ASTRONOMIE Comment Herschel a réformé la science
Science”
Mathematiques aysique
LE DESSOUS UN MICROBIOTE LE SKYRMION,
DES CARTES CONTRELASCLEROSE BULLE MAGNETIQUE
DURULPIDON — EN PLAQUES SOUS CONTROLE 04/24
MCIERS
A | SURSIS
Quelles perspectives
pour la fin du siécle?RETROUVEZILIINTEGRALITEIDU NOUVEAUISPECTACLE
2024
a
DISPONIBLE!
GY POUELS
@DOURB
STC ee Ce ee ae Ld
Bruel . Nicolas Canteloup . Claudio Capéo . Sébastien Chabal . Julien Clerc
Ru ee eeu ae ee eee y
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CPU Ce CCC CU ee
CCM Ce MCC a SC cc) eM
Mentissa . Kad Merad . Marc Moreau . Esteban Ocon . Matt Pokora . Raphaél
Gaétan Roussel . Santa . Shy'm . Anne Sila . Slimane . Soprano . Claudia
TM TCC ACER SIEM acm ce curt it Bo, a7 (ae
PLUS QUE JAMAIS, LES RESTOS ONT BES DE vous
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édactour: Pras Soa, Scan Bally
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Declopement nmin: ie Bn spe
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(Che de produit marking: edinund Moscast,
Direceric artistique: us Lipet
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Pabrieaton: Varanne Siege ee Spon io
Directeur de a publication e gran: cls Bon
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Francois
Lassagne
Rédacteur
en chef
ALERTE BLANCHE
¢ glaciers fondent. Le réchausfement climatique est
Aa'ocuvre, Ne le sait-on pas déja? Ne e sait-on que trop
bien? Mest devenu difficile @'échapper aux gros titres
des journaux, qui alertent réguligrement sur tel Episode
ccaniculaire, tlle sécheresse qui se prolonge - début mars,
cen Espagne, la Catalogne enregistrait son quarantiéme
mois de plaviométrie en dessous des normales saisonnigres,
Et pourtant nous y revenons, encore: oui, les glaciers fondent, dans,
toutes les régions du monde.
Le bilan des vingt années passées, établi pour les glaciers
continentaux, hors inlandsis du Groenland et de VAntarctique, est
(difiant. Et les projections pour la fn du siécle le sont davantage:
‘en 2100, la moitié des glaciers dela planéte auront disparu. Pourquoi
insister Sur ce constat de transformation profonde et rapide
de environnement, provoqué par le changement climatique?
Parce qu'il ura des conséquences importantes pour des centaines
de millions de personnes, Ex parce que la science, patiemment,
précisément, nous aide & comprendre de quol sera fait notre futur.
Les familiers de la montagne ont dj un pied dans cet avenir plus
chaud: le retrait des glaciers se voit, oe nu, d'année en année,
Fautil faire le deuil des géants Blanes? Pour certains d’entre
‘eux, oui, Surtout, au-dela du deuil de certaines provinces
.
Ces structures magnétiques
cont le potentiel de devenir
tun support de mémoire
pout Pelectronique
P.66
PHYSIQUE
QUAND
LES SKYRMIONS
PASSENTEN 3D.
Sean Bailly
Les skyrmions sont
des structures magnétiques
aux propriétés éconnantes.
Leut géométrie, estreinte
A deux dimensions, alancé
les physiciens sur les traces
de leurs alter ego en trois
dimensions, les hopfions.P.72
HISTOIRE DES SCIENCES
LASTRONOME QUI
REFORMA LA SCIENCE
Stephen Case
‘Au début du xix*siécle,
le savant John Herschel
contribua a libérer la science
du régne aristocratique
cen Grande-Bretagne
et la moderniser
dans le monde entier,
P.24
GLACIOLOGIE
GLACIERS
EN SURSIS
P.25
«DIC A 2100, LA MOITIE
DES GLACIERS AURONT DISPARU »
_Entretien avec Romain Hugonnet et Etienne Berthier
Partout dans le monde, la fonte des glaciers continentaue
‘Tintensifie. Bn cartes, es perspectives pour la fn du siécle.
P.31
« NOUS DEVONS COMPRENDRE
CE QUI BRISE LES PLATEFORMES
GLACIAIRES »
Entretien avee Richard Alley
Si les plateformes glaciaires géantes de VAntarctique se
, ou
encore a des agents, comme un antigene
du staphylocoque doré (SEB), qui eux
vont plutét appeler une réponse plus
lente et plus iblée, dite adaptative». hs
ontalors mesuré dans le sang a libération
par es cellules immunitaires de protéines
appelées «cytokines, dont le véle est de
coordonner une réponse appropriée face
Aagresseur: Le profil des eytokines libé
rées dépend en premicr lieu du type de
stimulation exercée, En utilisant des don
nées sociodémographiques, environne~
mentales, cliniques et nutritionnelles
recueillies pour chaque donneur,l'équipe
a procédé a des analyses statistiques qui
révélent que lexpression de certaines
cytokines est fortement lige indice de
‘masse corporelle, une infection passée
‘un virus (Ie cytomégalovirus) et au
tabagisme, «Le tabae a particuliérement
retenu notre attention car il influe aussi
bien sur la réponse immeédiate, innée, que
La suractivité immunitaire
associée au tabagisme peut
conduire au déclenchement
de diverses pathologiessurla réponse long terme, adaptative»,
décrit Violaine Saint-André.
Si l'étude révéle principalement des
associations statistiques, les données
obtenues par les chercheurs leur per-
_mettent de proposer un mécanismed’ac-
tion pour expliquer leurs observations.
«Nos analyses montrent que la percurba-
tion de limmunité innée est lige & Pél&-
vation dela concentration dune protéine
pro-inflammatoire dans le sang,
CEACAMS. Pour Vimmunité adaptative,
Peffet sur les cytokines implique des
globules blanes, comme les cellules B et
lun certain type de cellules T, détaille
lachercheuse
‘Mais comment le tabac peutil modi
fierles réponses immunitaires su le long
terme? Les chercheurs ont fait Vhypo
these de processus épigénétiques, des
‘modifications moléculaires reverses de
VADN, induites par Venvironnement et
qui aktérent l'expression des genes. Leur
tude réve de fait que, dans le sang des
fumeurs, des génes codant des protéines
importantes pour certaines voies de
sighalisation ou pour le métabolisme pré-
sentent moins de méthylations, une des
modifications épigénétiques de TADN, et
que ce défaut de méthylation perturbe
Vimmunité adaptative. Une tres faible
méthylation estobservée chez le fumeurs
par rapport aux non-fumeurs, les ex-
fumeurs présentant un tauxintermédiair.
