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ASTRONOMIE Comment Herschel a réformé la science Science” Mathematiques aysique LE DESSOUS UN MICROBIOTE LE SKYRMION, DES CARTES CONTRELASCLEROSE BULLE MAGNETIQUE DURULPIDON — EN PLAQUES SOUS CONTROLE 04/24 MCIERS A | SURSIS Quelles perspectives pour la fin du siécle? RETROUVEZILIINTEGRALITEIDU NOUVEAUISPECTACLE 2024 a DISPONIBLE! GY POUELS @DOURB STC ee Ce ee ae Ld Bruel . Nicolas Canteloup . Claudio Capéo . Sébastien Chabal . Julien Clerc Ru ee eeu ae ee eee y eS CC eee eae CPU Ce CCC CU ee CCM Ce MCC a SC cc) eM Mentissa . Kad Merad . Marc Moreau . Esteban Ocon . Matt Pokora . Raphaél Gaétan Roussel . Santa . Shy'm . Anne Sila . Slimane . Soprano . Claudia TM TCC ACER SIEM acm ce curt it Bo, a7 (ae PLUS QUE JAMAIS, LES RESTOS ONT BES DE vous OTC RoR EEA ee ent) a8 [eat Sdience idecturen che Pane sttgne edt on can arg édactour: Pras Soa, Scan Bally Hons stm pouRLascuence. édaeteur en chet aot Ls Mang Declopement nmin: ie Bn spe Ronceaaenic (Che de produit marking: edinund Moscast, Direceric artistique: us Lipet “Maguete:aline bul, kaphael Qu, igi lero, Ing Liane ‘Aasiatante admire: Fava Anais, Direcerice des ressources humalnes On Le Pvt Pabrieaton: Varanne Siege ee Spon io Directeur de a publication e gran: cls Bon Stefi Geena Csr Ness Cae, ‘ia she Pee Sepulive, Beard Za Pusuicrt France ae Bese Sgarict encletnppeprcese CORRS Sess SEES Garchamnossomnassmism ‘Service abonnement groupe PourlaSeence Semenue Sas pacemeeas omen Sh tne EE interior Saini pan onrtaoe RSybiion ost on Micigence - sgorcauencan Pe ie | ‘Speen tee rie Serena eeu nro ‘Sh tap gine pape: ith pir it ecanlpet Sarteaunt Pe soohgome Impringen France iyi Makar Nedloptomur eet ineriver> Francois Lassagne Rédacteur en chef ALERTE BLANCHE ¢ glaciers fondent. Le réchausfement climatique est Aa'ocuvre, Ne le sait-on pas déja? Ne e sait-on que trop bien? Mest devenu difficile @'échapper aux gros titres des journaux, qui alertent réguligrement sur tel Episode ccaniculaire, tlle sécheresse qui se prolonge - début mars, cen Espagne, la Catalogne enregistrait son quarantiéme mois de plaviométrie en dessous des normales saisonnigres, Et pourtant nous y revenons, encore: oui, les glaciers fondent, dans, toutes les régions du monde. Le bilan des vingt années passées, établi pour les glaciers continentaux, hors inlandsis du Groenland et de VAntarctique, est (difiant. Et les projections pour la fn du siécle le sont davantage: ‘en 2100, la moitié des glaciers dela planéte auront disparu. Pourquoi insister Sur ce constat de transformation profonde et rapide de environnement, provoqué par le changement climatique? Parce qu'il ura des conséquences importantes pour des centaines de millions de personnes, Ex parce que la science, patiemment, précisément, nous aide & comprendre de quol sera fait notre futur. Les familiers de la montagne ont dj un pied dans cet avenir plus chaud: le retrait des glaciers se voit, oe nu, d'année en année, Fautil faire le deuil des géants Blanes? Pour certains d’entre ‘eux, oui, Surtout, au-dela du deuil de certaines provinces . Ces structures magnétiques cont le potentiel de devenir tun support de mémoire pout Pelectronique P.66 PHYSIQUE QUAND LES SKYRMIONS PASSENTEN 3D. Sean Bailly Les skyrmions sont des structures magnétiques aux propriétés éconnantes. Leut géométrie, estreinte A deux dimensions, alancé les physiciens sur les traces de leurs alter ego en trois dimensions, les hopfions. P.72 HISTOIRE DES SCIENCES LASTRONOME QUI REFORMA LA SCIENCE Stephen Case ‘Au début du xix*siécle, le savant John Herschel contribua a libérer la science du régne aristocratique cen Grande-Bretagne et la moderniser dans le monde entier, P.24 GLACIOLOGIE GLACIERS EN SURSIS P.25 «DIC A 2100, LA MOITIE DES GLACIERS AURONT DISPARU » _Entretien avec Romain Hugonnet et Etienne Berthier Partout dans le monde, la fonte des glaciers continentaue ‘Tintensifie. Bn cartes, es perspectives pour la fn du siécle. P.31 « NOUS DEVONS COMPRENDRE CE QUI BRISE LES PLATEFORMES GLACIAIRES » Entretien avee Richard Alley Si les plateformes glaciaires géantes de VAntarctique se , ou encore a des agents, comme un antigene du staphylocoque doré (SEB), qui eux vont plutét appeler une réponse plus lente et plus iblée, dite adaptative». hs ontalors mesuré dans le sang a libération par es cellules immunitaires de protéines appelées «cytokines, dont le véle est de coordonner une réponse appropriée face Aagresseur: Le profil des eytokines libé rées dépend en premicr lieu du type de stimulation exercée, En utilisant des don nées sociodémographiques, environne~ mentales, cliniques et nutritionnelles recueillies pour chaque donneur,l'équipe a procédé a des analyses statistiques qui révélent que lexpression de certaines cytokines est fortement lige indice de ‘masse corporelle, une infection passée ‘un virus (Ie cytomégalovirus) et au tabagisme, «Le tabae a particuliérement retenu notre attention car il influe aussi bien sur la réponse immeédiate, innée, que La suractivité immunitaire associée au tabagisme peut conduire au déclenchement de diverses pathologies surla réponse long terme, adaptative», décrit Violaine Saint-André. Si l'étude révéle principalement des associations statistiques, les données obtenues par les chercheurs leur per- _mettent de proposer un mécanismed’ac- tion pour expliquer leurs observations. «Nos analyses montrent que la percurba- tion de limmunité innée est lige & Pél&- vation dela concentration dune protéine pro-inflammatoire dans le sang, CEACAMS. Pour Vimmunité adaptative, Peffet sur les cytokines implique des globules blanes, comme les cellules B et lun certain type de cellules T, détaille lachercheuse ‘Mais comment le tabac peutil modi fierles réponses immunitaires su le long terme? Les chercheurs ont fait Vhypo these de processus épigénétiques, des ‘modifications moléculaires reverses de VADN, induites par Venvironnement et qui aktérent l'expression des genes. Leur tude réve de fait que, dans le sang des fumeurs, des génes codant des protéines importantes pour certaines voies de sighalisation ou pour le métabolisme pré- sentent moins de méthylations, une des modifications épigénétiques de TADN, et que ce défaut de méthylation perturbe Vimmunité adaptative. Une tres faible méthylation estobservée chez le fumeurs par rapport aux non-fumeurs, les ex- fumeurs présentant un tauxintermédiair. «Ces données montrent limportance de prendre en compte le starut d’ex-fumeur