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‫إلى‬

‫السيدة والسادة مديرة ومديري األكاديميات الجهوية للتربية و التكوين‬


‫السيدات والسادة نائبات ونواب الوزارة‬
‫السيدات والسادة مفتشات و مفتشي التعليم الثانوي لمادة اللغة الفرنسية‬
‫السيدات والسادة مديرات و مديري المؤسسات التعليمية الثانوية التأهيلية‬
‫السيدات والسادة أستاذات و أساتذة التعليم الثانوي لمادة اللغة الفرنسية‬

‫الموضوع‪ :‬وثائق تربوية مصاحبة لمنهاج مادة اللغة الفرنسية‪.‬‬

‫سالم تام بوجود موالنا اإلمام المؤيد باهلل‬

‫وبعد‪ ،‬في إطار مواكبة إرساء منهاج مادة اللغة الفرنسية بالتعليم الثانوي‬
‫التأهيلي‪ ،‬يشرفني أن أوافيكم صحبته ببعض الوثائق التربوية الخاصة بدراسة‬
‫المؤلفات األدبية للسنة األولى من سلك الباكالوريا‪.‬‬
‫وتجدر اإلشارة إلى أن هذه الوث‪CC‬ائق ق‪CC‬د تم إع‪CC‬دادها من ط‪C‬رف بعض األس‪CC‬اتذة‬
‫بهدف تبادل الخبرات‪ C‬التربوية‪ ،‬و ق‪CC‬د ارت‪CC‬أت المنس‪CC‬قية المركزي‪CC‬ة و المنس‪CC‬قيات‬
‫الجهوية توزيعها على كافة أساتذة اللغ‪CC‬ة الفرنس‪CC‬ية تعميم‪CC‬ا للفائ‪CC‬دة و لس‪CC‬ن تقلي‪CC‬د‬
‫تبادل الوثائق و التجارب التربوية و جدير بالذكر أن هذه الوث‪C‬ائق هي من أج‪C‬ل‬
‫االستئناس إذ أنه يجب على كل أس‪CC‬تاذ أن يبل‪CC‬ور مش‪CC‬روعه البي‪CC‬داغوجي حس‪CC‬ب‬
‫حاجيات و مستوى تالميذه‪.‬‬
‫فالمرجو من السيدة والسادة مديرة ومديري األكاديميات الجهوية للتربية و‬
‫التكوين و السيدات والسادة نائبات ونواب الوزارة استنساخ هذه المذكرة و‬
‫الوثيقة المصاحبة لها و توزيعها على جميع مفتشي و أساتذة اللغة الفرنسية‬
‫مساهمة منهم في دعم و مواكبة عملية اإلصالح التربوي‪ ،‬والسالم‪.‬‬

‫‪1‬‬
ETUDE D’UN ROMAN A THESE :

LE DERNIER JOUR D’UN CONDAMNE


DE VICTOR HUGO

Projet pédagogique élaboré par :

- Mme Gilberte EL HAMMOUMI, Lycée Ibn Hazm, FES


- Mme Khadija ZAIKER, Lycée Bir Anzarane, SEFROU

Encadrées par :

Mohammed Farissi, Inspecteur principal, coordonateur


régional à l’Académie Fes-Boulemane.

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PRESENTATION

Le projet pédagogique concernant Le dernier jour d'un condamné s'articule


autour de trois séquences dont les objectifs sont les suivants:
 
      La première séquence va permettre aux élèves d'identifier les techniques
narratives au service de l'argumentation. Ils pourront, d'une part, réinvestir les
acquis des modules 1 et 2 en ce qui concerne, la typologie textuelle,
l'énonciation et la tonalité. D'autre part, ils vont pouvoir acquérir les techniques
de la narration au service d'un effet (ralentissement ou accélération du récit,
retour en arrière ou anticipation) et au service d'une visée souvent persuasive.
     La deuxième séquence a des objectifs semblables pour la description. Les
apprenants doivent comprendre, à travers l les études de textes, la visée des
descriptions de lieux ou de personnages, afin de valoriser ou de dévaloriser,
d'apitoyer et d'émouvoir.
      A la fin de chaque séquence, des exercices de production écrite sont
proposés afin de permettre aux élèves de réinvestir les acquis.
      Les lectures transversales données à plusieurs groupes mettront en valeur
certains thèmes de l'oeuvre à savoir les sentiments du narrateur ou le
comportement des protagonistes.
      La troisième séquence est consacrée à l'identification et à l'acquisition des
stratégies argumentatives à travers l'étude de la Préface de l'oeuvre. Les
apprenants s'initieront ainsi aux techniques de l'essai argumentatif.
     A la fin de cette séquence, ils étudieront les caractéristiques de la poésie
engagée et établiront un tableau de synthèse à partir des autres poésies lues hors
classe par différents groupes.
     Au fur et à mesure, des travaux encadrés approfondiront les connaissances
des élèves sur certains thèmes à négocier avec le groupe classe au début de
l'étude de l'oeuvre.
     A la fin de l'étude, il sera possible de comparer le texte de Victor Hugo avec
ceux d'autres auteurs ayant pris position sur la peine de mort et d'élargir le débat
sur le rôle de la justice.