«Ces données montrent limportance de
prendre en compte le starut d’ex-fumeur
pour comprendre le développement de
pathologies ches certains patients», sou
ligne Ja chercheuse. Et pour cause, la
suractivité immunitaire ici déerite, sso-
cige au tabagisme, peut conduire au
déclenchement de diverses pathologies
‘comme des maladies chroniques ou auto-
immunes. La protéine CEACAM6, dont la
concentration est plus élevée dans le sang
des fumeurs a, elle, été proposée par
d'autres scientifiques comme biomar-
queur de différents cancers et de maladies
respiratoires. Resteconfirmer ees obser-
vations sur d'autres cohortes, avec des
terrains génétiques différents, ce que
équipe sattelle dja faire,
Node Guitton
Sain Ande or, Notre, 202,
A
« La migration assistée d’espéces
pourrait accélérer le changement
climatique »
Face a 'urgence climatique, déplacer certaines espéces darbres issus
de contextes plus chaudis et secs est la principale solution retenue
pour aiderles foréts a s‘adapter rapidement. Sauf que cela risque de
produire un emballement climatique, nous explique Jonathan Lenoir.
eT
JONATHAN LENOIR
‘cologue au CNRS
Vous études les impacts
des changements climatiques sur
la distribution des expaces forestiores.
‘Comment sauverlaforét?
‘Commeles animaux, les arbres
rigrent ~ des graines dispersées
Ges latitudes plus cémentes peuvent
{germer ~ mais trop lenterent,
e quelques kilomitres par scl.
Dioutidéede es aider, arson
de centaines de kilometres Cun coup.
Cette « migration aeistée» expeces
te pratiquée de longue date pour autres
raisons, Dansles Landes, des pins ont ee
plantes au xb siécle pour assaiir cette
Zone hurnide et fiver les dunes. est.
aujourd hula principale solution retenue
parles syvicuteurs a échelle mondiale
pour assurer une productivitéforestiore
perenne. Par exemple, en France,
fn plantant plus au nord du pin maritime,
adapté aun climat chau et sec ala place
fe chénes pédonculés ou de heres,
Dans le cadre des plans régionaux
{orets-bois (PRFB), Tenserable des arétés
préfectoraux de régions listent plus de
100 espbces candidates, et de nombreuses
plantations expérimentale sont en cours.
Cela semble une bonne idée?
atest! Mais pas pour toutes
les espéces. a logique dea productivité
rest quiun point de vue, souvent
Cour termiste. Avec mes collegues,
‘nous avons évalué effet de cete solution
sur 06 espéces darbres d'Europe,
@Arique du Nord et 'Amérique du Nord
concernés par ces pratiques. Grace
‘une analyse fondée cur sept traits
‘aracteristiques (hauteur, surface foliar,
concentration en azote foiaire, densité
bois etc), nous anticipons
importance du bouleversement
(que cela représenterat surle plan
Gu fonctionnement de Tecorysterne
{orectier, notamment cur les cycles
de Teau, du carbone et de Tazote,
Doi vient ce bouleversement ?
‘Les especes transplantées sont
beaucoup plus petites leur feuilage moins
dense avec des feuiles plus petites plus
épaisses ot prsstantes. Ore feuilage
aun effet tampon surle réchauffement
imatique grace a Torabrage qu'il prodult
tala capacite de transpiration des
feutles, qui infu sule cycle de eau
[maintient un mieroclimat dane le
sous-bois quetonressent bien en
‘ATinvers, ta canopée réduite des arbres
réditerranéens adaptés pour consommer
peu dau, laisse passer davantage
fe lamiere,
En quoi cela produirait-il un
‘emballement climatique?
‘Atéchell locale, le microclimat
du sous bois serait affecte avec moins
de circulation eau dans le systeme,
La fatne eta lore forestieres seraient
soumises des températures plus elevées.
Certaines espéces eisparaltralent
‘Auune échelle globale, planter des espéces
plus économesen eau sur de vastes,
tersitoitesalimenteratune boucle
de rtroacton positive qui, aTextréme,
favorcratla desertication et acodtererat
Te réchauflement climatique. Enfn,
nombre des espéces envisagées ont
tun feulage plus sec mais aussi plus riche
enmolécales volatiles inflammables,
augmentant le risques dincendlies.
Oe faire?
‘Nous proposons de miser sur
la sélection naturelle de nos frets
tempérdes en augmentant a densité
arbres les plus resistant, meileurs
Semenciers, qu ne sont pas forcement
les plus gros et es plus grands et en
conservant un couver sufsant lors
des coupes. La migration assstée
‘especes pourrait xe mise en ceuvre
Ponetuellement Surtout, son alternative,
par flux de genes, mértedétre
Poursuivie, car elle bouleverse moins
‘ite lécosysteme :rélever des graines
d'une méme espéce mais vivant
dans une loealité plus chaude et sich,
done plus adaptée ace climat Faisons
plus confiance au vivant pour sadapter
ftaccepions quela productivite
forestre diminue.
Michal, ios, 2024
rounascencesets cmos 7‘CLIMATOLOGIE,
UN IMPACT A L'ORIGINE
DE LATERRE BOULE DE NEIGE?
Des impacts de météorites sont peut-étre a Vorigine de ces périodes
oi la planéte était presque totalement recouverte de glace.
Ceyogénien (ly aentre720 et
635 millions d'années), notre
planéte @ connu au moins
deux épisodes de Terre boule
de neige,oielle était presque
ccompletement recowverte de glace. Mais com
déclenchés? Diverses causes ont été proposées
‘une insolation plus faible acete période, éro
sion continentale qui aurait consomamé une par
tiedu dioxyde de carbone (CO. atmosphérique,
dliminuant ainsi effet de serve climatique; le
rejet daérosols volcaniques dans Patmos-
phere, etc. Si ces mécanismes ont favorisé la
rise en place de eles glaciation, ils n’en ont
sans doute pas été les éléments déclencheurs,
selon Minmin Fu, de Puniversité Yale, aux
Etats-Unis, et ses coll@gues, qui ont exploré
tune nouvelle piste: des impacts de météorits,
Quand une metéorite assez imposante
stéerase sur la Tere, Tendroit adéquat (une
plateforme carbonatée par exemple), limpact
entraine le reer d'aérosols soutrés (80) et de
poussires dans la stratosphére. Ces paricules
augmentent albédo de Vatmosphere terrestre,
cescardirela quantité énergie solute réléchie
par Fatmosphere avant datteindre la surface
ce qui entraine une diminution de la tempéra
ture moyenne: on parle d'chiver d'impact»
Pour évauer effet d'unimpact de météorite
surla mse en place d'une Terre boule de neige
Minmin Fuet ss collegues ontuiliséunmodele
numérique de climat, avee différentes condi-
tions initiales correspondant & différentes
Epoque: ére préindustrille (enviton 300 par
ties par million, ppm, de CO,), dernier maxi-
mum glaciire diy a 21000 ans (190 ppm de
CO.), Crétacé (environ 1140 ppm de CO.)
Cryogenien (1500 ppm ou 750 ppm de CO,
rmais avee 6% insolation en moins). Pour
chaque série de conditions initales, ls cher
cheurs ont élaboré tois seénarios de rejets
(faible, moyen et fort) de $0, és &Fimpact.
Danslaplupart des scénarios, 'squipe scien
‘iiquea observé une augmentation significative
de Fétendue de la glace de mer en Vespace de
quelques années. Dans de nombreux ca, toute
cette glace finit rapidement par reculer. Mais
danslesscénariosavecsu moins 200 gigatonnes
ant ces événements extrémes se sont-ils
8 reaminsoncr save
-Adiveresépoques a Terre recouvert presque fotalement par del glace.
