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Néphrologie pédiatrique
CONFERENCES
REMERCIMENT
SOMMAIRE
SYNDROME NEPHROTIQUE ………………………………………………………………………………………………………………………..…………3
GNA POST STREPTOCOCCIQUE DE L’ENFANT………………………………………………………………………………………..………………14
CONDUITE A TENIR DEVANT UNE PROTEINURIE ………………………………………………………………………….…………………......22
HEM ATURIE…………………………………… ……………………………… …………………………………………. ………………… ……………………29
INSUFFISANCE RENALE AIGUË CHEZ L’ENFANT …………………………..……………………………………………………………….…..….36
FICHE TECHNIQUE : HEMODIALYSE………………………………………………………………………………….…………………………..………….44
INSUFFISANCE RENALE CHRONIQUE CHEZ L’ENFANT…………………………………………….…………………………………..………..46
FICHE TECHNIQUE PERITONITE SUR DIALYSE PERITONEALE………………………………….……………………………………..………54
HTA CHEZ L’ENFANT. ……………………………………………………………………………….……………………………….…………………..……56
ANNEXE :PRESCRIPTION DU LOXENE DILUTION …………………………………………………………………………………………………..64
ANNEXE :LES POSOLOGIES PEDIATRIQUES DES ANTIHYPERTENSEURS+COURBES….……………….………………………..….65
PATHOLOGIES RENOVASCULAIRES DE L’ENFANT…………………………………………………………………….…………………………...68
PHEOCHROMOCYTOME…………………………………………………………………………………………………………..…………………………..73
LITHIASE RENALE………………………………..……………………………………………………………………………………..………………………..77
INFECTIONS URINAIRES DE L’ENFANT …………………………………………………………………………………………..……………………..84
UROPATHIES MALFORMATIVES DE L’ENFANT……………………………………………………………………………………….…………… .92
SYNDROME DE LA JONCTION PYELO-URETERALE…………………………………………………………………………………..…………… 92
REFLUX VESICO-URETERAL………………………………………………………………………………………………………………….…...…………96
MEGA URETERE DE L’ENFANT………………………………………………………………………………………………………… …………………100
LES VESSIES NEUROLOGIQUES……………………………………………………………………………………………………………………………104
VALVE DE L’URETRE POSTERIEUR…………………………………………………………………………………………………….…………………106
TUBULOPATHIES(GENERALITES) …………………………………………………………………………………………………….……….…………111
GROUPE I: ANOMALIES SIMPLES DU TRANSFERT TUBULAIRE.
Syndrome de BARTTER…………………………………………………………………………………………………….…………………….115
Syndrome de GITELMAN……………………………………………………………………………………………………….……………….117
Syndrome de LIDDLE………………………………………………………………………………………………………..………………..….118
Glucosurie normoglycemique héréditaire (diabète rénal) ………………………………….………….………………………118
Amino-acidurie …………………………………………………………………………………………………………….….……………………119
Rachitismes vitamino-résistants héréditaires……………………………………………………………………….………………..120
Hypercalciurie idiopathique de l’enfant……………………………………………………………………………………..………….121
GROUPE II: ACIDOSES TUBULAIRES
Acidose tubulaire distale ou type I Syndrome de BUTLER et ALBRIGH (ATD primitive) ………………………. ..122
Acidose tubulaire proximale type II…………………………………………………………………………………..……………….....123
Acidose tubulaire mixte ou type III………………………………………………………………………………..………………………124
Acidose tubulaire type IV………………………………………………………………………………………………….…………………..124
GROUPE III : PSEUDO-ENDOCRINOPATHIES RENALES
❖ Diabète insipide nephrogenique………………………………………………………………………………………………………………….124
❖ Pseudohypoaldostéronisme………………………………………………………………………………………………………………………..125
▪ Pseudohypoaldostéronisme de type I
▪ Pseudohypoaldostéronisme de type II:
❖ Pseudohypoparatyroidisme…………………………………………………………………………………………………………………………125
GROUPE IV : TUBULOPATHIES COMPLEXES Syndrome de Toni Debre Fanconi……………………..………………………….. 126
DIABETE INSIPIDE DE L’ENFANT….……………………………………………………………..……………………………..……………………….130
SHU…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..……….137
SYNDROME D’ALPORT……………………………………………………………………………………………………………………………..………..145
PURPURA RHUMATOIDE….………………………………………………………………………………………………………..………………………148
LUPUS ERYTHEMATEUX SYSTEMIQUE…………………………………………………………………………………………………………………155
3 Dr Nekmouche
S y n d ro m e né p h ro ti q u e
I. DEFINITION :
Le syndrome néphrotique se définit par :
▪ Une protéinurie massive 50 mg/kg/j ou ≥ 40mg/m2 /H
▪ Une Hypoprotidémie < 60 g/l
▪ avec hypoalbuminémie < 30 g/l
II. INTERET :
▪ Fréquence : c’est une pathologie rénale fréquente
▪ Diagnostic : clinique et biologique
▪ Etiologies : multiples dominés par le syndrome néphrotique primitif
▪ Traitement : bien codifié
III. EPIDEMIOLOGIE :
Incidence difficile à apprécier
Age de prédilection : 2- 10 ans
Sexe : prédominance masculine (3G/1F)
IV. PHYSIOPATHOLOGIE
La perte des charges négatives au niveau de membrane glomérulaire avec :
▪ Une protéinurie massive → Hypoprotidémie avec hypoalbuminémie est responsable de la baisse de la
pression oncotique → Œdème
▪ La perte de protéines transporteuses explique : Goitre : PBI ; Anémie : transferrine ; Dysgueusie :
zinc
L'hypoalbuminémie stimule l'activité anabolique hépatocytaire qui va porter sur l'albumine, les lipoprotéines
(hyperlipidémie) et les facteurs de la coagulation (trouble de l’hémostase)
La baisse du volume plasmatique entraine une baisse de la sécrétion du facteur natriurétique d’où la
réabsorption distale du sodium avec baisse de la fonction excrétée du Na (FeNa) et une augmentation du
volume extracellulaire aggravant les oedèmes
Protéinurie massive entraine
▪ Diminution globale des Ig (IgG surtout) non expliquée par la perte rénale rend les SN très sensibles
aux infections
▪ La baisse du facteur B de la voie alterne du complément responsable de la baisse de l’opsonisation
Désordres de l’hémostase responsable d’accidents de thrombose artérielle et veineuse on note :
▪ Hyperplaquettose avec hypercoagulabilité
▪ Modification des facteurs de coagulation : ↑ α2 globulines - des Anti thrombine III
▪ Modification de la fibrinolyse : ↑ plasminogène
V. ANATOMIE PATHOLOGIE
B. Aspects histologiques
3 aspects possibles :
A. Circonstances de découverte
La maladie est presque toujours (80 %, des cas) révélée par des oedèmes.
Dans les autres cas, à l'occasion d' :
▪ Une protéinurie découverte fortuitement
▪ Une complication: infections, collapsus, thrombose, complication digestive.
Le syndrome néphrotique apparaît presque toujours sans facteur déclenchant apparent (60 % des cas). Il peut aussi
débuter après une infection rhino-pharyngéé banale (30 % des cas), ou à un épisode allergique ou au décours d'une
vaccination
2. La tension artérielle
▪ La tension artérielle est généralement dans les limites normales mais une hypertension est possible
3. L'oligurie
▪ Elle est habituelle avec des urines de couleur normale exceptionnellement hématurique.
2) Lipurie :
Donne un aspect opalescent des urines
3) Culot urinaire :
Montre presque toujours des cylindres hyalins et granuleux
Une hématurie le plus souvent microscopique.
2. Signes sanguins :
1) Protides :
▪ Hypoprotidémie < 60 g/l
▪ Hypoalbuminémie < 30 g/l (++++)
▪ Le protidogramme (électrophorèse de protides) :
-Hypo albuminémie
-α2 globulines très augmentées ↑↑↑
-β globulines modérément augmentées
-Sidérophilines et orosomucoïde sont basses
-Gammaglobulines sont diminuées surtout les IgG alors que les autres normales
-Fibrinogène élevé
▪ Ce déséquilibre protidique est mis en évidence par la vitesse de sédimentation (VS) élevée en dehors de toute
infection
2) Lipides :
▪ Les lipides totaux sont élevés
▪ Le cholestérol est élevé
▪ Le lipidogramme montre :
-Augmentation des acides gras libres
-Augmentation des phospholipides, des TG, du LDL et VDL cholestérol
-HDL est bas
3) Bilan hydro-éléctrolytique :
▪ Tendance à l’hyponatrémie
▪ Hypocalcémie portant sur le calcium lié aux protéines intérêt de mesurer la calcémie corrigée
4) Fonction rénale : Peut-être normale ou diminuée
5) Hémogramme :
▪ Anémie modérée
▪ Hyperleucocytose avec éosinophilie
▪ Hyperplaquettose +++
7) Hémostase :
▪ Hyperplaquettose et hypercoagulopathie
▪ des AT III
▪ Modification de fibrinolyse = ↑ fibrinogène
6 Dr Nekmouche
2-Complications :
A. Accidents infectieux :
▪ Sont fréquents
Infections cutanées= pyodermite, cellulodermie (pronostic sévère sans traitement)
Des infections respiratoires
Péritonite à pneumocoque+++ : qui est grave et de diagnostic difficile et dont le traitement est médical
B. Thromboses :
Elles représentent les complications les plus graves et sont de diagnostic parfois difficile
Elles sont favorisées par l'hypercoagulabilité, l'hypovolémie et l'immobilisation
▪ L'embolie pulmonaire
▪ Les thromboses des artères des membres
▪ Des thromboses veineuses rénales, cérébrales, mésentériques sont également possibles.
2. Hyponatrémie
▪ D'une hyponatrémie de dilution : survenant chez un enfant oedematié
▪ D'une hyponatrémie de déplétion : chez un enfant soumis à un traitement diurétique prolongé.
7 Dr Nekmouche
D. Complications digestives
- Crise "néphrotique": douleurs et ballonnement abdominal pouvant faire croire à un problème chirurgical, elles
correspondent le plus souvent à la constitution d'une ascite, mais elles peuvent être en rapport avec une
thrombose des vaisseaux mésentériques ou une péritonite primitive
E. Complications neurologiques
- Il peut s'agir de manifestations mineures (somnolence) ou plus graves (crises convulsives).
- Ces symptômes doivent faire penser d'abord à un trouble hydroélectrolytique (hyponatrémie); mais d'autres
causes sont possibles : thrombose des vaisseaux cérébraux, méningite, hypertension artérielle..
F. Complications mécaniques
- Gene respiratoire par l’ascite de grande abondance
- hydrocèle
G. Syndromes carentiels
▪ Dénutrition par fuite protidique
▪ Ostéoporose
▪ Anémie hypochrome (fuite de la transferrine)
▪ Hypothyroïdie par fuite des protéines porteuses
Ces complications apparaissent lors de syndromes néphrotiques importants ou prolongés et entraînent une cassure
de la croissance staturo-pondérale
B. Glomérulonéphrites secondaires :
1. Maladies de système :
Lupus érythémateux disséminé
Purpura rhumatoïde (maladie de Henoch-Schönlein)
Syndrome hémolytique et urémique
3. Causes infectieuses :
Bactériennes : GNA post-infectieuse
Virales : HIV, HbS, herpès, MNI, CMV (sérologie).
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4. Causes néoplasiques :
Leucémies
Maladie de hodgkin
Thymome.
5. Causes toxiques : bismuth, mercure, D-pénicillamine.
1. Traitement symptomatique
1) Mesures hygiéno-diététiques
Un enfant atteint de syndrome néphrotique doit être mobilisé car le maintien au lit augmente le risque de
thrombose.
Restriction sodée :
▪ Inférieur à 35 mg/kg/j soit 1 mmol/kg/j de sodium sans dépasser 30 à 40 mmol/j.
▪ Il est à respecter lors des poussées ou lors du traitement par corticothérapie à forte dose.
▪ Lors de la baisse de la corticothérapie, il doit être progressivement levé en fonction de la tolérance et
des habitudes alimentaires
Restriction hydrique: n'est indiquée que si la natrémie corrigée est inférieure à < 130 mmol/l. apport hydrique=
pertes insensible + diurèse
Régime normoprotidique la ration protidique est de 1 à 2 g/kg.
Régime pauvre en sucre rapide pendant la durée de corticothérapie à forte dose.
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2) Diurétiques
Ils doivent être utilisés en cas d’œdèmes très importants ; avec prudence car en aggravant l’hypovolémie, ils
peuvent exposer aux complications thromboemboliques.
Les diurétiques utilisés sont le furosémide (1 à 2 mg/kg/j), l’amiloride (0,5 à 0,7 mg/kg/j), l’aldactone (5 mg/kg/j).
L’utilisation de l’amiloride ou de l’aldactone est contre-indiquée en cas d’altération de la fonction rénale. Leur
administration doit faire surveiller la kaliémie.
Il est indiqué d’hospitaliser l’enfant et de corriger une éventuelle hypovolémie par perfusion d’albumine avant
d’utiliser les diurétiques.
Les indications :
▪ SN entraînant une gène fonctionnelle.
▪ SN entraînant des complications locales
3) Albumine humaine:
❖ indication (rare):
Collapsus hypovolémique
Syndrome oedémato-ascitique important avec gène fonctionnelle
Des signes tels que céphalées, douleurs abdominales
Des signes biologiques tels que hyponatrémie<120 meq/l, hyper-urémie, augmentation de
l’hématocrite sont évocateurs d’hypovolémie
❖ Posologie (albumine):
▪ 1g/Kg d’albumine humaine à 20% diluée dans le même volume de SG5% sur 3-4H suivie de
lasilix (sauf encas collapsus) à raison de 1mg/kg en IVL 15min.
4) IEC et ARA2 :
ils sont utilisés pour diminuer le débit de la protéinurie en cas d’échec des traitements spécifiques
(corticothérapie, immunosuppresseurs) ou en cas d’HTA
Ils ne sont donc pas prescrits pour cette indication dans les formes corticosensibles.
5) Hypolipidémiant
Pas d’étude contrôlée montrant les effets bénéfiques d’un traitement hypolipidémiant par statines
Il Peut être envisagé chez l’enfant présentant un syndrome néphrotique persistant en cas d’hyperlipidémie
6) Prévention et traitement des thromboses
❖ Mesures générales :
▪ Mobilisation et éviter le repos au lit
▪ Corriger une hypovolémie
▪ Proscrire les ponctions artérielles ou de veines profondes
▪ Proscrire les cathéters centraux
▪ Eviter les perfusions inutiles.
❖ Indication du traitement anticoagulant :(1seul critère)
▪ Albuminémie < 20 g/l
▪ Fibrinogène > 6 g/l
▪ Antithrombine III < 70 %
▪ D-dimères > 1000 ng/ml.
❖ Traitements anticoagulants
▪ HBPM : Lovénox 0.5mg/kg/j en une prise
▪ Correction l’hypovolémie qui peut accentué le risque d’accident thromboembolique
▪ Pas de repos au lit
7) Traitement des infections :
▪ Infections bactériennes : l’antibiothérapie est indiquée en cas d’infection déclarée.
▪ Infections virales : aciclovir 30mg/kg/j per os pendant au moins 5 jours si herpès ou varicelle
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8) Antihypertenseurs :
▪ En cas d’HTA toutes les classes thérapeutiques sont utilisables sauf contre-indication, mais les IEC et les
ARA2 sont indiqués en 1er lieu en raison de leur propriété néphroprotectrice
9) Vaccination :
La vaccination anti-pneumocoque est systématique avec un rappel tous les deux ans.
Les vaccins protéiques ou glucosidiques purifiés ou recombinants peuvent être injectés à n’importe quel stade du
SN et sous tous les traitements immunosuppresseurs.
Les vaccins vivants atténués (varicelle, rougeole) doivent être injectés lors de la rémission et aux doses faibles
Le BCG est contre-indiqué vu le risque de BCGite localisée ou systémique (même en dehors des poussées et TRT?)
2. Traitement spécifique :
1) CORTICOIDES :
La prednisone (cortancyl*/precortyl* 1, 5, 20 mg cp) est préférable à la prednisolone (Solupred*1,5, 20mg cp).
On peut prescrire la prednisolone chez les enfants <5ans qui ne peuvent pas avaler les comprimés.
Il est nécessaire de traiter une infection et de vérifier l’IDRt avant de débuter la corticothérapie.
On doit respecter les mesures diététiques et supplémenter en calcium vit D (1-2 cp 500mg/jr de prise des CTC).
a. Traitement de la 1ère poussée: HAS
Dans les formes cliniques modérées, on peut retarder de quelques jours la corticothérapie en espérant une rémission
spontanée (5%).
La corticothérapie est administrée selon le schéma de Broyer comme suit :
▪ Prednisone 60mg/m2/j en 2 prises (max 60mg/j) pendant 1 mois (rémission généralement entre J8-J15).
▪ Puis 60mg/m2 1jour/2 en une prise matinale pendant 2 mois.
▪ Puis 45mg/m2 1jour/2 pdt 15 jours
▪ 30mg/m 1jour/2
2
pdt 15 jours
▪ 15mg/m 1jour/2
2
pdt 15 jours (durée totale du traitement : 4mois et ½).
▪ Si la protéinurie persiste à l’issue du 1er mois de traitement, on procède en milieu hospitalier à une série de
3 perfusions de méthyl-prednisolone (solumedrol*) à raison de 1g/1,73m2/48h, sur une durée de 4-6h sous
contrôle de la TA, glycémie et le rythme cardiaque, les CTC per os seront poursuivis à la même dose entre
les perfusions.
▪ Au bout de 8 jours après les perfusions, on a deux cas de figure :
❖ Si rémission obtenue : SN corticosensible
❖ Si pas de rémission : SN corticoresistant : PBR. Voir schéma
Un 2 eme schéma ISKDC : (Internationnal Stady Of Kidney Disease In Child) moins utilisé
▪ Durée totale de 12 semaines
▪ 60 mg/m2 /j (continu 7j/7) en 2 prises sans dépasser 60mg/j pendant 6 Semaines
▪ 40mg/m2 /j en 1 seule prise matinale 1j/2 pendant 6 semaines
b. Traitement adjuvant :
▪ Prédnisone donné après repas
▪ Les adjuvants :( pansement gastrique et potassium) ne sont pas nécessaire
▪ Calcium et vit D
X. SURVEILLANCE
1. De la maladie
▪ Cliniques : surveillance quotidienne : courbe de poids, température, TA, diurèse de 24 h, évolution du syndrome
œdémateux, examen clinique (recherche de complications infectieuses et thrombo-emboliques), chimie des urines.
▪ Biologiques : surveillance hebdomadaire puis tous les 15 jours à 1 mois de la protéinurie de 24 h, ionogramme
sanguin et urinaire (natriurie).
2. Du traitement
▪ L’observance et la bonne tolérance du traitement
▪ Surtout les effets secondaires des corticoïdes : HTA, signes d’hypercorticisme, troubles psychiques, glycosurie
XI. EVOLUTION :
1. Une rémission complète :
une protéinurie inférieure à 5 mg/kg/j. Cela définit la corticosensibilité du syndrome néphrotique.
2. Rechute :
Il est possible d’observer une protéinurie transitoire notamment en cas d’épisode infectieux, dans ce cas on
doit traiter l’infection.
En l’absence d’œdèmes ou d’hypoalbuminémie, on peut soit attendre la rémission spontanée, soit prescrire une
corticothérapie quotidienne à la même dose qu’est en train de prendre l’enfant en discontinu jusqu’à guérison de
l’épisode infectieux.
1) Rechutes espacées ou tardives (>3mois après la fin du traitement) :
❖ Soit refaire le BROYER
❖ Soit avec une décroissance plus rapide par rapport au traitement initial
▪ Prednisone : 60 mg/m² par jour à poursuivre 6 jours après disparition de la protéinurie
▪ Puis 60 mg/m² un jour sur deux pendant 1 mois
▪ Puis 45 mg/m² un jour sur deux pendant 1 mois
▪ Puis 30 mg/m² un jour sur deux pendant 1 mois
▪ Puis 15 mg/m² un jour sur deux pendant 1 mois
▪ Puis arrêt
2) Rechutes précoces (lors de la dégression des CTC ou <3mois après leur arrêt) : SN corticodépendant
▪ Prednisone : 60 mg/m² par jour à poursuivre 6 jours après disparition de la protéinurie
▪ Puis 60 mg/m² un jour sur deux pendant 1 mois
▪ Puis 45 mg/m² un jour sur deux pendant 1 mois
▪ Puis 30 mg/m² un jour sur deux pendant 1 mois
▪ Puis 15 mg/m² un jour sur deux pendant 12 à 18 mois ou à une dose légèrement supérieure au palier auquel
la rechute est survenue.
3) Autres alternatives thérapeutiques :
D’autres médicaments sont indiqués dans le cas de :
▪ SN corticodépendant à fortes doses avec retentissement lié aux CTC : ralentissement de la croissance staturale,
apparition de vergetures, cataracte, ostéoporose, diabète induit ou troubles psychiques.
▪ Rechutes fréquentes.
a) Mycophénolate mofétil MMF (Cellcept* gél 250mg, cp500mg, sol buv 1g) :
Posologie : 1200mg/m2, à introduire en période de rémission.
Surveillance : NFS/mois (neutropénie).
b) Ciclosporine A « CsA » (Neoral* sol buv 100mg/mL) :
Posologie : 150mg/m2/j per os.
Surveillance : fonction rénale (néphrotoxique), pression artérielle.
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2) Prednisone
30mg/m2/j pdt 1mois puis 30mg/m2 1j/2 pdt 5mois
❖ Après 6mois
Si rémission : (Alb>30g/l, protéinurie<10mg/kg/24h)
▪ Dégression des CTC en 3 mois
▪ Dégression de la ciclo les 3 mois suivant l’arrêt des corticoïdes (durée totale 12mois)
Si absence de rémission: arrêt du traitement
Si la rémission est incomplète: (Alb>25g/l , protéinurie>10mg/kg/j )
▪ On le considère comme SN corticoresistant ne répondant pas au ciclo
▪ arrêt de la ciclo et arrêt progressive des CTC
XII. SUIVI :
➢ Rythme des consultations :
-Chaque 15 j jusqu’ a arrêt des CTC.
-Puis / mois jusqu’à 06 mois.
-Puis / 03 mois jusqu’à 02 ans.
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➢ Paramètre :
▪ œdèmes, TA, signes d’hypercorticisme et le labstix .
▪ Évolution de la courbe pondérale et staturale
▪ Développement pubertaire
▪ Surveillance régulière des urines par bandelettes au domicile
▪ En cas de corticothérapie prolongée, même à faible dose, un examen ophtalmologique annuel est
nécessaire (recherche de cataracte, glaucome).
▪ Une surveillance osseuse (caclémie, phosphatémie, calciurie, créatininurie,25 OH Vit D et
ostéodensitométrie) peut être proposée en cas de dose cumulée de corticoïdes importante.
XIII. PRONOSTIC
Dans la majorité des cas chez l’enfant (85 %), la néphrose idiopathique est corticosensible.
Environ 30 % des enfants présentent uniquement une poussée et sont ensuite définitivement guéris à la suite
de la corticothérapie.
10 à 20 % des enfants rechutent plusieurs mois après l’arrêt du traitement, et la guérison survient en général
après deux ou trois épisodes, qui répondent à chaque fois à une cure standard de corticothérapie de 4 mois et
demi.
Dans 40 à 50 % des cas, les enfants présentent des rechutes fréquentes soit dès que la corticothérapie est
arrêtée, soit lorsque la corticothérapie est diminuée.
Le pronostic dépend de :
▪ Nombre de rechutes
▪ Sensibilité au traitement
▪ Dose minimale efficace
▪ Présence de complications, cause initiale du SN
I. INTRODUCTION :
A. Définition :
La GNA se définit comme une inflammation aigué non suppurative diffuse et généralisée des glomérules des
deux reins.
Elle peut être secondaire à de nombreuses affections dont la plus fréquente demeure la cause infectieuse post-
streptococcique.
B.Intérêt :
Fréquence : maladie fréquente en Algérie, mais sa fréquence semble diminuer avec la mise en route du
programme national contre le RAA.
Etiologies: multiples, dominées par l’infection streptococcique.
Immunologie : sa nature immunologique est actuellement prouvée.
Diagnostic : souvent facile.
Pronostic : dans la majorité des cas, l’évolution se fait vers la guérison, mais elle peut se compliquer parfois au
début et engager le pronostic vital si des mesures adéquates ne sont pas entreprises en urgence.
Prévention : possible par le traitement correct des streptococcies de la gorge et de la peau.
II.EPIDEMIOLOGIE :
A. Agents pathogènes:
le plus fréquent est le streptocoque β hémolytique du groupe A, plus rarement le streptocoque du groupe C et G
les sérotypes de la protéine M incriminés:
▪ infection cutanée: 2, 42, 49, 56, 57, 60
▪ infection pharyngée: 1, 4, 12, 25
B. Age et Sexe:
– La maladie est plus fréquente à l’âge scolaire entre 2 et 12 ans. Elle est plus rare avant 2 ans en raison de la
persistance des anticorps maternels et de l’absence d’exposition au streptocoque βHGA
– Le sexe masculin est plus fréquemment atteint avec un sex-ratio de 2. la raison de cette prédominance reste peu
claire
– Prédisposition génétique probable vu la prédominance du sexe masculin et de certains haplotypes HLA tels que
DR 1, DRw4
C. Distribution saisonnière:
– Les formes secondaires aux infections rhinopharyngées prédominent en hiver et au printemps
– Les formes secondaires aux infections cutanées se voient plus particulièrement en été
II. Pathogénie
– De multiples études ont montré l’existence de similitudes moléculaires entre des composants de la paroi
glomérulaire et des antigènes streptococciques qui sont dits néphritogènes. On peut citer la protéine M, la
streptokinase, antigènes cationiques et la neuraminidase.