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SEANCE 1 : Séance de sensibilisation
Objectifs :
- émettre des hypothèses sur le titre ;
- guider les élèves dans leur lecture ;
- préparer la séance de réception.
Support :
Le dernier jour d'un condamné. V. Hugo
Contrainte :
- répartir la classe en groupes de travail ;
- distribuer le questionnaire de lecture aux élèves, à l'avance.
Démarche :
Cours dialogué.
Emettre des hypothèses de lecture :

1- Quel personnage est impliqué dans le titre ?


2- A quelle peine a-t-il été condamné ?
3- Que doit-on comprendre par le sous-titre : 18... ?
4- Quelle va être la typologie textuelle de cet ouvrage ?
5- Sur combien de temps va se dérouler l'histoire ?

Réponses attendues :
1- Un condamné.
2- A la peine de mort (" le dernier jour ").
3- On va parler du 19ème siècle.
4- Une typologie narrative.
5- Sur une journée.
GUIDE DE LECTURE

1. Qui est l'auteur de cet ouvrage ? A quelle époque l'a-t-il écrit ?


2. Qui est le narrateur ? Qui est le personnage principal ?
3. Où se trouvait le narrateur au début de l'histoire ?
4. Quelles étaient les caractéristiques du lieu où il se trouvait ?
5. Qu'a appris le narrateur sur son jugement ?
6. Pourquoi a-t-il décidé d'écrire ses impressions ? (Retrouvez ses justifications dans
l'œuvre.)
7. Qui va-t-il laisser après sa mort ?
8. De la fenêtre d'une cellule de la prison, à quel spectacle le narrateur a-t-il assisté ?
Quelle a été sa réaction devant ce spectacle ?
9. Quel langage a-t-il découvert en prison ? Quel effet ce langage a-t-il produit sur lui ?
10. Dans quel lieu le narrateur a-t-il été transféré par la suite ? Quel personnage a-t-il
rencontré dans ce lieu ? Que lui a raconté cette personne ?
11. Quelles autres personnes a rencontrées successivement le narrateur dans ce lieu ?
12. Plus l'heure de la condamnation approchait, comment se sentait le narrateur ? Que
faisait-il pour échapper à la réalité ?
13. Quelle a été la réaction de la fille du narrateur lorsque celle-ci a revu son père ?
14. A quel endroit et à quelle heure allait être appliquée la condamnation ?

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15. Quelle est, d'après vous, l'intention de l'auteur de ce récit ?
16. Sur quels thèmes pourriez-vous faire des recherches afin de compléter ou d'éclairer
la compréhension du livre ?
17. Quels passages vous ont le plus intéressés ?
18. Quel effet ce livre a-t-il produit sur vous ?
SEANCE 2 : Séance de réception

Objectifs :
- vérifier les réponses au questionnaire ;
- mettre en commun les informations et les impressions des élèves ;
- négocier et établir un contrat pédagogique.

Pré-requis :
Avoir lu l'œuvre.

Démarche :
- cours dialogué ;
- le professeur joue le rôle de secrétaire et recueille les idées des élèves ;
- les textes ainsi que les thèmes de recherche sont à déterminer.

CORRIGE :

1. L'auteur est Victor Hugo. Il a écrit ce livre en 1828.


2. Le condamné.
3. Il se trouvait dans la prison de Bicêtre.
4. Cette prison était exiguë, sombre, lugubre.
5. Il a appris qu'il était condamné à mort.
6. L. 325 : " le seul moyen d'en moins souffrir "
L. 326 : " faire l'autopsie intellectuelle d'un condamné. "
L. 352 : Faire réfléchir les juges : " Elles arrêteront quelques moments leur esprit sur
les souffrances de l'esprit."
7. Il va laisser sa mère (64 ans), sa femme et sa fille.
8. Il a assisté au ferrage des forçats. Il a été choqué et s'est évanoui.
9. Il a découvert l'argot et ce langage l'a profondément choqué.
10. Il a été transféré à la Conciergerie où il a rencontré un récidiviste (un friauche) qui lui
a raconté son parcours de galérien et son impossible réinsertion dans la société
après avoir purgé sa peine.
11. Il a rencontré successivement :
un prêtre qui ne lui a apporté aucun réconfort ;
un architecte qui lui a fait sentir sa condition précaire ;
un gendarme qui lui a demandé de lui donner les numéros gagnants de la loterie.
12. Il avait peur, il souffrait et il se remémorait son passé pour échapper au réel.
13. Sa fille ne l'a pas reconnu.
14. A 16 heures sur la place de Grève.
15. Son intention est de dénoncer la peine de mort.
16. Accepter toutes les réponses.
17. Accepter toutes les réponses.
18. Accepter toutes les réponses.