pour comprendre le développement de pathologies ches certains patients», sou ligne Ja chercheuse. Et pour cause, la suractivité immunitaire ici déerite, sso- cige au tabagisme, peut conduire au déclenchement de diverses pathologies ‘comme des maladies chroniques ou auto- immunes. La protéine CEACAM6, dont la concentration est plus élevée dans le sang des fumeurs a, elle, été proposée par d'autres scientifiques comme biomar- queur de différents cancers et de maladies respiratoires. Resteconfirmer ees obser- vations sur d'autres cohortes, avec des terrains génétiques différents, ce que équipe sattelle dja faire, Node Guitton Sain Ande or, Notre, 202, A « La migration assistée d’espéces pourrait accélérer le changement climatique » Face a 'urgence climatique, déplacer certaines espéces darbres issus de contextes plus chaudis et secs est la principale solution retenue pour aiderles foréts a s‘adapter rapidement. Sauf que cela risque de produire un emballement climatique, nous explique Jonathan Lenoir. eT JONATHAN LENOIR ‘cologue au CNRS Vous études les impacts des changements climatiques sur la distribution des expaces forestiores. ‘Comment sauverlaforét? ‘Commeles animaux, les arbres rigrent ~ des graines dispersées Ges latitudes plus cémentes peuvent {germer ~ mais trop lenterent, e quelques kilomitres par scl. Dioutidéede es aider, arson de centaines de kilometres Cun coup. Cette « migration aeistée» expeces te pratiquée de longue date pour autres raisons, Dansles Landes, des pins ont ee plantes au xb siécle pour assaiir cette Zone hurnide et fiver les dunes. est. aujourd hula principale solution retenue parles syvicuteurs a échelle mondiale pour assurer une productivitéforestiore perenne. Par exemple, en France, fn plantant plus au nord du pin maritime, adapté aun climat chau et sec ala place fe chénes pédonculés ou de heres, Dans le cadre des plans régionaux {orets-bois (PRFB), Tenserable des arétés préfectoraux de régions listent plus de 100 espbces candidates, et de nombreuses plantations expérimentale sont en cours. Cela semble une bonne idée? atest! Mais pas pour toutes les espéces. a logique dea productivité rest quiun point de vue, souvent Cour termiste. Avec mes collegues, ‘nous avons évalué effet de cete solution sur 06 espéces darbres d'Europe, @Arique du Nord et 'Amérique du Nord concernés par ces pratiques. Grace ‘une analyse fondée cur sept traits ‘aracteristiques (hauteur, surface foliar, concentration en azote foiaire, densité bois etc), nous anticipons importance du bouleversement (que cela représenterat surle plan Gu fonctionnement de Tecorysterne {orectier, notamment cur les cycles de Teau, du carbone et de Tazote, Doi vient ce bouleversement ? ‘Les especes transplantées sont beaucoup plus petites leur feuilage moins dense avec des feuiles plus petites plus épaisses ot prsstantes. Ore feuilage aun effet tampon surle réchauffement imatique grace a Torabrage qu'il prodult tala capacite de transpiration des feutles, qui infu sule cycle de eau [maintient un mieroclimat dane le sous-bois quetonressent bien en ‘ATinvers, ta canopée réduite des arbres réditerranéens adaptés pour consommer peu dau, laisse passer davantage fe lamiere, En quoi cela produirait-il un ‘emballement climatique? ‘Atéchell locale, le microclimat du sous bois serait affecte avec moins de circulation eau dans le systeme, La fatne eta lore forestieres seraient soumises des températures plus elevées. Certaines espéces eisparaltralent ‘Auune échelle globale, planter des espéces plus économesen eau sur de vastes, tersitoitesalimenteratune boucle de rtroacton positive qui, aTextréme, favorcratla desertication et acodtererat Te réchauflement climatique. Enfn, nombre des espéces envisagées ont tun feulage plus sec mais aussi plus riche enmolécales volatiles inflammables, augmentant le risques dincendlies. Oe faire? ‘Nous proposons de miser sur la sélection naturelle de nos frets tempérdes en augmentant a densité arbres les plus resistant, meileurs Semenciers, qu ne sont pas forcement les plus gros et es plus grands et en conservant un couver sufsant lors des coupes. La migration assstée ‘especes pourrait xe mise en ceuvre Ponetuellement Surtout, son alternative, par flux de genes, mértedétre Poursuivie, car elle bouleverse moins ‘ite lécosysteme :rélever des graines d'une méme espéce mais vivant dans une loealité plus chaude et sich, done plus adaptée ace climat Faisons plus confiance au vivant pour sadapter ftaccepions quela productivite forestre diminue. Michal, ios, 2024 rounascencesets cmos 7 ‘CLIMATOLOGIE, UN IMPACT A L'ORIGINE DE LATERRE BOULE DE NEIGE? Des impacts de météorites sont peut-étre a Vorigine de ces périodes oi la planéte était presque totalement recouverte de glace. Ceyogénien (ly aentre720 et 635 millions d'années), notre planéte @ connu au moins deux épisodes de Terre boule de neige,oielle était presque ccompletement recowverte de glace. Mais com déclenchés? Diverses causes ont été proposées ‘une insolation plus faible acete période, éro sion continentale qui aurait consomamé une par tiedu dioxyde de carbone (CO. atmosphérique, dliminuant ainsi effet de serve climatique; le rejet daérosols volcaniques dans Patmos- phere, etc. Si ces mécanismes ont favorisé la rise en place de eles glaciation, ils n’en ont sans doute pas été les éléments déclencheurs, selon Minmin Fu, de Puniversité Yale, aux Etats-Unis, et ses coll@gues, qui ont exploré tune nouvelle piste: des impacts de météorits, Quand une metéorite assez imposante stéerase sur la Tere, Tendroit adéquat (une plateforme carbonatée par exemple), limpact entraine le reer d'aérosols soutrés (80) et de poussires dans la stratosphére. Ces paricules augmentent albédo de Vatmosphere terrestre, cescardirela quantité énergie solute réléchie par Fatmosphere avant datteindre la surface ce qui entraine une diminution de la tempéra ture moyenne: on parle d'chiver d'impact» Pour évauer effet d'unimpact de météorite surla mse en place d'une Terre boule de neige Minmin Fuet ss collegues ontuiliséunmodele numérique de climat, avee différentes condi- tions initiales correspondant & différentes Epoque: ére préindustrille (enviton 300 par ties par million, ppm, de CO,), dernier maxi- mum glaciire diy a 21000 ans (190 ppm de CO.), Crétacé (environ 1140 ppm de CO.) Cryogenien (1500 ppm ou 750 ppm de CO, rmais avee 6% insolation en moins). Pour chaque série de conditions initales, ls cher cheurs ont élaboré tois seénarios de rejets (faible, moyen et fort) de $0, és &Fimpact. Danslaplupart des scénarios, 'squipe scien ‘iiquea observé une augmentation significative de Fétendue de la glace de mer en Vespace de quelques années. Dans de nombreux ca, toute cette glace finit rapidement par reculer. Mais danslesscénariosavecsu moins 200 gigatonnes ant ces événements extrémes se sont-ils 8 reaminsoncr save -Adiveresépoques a Terre recouvert presque fotalement par del glace. Limpact une météorte ati pu dciencher es buleversemens imatiques exrémes? - 60°C CESTLA TEMPERATURE MOYENNE ALA SURFACE DE LA TERRE DURANT LES PERIODES « BOULE DE NEIGE » de SO, les simulations du dernier maximum slaciaire et du Cryogénien & 750 ppm de CO, présentent la formation d'une couverture gla ciaire presque intégrale & la surface de la Terre en une décennie i peine, avec une épaisseur de ‘lace atteignant plus de 10 métres a 'équateur Ges résultats suggérent qu’avec des conditions initiales assez froides (et uniquement dans ces conditions), une chute de météorite peut théo- riquement déclencher la mise en place d'une Terre boule de neige ~ sans étre pour autant suffsant le-méme. Pour Tinstant, aucune trace impact météoritique ayant eu liew a Pépoque des ép- sodes de Terre boule de neige n'a été retrouvée, tet méme si cet impact sétait produit, son er tre aurait certainement disparu & cause de Pérosion ou de la tectonique des plaques. Mais. des indices inditects (comme d'importantes concentrations en iridium dansles dépéts sédi rmentaires formés & cette époque) pourraient corroborer ce scénario. Fuel, Science Advances, 202, i : i : | y 5 Iedebertsaoudien ‘Vequipe de Gultaume CChavloux, du CNRS, aadémontré que Rhaybar, Avinstar Cautres oasis fu nord. est de Arabia, fut forte afin du IF rilenaire avant notre fre Sans doute parce que Aes autochtones fsédentarsés ont delimit leur temtoire Pourquol? Les chercheurs envisagent tnois hypotheses se protéger des nomades du desert utter contre {erosion ou manifester leur puiteance Les plans @tonnamment peu rationnele du rempartles {nclinent vers la troiiéme, “Aarhasol. Se: Reports jew 2028 Remplacerle palladium Le procédé Wacker est tres utlsé dans Vindustre, ‘permet de transformer des oléfines en cétones, des molecules cles dans la synthése de nombreux medicaments. Le processus Iimplique une catalyse ‘base de palladium, tun lément coateux ct toxique Rafael Gramage-Doria, de Tuniversité de Rennes, tt ses colagues ont trouve lune méthode qui permet de remplacere palladium, par du cobalt, moins foxique et plis abondant. Bont les conditions éactionnelies sont aussi plus douces. ‘Angeaandte chemi, {She 2024 Vol en imitation Chez es papitions, ‘ertainesespéces arborent les memes motifs colores Cla signate au prédateut que insecte ne ferapas lunbon repas. Mais lemimetisme va au-dela cet implique a facon de voler Edward Page, fe Vuniversite de York, au Royaume-Uni, et ses collegues ont montré que la frequence de battement especes apparentées mais tborant des motife diferent. Pe L'EXTINCTION DU CAMBRIEN N'EN ETAIT PAS UNE CCabriéres, dans Hérault, un gisement de fossiles viewed 472 millions années préserve la plus grande partie de biod- ogysteme appartenant a 'Ordovi- cien (488 millions 4.444 millions @'années), quia succédé au Cambrien (541 millions 48s millions années), Léquipe de Bertrand Lefebvre, de Puniversité Claude Bernard de Lyon, a fait une analyse approfondiede ce «Lagerstitte» (untype de gisement fossliftre particulierement intéres sant, car contenant des fosiles non perturbés), Surprise: on y trouve des espéces 4 la fois, cambriennes et ordoviciennes. Dans le détil, les formes au moins en partie minéralisées, di partes ou pas, y représentent une petite moitié de 'échantillon ~ mollusques, brachiopodes, hyo- lithes, enidaires, trilobites -, mais ce sont les formes & corps mou out peu minéralisées, nom fossilsées usuellement, qui sont les plus remar- quables. Les éponges, par exemple, consistent surtout en démosponges, un type trés simple organise toujours présent dans les mers polaires. Les algues possédent des arborescences varides i branches épaisses comme des réseaux. de fines branchettes comportant des nacuds Les chercheurs ont aussi noté la présence de crustacés primitifs, des arthropodes & carapaces ‘molles toujours présents dans les mers polaires. Cate algue arborecente es Fun des orgeismes ‘corp mous preserves deacon excephonnele dane lepitge foses de Cabriées, dans Herault. reste beaucoup’ accomplir pour faire par- ler le Lagerstitte de Cabritres, mais il est dj clair que son mélange d'espéces apparues au. cours de deux périodes successives ressemble 3 ceux d'autres gisements @ conservation excep. tlonnelle découverts récemment, tel celui, polaire, des Fezouataau Maroc et celui, tropical, de Liexi en Chine. Ces trois sites battent en bréche 'idée regue qu'une grande extinction de ‘masse a eu liew la fin du Cambrien, Cabritres confirme ainsi que le Cambrien et POrdovicien constituent ensemble une longue période évolution Iente de lave, qui s'est terminge par la grande erise biotique Ordovicien/Silurien sur- venue ily a 443 millions d’années. Prangois Savaticr ET LES POISSONS-CLOWNS COMPTENT eseiptesdepeetns dens dro , bees ty snoes des ris cron Dans css even eee oma sous-dominin ct des jee Alt quand tn nde ste exper Sapp un peu op pcsdeio ena dominant ell Paros lich, pune squat gpelepoupe ele quite pas OF das une Seeman, evs plieurs copes de pole tonsloons cohen, Comment, danse {Sh prtenentls enter un ind spporicant fleur esplee ou hune suet Tipe de Vincent Lae, Je inst des Siena t technologies dkny mend Plutus eprences chee monte Posson-clown dans son anemone, {que les poissons-clowns sont capables d'évaluer Jenombre de bandesblanches dunintrus et ainsi cstimersicelu-ciestde laméme espéce queuk. m1 Ariane Lellowch Hayashi ert, ual of Experiment! Biology, 2024, eomuaseenere mena wets ECHOS DES LABOS DES . « ORGANOIDES » CEREBRAUX AMELIORES ire le développement des ains chercheurs parviennent& reeréer our mieux compre organes, ¢ des structures 3D analogues qui se rapprochent autant que possible de la physiologie humaine, sur le plan de architecture, de la composition cellu- laive et du fonctionnement. Cette technique pro- gresse et, par exemple, depuis 2033, les scientifiques sont capables de produire des organoides qui miment les étapes précoces du développement du cerveau. Leur mise au point fait objet d'intenses recherches, car ils constituent des outils de choix pour étudier