– La GNAP streptococcique est une maladie par complexes immuns. les arguments en faveurs sont:
▪ L’existence d’un intervalle libre entre l’infection et l’apparition des signes cliniques; délai nécessaire pour la
formation de complexes immuns.
▪ Une baisse du complément sérique, présence dans le sérum des patients de complexes immuns circulants,
de cryoglobulines au cours des deux premières semaines.
15 Dr Nekmouche
IV. DIAGNOSTIC POSITIF : TDD : forme complète de la GNA post streptococcique de l’enfant :
1. Anamnèse:
Age, sexe
Notion d’intervalle libre entre l’infection streptococcique et la survenue de la GNA:
▪ 1 à 2 semaines pour une infection ORL
▪ 3 à 6 semaines pour une infection cutanée
5) Autres :
Discrète élévation thermique.
Asthénie, pâleur.
16 Dr Nekmouche
Douleurs lombaires.
3. Biologie:
1) Au niveau des urines :
Diurèse basse.
Urée U, créatinine U, Na urinaires sont ↘.
Protéinurie dont le taux dépasse rarement 50mg/kg/24h.
Hématies en grand nombre, des cylindres hématiques et quelques leucocytes.
2) Au niveau du sang :
Les protides, les lipides sont souvent normaux.
l’ionogramme sanguin : on peut voir une hyper kaliémie, hyponatrémie de dilution
Urée et créatinine sanguines peuvent être ↗ surtout en cas d’oligurie.
NFS : parfois une hyperleucocytose à PN, discrète anémie.
VS : peut être accélérée.
4. Immunologie:
Dosage de la fraction C3 toujours abaissée (C4 normale).
V. FORMES CLINIQUES :
1. Forme latente ou asymptomatique :
Représente jusqu’à 50 % des cas lors des épidémies.
Peut être mise en évidence par la recherche systématique dans l’entourage d’un malade.
3. Forme associé à un SN :
Rare, cette association signe en général une GN membrano –proliférative dont le pronostic est plus sévère.
VIII. TRAITEMENT :
A. Buts :
Lutter contre la surcharge hydro sodée et ses conséquences.
Lutter contre l’infection streptococcique.
B. Traitement curatif :
1. Lutte contre le streptocoque :
1) Suivant le programme national contre le RAA :
• Une seule injection de Benzathine - pénicilline :
600 000UI si poids <30 kg.
1,2 MUI si poids > 30 kg en IM profonde.
• Ou Peni V 50 000-100000 UI /kg /j en trois prises pendant 10jours
• Si allergie : Erythromycine : 50 mg /kg /j en 4 prises pendant 10jours
• L’ATB au long cours n’est pas indiqué dans la GNA car la rechute est exceptionnelle
2. Lutte contre la surcharge hydro sodée :
1) Mesures hygiéno-diététiques :
• Repos au lit.
• Régime sans sels strict.
• Restriction hydrique : 500ml/m2/j +diurèse, elle est donnée en petite quantités et réparties sur les 24
heures.
2) Les diurétiques :
• Diurétique de choix est furosémide.
• Dose : 1mg /kg/prise sans dépasser 10mg/kg /j.
• Durée : 4-5 jours, jamais au-delà d’une semaine.
• En général, le furosémide +mesures hygiéno –diététiques suffit
6. La dialyse :
Indications :
1) Hyperkaliémie supérieure ou égale à 6 meq/l ne répondant au traitement
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Choix de la technique :
Dialyse péritonéale :
▪ Technique de choix chez le jeune enfant.
▪ Evitant l’abord de gros vaisseaux et l’anticoagulation.
▪ Elle est possible quel que soit le poids de l’enfant y compris chez des prématurés de moins de 1 000g.
Hémodialyse
▪ chez des enfants de plus de 6 kg ayant une contre-indication à la DP.
▪ elle est mal tolérée chez des patients instables.
C. Traitement préventif :
La prévention passe par le traitement correct des angines et des infections cutanées.
Dépistage des formes asymptomatiques dans l’entourage
Paraclinique :
Fonction rénale et ionogramme sanguin 1j/2.
GDS au moindre doute.
NFS, VS 1fois/semaine jusqu’à normalisation.
Protéinurie des 24h/semaine.
Radio thorax si aggravation de la symptomatologie.
ECG si hyperkaliémie.
B. Complications :
L’évolution peut être émaillée de complications aigués qui sont parfois révélatrices de la maladie.
Ces complications engagent le pronostic vital dans l’immédiat mais elles n’ont aucune influence sur le pronostic
ultérieur, par la suite, la GNA compliquée a le même pronostic qu’une GNA simple, d’où l’intérêt du traitement
correct de ces complications.
Ces complications sont secondaires surtout à l’HTA et à l’oligurie :
20 Dr Nekmouche
1. HTA :
Confirmée ou menaçante : courbe d’André.
Conséquences :
▪ Cardiorespiratoires :
- IVG : tachycardie, galop, ICT.
- OAP ou subOAP : gêne respiratoire, râles crépitants des 02bases, syndrome interstitiel.
▪ Neurologiques :
- Encéphalopathie hypertensive : céphalée, convulsion et coma.
▪ Ophtalmologiques : FO :
- Rétinopathie hypertensive AV voire amaurose.
2. IRA :
Diurèse : oligoanurie (< 250cc/m2/24h ou <10cc/h).
Ses conséquences :
▪ Hyperkaliémie.
▪ Acidose métabolique (respiration de Kussmaul, myosis, marbrures, GDS : pH <7.10, réserves alcalines basses)
X. Evolution et Pronostic
A. SUIVI
B. Evolution favorable :
L’évolution est favorable dans la majorité des cas avec :
1. Clinique :
Fente des œdèmes, chute du poids, normalisation de la TA et de la diurèse.
2. Biologie :
C3 se normalise au bout de 6-8 semaines
ASLO ↗ dans les 15 jours suivant le début de la maladie puis régressent lentement
Normalisation de la fonction rénale avant une semaine
La guérison complète qui est l’éventualité la plus fréquente survient souvent durant la première année.
C. Critères de guérison :
On ne peut parler de guérison que s’il ya :
▪ Disparition des signes cliniques.
▪ Disparition des signes biologiques : bien que une l’hématurie microscopique peut persister au delà de un
an ou même deux ans.
▪ Normalisation de la fonction rénale si elle était perturbée.
▪ Une évolution d’au moins 01an après le début.
D. Récidive :
La rechute authentique d’une GNA post streptococcique est exceptionnelle, liée à la multiplicité des sous
types de streptocoque capables d’induire la maladie
21 Dr Nekmouche
Le pronostic d’une seconde poussée est identique à celui de la première, mais malgré ça, c’est une
indication classique de la PBR
E. Indication de la PBR :
La PBR est indiquée dans les situations suivantes :
1. Au cours de la phase aigué :
▪ Oligoanurie >3 jours.
▪ IR >une semaine.
▪ HTA ou SN > 15jours.
2. A un stade avancé :
▪ ↘ C3 > 2mois.
▪ Protéinurie >3mois.
▪ Hématurie > 18 mois.
3. Après guérison :
▪ Récidive d’une GNA après un premier épisode ancien.
XI. CONCLUSION :
La GNA post streptococcique reste fréquente en Algérie, son dgc et son traitement précoces permettent d’éviter
les complications précoces et graves.
Son éradication passe par le traitement correct des angines et des infections cutanées en attendant
l’amélioration des conditions socioéconomique.
2. Intérêt:
Fréquence : c’est l’un des plus fréquents symptômes en pathologie rénale.
Dépistage et diagnostic facilités grâce aux bandelettes réactives.
Etiologies : multiples dominées par le syndrome néphrotique.
Gravité : réside dans les complications de la protéinurie.
PEC et pronostic dépend de l’étiologie.
Prévention possible pour certaines étiologies.
II. DIAGNOSTIC POSITIF :
Circonstances de découverte :
Devant des signes évocateurs : œdèmes, hématurie macroscopique, HTA, infection urinaire…
Devant une maladie connue pouvant se compliquer d’atteinte rénale
Découverte fortuite pour un autre symptôme lors de la pratique d’une bandelette réactive.
Identification de la protéinurie :
1. Dépistage : bandelettes réactives :
Avec utilisation de bandelettes réactives (Labstix), à tremper dans les urines.
La présence de protéine provoque un changement de couleur du réactif qui vire au bleu ou au vert selon la
quantité.
❖ Résultats en croix :
▪ Traces : 0,1-0,2g/L.
▪ + : 300mg à 1g/L.
▪ ++ : 1-2g/L.
▪ +++ : 3-9g/L.
▪ ++++ : >10g/L.
❖ Faux négatifs :
▪ Faible concentration des protéines dans les urines.
▪ Urines très diluées.
▪ Bandelettes réactives périmées.
❖ Faux positifs :
▪ Forte concentration des protéines dans les urines.
▪ Urines alcalines.
▪ Infections urinaires à BGN.
▪ Urines contaminées par les secrétions vaginales.
❖ Avantage :
▪ Bon moyen de dépistage rapide et suivi des maladies.
23 Dr Nekmouche
2. Dosage quantitative :
Protéinurie des 24h:
❖ Méthodes
▪ Méthode opacimetrique (nephelemetrique)
▪ Méthode colorimetrique
▪ Méthode gravimetrique la plus précise
❖ Résultats :
▪ La protéinurie physiologique : < 4mg/m2/h.
▪ La protéinurie pathologique : > 4mg/m2/h.
▪ Syndrome néphrotique : > 40mg/m2/h ou >50mg/kg/j.
Nouvelle méthode :
❖ Grinsberg : protéinurie (mg/l)/ créatininurie (mg/l)
▪ <0,2 protéinurie physiologique chez l’enfant.
▪ <0,5 protéinurie physiologique chez le nourrisson.
▪ >3,5 syndrome néphrotique.
▪ L'embolie pulmonaire
▪ Les thromboses des artères des membres
▪ Des thromboses veineuses rénales, cérébrales, mésentériques sont également possibles.
4. Complications digestives
▪ Ascite
▪ Thrombose des vaisseaux mésentériques
▪ Péritonite primitive
5. Complications neurologiques
▪ Infections de SNC
▪ Thrombose
6. Complications mécaniques
- Gene respiratoire par l’ascite de grande abondance
- hydrocèle
7. Syndromes carentiels
▪ Dénutrition par fuite protidique
▪ Ostéoporose
▪ Anémie hypochrome (fuite de la transferrine)
▪ Hypothyroïdie par fuite des protéines porteuses
V. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE :
A. Enquête étiologique :
1. Anamnèse :
❖ Age.
❖ Début des troubles.
❖ Circonstances accompagnatrice :
Symptômes mictionnels (pollakiurie, brulure mictionnelle, dysurie, hématurie, oligurie…).
Fièvre, infection ORL ou cutanée.
Œdèmes, prise de poids récente.
❖ ATCD personnels :
Infection urinaire.
Prise médicamenteuse.
Syndrome polyuropolydypsique.
Pathologie antérieure d’infection streptococcique récente.
❖ ATCD familiaux :
Néphropathie familiale.
Surdité familiale, troubles visuels.
Maladie lithiasique.
25 Dr Nekmouche
2. Examen clinique :
Etat général, température.
Œdèmes, TA, déficit staturo-pondéral.
Peau : purpura, cicatrice d’impétigo (GNA), PCM.
Examen des urines : aspect, quantité, présence d’hématurie.
Abdomen : contact lombaire.
OGE : vérification du jet urinaire chez le garçon.
Foyer infectieux : ORL, cutané.
Appareil locomoteur : malformation, Oreille : surdité
3. Examen paraclinique :
❖ Examens systématiques :
❖ Sang :
Urée, créatinine, ionogramme.
Clearance de la créatinine.
NFS (GB, Hb), VS, CRP.
Protides totaux, albuminémie.
Électrophorèse des protéines.
Lipide, cholestérol.
Bilan phosphocalcique.
❖ Examen des urines :
Compte d’Addis.
pH urinaire, densité urinaire.
Recherche d’une glycosurie.
ECBU.
Créatinine urinaire.
❖ Examens radiologiques :
ASP (lithiase).
Echographie rénale
➢ Examens selon l’orientation :
Immunoélectrophorèse des protéines, chromatographie des acides aminés.
Complément sérique, ASLO.
Calcémie, calciurie, phosphatémie, phosphaturie.
Exploration urographique : artériographie, UIV.
Audiogramme et examen ophtalmologique.
➢ PBR : est indiquée chaque fois que le traitement dépend des résultats de cet examen.
▪ Syndrome néphrotique cortico-résistant.
▪ Association à une insuffisance rénale, une HTA, une hématurie macroscopique
▪ SN : Age>12 ans <1an
▪ Protéinurie persistante > 3mois ds GNA ou récidive
▪ Suspicion De maladie de système ou GNC
B. Résultat :
1. Protéinurie fonctionnelle :
C’est une protéinurie faible, transitoire.
Découverte au décours d’une affection fébrile aigue (angine par exp) ou après un effort physique intense.
Survient en dehors de toute atteinte rénale.
26 Dr Nekmouche
Peut être le seul symptôme d’une infection urinaire, imposant un ECBU avec un nouveau contrôle quelques jours
plus tard (après disparition des modifications hémodynamiques intraglomérulaires).
2. Protéinurie associée à une hématurie microscopique ou macroscopique :
1) infection urinaire :
L’ECBU doit être systématiquement pratiqué en absence de troubles mictionnels.
Elle doit disparaitre avec la guérison de l’infection.
2) GNA post streptococcique:
Enfant de plus de 02ans.
Début brutal.
Notion d’infection streptococcique (ORL, cutanée) récente : 1-2semaines avant.
Clinique : syndrome néphrétique : hématurie microscopique ou macroscopique (bouillon sale), une protéinurie,
des œdèmes, une HTA et/ou insuffisance rénale.
Biologie : ASLO élevées, diminution transitoire du C3, urée et créatinine peu élevées, protidémie normale
Evolution : régression rapide des symptômes, récidives exceptionnelles.
Traitement : régime sans sel, repos, restriction hydrique, ATB diurétiques.
5) Syndrome d’Alport :
Evoqué si on retrouve des ATCD familiaux d’IR avec d’une surdité de perception.
Anomalie ophtalmologique possible surtout du cristallin (forme ou transparence).
La protéinurie apparait généralement après plusieurs années d’hématurie isolée.
Chez le garçon : la protéinurie est d’abord faible puis évolue vers un syndrome néphrotique puis l’IR avec HTA
(néphropathie progressive).
Chez la fille : évolution bénigne ; protéinurie le plus souvent faible et intermittente.
27 Dr Nekmouche
VI. TRAITEMENT :
A. Curatif :
1. Symptomatique :
Perfusion d’albumine si hypoalbuminémie <20g/l.
Diurétiques, anti HTA si HTA.
Anticoagulant si facteur de risque
Dialyse péritonéale ou hémodialyse si IR.
Repos strict ou au contraire mobilisation dans le syndrome nephrotique
2. Etiologique :
Corticoïdes si syndrome néphrotique.
ATB dans la GNA et l’infection urinaire.
Maladie de système : AINS, immunosuppresseurs.
B. Préventif :
1. Prévention primaire :
Eviter la consanguinité.
Conseils génétiques des affections héréditaires.
Traitement précoce et correction ainsi que la surveillance des GNA et syndrome néphrotique.
Respect des contres indications dans le syndrome néphrotique des vaccinations.
2. Prévention secondaire :
Apport calorique adéquat.
Apport hydro électrolytique.
Supplémentation en oligoéléments.
Eviter les médicaments néphrotoxiques.
Bon équilibre tensionnel et glycémique pour ne pas aggraver les lésions déjà installées.
3. Prévention tertiaire :
Prévenir les thromboses par l’héparine.
Prévenir les séquelles des complications de l’hypoprotidémie.
C. CONCLUSION :
La protéinurie est un syndrome fréquent dont l’étiologie est évidente dans la majorité des cas.
Pronostic lié au risque de complications et l’évolution vers l’insuffisance rénale.
Certaines sont sans cause apparente mais posant un problème de suivre.
Conduite à tenir devant une protéinurie chez l'enfant AKOS EMC 2001
Cours de nephrologie Benimssous :DR DJOUDI
Cours de nephrologie constantine :DR BELABED
Essentiel en pédiatrie Pr KHIATI
29 Dr Nekmouche
H é m a t u ri e s d e l ' en f a n t
I. INTRODUCTION :
1. Définition :
C’est la présence d’hématies dans les urines en quantité anormalement élevée.
Elle peut être macroscopique ou microscopique.
2. Intérêt de la question :
Fréquence : c’est l’un des plus fréquents symptômes en pathologie rénale.
Dépistage et diagnostic facilités grâce aux bandelettes réactives.
Etiologies : multiples dominées par les causes néphrologiques
Gravité : réside dans les complications de l’étiologie
PEC et pronostic dépend de l’étiologie.
Prévention possible pour certaines étiologies.
2. Biologique :
1) Urines colorées mais labstix négatifs :
Cause médicamenteuse : bétadine, éosine, metronidazole, rifampicine, methyldopa, phenergan, laxatif...
Cause alimentaire : betterave, mûres, carottes, bonbons coloré par l’aniline…
Cause pigmentaire : bilirubinurie …
2. Biologiques :
HB.
Fonction rénale : insuffisance rénale.
Acidose
3. Terrain
V. DIAGNOSTIC TOPOGRAPHIQUE
Certains éléments cliniques et biologiques ont, lorsqu’ils sont présents, une très grande valeur d’orientation vers
l’origine urologique ou glomérulaire d’une hématurie
1. Clinique :
Couleur
- Glomérulaire : "bouillon sale"
- Urologique : rouge
Hématurie (épreuve des trois verres)
▪ Glomérulaire : totale
▪ Urologique : Initiale (urétrale), terminale (vésicale) totale (haut appareil ou massive)
Fréquence
▪ Glomérulaire : chaque miction
▪ Urologique : quelques mictions
Présence de caillots dans les urines : Elle traduit l’origine urologique
Présence de signes associés : Douleur lombaire unilatérale, pyurie, troubles mictionnels (dysurie) sont
évocateurs d’une cause urologique.
2. Paraclinique
❖ Examen du sédiment urinaire :
- Cylindres hématiques : la présence de cylindres hématiques dans des urines traduit son origine glomérulaire.
- Morphologie des hématies urinaires : la forme des hématies déformées oriente vers l’origine glomérulaire
(probablement en raison de microtraumatismes occasionnés par leur passage au travers de la barrière
glomérulaire), et la forme normale oriente vers l’origine urologique.
31 Dr Nekmouche
Anamnèse
▪ Antécédents personnels et familiaux : passé rénal, surdité familiale, hématurie familiale, maladie
hématologique,...
▪ Caractère de l'hématurie :
• Aspect des urines : caillots (cause urologique) ou "bouillon sale" (cause glomérulaire),
• Caractère de l'hématurie : permanente, intermittente ou récidivante
• Aspect : isolée ou associée à d'autres signes glomérulaires, protéinurie notamment
• Mode de survenue: post-traumatique, post-infectieuse, la notion d'intervalle libre
• Les signes d'accompagnement : troubles mictionnels, douleur abdominale, fièvre, infection urinaire,…
▪ Prise médicamenteuse éventuelle
Examen clinique
1) Signes généraux
▪ Prise de poids récente
▪ Retard staturo-pondéral
▪ Pâleur, purpura, …
2) Signes rénaux
▪ Œdèmes – HTA
▪ Apprécier le volume de la diurèse, le jet urinaire et la couleur des urines
▪ Rechercher une masse abdominale et palper les fosses lombaires
3) Signes urinaires
▪ Troubles mictionnels
▪ Anomalies au TR
4) Autres paramètres à rechercher
▪ Un syndrome infectieux
▪ Un syndrome hémorragique associé
▪ Une anomalie visuelle ou auditive
Examens complémentaires orientés par les données cliniques
1) Bilan urinaire
▪ Examen cytobactériologique des urines :
• Leucocyturie 104 leucocytes/ml, bactériurie 105 germes/ml infection urinaire
• Découverte de cylindres hématiques origine rénale
• Examen du culot après centrifugation au microscope en contraste de phase : hématies crénelées,
irrégulières cause glomérulaire, hématies régulières cause urologique
▪ Protéinurie de 24 h (normale : 4 mg/m2/ h): l'association d'une hématurie et une protéinurie reflète une atteinte
rénale
2) Bilan sanguin
▪ NFS avec plaquettes
32 Dr Nekmouche
B. Résultats de l’enquête :
1. Contexte néphrologique :
1- Causes glomérulaires
1) Glomérulonéphrites aigues
▪ Toxique : prise de sels d'or, sulfamides, Acétyle salicylique, Pénicilline, Captopril, D-Pénicilamine...
▪ Post-vaccinale ou secondaire à une sérothérapie
▪ Allergique : piqûre d'insecte
▪ Post-infectieuse :
• Virale : rougeole, hépatite, infection au CMV ou à écho virus
• Parasitaire : toxoplasmose ou paludisme
• Bactérienne : GNA post-streptococcique +++ : survenue chez un enfant plus de 2 ans, 1 à 3 semaines
après une infection ORL ou cutanée, d'urines "bouillon salé" avec une protéinurie associée à des œdèmes,
HTA et parfois ébauche de syndrome néphrotique et insuffisance ranale. Son diagnostic est confirmé par
la baisse de la fraction C3 du complément et par l'évolution spontanément régressive. Son traitement est
symptomatique : régime sans sel, diurétiques, vasodilatateurs, anti-streptococciques (Oracilline).
2) Glomérulonéphrites chroniques
▪ Primitive :
• Le syndrome d'Alport :
Antécédents familiaux de surdité et d’hématurie macroscopique récidivante
Clinique : hématurie macroscopique et surdité de perception, atteinte oculaire par lésion du cristallin
Diagnostic confirmé par la biopsie cutanée : étude immuno histologique de la membrane basale montre
l’absence de la chaine α5 du collagène.
PBR : dédoublement voire feuilletage de la lamina densa.
L’évolution est grave chez le garçon, elle se fait vers l’IR chronique à l’âge de 20à 30 ans.
• La maladie de Berger :
Entre 07-13ans.
Hématurie macroscopique récidvante de quelques jours contemporaines d’un épisode infectieux
Diagnostic : PBR avec dépôts mésangiaux d’IgA en immuno-fluorescence
Le pronostic est dans l’ensemble bon
• Autres glomérulopathies autonomes :
GN prolifératives endo et extra capillaires.
33 Dr Nekmouche
▪ Secondaire :
❖ Maladie de système :
▪ Purpura rhumatoïde
- Age : 5 à 10 ans, prédominance masculine
- Atteinte cutanée (purpura siégeant au membre inférieur avec éruption polymorphe), articulaire (arthralgies) et
digestives (douleurs abdominales), conservation de l'état général
- L’atteinte rénale constitue la gravité de la maladie.
- Traitement : repos, corticoïdes dans les formes graves.
▪ Lupus érythémateux disséminé (LED) :
- Début en période pubertaire, prédominance féminine
- L’atteinte rénale est associée aux manifestations cutanées avec le plus souvent une atteinte multi-viscérale
- Diagnostic: Critères d’ARA
- Evolution : IR dans 1/3 des cas
- Traitement : corticoïdes, immunosuppresseurs
▪ Périarthrite noueuse (PAN) :
- Age (> 10 ans), altération de l'état général et atteinte multiviscérale
- L’atteinte rénale, n’est pas constante mais grave, est l’élément essentiel de la maladie
❖ Maladie d’Osler (endocardite)
❖ Néphropathie diabétique
❖ Amylose rénale
3) Syndrome néphrotique impur (avec facteur de risque)
▪ Protéinurie importante > 50 mg/kg/j ou 40 mg/m2/h
▪ Hypoprotéinémie < 60 g/l
▪ Hypoalbuminémie < 30 g/l
▪ Le pronostic dépend du type histologique (intérêt de la PBR)
2- Causes médicamenteuses
Les médicaments peuvent être à l'origine d'hématurie par 2 mécanismes :
2) Toxique : cyclophosphamide
3- Causes vasculaires
1) Thrombose des veines rénales
▪ Pathologie du nouveau-né et du nourrisson
▪ Y penser devant toute hématurie survenant après un état de choc, une DSH, une septicémie
▪ Clinique : début brutal avec altération de l’état général, fièvre, troubles digestifs, hématurie macroscopique
▪ L’echodoppler rénale en fait le diagnostic
34 Dr Nekmouche
▪ Traitement : traitement étiologique, héparine 400 U/kg/j, néphrectomie en cas d’atrophie rénale
2) Syndrome hémolytique et urémique chez le nourrisson
Caractérisé par l'association d'une anémie hémolytique aiguë, d'une insuffisance rénale aiguë et d'une
thrombopénie. Frottis sanguin : schizocytes (GR déformées)
1- Causes traumatiques
Contusion rénale
Corps étranger
Sondage vésical
2- Causes infectieuses
1) Infection urinaire surtout pyélonéphrite
Cause fréquente à évoquer à tout âge, reconnue par l'ECBU
2) Tuberculose rénale (rare)
▪ Antécédents familiaux de tuberculose, autres localisations
▪ Diagnostic : UIV, échographie rénale, recherche de BK dans les urines
3) Bilharziose urinaire
Notion de voyage en zone d'endémie, présence d'œufs de Bilharziose dans le culot urinaire, ASP : calcifications
vésicales (liseré opaque)
3- Causes malformatives
1) Uropathies malformatives
▪ Les anomalies de la jonction pyélo-uretérale "hydronéphrose" diagnostic repose essentiellement sur
l'échographie
▪ Les anomalies de la jonction uretéro-vésicale: urétérocèle, duplication ou bifidité de l'uretère, méga-uretère
obstructif primitif échographie, UIV
▪ Les valves de l'urètre postérieur UIV et CUM par voie sus-pubienne
2) Polykystoses rénales
Transmission autosomique dominante.