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SEQUENCE I : IDENTIFIER LES TECHNIQUES NARRATIVES AU
SERVICE DE L'ARGUMENTATION.

SEANCE 3 : Travail encadré et activité orale.

Objectifs :
- connaître l'auteur ;
- connaître le contexte historique et culturel de l'époque où a été écrit le livre
(1829);
- faire des recherches ;
- exposer les recherches ;
- sélectionner les informations essentielles ;
- prendre des notes.

Supports :
- exposé d'élèves sur la biographie de l'auteur ;
- exposé d'élèves sur le contexte historique et culturel de l'époque où a été écrit le livre
(1828).

Démarche :
- Exposés d'élèves ;
- Prise de notes.

SEANCE 4 : Lecture analytique et langue intégrée.

Objectifs :
- Identifier la situation d'énonciation ;
- Identifier le contexte spatio-temporel ;
- Identifier la typologie textuelle ;
- Distinguer les énoncés ancrés et les énoncés coupés de la situation
d'énonciation et comprendre leurs effets ;
- Comprendre la tonalité d'un texte (le registre) et l'effet produit.

Supports : Le dernier jour d'un condamné. V. Hugo : chapitre I.

Pré-requis :
- Avoir des notions sur :
- les indices d'énonciation ;
- la typologie textuelle.

Démarche :
- cours dialogué ;
- prise de notes par les élèves.

1- Identifier la situation d'énonciation, le contexte spatio-temporel et la typologie


textuelle.

1. A quelle époque se situe cette œuvre ?


2. Qui parle ? A qui ?

6
3. De quoi parle-t-il ?
4. Dans quel lieu se trouvait le narrateur au début de l'œuvre ? Quel est ce lieu ?
5. Qui est le narrateur ? Qui est le personnage principal ?
6. A quelle personne est rédigée la narration ?
7. Ce texte est-il une autobiographie ? Justifiez votre réponse.
8. Quelle est la typologie textuelle de ce chapitre ? Justifiez votre réponse par des
indices.

Réponses attendues :

1. En 18..., c'est-à-dire au 19ème siècle.


2. Le condamné se parle à lui-même sous la forme d'un monologue intérieur.
3. Il fait part de ce qu'il ressent à propos de sa condamnation à mort.
4. Il se trouvait à Bicêtre (une prison parisienne).
5. Le narrateur et le personnage principal sont le condamné.
6. A la 1ère personne.
7. Non, car le narrateur n'est pas l'auteur puisque l'auteur est Victor Hugo.
8. Ce chapitre est narratif. Les indices sont :
* Les indicateurs temporels (voilà 5 semaines, autrefois, il y a des années...) ;
* Les temps du récit (présent de narration, imparfait) ;
* La succession des actions.

2- Distinguer les énoncés ancrés et les énoncés coupés de la situation d'énonciation


et comprendre leurs effets.

1. Distinguez les énoncés coupés de la situation d'énonciation et ceux qui y sont


ancrés. Quels temps caractérisent chacun d'eux ?
2. Quels énoncés se rapportent à l’idée de la condamnation à mort ? Lesquels se
rapportent aux souvenirs ?
3. Dans le passage énonçant les souvenirs, relevez le champ lexical se rapportant à
son état d'esprit avant d'être emprisonné. Que révèle ce champ lexical ?
4. Quelle antithèse assure la transition entre le passé et le présent ?
5. Dans le passage évoquant sa condamnation, relevez le champ lexical se rapportant à
son état d'esprit après avoir été emprisonné. Que révèle ce champ lexical ?
6. Quelle forme semble prendre cet état d'esprit ? Relevez l'allégorie (la personnification
de cette obsession) qui justifie votre réponse. (allégorie : personnification d'un
élément abstrait).