Limpact une météorte ati pu dciencher es buleversemens imatiques exrémes?
- 60°C
CESTLA
TEMPERATURE
MOYENNE
ALA SURFACE
DE LA TERRE DURANT
LES PERIODES
« BOULE DE NEIGE »
de SO, les simulations du dernier maximum
slaciaire et du Cryogénien & 750 ppm de CO,
présentent la formation d'une couverture gla
ciaire presque intégrale & la surface de la Terre
en une décennie i peine, avec une épaisseur de
‘lace atteignant plus de 10 métres a 'équateur
Ges résultats suggérent qu’avec des conditions
initiales assez froides (et uniquement dans ces
conditions), une chute de météorite peut théo-
riquement déclencher la mise en place d'une
Terre boule de neige ~ sans étre pour autant
suffsant
le-méme.
Pour Tinstant, aucune trace impact
météoritique ayant eu liew a Pépoque des ép-
sodes de Terre boule de neige n'a été retrouvée,
tet méme si cet impact sétait produit, son er
tre aurait certainement disparu & cause de
Pérosion ou de la tectonique des plaques. Mais.
des indices inditects (comme d'importantes
concentrations en iridium dansles dépéts sédi
rmentaires formés & cette époque) pourraient
corroborer ce scénario.
Fuel, Science Advances, 202,i
:
i
:
|
y
5
Iedebertsaoudien
‘Vequipe de Gultaume
CChavloux, du CNRS,
aadémontré que Rhaybar,
Avinstar Cautres oasis
fu nord. est de Arabia,
fut forte afin du
IF rilenaire avant notre
fre Sans doute parce que
Aes autochtones
fsédentarsés ont delimit
leur temtoire Pourquol?
Les chercheurs envisagent
tnois hypotheses
se protéger des nomades
du desert utter contre
{erosion ou manifester
leur puiteance Les plans
@tonnamment peu
rationnele du rempartles
{nclinent vers la troiiéme,
“Aarhasol. Se: Reports
jew 2028
Remplacerle palladium
Le procédé Wacker est tres
utlsé dans Vindustre,
‘permet de transformer
des oléfines en cétones,
des molecules cles dans
la synthése de nombreux
medicaments. Le processus
Iimplique une catalyse
‘base de palladium,
tun lément coateux
ct toxique Rafael
Gramage-Doria,
de Tuniversité de Rennes,
tt ses colagues ont trouve
lune méthode qui permet
de remplacere palladium,
par du cobalt, moins
foxique et plis abondant.
Bont les conditions
éactionnelies sont aussi
plus douces.
‘Angeaandte chemi,
{She 2024
Vol en imitation
Chez es papitions,
‘ertainesespéces arborent
les memes motifs colores
Cla signate au prédateut
que insecte ne ferapas
lunbon repas. Mais
lemimetisme va au-dela
cet implique a facon
de voler Edward Page,
fe Vuniversite de York,
au Royaume-Uni, et ses
collegues ont montré que
la frequence de battement
especes apparentées mais
tborant des motife
diferent.
Pe
L'EXTINCTION
DU CAMBRIEN
N'EN ETAIT PAS UNE
CCabriéres, dans Hérault, un gisement
de fossiles viewed 472 millions années
préserve la plus grande partie de biod-
ogysteme appartenant a 'Ordovi-
cien (488 millions 4.444 millions @'années), quia
succédé au Cambrien (541 millions 48s millions
années), Léquipe de Bertrand Lefebvre, de
Puniversité Claude Bernard de Lyon, a fait une
analyse approfondiede ce «Lagerstitte» (untype
de gisement fossliftre particulierement intéres
sant, car contenant des fosiles non perturbés),
Surprise: on y trouve des espéces 4 la fois,
cambriennes et ordoviciennes. Dans le détil,
les formes au moins en partie minéralisées, di
partes ou pas, y représentent une petite moitié
de 'échantillon ~ mollusques, brachiopodes, hyo-
lithes, enidaires, trilobites -, mais ce sont les
formes & corps mou out peu minéralisées, nom
fossilsées usuellement, qui sont les plus remar-
quables. Les éponges, par exemple, consistent
surtout en démosponges, un type trés simple
organise toujours présent dans les mers
polaires. Les algues possédent des arborescences
varides i branches épaisses comme des réseaux.
de fines branchettes comportant des nacuds
Les chercheurs ont aussi noté la présence de
crustacés primitifs, des arthropodes & carapaces
‘molles toujours présents dans les mers polaires.
Cate algue arborecente es Fun des orgeismes
‘corp mous preserves deacon excephonnele dane
lepitge foses de Cabriées, dans Herault.
reste beaucoup’ accomplir pour faire par-
ler le Lagerstitte de Cabritres, mais il est dj
clair que son mélange d'espéces apparues au.
cours de deux périodes successives ressemble 3
ceux d'autres gisements @ conservation excep.
tlonnelle découverts récemment, tel celui,
polaire, des Fezouataau Maroc et celui, tropical,
de Liexi en Chine. Ces trois sites battent en
bréche 'idée regue qu'une grande extinction de
‘masse a eu liew la fin du Cambrien, Cabritres
confirme ainsi que le Cambrien et POrdovicien
constituent ensemble une longue période
évolution Iente de lave, qui s'est terminge par
la grande erise biotique Ordovicien/Silurien sur-
venue ily a 443 millions d’années.
Prangois Savaticr
ET
LES POISSONS-CLOWNS
COMPTENT
eseiptesdepeetns dens dro
, bees ty
snoes des ris cron Dans
css even eee oma
sous-dominin ct des jee Alt quand
tn nde ste exper Sapp un
peu op pcsdeio ena dominant ell
Paros lich, pune squat
gpelepoupe ele quite pas OF das une
Seeman, evs plieurs copes de pole
tonsloons cohen, Comment, danse
{Sh prtenentls enter un ind
spporicant fleur esplee ou hune suet
Tipe de Vincent Lae, Je inst des
Siena t technologies dkny mend
Plutus eprences chee monte
Posson-clown dans son anemone,
{que les poissons-clowns sont capables d'évaluer
Jenombre de bandesblanches dunintrus et ainsi
cstimersicelu-ciestde laméme espéce queuk. m1
Ariane Lellowch
Hayashi ert,
ual of Experiment! Biology, 2024,
eomuaseenere mena wetsECHOS DES LABOS
DES .