Se révèle par :
▪ Distension abdominale, douleurs lombaires, infections urinaires, 02gros reins palpables.
▪ Hématurie macroscopique souvent post traumatique HTA ou IR.
Diagnostic posé par l’échographie rénale.
Arbres généalogique.
3. Contexte hématologique :
Maladie hémorragique du nouveau né.
Maladie de la coagulation plasmatique : hémophilie.
Thrombopénies et thrombopathies.
Drépanocytose : congestion ou nécrose papillaire.
4. Hématurie du nouveau né :
Maladie hémorragique du nouveau né.
Thrombose de la veine rénale.
Thrombose artérielle rénale.
Nécrose médullaire rénale (SFA).
5. Hématurie isolée :
10-15% des hématuries restent encore inexpliquées après une enquête étiologique approfondie
VII. TRAITEMENT :
Curatif : dépend de l’étiologie.
Préventif : possible pour certaines étiologies
VIII. PRONOSTIC :
Dépend de l’étiologie mais aussi de la PEC.
IX. CONCLUSION :
Il est facile d’affirmer une hématurie mais difficile de préciser son étiologie.
L’hématurie est rarement une urgence.
Elle n’est capable d’entrainer une déglobulisation que dans 03 circonstances :
▪ Tumeur rénale.
▪ Malformation vasculaire.
▪ Syndrome hémorragique du nouveau né.
I. Introduction :
1. Définition :
- L'insuffisance rénale aiguë (IRA) est la défaillance brutale (quelques heures à quelques jours) des fonctions
rénales qui se traduit par une augmentation rapide de l’urée et de la créatinine sanguine (rétention des déchets
azotés). Associe à une perte de l'homéostasie hydroélectrolytique et acidobasique et/ou l'accumulation de
déchets organiques.
2. Intérêt :
Fréquence : plus rare chez l’enfant que chez l’adulte.
Diagnostic : facile.
Etiologies : multiples dominées une hypoperfusion rénale
Pronostic : peut mettre en jeu le pronostic vital par la survenue d’hyperkaliémie et d’OAP par surcharge
hydrosodée.
Le traitement : mise en place immédiate d’un traitement symptomatique prévenant les complications, parfois,
un traitement spécifique est nécessaire
II. PHISIOPATHOLOGIE :
1. IRA fonctionnelles ou IRA prérénales :
Surviennent dans 02 situations : hypoperfusion et/ou hypoxie rénale
Peuvent compliquer des pathologies responsables d’une :
▪ Hypovolémie vraie (hémorragie, déshydratation).
▪ Hypovolémie efficace (insuffisances cardiaques, cirrhose décompensée).
Liées à la diminution de la filtration glomérulaire par : diminution du débit sanguin rénal sans lésion anatomique.
Réversibles au début après remplissage vasculaire et rétablissement d’une perfusion rénale correcte.
2. Réduction de la diurèse :
Débit urinaire normal : 1 à 3 ml/kg/h
Oligurie : < 0,5 à 1 ml/kg/h ou 500 ml/1,73 m2/j
Il existe des IRA à diurèse conservée : néphrites tubulo-interstitielles
3. Signes de surcharge hydrosodée :
▪ Prise de poids, bouffissure du visage ou œdème diffus.
▪ HTA, ICA + OAP, œdème cérébral + convulsion.
▪ Plutôt des signes de DSH dans l’IRA fonctionnelle
C. Signes biologiques
1. Elévation de l'urée et de la créatinémie de ≥ 1.5 fois la valeur de base
2. Clairance créatinine < 60 ml/min
2. L’hyponatrémie :
De dilution : rétention hydrique.
3. L’hyperkaliémie :
Symptômes non spécifiques : malaise, nausées, faiblesse musculaire.
ECG : ondes T pointus, allongement du PR, élargissement des QRS, tachycardie ventriculaire, fibrillation.
Une hyperkaliémie grave (> 7 mmol/L) peut provoquer un arrêt cardiaque
4. Acidose métabolique :
Une acidose sévère (taux de bicarbonates plasmatiques <15 mmol) est fréquente
D. Signes Radiologiques :
Reins de taille normale, de contours réguliers
3. Biologiques :
▪ Anémie arégénérative
▪ Hypocalcémie associée à une hyperphosphorémie, une élévation de la PTH.
4. Radiologiques :
▪ Reins de petite taille, éventuellement de contours irréguliers ou contenant des kystes à l’échographie.
5. Biopsie rénale :
▪ lésions de fibrose plus ou moins diffuses.
V. Diagnostic de gravité
Rechercher les complications de l'IRA
▪ Oedème cérébral
▪ Coma, convulsions
2. Examen clinique :
État d’hydratation
Recherche sepsis, syndrome hémorragique
Palpations des reins, recherche globe vésical
Le jet urinaire
Sédiment urinaire
Rechercher des malformations urinaires
Toucher rectal
3. Biologie :
Ionogramme urinaire
Protides, albumine, protéinurie des 24h
Bilan ph/ ca
NFS, FSP, réticulocytes, un test de Coombs
Hémostase
3. Radiologie
Échographie et doppler rénal : systématique
▪ taille et aspect des reins
▪ aspect des voies excrétrices
▪ flux vasculaires
Scanner parfois au vu de l’échographie
scintigraphie rénale
▪ aspect fonctionnel
39 Dr Nekmouche
B. Les étiologies :
A- IRA fonctionnelle ou prérénale :
1. Hypovolémies vraies :
• Déshydratation (diarrhée, vomissements, polyurie, diurétiques...).
• Hémorragie.
• Brûlures étendues.
3. Glomérulonéphrites :
1) Glomérulonéphrite post infectieuse.
2) Glomérulonéphrite rapidement progressive (GNRP)
40 Dr Nekmouche
4. Atteintes vasculaires :
1) SHU typique, atypiques, secondaires.
2) Thrombose des veines rénales.
3) Thrombose des artères rénales.
4) Microangiopathies médicamenteuse
5) Anoxie périnatale
VII. TRAITEMENT :
A. Buts :
Assurer l’homéostasie en attendant la récupération.
Eviter et traiter les complications : hyperkaliémie, œdème cérébral, HTA…
Empêcher le passage de l’IRA en IRC par un traitement rapide.
B. Moyens :
Traitement conservateur : diurétiques, traitement de l’HTA, traitement de l’hyperkaleimie, traitement des
convulsions, …
Traitement substitutif : hémodialyse, dialyse péritonéale, hémofiltration continue…
C. Indications :
1. Mesures générales :
▪ Eviter médicaments néphrotoxique +++++++++
▪ Ajuster posologie médicaments au degré d’IRA+++++++
▪ Protection du réseau veineux
2. Prévention et traitement des troubles hydroélectrolytiques :
1) Balance hydrique
En cas d’hypovolémie : IRA fonctionnelle
▪ Administrer20 ml/kg de sérum physiologique ou de solutés isotoniques sans potassium en 1 à 2 heures a
répéter jusqu'à 60 ml/kg
En cas de surcharge volémique ou de volémie normale, les apports hydriques journaliers doivent être limités aux
besoins minimaux correspondant aux pertes insensibles+ diurèse estimées à :
▪ 20 ml/kg/j chez le grand enfant.
▪ 30 - 50 ml/kg/j chez le nouveau-né et le nourrisson
2) Hyponatrémie :
C’est une hyponatremie de dilution le plus souvent +/- déplétion : Restriction hydrique suffisante en général
Si déplétion => correction, toujours progressive si < 120 :
▪ Q en mmol = augmentation souhaitée (mEq/L) x 0.6 x poids
41 Dr Nekmouche
3) Hyperkaliémie :
Fréquente et dangereuse
Majorée par l’acidose et certains médicaments
Traitements:
▪ Résines échangeuses d’ion (kayexalate): 1 à 2 g/kg
▪ Correction acidose : Bicarbonates 1 à 2 mmol/kg/j
▪ Salbutamol 4μg/kg IV en 20’ ou aérosol 2,5 à 10 mg
▪ La perfusion de glucosé hypertonique avec de l’insuline.
▪ En cas d’hyperkaliémie immédiatement menaçante avec élargissement des complexes QRS voire
torsade de pointes. gluconate de calcium à 10 % IV (0,5 à 1 ml/kg en 5 à 15 minutes).
▪ EER
4) Correction acidose
Bicarbonates 1 à 2 mmol/kg/j
Risque d’hypocalcémie (tétanie, convulsion)
5) Stimuler la diurèse
Le but :
▪ Transformer en IRA à diurèse conservée
▪ augmentation créatininémie moins rapide
furosémide ou mannitol
➢ Furosémide
• 10 mg/kg en perf en 1seule prise
• Diminue la consommation d’oxygène du tubule
• Risque auditif pousse à l’utiliser en continu
• Arrêt si inefficace
➢ Mannitol serait plus efficace pour certains
• Expérimentalement effet protecteur sur le rein anoxique ou secondaire à un effet toxique
• 0,2 g/kg (max 12,5g/kg/j) en 3 à 5 min
• Si 1e dose inefficace arrêt
3. Traitement de l’HTA :
Surcharge hydrosodée associée à une hyper réninemie
▪ lasilix
▪ Amlor cp 5 mg, 10mg : 0.25 à 1 mg/kg
▪ Nicardipine: 0.5 à 4 µg/kg/min si menaçante
▪ EER
4. Convulsions
Une IRA peut entraîner des convulsions par différents mécanismes : crise hypertensive, hypocalcémie, hypo- ou
hypernatrémie et urémie. L’affection sous-jacente (ex. vascularite) peut aussi être en cause.
➢ Diazépam, ± phénytoïne ou phénobarbital.
➢ Natrémie < 120 mmol/L : corriger
➢ Hypocalcémie : ± chlorure ou gluconate de calcium.
➢ Crise hypertensive : Loxen®, EER
5. Nutrition :
Les apports caloriques doivent tendre à 100 % des apports recommandés pour l’âge.
Les apports protidiques sont de 2,2 g/kg/j chez les nourrissons jusqu’à 1 an puis de 1 à 1,5 g/kg/j selon
l’âge.
Apports ioniques adapté au Na, K et Phosphore
42 Dr Nekmouche
Il est à noter que les apports en vitamine A doivent être limités en cas d’insuffisance rénale.
2) Choix de la technique :
Dialyse péritonéale :
▪ Technique de choix chez le jeune enfant.
▪ Evitant l’abord de gros vaisseaux et l’anticoagulation.
▪ Elle est possible quel que soit le poids de l’enfant y compris chez des prématurés de moins de 1 000g.
Hémofiltration continue :
Ultrafiltration continue 24H sur 24 du plasma
Hémofiltre placé sur un circuit extracorporel veino veineuse avec interposition d’une pompe à galet
Indiquée chez des patients en soins intensifs ayant un hémodynamique précaire.
Elle a pour inconvénient d’imposer une anticoagulation continue
Hémodialyse intermittente
▪ Chez des enfants de plus de 6 kg ayant une contre-indication à la DP.
▪ Elle est mal tolérée chez des patients instables.
Voir annexe : fiche technique hémodialyse (protocole du service nephropediatrie canastel)
D. Surveillance du traitement :
Surveillance clinique :
▪ Poids, œdème.
▪ TA. CHD, T°.
▪ Examen pulmonaire, neurologique.
▪ Diurèse
Surveillance biologique :
▪ Urée, créatinine, ionogramme sanguin et urinaire, calcémie…
Surveillance du régime :
43 Dr Nekmouche
E. Traitement étiologique :
1. IRA obstructive
- Néphrostomie percutanée
- Prévenir le sd de levée d'obstacle, réa hydro-électrolytique
2. IRA pré-rénale
- Expansion volémique selon diurèse, PA, PVC
3. IRA organique
- Obstruction d'un gros vaisseau : Chirurgie rapide, thrombolyse
- M. systémiques ou immunologiques : Corticothérapie ± immunosuppresseurs
VIII. PRONOSTIC :
1. Mortalité :
Dans les pays industrialisés, elle varie de 10 à 70 %
Les facteurs de gravité :
▪ le jeune âge avec une mortalité plus grande chez les NN.
▪ les sepsis avec défaillance multiviscérale
▪ la nécessité d’une ventilation assistée.
▪ l’utilisation de vasopresseurs.
2. Séquelles rénales :
Dans la majorité des cas : l’évolution se fait vers une récupération fonctionnelle complète.
Dans d’autres cas les lésions sont définitives, et selon leur extension et le degré de réduction
néphronique, peuvent être responsables d’une insuffisance rénale définitive :
▪ soit immédiatement au décours de l’IRA (avec au maximum une anurie définitive d’emblée en cas
de nécrose diffuse)
▪ soit secondairement parfois des années plus tard, en cas de réduction néphronique plus modérée.
IX. CONCLUSION :
Grâce au développement des techniques de réanimation et des EER et grâce à une prise en charge
précoce, Le taux de mortalité est nettement diminue.
Le risque de cicatrices rénales définitives, avec une IRC séquellaire d’emblée ou secondaire fait toute la
gravité de l’IRA.
Insuffisance rénale aiguë chez l’enfant EMC 2003
IRA EMC AKOS 2015
IRA DIU nephropediatrie 2009
IRA conférence Dr Bendib 2017
IRA conférence CHU Constantine
IRA conférence Pr REDOUI
IRA DR CHACHOU
44 Dr Nekmouche
Annexe
Hôpital pédiatrique Canastel Oran
Service néphrologie pédiatrique –hémodialyse et transplantation rénale
EHS Canastel
Service néphrologie-hémodialyse
Prescription des paramètres d’hémodialyse :
Dialyseur :
Durée :
Lovenox :
Mannitol :
UF : Isolé
Total :
Signature du médecin
E&
46 Dr Nekmouche
I. DEFINITION
- Crises convulsives
- Péricardite urémique
- Signes d’ostéodystrophie rénales :
- Déformation des MI en valgus
- Rupture tendineuse spontanée
- Fractures, Douleurs osseuses
- Signes de rachitisme
B. Troubles biologiques
1. Rétention des déchets azotés
L’élévation de l’urée et de la créatininémie > 3 mois
La clairance de la créatinine est basse <90 ml/min/1,73m2 et en fonction de la sévérité de l’IRC
2. Troubles de métabolisme de l'eau
Au stade initial : Trouble de concentration de l'eau ( polyurie polydipsie)
Au stade avancé : troubles de la dilution (hypertension artérielle avec œdème pulmonaire, œdème cérébral)
4. Troubles ioniques
-Hyperkaliémie.
-Hyponatrémie de dilution
5. Métabolisme du calcium, du phosphore :
hyperparathyroïdie secondaire
▪ Hyperphosphorémie
▪ Hypocalcemie
▪ PAL
Mécanisme
IRC 1-alpha hydroxylase défaut d’absorption intestinale du calcium Hypocalcemie avec hyperphosphorémie
une stimulation parathyroïdienne résorption osseuse (ostéodystrophie rénale +PAL)
6. Anémie
Soit par défaut d'érythropoïétine anémie normochrome normocytaire arégénérative
Soit par carence martiale, ou carence en acide folique, VIT B12
V. Diagnostic différentiel
L ’IR est elle aigue ou chronique ?
Amylose:
▪ Sd du canal carpien
4. Rétention hydrosodée
▪ Œdèmes, HTA volo-dépendantes, OAP
5. Complication de l’hyperkaleimie
▪ Trouble de rythme
6. Complication de l’acidose
▪ Protéolyse musculaire
▪ ↑ sécrétion d’ammonium lésions tubulo-interstitielles inflammatoires
▪ Trouble cardiaques+++
7. Hypertension
Mécanismes
▪ Hypervolémie
▪ Activation système rénine-angiotensine
▪ Activation système sympathique
▪ Facteurs vasculaires périphériques
8. Retard statural
▪ Altération de l’axe somatotrope
▪ Altération de l’axe gonadotrope
1) Apport protidique
Restriction protique: en fonction du % de réduction de FG
2) Apports énergétiques:
Nrs-enfant: 80-110 Kcal/Kg/j Adolescent: 60 Kcal/Kg/j
Respect de l’équilibre: G: 40-45% L: 45-50%, P: 7-11%
3) Apports hydriques:
IR debutante :
-Chez l’enfant capable d’exprimer sa soif, il faut laisser le libre accès à l’eau.
-Chez le nourrisson qui en est incapable, la ration quotidienne :400 ml/m2,
IR sévère : restriction
4) Électrolytes:
Na+: ration normale 1-2 mmol/Kg/j sauf HTA, œdèmes
K+:
Au-dessous de 30 ml/min/1,73 m2 : supprimer du régime les aliments très riches en k+ (fruits secs, banane,
châtaigne, chocolat, avocat etc...).
Au-dessous de 20 ml/min/1,73 m2: limiter l’apport de potassium entre 1,5 et 2 mEq/kg/j.
< 10 ml: résines échangeuses
2. Lutte contre osteodystrophie:
1) La correction de l’hypocalcémie:
❖ L’apport suffisant du calcium : avant les repas
❖ L’administration du un –alfa :
Un-alpha :
▪ solution buvable UN-ALFA 0,1 μg ; capsule orale : UN-ALFA 0,25 μg, 0,5 μg , 1 μg
▪ dose préventive : 0,25 – 0,50 µg/j
▪ dose curative : 0,5 - 1 µg/j
2) Correction de l’hyperphosphorémie
❖ Chélation intestinale du phosphore
Est basée sur la chélation intestinale du phosphore pour maintenir la phosphorémie autour des valeurs normales
pour l'âge, en tout cas inférieure à 55mg/l.
51 Dr Nekmouche
4. L’hormone de croissance:
❖ Norditropine
52 Dr Nekmouche
B. Traitement substitutif
Indication :
1. Quand débuter l’EER?
• IRC terminale (<10 ml/mn ou <15 ml/mn)
• Péricardite urémique
• Polynévrite urémique
• Urgence de dialyse
2. Urgence de dialyse
• OAP rebelle au trt médical ou anurie
• Hyperk > 6,5 mmol/l ou > 6mmol/l avec signes électriques
• Acidose sévère pH<7,10 ou HCO3- < 10mmol/l
• Urée > 3g/l avec encéphalopathie urémique :
- Vomissements incoercibles
- Obnibulation
- Coma calme
• IRC sévère avec HTA rebelle.
Modalités
1. La dialyse péritonéale
1) Indications :
▪ pas d’abord vasculaire disponible.
53 Dr Nekmouche
2. L’hémodialyse:
1) Abord vasculaire
a) Les cathéters centraux:
▪ Cathéters percutanés
▪ Cathéters tunnélisés
b) Fistule artério-veineuse
2) Séances d’hémodialyse
▪ 12 h/semaine réparties en 3 séances de 4h/48h.
3. Greffe rénale
Meilleur trt de l’IRC
Prolonge l’espérance de vie de 20 ans chez les enfants
Donneur vivant ou cadavérique
Trt immunosuppresseur à vie
Risque accru de néoplasie ou d’infections sévères
Fiche technique
Péritonite sur dialyse péritonéale
I. Tableau clinique :
Demander une cytologie de liquide de dialysat si supérieur a 100 éléments /mm3 commencer la bi
antibiothérapie IP+IV probabilistes
III. Antibiothérapie par voie intra péritonéale (IP)
Les doses d’ATB intra péritonéale utilisées d’habitude dans les péritonites sur DP sont celles utilisées a
administration continue (a droite du tableau) et ils sont administrés dans 2 litres de liquide de dialysa
Exemple :
Gentamicine - tobramycine:
▪ Dose de charge : 8 mg/l soit 16mg dans 2 litres de liquide de dialysat a J1
▪ puis dose d’entretien : 4 mg/l soit 8mg dans 2 litres de liquide de dialysat
Amikacine :
55 Dr Nekmouche
I. Définitions
– L’hypertension artérielle correspond à des chiffres de pression au dessus des valeurs habituelles par rapport
à un âge donné et une taille donnée.
▪ HTA limite ou modérée : un écart inferieur à 10mmHg au-dessus de la valeur du 97,5éme percentile
▪ HTA confirmée : entre+10 et +30mmHg au-dessus de la valeur du 97,5éme percentile.
▪ HTA menaçante : au-delà de +30 mm Hg au-dessus du 97,5éme percentile
▪ la crise hypertensive chez l’enfant qui se définit par une montée soudaine de la pression artérielle et se
manifeste par des signes d’encéphalopathie et/ou d’insuffisance cardiaque.
II. Intérêt
▪ Fréquence: elle représente 1-5% de la pathologie infantile contre 20% chez l’adulte
▪ Etiologie: 82 % ont une cause chez l’enfant/ 20 % chez l’adulte
▪ Thérapeutiques : Hors AMM dans 80% des cas en pédiatrie
▪ Pronostic: dépend de la cause de la rapidité du diagnostic.
III. Physiopathologie
– Il existe trois facteurs influençant la TA:
▪ Débit cardiaque
▪ Résistance artérielle périphérique
▪ volémie
– Régulation de la TA elle se fait par trois systèmes:
▪ Système nerveux sympathique: secrétions de catécholamines qui sont à l’origine de l’augmentation
du DC et des RVP: ex: HTA dans le phéochromocytome.
▪ Système rénine angiotensine: l’hypersécrétion de la rénine.
▪ Régulation de la volémie
IV. Quand mesurer la PA
– Lors de tout examen clinique systématique (enfant > 3ans)
– En cas de signe clinique d’HTA :
▪ Céphalées vertiges, acouphènes, douleurs abdominales, vomissements, soif, polyurie, asthénie,
amaigrissement, troubles visuels, dyspnée, Épistaxis, Paralysie faciale, arrêt de croissance
▪ NRS : convulsion, insuffisance cardiaque, détresse respiratoire, arrêt de croissance, vomissements
▪ Signes aigus graves : œdème cérébral, hémorragie intra crâniennes, hémiplégie, amaurose, convulsion,
défaillance cardiaque, OAP
– Affection hypertensiogène :
▪ Antécédents de prématurité, RCIU ou un séjour aux soins intensifs néonatals
▪ Infection urinaire récurrente, hématurie ou une protéinurie
▪ Une néphropathie ou une malformation de l’arbre urinaire
▪ Traitements pouvant augmenter la PA (CTC, ciclo……)
V. Comment mesurer la PA
– Le diagnostic d’HTA doit être basé sur de multiples mesures dans des bonnes conditions :
▪ Dans le calme en Position assise (> 5min.)
▪ Mesure aux deux bras (symétrie des valeurs)
▪ Brassard adapté à la circonférence du bras
▪ Prises répétées (> ou = à 3)
57 Dr Nekmouche
1. Retentissement Cardiaque :
Apprécié par une échocardiographie qui peut montrer :Une myocardiopathie hypertrophique hypokinétique
avec défaillance cardiaque congestive.
Macroangiopathies
2. Retentissement Oculaire :
Le fond d’œil permet d’objectiver les différents stades de la rétinopathie hypertensive.
La classification de Kirkendall est la plus simple et la plus utilisée :
▪ STADE I : rétrécissement artériel sévère et disséminé
▪ STADE II : en plus des modifications du stade I, présence d’hémorragies rétiniennes, d’exsudats secs et
de nodules cotonneux,
▪ STADE III : en plus des modifications du stade II, présence d’un oedème papillaire.
3. Retentissement Rénal :
Est apprécié par la mesure de la clairance de la créatinine et la recherche d’une protéinurie, qui peut nous
orienter vers des lésions de néphro-angiosclérose et IR
4. Retentissement Neurologique :
Est apprécié par une TDM, IRM, et ou un électroencéphalogramme qui peuvent montrer :
▪ AVC ou une hémorragie cérébrale
▪ Une hémorragie intra ventriculaire
▪ Un œdème cérébral
VIII. Rechercher l’étiologie :
A. Enquête étiologique
1. Interrogatoire :
1) Antécédents personnels
Néonataux : poids de naissance, souffrance néonatale, antécédents de cathétérisme ombilical
Pathologies Uronéphrologiques : infections urinaires à répétition, néphropathie, reflux vésico-urétral
Pathologies Cardiologiques : cardites rhumatismales
Prise médicamenteuse (sympathomimétiques, corticoïdes, AINS, réglisse)
Intoxication au mercure
2) Antécédents familiaux : d’HTA, néphropathies, diabète, obésité
3) Date d’apparition des troubles
4) Mode d’évolution et Signes accompagnateurs
58 Dr Nekmouche
2. Maladies rénovasculaires
1) La dysplasie fibromusculaire : la cause la plus fréquente des maladies rénovasculaires
Elle peut toucher tous les segments dont les carotides, les artères cérébrales ainsi que les coronaires
2) Phacomatoses ou neuroectodermose
Elles ont en commun des lésions cutanées, osseuses, et des anomalies du système nerveux
▪ La maladie de Von Recklinghausen.