Réponses attendues :

1. énoncé ancré : le présent ;


énoncé coupé : l'imparfait.
2. énoncé ancré : l’idée de la condamnation à mort ;
énoncé coupé : souvenirs.
3. " Mon esprit jeune et riche, était plein de fantaisies " ;
" Il s'amusait ..... sans ordre et sans fin " ;
" C'était toujours fête dans mon imagination " ;
" Je pouvais penser à ce que je voulais ".
Ce champ lexical révèle la liberté du narrateur et le bonheur qu'il éprouvait lorsqu'il
était libre.
4. " j'étais libre  Je suis captif "
5. " Mon corps est aux fers dans un cachot " ;
" mon esprit est en prison dans une idée " ;
" Une horrible, une sanglante, une implacable idée ! " ;

7
" Je n'ai plus qu'une pensée, qu'une conviction, qu'une certitude:condamné à mort ! »
" elle est toujours là, cette pensée infernale ".
6. Ce champ lexical révèle l'obsession qui ne le quitte plus à savoir sa mort prochaine.
Son obsession semble être devenue une personne qui ne lui laisse aucun répit.
" seule et jalouse " ;
" face à face avec moi " ;
" me secouant de ses deux mains de glace " ;
" se colle avec moi aux grilles de mon cachot " ;
" m'obsède éveillé, épie mon sommeil " ;
" une voix a murmuré à mon oreille ".

3- Comprendre la tonalité d'un texte (le registre) et l'effet produit.

1. Relevez les trois premiers et derniers mots de ce chapitre, qu'exprime le point


d'exclamation ?
2. En quoi ces mots font-ils écho au titre ?
3. Pourquoi peut-on dire que la tonalité (le registre) de ce chapitre est tragique ?
4. Dans quel but l'auteur cherche-t-il à émouvoir le lecteur ?
5. Quelle est la visée de ce récit ?

Réponses attendues :

1. " Condamné à mort ! ". Il exprime la stupeur d'être soumis à la pire condamnation qui
soit.
2. On sait quelle est la condamnation du " condamné " = la peine de mort.
3. Le destin du condamné est fixé à l'avance il ne peut échapper à son destin.
4. Pour le rallier à sa cause.
5. Elle est persuasive.

RETENONS :

Le tragique met en scène des êtres qui malgré tous leurs efforts ne peuvent échapper à
leur destin.
L'intention de l'auteur est d'émouvoir le lecteur, susciter la terreur ou la pitié.

SEANCE 5 : Lecture analytique et langue intégrée.

Objectifs :
- Comprendre le réalisme d'un passage ;
- Comprendre les contrastes sociaux du 19ème siècle ;
- Identifier la typologie du chapitre et comprendre sa portée argumentative;
- Comprendre la portée argumentative du chapitre.

Supports : Le dernier jour d'un condamné. V. Hugo : chapitre XXII

Pré-requis :
avoir fait relever les expressions du narrateur à propos de l'argot dans les chapitres V et XVI

Démarche :
- cours dialogué ;
- prise de notes par les élèves.

1- Comprendre le réalisme du passage.

8
1. Où se trouvait le narrateur ?
2. Quelle impression se dégageait de la description de ce lieu ? Relevez les
expressions qui justifient votre réponse.
3. Comment cela se traduisait-il sur le comportement du condamné ?
4. Pour quelle raison le narrateur se trouvait-il à cet endroit ?
5. Comment étaient considérés les prisonniers par le personnel de la prison ?
6. Qui se trouvait dans la pièce avec le narrateur ?
7. Relevez, dans la description de l'autre personne les expressions montrant les
sentiments du narrateur envers ce dernier.
8. Dans quel niveau de langue s'exprimait le friauche (récidiviste) ?
9. Dans quel but l'auteur a-t-il choisi de faire parler le friauche en argot ?

Réponses attendues :

1. Il était au Palais de justice.


2. Une impression d'enfermement, d'angoisse : " portes basses ", " escaliers secrets ", "
couloirs intérieurs ", " longs corridors étouffés et sourds ".
3. " Toute ma résolution m'a abandonné ".
4. Il devait être échangé.
5. Comme du " gibier ".
6. Un autre condamné qui allait prendre sa place dans la cellule.
7. " un regard louche " ;
" un rire amer " ;
" sale " ;
" en guenilles " ;
" repoussant à voir ".
Le narrateur éprouvait un certain dégoût vis-à-vis de cet homme et lorsque le
condamné a voulu lui prendre la main, il " recule avec horreur. "
8. Il s'exprimait en argot.
9. Par souci de réalisme, pour faire " vrai " puisque c'est la langue des prisons.

2- Comprendre les contrastes sociaux du 19ème siècle.

1. Les deux personnages se comprenaient-ils ? Pourquoi ? Quelle était la réaction de


chacun ?
2. Qui semble dominer l'autre dans ce dialogue ? Pourquoi ?
3. Quand le condamné a-t-il découvert l’argot ?
4. Quelle était l'opinion du narrateur sur cette langue ?
5. Quel sentiment engendrait cette langue chez le narrateur qui était un homme lettré
connaissant le latin ?
6. A travers la longue réplique du friauche, qu'apprend-on sur la société française du
19ème siècle : les classes sociales, le sort des bagnards, les sentiments des gens
vis-à-vis d'eux et la difficulté de réintégration des anciens prisonniers ?
7. Qui a poussé le friauche à recommencer ?
8. Malgré la compassion que l'on peut éprouver en écoutant le récit du friauche,
comment s'est-il comporté vis-à-vis du prisonnier ? Que révèle ce comportement ?