« ORGANOIDES »
CEREBRAUX
AMELIORES
ire le développement des
ains chercheurs parviennent& reeréer
our mieux compre
organes, ¢
des structures 3D analogues qui se rapprochent
autant que possible de la physiologie humaine, sur
le plan de architecture, de la composition cellu-
laive et du fonctionnement. Cette technique pro-
gresse et, par exemple, depuis 2033, les scientifiques sont
capables de produire des organoides qui miment les étapes
précoces du développement du cerveau. Leur mise au point fait
objet d'intenses recherches, car ils constituent des outils de
choix pour étudier les neurodéveloppements normal et patho:
logique, 'évolution du cerveau ou encore la réponse des infec:
tions ou fa neurodégénérescence. Or 'étude de ces organoids,
se heurtait 4 des limites portant sur la taille des struc
obtenues. Delilah Hendriks et ses collegues, du centre
Princess Maxima ’oncologie pédiatrique, & Utrecht, aux Pay
Bas, ont mis au point une nouvelle technique. Ils ont développé
des organoides (voir e-contre es
ct colorées), non plus & partir de cellules isolées, mais & partir
de tissus foetaux cérébraux issus de dons consécutifs a des IVG
pratiquées entre douze et quinze semaines de grossesse
Les organoides obtenus, désormais de la taille d'un grain de
rizenviron, présentent un agencement complexe, avec des cel-
lules neuronales différenciées au covur des structures présentes,
d'une grande diversité de profil, refétane a diversité cellulaire
ducerveau lors de la neurogenése (voir les photos & droite). Les
proprietés de ces organoides ressemblent davantage a celles
d'un cerveau durant la neurogentse, que celles d'organoides
issus des autres techniques.
1 Hendi fa, Cl 2026
110 svounaseannnete anseetECHOS DES LABOS
DANS QUEL SENS PIVOTE
L'ARROSEUR DE FEYNMAN?
Sile probléme semble simple, il résistait aux physiciens.
Une nouvelle expérience apporte une réponse claire.
anssonlivre publiéen 985 Vous
de physcien amériain Richard
Feynman décivat un systéme
4 prior simple, celui dun avo
seur de pelouseen forme de S.
Quand Peau sort des deux embouts, elle fait
pivoter le systéme surle méme principe que es
07 qui séchappent des tuyéres et ainsi pro:
Dulsent une fs. Mais que se passe‘ si au
licuexpulser de ent le touriqaetest pong
dans un bassin rempli eau et quil aspire le
fluide? «A premitre vue, a eponse est evident,
écrit Feynman. Le probleme est qurune
Sonne jugora quill est évident que le systeme
tourneta dans un sens, et une autee pensera le
contrite» I eat clair que Te tourniquet sub-
tergé de Feynman nest pes juste Pnverse de
Tarroseur Ine sufi pas diverse sens dea
fléche da temps pour avoir un dspositif qui
aspire Pea Divers arguments théoriques ont
etéinvoqués prédisanc différents résultats. ly
avait qu réaliser Pepérience... Mais es obser.
vations maltples alent tout saufcohérentes,
parfois contradicoires. Cerns ont identifié
tne phase transitoire avec une rotation nulle
dans lerégime permanent, autres une ration
inverse irégulere. Les frottements eta géomé
trie des diférentsdispositits étaient source
de confusion. Pour résoudre ce probleme,
Kaizhe Wang, de institut Couras, aNew York,
et ses colégues ont congu un tourniquet qu
ret au maximum cs effets
Lour dispostf est immengé dans un bassin
ct tte grce& de Var pidge lest constitué
de dew eylindres de plastique emboits Pun
dans Fautre partageant le méme axe central ct
vertical. Celus de Pestéricur supporte deux
tubes coudés et sere de rotor. Le tube central
fait office de stator. Des forces de capllarté
entre les parois des deux tubes euffisent &
empécher tout mouvement horizontal lini-
fant ans! les frottements. Un siphon central
permet daspiter ou dinjeter de Pea,
Les chercheurs ont file débit 2 cent
mtres cubes par seconde. En mode arroseur,
leschercheurs observentquelesytéme atteint
un régime permanent au bout dune minute
environ. Quandle fide est maintenant aspiré
au méme debit, le régime transitoire lisse
12 rrumuascoa emt ane
‘Onaune bonne intuition du sens dans lequeltoune un aroseur de peouse roti. Massel
Pourquoi des musiques
donnenteelles envie
fe dancer et autres
‘moins? Benjamin Morton,
de Inserm,et ses colegues,
font lt ecouter des
‘moreeatx plus ou moins
syncopés 3 personnes.
enviede danser, ou
«groove», est maximale
pourdes structures
‘musicales moyennement
complexes, pour lesqueles
le cerveauantiipe bien
letempo. Les chercheurs
font auee misen evidence
lerele crucial du cortex
sensorimoteur gauche,
entrela perception du son
tla réponse motrice
Seione Avance, mar 2024
POR
NECTAR
ALABAISSE
L es plantes a fleurs dépendent d'insectes
Dutineurs pour assurer leur fécondation
Or,enlaboratoire,en absence de pollini-
sateurs les plantesévoluent en seulement cing
_énérations vers Fautoféeondation: le pollen
feeonde alors e pisti dela méme fleur (on parle
€®autogamie»). Pour étudierTimpact du déctin
des pollinisateurs sur Pautofécondation en
conditions naturelles, Pierre-Olivier Cheptou,
directeur de recherche au Centre e'écologie
fonctionnelle et évolutive de Vuniversité de
Montpellier, et son équipe ont utilisé "écolo
gie de la résurrection, une méthode encore
peu exploitée pour les plantes. Cette tech-
nique consiste ii refaire pousser des graines
collectées dans le passé et les comparer
celles d'aujourd'hnui pour mettre en évidence
leur évolution.
«ai comparé des fleurs de pensée des
champs (Viola arvensis) poussant dans la
ion parisienne a des plantes de la méme
espoce ressuscitées& partir de graines collec-
tées ily a vingt a trente ans dans les mémes
localités, expigue Samson Acoea-Pidolle, doc~
torant auniversitéde Montpellier. Résulat:1a
reproduction par aurofécondation « augment
Bourdon sur une feurde pensée
des champs rs dune experience
dde 27% depuis trente ans, les fleurs actuelles
sont 10% plus petites, produisent 20% de nec
tar en moins que leurs ancétres et sont moins
visitées par les pollinisateurs.» Cette rupture
de interaction plante-pollinisateur estelle
généralisable a d'autres especes? Est-elle
reversible? Pour certains spécaliste, il existe
tun point de non-retour: méme si les condi
tions s'amélioraient pour les pollinisateurs
is disposeraient de moins de nourriture pour
subvenir leurs besoins.
Sen
AU CCEUR
DE SN 1987A
le
Cette image de a supernova 1987A. été réalsée avecle
telescope spatial Hubble. En bleu, on estingue emission
‘de argonionise qu rleveerécemment parle lecope
NST, nsique postion deetolea neutrons ferme
iors le implosion de etoile progenies.
située pres du centre de explosion. Cette
source serait probablement la fameuse étoile
sa,
Franson oo, Scene, 2024
emasemnee meen 15roa
LES EXOPLANETES GLACEES
GROSSISSENT EN S'EVAPORANT
Sur les milliers d'exoplanétes observées, celles ayant un rayon compris entre
1,6 et 2,2 fois celui de la Terre sont quasi absentes. Une explication se dessine.
X
ce jour, plus de 5 000 exopla-
nates ont été découvertes. Et
certaines brillent par leur
absence: les exoplandtes
ayant un rayon environ deux
fois celui de la Terre sont bien
‘moins courantes. De part et d'autre de cet
intervalle, les super-Terres, plus petites que
deux fois notre monde, et les mini-Neptunes,
plus grandes, abondent. Comment donc expli
quer ce «rift subneptunien»? Grice a de now
velles simulations numériques, Remo Burn,
astrophysicien a Vinstitut Max-Planck, &
Heidelberg, en Allemagne, et ses collegues ont
_montré qu'il pouvait étre éclaire par Ia migra-
tion de planétes recouvertes d'un océan glacé.