▪ La sclérose tubéreuse de Bourneville
▪ La maladie de Von Hippel-Lindau
3) Syndrome de Williams-Beuren
Maladie génétique comprend une hypercalcémie pendant la 1ére année, dysmorphie faciale (en faciès
d’elfe), retard psychomoteur, HTA secondaire à une réduction de la sensibilité des barorécepteurs
carotidiens
4) Pseudoxanthome élastique
5) Maladies artérielles inflammatoires :
▪ L’aortite de Takayasu
▪ La polyarthrite noueuse
▪ Artériopathie calcifiante infantile
6) Compression du pédicule rénal par une tumeur : nephroblastome, neuroblastome,
phéochromocytome
7) Autres maladies syndromiques
▪ syndrome de Turner
▪ syndrome de Marfan
▪ syndrome d’Alagille
Cause cardiaques :
1. Coarctation de l’aorte
Elle représente la cause la plus fréquente d’HTA permanente de l’enfant.
le diagnostic est facile et repose sur:
- l’abolition ou diminution des pouls fémoraux
- HTA aux membres supérieurs
- Elle est confirmée par échographie cardiaque.
Le traitement est chirurgical cependant la persistance d’ HTA résiduelle est fréquente mais qui répond très
bien au IEC (HTA par hyper réninémie)
Causes endocriniennes:
1. Phéochromocytome :
C’est une tumeur de la médullosurrénale produisant des catécholamines en excès
diagnostic
▪ clinique:
- HTA paroxystique
- Des crises vasomotrices marquées par des sueurs et une tachycardie
60 Dr Nekmouche
▪ Tachycardie
▪ Flush
▪ Céphalées
▪ Oedèmes périphériques
▪ Posologie :
▪ Nicardipine (Loxen® 20 mg, Loxen LP 50 mg)
- 0.5 -3 mg/kg/24h en 3 prises
▪ Amlodipine (Amlor® 5 mg)
- Dose initiale: 0,06 mg/kg/j
- Dose max: 0,6 mg/Kg/j
3) Bêtabloquants
▪ Mécanisme d’action
▪ Diminution du débit cardiaque et des résistances vasculaires périphériques
▪ Diminution de la sécrétion de rénine
▪ Diminution de l’activité centrale sympathique
▪ Contres indications :
Asthme, insuffisance cardiaque décompensée, diabète, trouble de la conduction atrioventriculaire
▪ Posologie :
▪ Acebutolol (Sectral®)
- Dose initiale : 1,5-3 mg/kg/j - dose max : 5-15 mg/kg/j
▪ Aténolol (Ténormine ®) : 0,5-2 mg/kg/jour
4) Alpha bloquants
▪ Alpha-béta bloquants :Labetalol Trandate® dose initiale : 1–3 mg/kg/j dose max : 10–12 mg/kg/j
▪ Alphabloquants :prazosine Minipress® ( en association, surtout dans le phéochromocytome)
▪ Dose initiale : 0,05-0,1 mg/kg/j dose max : 0,5 mg/kg/j
– Effets secondaires : hypotension orthostatique, fatigue et troubles de l’attention
5) Diurétiques
▪ Ils sont indiqués en cas d’HTA avec une rétention hydro-sodée
▪ Furosémide 0,5 à 2 mg/kg/dose 1-2prise
▪ Hydrochlorothiazide :1-3 mg/kg/j
▪ Spironolactone :1-4 mg/kg/j
▪ Effets secondaires : Sont propres à chaque classe de diurétique (hypokaliémie et
hypercalciurie/néphrocalcinose pour les diurétiques de l’anse, hyperglycémie et hyperlipidémie pour les
diurétiques thiazidiques utilisés à haute dose pendant longtemps
6) Vasodilatateurs directs
▪ Le MINOXIDIL : puissant vasodilatateur utilisé en dernier recours à la dose de 0.2 mg/kg/jour en 1 dose
▪ Effets secondaires : Rétention hydro sodée, Insuffisance cardiaque congestive, tachycardie, hirsutisme
7) Les combinaisons médicamenteuses
1) Contrairement à l’adulte, les combinaisons médicamenteuses dans le traitement de l’hypertension artérielle
sont rarement utilisées chez l’enfant. Ceci provient du fait que l’hypertension artérielle est plus rarement
essentielle
Modalités du traitement
1. La mise en route d’un traitement pharmacologique : la décision repose sur plusieurs critères :
▪ Niveau tensionnel
▪ Présence de symptômes liés à l’HTA
63 Dr Nekmouche
–
Quel que soit l’antihypertenseur utilisé il faut commencer par la dose minimale recommandée
– Toute trithérapie doit comporter un diurétique
Urgence hypertensive
– La règle est de faire baisser la PA de 25% les 8 premières heures puis la ramener dans la zone normale en 24
à 48 h ;Une diminution trop rapide de la PA implique un risque d’hypo perfusion des organes cibles
notamment le cerveau
❖ Si le patient est en surcharge volémique (prise de poids récente, œdèmes, cardiomégalie) furosémide à fortes
doses ou une dialyse soustractive sont indiqués.
Références
Diagnostic de l’HTA de l’enfant EMC pédiatrie 2008
Traitement de l’HTA chez l’enfant EMC pédiatrie 2008
HTA conférence Dr Hamida
HTA conférence Dr Bekkar 2013
HTA conférence Dr. ZERROUKI 2013
HTA conférence Dr Bouhafara
HTA conférence constantine
Fiche technique
Prescription du loxen
Exp : pds :20 kg on commence par 0.5 µg/kg/min soit 10 µg/ min x 60) /500 = 1,2 m
65 Dr Nekmouche
EMC 2008
66 Dr Nekmouche
3. Autre :
la sclérose tubéreuse de Bourneville et le syndrome de Marfan peuvent être associés à des lésions vasculaires
rénales responsables d’HTA dans l’enfance
C. Vascularites
La maladie de Takayasu : fréquemment en cause chez l’adolescent en Asie et au Moyen-Orient. Les sténoses
rénales sont associées à des sténoses de l’aorte et de ses branches, le diagnostic est porté chez l’enfant sur la
topographie des lésions vasculaires et l’association à un syndrome inflammatoire.
La périartérite noueuse
le syndrome de Kawasaki sont responsables de sténoses artérielles et notamment de sténose de l’artère rénale
chez l’enfant.
D. Compressions extrinsèques
Certaines tumeurs (neuroblastomes, néphroblastomes) peuvent être responsables de compression de l’artère
rénale.
E. Autres Des séquelles de radiothérapie, de cathétérisme ombilical, de traumatisme peuvent causer une HTA
rénovasculaire.
IV. Traitement
Le traitement de la sténose rénale répond à trois modalités : traitement médical, revascularisation, soit par
angioplastie, soit par cure chirurgicale.
A. Traitement médical
Les médicaments utilisés en première intention sont les inhibiteurs calciques et les bêtabloquants. Les IEC
utilisés en seconde ligne, avec précaution.
Ils peuvent être responsables d’altération de la fonction du parenchyme en aval de la ou des sténoses et
nécessitent un suivi de la fonction rénale.
Le régime hyposodé et les diurétiques n’ont pas de place dans la prise en charge et risquent de dégrader la
fonction rénale du côté de la sténose.
B. Angioplastie transluminale
La technique L’angioplastie transluminale (ATL) est pratiquée après une artériographie rénale, par ponction de
l’artère fémorale. Une sonde à ballonet est introduite dans l’artère rénale. L’angioplastie est effectuée, son
résultat est jugé sur la disparition du gradient de pression et l’absence de sténose résiduelle.
En l’absence de résultat satisfaisant, la mise en place d’une endoprothèse peut être indiquée (sténose résiduelle
> à 30 % ou gradient de pression supérieur à 30 %).
72 Dr Nekmouche
Après le geste, le patient est traité par héparine pendant 24 heures puis un relai est pris par l’Aspegic pendant 6
mois,
C. Chirurgie
En cas de lésions aortiques englobant les artères rénales ou en cas d’échec du traitement médical et de
l’angioplastie endovasculaire, les enfants peuvent bénéficier d’un traitement chirurgical de revascularisation ou
de néphrectomie.
L’indication doit être portée après une évaluation radiologique de l’ensemble des branches aortiques.
Lorsque l’utilisation d’un matériel prothétique ne peut être évitée, l’intervention est retardée au plus jusqu’à la
fin de la croissance
Indication : Les indications de la chirurgie sont essentiellement représentées par les échecs de l’angioplastie avec
souvent plusieurs tentatives successives et resténoses, également en cas de sténose non accessible à
l’angioplastie, dans un coude artériel ou très distale.
D. La néphrectomie est réservée aux reins non ou très peu fonctionnels. La technique de revascularisation utilise
au maximum les artères propres de l’enfant (artère iliaque interne, fémorale superficielle ou splénique).
Phéochromocytome
I. Généralités
- Les phéochromocytomes sont des tumeurs bénignes ou malignes, se développant aux dépens de cellules
chromaffines.
- Les phéochromocytomes sont le plus souvent localisés dans la médullosurrénale, mais des tumeurs ectopiques,
appelées paragangliomes, peuvent se développer dans le tissu chromaffine diffus.
1. Circonstances de découverte
Manifestations cliniques
Découverte fortuite lors d’un examen radiologique
Dépistage dans les formes familiales isolé ou syndromique
2. Présentation clinique typique
1) Triade de Menard. La triade céphalées, palpitations, sueurs (Triade de Menard) est la manifestation clinique
paroxystique la plus classique du phéochromocytome
2) Hypertension artérielle L’HTA est le signe cardinal du phéochromocytome, elle peut être paroxystique ou
permanente.
❖ HTA permanente
L’HTA permanente est la forme clinique la plus fréquente du phéochromocytome, elle peut être pure ou
entrecoupée de paroxysmes. Cette HTA est habituellement sévère, systolodiastolique, extrêmement
instable et réfractaire au traitement
❖ Hypertension artérielle paroxystique
C’est la manifestation clinique la plus évocatrice, elle survient sous forme de crises paroxystiques
hypertensives. Ces accès peuvent être provoqués par un changement de position, un effort physique
notamment de défécation, une pression abdominale ou une absorption alimentaire abondante. La crise
paroxystique débute brutalement et s’accompagne de signes vaso-moteurs à type de: sueurs profuses,
céphalées pulsatiles, tachycardie chez un patient aux chiffres tensionnels élevés
3. Manifestations cliniques atypiques
1) Hypotension orthostatique isolée ou associée à une HTA paroxystique
2) Douleurs abdominales Les douleurs abdominales sont dues à l’effet vasoconstrictif des catécholamines sur
le système splanchnique
3) Manifestations psychiatriques Une augmentation soutenue ou paroxystique des catécholamines
neurogènes peut entrainer des manifestations psychiatriques à type d’anxiété, attaque de panique,
instabilité émotionnelle, agitation, dépression et parfois même une auto agressivité
4) Autres signes
L’amaigrissement est un signe fréquent lié au catabolisme catécholaminergique
Nausée, vomissement et constipation
III. Formes cliniques
1. Formes familiales
- transmission autosomique dominante
- Les formes familiales sont soit isolées, soit associées à les néoplasies endocriniennes multiples (NEM)
- sont volontiers bilatérales dans 60% des cas ou multifocales
2. Formes asymptomatiques
- Le caractère silencieux de ces phéochromocytomes peut être dû à la sécrétion de faibles quantités de
catécholamines ou à une sécrétion d’adrénaline prédominante
74 Dr Nekmouche
- La sensibilité est cependant moins bonne dans les formes extrasurrénaliennes, métastatiques ou les récidives
postopératoires. Elle présente des limites, notamment pour Les petites tumeurs inférieures à 1 cm ne déformant
pas les contours surrénales et chez l’enfant à cause de la pauvreté de la graisse retropéritonéale.
4. IRM :
- Sa sensibilité est excellente, comprise entre 93 et 100% pour les tumeurs surrénaliennes.
- L’IRM est particulièrement performante pour le diagnostic des tumeurs intracardiaques, péricardiaques et
périvasculaires et dans les localisations de la tête et du cou où sa sensibilité est supérieure à celle de la TDM.
- Elle a également l’avantage de permettre la détermination des rapports anatomiques de la tumeur et des
vaisseaux voisins.
5. Scintigraphie à la MIBG :
- La MIBG est un dérivé de la guanéthidine, structurellement proche de la noradrénaline activement recaptée par
les récepteurs des terminaisons adrénergiques de type 1, ayant une affinité pour le tissu chromaffine. Sa
sensibilité est de l’ordre de 95%, sa spécificité avoisine 95% également.
- Cet examen permet de:
▪ Rechercher les métastases
▪ Préciser les formes multiples grâce à un balayage du corps entier.
▪ Détecter précocement les rechutes.
▪ Dépister les sujets à risque tumoral élevé.
▪ Permet également de visualiser d’autres tumeurs endocrines
6. Autres explorations
- Son intérêt apparait particulièrement concerner avec les phéochromocytomes avec scintigraphie à la MIBG
négative et les phéochromocytomes métastatiques. Sa sensibilité est supérieure à celle de la MIBG
2) La tomographie par émission de positons(TEP)
- La TEP est un outil précieux non seulement pour améliorer la détectabilité des phéochromocytomes mais aussi
pour localiser précisément les tumeurs
VI. Complications
1. Les complications cardiaques
Ces manifestations cardiaques aiguës semblent être la conséquence d’un effet « toxique » induit par l’élévation
des taux de catécholamines [1
▪ HTA
▪ Troubles du rythme,
▪ Cardiomyopathie
▪ Œdème aigue du poumon
▪ choc cardiogénique
6. Les complications métaboliques
1) Troubles de la glycorégulation
▪ Hypoglycémie
▪ Une hyperglycémie transitoire voire un diabète.
2) Alcalose hypokaliémique : s’explique le plus souvent par un hyperaldostéronisme secondaire à l’effet
stimulant décrit beta adrénergique sur la production de rénine.
3) Hypercalcémie Elle peut aussi s’expliquer par l’action stimulante directe sur les parathyroïdes des
catécholamines.
3. Anémie-polyglobulie On peut rapprocher de ces anomalies métaboliques la polyglobulie rapportée à une
augmentation de l’érythropoïétine. La constatation d’une anémie à l’inverse fait suspecter la malignité.
4. Les complications vasculaires
76 Dr Nekmouche
LITHIASE RENALE
I. INTRODUCTION :
1. Définition :
La lithiase rénale est une maladie caractérisée par la formation de calculs dans l’appareil urinaire
2. Intérêt :
Fréquence : La lithiase urinaire n’est pas exceptionnelle chez l’enfant
Dgc : Il faut y penser devant une pyurie, une hématurie ou des douleurs abdominales
Etiologie : sont nombreuses
TRT : médical et chirurgical
Pronostic : risque d’IRA et IRC
II. PHYSIOPATHOLOGIE :
La formation de lithiase résulte d’un déséquilibre entre promoteurs des cristalloïdes urinaires (calcium, oxalate,
phosphate, urate, carbonate, ammonium, cystine, sodium) et inhibiteurs
A. Lithogenèse: différentes phases:
La phase de nucléation et de cristallisation des sels dissouts par phénomène de sursaturation
la phase d’agrégation et de rétention des cristaux
la phase de croissance du ou des calculs.
B. Facteurs intervenants dans la lithogénèse
1. Hyper concentration des cristalloïdes urinaires
1) Excrétion excessive des constituants cristallins
▪ Excès d'apport alimentaire ou médicamenteux
▪ Fuite rénale par trouble de la réabsorption tubulaire
▪ Synthèse métabolique accrue des constituants cristallins
2) Diminution de la quantité d'eau nécessaire a la dissolution
▪ Déshydratation
2. Modification des propriétés solvantes de l'urine
1) le pH urinaire
▪ PH acide permet la précipitation des urates, de la cystéine et de la xanthine à pH acide
▪ PH alcalin permet laprécipitation des phosphates et des oxalates
2) l'infection
3) la stase urinaire
4) facteurs solubilisants et inhibiteurs
III. DIAGNOSTIC :
A. La clinique :
La symptomatologie varie selon l’âge de l’enfant :
1. Chez le nourrisson : La symptomatologie est dominée par la fièvre et la pyurie, souvent à Proteus ; l’expulsion de
petits calculs ou de sable est également fréquente
2. Chez le petit enfant :
78 Dr Nekmouche
Pyurie et hématurie sont les signes révélateurs les plus fréquents, de même que les douleurs abdominales,
souvent diffuses
3. À l’âge scolaire :
Le tableau clinique est dominé par la douleur, plus ou moins typique, et surtout par l’hématurie. Toute
hématurie de l’enfant, micro- ou macroscopique, doit faire rechercher une lithiase.
4. Peut se manifeste par une complication :
▪ Rétention d’urines purulentes et amont d’une lithiase obstructive
▪ anurie (lithiase sur rein unique ou lithiase bilatérale),
▪ colique néphrétique hyperalgique
▪ insuffisance rénale aiguë par choc septique
B. Examens complémentaires :
1. Bilan biologique
1) Examens de première intention :
Sang : urée créatinine ionogramme ; acide urique ; calcémie
Urine des 24 h : volume ; créatinine ; urée ; ionogramme; calcium ; acide urique
Urine du réveil : densité ; PH, cristaux, ECBU
2) Exploration approfondie
Sang : gaz du sang, phosphoremie
Urine des 24 h : citrate, oxalate, magnesium
2. Imagerie :
ASP
Calcifications en projection de l’aire rénale.
Lithiase visualisée si radio-opaque :
▪ Coralliforme si phosphocalcique.
▪ Spiculée ou si oxalate de Ca++.
▪ Stratifiée si phosphoammoniac de Mg++.
▪ Unique ou multiple.
Ombre rénal visible avec taille (3vertèbres ½).
échographie:
1) Confirmer la lithiase : taille, nombre, siège… si opacité hyperéchogène avec un cône d’ombre.
2) Hyperéchogénicité des pyramides est très évocatrices de néphrocalcinose.
3) Retentissement : (hydronéphrose)…
4) Une échographie normale n’élimine pas le diagnostic (refaire plusieurs échographies si doute)
UIV:
Localise avec certitude l’opacité dans l’arbre urinaire
Apprécie le retentissement
Uroscanner
L’Uroscanner a une sensibilité supérieure à l’échographie pour l’identification et la localisation des petites
lithiases (taille inférieure à 1,5 à 2 mm) ou des lithiases dont la topographie est peu accessible en échographie
(uretère). Son usage reste limité en pédiatrie
79 Dr Nekmouche
A. Lithiase hypercalciurique :
L’hypercalciurie est définie par une excrétion quotidienne de calcium supérieure à 4 mg (0,1 mmol)/kg/jour.
1. Avec Hypercalcémie :
1) Intoxication au vit D ; vit A ; calcium
2) le syndrome de Williams et Beuren (avec dysmorphie faciale et retard mental), Hypercalcémie avec
facies d’Elf et sténose aortique supra valvulaire
1) Immobilisation
2) Sarcoïdose
3) Hyperparathyroïdie
4) Hypothyroïdie
80 Dr Nekmouche
2. Sans hypercalcémie :
Maladies génétiques génératrices d’hypercalciurie
1) ATD (acidose d’Albright) acidose hyperchlorémique
2) Sd de Fanconi
3) Sd de Barter alcalose hypokaliémique
4) Hyper calciurie familiale
5) Hypomagnésémie familiale Hypomagnésémie
6) maladie de Dent « néphrolithiase liée à l’X » l’hypercalciurie est associée à une protéinurie
tubulaire
7) Le rachitisme hypophosphatémique avec hypercalciurie
Hypercalciuries iatrogènes
1) Furosémide
2) Corticoïdes
Hypercalciurie idiopathique
Hypoparathyroïdie :PTH Ca
A. Lithiase hyperoxalurique
L’hyperoxalurie, définie par :une excrétion quotidienne supérieure à 0,5 mmol/1,73 m2
Est une cause fréquente de lithiase chez l’enfant
1. Hyperoxalurie primitive :
De transmission autosomique récessive, on distingue deux formes :
1) l’hyperoxalurie primitive de type 1 : conséquence d’un déficit enzymatique hépatique en alanine
glyoxylate aminotransférase (AGT)
2) l’hyperoxalurie primitive de type 2 : plus rare, liée à un déficit enzymatique leucocytaire et hépatique en
glyoxylate réductase (GR)
L’association lithiase-néphrocalcinose ± insuffisance rénale est particulièrement évocatrice de cette maladie
Le diagnostic repose sur :
▪ l’analyse morphoconstitutionnelle du calcul (whewellite de type Ic)
▪ le dosage de l’oxalurie, qui est très élevée (> 1 mmol/j) et de ses précurseurs métaboliques (glycolaturie
pour le type 1, L-glycératurie pour le type 2)
▪ l’analyse de l’ADN
▪ exceptionnellement sur la mesure de l’activité enzymatique (biopsie hépatique).
2. Hyperoxalurie secondaire :
▪ La cause principale d’hyperoxalurie secondaire est « l’hyperoxalurie entérique » due à une
malabsorption intestinale des graisses et des acides biliaires, qui en fixant le calcium, aboutit à une
hyperabsorption d’oxalate libre
▪ Cette complication, décrite dans :
▪ Les maladies inflammatoires de l’intestin
▪ les résections iléales
▪ la mucoviscidose
3. Hyperoxalurie idiopathique modérée :
Elle n’est pas rare chez les enfants
1. Hyperuricuries héréditaires :
▪ Le syndrome de Lesch - Nyhan, lié à l’X, entraîne chez le garçon une hyperuricémie par déficit en
hypoxanthine guanine phosphoribosyl transférase (HPRT)
▪ l’hyperuricémie par hyperactivité de la phosphoribosyl pyrophosphate synthétase (PRPS)
▪ l’hyperuricurie familiale par défaut de réabsorption de l’acide urique
2. Hyperuricuries secondaires :
▪ La lyse tumorale en cours de chimiothérapie est une cause classique, actuellement presque disparu
grâce à une prévention systématique
▪ Lithiase vésicale endémique :
3. La lithiase de 2,8-dihydroxyadénine (DHA) :
▪ par déficit homozygote en adénine phosphoribosyltransférase (APRT)
▪ donne des calculs radiotransparents simulant l’acide urique
▪ seule l’analyse du calcul ou de la cristallurie permet le diagnostic
4. La xanthinurie :
▪ par déficit homozygote en xanthine déshydrogénase (XD)
▪ peut être évoquée du fait de l’association d’une hypo-uricémie et d’une hypo-uricurie
C. Calculs de cystine
La cystinurie est due à un défaut de transport transtubulaire de cystine
Le diagnostic est porté par l’examen du calcul en spectrophotométrie infrarouge ou par l’étude de la
cristallurie (cristaux hexagonaux caractéristiques), et est confirmé par le dosage de la cystine et des acides
aminés dibasiques urinaires par chromatographie sur colonne
D. Lithiase par infection et stase urinaire :
1. Lithiase infectieuse :
• La fréquence des lithiases infectieuses est très variable
• Dans 80 % des cas, le germe en cause est le Proteus mirabilis
• l’analyse du calcul : la présence de struvite en est le marqueur le plus habituel
F. Lithiases idiopathiques :
L’enquête étiologique reste négative et la lithiase ne récidive pas
V. COMPLICATION :
▪ L'hydronephrose
▪ Les pyelonephrites
▪ Pyonephrose ;Phlegmon perinephritique ;L'abcès rénal
▪ Rétention d’urines purulentes et amont d’une lithiase obstructive
▪ anurie (lithiase sur rein unique ou lithiase bilatérale),
▪ colique néphrétique hyperalgique
▪ insuffisance rénale aiguë par choc septique
82 Dr Nekmouche
VI. TRAITEMENT :
A. Le but :
▪ Dissoudre les petits calculs,
▪ éviter la formation de nouveaux calculs par une dilution des urines,
▪ la correction des troubles métaboliques à l’origine de la lithogenèse, si possible.
B. Traitement médical :
1. Traitement symptomatique :
1) Mesures générales :
Hygiène périnéale.
Hyperhydratation en dehors de la colique néphrétique : 2L/m2/j et boissons abondantes.
Vidange correcte de la vessie (double vidange nocturne).
Restriction hydrique au moment de la colique néphrétique+ antalgiques :
▪ Kétoprofène : 1mg/kg/8h en per os.
▪ Paracétamol : 15mg/kg/6h en IVL
▪ Ou Nalbuphine : 0,2mg/kg/6h.
2) Traitement antipyrétique (moyens physiques et paracétamol : 60mg/kg/J chaque 6h en IVL).
3) Si PNA : antibiotherapie : C3G aminoside
2. Traitement étiologique :
1) Lithiase calcique :
Si hypercalcémie :
Hyperhydratation : 03L/m2/j de SSI.
corticoïdes : 1mg/kg/j.
Furosémide (calcémie >140) : hydrochlorothiazide (Esidrex) : 0,5mg/kg avec surveillance de l’ionogramme.
Si hypercalciurie :
apports en Na, Supplémentation en K+.
vit D
Ne pas diminuer l’apport calcique car enfant en croissance.
Si échec : hydrochlorothiazide (Esidrex) : 0,5mg/kg avec surveillance de l’ionogramme.
Tubulopathies : SB
2) Lithiase oxalique :
Hyperoxalurie :
Hyperhydratation : 03L/m2/j continue.