Réponses attendues :

1. Les deux personnages ne se comprenaient pas.


" Monsieur, lui ai-je répondu... "
" Ah !ah ! monsieur, vousailles êtes un marquis ! "

9
Ils appartenaient à des milieux différents, le friauche s'exprimait en argot, langue
totalement inconnue du narrateur. Le comportement du narrateur et son
incompréhension amusaient le friauche.
2. Le friauche parce qu'il " sait ".
3. Il l'a découvert les dimanches dans le préau de Bicêtre.
4. Chapitre V : " des mots bizarres, mystérieux, laids, sordides venus on ne sait d'où....
On dirait des crapauds et des araignées. Quand on entend parler cette langue, cela
fait l'effet de quelque chose de sale et de poudreux, d'une liasse de haillons que l'on
secouerait devant vous. "
Chapitre XVI : " Le patois de la caverne du bagne, cette langue ensanglantée et
grotesque, ce hideux argot...tous ces mots difformes et mal faits, ... "
5. un sentiment de malaise, de dépaysement social et linguistique.
6. Les pauvres avaient du mal à trouver leur place dans la société, il y avait une espèce
d'escalade dans le malheur (cf. le parcours du friauche) ;
La prison était les bas-fonds de la société ;
Les bagnards avaient des conditions de vie extrêmement pénibles sur les galères : "
travaillant 16h par jour, 30 jours par mois, 12 mois par année. "
L'impossibilité de réintégrer la société : " le passeport ! il était jaune, et on avait écrit
dessus forçat libéré ".
La réaction des gens était la peur : " Je faisais peur, et les petits enfants se
sauvaient, et l'on fermait les portes. Personne ne voulait me donner d'ouvrage."
7. La société puisqu'on lui a refusé du travail, il a été poussé à redevenir malhonnête.
8. Il a pris la redingote du condamné sous prétexte qu'elle n'allait plus lui servir et il allait
s'en servir comme monnaie d'échange pour se procurer du tabac. Cela montre son
individualisme : il s'intéressait plus à son tabac qu'au sort du condamné.

3- Comprendre la typologie du chapitre et sa portée argumentative.

1. Quelle est la typologie textuelle de ce chapitre ? Justifiez votre réponse en relevant


des indices.
2. Que veut dénoncer Victor Hugo à travers ce récit ?
3. Quelle est la visée de ce récit ?

Réponses attendues :

1. Ce chapitre est narratif : emploi des temps du récit (passé composé / imparfait),
emploi des indicateurs temporels, succession des actions.
2. Il veut montrer que la prison avilit les misérables, qu'elle n'apporte pas de solution
adaptée et efficace aux problèmes sociaux.
La répression ne donne pas l'éducation.
3. Elle est persuasive.

PROLONGEMENT

LES NIVEAUX DE LANGUE.

Objectifs :
- Identifier différents niveaux de langue ;
- Transformer des énoncés dans différents niveaux de langue.

Pré-requis :
- maîtriser les caractéristiques des différents niveaux de langue (cours de la 2ème
année du cycle collégial)

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RETENONS :
On appelle niveau de langue, l'ensemble des habitudes de langage d'un individu donné.
Ces habitudes correspondent à sa position dans la société, à son degré de culture ou à
l'image qu'il veut donner de lui-même.
Le langage familier est employé dans tous les milieux sociaux dans des circonstances où il
n'est pas jugé nécessaire de surveiller son langage. Il se parle plus qu'il ne s'écrit. La
syntaxe y est relâchée et le vocabulaire est parfois argotique. C'est un ensemble de mots
non techniques adoptés par un groupe social.
L'argot est un langage de malfaiteur puisque le mot vient de " la corporation des gueux ". la
syntaxe est très relâchée et le lexique est approprié au groupe qui l’emploie.
La langue soutenue s'emploie dans la langue écrite, en particulier littéraire et dans les
situations où l'on doit soigner son image (discours d'homme politique, conférence d'un
homme de sciences...). Le vocabulaire et les tournures grammaticales sont recherchés.
La langue courante est la langue standard. Elle correspond à l'usage le plus courant de la
langue, celui de tous les jours. La syntaxe est correcte sans être recherchée et le
vocabulaire est courant.

Activité 1.
Identifiez le niveau de langue des énoncés suivants.