les neurodéveloppements normal et patho: logique, 'évolution du cerveau ou encore la réponse des infec: tions ou fa neurodégénérescence. Or 'étude de ces organoids, se heurtait 4 des limites portant sur la taille des struc obtenues. Delilah Hendriks et ses collegues, du centre Princess Maxima ’oncologie pédiatrique, & Utrecht, aux Pay Bas, ont mis au point une nouvelle technique. Ils ont développé des organoides (voir e-contre es ct colorées), non plus & partir de cellules isolées, mais & partir de tissus foetaux cérébraux issus de dons consécutifs a des IVG pratiquées entre douze et quinze semaines de grossesse Les organoides obtenus, désormais de la taille d'un grain de rizenviron, présentent un agencement complexe, avec des cel- lules neuronales différenciées au covur des structures présentes, d'une grande diversité de profil, refétane a diversité cellulaire ducerveau lors de la neurogenése (voir les photos & droite). Les proprietés de ces organoides ressemblent davantage a celles d'un cerveau durant la neurogentse, que celles d'organoides issus des autres techniques. 1 Hendi fa, Cl 2026 110 svounaseannnete ans eet ECHOS DES LABOS DANS QUEL SENS PIVOTE L'ARROSEUR DE FEYNMAN? Sile probléme semble simple, il résistait aux physiciens. Une nouvelle expérience apporte une réponse claire. anssonlivre publiéen 985 Vous de physcien amériain Richard Feynman décivat un systéme 4 prior simple, celui dun avo seur de pelouseen forme de S. Quand Peau sort des deux embouts, elle fait pivoter le systéme surle méme principe que es 07 qui séchappent des tuyéres et ainsi pro: Dulsent une fs. Mais que se passe‘ si au licuexpulser de ent le touriqaetest pong dans un bassin rempli eau et quil aspire le fluide? «A premitre vue, a eponse est evident, écrit Feynman. Le probleme est qurune Sonne jugora quill est évident que le systeme tourneta dans un sens, et une autee pensera le contrite» I eat clair que Te tourniquet sub- tergé de Feynman nest pes juste Pnverse de Tarroseur Ine sufi pas diverse sens dea fléche da temps pour avoir un dspositif qui aspire Pea Divers arguments théoriques ont etéinvoqués prédisanc différents résultats. ly avait qu réaliser Pepérience... Mais es obser. vations maltples alent tout saufcohérentes, parfois contradicoires. Cerns ont identifié tne phase transitoire avec une rotation nulle dans lerégime permanent, autres une ration inverse irégulere. Les frottements eta géomé trie des diférentsdispositits étaient source de confusion. Pour résoudre ce probleme, Kaizhe Wang, de institut Couras, aNew York, et ses colégues ont congu un tourniquet qu ret au maximum cs effets Lour dispostf est immengé dans un bassin ct tte grce& de Var pidge lest constitué de dew eylindres de plastique emboits Pun dans Fautre partageant le méme axe central ct vertical. Celus de Pestéricur supporte deux tubes coudés et sere de rotor. Le tube central fait office de stator. Des forces de capllarté entre les parois des deux tubes euffisent & empécher tout mouvement horizontal lini- fant ans! les frottements. Un siphon central permet daspiter ou dinjeter de Pea, Les chercheurs ont file débit 2 cent mtres cubes par seconde. En mode arroseur, leschercheurs observentquelesytéme atteint un régime permanent au bout dune minute environ. Quandle fide est maintenant aspiré au méme debit, le régime transitoire lisse 12 rrumuascoa emt ane ‘Onaune bonne intuition du sens dans lequeltoune un aroseur de peouse roti. Massel Pourquoi des musiques donnenteelles envie fe dancer et autres ‘moins? Benjamin Morton, de Inserm,et ses colegues, font lt ecouter des ‘moreeatx plus ou moins syncopés 3 personnes. enviede danser, ou «groove», est maximale pourdes structures ‘musicales moyennement complexes, pour lesqueles le cerveauantiipe bien letempo. Les chercheurs font auee misen evidence lerele crucial du cortex sensorimoteur gauche, entrela perception du son tla réponse motrice Seione Avance, mar 2024 POR NECTAR ALABAISSE L es plantes a fleurs dépendent d'insectes Dutineurs pour assurer leur fécondation Or,enlaboratoire,en absence de pollini- sateurs les plantesévoluent en seulement cing _énérations vers Fautoféeondation: le pollen feeonde alors e pisti dela méme fleur (on parle €®autogamie»). Pour étudierTimpact du déctin des pollinisateurs sur Pautofécondation en conditions naturelles, Pierre-Olivier Cheptou, directeur de recherche au Centre e'écologie fonctionnelle et évolutive de Vuniversité de Montpellier, et son équipe ont utilisé "écolo gie de la résurrection, une méthode encore peu exploitée pour les plantes. Cette tech- nique consiste ii refaire pousser des graines collectées dans le passé et les comparer celles d'aujourd'hnui pour mettre en évidence leur évolution. «ai comparé des fleurs de pensée des champs (Viola arvensis) poussant dans la ion parisienne a des plantes de la méme espoce ressuscitées& partir de graines collec- tées ily a vingt a trente ans dans les mémes localités, expigue Samson Acoea-Pidolle, doc~ torant auniversitéde Montpellier. Résulat:1a reproduction par aurofécondation « augment Bourdon sur une feurde pensée des champs rs dune experience dde 27% depuis trente ans, les fleurs actuelles sont 10% plus petites, produisent 20% de nec tar en moins que leurs ancétres et sont moins visitées par les pollinisateurs.» Cette rupture de interaction plante-pollinisateur estelle généralisable a d'autres especes? Est-elle reversible? Pour certains spécaliste, il existe tun point de non-retour: méme si les condi tions s'amélioraient pour les pollinisateurs is disposeraient de moins de nourriture pour subvenir leurs besoins. Sen AU CCEUR DE SN 1987A le Cette image de a supernova 1987A. été réalsée avecle telescope spatial Hubble. En bleu, on estingue emission ‘de argonionise qu rleveerécemment parle lecope NST, nsique postion deetolea neutrons ferme iors le implosion de etoile progenies. située pres du centre de explosion. Cette source serait probablement la fameuse étoile sa, Franson oo, Scene, 2024 emasemnee meen 15 roa LES EXOPLANETES GLACEES GROSSISSENT EN S'EVAPORANT Sur les milliers d'exoplanétes observées, celles ayant un rayon compris entre 1,6 et 2,2 fois celui de la Terre sont quasi absentes. Une explication se dessine. X ce jour, plus de 5 000 exopla- nates ont été découvertes. Et certaines brillent par leur absence: les exoplandtes ayant un rayon environ deux fois celui de la Terre sont bien ‘moins courantes. De part et d'autre de cet intervalle, les super-Terres, plus petites que