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https://manualpost.com/download/cat-forklift-v40d-schematic-service-manual/
**CAT Forklift V40D Schematic, Service Manual** Size: 85.8 MB Format: PDF
Language: English Brand: CAT Caterpillar Type of Machine: Forklift Type of
Manual: Schematic, Service Manual Model: CAT V40D Forklift Date: 2011
Content: SENB8237-04-00 Engine 2.0 Liter (XN1P) T & A: Forward
SENB8237-04-01 Engine 2.0 Liter (XN1P) T & A: Systems Operation
SENB8237-04-02 Engine 2.0 Liter (XN1P) T & A: Testing and Adjusting
II
La chance voulut qu'à cette minute, par le jardin, rentrât Mme Héricourt,
courbée dans sa robe noire. Il fallut ouvrir la porte-fenêtre sur le petit
perron, et le comte s'empressa d'esquisser les gestes inutiles, tandis qu'Omer
levait l'espagnolette...
—Virginie, tu attraperas mal à demeurer si longtemps à l'église... Omer,
gronde-la. Elle est partie à six heures du matin... Et il y a des vents coulis
pernicieux...
—Point du tout. Je me place entre la chaire et l'autel, contre un pilier... J'y
suis comme dans ma chambre... La chaire fait paravent...
—Ça n'a pas de bon sens, tout de même...
—Je m'y plais... Sans médire de ton logis ma bonne Caroline, la cathédrale
me paraît plus grandiose. C'est mon palais à moi. J'y suis fort bien. L'odeur
de l'encens y remplace les parfums de ta cuisine, qui sont exquis, mais un
peu persistants dans cette demeure...
—Mais c'est Mlle Alviña, qui me bloque dans les coins de votre salon, et
Denise, qui l'encourage à m'y bloquer. On a fait le siège de ma personne, et
je n'étais pas malotru jusqu'à répondre par des violences. La politesse
m'enjoignait de subir le siège, en évitant les assauts aussi bien que les
sorties. Je m'en suis tiré fort proprement de cette manière, à mon goût. Et
mes réponses d'Italie n'excitaient point Mlle Dolorès à se déguiser en
chevalière d'Éon pour me darder ici une œillade romantique. Faut-il que,
l'ayant prévenue, je coudoie des brigands qui m'attaquent afin qu'elle me
délivre..., et que cela nous lie comme à la dernière page de deux tomes, avec
frontispice gravé en taille douce, où l'on voit un cadavre poignardé et deux
amants sous un chêne que l'orage foudroie!
—Voilà bien les jeunes gens d'aujourd'hui. Quelle sécheresse de cœur! Dès
vingt ans, comme dit M. Beyle, ils visent à être députés du cens, et à se
prononcer sur la conversion de la rente... Il faudra que je vous présente au
jeune de Montalivet. Vous êtes bâtis l'un et l'autre pour vous convenir... A
votre âge, nous courions l'Europe, le sabre au poing, en criant: «Vive la
liberté!» Nous lisions les ruines de Volney à la lueur du bivouac; et nous
nous battions en duel, pour garder le ruban d'une belle Allemande éplorée...
Vous autres, vous préférez la fortune aux belles-lettres et aux sentiments
généreux... Après tout, peut-être, avez-vous raison... Nous étions de grands
fous.
—Peuh! ça ne vous a guère empêché de devenir un grand sage mon oncle,
un grand sage honoré de plaques et de cordons, héritier d'une riche
Hollandaise... près d'être fait comte. Vous nous la baillez belle...
—Chut.
Le général accentua sa mine sévère; mais, sans corriger la grâce affable de
sa voix:
—Vous ne croyez plus à rien.
—Parce que vous êtes notre exemple.
L'oncle Augustin sourit; se tut un instant; puis, s'étant levé, prit Omer sous
le bras. En camarade affectueux, il dissertait. De la morale à la philosophie,
de la philosophie aux actions qu'elle inspire, il en vint à parler du triomphe
de Bolivar, du Pérou, puis du Congrès de Panama, qui réglerait les rapports
entre les libéraux américains et la Sainte-Alliance espagnole. Bolivar
semblait promettre la restitution de leurs biens aux héritiers des absolutistes
exilés ou morts au cours de la guerre civile. Dolorès Alviña deviendrait
alors un très beau parti. Son feu père cultivait le coton sur la côte de la mer
des Antilles. Leurs plantations étaient nombreuses entre Porte-Caballo et La
Guayra. Si l'on réglait ainsi les affaires des vaincus, la tante Caroline aurait
bientôt avantage à traiter avec Mlle Alviña. Car, en dépit de divers prêts
hypothécaires consentis à la filature de Marchiennes par la Banque d'Artois,
la mauvaise administration de l'emprunteur le réduisait aux pires extrémités.
La Compagnie Héricourt avait résolu, pour se rembourser, de reprendre
cette affaire, en appointant l'industriel malheureux, afin qu'il continuât de
gérer la fabrique, mais sous la surveillance de Mme Cavrois. Le général
supputa les gains probables. La Compagnie Héricourt pouvait, le lendemain
de la décision officielle promulguée à Panama, conclure avec les planteurs
de Dolorès un forfait pour les achats de coton en balles. Il déclara la
combinaison fort bonne. A Roubaix, plusieurs tissages gagnaient une grosse
importance financière. Ni la Compagnie Héricourt, ni la Banque d'Artois ne
devaient permettre le développement d'une industrie régionale où elles
n'auraient pas la main, et qui pourrait, dans l'avenir, fonder une concurrence
pernicieuse à la suprématie commerciale des Moulins Héricourt.
Omer s'amusait de toute cette stratégie fort adroite pour le jeter dans les
fers de Dolorès Alviña. En son roide uniforme bleu, fleuri d'or au col, aux
manches, le général marchait, penchait le profil de sa jolie tête fine, rasée
aux joues, coiffée de courtes boucles presque blanches. Il était charmant,
subtil, parfumé, flagorneur; et sûr de son influence. Il appela le comte en
témoignage, puis Mme Cavrois. Ne pensaient-ils point à l'urgence d'enrichir
la filature de Marchiennes? Ce fut, en effet, leur avis. L'oncle Augustin
démontra que l'un d'eux devait plus spécialement s'occuper de la nouvelle
affaire. La tante Caroline ne pouvait suffire à cet énorme travail. Omer
Héricourt l'aiderait en cela, ainsi que le comte l'aidait pour les importations,
le général pour la finance, et Dieudonné pour la fabrication du sucre de
betterave. Le comte riposta:
—Parbleu! il est grand temps que cet amateur de grisettes fasse
l'apprentissage du rentier et qu'il apprenne à gérer son bien. A tout prendre,
il se pourrait qu'il eût bientôt l'occasion de donner des soins à certaine
fortune personnelle qui lui viendrait du pays de Galles par la voie des
épousailles. Cela ferait de ce petit maître le plus gros actionnaire de notre
Compagnie. Et c'est avec lui que vous auriez à débattre en dernier ressort,
général, les clauses des décisions importantes. Il contrebalancerait votre
influence et celle du comptoir de Java. J'ai toujours ouï dire qu'il n'était
point mauvais, pour une Compagnie de commerce, d'être régie par deux
opinions rivales qui se contrôlent réciproquement.