Je voudrais m'acheter des vêtements.


Je voudrais m'acheter des fringues.
Je voudrais renouveler ma garde-robe.

Je suis fauché comme les blés.


Je suis sans argent.
Je suis très démuni.

Je suis sans emploi.


Je n'ai plus de travail.
J'ai plus de boulot.

Tout cela parce que je me suis querellé avec mon employeur.


Tout ça parce que j'ai eu une prise de bec avec mon patron.
Tout ça parce que je me suis disputé avec mon chef.

Activité 2.
a- Faites correspondre les mots de la liste A en langue courante à ceux de la liste B en
langue familière.
A B
Un logement un mioche
Un enfant un mec
Une voiture un bouquin
Un homme une piaule
Un livre une bagnole

b- Faites correspondre les mots de la liste A en langue courante à ceux de la liste B en


langue soutenue.
A B

11
L'eau l'azur
Le ciel l'onde
La mort l'astre flambant
Le paradis la grande faucheuse
Le soleil l'éden

Activité 3.
a) Transformez, les énoncés suivants, en langue courante.

a- Il est des sujets qui ne m'inspirent guère.


b- Il s'est encore emporté contre ses créatures.
c- Encore que je ne l'approuve aucunement, je ne saurais le réprimander.
d- Il s'en faut qu'il ait agi de son propre chef, il a suivi des ordres.
e- Je suis captivée par une émission télévisée extrêmement divertissante tandis que mon
époux lit un quotidien d'information.
f- Allô ? Oui... C'est fort aimable de votre part et c'eût été avec un vif plaisir que j'eusse
accepté votre invitation si, hélas ! tant de labeur ne m'accaparait pour l'heure. Vous m'en
voyez navré et je vous prie de bien vouloir m'en excuser auprès de madame votre mère.

b) Transformez, les énoncés suivants, en langue courante.

J'ai rangé ma piaule, y avait des bouquins et des godasses partout. Puis, j'suis allé me faire
une petite bouffe, y avait des patates, c'était pas extra. J'ai jeté un œil au canard à la cafet.
Je me suis remis au boulot pour me taper des bonnes notes.

Activité 4
Transformez en langue courante le passage suivant du chapitre XXIII : " A neuf ans,
j'ai commencé à me servir de mes louches... j'ai fait mon temps ".

Activité 5
Le dialogue suivant, met en scène deux adolescents. Récrivez en langue courante
toutes les expressions en langue familière.

- Bonjour Nabil ! Pourquoi que tu t'es absenté au cours de français ce matin ? T'es pas
malade au moins ?
- - T'en fais pas, j'ai juste fais une virée avec un pote dans la bagnole de son vieux,
c'était super !
- C'est pas sérieux. Tu dois pas t'absenter en français car on a cette matière à l'exam.
- T'fais pas de bile. J'ai déjà bouquiné Antigone, j'ai pas tout pigé mais je compte sur
toi pour me mettre sur les rails.
- Je continue à penser que s'absenter sans raison n'est pas le meilleur moyen pour
avoir le bac.
- Ben dis donc ! J'ai d'la veine d'avoir un copain aussi sympa. Bon, promis, juré, j'vais
plus sécher les cours.

CORRIGE
Activité 1.
Je voudrais m'acheter des vêtements. L C
Je voudrais m'acheter des fringues. L. F
Je voudrais renouveler ma garde-robe .L.S

Je suis fauché comme les blés. L. FJ


Je suis sans argent. L C
Je suis très démuni. L.S

12
Je suis sans emploi. L C
Je n'ai plus de travail. L.S
J'ai plus de boulot. L. F

Tout cela parce que je me suis querellé avec mon employeur. L.S
Tout ça parce que j'ai eu une prise de bec avec mon patron. L. F
Tout ça parce que je me suis disputé avec mon chef. L C

Activité 2.
a- A B
Un logement une piaule
Un enfant un mioche
Une voiture une bagnole
Un homme un mec
Un livre un bouquin

b- A B
L'eau l'onde
Le ciel l'azur
La mort la grande faucheuse
Le paradis l'éden
Le soleil l'astre flambant

Activité 3.
a)
a- Il y a des sujets qui ne m'intéressent pas.
b- Il s'est mis en colère contre ses enfants.
c- Bien que je ne l'approuve pas du tout, je ne peux pas le gronder.
d- Il n'a pas agi tout seul, il a suivi des ordres.
e- Je suis passionnée par une émission télévisée très amusante pendant que mon mari lit le
journal.
f- Allô ? Oui... C'est très gentil de votre part et de m'inviter mais j'ai beaucoup de travail en ce
moment. Je suis désolé et je vous prie de m'excuser auprès de votre mère.

b)
J'ai rangé ma chambre, il y avait des livres et des chaussures partout. Puis, je suis allé
manger, il y avait des pommes de terre, ce n'était pas très bon. J'ai parcouru le journal à la
cafétéria . Je me suis remis au travail pour avoir de bonnes notes.