deux fois notre monde, et les mini-Neptunes, plus grandes, abondent. Comment donc expli quer ce «rift subneptunien»? Grice a de now velles simulations numériques, Remo Burn, astrophysicien a Vinstitut Max-Planck, & Heidelberg, en Allemagne, et ses collegues ont _montré qu'il pouvait étre éclaire par Ia migra- tion de planétes recouvertes d'un océan glacé. Les plangtes se forment par accrétion dans le disque de gaz et de poussigres qui entoure tune jeune étoile. Plus elles naissent proches de cette protoétoile, plus elles sont rocheuses et séches. La faute au rayonnement de Pastre, ui fait s'évaporer Peau du corps des planetes. Le rayonnement a aussi une influence sur leur atmosphére:au cours du temps, le gaz est arra ché. attraction de la planéte et dispersé dans espace. Ainsi, puisqu’elles perdent de Patmos phere, ces planttes «rétrécissent», au point que leur rayon atteint difficlement deux fois celui de la Terre. Ge sont les super-Terres, une des classes d’exoplanétes les plus communes, Un autre type d'exoplanétes souvent ren: contré dans les observations sont les mini Neptunes. Gomme ces mondes n'existent pas dans le Systeme solaire, les spécialistes cconnaissent trés mal leur structure et leur &v0- ution, mais ils pensent quils sont recouverts dune atmosphere Phydrogene et ¢’hélium, plus de deux fois plus épaisse que celle de la Terre, Et entre les super-Terres et les mini- Neptunes? Rien, Ou tres peu. Pour Remo Burn, la solution est & trouver dans dew paramétres longtemps omis dans les simulations numériques: Peau et la migration des plantes. 'abord,sil'accrétion des plantes sSeffectue au-dela de la ligne des glaces, c'est direassez loin de écile pour que''eau subsite, alors elles sont fortement hydratées. , compare 16 romunscmen rams ‘ue dartste tune exoplanéte dont i glace cau se vaporive& mesure quel plate igre vers lapantecetale du syieme stele. le chercheur. Ensuite, de nombreux indices tendent & montrer que les planétes ne restent pas oltelles ont été formées. Par conséquent, si ces planétes gelées migrent vers leur étoile, alors la glace fond jusqu’a créer une épaisse atmosphere de vapeur d'eau. Elles deviennent ainsi plus grosses que des super-Terres, pour atteindre des talles comparables aux grandes feptunes. «Ces planétes ne seraient done pas seulement recouvertes dTaydrogene et &?hé= Tum comme one pensait, mais aussi d'une forte portion d'eau, complete Remo Burn. Ainsi, d’aprés les simulations des cher- cheurs, les plangtes glacées qui migrent vers leur étoile voient leur eau se transformer en vapeur etelles augmentent en taille, Elles sac cumulent vers 2,4 rayons terrestres. A inverse, les plandtes nées prés de leur étoile perdent progressivement leur atmosphereet diminuent en taille Elles s'accumulent vers 1,4 rayon ter- restre. Ces deux effets conjoints éreuseraient leriftsubneprunien. m fivrard-Ouicem Fljaouhari Burner, Notre Astronomy, 2028 Sion vous demande de citer ‘an traitble, la myrile vient spontanément Aespnt Pourtant elle ne contient pas de pigment bleu. Rox Middleton, de Tuniversit de Bret auRoyaume-Uni et es colligues se sot intéressés lace qu recouvre lasurtace de ces bates. (Ce matériau transparent est composé de structures nanométriques cristallines toutes de meme forme mals ces leur distebution désordonnée qui interact feel mitre et dftase préférentielement dans Iebiew et ultraviolet es chercheurs ont ensuite smontre comment extaire lacteetlarecrstaliser de acon controle pour créer des surfaces bleues, QUAND UN VIRUS DONNE DES AILES L s cicadelles brunes sont ’importants vecteurs de virus des plantes, Liespece Laodelphax striatellus, en particulier, fat partie des insectes les plus nuisibles pour les cultures de riz, car elle véhicule le virus de la rayure du riz (RSV). Or, récemment, Péquipe de Feng Cui, de Académie chinoise des sciences, & Pékin, a montré que le virus influait sur la longueur des ailes de Pinseete. Dans une expérience contrélée, les chercheurs ont dobservé que le taux de miles & ales longues éraitdeux ioisplus important chezlesspécimens porteurs du virus (79 %) que chez les spécimens Sains (37 96), tandis que toutes les femelles pré sentaient des alles courtes L’équipe a ensuite déterminé le mécanisme en jeu: dans les testicules de Vinsecte, le virus, active Pexpression d'un gene (dont le réle était jusque-li inconnu). Cela engendre une cascade de réactions moléculaires quiinterviennent dés les premiers stades du développement ary des cicadelles brunes et se traduisent, in fine, Levis dea reyure dri décenche une ascade qui coupent et recomposent !'ADN a moindre coi. Vinge trois ans aprés les polémiques quiont conduit’la directive encadrantles 20 svounasennensete aman Ose cchent les nouveaux OGM? (OGM en 2001, le Parlement européen a statue le 7 février sur les «nouvelles tech: niques génomiques» (NTG) en validant le projet de dérégulation de ces NTG de la ‘Commission européenne. Les organismes ayant subi des mutations par ces nouvelles techniques, dont CRISPR-Cas9, qui «réé- crivent» leur génome sans introduire un gine extérieur, sontils des OGM, alors que ces mutations peuvent apparaitre en pp Les «méres» de CRISPR-Cas9 sont impliquées dans des biotechs cotées en Bourse op champ, favorisées par les cultivateurs, rmais sur des durées plus longues? Si la ‘modification génétique s"apparente & un processus nature, ily aurait lieu de lever obligation d'une évaluation du risque pourla santéet environnement, ainsi que celles de la tragabilité et de l'étiquetage. D’abord, sur le plan purement scientifique, la précision et l'acuité du ciblage de CRISPR-Cas9, ainsi que son innocuité font toujours débat, tant la complexité du génome est grande et ‘mal connue. Ensuite, sur le versant €eo- rnomique, de quel progrés parle-ton quand les industriels déposent «en méme temps» systématiquement des brevets sur ees techniques? Le groupe américain Corteva détientun portefeulle de 2 millions de brevets sur Vensemble des genes et des techniques d'améliora- tion des plantes, créant un champ de mines juridique pour les semenciers. Les arguties semblent complexes et techniques. Pourtant, les termes de la dis pute sont connus. Dun ebté, "économie de la promesse domine: a science nologieaideront produire plus, protéger environnement, guérirlesmalaies,.De Tautre,on dénonce la vision néolibérale de lasciencequiréduit le vivant une matiore premiere manipulable et appropriable.N'y ail pas une contradiction 8 vouloir repousser la frontire du