI, polio) ou au vaccin contre l’hépatite A.
Les gammaglobulines :
Le vaccin et des gammaglobulines spécifiques contre le VHB (0,3ml/kg) doivent être administrés en
même temps en cas de contage chez un sujet non vacciné : piqure, contamination IV…
Le nouveau né de mère porteuse de l’Ag HBs doit les recevoir dès la naissance (efficacité diminuée
si injection différée de plus de 48h par rapport à la naissance).
4. Traitement :
Hépatite B aigue :
Aucun traitement.
Hépatite B chronique :
L’interféron α : immuno-modulateur et antiviral :
La dose : 5-10millions UI/m2 en S/C : 03fois/semaine pour une durée totale de 24semaines.
Effets secondaires :
75 Dr Nekmouche
Hépatite C :
Prévalence mondiale estimée à 3%.
De plus en plus fréquente chez l’enfant
1. Transmission :
Parentérale : post transfusionnelle.
La contamination maternofœtale est possible en cas de virémie maternelle surtout en cas de déficit
immunitaire (VIH) quelque soit le mode d’accouchement.
L’allaitement maternel n’augmente pas le risque de transmission et ne doit pas être déconseillé.
Transplantation hépatique : 3% des cas.
2. Clinique- biologie :
Incubation : 1-2 mois.
L’hépatite aigue due au VHC est rarement symptomatique : elle passe le plus souvent inaperçue (élévation
considérable des transaminases) avec élimination spontanée du virus.
L’hépatite chronique est le plus souvent asymptomatique mais une fatigue persistante peut parfois être
notée.
A un stade plus avancé : anorexie, perte de poids, douleurs abdominales, HSPM.
Le taux de transaminase peut être normal (ne sont pas un bon indice d’absence d’inflammation).
Leur élévation suggère un phénomène inflammatoire intra hépatique.
Une échographie hépatique permet d’évaluer l’aspect du foie (taille et homogénéité) et la présence d’une
HTP.
La détermination du génotype et la charge virale donnent des informations essentielles diagnostic et pour le
suivi thérapeutique.
La biopsie hépatique : des lésions histologiques nécrotico-inflammatoires de degré faible à modéré, parfois
une fibrose.
Elle a le plus souvent une évolution bénigne dans l’enfance : 15% guérissent spontanément et 25% ont une
évolution bénigne.
Néanmoins sa propension à la chronicité peut favoriser le développement d’une cirrhose ou d’un
hépatocarcinome.
76 Dr Nekmouche
Hépatite D
Très rare chez l’enfant.
Transmission : voie parentérale
Virus à ARN incomplet nécessitant le virus B pour pouvoir se répliquer.
Responsable de coïnfection ou super-infection chez des porteurs virus B.
Diagnostic :
Ag delta rare.
Ac anti D type Ig M puis Ig G.
Hépatite à virus E :
Transmission entérale.
Pas de passage à la chronicité.
Diagnostic : recherche Ac anti E.
Responsable d’hépatite aigue chez la femme enceinte pendant le dernier trimestre (20 %).
Chez l’enfant : hépatite grave : 1-2%.