Activité 4
A neuf ans, j'ai commencé à me servir de mes mains, de temps en temps je vidais une
poche, je volais un manteau ; à dix ans, j'étais un bandit. Puis j'ai fait des connaissances; à
dix-sept ans , j'étais un voleur. Je forçais une boutique, je faussais une clé. On m'a pris. On
m'a envoyé aux galères. Le bagne c'est dur..... peu importe j'ai purgé ma peine.

Activité 5
- Bonjour Nabil ! Pourquoi t'es-tu absenté du cours de français ce matin ? Tu n'es pas
malade au moins ?
- Ne t'inquiète pas, j'ai juste fais une promenade avec un ami dans la voiture de son
père, c'était très bien !
- Ce n'est pas sérieux. Tu ne dois pas t'absenter en français car nous avons cette
matière à l'examen.
- Ne te fais pas de souci. J'ai déjà lu Antigone, je n'ai pas tout compris mais je compte
sur toi pour m'expliquer.

13
- Je continue à penser que s'absenter sans raison n'est pas le meilleur moyen pour
avoir le bac.
- Et bien ! J'ai de la chance d'avoir un ami aussi gentil. Bon, c'est promis, je ne vais
plus m'absenter aux cours.

SEANCE 6 : Lecture analytique et langue intégrée.

Objectifs :
- Identifier l'ordre du récit et comprendre les effets produits ;
- Identifier les temps romanesques et comprendre les effets produits.

Supports : Le dernier jour d'un condamné. V. Hugo : chapitres XXVII – XLI – XLIII –
XXXVII.

Pré-requis :
Avoir des notions sur l'ordre du récit et les temps romanesques.

Démarche :
- cours dialogué ;
- prise de notes par les élèves.

1- L'ordre du récit :

A/ Le retour en arrière :

Support : Chapitre XXVIII

1. Relisez le chapitre précédant le chapitre XXVIII et dites ce que représente le pronom


personnel " l' " dans la phrase : " je l'ai cependant entrevue une fois. »
2. Le nom n'a été que suggéré par le narrateur, comment l'avez-vous reconnu ?
Justifiez votre réponse en vous appuyant sur des périphrases et des métaphores.
3. Que fait le narrateur dans ce chapitre ?
4. Comment appelle-t-on ce procédé dans l'ordre du récit ? Justifiez votre réponse.
5. Relevez la phrase de transition qui amène le souvenir (le retour en arrière).
6. Quel comportement a-t-il eu lorsqu'il avait vu, autrefois, la guillotine ?
7. Pourra-t-il avoir la même attitude au moment de sa condamnation ?
8. Que permet de comprendre l'évocation du souvenir (le retour en arrière) par rapport
aux événements présents ?
9. Quel est l'intérêt de ce retour en arrière ?

Réponses attendues :

1. La guillotine.
2. " la combinaison de ses lettres " ;" chaque syllabe est comme une pièce de la
machine " ;" la monstrueuse charpente " ; C’est bien la guillotine puisqu'il y a l'accord
du féminin dans " entrevue ".
3. Il raconte un souvenir, un événement passé.
4. C'est un retour en arrière. (Les indicateurs temporels font référence à un événement
passé : une fois, un jour.)
Le temps a changé : dans le chapitre précédent on emploie le présent et dans ce
chapitre, le récit est au passé : passé simple et imparfait.
5. " Je l'ai cependant entrevue une fois ".
6. Il a détourné les yeux : " Je détournai la tête avant d'avoir vu ".
7. Non, " Ah ! cette fois, malheureux, je ne détournerai pas la tête."

14
8. Cela permet de comprendre ces événements, les sentiments du narrateur et de
ménager le suspens : " C'est probablement là qu'ils sont aujourd'hui. Onze heures
viennent de sonner. Ils graissent sans doute la rainure."
9. Il nous permet de comprendre l'état d'esprit du narrateur.

B/ L'anticipation :

Support : Chapitre XLI

1. Lisez ce chapitre, relevez les verbes du 1er paragraphe et dites, à partir de ce qu'ils
expriment et du mode utilisé, ce qu'entreprend le narrateur.
2. Relevez la phrase, prononcée dans le chapitre VI, montrant que le fait d'observer la
mort lui permet de la dédramatiser.
3. Dans la suite du chapitre XLI, quels sont les indices permettant de comprendre qu'il
s'agit d'une anticipation ?
4. Combien d'interprétations fait-il de la mort ? Quels moyens emploie-t-il pour montrer
le caractère éventuel de ces interprétations ?
5. A quelles questions se trouve-t-il confronté à la fin de sa réflexion ?
6. Que veut-il voir à la fin ?
7. Que révèle ce comportement sur son état d'âme ?
8. Quel est l'intérêt de cette anticipation ?