vivant quand les limites planétaires sont explosées? est facile de voir les intéréts de nos Prix Nobel au vu des premiers signataires parmi lesquels Jennifer Doudna et Emmanuelle Charpentier, les «meres» de GRISPR-Cas9. A noter que le courrier précise que le «non» au progrés scient- fique (entendre: réglementer ces NTG) pourrait codter & l'éeonomie curo- penne 300 mlliards d'euros par an en “pertes de bénéfies”.» «<(humanité a toujours progressé en mettant Ia nature & son service, et non Vinverse>, disait Papel @’Heidelberg, dont on sait maintenant quil a été lane A initiative des lobbys du tabac et de Vamiante. Aujourdhui,nos Prix Nobel per= sistent dans Foutrance avee une concep- tion obsolée de la science. Ils semblent savoir vien appris des changements glo- bux. Modifier des genes de plants n'ai- dera pas a vivre sur Terre. Il convient au contrare de renverser humblement la pro position: lhumanité doit renouer avee cette nature dont elle fut parte. w DOMAINE DE CHAUMONT-SUR-LOIRE CONVERSATIONS SOUS L’ARBRE A4A I .l CINQ RENDEZ-VOUS D'AVRIL A OCTOBRE POUR PENSER LA NATURE De CHAUMONT SUR-LOIRE AVEC DES INVITES EXCEPTIONNELS comenmove sos cane Erik Orsenna, Charléne Descollonges, Bas Smets, Tania Mouraud, Clarisse Béraud, William Christie, Philippe Descola, Gabrielle Halpern, Quentin Hiernaux, Olga Kisseleva, Arnaud Mauriéres, Hervé Platel, Damien Cabanes, Olivier Roellinger, Roland Salesse, Pierre Sanner, Jéréme Sueur, Ernst Zurcher... Venez écouter et discuter avec des philosophes, des scientifiques et des artistes. Une immersion de 2 jours, dans le confort vert d'un hétel d’arts et de nature, pour une pensée ouverte aux autres et au monde. 16-17 mai 2024 JARDIN, SOURCE DE VIE Philippe Descola Tahar Ben Jelloun Sonia Feertchak ‘Amaud Maurigres Olga Kisseleva CONDITIONS TARIFAIRES ET RESERVATIONS WWW.CONVERSATIONSSOUSLARBRE.FR - SEMINAIRE@DOMAINE-CHAUMONT.FR - 02 54 20 99 22 La chronique de YVES GINGRAS cierOorenatre er seancr ter tchnclogion nana LE PRIX DES PREUVES cud The Decne of Photon Estbshed tnd That ofthe Composton of Water nar Refuted, Priestley afirmait encore que Le cout des recherches scientifiques ne cesse d'augmenter, fit Prissity srt cocore gue excluant les chercheurs de pays moins bien dotés. ront mener leurs expériences d'une Mais la quéte d'équité ne doit pas réduire les exigences. maitre mons laborieuse et couse lemandant moins de précautions et de calculs, je continuerai & penser que mes exopancte / Vappeler chimistes de refaire les expériences et de celle de ses instruments garantissait leur fiabilité face & des appareils complexes dificiles a contrdler, et donc d'usage dow teux. Or ce sont bien ceux de Lavoisier ~ aristocrate fermier général qui avait les moyens de financer leur construction ~ gui se sont impos: Cette tendance s'est poursuivie et, aujourd'hui, pour étre a la pointe de la recherche en chimie et dans la plupart des aautes sciences, i faut de fortes dotations cs lecteurs assidus de la revue | non) de eau et sur Vexistence du phlo- _ matérelles, lesquelles ne sont accessibles Nature auront constaté que | gistique, un fluide que Von supposait _ qu’auxplusriches,ce qui rend ces sciences depuis quelques années de | alors présent dans tout corps et respon- de moins en moins «inclusives» et «équi nombreuxéditoriauxetarticles | sable de la combustion, constitue peut- tables», selon estermesen vogue. Diflcile, de la rubrique , miniealorteseréant leur propre topographie sur le continent, comme celle de 'Eyjafjllgjtul,enIstande; champs de glace, comme en Alaska ot des pointes rocheuses émallent une couche de lace épousant ia topographie, Sila masse des glaciers est modest, au regard des calottespolaies is fondent si vite aqils contribuent fortement a la hausse du niveau de a mer. Ente 2000 2019, esglaciers Entre 2000 t 2019, les glaciers continentau, ATéchelle mondiale, ont perds 4.3% de leur masse, Cette pertea atteint S5.%en Europe ental. Sur certains satellites revele importantes variations régionales, et une tendance slobale le réchautfement Affecte ensemble dee maseife laciaires. > De récentes projections. prévoient que dei 82100, Selon le niveau de réchaifferent envisage, les glaciers continentaux auront perdu 26 441 %en Imasve, affectant des centaines de millions de personnes, ‘épendant de ces ressources feneat ou vivant dans des zones inondables en raison dela hausse du niveas des mers tine quipe constituée autour de Romain Hugonnet,gaciologue alors au Laboratoire <'ézudesen géophysiques et océanographie spa tales (Legos), A Toulouse, aujourd hui & Pun versité de Washington. A Téchelle global, les slaciers one peru, sur eete période, 267 gig tonnes deglace par an, Cestcomme sil fonda, chaque année, ane couche de glace de SO cent mitts dépaisseur recouvrant route la France métropoitaine. Eral'svent? A écheleglobale, encore les placiers devaien perdre entre 26.t 49 de leur masse dict 82100, par rapport 8 2015, selon Paugmentation dea température moyenine monglale entre 15 °C et 4 °C. Cela correspond une hase de90 154 milimécres di niveau marine la cispaition de 498 83% des glaciers deT plandt, selon les projections publiges par une équipe menée par David ounce, de Punivesité de Fairbanks, en Alaska, en janvier 2023 TLacontribution dea fonte des glaciers a hausse du niveau de la mer peur sembler modest. Elle ne doit pas masquer un autre enjeuessentie de cetedisparition annoncée le ole de chateau d'eau joué par les glaciers. Danses Andes ou dans Himalaya en partici ier ceuxeisonesitués la téte de bassins-ver sants de grands fleuves, qui viennentalimenter des régions forcement peuplées, ou Frrgation joue un role clé. Or les glaciers stockent Peau sous forme solide pendant les saisons humides et froides, et la restituent pendant les saisons stches. La perte des glaciers menace ces grands qulibres... ¥ compris en Europe. En moyenne annuelle, dans les Alpes, les glaciers nin fluencent pratiquement pas le débit du Rhéne fou du Rhin, Cependant, lors ¢’événements cextrémes ponctuels ~ canicules, grandes séche esses -, comme les canicules de 2003 ou de 2022, ils sont susceptibles de jouer un réle important, soutenant les débits des fleuves. En 2003, il a été estimé que Ia fonte des gla ciers, en aoit,correspondait environ 40%du débit du Rhéne prés de son embouchure. Qutest-ce qui inffue sur le devenir des glaciers? Gertaines régions, parmi celles qui accueillent ‘ces chateauxd’eau englacés, sont-eles particu ligrement impactées par le