Diminution des aliments riches en oxalates : chocolat, thé, épinards, asperges…
Alcalinisation urinaire par le citrate ou bicarbonate de Na+ ou de K+: 0,15g/kg/j.
Supplémentation en Mg, vit B6.
Oxalose :
Diminution des aliments riches en oxalates : chocolat, thé, épinards, asperges…
Traitement par pyridoxine (vitamine B6) : 5-20mg/kg en augmentant la dose par palier / mois.
Alcalinisation urinaire par le citrate ou bicarbonate de Na+ ou de K+: 0,15g/kg/j.
Hyperhydratation : 03L/m2/j continue (sonde gastrique la nuit).
LEC Eviter la chirurgie.
IRT : traitement conservateur, dialyse, transplantation hépato-rénale.
83 Dr Nekmouche
I. Définition
❖ L’infection urinaire (IU) est définie selon les Critères de KASS par une :
Bactériurie > 100 000 Germes / ml
Leucocyturie > 10 000 Leucocytes /ml
❖ La pyélonéphrite ou infection urinaire haute ou infection urinaire fébrile associe une atteinte du pyélon et du
parenchyme rénal.
❖ La Cystite ou infection urinaire basse est définie par une atteinte des voies urinaires basses (vessie, uretères).
❖ La bactériurie asymptomatique est définie par une bactériurie significative supérieure à 100 000 germes / ml
avec ou sans leucocyturie chez un enfant asymptomatique.
II. Intérêt :
Pathologie fréquente en pédiatrie avec prédominance masculine les 1ers mois puis féminine par la suite.
Polymorphisme clinique et parfois sémiologie trompeuse.
L’infection du parenchyme rénal est d’autant plus dangereuse qu’elle survient sur un organe en croissance
graves séquelles sur le rein.
Elle révèle très souvent une malformation des voies urinaires d’où l’intérêt d’un bilan étiologique.
Classification : IU simple et IU récurrente (non résolue, persistante ou réinfection par un germe différent).
III. Physiopathologie :
A. Voies de contamination :
1. Voie ascendante : rétrograde :
Voie principale de contamination chez le nourrisson et l’enfant.
Germes de la flore fécale, périnéale.
3. Facteurs favorisants :
Stase urinaire qui peut être : Uropathie malformative, dysfonctionnement de l’évacuation vésicale, RVU.
Chez le nourrisson dont la propreté n’est pas acquise, l’IU est favorisée par : les couches, l’immaturité vésicale, le
prépuce étroit, les selles fréquentes.
Chez l’enfant dont la propreté est acquise, l’IU est favorisée par : les troubles mictionnels, les vulvites, la
constipation, l’oxyurose, le manque d’hygiène.
4. Les germes et leur virulence :
Les germes les plus fréquents sont : E. coli (+++), plus rarement : proteius mirabilis et Klebsielle.
On peut citer aussi : pseudomonas et staphylocoque D… (surtout chez l’enfant hospitalisé ou ayant reçu des
ATB).
La virulence des germes : liée à :
• La variété de l’antigène capsulaire (E. coli).
• L’adhésivité des bactéries aux cellules urothéliales.
IV. Diagnostic positif :
A. Etude clinique : l’IU peut être :
• Asymptomatique : surtout chez la fille, en particulier à l’âge scolaire.
• Symptomatique : les symptômes varient selon la localisation de l’infection et l’âge de l’enfant.
85 Dr Nekmouche
▪ Signes de pyélonéphrite aiguë: fièvre élevée (> 38°5) avec frissons, sueurs, des douleurs lombaires ou
abdominales
▪ Signes de cystite : dysurie, pollakiurie, brûlures mictionnelles, énurésie secondaire, hématurie macro ou plus
souvent microscopique.
- Il est plus difficile en cas d’hématurie, protéinurie ou d’énurésie secondaire.
B. Diagnostic bactériologique :
1. Tests rapides : par bandelettes réactives :
A la recherche de nitrites, leucocyturie.
La négativité des 02 éléments a une valeur prédictive négative proche de 98%.
Leur positivité doit conduire à la réalisation d’un ECBU
Limite :
▪ Test de dépistage et non diagnostic
▪ Faux négative : chez le nrs < 3 mois ; neutropénie, sepsis, enfant non diversifié, les autres germes
(non BGN)
2. Examen direct :
Méthodes de prélèvement
Il nécessite une toilette préalable avec de l’eau et du savon.
Si l’enfant n’a pas émis ses urines, changer le sachet collecteur toutes les 20 à 30 minutes, et refaire la
toilette à chaque fois. L’analyse doit se faire dans l’heure qui suit le prélèvement.
L’acheminement de prélèvement doit être rapide
Le prélèvement
▪
La ponction sus pubienne et le cathétérisme urétral sont les méthodes de référence, mais sont
traumatisantes et difficiles à réaliser en pratique.
▪ Le prélèvement en milieu du jet devra être réalisé à chaque fois que cela est possible.
▪ Le prélèvement par sachet collecteur devra être réalisé par un personnel qualifié.
Résultat
L’examen direct est positif en présence d’une leucocyturie > 10 GB/mm³ avec ou sans bactériurie.
Un examen positif rend nécessaire la pratique d’une culture.
86 Dr Nekmouche
1. La Culture
Est la clé du diagnostic ; elle permet d’isoler le germe en cause et d’avoir son profil de résistance aux
antibiotiques.
Les germes responsables :
❖ Enterobacteries : BGN
▪ Escherichia coli (E. coli)+++++ : l'agent responsable de la très grande majorité des cas
d'infections urinaires spontanées.
▪ C. Klebsiella, Enterobacter et Serratia
▪ Proteus, Morganella et Providencia
▪ Citrobacter et Edwarsiella
❖ Autres germe :
▪ Pseudomonas aeruginosa ou bacille pyocyanique
▪ Acinetobacter calcoaceticus
▪ Streptocoques du groupe D ; Streptocoques du groupe B ; Staphylococcus saprophyticus ;
Staphylococcus aureus
Cependant, parfois chez le garçon présentant un phimosis serré ou chez la fillette avec vulvite, une souillure est
toujours possible.
VIII. Diagnostic de gravité
A. Signes de gravité :
4) L’Urographie intraveineuse
De moins en moins utilisée
5) L’uroscanner : il a peu d’indication dans l’infection urinaire
B. Stratégie de l’exploration :
1. Qui explorer ?
Tout enfant présentant une infection urinaire documentée doit avoir en premier une échographie rénale
quelque soit son âge ou son sexe.
2. Quand explorer ?
L’échographie rénale à la recherche d’une malformation peut se faire à distance de l’infection et ne doit en
aucun cas retarder la mise en route du traitement.
La Cystourétrographie quand elle est indiquée peut se faire 4 à 6 semaines après l’épisode infectieux sur des
urines stériles.
3. Comment explorer ?
1) En cas de 1er épisode de Cystite :
Réaliser une échographie rénale en premier.
S’il n’existe aucune anomalie, aucun autre examen n’est alors justifié.
2) En cas de 1er épisode de Pyélonéphrite :
Réaliser d’abord une échographie rénale. Si elle est normale, aucun autre examen n’est justifié. La surveillance
clinique est nécessaire la 1ère année.
Par contre si on note la présence de signe en faveur d’une uropathie malformative il faut alors compléter par
une CUM.
La scintigraphie rénale ne sera demandée que si l’exploration révèle la présence d’une uropathie obstructive
et/ou un RVU avec dilatation (RVU≥ III).
3) En cas d’infection urinaire répétée :
Faire une échographie couplée à une CUM.
4) En cas de bactériurie asymptomatique :
Aucun examen ne sera demandé
1. Uropathies obstructives :
1) Anomalies de la jonction pyélo-urétérale :
Sténose (agénésie) à la jonction entre l’uretère et le bassinet entrainant une hydronéphrose.
Echographie : hydronéphrose.
UIV : reste un examen complémentaire fondamental dans l’exploration de l’anomalie de la jonction pyélo-
urétéralehydronéphrose avec dilatation pyélocalicielle et uretère fin.
CUM : recherche un RVU associé.
La scintigraphie au DTPA ou MAG3 apprécie le degré d’obstruction
89 Dr Nekmouche
3) Urétérocèle :
Réalise une dilatation pseudo-kystique intra vésicale donnant une image de lacune à l’UIV.
4) RVU :
C’est l’uropathie la plus fréquente chez l’enfant.
Définie par le passage des urines de manière permanent ou intermittente dans le haut appareil urinaire.
Il peut être passif (en dehors de la miction) ou actif (au moment de la miction).
Il peut être uni ou bilatéral, diagnostiqué par l’CUM.
Il peut être secondaire à une malformation urinaire ou primitif (anomalie de la jonction urétéro-vésicale).
5 grades selon la nomenclature internationale.
Le principal mécanisme du RVU est l’existence d’un trajet sous muqueux court de l’uretère.
5) VUP :
C’est une malformation obstructive grave, touchant uniquement le garçon, responsable d’IRC dans le 1/3 des
cas.
Le diagnostic doit être précoce.
Echo+ CUM par voie sus-pubienne : urétéro-hydronéphrose bilatérale+ vessie de lutte.
Traitement en urgence : résection des valves par voie endoscopique ou chirurgicale.
Intérêt du diagnostic anténatal pour une prise en charge précoce.
6) Vessie neurologique :
Due à un Spina bifida, agénésie sacrée…
Réalise une vessie atone, dilatée, à diverticules qui s’accompagne d’un RVU et d’une incontinence.
7) Méga-vessie congénitale.
8) Méga-uretère primitif obstructif : souvent unilatéral
2. Les uropathies non obstructives :
Duplicité pyélo-urétérale dont l’un des uretères peut être refluant.
Lithiase urinaire.
Méga-uretère idiopathique non refluant non obstructif.
Malformations rénales : rein ectopique, rein en fer à cheval, rein multikystique…
X. Traitement :
A. Buts :
Stériliser rapidement les voies urinaires et le parenchyme rénal afin d’éviter la constituition de lésions
cicatricielle.
Prévention des récidives par un traitement prophylactique dans les situations à risque.
Traitement chirurgical des uropathies malformatives.
B. Mesures hygiéno-diététiques :
Vidange régulière et complète de la vessie.
Double vidange de la vessie au coucher.
Boissons abondantes.
90 Dr Nekmouche
Traitement d’emblée par voie orale : on peut utiliser les céphalosporines de 1ère génération à type de
Cephalexine, Cefaclor ou une céphalosporine de 3ème génération à type de Cefixime pendant 10 jours.
Traitement parentéral court (2 - 4 jours) en monothérapie (Ceftriaxone) en 1 injection IM en ambulatoire avec
relais per os selon l’antibiogramme dés l’apyrexie.
91 Dr Nekmouche
A. Antibioprophylaxie
1. indication :
1) Le RVU de haut grade (IV-V)
2) Quelque soit le grade du RVU mais en cas de récidive de l’IU
3) Les Infections urinaires répétées en présence de troubles mictionnels
4) Les uropathies obstructives diagnostiquées en anténatal
2. Les antibiotiques utilisés :
▪ Cotrimoxazole 2 mg/kg/j de Trimetoprime (après l’âge de 1 mois)
▪ Céfaclor 3 - 5 mg/Kg/j
▪ Cephalexine 5 - 10 mg/Kg/j
▪ Amoxicilline 10 mg/kg/j chez le nourrisson de moins de 2 mois
B. Les Mesures d’Hygiène
Boire suffisamment, mictions régulières, nettoyage d’avant en arrière après chaque miction, essuyage après les
selles, séchage par du papier hygiénique
Traiter d’autres facteurs favorisants : phimosis, fusion des petites lèvres, oxyurose.
C. Education thérapeutique
Il est important d’enseigner aux parents les symptômes de l’IU, l’analyse des urines par les bandelettes réactives
et quand consulter pour un diagnostic et un traitement précoce.
D. Traitement étiologique des uropathies malformatives
XII. Evolution et pronostic :
Récidives fréquentes : plus de 50% des enfants présentent des récidives.
IU basse :
▪ Non dangereuse pour le parenchyme rénal.
▪ Pas de risque de cicatrices rénales.
IU hautes :
▪ Risque de cicatrices rénales pouvant évoluer vers l’HTA et l’IRC.
▪ Retentissement sur la croissance.
▪ Facteurs de risque de survenue de lésions rénales : RVU, UM obstructives, retard de traitement ATB,
jeune âge.
Uropathies malformatives :
▪ Le pronostic fonctionnel est réservé dans les UM obstructives avec atteinte du parenchyme rénal.
XIII. Conclusion :
L’IU est une atteinte fréquente chez l’enfant.
Son diagnostic doit être précis, il est complété par le bilan uro-radiologique car le risque demeure toujours
l’uropathie sous jacente.
Une IU correctement prise en charge permet de réduire ou d’éviter les séquelles rénales et donc l’évolution vers
l’HTA et l’IRC
Infections Urinaires de l’Enfant Recommandations Pratiques 2016 Société Algérienne de Pédiatrie Groupe de
Néphrologie Pédiatrique
Recommandations GPIP 2015
Infections Urinaires de l’Enfant Constantine
Infections Urinaires de l’Enfant Pr Redoui
mémoire de fin d'étude les infections urinaires chez les nourissons Karim Karima Benzeghadi Hafida K
Année universitaire : 2014-2015
92 Dr Nekmouche
Introduction :
Malformation fréquente chez l’enfant.
Gravité due à l’atteinte rénale qui est souvent associée.
Atteinte rénale due principalement à 03 mécanismes :
▪ Lésions congénitales du rein : principalement par dysplasie.
▪ Augmentation des pressions dans les cavités excrétrices (uropathie obstructive).
▪ Lésions de néphrite interstitielle en cas de pyélonéphrite.
La PEC précoce permet de réduire voire supprimer ces 02 dernières formes (en cas de diagnostic précoce).
Diagnostic anténatal possible (échographie obstétricale) : dépistage des formes initialement asymptomatiques et
celles qui nécessitent une décision précoce et adéquate (ITG pour les formes létales) et traitement chirurgical
urgent (VUP avec RVU massif, forme grave de syndrome de JPU).
I. Définition- généralités :
C’est une anomalie congénitale, anatomique ou fonctionnelle de la JPU responsable d’un trouble urodynamique
d’évacuation de la voie excrétrice haute (défaut d’écoulement des urines) avec une dilatation pyélocalicielle en
amont du 1er nœud de contraction urétérale.
C’est la plus fréquente des malformations obstructives de l’appareil urinaire
II. Intérêt
▪ Le syndrome de jonction pyélo-urétérale est la plus fréquente des uropathies obstructives chez l'enfant
▪ L'impossibilité pour les cavités pyélo-calicielles de se vidanger dans les conditions physiologiques représente un
risque de destruction progressive du parenchyme rénal.
▪ Cette uropathie est actuellement le plus souvent dépistée en anté-natal quel que soit le degré d'obstruction.
III. Anatomo-pathologie
Douleurs abdominales
la découverte d'une tuméfaction abdominale
une hématurie
signes d'insuffisance rénale en cas d'atteinte sévère bilatérale.
L'infection urinaire est rare dans cette pathologie
2. Diagnostic positif
1) L'échographie
Le diagnostic repose essentiellement sur l'échographie elle montre :
-La dilatation des calices et du bassinet
-Amincissement du parenchyme rénal
-Absence de visualisation de l'uretère.
2) L'urographie intraveineuse
L'urographie intraveineuse doit compléter l’échographie,
Elle affirme le diagnostic en montrant
▪ Un retard de sécrétion
▪ une dilatation des calices et du bassinet qui prennent un aspect en "boules"
▪ retard d'évacuation du bassinet avec absence d'opacification de l'uretère
Parfois le diagnostic est plus difficile (rein muet) Intérêt de:
▪ L'urétéropyélographie rétrograde
▪ La pyélographie descendante.
3) Tomodensitométrie-uroscanner
- Examen simple et fiable
4) Scintigraphie au DTPA ou au MAG 3
Elle constitue l'examen essentiel pour l'interprétation du caractère obstructif d'une dilatation pyélo-calicielle.
Moneer a établie une classification pour apprécier la sévérité du syndrome de JPU :
➢ Stade I : hydronéphrose mineure : dilatation pyélique mineure, fonction rénale normale>40%.
➢ Stade II : hydronéphrose modérée : dilatation pyélocalicielle, cortex aminci, fonction rénale : 20-30%.
➢ Stade III : hydronéphrose sévère : dilatation pyélocalicielle, cortex aminci sévèrement, fonction rénale <20%.
5) Scintigraphie au DMSA
Elle permet l’étude de la morphologie et l’évaluation de la fixation rénale globale de chaque rein.
6) Autres bilans : fonction rénale, ECBU, UCR.
V. Complications :
Infection urinaire :
▪ Echographie : signes de PNA.
▪ Indication discutée d’une néphrostomie percutanée
Lithiase rénale :
▪ Stase urinaire intrapyélique.
▪ Anomalies métaboliques associées.
95 Dr Nekmouche
C. Chirurgie :
❖ Méthodes :
▪ Technique univoque : résection de la jonction, pyéloplastie, anastomose PU en raquette (technique de
Kuss-Anderson et Hynes).
▪ Endopyélotomie per endoscopique : sonde en J
❖ Indications :
▪ Quand opérer ? :
- Dans les formes sévères : le plus tôt possible (même en néonatal).
- Dans les autres cas : libre choix au chirurgien : max 1an.
▪ Qui opérer ? :
- Syndrome de JPU symptomatique.
- Atteinte de la clairance rénale.
- Syndrome de JPU obstructif persistant après un 2ème examen à 03 mois.
- Forme sévère (fonction rénale <40% ou 35%) ou dégradation de la fonction rénale de 10% ou plus
para rapport au 1er examen.
- Accélération de la croissance rénale controlatérale.
❖ Evolution postopératoire :
Souvent favorable mais risque de complications :
▪ Fistule.
▪ Sténose.
▪ Parfois persistance d’une dilatation sans obstruction.
▪ Infections.
Surveillance :
▪ Echographie : 3-4ème semaine postopératoire.
▪ UIV : 6ème mois.
▪ Scintigraphie : ultérieurement.
Critères de guérison : après 2 années d’évolution postopératoire si absence de symptomatologie, urines stériles,
critères favorables à l’UIV, échographie.
96 Dr Nekmouche
REFLUX VESICO-URETERAL
I. Définition-généralités :
Le reflux vesico-ureteral est défini par la remontée des urines de la vessie vers le haut appareil urinaire
Il faut distinguer :
▪ Le RVU primitif : RVU primitif idiopathique: anomalie congénitale de la jonction urétéro-vésicale
▪ Le RVU secondaire : anomalie fonctionnelle ou anatomique du bas appareil urinaire :
- RVU sur uretère dilaté (méga-uretère).
- RVU en amant d’un obstacle cervico-urétéral en particulier VUP.
- RVU sur vessie neurogène.
II. Epidémiologie :
Incidence : C’est l’uropathie la plus fréquente chez l’enfant : 0,4-1,8%.
Age : enfants avant l’âge de 01ans : 70%.
Sexe : atteignant plus souvent la fille.
L'uretère traverse la vessie selon un trajet oblique long d'environ 1 cm, intra-mural puis sous muqueux et va
déboucher à l’angle du trigone.
IV. Physiopathologie :
Le RVU est défini par le retour permanent ou intermittent de l'urine de la vessie vers les reins.
C'est la conséquence d'un défaut de la valve anti-reflux physiologique: anatomique et fonctionnel assurée par la
jonction urétéro-vésicale :
▪ Mauvaise obliquité urétérale
▪ Trajet sous muqueux court
▪ Ectopie méatique et aspect anormal
V. Diagnostic :
A. Clinique :
circonstances de découverte :
▪ Suite à une infection urinaire basse.
▪ Suite à une infection urinaire haute : PNA
97 Dr Nekmouche
B. Radiologique :
1. Anténatal : L’échographie anténatale montre une hydronéphrose (15% de RVU) mais le diagnostic ne peut
être posé car l’échographie n’est pas l’examen de référence pour le diagnostic de reflux.
2. L’échographie : signes indirects
❖ Anomalies morphologiques du rein
❖ Anomalies topographiques des méats urétéraux
❖ Dilatation des voies urinaires: urétéro-hydronéphrose
3. CUM :
Examen diagnostic de référence.
Cet examen doit comporter des clichés de remplissage, des clichés per-mictionnels.
l’examen de référence qui visualise les signes directs de RVU (étude pré, per et post mictionnelle) + cliché ¾ pour
garçon
▪ reflux passif ou actif
▪ grade du reflux (classification internationale de Duckett )
▪ l’analyse de l’arbre urinaire
Conditions: urines stériles
Pas toujours fiable.
❖ Classification
Type I : reflux dans un uretère pelvien fin
Type II : reflux total sans dilatation
Type III : dilatation urétéro-pyélique modérée sans atteinte calicielle
Type IV : dilatation urétéro-pyélo-calicielle avec calices émoussés
Type V : dilatation et tortuosité urétérales majeures, calices en boule, éventuellement reflux intra-
parenchymateux
98 Dr Nekmouche
4. La scintigraphie à la DMSA :
- Doit être réalisée 03-06 mois après une infection urinaire fébrile (les lésions retrouvées à la phase aigue
peuvent diminuer ou disparaissent)
- Renseigne sur la fonction rénale
5. La scintigraphie à la DTPA :
Rechercher le RVU obstructif
6. Endoscopie : risque infectieux et traumatique ; précise le siège et l’aspect des orifices et la longueur du trajet
sous muqueux de l’uretère intra vésical.
7. Autres : l’IRM et l’écho cystographie : ne sont pas encore d’utilisation courante dans l’investigation du RVU.
VI. Traitement :
Le traitement du reflux comporte un volet médical et un volet chirurgical.
A. Le traitement médical :
repose sur l'antibioprophylaxie qui permet d'éviter les conséquences préjudiciables pour le rein d'un reflux
infecté.
❖ Produits :
B. Traitement chirurgical :
Consiste en une réfection d'un système anti reflux efficace, habituellement par allongement du trajet sous-
muqueux de l'uretère (technique de Cohen).
Indications :
▪ RVU avec PNA incontrôlable récidivante.
▪ RVU grade 5 : âge> 1an.
▪ RVU grade 4 : âge>2ans.
▪ Néphropathie de reflux : HTA, IRC.
D. Traitement endoscopique :
❖ Principe :
Injection par voie endoscopique d’un biomatérial résorbable, non résorbable ou autologue dans la paroi vésicale
au niveau de la jonction urétérovésicale
Cette substance va former une sorte de boule qui aide la vessie à comprimer l'uretère au moment de la miction:
Téflon, Contigen, Macroplastique, Deflux®
E. Conduite :
VII. SUIVI :
❖ Biologique :
ECBU /03mois ou au cas de signes urinaires ou fièvre inexpliquée.
Fonction rénale /année (si perturbée/3mois).
Bilan inflammatoire (si syndrome infectieux).
❖ Radiologique :
UCR tous les 12-18mois.
Echographie/03-06 mois.
Scintigraphie : 06mois, 18mois, 03ans.
L’arrêt du traitement sera envisagé après la résolution du RVU (2UCR normales).
Si malade opéré : arrêt du traitement 06mois-1an si ECBU stérile et bonne évolution radiologique.
VIII. Séquelles :
❖ Néphropathie de reflux:
Proteinurie persistante
petits reins: des reins asymétriques
insuffisance rénale
HTA
pyelonéphrite chronique
100 Dr Nekmouche
B. Intérêt:
Fréquence: la deuxième uropathie malformative après la maladie de la jonction pyélo-urétérale, son incidence
de 6 pour 1000 naissances.
Prédominance masculine dans 70%.
Bilatéral dans 30 % des cas; dans 2/3 gauche.
Diagnostic : intérêt du diagnostic anténatal grâce à l’échographie obstétricale.
Prise en charge : précoce.
Pronostic : reste imprévisible
II. Physiopathologie
L’urine pyélique est transportée du bassinet vers la vessie grâce à une série d’ondes péristaltiques dont le
mécanisme est celui d’un pace maker sans intervention neurologique extrinsèque.
Dans le MU la gêne au passage des urines dans la vessie est secondaire :
❖ Obstacle : qui siège au niveau de la jonction urétéro-vésicale et la portion terminale de l’uretère.
▪ En cas de MU obstructif : la partie terminale apparait rétrécie et inerte dénuée de mouvements
péristaltiques.
▪ Si MU refluant : la jonction urétéro-vésicale défaillante est incapable d’éviter à l’uretère la transmission des
pressions endovésicales.
❖ La dilatation de l’uretère : rend les ondes péristaltiques inefficaces
III. Les étiologies
V. Diagnostic positif
1. Diagnostic anténatale :
Le diagnostic anténatal doit être fait surtout lorsque il existe:
➢ des signes d’appel anamnestiques / cas similaire dans la fratrie
➢ des signes d’appel échographiques : mise en évidence d’une dilatation des cavités pyélocalicielles,
uretère visible, voir dilaté.
2. Clinique :
❖ Chez le nouveau-né
le méga uretère est le plus souvent asymptomatique
parfois se manifeste très tôt par
▪ Masse palpable
▪ Infection urinaire précoce
▪ Le tableau est parfois celui d'une véritable détresse urologique par septicémie et insuffisance rénale.
❖ Chez le nourrisson et l’enfant
Découverte fortuite dans 15 % par une pyurie
Infection urinaire: accès fébrile,douleurs abdominales, pleurs incessants, hématurie, distension abdominale.