Les plangtes se forment par accrétion dans
le disque de gaz et de poussigres qui entoure
tune jeune étoile. Plus elles naissent proches de
cette protoétoile, plus elles sont rocheuses et
séches. La faute au rayonnement de Pastre,
ui fait s'évaporer Peau du corps des planetes.
Le rayonnement a aussi une influence sur leur
atmosphére:au cours du temps, le gaz est arra
ché. attraction de la planéte et dispersé dans
espace. Ainsi, puisqu’elles perdent de Patmos
phere, ces planttes «rétrécissent», au point
que leur rayon atteint difficlement deux fois
celui de la Terre. Ge sont les super-Terres, une
des classes d’exoplanétes les plus communes,
Un autre type d'exoplanétes souvent ren:
contré dans les observations sont les mini
Neptunes. Gomme ces mondes n'existent pas
dans le Systeme solaire, les spécialistes
cconnaissent trés mal leur structure et leur &v0-
ution, mais ils pensent quils sont recouverts
dune atmosphere Phydrogene et ¢’hélium,
plus de deux fois plus épaisse que celle de la
Terre, Et entre les super-Terres et les mini-
Neptunes? Rien, Ou tres peu.
Pour Remo Burn, la solution est & trouver
dans dew paramétres longtemps omis dans les
simulations numériques: Peau et la migration
des plantes. 'abord,sil'accrétion des plantes
sSeffectue au-dela de la ligne des glaces, c'est
direassez loin de écile pour que''eau subsite,
alors elles sont fortement hydratées. , compare
16 romunscmen rams
‘ue dartste tune exoplanéte dont i glace cau se vaporive& mesure quel plate igre vers
lapantecetale du syieme stele.
le chercheur. Ensuite, de nombreux indices
tendent & montrer que les planétes ne restent
pas oltelles ont été formées. Par conséquent,
si ces planétes gelées migrent vers leur étoile,
alors la glace fond jusqu’a créer une épaisse
atmosphere de vapeur d'eau. Elles deviennent
ainsi plus grosses que des super-Terres, pour
atteindre des talles comparables aux grandes
feptunes. «Ces planétes ne seraient done
pas seulement recouvertes dTaydrogene et &?hé=
Tum comme one pensait, mais aussi d'une forte
portion d'eau, complete Remo Burn.
Ainsi, d’aprés les simulations des cher-
cheurs, les plangtes glacées qui migrent vers
leur étoile voient leur eau se transformer en
vapeur etelles augmentent en taille, Elles sac
cumulent vers 2,4 rayons terrestres. A inverse,
les plandtes nées prés de leur étoile perdent
progressivement leur atmosphereet diminuent
en taille Elles s'accumulent vers 1,4 rayon ter-
restre. Ces deux effets conjoints éreuseraient
leriftsubneprunien. m
fivrard-Ouicem Fljaouhari
Burner, Notre Astronomy, 2028Sion vous demande de citer
‘an traitble, la myrile
vient spontanément
Aespnt Pourtant elle
ne contient pas de pigment
bleu. Rox Middleton,
de Tuniversit de Bret
auRoyaume-Uni et es
colligues se sot intéressés
lace qu recouvre
lasurtace de ces bates.
(Ce matériau transparent
est composé de structures
nanométriques cristallines
toutes de meme forme
mals ces leur distebution
désordonnée qui interact
feel mitre et dftase
préférentielement dans
Iebiew et ultraviolet
es chercheurs ont ensuite
smontre comment extaire
lacteetlarecrstaliser
de acon controle pour
créer des surfaces bleues,
QUAND UN VIRUS
DONNE DES AILES
L s cicadelles brunes sont ’importants
vecteurs de virus des plantes, Liespece
Laodelphax striatellus, en particulier, fat
partie des insectes les plus nuisibles pour les
cultures de riz, car elle véhicule le virus de la
rayure du riz (RSV). Or, récemment, Péquipe
de Feng Cui, de Académie chinoise des
sciences, & Pékin, a montré que le virus influait
sur la longueur des ailes de Pinseete. Dans une
expérience contrélée, les chercheurs ont
dobservé que le taux de miles & ales longues
éraitdeux ioisplus important chezlesspécimens
porteurs du virus (79 %) que chez les spécimens
Sains (37 96), tandis que toutes les femelles pré
sentaient des alles courtes
L’équipe a ensuite déterminé le mécanisme
en jeu: dans les testicules de Vinsecte, le virus,
active Pexpression d'un gene (dont le réle était
jusque-li inconnu). Cela engendre une cascade
de réactions moléculaires quiinterviennent dés
les premiers stades du développement ary
des cicadelles brunes et se traduisent, in fine,
Levis dea reyure dri décenche une ascade
qui coupent et
recomposent !'ADN a moindre coi.
Vinge trois ans aprés les polémiques
quiont conduit’la directive encadrantles
20 svounasennensete aman
Ose cchent
les nouveaux OGM?
(OGM en 2001, le Parlement européen a
statue le 7 février sur les «nouvelles tech:
niques génomiques» (NTG) en validant
le projet de dérégulation de ces NTG de la
‘Commission européenne. Les organismes
ayant subi des mutations par ces nouvelles
techniques, dont CRISPR-Cas9, qui «réé-
crivent» leur génome sans introduire un
gine extérieur, sontils des OGM, alors
que ces mutations peuvent apparaitre en
pp
Les «méres» de
CRISPR-Cas9 sont
impliquées dans des
biotechs cotées en Bourse
op
champ, favorisées par les cultivateurs,
rmais sur des durées plus longues? Si la
‘modification génétique s"apparente & un
processus nature, ily aurait lieu de lever
obligation d'une évaluation du risque
pourla santéet environnement, ainsi que
celles de la tragabilité et de l'étiquetage.
D’abord, sur le plan purement
scientifique, la précision et l'acuité du
ciblage de CRISPR-Cas9, ainsi que son
innocuité font toujours débat, tant la
complexité du génome est grande et
‘mal connue. Ensuite, sur le versant €eo-
rnomique, de quel progrés parle-ton
quand les industriels déposent «en
méme temps» systématiquement des
brevets sur ees techniques? Le groupe
américain Corteva détientun portefeulle
de 2 millions de brevets sur Vensemble
des genes et des techniques d'améliora-
tion des plantes, créant un champ de
mines juridique pour les semenciers.
Les arguties semblent complexes et
techniques. Pourtant, les termes de la dis
pute sont connus. Dun ebté, "économie de
la promesse domine: a science
nologieaideront produire plus, protéger
environnement, guérirlesmalaies,.De
Tautre,on dénonce la vision néolibérale de
lasciencequiréduit le vivant une matiore
premiere manipulable et appropriable.N'y
ail pas une contradiction 8 vouloir
repousser la frontire du vivant quand les
limites planétaires sont explosées?
est facile de voir les intéréts de nos
Prix Nobel au vu des premiers signataires
parmi lesquels Jennifer Doudna et
Emmanuelle Charpentier, les «meres» de
GRISPR-Cas9. A noter que le courrier
précise que le «non» au progrés scient-
fique (entendre: réglementer ces NTG)
pourrait codter & l'éeonomie curo-
penne 300 mlliards d'euros par an en
“pertes de bénéfies”.»