réchautffement eli- matique? Comment les calottes polaires, et leurs immenses glaciers avangant sur Peau, se comporteront-elles a lavenir? Les glaciolo- gues, exploitant données satellites et mesures de terrain, s‘emploient a répondre & ces ques tons... brilantes. Perens slaciologue a université de Washington, spécialiste enrenaeee tr . peeen) d | S % Prd Pree eA Crore aart) 4 Pe canny (Legos, Toulouse) peared cope sretn D’ici a 2100, la moitié des glaciers auront real el Pourquoi estil indispensable de disposer d’un atlas précis dela dynamique des glaciers dans le monde? Etienne Berthier:Jusquau quatriéme rapport du Giee, les estimations de perte de masse des glaciers venaient unique ‘ment de extrapolation des mesures de terrain, Ce qui limita le champ couvert & une cinquantaine de glaciers environ Brett sca ee rteeeeer tte etn des glaciers mal réparts, et surtout limités aux massifs acces Perce eyes ermine nee eer are ae res ‘notamment, ce qui augure d'une couverture un peu plus repré= Peer eee ete c ee ee eaten rapport du Giec, appuye sur des méthodes de mesure par satellite, a mis en lumitre le fait que les glaciers suivis pees Rete oe ac région. 1 devenait clair que chaque glacier ayant Son compor- ement propre, on ne pouvait pas se limiter quelques glaciers eM eee ae eee Cee neta eee ested dizaine dannées, cet effort aboutissant a Particle issu de ma eee eae ok are parent ee enor eats Renter par valide la méthodologie, dans le massif du Mont-Blanc. Puls ‘onPaappliquée des grandes régions fort enjeu, qui nous inté nttout particuliérement les hautes montagnes dsc, trés ‘peupléesjles Andes, pour lesquelles on se posait pas mal de ques pore ese ies Qu'est-ce qui a rendu possible établissement d'atlas globaux? iirc erred tenon eee ot ae ate ce Pere ‘Lactose ALA UNE "Non pas des modéles physiques, avec des équa tions de mécanismes physiques, mais plutdt des modéles topographiques, qui estiment Valticude de la surface terrestre. Le principal ingrédient de nos modeéles, ce sont es archives de instrument Aster, embar qué a bord du satellite Terra, de Ia Nasa, qui est en orbite depuis 1999, acquiert des images régulidrement et dont archive est devenue libre de droit autour de 2015. La mise &dispo- sition @outils open source a rendu possible dautomatiser considérablement les procé dures de traitement de ces archives; est indis- pensable, car pour arriver & notre atlas global, il faut traiter de Pordre de 500000 couples sé rbographiques. Cela passe par une mise en cohérence: dés qu’ona une image (un couple stéréographique), on déduit une topographie du glacier, Pour chaque point a la surface d'un glacier quelque part dans le monde, nous avons abouti 3 une quarantaine de ces topo graphies entre 2000 et 2019, dont ila fallu cortiger les binis éventuels, les décalages... es données étaient li depuis longtemps, mais il a fallu développer les «briques» technolo giques & méme de les exploiter de maniére ‘massive et complete, ‘Sion voulait poursuivre le méme exercice, et mettre 3 jourtatls, urat-on les données fatelitesnécessaires? its Aster devrait rester en orbite jnsqu’en 2025, On prévoit,avee Etienne, une tise jour en 2026, Cela fa pas de sens de Te faire rus les ans, parce que es données ne sont pas acquises si reguliérement. La résolution femporelle de notre estimation est plurét de quatre ou cing ans. Aster observe unglcier, en moyenne, deux fois par an. Mais Cesttrés variable. La requéte de farchiveelle-méme est chronophage. Nous allons atendre que ce soit ‘raiment pertinent, pour ajouter une période de cing ans aux quatre périodes de cing ans tues, couvrant les vingt deraigres années. Apr la fin de Pexplotation @’Asterstoure une grande incertitide pour nous n'y are pasde continu des données, ear aucun autre Satelite de mémes capacités dobservation nest prévu par les agences spatiales. En fevanche, on dispose aujourd'hui @instra- tment sperinuxdtrevhaure résolution, notam- tment bord des satellites Pliades, du Ci tres utilises pour des ides tres detaillées. La résolution, de Pordre dune cinquantaine de centimetres, produit des topographies cextrémement précises. Pour l'étude d'un pro- cessus particulier, pour suivre quelques gla cers, cest tres intéressant EB: Cest ainsi que nous avons étudié impact de a canicule de 2022 sur les glaciers du massif du Mont-Blanc, Grace 4 ces instru ‘ments, nous avons vu que l'amincissement 2 26 omascmes ne ame SOICIAI00, LA MOVTE OES GLACIERS AURONT DISPARU® EN CHIFFRES 9% 1a proportion de glaciers en moins dans le monde ici 2100 (réchautfement ae 13°C) 33mparjour lavitesse découlement du glacier Jakobshavn, dansta caiote sroenlandaise 45% perte mondiale de masse des glaciers, fentte 2000 et 2019 kg de CO, émis provoquent a forte fe 5 kg de glace été exceptionnel et s'est propagé jusqu’au sommet des glaciers. Pour qualifier de tels Evénements extremes, c'est trés bien. Mais cela ne permet pas une couverture globale et réguliére. Ces satellites aequirent des images ala demande, ils ne construisent pas dar chives completes, R.Mu: Le fait qu'on ait constaté impor tantes variations spatiales et temporelles, en soi, justifie de vouloir continuer a étudier les glaciers a 'échelle globale. Par exemple, la perte de masse des glaciers islandais a ralenti aprés 2010. On se demande combien de temps ‘ava durer et quand la perte de masse est sus ceptible d'accélérer & nouveau. A inverse, en Nouvelle-Zélande, nous avons observé une véritable dégringolade: des glaciers presque stables entre 2000 et 2004, puis des bilans de masse completement négatifs ces 10 dernié années... Dans quelle mesure cette plongée est- elle susceptible de se poursuivre? Ces résultats surprenants appellent d'autres observations. ‘Quels sont es résultats qui vous ont surpris ‘en onsfituant votre atlas? £.B.: L’écude du massif du Mont-Blanc nous a complétement sidérés. Jusqu’a pré- sent, nous observions des amincissements des langues glaciaires, dans les parties basses, de Vordre de 5 metres, parfois jusqu’a 15 metres, par an, alors que les parties hautes étaient BB Ily aenviron 300000 glaciers dans le monde, et ils fondent POUR cee | plutot stables, pratiquement sans amincisse ‘ment, Avec la canicule de est appar que les parties hautes aussi étaient directe- iment attaquées, sur 2.8 3 metres, au sommet cdu mont Blane, au déme du Goiter, a-dessus cde-4000 metres, Depuis les premigves mesures de Joseph Vallot, en 1905, jusqu'en 2010 envi ron, il n'y avait presque pas de variations. On savait que ces glaces trés froides se réchaut faient. Mais désormais on voit que se pro duisent aussi des tassements tris forts du ‘manteau neigeux, de la fonte sirement, du rogel, qui produisent une réduction de épais seur. I convient de comprendre dans quelle mesure c'est localisé dans certaines régions, ou si cest quelque chose qui se produit par- tout, et quelles vont étre les rétroactions pos- sibles liges au fait que ces parties hautes ‘Aver-vous observé d'autres ‘comportements inattendus? E.B.: Nous avons observé, im situ effondrements de glaciers: des fractions centidves de se séparent du reste, et tombent dans les vallées. Typiquement, en 2016, sur le plateau du Tibet, ce phénomene aaffecté deux glaciers, chacun de 5a 6 kilometres carrés. IIs font perdu 40% de leur volume en espace de quelques secondes. Cela a produit des av lanches monstrueuses, ateignant des volumes de 70 4.80 millions de métres cubes. Ca s'est produit dans d'autres régions. 