Masse abdominale: gros reins, globe vésical.
Parfois tableau septique, insuffisance rénale sur rein unique Hypotrophie par insuffisance rénale chronique.
3. Examens complémentaires
1) L’échographie :
Affirme la dilatation urétérale dans la région lombaire ou surtout derrière la vessie (à l’état normal l’uretère
n’est pas visible), associée à la dilatation pyélocalicielle (peut être absente, modérée ou majeure).
Apprécie :
▪ Aspect du parenchyme rénal, son volume, son échostructure (différenciation corticomédullaire).
102 Dr Nekmouche
➢ A la DMSA
Elle apprécie la valeur fonctionnelle séparée de chaque rein.
➢ A la DTPA
Elle permet une étude dynamique de l’excrétion urinaire couplée à une inj de Frusemide afin de ≠ atonie et
obstruction
B. Modalités
Il est toujours de mise. Les urines doivent absolument être stériles avant le traitement chirurgical.
2. Le traitement chirurgical :
Il a pour but de réséquer la radicelle et de réimplanter l’uretère dans la vessie selon un procédé anti-reflux
avec éventuel modelage de l’uretère si celui-ci est trop gros
L’intervention consi stera en une :
▪ Résection de la radicelle.
▪ Réimplantation (technique de Cohen).
▪ Modelage du bas uretère (technique de Henden).
C. Indications :
1. Chez le nouveau-né
❖ MU asymptomatique
ATB prophylactique (1/3 de la dose curative)
▪ Dés le Dc et pdt tt la surveillance
▪ La surveillance: ECBU, Écho à 3 mois, UIV à 6 mois Puis Écho/semestre et UIV/an
Si non amélioration, aggravation ou de l’uretero-hydronephrose, fonction rénale, persistance d’un reflux
Indication de la Chir vers 12-18 mois
❖ Formes sévères à la naissance
En cas de détresse rénale, on réalise en urgence une néphrostomie percutanée
En cas de destruction rénale complète : néphro-urétectomie
2. Chez le NRS :
Le traitement de l’infection urinaire
Le TRT chir 1-2 mois après guérison
3. Chez l’enfant
Le TRT Chirurgical.
Abstention thérapeutique si:
▪ MU bien toléré (pas d’infection urinaire)
▪ MU avec lésion rénale sévère sans espoir de réparation
▪ MU refluant (anomalie du péristaltisme)
D. Surveillance:
- La surveillance postopératoire consistera selon Beurton on :
▪ Echographie ou UIV à la 6ème semaine.
▪ Cystourterographie mictionnelle (CUM) au 3ème mois selon l’évolution le plus après l’échographie.
▪ Arrêt du traitement anti infectieux après CUM du 3ème mois.
VII. Pronostic
Le Pc fonctionnel est généralement excellent.
L’insuffisance rénale dans 4-12%.
Les éléments du mauvais pronostic
▪ Caractère refluant du MU surtout bilatéral.
▪ Insuffisance rénale dés le Dc.
▪ Baisse de la filtration glomérulaire lors de la 1ère année.
Introduction :
Les vessies neurologiques rentrent dans le cadre plus général des dysfonctionnements vésico-sphinctériens
d’origine neurologique (DVSN).
La vessie est un organe musculaire lisse sous contrôle volontaire.
Le fonctionnement vésical normal implique une interaction des systèmes nerveux somatiques et végétatifs.
Toute atteinte de la commande nerveuse à n’importe quel niveau peut entraîner une vessie neurologique.
Elles peuvent être :
▪ Acquises : tumeurs, myélites, syndromes infectieux divers, traumatismes, iatrogène….
▪ Congénitales : Spina bifida+++ avec myéloméningocèle, agénésies vertèbro-médullaires et autres
dysraphisme.
Physiopathologie :
Le fonctionnement normal de la vessie et des sphincters (internes et externes) implique le stockage d’un volume
adéquat d’urine sans fuites ni reflux et une vidange volontaire et complète, à basse pression.
Atteinte de l’innervation perturbation de l’harmonie dysfonctionnement vésico-sphinctérien d’origine
neurologique.
Retentissement sur le haut appareil : variable en fonction de la lésion : dilatation de la voie excrétrice
supérieure due à :
- Existence d'un obstacle fonctionnel ou organique à l'écoulement urétéral.
- Présence d'un RVU.
Ces deux phénomènes sont eux-mêmes secondaires à une hyperpression vésicale et aux altérations pariétales.
Diagnostic :
A. Anténatal :
1. L’échographie :
La lésion rachidienne
Anomalie crânienne souvent associées telle une microcrânie ou une ventriculomégalie.
B. Post natal :
Dans le cas de spina bifida ou l’atteinte médullaire et radiculaire est souvent évidente, le trouble vésico-
sphinctérien est généralement facile à confirmer.
Si la symptomatologie est méconnue, elle se révèle plus ou moins rapidement :
▪ Infection urinaire : avant l’âge de 01an (25% à03mois).
▪ RVU se développe entre 18mois et 3ans.
▪ Dysfonctionnement vésico-sphinctérien : n’apparaît que vers l’âge de 05ans.
105 Dr Nekmouche
L’examen neurologique complet et attentif : +++ territoires dépendants des métamères sacrés.
L’atteinte s’exprime selon son siège et son étendue par modifications de : sensibilité, tonus, contractilité et
réflectivité.
L’analyse des troubles neurologiques commence par l’interrogatoire : horaires, perceptions de besoin,
importance des pertes d’urines, émissions volontaires ou contrôlées des urines chiffrées en ml et conditions de
réalisations.
C. Examens complémentaires :
1. L’échographie :
Estimation de la structure anatomique.
Diagnostic et analyse de la stase et des conditions de drainage de l’appareil urinaire.
Elément de surveillance.
2. L’UIV :
Anatomie et fonction globale de l’appareil urinaire, à condition de vider la vessie avant le début de l’examen, et
de ne pas multiplier les clichés en raison de l’exposition aux rayons x.
5. ECBU des urines : permet la surveillance de l’infection et contrôle de la limpidité des urines.
Traitement :
I. DEFINITION :
Les valves de l’urètre postérieur est une uropathie congénitale caractérisée par la présence des replies
membraneux urétraux entraînant une obstruction sous montanale le plus souvent, par fois sus montanale.
II. CLASSIFICATION DE YONG :
1. Type 1 : valves sous montanales :
Les plus fréquentes 70 à 85%.
2. Type 2 valves sus montanales :
3. Type 3 :
Diaphragmes siégeant dans l’urètre postérieur à n’importe quel niveau
3. UIV mictionnelle:
Peu utilisée
Images :
▪ Urétéro-hydronéphrose majeure et bilatérale.
▪ Vessie distendue ou petite et figée, sa paroi est diverticulaire.
▪ Ne permet pas de reconnaitre un RVU.
4. La scintigraphie rénale: DMSA/DTPA :
▪ Présence ou non de cicatrice pylélonéphrétique résiduelle.
▪ Aspect d’encoche ou d’amincissement cortical.
▪ Le taux fixation des 2 reins
Biologie :
1. Examen cytobactériologique des urines :
108 Dr Nekmouche
La VUP est facteur de risque d'infection urinaire à répétition du fait de la stase urinaire et du reflux
vésicourétéral associé.
2. Fonction rénale :
L'insuffisance rénale relève de plusieurs facteurs étiopathogéniques. La dysplasie rénale, primitive ou
secondaire, les anomalies tubulaires, les infections urinaires à répétition
V. COMPLICATIONS :
Insuffisance rénale chronique
Dysplasie rénale ; atrophie parenchymateuse
Infections urinaires a répétions
Rétention urinaire
RVU IIaire
VI. TRAITEMENT :
A. Anténatal :
1. La chirurgie in-utéro :
Dérivation uro-amniotique :avant la 14ème semaine .
2. Interruption de la grossesse : dans certains pays devant les critères d’un pronostic létale
B. Postnatal :
1. Objectifs :
Stériliser l’organisme de germe.
Résolution de l’insuffisance rénale.
Lever de l’obstacle.
Prévention des complications.
2. Traitement symptomatique :
1) Mise en condition : si sepsis sévère
2) Lever de l’obstacle et vidange vésicale en urgence : sonde vésicale (N° : 6) ou cathéter sus pubien ou
vésicotomie par sonde de Blackson + ECBU.
3) Rééquilibration hydro électrolytique prudente si déshydratation après lever de l’obstacle (en adaptant les
apports en fonction de la diurèse) 20cc/kg + 10cc/kg/ degré de T°.
4) Apport calorique et protidique adéquat (pauvre en protide).
5) Remplissage vasculaire si état de choc.
6) Traitement antipyrétique (moyens physiques et paracétamol : 60mg/kg/J chaque 6h en IVL).
7) Traitement d’une HTA.
3. Traitement spécifique :
Dans un 1er temps : en urgence : traitement de la PNA : antibiothérapie :
Selon l’ATBgramme si non probabiliste.
association de 02ATB synergiques à bonne diffusion rénale, bactéricides rapides : (dose à adapter en fonction de
la clairance de créatinine)
❖ TRT d’attaque par voie IV
▪ C3G : soit :
Ceftriaxone : 50mg/kg/j en 1 prise quotidienne unique.
Cefotaxime : 100mg/kg/j. 3-4 fois/jour (max : 1g/j)
Soit :
Gentamycine: 03mg/kg/j en dose unique/j
Amiklin : 15mg/kg/j en une dose unique/j (3-5j).
VIII. EVOLUTION
❖ Résultats après l’intervention : amélioration (50% des cas), complications (50% des cas) :
❖ Complications à long terme:
1. Reprise de la symptomatologie urinaire : (difficulté à uriner, jet urinaire faible, incontinence) éliminer un
obstacle persistant/ échographie, UIV, UCR :
▪ Si oui sténose résiduelle geste endoscopique.
▪ Sinon pas de sténose faire une étude urodynamique de la vessie :
2. incontinence par instabilité vésicale :anticholinergiques ou α mimétiques (s’améliore après la puberté).
3. vessie hypertonique hypocompliante à capacité réduite (dysfonctionnement vésical cystostomie +
drainage externe.
110 Dr Nekmouche
Tubulopathies
(Généralités)
I. DEFINITION :
- Insuffisance d’une ou de plusieurs fonctions de transport tubulaire alors que la fonction glomérulaire n’est pas
initialement altérée
II. PHYSIOPATHOLOGIE :
Mise en évidence d’une glycosurie (0.5 à 30 g/l) isolée en présence d’une glycémie normale, pouvant évoquer un
diabète rénal.
2. Manifestations non spécifiques:
– Cas similaire dans la famille.
– Anamnèse obstétricale: hydramnios, prématurité.
– Âge de début des troubles:
▪ Dès les premiers jours de vie comme dans le diabète insipide néphrogénique.
▪ Après une période silencieuse de 03 à 06 mois dans la cystinose.
– Faiblesse musculaire, crampes, crises de tétanie
– Recherche de troubles digestifs: vomissements, diarrhée, constipation
– Crises de coliques néphrétiques.
B. Examen physique:
– Croissance: mauvaise prise de poids, ralentissement ou cassure de la courbe S-P.
– Signes de déshydratation: pli cutané, sécheresse des muqueuses, fièvre inexpliquée, en rapport avec un état de
déshydratation inexpliqué ou réapparaissant après réhydratation.
– Syndrome polyuro-polydipsique:
▪ Soif constante, mais pas toujours repérable chez le nourrisson. En revanche, un enfant qui se réveille la
nuit pour boire oriente vers un trouble de concentration des urines.
▪ Polyurie ( diurèse > 3ml/kg/h ) qui peut être responsable d’une dilatation des voies urinaires avec méga
vessie, parfois observée en l’absence d’obstacle.
– Signes cliniques de rachitisme.
– Présence d’hématurie récidivante.
– Lithiase, Néphrocalcinose.
En somme:
Cassure de la courbe S-P
Déshydratation inexpliquée ou échec à la réhydratation
Syndrome polyuro-polydipsique
Signes cliniques de rachitisme.
Présence d’hématurie récidivante.
Lithiase, néphrocalcinose
Tubulopathie ??
2) Clinique : courbe de croissance, DPM, état d’hydratation, pâleur, anorexie, vomissements, polyurie, douleurs
lombaires, douleurs osseuses, déformations, fractures osseuses, fatigabilité…
2. Dosages biologiques:
– Exploration fonctionnelle rénale.
– Dosage du: Na+, K+, Cl-, Ca, P, Mg, Glucose
– Dosages hormonaux sanguins: rénine, aldostérone, parathormone, ADH
– Dosages spécifiques (AA)
3. Examens radiologiques
1) Radiographie osseuse:
– Crâne, bassin, fémurs, mains
2) Echographie abdominale.
4. Biologie moléculaire:
– Peut permettre de préciser les anomalies génétiques sous-jacentes et de mieux comprendre les
mécanismes en cause afin de donner un conseil génétique.
B. Etiologies
1. Classification des tubulopathies
Groupe I: Anomalies simples des transfert tubulaires.
Groupe II: Acidose tubulaire
Groupe III: Pseudo-endocrinopathies rénales
Groupe IV: Tubulopathies complexes
1) Anomalies des transferts tubulaires
1) Syndrome de BARTTER
2) Syndrome de GITELMAN
3) Syndrome de LIDDLE
4) Glucosurie normoglycemique héréditaire (diabète rénal)
5) Amino-acidurie
6) Rachitismes vitamino-résistants héréditaires
7) Hypercalciurie idiopathique de l’enfant
2) Acidoses tubulaires
1) Acidose tubulaire distale ou type I
2) Acidose tubulaire proximale ou type II
3) Acidose tubulaire mixte ou type III
4) Acidose tubulaire de type IV
3) Pseudo-endocrinopathies rénales
1) Diabète insipide nephrogenique
2) Pseudo-hypoaldosteronisme
3) Pseudo-hypoparathyroidisme
4) Tubulopathies complexes
TUBULOPATHIES PR BENSNOUSI
TUBULOPATHIES DR KHAROUBI AIN TAYA
TUBULOPATHIES CONSTANTINE
TUBULOPATHIES DR BOUHAFARA
115 Dr Nekmouche
Syndrome de Bartter
I. Définition:
Est une tubulopathie chronique de transmission Autosomique récessive le plus souvent. Il est caractérisé
par:
➢ Alcalose métabolique hypokaliémique
➢ Hypertrophie de l’appareil juxta glomérulaire
➢ Une pression artérielle normale
II. Epidémiologie :
- Incidence : 1.2 cas / 1 million d’habitants
- Prévalence : 1 patient pour 830 000
- l’âge : diagnostic précoce moins de 6 mois
- Sexe ratio=1
- Race noire : tableau plus sévère
- Transmission autosomique récessive
III. Physiopathologie
Le trouble primaire est une anomalie de réabsorption de sodium dans l’anse de Henlé et le tube contourné distal
secondaire à des anomalies au niveau des canaux transporteurs de Na, K, et Cl: NKCC2,ROMK1 et C1CKB
l
ROMK, NKCC2 sont des cotransporteurs de Na-K-2Cl situés sur la face luminale de l’anse ascendante de Henle,
et dont les mutations expliquent le trouble de réabsorption du Cl, du Na et du K :
▪ Perte de sodium et la polyurie provoquent une DSH
▪ Perte de Cl, K
▪ Activation de système rénine angiotensine aldostérone qui agit au niveau de tube collecteur en
augmentant la réabsorption du Na et l’excrétion de K
▪ Augmentation de la sécrétion tissulaire de PGE2 en réponse à l’abaissement de la volémie et de la
déshydratation extra cellulaire
IV. Diagnostic
A. Circonstances de découvertes :
- La polyurie
- Troubles digestives
- Déshydratation
116 Dr Nekmouche
- Retard staturo-ponderal
- Hypotonie majeure
B. Clinique :
Début prénatal avec hydramnios constaté entre la 24e et la 30e semaine de gestation
Naissance prématurée avec un retard de croissance intra-utérin.
La dysmorphie faciale caractéristique de syndrome de BARTTER: faciès triangulaire, front bombé, oreilles
décollées, des gros yeux, petit menton, larges golfs temporaux.
Cette dysmorphie n’est pas constante et peut être réduite à un ou deux signes.
Le retard de croissance staturo-pondéral
Le développement psychomoteur normal ou modérément altéré
Pas d’HTA.
Il existe une variabilité phénotypique et génétique du syndrome de BARTTER et actuellement cinq gènes ont
été identifiés responsables chacun d’un type particulier qui diffère par l’âge de révélation la sévérité du
tableau clinique et la protéine de transport tubulaire impliquée :
VII. Traitement
A. Buts
Il est symptomatique visant à :
B.Modalités
1. Supplémentation potassique
A la dose de 10 à 20 meq/kg/j (attention à l'hyperkaliémie)
2. Diurétiques
L'adjonction de spironolactone (Aldactone*) ou surtout d'amiloride (Modamide*), permet parfois un meilleur
équilibre de la kaliémie
Syndrome de Gitelman
I. Définition :
C’est une variante du syndrome de Bartter, comportant aussi une alcalose hypokaliémique avec polyurie
mais de révélation en général plus tardive
II. Pathogénie :
Mutations d'un gène, situé sur le chromosome 16, codant le cotransporteur sodium-chlore situé au niveau
du tube contourné distal du tubule rénal, et qui correspond au site d'action des diurétiques thiazidiques.
Cependant, la pathogénie exacte de l'hypomagnésémie et de l'hypocalciurie reste à préciser.
III. Clinique :
Il se manifeste par des symptômes de sévérité variable allant :
▪ état de fatigue ou de crampes
▪ des crises de tétanie,
▪ de paralysies,
▪ des accès de rhabdomyolyse
▪ le retard statural se manifeste inconstamment, après l’âge de 5 ou 6 ans.
IV. Biologie :
alcalose, hypokaliémie
l’élément différentiel avec le syndrome de Bartter est :
✓ l’hypocalciurie (rapport molaire calcium/créatinine inférieur ou égal à 0,20)
✓ l’hypomagnésémie (< 0,75 mmol/l)
118 Dr Nekmouche
V. Génétique moléculaire :
des mutations affectant le cotransporteur Na-Cl thiazide sensible→ un défaut de réabsorption au niveau du
tube contourné distal
VI. Traitement :
L’administration de magnésium et éventuellement de potassium
Syndrome de LIDDLE
I. Pathogénie:
Trouble tubulaire distal: réabsorption excéssive de sodium indépendante de l’aldostérone.
II. Dgc positif:
1. Anamnèse:
HTA familiale d’étiologie indétérminée
2. Clinique : apparition précoce:
Polyurie, polydipsie
Retard de croissance
HTA.
3. Biologie :
Hypokaliémie
Alcalose métabolique
des taux effondrés d’aldostérone et d’activité rénine plasmatique.
4. Trt:
Triamtérène (inhibiteur de l’absorption distale du sodium): 8 à 10 mg/kg/j.
Supplément en potassium.
IV. Evolution:
La glycosurie rénale est plus une anomalie qu’une maladie.
C’est une tubulopathie non-évolutive qui reste semblable à elle-même pendant toute la durée de la vie et ne
détermine aucune complication secondaire.
La glycosurie est une anomalie bénigne dont la seule gravité est d’exposer à un faux diagnostic de diabète sucré
et à des traitements intempestifs.
V. Traitement:
Pas de traitement ni régime.
119 Dr Nekmouche
Aminoaciduries
Cystinurie – lysinurie:
➢ La plus fréquente
➢ Excrétion excessive de cystine et aminoacides dibasique: lysine,arginine,ornithine
➢ Se manifeste:
▪ Colique nephretique
▪ pyélonéphrite associée menaçant la fonction rénale)
▪ Hematurie
▪ Lithiase Rx-opaque bilatérale récidivante
➢ Biologie:
Le diagnostic repose sur la mise en évidence D’une cystinurie excessive par
▪ la réaction de Brand au nitroprussate
▪ ou par la chromatographie des acides aminés urinaires permettant d’évaluer la cystinurie qui dépasse 250
mg/g de créatinine
➢ Traitement:
❖ le traitement préventif de la lithiase doit être prescrit quand la cystinurie dépasse 250 mg/24 heures. Il
s’appuie essentiellement sur l’ingestion d’une quantité suffisante d’eau en particulier au milieu de la nuit
❖ Deux dérivés soufrés qui semblent avoir utilisés dans cette maladie :
▪ D-pénicillamine 5-20 mg/kg/j
▪ alpha mercapto-propionyl glycine (TROPIONINE®) à la dose de 10 à 30 mg/kg/j. Ce dernier
médicament serait susceptible de dissoudre 40 % des calculs déjà formés.
120 Dr Nekmouche
Maladie de Hartnup :
• Transmission autosomique récessive
• incidence : 1/20 000.
• Elle est en relation avec le défaut de transfert des acides aminés neutres dans le tube digestif et dans le
tube rénal, par atteinte de leur système spécifique de transfert dans la bordure en brosse
• Les symptômes cliniques →en rapport avec la limitation de l’absorption intestinale du tryptophane qui est
dégradé par les bactéries vers des dérivés indolés probablement toxiques pour le système nerveux :
✓ des mouvements anormaux
✓ des crises d’ataxie
• Le trouble tubulairen’a d’intérêt que pour le diagnostic : une aminoacidurie excessive portantsur la
glutamine, l’asparagine, l’histidine, lasérine, la thréonine, la phénylalanine, la tyrosineet le tryptophane, la
leucine et l’isoleucine
Autres aminoaciduries:
➢ A A urie dicarboxylique.
➢ Iminoglycinurie
➢ Méthioninurie
1. Généralités
- Transmission selon le mode récessif autosomique
- Ces maladies simulent le tableau clinique, radiologique et biochimique du rachitisme ostéomalacique grave et
précoce par défaut de vitamine D.
- On distingue 2 types :
❖ Type 1
- Cause : il est secondaire à un déficit héréditaire en 25-(OH)D1-hydroxylase rénale.
- Clinique : Il se manifeste dès le 3e mois de la vie par un rachitisme ostéomalacique très grave avec stries de
Looser et fractures, tétanie et troubles respiratoires menaçant la vie.
- Biologie : Ce type de rachitisme vitamino-résistant pseudo-carentiel est le plus souvent hypocalcémique (type
Prader) [34], rarement hypophosphatémique (type Royer)
❖ Type 2
- Rachitisme pseudo-carentiel avec un taux plasmatique très élevé de 1,25-(OH)2-D et une résistance à l'action
thérapeutique des doses physiologiques de ce dérivé.
- Cause : Il semble dû à une anomalie des récepteurs du 1,25-(OH)2-D. Le défaut peut être précoce et graveou
tardif, dans l'adolescence
- Clinique : Il s'accompagne souvent, mais pas toujours, d'alopécie..
2. TRAITEMENT:
Il est simple, bien codifié, repose sur l’administration à vie d’un dérivé 1α hydroxylé de la vit D soit sous forme :
- 1α OH D3: Alfacalcidiol: 2-3µg/j ( type I ) 6-90µg/j ( type II )
- 1,25 (OH)2 D3: Calcitriol: 4-6 µg/j ( type I ) 17µg/j ( type II )
Administrées à des doses relativement élevées et une fois les anomalies biologiques corrigées, les posologies seront
réduites.
On y associe au début du TRT en raison de l’hypocalcémie, des perfusions veineuses de Calcium jusqu’à
normalisation de la calcémie puis relais per os ( 0.5-1g/j ) jusqu’à guérison des lésions du rachitisme et de
l’ostéoporose.
Hypophosphatémies héréditaires:
Ils résultent d’un défaut d’apport en phosphore ou d’une fuite urinaire de PO4.
1. GENETIQUE:
Plusieurs types de transmission sont décrits, mais la forme dominante liée à l’X est de loin la plus fréquente.
2. LE TABLEAU CLINIQUE évocateur de rachitisme, des signes radiologiques caractéristiques.
3. BIOLOGIE:
Hypophosphorémie sévère
Normocalcémie
Une fuite urinaire de PO4 objectivée par un taux de réabsorption du phosphore ( TRP ) abaissé
4. TRAITEMENT:
Phosphore par voie orale:
▪ Phosphore Sandoz® forte: Cp 750mg: 66-170 mg/kg/j
▪ Lonyl ®: Gouttes: 20 gouttes= 78.5 mg de phosphore élément.
Vit D: sous sa forme 1α hydroxylée ( α calcidiol: gouttes, capsules ): 0.5 à 1.5µg/j
I. Généralités
C'est la forme la plus fréquemment rencontrée chez l'enfant
Expression génétique variable, le plus souvent autosomique récessive
II. Physiopathologie :
-Tube contourne distal : est responsable de l’elimination des ions H+ : acidification des urines
ATD est due a une mutation du gène ATP6 V0 A4 Code pour le S/U ATPase transportant des ions H+ entanant :
❖ Défaut d’excrétion des ions H+ au niveau du tube distale Acidose profonde Décalcification osseuse
Hypercalciurie
❖ Défaut d’excrétion des ions H+ au niveau du tube distale Réabsorption Na+ s’accompagne de sécrétion
de K+ plutôt de H+ Ionogramme sanguin : Hypokaliémie
▪ Début : le plus souvent dans les premiers mois de la vie : vomissements, accès de déshydratation
▪ Le nanisme est le symptôme dominant.
▪ La polyuropolydipsie est évidente.