«<(humanité a toujours progressé en
mettant Ia nature & son service, et non
Vinverse>, disait Papel @’Heidelberg,
dont on sait maintenant quil a été lane
A initiative des lobbys du tabac et de
Vamiante. Aujourdhui,nos Prix Nobel per=
sistent dans Foutrance avee une concep-
tion obsolée de la science. Ils semblent
savoir vien appris des changements glo-
bux. Modifier des genes de plants n'ai-
dera pas a vivre sur Terre. Il convient au
contrare de renverser humblement la pro
position: lhumanité doit renouer avee
cette nature dont elle fut parte. wDOMAINE DE CHAUMONT-SUR-LOIRE
CONVERSATIONS SOUS L’ARBRE
A4A
I .l
CINQ RENDEZ-VOUS D'AVRIL A OCTOBRE
POUR PENSER LA NATURE De CHAUMONT SUR-LOIRE
AVEC DES INVITES EXCEPTIONNELS comenmove sos cane
Erik Orsenna, Charléne Descollonges, Bas Smets, Tania Mouraud, Clarisse Béraud, William Christie,
Philippe Descola, Gabrielle Halpern, Quentin Hiernaux, Olga Kisseleva, Arnaud Mauriéres, Hervé Platel,
Damien Cabanes, Olivier Roellinger, Roland Salesse, Pierre Sanner, Jéréme Sueur, Ernst Zurcher...
Venez écouter et discuter
avec des philosophes,
des scientifiques
et des artistes.
Une immersion de 2 jours,
dans le confort vert d'un
hétel d’arts et de nature,
pour une pensée ouverte
aux autres et au monde.
16-17 mai 2024
JARDIN, SOURCE DE VIE
Philippe Descola
Tahar Ben Jelloun
Sonia Feertchak
‘Amaud Maurigres
Olga Kisseleva
CONDITIONS TARIFAIRES ET RESERVATIONS
WWW.CONVERSATIONSSOUSLARBRE.FR - SEMINAIRE@DOMAINE-CHAUMONT.FR - 02 54 20 99 22La chronique de
YVES GINGRAS
cierOorenatre er seancr ter tchnclogion nana
LE PRIX DES PREUVES cud The Decne of Photon Estbshed
tnd That ofthe Composton of Water
nar Refuted, Priestley afirmait encore que
Le cout des recherches scientifiques ne cesse d'augmenter, fit Prissity srt cocore gue
excluant les chercheurs de pays moins bien dotés. ront mener leurs expériences d'une
Mais la quéte d'équité ne doit pas réduire les exigences. maitre mons laborieuse et couse
lemandant moins de précautions et de
calculs, je continuerai & penser que mes
exopancte / Vappeler chimistes de refaire les expériences et de
celle de ses instruments garantissait leur
fiabilité face & des appareils complexes
dificiles a contrdler, et donc d'usage dow
teux. Or ce sont bien ceux de Lavoisier
~ aristocrate fermier général qui avait les
moyens de financer leur construction ~
gui se sont impos:
Cette tendance s'est poursuivie et,
aujourd'hui, pour étre a la pointe de la
recherche en chimie et dans la plupart des
aautes sciences, i faut de fortes dotations
cs lecteurs assidus de la revue | non) de eau et sur Vexistence du phlo- _ matérelles, lesquelles ne sont accessibles
Nature auront constaté que | gistique, un fluide que Von supposait _ qu’auxplusriches,ce qui rend ces sciences
depuis quelques années de | alors présent dans tout corps et respon- de moins en moins «inclusives» et «équi
nombreuxéditoriauxetarticles | sable de la combustion, constitue peut- tables», selon estermesen vogue. Diflcile,
de la rubrique , miniealorteseréant
leur propre topographie sur le continent,
comme celle de 'Eyjafjllgjtul,enIstande;
champs de glace, comme en Alaska ot des
pointes rocheuses émallent une couche de
lace épousant ia topographie,
Sila masse des glaciers est modest, au
regard des calottespolaies is fondent si vite
aqils contribuent fortement a la hausse du
niveau de a mer. Ente 2000 2019, esglaciers
Entre 2000 t 2019,
les glaciers continentau,
ATéchelle mondiale, ont perds
4.3% de leur masse, Cette
pertea atteint S5.%en Europe
ental.
Sur certains satellites revele
importantes variations
régionales, et une tendance
slobale le réchautfement
Affecte ensemble dee maseife
laciaires.
> De récentes projections.
prévoient que dei 82100,
Selon le niveau de
réchaifferent envisage,
les glaciers continentaux
auront perdu 26 441 %en
Imasve, affectant des centaines
de millions de personnes,
‘épendant de ces ressources
feneat ou vivant dans
des zones inondables en raison
dela hausse du niveas
des mers
tine quipe constituée autour de Romain
Hugonnet,gaciologue alors au Laboratoire
<'ézudesen géophysiques et océanographie spa
tales (Legos), A Toulouse, aujourd hui & Pun
versité de Washington. A Téchelle global, les
slaciers one peru, sur eete période, 267 gig
tonnes deglace par an, Cestcomme sil fonda,
chaque année, ane couche de glace de SO cent
mitts dépaisseur recouvrant route la France
métropoitaine. Eral'svent? A écheleglobale,
encore les placiers devaien perdre entre 26.t
49 de leur masse dict 82100, par rapport
8 2015, selon Paugmentation dea température
moyenine monglale entre 15 °C et 4 °C. Cela
correspond une hase de90 154 milimécres
di niveau marine la cispaition de 498 83%
des glaciers deT plandt, selon les projections
publiges par une équipe menée par David
ounce, de Punivesité de Fairbanks, en Alaska,
en janvier 2023
TLacontribution dea fonte des glaciers a
hausse du niveau de la mer peur sembler
modest. Elle ne doit pas masquer un autre
enjeuessentie de cetedisparition annoncée
le ole de chateau d'eau joué par les glaciers.
Danses Andes ou dans Himalaya en partici
ier ceuxeisonesitués la téte de bassins-ver
sants de grands fleuves, qui viennentalimenter
des régions forcement peuplées, ou Frrgationjoue un role clé. Or les glaciers stockent Peau
sous forme solide pendant les saisons humides
et froides, et la restituent pendant les saisons
stches. La perte des glaciers menace ces grands
qulibres... ¥ compris en Europe. En moyenne
annuelle, dans les Alpes, les glaciers nin
fluencent pratiquement pas le débit du Rhéne
fou du Rhin, Cependant, lors ¢’événements
cextrémes ponctuels ~ canicules, grandes séche
esses -, comme les canicules de 2003 ou
de 2022, ils sont susceptibles de jouer un réle
important, soutenant les débits des fleuves.
En 2003, il a été estimé que Ia fonte des gla
ciers, en aoit,correspondait environ 40%du
débit du Rhéne prés de son embouchure.
Qutest-ce qui inffue sur le devenir des glaciers?