1 est dificil, pour W'heure, de V'attribuer au changement climatique. Seul un suivi ségulier donnera des, ‘léments tangibles pour comprendre ce qui provoque ces effondrements. Comment passe-t-on de votre atlas global, récapitulant vingt ans d'évolution des glaciers, aux projections du devenir des glaciers Ala fin du sidce, selon les différents scénarios de réchautfement identifis dans es rapports du Giec? R.dtsIl est possible de faire des projections sans cet atlas. Maisil permet de les contraindre fortement, grice aux observations. Lidée es de construire un modéle physique, s'appuyant surdes équations, pour représenter le ilan de masse des glaciers. Ce modéle va pouvoir convertir les données des réanalyses clima: tiques (passé) et des projections climatiques Gurur), done essentiellement des données de température et de précipitations en dyna: ‘mique de changement de masse des glaciers. ‘Sont notamment modélisés les liens entre fontect température, et entre précipitations et accumulation. Les précipitations étant souvent assez_mal contraintes et résolues, Cest en s'ap puyant sur les données de notre atlas que Von ouvir obtenir un modéle plus réaliste, et ainsi de meilleures projections. Avec un plus: notre atlas donne la possibilité de faire des cali brations glacier par glacier, ce qui est intéres- sant, car ils répondent différemment au Si par exemple on prend dew. ns lemassidu Mont-Blanc, Vitesse par ee <5 0 wo >500 Danses ones apparaisan réchnutfemen ‘en rougesur cee care de vitesse ‘fcoulement da glacier ‘du Mont-Cook, en Nouvelle ‘Bande, a glace, en sue, parcours de 500 mares par an slacierscdte acéted: la perte de masse peut varier d'un facteur 18 3, voire 4, selon la taille, la distribution en alti- tude. Prenons le glacier des Bossons, qui part presque du sommet du mont Blane. Ilesttrés pentu, avec une tres grande zone d’accumu lation, Son amincissement sur les dix der niéres années est trois a quatre fois moindre que celui de la mer de Glace ou du glacier 'Argentigre, qui ont de grandes langues gla ciaires & basse altitude, DE LA VITESSE D'ECOULEMENT ‘AU VOLUME DES GLACIERS ur étemineravitese laqucleta lace scout, on use Poesia cern pins ere imagen de users Cos methods permet’ de quantifier deeement, le deplacemert es mots en surac, commetey crevasses combinant (Sschecrvtons ec des cocnaes sta pert un gcc ep et, fpotnses ura deormaton del glace tes condone abase du glacier, ‘cpeutesier épaseur et once mans Geo aces Conte rccesest {Clune eta abun des piseus de gate et set pour afer \eseatinadons deur evtaton free eae potenti ¢ dation Givens dese aie ques changements de eessouree nea care ROMAIN MILLAN, ANTOINE RABATEL Institut des géosciences de Venvironnement, Grenoble rexnuascnense tacoma 27 fate sonnei NEN Yb WINDEH NLS ( Serer eeye Tt >> Pourquoi étudier les plateformes de glace? Diénormes calottes glaciaires couvrent le Groenland et l'Antarctique. Elles s’6coulent fet de leur propre poids, tun peu comme la pate & crépes s'étend dans Ta poéle. Quand, dans une atmosphere trés froide, ces glaciers géants atteignent 'océan, ils y forment des extensions flottantes que Von nomme des «plateformes» ou des «bar tres» glaciaires, De telles structures existent tout autour de V’Antarctique et quelques-unes subsistent au Groenland Les plateformes glaciaires sont en général bordées par des roches ou dela glace se dépla gant plus lentement qu’elles et il arrive aussi queelles s'établissent a Pintérieur de bassins marins peu profonds. Da forte friction se développe, quiles ralentit, un peu comme la présence de la spatule 2 Ia sur face de la poéle gene 'écoulement de a pate cxépe. Cette stabilisation des plateformes gla ciaires par une trés forte friction ralentie le mouvement des glaciers terrestres géants 4uelles prolongent, ce qui favorise la stabilité de la glace antarctique et par facelle de Tocéan, mondial, Cest la ibération de la glace ter restre parla dislocation éventuelle des plate formes glaciaires ~le vélage ~ qui suscite ‘alarme: si celle des glaciers terrestres géants arrive bien plus vite dans Pocéan, cela entrai- Quelle est influence ddu réchauffement climatique? Le réchauffement de l'eau océanique fait fondre les plateformes de glace par en dessous, ct, en été, celui de air par en dessus. Ces deux phénoménes conjugués les amincissent, et cles frottent moins sur leurs bords ou sur le fond, Ce mécanisme amoindrit leur stabilié 32 reamascoceie mam oe Au-deld d'un certain seuil, il peut arriver queelles se démantelent completement. Sil’on simplifie quelque peu, la vitesse & Taguelle ce démantélement se produira déter minera si les calottes antaretiques contribue ront peu ou prou & P'élévation du niveau de la mer d'ici 2100 ou avant, et si elles seront & Vorigine de ia plus grande part dela montée des ‘eaux pendant le siécle suivant et au-del, ‘Crest pourquoi nous devons comprendre ‘comment les plateformes glaciaires se brisent Et particuliérement, quand une barritre gla claire est susceptible de se détacher, putét que de continuer a s‘amenuiser. La plus grande «’Antarctique ~ la plateforme de Ross ~ est tou jours dans la position dans laquelle on I'a découverte en 1841, la méme que celle quelle ¢ Der glacologuer dela collaboration internationale du glacier Twates, remettent uve les dtecours Stmiques quis ont lasses deuxans dansla glace. Les données prélevee ler aderont 8 comprendre les mouvements du glace, compris is rembements Seglacedusauxvélages 8

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