▪ Parfois un rachitisme ostéomalacique grave
123 Dr Nekmouche
La maladie peut se révéler plus tardivement chez l'adolescent ou l'adulte par une lithiase ou une néphrocalcinose ou
des douleurs osseuses et/ou articulaires en rapport avec l'ostéomalacie, plus rarement accès de tétanie ou de
paralysie hypokaliémique
B. Paraclinique
1. Ph urinaire sup à 5,5,bicarbonate plasmatique < 18mmol/l.
2. Excrétion fractionnelle des bicarbonates inf à 10%.
3. Différence PCO2 sang-urine basse(inf à 20mm)
4. Hyperchlorémie
5. hypercalciurie
6. Hypokaliémie fréquente mais non constante
III. Traitement
- Bicarbonate de sodium 0,5 à 2 meq/kg/24h. si hypokaliémie:1 à 3 meq/kg/24h de k+
IV. Pronostic
L'évolution de l'affection est chronique
1. En l'absence de traitement
▪ Accidents de déshydrations pouvant être graves entraînant des saignements intracrâniens, retard psychomoteur
▪ La néphrocalcinose peut devenir sévère et être responsable des accidents de lithiase et d'infection urinaire plus
rarement d'insuffisance rénale après 15 à 20 ans
2. Sous traitement correctement suivi
-Le rattrapage staturo-pondéral est spectaculaire
-Le rachitisme et l'ostéoporose guérissent
-La néphrocalcinose persiste sans changements malgré un traitement satisfaisant.
Clinique:
Prédominance masculine
Dès les premiers mois de vie:
Vomissement, retard de croissance important.
Pas de polyurodypsie.
Pas de lithiase ni néphrocalcinose
Les radios osseuses normales.
Biologie:
▪ Les diurétique thiazidiques (hydrochlorothiazide 1-2 mg/kg/j) diminuent le volume urinaire par le biais d’une
contraction des volumes extracellulaires et d’une augmentation de la réabsorption proximale tubulaire de
sodium et d’eau.
▪ L’addition d’amiloride (Modamide ®) à l’hydrochlorothiazide (Esidrex®) est habituellement utile pour corriger
l’hypokaliémie
Pseudohypoaldostéronisme
Pseudohypoaldostéronisme de type I
C’est un syndrome très rare qui se manifeste habituellement dès les premiers jours ou semaines de la vie et
qui ne touche en principe que les enfants de sexe masculin.
❖ CLINIQUE:
- Les symptômes cliniques et électrolytiques sont ceux de l’insuffisance en minéralocorticoïdes :
vomissements, perte de poids.
❖ BIOLOGIE:
- Fuite de sodium urinaire
- Hyponatrémie, hyperkaliémie.
- Taux élevé d’aldostérone ou de ses dérivés métaboliques (THA) dans les urines.
❖ Traitement:
- L’administration quotidienne d’une dose suffisante de sodium (10 à 20 mEq/kg/j et parfois plus) et
l’utilisation de résine échangeuse d’ions en cas d’hyperkaliémie.
Encore appelé syndrome de Gordon, il associe une hypertension artérielle et une hyperkaliémie avec acidose
tubulaire et taux bas de rénine. Ce syndrome habituellement autosomique dominant peut correspondre à
des mutations dans plusieurs gènes.
Traitement repose sur la prescription de thiazides généralement très efficaces.
Pseudohypoparatyroidisme
Ostéodystrophie d’Albright
Transmission dominante liée à l’X
Dans la première année de vie
▪ Retard statural avec soudure précoce des cartilages de croissance
▪ Faciès lunaire, obésité, brachymétacarpie
▪ Cataracte et débilité mentale
▪ On peut observé d’autres dysmorphismes ou le patient peut être normal
▪ Calcifications périarticulaires, musculaires et n g centraux
▪ Ca, Ph, hypocalciurie concentration de la PTH pseudohypoparathyroidisme
Traitement:
▪ Pas de traitement spécifique
▪ Supplément en
- Calcium 500 à 1000 mg /j
126 Dr Nekmouche
S y n d r o me de To ni D e b r e Fa n c oni
I. Généralités
Le Syndrome de Toni Debre Fanconi se définit par une insuffisance tubulaire complexe et chronique
Le défaut de concentration des urines est quasi constant dans ce tableau.
▪ Une acidose hyperchlorémique avec un seuil de bicarbonates abaissé, inférieur à 18 meq/l (normal chez l'enfant
supérieur à 2 meq/l)) Par contre le pH urinaire peut s'abaisser e dessous de 5,5 lorsque l'acidose est intense
▪ Une glycosurie normoglycémique
▪ Une hyperaminoacidurie globale qualitative (chromatographie des acides aminés) ou quantitative (dosage de
l'azote alpha-aminé)
▪ Un taux de réabsorption de phosphore abaissé (normalement supérieur à 90 %)
▪ Une protéinurie de type tubulaire (c à d essentiellement de globinurie) de l'ordre de 0,5 à 1 g/24 H
Il peut y associer de façon aléatoire un syndrome de perte de sel, une hypokaliémie, une hypercaliurie
III. Etiologies
La cause la plus fréquente de ce syndrome est la cystinose
A. Cystinose
Définition
La cystinose est une maladie héréditaire rare caractérisée par une accumulation de cristaux de cystine dans les
lysosomes des cellules de différents organes et tissus de l’organisme, pouvant conduire à un dysfonctionnement
sévère de nombreux organes
Touche un enfant sur 180 000 enfants, soit environ cinq nouveaux cas en France chaque année.
Physiopathologie
Au cours de la cystinose, la cystine s’accumule dans les lysosomes en raison d’une anomalie du système de transport
La cystine étant peu soluble, elle forme des cristaux lorsque sa concentration intralysosomiale augmente.
L’accumulation de cristaux de cystine explique l’atteinte de la plupart des organes
Génétique
La cystinose est une maladie transmise selon le mode autosomique récessif.
Ce gène comprend 12 exons et code une protéine de 367 acides aminés appelée cystinosine
127 Dr Nekmouche
Diagnostic positif
❖ Etude clinique
- Le poids et la taille de naissance sont normaux
- Hypo pigmentation de la peau et des phanères
- Cassure de la courbe staturale et pondérale qui constitue souvent le premier signe de la maladie.
- Le retard statural peut atteindre −4 à −5 déviations standards
- Une polyurie, une anorexie, des vomissements, une constipation et des accidents de déshydratation
- Signes de rachitisme avec un chapelet costal, des nouures épiphysaires et éventuellement un genu valgum
- Signes de tétanie, voire des convulsions
- Les autres signes sont en rapport avec l’accumulation intralysosomiale de cystine dans les différents organes :
Atteinte rénale
- Elle se traduit au début par un syndrome de Fanconi avec une fuite urinaire de sodium, de potassium, de
bicarbonate, d’eau, de phosphore, de calcium, d’acides aminés, de glucose et de protéines de faible poids
moléculaire
- La fonction rénale se dégrade progressivement au fil des ans à partir de l’âge de 6 ans
- Les lésions rénales observées sur la biopsie rénale ne sont en rien spécifiques et cet examen n’est pas justifié.
Atteinte oculaire
- Elle se manifeste d’abord par une photophobie pouvant s’accompagner d’un larmoiement secondaire à
des dépôts de cystine dans la partie antérieure de la cornée
- Il faut noter que le traitement oral par cystéamine ne permet pas de traiter les dépôts cornéens de cystine, car la
cystéamine ne diffuse pas dans la cornée.
- Plus tardivement, des ulcérations cornéennes peuvent être observées de même qu’une cataracte
L’atteinte rétinienne apparaît plus tard
Atteinte thyroïdienne
Atteinte musculaire
Elle se traduit au début par une faiblesse musculaire qui se corrige après supplémentation en carnitine
Atteinte pancréatique
Hépatomégalie et splénomégalie
Atteinte neurologique
Une atrophie cérébrale, des calcifications périventriculaires et des anomalies de la substance blanche peuvent être
observées sur le scanner
Atteinte gonadique
Retard pubertaire
❖ Biologie
Elle se traduit au début par un syndrome de Fanconi avec une glucosurie, protéinurie tubulaire avec augmentation
de la 2-microglobulinurie, hyperaminoacidurie, acidose suite à La fuite urinaire de bicarbonates, hyponatrémie,
hypokaliémie, uricémie effondrée
Cette augmentation du taux de cystine intéresse de nombreux types de cellules mais la détermination se fait
habituellement dans les leucocytes, en particulier les polynucléaires.
- Le taux de cystine dans les leucocytes des patients est multiplié par 50 à 100 par rapport aux valeurs normales, soit
3 à 23 nmol de demi-cystine/mg de protéine pour des valeurs normales inférieures à 0,2.
Maladies héréditaires
Intolérance au fructose
Cystinose
Galactosémie
Glycogénose de type I (maladie de Gierke)
Syndrome de Bickel-Fanconi
Tyrosinémie
Maladie de Wilson
Maladie de Dent
Syndrome de Lowe
Cytopathies mitochondriales
Syndrome de Fanconi idiopathique
Maladies acquises
Syndrome néphrotique
Néphropathie tubulo-interstitielle avec uvéite
Syndrome de Sjögren
Substances exogènes
Médicaments
Tétracyclines périmées
Aminoglycosides
Acide valproïque
Ifosfamide
Cisplatine
129 Dr Nekmouche
Tubulopathies Dr Benhmed
Tubulopathies Pr Bensnouci
Tubulopathies conférence Constantine
Tubulopathies Dr Bouhafara
Tubulopathies Dr Kherroubi Ain Taya
Tubulopathies Pr Radoui
Tubulopathies Dr Bekkar
130 Dr Nekmouche
INTRODUCTION :
1. Définition :
On désigne par diabète insipide toute les situations lors desquelles les stimuli antidiurétiques normaux
« osmotique, volumique et tensionnel » n’entrainent pas de réponse appropriées en raison :
• Soit d’un déficit en hormone antidiurétique : DI central, neurogène, hypothalamique, hypophysaire,
pitiuitaire ou pitrisso-sensible
• Soit d’une résistance rénale à l’action de cette hormone : DI nephrogénique, périphérique ou secondaire
2. Intérêt :
Fréquence : affection rare chez l’enfant.
Diagnostic : facile.
Gravité : liée aux formes périphériques (maltolérées).
Traitement : DI neurogène+
RAPPEL ANATOMIQUE :
ETUDE CLINIQUE :
• Nycturie
• Enurésie primaire ou secondaire
• Perturbation du sommeil, vie familiale, sociale, activité scolaire
• Grosse vessie palpable pré mictionnelle
- Polydipsie : Soif : impérieuse, insatiable, ininterrompue
Déshydratation aigue : rare
Retard staturo-pondéral
▪ Mais interprétation souvent délicate, car : élévation modérée de l’osmolarité urinaire dans le DI
partiel et la polydipsie primaire.
C. Identification du niveau du déficit :
TEST A LA dDAVP:
dDAVP (1 – deamino - 8D - Argenine Vasopressine) : agoniste peptidique du récepteur V2.
Réalisé à la fin d’épreuve de restriction hydrique (ou si Posm atteint au moins 300mosom/kg)
dDAVP =MINIRIN :
• Voie nasale :
▪ 1pulvérisation=10µg = 0.1mL
▪ Dose :
- 10 µg SI poids < 10Kg
- 20 µg si poids > 10 Kg
• Sous cutanée : (1mL = 4 µg), DOSE 0.5 µg/m²
• Intraveineuse : dose= 1/10 de la dose par voie nasale
Surveillance étroite :
• Apports eau libres mais mesurés
• Poids avant et après dDAVP (2heures)
• Recueil des urines : Uosm (ou DU)
• Si prise du poids 2,5% : arrêter les apports hydriques
Résultats :
• Augmentation d’Uosm < 15% : polydipsie primaire ou DIN, mesure de l’ADH.
• Augmentation d’Uosm > 15% : DIC partiel (15 – 50%) ou complet (> 50 %).
ETIOLOGIES :
❖ Séquelles de méningite (TBC), d’encéphalite, d’hémorragie méningée : svt associé à des troubles
neuropsychiques et hormonaux
❖ Diabète insipide familial: anomalie génique 6%, de TAD ou R lié à l’X.
II- Reconnues ou suspectées sur l’examen physique (avec ou sans l’aide de l’anamnèse)
❖ Génétiquement déterminées :
▪ Syndrome de Wolfram ou DIDMOAD syndrome:
TAR, groupe HLA DR2.
Diabète sucré révélateur dans 2/3 des cas
Atrophie optique primitive bilatérale
Surdité neurogène
DI dans 1/3 des cas d’apparition tardive
❖ Non génétiquement déterminées :
▪ Histiocytose langerhansienne 15% :
DI patent, souvent partiel, transitoire ou variable d’une période à l’autre
Aplipsie ou hypodypsie peuvent se voir aggravant la déshydratation
Souvent le DI survient dans les 4 d’évolution d’une Hx connue
Il peut être révélateur de l’affection associé à d’autres signes : dlr osseuses, exophtalmie…
▪ Sd de Montgomery : Xanthomatose cutanéo-muq disséminée normolipidique prédominant aux plis
de flexion, aux flancs et VAS.
▪ Affections vasculaires cérébrales; lésions anoxiques cérébrales.
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
• Diabète insulinodépendant
• Potomanie : polydipsie primaire,
TRAITEMENT :
A. Buts :
Eviter la déshydratation
Réduire les contraintes dues à la polydipsie et à la polyurie (réveils nocturnes…)
Assurer une croissance satisfaisante
B. Diabète insipide central:
1. Mesures générales:
Apport hydrique suffisant
Carte indiquant la maladie
2. Traitement étiologique
❖ Histiocytose : chimiothérapie
❖ Tumeur:
• Craniopharyngiome : chirurgie + radiothérapie
• Tumeur germinale:
▪ Germinome: radio + chimiothérapie → 40 à 100% de guérison
▪ Tumeur sécrétant β-HCG:
Chimiothérapie
Exérèse chirurgicale
radiothérapie
▪ Tumeur non sécrétante:
Maligne: exérèse et chimio + radiothérapie
Bénigne: exérèse et radiothérapie
3. Traitement hormonal:
• Desmopressine: (DDAVP: diamino-D-arginine vasopressine) Minirin® → agoniste sélectif des récepteurs
V2
135 Dr Nekmouche
• Différentes présentations :
▪ Sous-cutané :
Présentation : 1amp=1ml=4mg
Posologie : 1mg/j en 2prises
Indication : Post chirurgicale
▪ Instillation nasale par rhynile :
Présentation : 1flc 2,2ml 0,1mg/ml
Posologie : 10 -20mcg /j
Indication : Doses faibles
▪ Pulvérisation nasale (spray) :
Présentation : 1flc 2,5ml =250mg
Posologie : 1pulv (10µg) 2-3x/j
Forme de choix:
▪ Action prolongée
▪ Bonne tolérance
▪ Effet vasoconstrictif moindre
▪ Cp.
Présentation : Cp : 0,1mg
Posologie : 0,1 -0,2mg 3x /j
▪ Cp. Orodispersible :
Présentation : Cp60 mcg, Cp120, Bientôt 240
❖ surveillance:
• Signes d’intoxication par l’eau: Maux de tête, nausées, vomissements-Ionogramme: hyponatrémie :
- Ice corticotrope non corrigée
- Persistance d’une consommation excessive de l’eau d’entrainement
- Surdosage : Sauter une prise de Minirin®
❖ Conduite du traitement:
• Début: milieu hospitalier → déterminer la dose efficace minimale/prise
▪ Posologie initiale:
Nouveau-né et Nourrisson : 0,5ug/kg/J.
Petit enfant: 5 à 10 ug
Grand enfant: 10 à 20 ug
• Ultérieurement: le traitement est adapté en fonction de:
▪ Evolution
▪ Age
▪ La situation
Rhinite: -mouchage, désinfection rhinopharyngée avant toute administration
-↑ à chaque administration d’¼ à ½ de la dose habituelle
Intervention chirurgicale: voie parentérale
1. diététique:
136 Dr Nekmouche
RESULTAT ET PRONOSTIC :
III. Diagnostic :
A. Clinique
1. Interrogatoire :
Mode de contamination
2. Phase prodromique
• Douleur abdominale, Vomissements (30 à 60 % des cas), fièvre (30 % des cas)
• Diarrhée (90 à 95 % des cas) devenant sanglante 2 jours après (70 % des cas)
3. Phase d’état :
• Pâleur cutanéomuqueuse,
• Oligoanurie, HTA,
B. Biologie
1. Anémie
Schyzocytes
2. Thrombopénie
▪ Plaquettes aux alentours de 40000/mm3
3. Insuffisance rénale
• ASP
• Echographie abdomino-pelvienne +++
• TDM abdominale et cérébrale
D. Histologie
• Aspect typique de MAT sur une biopsie rénale
V. Diagnostic de gravité
1. Retentissement :
1) IRA :
Diurèse : oligoanurie (< 0,5 à 1 ml/kg/h).
Urée, créatinine.
2) hyperkaliémie.
139 Dr Nekmouche
3) acidose métabolique (respiration de Kussmaul, myosis, marbrures, GDS : pH <7.10, réserves alcalines basses)
4) HTA : Confirmée ou menaçante : courbe d’André.
5) Anémie aigue :
6) Syndrome hémorragique (thrombopénie)
7) Collapsus
2. Complications digestives
• Prolapsus rectal + anite,
• Colite hémorragique prolongée,
• Perforation ou nécrose intestinale,
• Sténose colique post ischémique,
• Pancréatite aiguë nécrosante +/- diabète,
• Hépatomégalie, cytolyse.
3. Atteinte du système nerveux central
• 20 % des patients,
• Facteur de mauvais pronostic +++
• Torpeur, altération mentale, convulsions, hémiparésie ou hémiplégie, cécité corticale, coma.
4. Atteinte cardiaque
• Troubles du rythme
• Défaillance cardiaque
5. Complications rénales
• nécrose corticale des reins
3) Déficit en facteur I
• mutations en facteur I
• Infections a pyogènes
5) Anomalie du métabolisme de la Vit B12
• Chromatographie des acides aminés sanguins et urinaires : Acidémie méthylmalonique avec homocystinurie.
• Début en période néonatale.
6) SHU Idiopathique
▪ Forme récessive : TAR
▪ Forme dominante : TAD
3. SHU Atypiques Secondaires
1) Traitements médicamenteux
• le tacrolimus ,la ciclosporine A, Interferon a, Clopidogrel ,Quinine,Bleomycine
2) Maladies de système, Cancers, HTA sévère
VIII. Pronostic
Facteurs de mauvais pronostic
• Néphropathie sous-jacente
• Oligoanurie
• Signes neurologiques +++
• Hyperleucocytose à PNN
• Hypocomplémentémie C3 persistante
• Retard diagnostic et traitement
B. Modalités :
1. Mesures hygiéno-diététiques :
Repos au lit.
Restriction hydrique : 20cc/kg/j en y ajoutant la diurèse, cette eau correspond à l’eau de boisson, et de l’eau de
l’alimentation en petite quantités répartie sur 24h.
Régime sans sels : 0,3-0,5meq/kg/j en supprimant les sels de cuisson et les produits avec ajout de sel.
Régime pauvre en protéines : 0,5-1g/kg/j (en préférant les protéines animales), en calories : 60-120 kcal/kg/j.
❖ Autres antihypertenseurs:
En général le furosémide associé aux mesures hygiéno-diététiques suffit.
Au besoin on ajoute la Nicardipine (loxen) : soit :
▪ HTA menaçante : 1-3mg/kg/j en en 2 prises per os (cp LP : 50mg)
▪ Sinon : 0,5-3mg/kg/mn à la SE (IVL sur 10mn).
2) Stimuler la diurèse
Le but :
▪ Transformer en IRA à diurèse conservée
▪ augmentation créatininémie moins rapide
furosémide ou mannitol
➢ Furosémide
• 10 mg/kg en perf en 1seule prise
• Risque auditif pousse à l’utiliser en continu
• Arrêt si inefficace
➢ Mannitol serait plus efficace pour certains
• Expérimentalement effet protecteur sur le rein anoxique ou secondaire à un effet toxique
• 0,2 g/kg (max 12,5g/kg/j) en 3 à 5 min
• Si 1e dose inefficace arrêt
5) Thrombopénie :
142 Dr Nekmouche
Ne pas transfuser en plaquettes car favorise les microthrombi sauf hémorragie grave après discussion avec le
néphrologue
PFC si suspicion de SHU atypique
6) Traitement de l’infection :
Antibiotique peu néphrotoxique : Amoxicilline : 100mg/kg/j en 4 prises en IVD ou per os.
3. Épurations extrarénales « EER »
2) Indications :
1) Hyperkaliémie supérieure ou égale à 6 meq/l ne répondant au traitement
2) Hyponatrémie symptomatique (ne pas corriger l'hyponatrémie de l'IR)
3) OAP qui ne répond pas au bout de 30 min à 10mg/kg de lasilix (en une seule prise)
4) Œdème avec anurie.
5) HTA menaçante rebelle au traitement.
6) Acidose métabolique : dyspnée de kusmull.
7) Urée>2,5g/dl avec signe d'encéphalopathie urémique et en dehors d’une IRA fonctionnelle de
déshydratation
3) Choix de la technique :
Dialyse péritonéale :
▪ Technique de choix chez le jeune enfant.
Hémodialyse
▪ chez des enfants de plus de 6 kg ayant une contre-indication à la DP.
▪ elle est mal tolérée chez des patients instables.
4. Traitement étiologique
SOLIRIS (éculizumab) dans les SHU avec facteurs de mauvais pronostic
SYNSORB Pk
Pas d’antibiotique dans les SHU post-diarrhée sauf cas particulier
5. Traitement préventif :
Hygiène alimentaire
X. Surveillance :
1. Clinique
Diurèse horaire (poche urinaire, pesée des couches, pas de sonde urinaire systématique)
Poids 2 fois par jour,
Bilan entrée sortie par 4 heures (ne pas oublier les pertes insensibles)
Scope, Pouls, TA, FR, Sp02, conscience /heure
T°, selles, vomissements, douleurs /3 heures
Glycémie /6h
Convulsion, conscience, mouvements anormaux
2. Biologie : de façon parcimonieuse (car anémie)
Ionogramme sanguin, C02 total, fonction rénale, pH capillaire / 6 heures selon les anomalies
NFS, schizocytes/ 24h initialement
▪ D’une HTA.
▪ D’une protéinurie.
▪ D’une insuffisance rénale chronique.
Ces séquelles sont observées dans un 1/3 des cas, lorsque l’oligoanurie initiale est d’une durée de plus de 8 jours
Le pronostic à long terme est bien corrélé à la sévérité de l’atteinte histologique initiale →il est en règle
favorable lorsque le pourcentage de glomérules présentant des lésions de microangiopathie est inférieur à 50 %.
Syndrome d’Alport
I. Définition généralité
Le syndrome d’Alport est une affection héréditaire caractérisée par l’association d’une
néphropathie hématurique progressive avec anomalies ultrastructurales des membranes basales
glomérulaires, d’une surdité de perception d’évolution également progressive et parfois
d’anomalies oculaires.
C’est une maladie du collagène IV, principal constituant des membranes basales, liée à des
mutations dans les gènes codant l’une des trois chaînes, a3, a4 ou a5(IV), exprimées dans la
membrane basale glomérulaire.
le syndrome d’Alport est lié à l’X, qui représente 80 % à 85 % des cas , il peut etre autosomique
recessif ou dominant .
permet pas d’éliminer ce diagnostic. De même, l’absence de néphropathie familiale ne permet pas
d’exclure le diagnostic du syndrome d’Alport
❖ La biologie moléculaire : permet de confirmer le diagnostic dans les situations non concluantes et
de donner un conseil génétique.
VI. Diagnostic différentiel
Les hématuries macroscopiques, éventuellement récidivantes, font d’abord penser aux
1) causes urologiques : lithiase, tumeurs, etc
2) la maladie de Berger ou glomérulonéphrite à dépôts mésangiaux d’IgA
hématuries macroscopiques récidivantes.
Elle ne s’accompagne pas de surdité.
Son diagnostic repose sur la constatation en immunofluorescence de dépôts mésangiaux diffus d’IgA
;
3) l’hématurie familiale bénigne, dominante autosomique,
caractérisée par l’existence, chez plusieurs membres d’une même famille, d’une hématurie qui reste
isolée tout au long de la vie et n’évolue pas vers l’insuffisance rénale
VII. Prise en charge
L’appareillage auditif doit être proposé précocement.
Les altérations du cristallin doivent être dépistées et compensées.
La ciclosporine a été rapportée comme un traitement pouvant ralentir la progression de la maladie
rénale , mais son usage est limité en raison de la néphrotoxicité
Les traitements bloqueurs du système rénine-angiotensine sont souvent prescrits lorsqu’il existe
une protéinurie.
147 Dr Nekmouche
PURPURA RHUMATOIDE
I. Introduction :
1. Définition :
- Le purpura rhumatoïde ou purpura de Schonlein Henoch est une vascularite systémique des
vaisseaux de petit calibre en rapport avec des dépôts immuns prédominants d’immunoglobulines
IgA
- Caractérisé par l’association de signes cutanés, articulaires et gastro-intestinaux qui peuvent
survenir par poussées successives
- Une atteinte rénale peut s’associer à ces signes
2. Intérêt :
Fréquence : pathologie fréquente chez l’enfant par rapport à l’adulte avec incidence 15-
20.5/100000
Diagnostic : facile
Gravité : tient à l’atteinte rénale et les complications digestives
II. Physiopathologie
Les anomalies à l’origine de cette vascularite à IgA correspondent vraisemblablement à une cascade
d’événements secondaires à l’équivalent humain d’une maladie sérique survenant à l’occasion de
l’irruption brutale d’antigènes de l’environnement (microorganismes, allergènes, virus, toxiques) au
sein des systèmes IgA muqueux et médullaires.