Gertaines régions, parmi celles qui accueillent
‘ces chateauxd’eau englacés, sont-eles particu
ligrement impactées par le réchautffement eli-
matique? Comment les calottes polaires, et
leurs immenses glaciers avangant sur Peau, se
comporteront-elles a lavenir? Les glaciolo-
gues, exploitant données satellites et mesures
de terrain, s‘emploient a répondre & ces ques
tons... brilantes.
Perens
slaciologue a université
de Washington, spécialiste
enrenaeee tr .
peeen) d |
S
%
Prd
Pree eA
Crore aart)
4 Pe canny
(Legos, Toulouse)
peared
cope sretn
D’ici a 2100, la moitié
des glaciers auront
real el
Pourquoi estil indispensable de disposer d’un atlas
précis dela dynamique des glaciers dans le monde?
Etienne Berthier:Jusquau quatriéme rapport du Giee, les
estimations de perte de masse des glaciers venaient unique
‘ment de extrapolation des mesures de terrain, Ce qui limita
le champ couvert & une cinquantaine de glaciers environ
Brett sca ee rteeeeer tte etn
des glaciers mal réparts, et surtout limités aux massifs acces
Perce eyes ermine
nee eer are ae res
‘notamment, ce qui augure d'une couverture un peu plus repré=
Peer eee ete c ee ee eaten
rapport du Giec, appuye sur des méthodes de mesure par
satellite, a mis en lumitre le fait que les glaciers suivis
pees Rete oe ac
région. 1 devenait clair que chaque glacier ayant Son compor-
ement propre, on ne pouvait pas se limiter quelques glaciers
eM eee ae eee
Cee neta eee ested
dizaine dannées, cet effort aboutissant a Particle issu de ma
eee eae ok are
parent ee enor eats Renter
par valide la méthodologie, dans le massif du Mont-Blanc. Puls
‘onPaappliquée des grandes régions fort enjeu, qui nous inté
nttout particuliérement les hautes montagnes dsc, trés
‘peupléesjles Andes, pour lesquelles on se posait pas mal de ques
pore ese ies
Qu'est-ce qui a rendu possible établissement d'atlas globaux?
iirc erred tenon
eee ot ae ate ce
Pere‘Lactose
ALA
UNE
"Non pas des modéles physiques, avec des équa
tions de mécanismes physiques, mais plutdt
des modéles topographiques, qui estiment
Valticude de la surface terrestre.
Le principal ingrédient de nos modeéles, ce
sont es archives de instrument Aster, embar
qué a bord du satellite Terra, de Ia Nasa, qui
est en orbite depuis 1999, acquiert des images
régulidrement et dont archive est devenue
libre de droit autour de 2015. La mise &dispo-
sition @outils open source a rendu possible
dautomatiser considérablement les procé
dures de traitement de ces archives; est indis-
pensable, car pour arriver & notre atlas global,
il faut traiter de Pordre de 500000 couples sé
rbographiques. Cela passe par une mise en
cohérence: dés qu’ona une image (un couple
stéréographique), on déduit une topographie
du glacier, Pour chaque point a la surface
d'un glacier quelque part dans le monde, nous
avons abouti 3 une quarantaine de ces topo
graphies entre 2000 et 2019, dont ila fallu
cortiger les binis éventuels, les décalages... es
données étaient li depuis longtemps, mais il
a fallu développer les «briques» technolo
giques & méme de les exploiter de maniére
‘massive et complete,
‘Sion voulait poursuivre le méme exercice,
et mettre 3 jourtatls, urat-on les données
fatelitesnécessaires?
its Aster devrait rester en orbite
jnsqu’en 2025, On prévoit,avee Etienne, une
tise jour en 2026, Cela fa pas de sens de Te
faire rus les ans, parce que es données ne sont
pas acquises si reguliérement. La résolution
femporelle de notre estimation est plurét de
quatre ou cing ans. Aster observe unglcier, en
moyenne, deux fois par an. Mais Cesttrés
variable. La requéte de farchiveelle-méme est
chronophage. Nous allons atendre que ce soit
‘raiment pertinent, pour ajouter une période
de cing ans aux quatre périodes de cing ans
tues, couvrant les vingt deraigres années.
Apr la fin de Pexplotation @’Asterstoure
une grande incertitide pour nous n'y are
pasde continu des données, ear aucun autre
Satelite de mémes capacités dobservation
nest prévu par les agences spatiales. En
fevanche, on dispose aujourd'hui @instra-
tment sperinuxdtrevhaure résolution, notam-
tment bord des satellites Pliades, du Ci
tres utilises pour des
ides tres detaillées.
La résolution, de Pordre dune cinquantaine
de centimetres, produit des topographies
cextrémement précises. Pour l'étude d'un pro-
cessus particulier, pour suivre quelques gla
cers, cest tres intéressant
EB: Cest ainsi que nous avons étudié
impact de a canicule de 2022 sur les glaciers
du massif du Mont-Blanc, Grace 4 ces instru
‘ments, nous avons vu que l'amincissement 2
26 omascmes ne ame
SOICIAI00, LA MOVTE OES GLACIERS AURONT DISPARU®
EN CHIFFRES
9%
1a proportion de glaciers
en moins dans le monde
ici 2100 (réchautfement
ae 13°C)
33mparjour
lavitesse découlement
du glacier Jakobshavn,
dansta caiote
sroenlandaise
45%
perte mondiale
de masse des glaciers,
fentte 2000 et 2019
kg de CO, émis
provoquent a forte
fe 5 kg de glace
été exceptionnel et s'est propagé jusqu’au
sommet des glaciers. Pour qualifier de tels
Evénements extremes, c'est trés bien. Mais
cela ne permet pas une couverture globale et
réguliére. Ces satellites aequirent des images
ala demande, ils ne construisent pas dar
chives completes,
R.Mu: Le fait qu'on ait constaté impor
tantes variations spatiales et temporelles, en
soi, justifie de vouloir continuer a étudier les
glaciers a 'échelle globale. Par exemple, la
perte de masse des glaciers islandais a ralenti
aprés 2010. On se demande combien de temps
‘ava durer et quand la perte de masse est sus
ceptible d'accélérer & nouveau. A inverse, en
Nouvelle-Zélande, nous avons observé une
véritable dégringolade: des glaciers presque
stables entre 2000 et 2004, puis des bilans de
masse completement négatifs ces 10 dernié
années... Dans quelle mesure cette plongée est-
elle susceptible de se poursuivre? Ces résultats
surprenants appellent d'autres observations.
‘Quels sont es résultats qui vous ont surpris
‘en onsfituant votre atlas?