Le déclenchement de cette cascade semble favorisé par une déficience génétique de la clairance
immune physiologique et par des anomalies constitutionnelles de la régulation des réponses
inflammatoires
III. Clinique :
Le purpura rhumatoïde peut se manifester à tout âge pic 4-7 ans
Exceptionnels avant l’âge de 2 ans : sous forme d’œdème hémorragique
Il est plus fréquent pendant les saisons froides
Après une infection de voies aériennes supérieures ou vaccination 1-3 semaines.
1) Signes généraux :
Fièvre peu élevée dans 50% des cas
Altération de l’état général avec perte de poids peut se voir chez l’enfant atteint du syndrome
néphrotique (complication rénale)
2) Signes cutanés :
L’atteinte cutanée est quasiment constante et inaugure le tableau clinique dans > 2/3 cas
Elle peut débuter par les lésions urticariennes mais le plus caractéristique est un purpura vasculaire
▪ Purpura pétéchial infiltré qui peut confluer pour former des macules voir ecchymoses
▪ Il est symétrique et prédomine aux zones déclives : chevilles pour la station debout, fesses
et coudes pour la position couchée.
▪ Il existe parfois des localisations atypiques : scrotum, verge, pavillon des oreilles. En
revanche, il épargne la paume des mains, la plante des pieds, le visage
▪ Ne s’efface pas à la vitro pression
Il peut y avoir un seul rush de résolution rapide ou plusieurs poussées successives ; avec récidives
fréquentes pouvant laisser une dyschromie brunâtre ou cicatrices blanchâtres en cas de purpura
nécrotique (la nécrose est exceptionnelle chez l’enfant)
148 Dr Nekmouche
3) Signes articulaires :
Présents dans 2/3 des cas
Inaugurent le tableau clinique dans 1/3 des cas
Il s’agit de polyarthralgies peu exubérantes, transitoires et habituellement fixes non migratrices
touchant surtout les grosses articulations (genoux et chevilles surtout, plus rarement coudes et
poignets), de manière assez symétrique.
Elles durent moins que le purpura lui-même et disparaissent en quelques jours sans laisser de
séquelles.
Une fois sur quatre, l’atteinte articulaire précède le syndrome cutané.
4) Signes digestifs :
Sont fréquents : 66%
Inaugurent le tableau dans 10 %
Douleurs modérées (coliques) mais peuvent être sévères paroxystiques évoquant l’invagination
intestinale aiguë
Troubles digestifs : nausées – vomissements
Hémorragie digestive : occulte parfois sévère (pronostic vital)
5) L’atteinte rénale :
Conditionne le pronostic
Elle survient dans 20-54%
L’atteinte glomérulaire s’exprime habituellement durant les premières semaines de la maladie, mais
parfois plus tardivement, au cours ou au décours d’une nouvelle poussée.
L’hématurie isolée macroscopique ou microscopique est le signe le plus fréquent et peut
s’accompagner d’une protéinurie modérée (inférieure à 1 g/24 h) ; une leucocyturie est parfois
associée.
III. Paraclinique
1. Hémogramme : le chiffre des plaquettes est normal
L'absence de thrombopénie est un signe capital, essentiel au diagnostic.
Il permet d'écarter formellement toutes les causes de purpura thrombopénique, et en particulier une
leucose aiguë.
V. Diagnostic de gravité
Tout le P. R. est en réalité dominé par les complications, digestives et rénales. Elles font toute la gravité
de la maladie
A. Complications digestives
Elles sont souvent précoces, parfois de diagnostic difficile
1. L’invagination intestinale aiguë le plus souvent iléo-iléale
Redoutée devant des l'exacerbation des douleurs, des rectorragies, un état sub-occlusif intérêt ASP et
échographie dans la surveillance des douleurs abdominales
Tout sujet dont les douleurs abdominales persistent dans ce contexte doit faire l'objet d'une surveillance
répétée sur le plan clinique et radiologique.
4. Hémorragie digestive
150 Dr Nekmouche
B.Complications rénales
Les complications rénales conditionnent le pronostic à long terme.
Le plus souvent au décours de l'atteinte initiale ou de la poussée
Leur apparition et leur gravité n'est pas forcément parallèle à l'intensité des autres signes
Leur aspect clinique est variable
1. Hématurie + protéinurie minime (fréquente)
2. Néphropathie sévère (25 % des cas d'atteinte rénale)
Elle est marquée par une protéinurie supérieure à 50 mg/kg/24h, insuffisance rénale ou HTA Elle
impose une ponction biopsie rénale à visée diagnostique, pronostique et thérapeutique.
Il est en rapport avec l'anorexie, les vomissements, une diarrhée éventuelle, mais aussi parfois avec une
entéropathie exsudative, affirmée par une augmentation de la clairance de l'alpha 1 antitrypsine.
▪ Vaccination
▪ Piqûre d'insecte - Allergie alimentaire
▪ Infections bactérienne ou virale
VII. Prise en charge
A. Buts
Il n’y a pas de traitement spécifique. Le traitement est purement symptomatique, son but est de:
▪ Raccourcir la poussée
▪ Eviter les complications
B.Moyens
1. Mesures générales
▪ Repos au lit strict jusqu’à la disparition du purpura, en moyenne 1 à 2 semaines
▪ Régime normocalorique avec un repas liquide, fractionné, pauvres en résidus
▪ Proscrire l'aspirine, l'injection intra-musculaire
▪ Interdiction de la vaccination durant une période d'au moins 2 ans après la dernière poussée
151 Dr Nekmouche
2. Médicaments
▪ Antalgiques : Paracétamol
▪ Antispasmodiques
▪ Corticoïdes : Prednisone (Cortancyl) : Cp à 5 mg, posologie : 1,5 mg/kg/j
C.Conduite du traitement
❖ Les indications d’hospitalisation sont les suivantes :
- Symptomatologie digestive suspecte
- Etat général altéré
- Hypertension artérielle
- Syndrome néphrotique
- Insuffisance rénale
- Complications neurologiques.
2. L’atteinte articulaire
Nécessite des antalgiques et du repos.
3. L’atteinte digestive
1) Douleurs abdominales tolérables
Médicaments antispasmodiques + alimentation fractionnée et pauvre en résidus
4. L’atteinte rénale
1) Formes mineurs :
- Syndrome nephretique
- Proteinurie non nephrotique
- moins de 50% de croissant fébreux
- Aucune thérapeutique
- Surveillance rigoureuse de l’atteinte rénale (bandelette urinaire,TA,fonction rénale)
• relais par prednisone (Cortancylt) 2 mg/kg/j pendant 1 mois, puis 2 mg/kg/2 j pendant le mois suivant,
puis arrêt progressif sur 1 mois, soit environ 3 mois au total.
152 Dr Nekmouche
Certains traitements ont ponctuellement montré leur intérêt, tels les immunosuppresseurs
(cyclophosphamide, azathioprine, ciclosporine) et/ou les échanges plasmatiques . D’autres offrent un
bénéfice plus discutable : Ig intraveineuses, antiagrégants plaquettaires, concentré de facteur XIII
X.Pronostic
1. Immédiat
Les facteurs de mauvais pronostic :
Néphropathie sévère
Indication de la ponction biopsie rénale permettant de préciser les lésions glomérulaires et de prévoir le
pronostic :
XI. Conclusion
Le purpura rhumatoïde est la plus fréquente des vascularites chez l'enfant, son diagnostic est facile et sa
gravité est liée à l'atteinte rénale
EMC pediatrie
Conférence Pr Radoui
154 Dr Nekmouche
I- INTRODUCTION
Le lupus érythémateux systémique (LES) fait partie des maladies inflammatoires du collagène ou «
connectivites ». Sont des pathologies rares chez l’enfant nécessitant une prise en charge spécialisée.
La maladie lupique est la plus fréquente d’entre elles et touche essentiellement l’adolescente.
Le LES pédiatrique se caractérise d’une sévérité plus grande que chez l’adulte.
II- DEFINITION
Le lupus érythémateux systémique (LES), ou lupus érythémateux disséminé, est une maladie systémique
protéiforme et spontanément grave caractérisée par la production d’anticorps antinucléaires dirigés en
particulier contre l’ADN natif.
III- ÉPIDEMIOLOGIE
Peu d’études épidémiologiques ont été conduites sur l’incidence du lupus érythémateux systémique
- Il y a 5 à 10 fois moins de LES que d’arthrite juvénile idiopathique et est 2 fois plus fréquent que la
dermatomyosite
- L’incidence annuelle est estimée à 0,37/100 000 en Finlande et à 6/100 000 à New York avant l’âge de
15 ans.
- En France la seule enquête épidémiologique a montré une incidence de 0,22/100000 enfant
- La prévalence de 10 à 20/10 000 avant l’âge de 18 ans.
- Le LES pédiatrique représenterait 5 à 10 % environ de l’ensemble des LES.
- Ratio filles/garçons de 2/1 avant la puberté, 4/1 chez l’adolescent et 8/1 chez l’adulte
- Le risque relatif de développer un LES est multiplié par 15 chez les frères et sœurs de sujets atteints.
- Quand un jumeau est atteint, le risque pour le second jumeau de développer la maladie est 10 fois plus
élevé lorsqu’il s’agit de jumeaux homozygotes
- Chez l’enfant, l’âge moyen au moment du diagnostic est d’environ 12 ans. Le délai entre les premiers
signes et le
diagnostic est parfois assez long, de quelques mois, voire 2 à 3 ans, en l’absence de signes
caractéristiques.
- Le LES est exceptionnel avant l’âge de 5 ans
- Les œstrogènes ralentissent l’épuration des complexes immuns, expliquant en partie l’augmentation de
la fréquence du LES chez les adolescentes et les jeunes femmes.
- Atteinte du visage avec l’éruption classique « en aile de papillon » en chevauchant le nez, d’où le
terme de masque lupique (lupus = loup) est très caractéristique
- Des ulcérations buccales ou génitales
- Lésions de vascularité : purpura, urticaire
- Photosensibilité (critère diagnostic)
- Alopécie
- Syndrome de Raynaud
- Gangrène digitale ou dystrophie unguéale
- Rash lupique généralisé
- Lupus discoïde
- Livédo racemosa (doit faire rechercher des Ac anti phospholipides)
E- Atteinte rénale
Au moment du diagnostic, trois quart des enfants ont une atteinte rénale allant d’une protéinurie minime,
< 1 g/24 h à
la présence d’une insuffisance rénale confirmée.
- Elle fait toute la gravité de la maladie
- Les différentes manifestations cliniques initiales sont : protéinurie < 1 g/24 h (30 %), hématurie (60 %),
syndrome néphrotique (50 %), hypertension artérielle (20 %), insuffisance rénale (30 %)
La ponction biopsie doit être faite dès qu’il ait une protéinurie significative 0,5gr/24H ou en cas de
lupus avec des signes d’activité même en présence d’une protéinurie < 0,5g/24H
156 Dr Nekmouche
- La classification des lésions histologiques la plus utilisée est celle de l’Organisation mondiale de la
santé (OMS)
Les biopsies itératives sont nécessaires, montrant des passages d’une classe à l’autre, soit dans le sens
d’une aggravation, soit dans le sens d’une amélioration
- Classe I : Absence de signe clinique ou biologique d’atteinte rénale et aspect normal en microscopie
optique. La
microscopie électronique peut montrer des dépôts mésangiaux.
- Classe II : Il existe souvent une protéinurie modérée et une hématurie microscopique. A l’histologie une
hypertrophie des axes mésangiaux avec ou sans prolifération mésangiale et la présence de dépôts
mésangiaux en immunofluorescence. Le pronostic est excellent
- Classe III : Cliniquement, il existe le plus souvent une protéinurie associée à une hématurie
microscopique. Un
syndrome néphrotique et une hypertension artérielle peuvent se voir, mais la fonction rénale est normale.
Il s’agit
d’une glomérulonéphrite segmentaire et focale avec prolifération endo- et extra capillaire. La proportion
de glomérules atteints est inférieure à 50 %, Le pronostic est favorable si < 25 % des glomérules sont
atteints
- Classe IV : Cliniquement, ces lésions s’expriment le plus souvent par un syndrome néphrotique avec
importante
protéinurie et hématurie associé fréquemment à une insuffisance rénale modérée et une hypertension
artérielle.
Ces lésions traduisent une glomérulonéphrite proliférative diffuse, forme la plus sévère de néphropathie
lupique
- Classe V : Cette atteinte s’exprime par une protéinurie importante et d’un syndrome néphrotique. Il
s’agit d’une
glomérulonéphrite extramembraneuse avec un épaississement diffus des parois des capillaires
glomérulaires et des
dépôts extramembraneux. Il y a peu ou pas de prolifération cellulaire.
F- Atteinte neurologique
Une atteinte du système nerveux central est présente dans 25 à 59% des cas et elle est secondaire à une
vascularite cérébrale
- Elle peut parfois être isolée, retardant le diagnostic : Céphalées, difficultés comportementales et de
l’humeur associées à des pertes de capacités cognitives, convulsions
- La chorée et l’AVC souvent associée à la présence d’anticorps anti-phospholipides
- L’examen ophtalmologique peut montrer des anomalies au fond d’œil comme un œdème papillaire
- Le LCR peut être anormal avec une hyperprotéinorachie et une hypercytorachie faite de lymphocytes ou
de PNN
- L’IRM cérébrale est anormale dans 30 à 40% des cas et montre : une atteinte diffuse ou focale de la
substance blanche, une atrophie corticale, dilatation ventriculaire, hémorragie, myélite transverse,
thromboses
Atteinte pleuropulmonaire
Cette atteinte est relativement fréquente 5 à 77% des cas Elle peut être très sévère, pouvant menacer la
vie de l’enfant
- Un épanchement pleural accompagne souvent la péricardite et répond rapidement au traitement
corticoïde
- Une infection pulmonaire favorisée par les traitements immunosuppresseurs
- L’hémorragie pulmonaire est une complication non exceptionnelle, pouvant parfois mettre en jeu le
pronostic vital.
- Infiltrat pulmonaire ou une HTAP
Atteinte digestive
Elle s’observe dans 20 à 40% des cas. Se traduit par des douleurs abdominales, une diarrhée, parfois
sanglante, des vomissements.
- Atteinte péritonéale inflammatoire, exceptionnellement infectieuse
- Inflammation de la muqueuse digestive
- Vascularite, rarement une thrombose des vaisseaux mésentériques ou une ischémie intestinale ;
- Pancréatite
Atteinte endocrinienne
158 Dr Nekmouche
Thromboses
La fréquence des thromboses atteint 10 % dans le LES de l’enfant, ils sont parfois révélatrices de la
maladie
- Il s’agit le plus souvent de thromboses veineuses.
- Ce risque de thrombose est associé à la présence d’anticorps anti-phospholipides et/ou un syndrome
néphrotique.
Atteinte hépatique
- Hépatomégalie secondaire à une stéatose ou hépatite non spécifique
- Le Budd chiari est associé à la présence d’anticorps anti-phospholipides
- L’association lupus-hépatite auto-immune est établie (hépatite lupique)
Atteinte oculaire
- Nodules cotonneux
- Œdème ou hémorragie rétinienne
- Occlusion de la veine centrale de la rétine
- Episclérite, kératoconjonctivite dans le cadre du syndrome sec
2- Para cliniques
L’hémogramme
- Une anémie est présente dans plus de la moitié des cas, hémolytique dans 10 % des cas, aplastique le
plus souvent parfois secondaire à un saignement
- La leucopénie est pratiquement constante et représente un bon signe d’orientation diagnostique
- La thrombopénie est liée en général à la présence d’anticorps anti-plaquettes
- Une pancytopénie est possible, liée à une insuffisance médullaire.
Marqueurs inflammatoires
Les auto-anticorps
1- Les anticorps antinucléaires (AAN) : par technique d’immunofluorescence
- Ils sont presque constants (94 à 100% des cas) et leur absence est un argument important contre le
diagnostic.
- La spécificité augmente avec le taux
- En revanche, leur présence est peu spécifique car également décelable dans d’autres maladies
systémiques, certaines
hépatopathies, hémopathies et viroses, prise de médicaments, voire chez des sujets sains.
2- Les anticorps anti-ADN :
- Sont très caractéristiques du LES et plus spécifiques que les AAN mais leur absence n’exclue pas le
diagnostic
- Le taux d’anticorps anti-ADN natif est bien corrélé à l’existence d’une atteinte rénale grave et à
l’évolutivité du LES.
- Anticorps anti-Sm peu fréquents (25% des cas) et hautement spécifiques du LES
- Les anticorps anti-RPN (Ribonucléoprotéines) et anti-SSA (La), anti-SSB (Ro) sont parfois retrouvés
dans le LES, mais sont plus caractéristiques des connectivites mixtes et syndrome de Sjögren.
4- Autres auto-anticorps
- Anticorps anti-phospholipides (APL) sont retrouvés dans 40 % des cas. Leur présence s’associe à des
situations
de thrombose. Ils associent : anti-coagulant circulant de type lupique, anticorps anticardiolipine, anticorps
anti-β2glycoprotéine 1
2- Atteinte ostéo-articulaire
- Les radiographies articulaires n’ont pas d’intérêt pour le diagnostic positif ; l’atteinte articulaire du lupus
systémique est non destructrice et non déformante.
- Recherche d’ostéonécrose de la tête fémorale par radiographie de la hanche et/ou scintigraphie osseuse
et/ou scanner et/ou IRM de la tête fémorale.
3- Atteinte rénale
- Créatininémie
- Rapport protéinurie/créatininurie
- Protéinurie des 24 heures
- Étude du sédiment urinaire (ECBU)
- Biopsie rénale : indiquée devant une protéinurie supérieure à 0,5 g/jour en dehors de la période
menstruelle ou d’un contexte d’infection urinaire. Elle doit comporter un examen en microscopie
optique et en immunofluorescence.
4- Atteinte neuro-psychiatrique
Selon les signes cliniques, certains examens peuvent être justifiés : scanner ou IRM encéphalique, analyse
du LCR
5- Atteinte cardiaque
- ECG
- Radiographie de thorax face/profil ;
- Échocardiographie transthoracique
- En présence d’une thrombose : recherche des anticorps antiphopholipides
6- Atteinte respiratoire
- Radiographie de thorax face/profil, scanner thoracique
- En cas de pleurésie : le plus souvent la ponction pleurale n’est pas nécessaire (résolution sous
corticoïdes) ;
160 Dr Nekmouche
7- Atteinte hépato-gastro-entérologique
- ASAT, ALAT, gamma GT, amylase, lipase ;
Les critères diagnostiques de l’American College of Rhumatologists (ACR) peuvent être appliqués à
l’enfant
V- TRAITEMENT
Il n’existe aucun essai randomisé concernant le lupus pédiatrique, toutes les recommandations sont
surtout extrapolées de l’adulte
❖ But
- Sauvetage fonctionnel voire vital
- Prévenir la survenue des poussées
- Prévenir et maitriser les complications notamment rénales
- Permettre un mode de vie plus ou moins normal :
Aspirine et AINS
- Indiqués dans les formes mineures cutanées et/ou articulaires
- Contre-indiqués en cas de thrombopénie
Corticoïdes
La corticothérapie n’est pas indiquée en traitement de fond initial. Mais elle est toujours nécessaire chez
l’enfant, et ne doit être utilisée qu’après échec des AINS et du PLAQUENIL à la petite dose efficace.
- La posologie est de 0,5 mg/kg/jr dans les formes peu sévères à 1 à 2 mg/kg/jr de prédnisone voire un
bolus intraveineux de méthyl prénisolone dans les formes sévère
- La décroissance doit être très progressive et la corticothérapie discontinue est déconseiller
Cyclophosphamide
- Utilisé en association avec les corticoïdes dans le traitement précoce et intensif des glomérulopathie
stade III et IV
- Ses effets secondaires sont connus : cystite hémorragique, infections, alopécie, vomissements,
aménorrhée et toxicité gonadique
Méthotrexate : 5 à 15 mg/semaine
Mycophénolate Mofétil (MMF) : inhibe sélectivement les lymphocytes
- Indiqué dans le traitement d’attaque et d’entretien des glomérulopathies prolifératives
- Glomérulopathies stade III (proliférative focale) et IV (proliférative diffuse) : doivent être traitées
précocement et agressivement :
- Corticothérapie : méthylprédnisolone en bolus 1gr/1,73m2 à 3 ou 4 reprises avec relais peros quotidien
à la dose de 30 à 60 mg/m2, la dégression doit être progressive.
- L’association à un immunosuppresseur est recommandée, le choix se fait entre le cyclophosphamide
(pendant 6 mois) et le MMF. Le recours au rituximab est possible
- Glomérulonéphrites lupiques de classe V (extra-membraneuses) :
Le traitement des glomérulonéphrites lupiques de classe V ne repose pas sur des études d’effectif
suffisant et de méthodologie appropriée en raison de la rareté de ces formes.
Atteintes extra-rénales
- Atteintes neurologiques
- Corticothérapie à forte dose (prednisone 1 mg/kg/jour), souvent initiée par perfusions de 500 mg à 1.000
mg de methylprednisolone associés à des perfusions mensuelles de cyclophosphamide.
- Dans les formes neurologiques réfractaires, des échanges plasmatiques peuvent être envisagés.
- Atteintes cardiovasculaires
Péricardite
- Le plus souvent corticothérapie à doses modérées, 0,5 mg/kg/jour parfois initiée dans les formes sévères
par des bolus de méthylprednisolone
Myocardite
- Corticothérapie, à forte dose par de la prednisone 1 mg/kg/jour Parfois associée à des
immunosuppresseurs, le plus souvent cyclophosphamide ou azathioprine
- Traitement symptomatique associé : régime sans sel, diurétiques, IEC, bêtabloquants, l’anticoagulation
est nécessaire
Hypertension Artérielle Pulmonaire
- Un traitement par corticoïdes et 6 bolus intraveineux de cyclophosphamide peut être proposé en
première ligne
- Traitement conventionnel identique à l’HTAP idiopathique
Atteintes valvulaires
- Antibiothérapie prophylactique recommandée
- Traitement des atteintes pleuro-pulmonaires
Atteinte pleurale
- Corticothérapie (prednisone 0,5 mg/kg/j).
Syndrome des poumons rétractés
Il n’existe pas de stratégie thérapeutique validée. Kinésithérapie respiratoire, corticothérapie orale (0,5
mg/kg/j)
Pneumopathies interstitielles chroniques
- Corticothérapie orale à forte dose peut suffire,
- Un traitement par cyclophosphamide ou azathioprine peut être ajouté en cas de PID grave,
Neutropénie
- En l’absence de complications infectieuses, elle ne nécessite pas de traitement
❖ Mesures générales
Mesures d’accompagnement de la corticothérapie
- Diététique excluant le sodium et restreignant les apports glucidiques et caloriques
- Strict contrôle des paramètres tensionnels, glucidiques et lipidiques
- Supplémentation potassique
- Prévention de l’ostéoporose (vitamine D et calcium)
- Dépistage et traitement des foyers bactériens latents
- Gastroprotection si nécessaire.
Vaccination
- Le LES ne constitue pas en lui-même une contre-indication à la vaccination
- En cas d’immunodépression médicamenteuse les vaccins inactivés sont autorisés
- La vaccination antipneumococcique doit être effectuée avant la splénectomie
Photo protection
- Il convient d’éviter toute exposition solaire intensive : port de chapeau, vêtements de manches
longues, application de crème solaire écran total
Lutte contre les facteurs de risque d’athérosclérose
Prévention du retard statural par traitement substitutif par GH
Prévention des infections (pneumocystose)
164 Dr Nekmouche
La présence de fièvre durant plus de 03 jours incite toujours à faire la part entre une infection et une
poussée lupique
Suivi
Les examens qui devront être régulièrement effectués : La fréquence de réalisation est à apprécier au cas
par cas.
CONCLUSION
Les lupus érythémateux systémiques en pédiatrie ne sont pas exceptionnels. Comme les connectivites
l’adulte, elles
couvrent un grand nombre de pathologies auto-immunes.
Leur traitement, délicat, doit être conduit sur plusieurs années. La plupart de ces affections se poursuivent
165 Dr Nekmouche
à l’âge
adulte.
Leur prise en charge doit être assurée par une équipe pédiatrique multidisciplinaire, en envisageant, au
moment opportun et avec l’accord du patient, un transfert vers un groupe de médecine interne adulte.
Références
- M. Tardieu « Atteintes neuropsychiatriques du lupus : diagnostic et pièges » Archives de Pédiatrie 2010
- B. Ranchin « Atteinte rénale du lupus systémique de l’enfant : quand et comment les dépister ? » Archives de pédiatrie 2004
- B. Bader-Meunier « LED : recommandations sur les examens à effectuer lors de l’évaluation initiale et du suivi » Archives de
pédiatrie 2004
- P. Quartier, A.-M. Prieur « Lupus érythémateux systémique » Archives de pédiatrie 2003
- CEDEF Lupus érythémateux disséminé. Syndrome des antiphospholipides » Annales de dermatologie et de vénéréologie
2012
- B. Bader-Meunier « LES et dermatomyosites chez l’enfant » EMC de pédiatrie 2013
- « Lupus érythémateux systémique Protocole national de diagnostic et de soins » HAS 2010