£.B.: L’écude du massif du Mont-Blanc
nous a complétement sidérés. Jusqu’a pré-
sent, nous observions des amincissements des
langues glaciaires, dans les parties basses, de
Vordre de 5 metres, parfois jusqu’a 15 metres,
par an, alors que les parties hautes étaientBB
Ily aenviron
300000 glaciers
dans le monde,
et ils fondent
POUR cee |
plutot stables, pratiquement sans amincisse
‘ment, Avec la canicule de est appar
que les parties hautes aussi étaient directe-
iment attaquées, sur 2.8 3 metres, au sommet
cdu mont Blane, au déme du Goiter, a-dessus
cde-4000 metres, Depuis les premigves mesures
de Joseph Vallot, en 1905, jusqu'en 2010 envi
ron, il n'y avait presque pas de variations. On
savait que ces glaces trés froides se réchaut
faient. Mais désormais on voit que se pro
duisent aussi des tassements tris forts du
‘manteau neigeux, de la fonte sirement, du
rogel, qui produisent une réduction de épais
seur. I convient de comprendre dans quelle
mesure c'est localisé dans certaines régions,
ou si cest quelque chose qui se produit par-
tout, et quelles vont étre les rétroactions pos-
sibles liges au fait que ces parties hautes
‘Aver-vous observé d'autres
‘comportements inattendus?
E.B.: Nous avons observé, im situ
effondrements de glaciers: des fractions
centidves de se séparent du reste, et tombent
dans les vallées. Typiquement, en 2016, sur le
plateau du Tibet, ce phénomene aaffecté deux
glaciers, chacun de 5a 6 kilometres carrés. IIs
font perdu 40% de leur volume en espace de
quelques secondes. Cela a produit des av
lanches monstrueuses, ateignant des volumes
de 70 4.80 millions de métres cubes. Ca s'est
produit dans d'autres régions. 1 est dificil,
pour W'heure, de V'attribuer au changement
climatique. Seul un suivi ségulier donnera des,
‘léments tangibles pour comprendre ce qui
provoque ces effondrements.
Comment passe-t-on de votre atlas global,
récapitulant vingt ans d'évolution des glaciers,
aux projections du devenir des glaciers
Ala fin du sidce, selon les différents
scénarios de réchautfement identifis
dans es rapports du Giec?
R.dtsIl est possible de faire des projections
sans cet atlas. Maisil permet de les contraindre
fortement, grice aux observations. Lidée es
de construire un modéle physique, s'appuyant
surdes équations, pour représenter le ilan de
masse des glaciers. Ce modéle va pouvoir
convertir les données des réanalyses clima:
tiques (passé) et des projections climatiques
Gurur), done essentiellement des données de
température et de précipitations en dyna:
‘mique de changement de masse des glaciers.
‘Sont notamment modélisés les liens entre
fontect température, et entre précipitations et
accumulation. Les précipitations étant souvent
assez_mal contraintes et résolues, Cest en s'ap
puyant sur les données de notre atlas que Von
ouvir obtenir un modéle plus réaliste, et
ainsi de meilleures projections. Avec un plus:
notre atlas donne la possibilité de faire des cali
brations glacier par glacier, ce qui est intéres-
sant, car ils répondent différemment au
Si par exemple on prend dew.
ns lemassidu Mont-Blanc,
Vitesse par
ee
<5 0 wo >500
Danses ones apparaisan réchnutfemen
‘en rougesur cee care de vitesse
‘fcoulement da glacier
‘du Mont-Cook, en Nouvelle
‘Bande, a glace, en sue,
parcours de 500 mares par an
slacierscdte acéted:
la perte de masse peut varier d'un facteur 18
3, voire 4, selon la taille, la distribution en alti-
tude. Prenons le glacier des Bossons, qui part
presque du sommet du mont Blane. Ilesttrés
pentu, avec une tres grande zone d’accumu
lation, Son amincissement sur les dix der
niéres années est trois a quatre fois moindre
que celui de la mer de Glace ou du glacier
'Argentigre, qui ont de grandes langues gla
ciaires & basse altitude,
DE LA VITESSE D'ECOULEMENT
‘AU VOLUME DES GLACIERS
ur étemineravitese laqucleta lace scout, on use
Poesia cern pins ere imagen
de users Cos methods permet’ de quantifier deeement,
le deplacemert es mots en surac, commetey crevasses combinant
(Sschecrvtons ec des cocnaes sta pert un gcc ep et,
fpotnses ura deormaton del glace tes condone abase du glacier,
‘cpeutesier épaseur et once mans Geo aces Conte rccesest
{Clune eta abun des piseus de gate et set pour afer
\eseatinadons deur evtaton free eae potenti ¢ dation
Givens dese aie ques changements de eessouree nea care
ROMAIN MILLAN, ANTOINE RABATEL
Institut des géosciences de Venvironnement, Grenoble
rexnuascnense tacoma 27fate sonnei NEN Yb WINDEH NLS
(
Serer eeye Tt>> Pourquoi étudier les plateformes de glace?
Diénormes calottes glaciaires couvrent le
Groenland et l'Antarctique. Elles s’6coulent
fet de leur propre poids,
tun peu comme la pate & crépes s'étend dans
Ta poéle. Quand, dans une atmosphere trés
froide, ces glaciers géants atteignent 'océan,
ils y forment des extensions flottantes que
Von nomme des «plateformes» ou des «bar
tres» glaciaires, De telles structures existent
tout autour de V’Antarctique et quelques-unes
subsistent au Groenland
Les plateformes glaciaires sont en général
bordées par des roches ou dela glace se dépla
gant plus lentement qu’elles et il arrive aussi
queelles s'établissent a Pintérieur de bassins
marins peu profonds. Da
forte friction se développe, quiles ralentit, un
peu comme la présence de la spatule 2 Ia sur
face de la poéle gene 'écoulement de a pate
cxépe. Cette stabilisation des plateformes gla
ciaires par une trés forte friction ralentie le
mouvement des glaciers terrestres géants
4uelles prolongent, ce qui favorise la stabilité
de la glace antarctique et par facelle de Tocéan,
mondial, Cest la ibération de la glace ter
restre parla dislocation éventuelle des plate
formes glaciaires ~le vélage ~ qui suscite
‘alarme: si celle des glaciers terrestres géants
arrive bien plus vite dans Pocéan, cela entrai-
Quelle est influence
ddu réchauffement climatique?
Le réchauffement de l'eau océanique fait
fondre les plateformes de glace par en dessous,
ct, en été, celui de air par en dessus. Ces deux
phénoménes conjugués les amincissent, et
cles frottent moins sur leurs bords ou sur le
fond, Ce mécanisme amoindrit leur stabilié
32 reamascoceie mam oe
Au-deld d'un certain seuil, il peut arriver
queelles se démantelent completement.
Sil’on simplifie quelque peu, la vitesse &
Taguelle ce démantélement se produira déter
minera si les calottes antaretiques contribue
ront peu ou prou & P'élévation du niveau de la
mer d'ici 2100 ou avant, et si elles seront &
Vorigine de ia plus grande part dela montée des
‘eaux pendant le siécle suivant et au-del,
‘Crest pourquoi nous devons comprendre
‘comment les plateformes glaciaires se brisent
Et particuliérement, quand une barritre gla
claire est susceptible de se détacher, putét que
de continuer a s‘amenuiser. La plus grande
«’Antarctique ~ la plateforme de Ross ~ est tou
jours dans la position dans laquelle on I'a
découverte en 1841, la méme que celle quelle
¢
Der glacologuer dela collaboration
internationale du glacier Twates,
remettent uve les dtecours
Stmiques quis ont lasses deuxans
dansla glace. Les données
prélevee ler aderont 8 comprendre
les mouvements du glace,
compris is rembements
Seglacedusauxvélages
8