Réponses attendues :
1. « ayons du courage / prenons / considérons / demandons / sachons/ retournons /
épelons / regardons » : mode impératif.
Le narrateur décide d'observer la mort en face et de prévoir ce qui se passera après.
2. « D'ailleurs, ces angoisses, le seul moyen d'en moins souffrir, c'est de les observer,
et les peindre m'en distraira. »
3. «  regardons d'avance dans le tombeau » ; l'emploi du futur.
4. Il fait trois interprétations de la mort : « une grande clarté et des abîmes de
lumière.. » ; «  un grand gouffre hideux, profond.... » ; « sur quelque surface plane et
humide.. »
Il emploie les expressions : « il me semble / ou bien ce sera peut-être / ou bien ... je
me trouverai peut-être / il me semble / il se peut bien aussi / il est probable que cela est
ainsi ... » : c'est l'expression de la probabilité.
5. Il se demande sous quelle forme reviennent les morts et il se pose la question de
l'âme.
6. Il demande à voir un prêtre.
7. Il est perdu, impuissant et déçu. Il a voulu voir la mort en face pour moins souffrir
mais les questions que cette idée soulève pèsent lourd sur lui.
8. Elle nous permet de comprendre les sentiments du narrateur vis-à-vis de la mort.

RETENONS :

Dans l'ordre de ce récit, le retour en arrière et l'anticipation ont une visée persuasive. Ils
permettent de comprendre l'état d'esprit du condamné, de faire partager ses angoisses et
ses souffrances et surtout de montrer l'injustice de la peine de mort.

PROLONGEMENT

Activité 1
Lisez le chapitre XXXVI et dites comment le souvenir évoqué permet de comprendre l'état
présent du condamné.

15
Activité 2
Identifiez d'autres retours en arrière dans le récit du condamné.

Activité 3
Lisez le chapitre XXVI et relevez les passages où le narrateur effectue des retours en arrière
et ceux dans lesquels il fait des anticipations.

2- Les temps romanesques :

A/ La scène :

Support : Chapitre XLIII

1. Relevez dans le chapitre précédent, les expressions qui introduisent ce chapitre.


2. Qui sont les personnes présentes dans le chapitre XLIII ?
3. Que fait le narrateur au début de ce chapitre ?
4. Par quels moyens le narrateur a-t-il tenté de restituer le temps réel de cette scène ?
5. Comment pourrait-on qualifier cette scène ?
6. Quel sentiment éprouve le condamné lorsque sa fille ne le reconnaît pas ?
Pourquoi ?
7. Quel est le but poursuivi par l'auteur en présentant cette rencontre sous la forme
d'une scène ?

Réponses attendues :
1. « on vous a amené votre enfant » ; « qu'on m'amène ma fille ».
2. Le narrateur (le condamné) et sa fille.
3. Il décrit sa fille.
4. Par la description (caractérisation du personnage, gestes, attitudes, sentiments) ;
Par les paroles rapportées au discours direct.
5. Elle est émouvante.
6. Il est désespéré car cette rencontre met fin à tout ce qui pouvait le raccrocher à la
vie.  « Et je suis retombé sur ma chaise, .............. Je suis bon pour ce qu'ils vont me
faire. »
7. Il cherche à toucher les sentiments du lecteur, à le rallier à sa cause et à montrer la
profondeur du désespoir du condamné.

Rappel :
La scène est un récit détaillé d'un événement, c'est un temps fort de l'action.

PROLONGEMENT

Activité
Identifiez d'autres scènes dans les chapitres précédents.

B/ La pause :

Support : Chapitre XXXVII

1. Que fait le narrateur dans ce passage ?


2. Comment s'effectue le passage au discours descriptif ?
3. A travers quel regard le lecteur découvre-t-il ce lieu ?
4. Complétez le tableau suivant par les éléments de la description.

Localisateurs : Eléments décrits : Caractérisations :

16
Figures de style :

5. Quel est l’ordre de la description ?


6. Quelle est l ‘impression dominante ?
7. Quel rapport établissez-vous entre le lieu décrit et l'état d'esprit du narrateur
sur cet édifice ?
8. Comment appelle-t-on cette description dans les temps romanesques ?

Réponses attendues :
1. Il décrit l'hôtel de ville.
2. Par les changements de temps : l'emploi du présent qui exprime la permanence de la
caractérisation du lieu décrit ; par la fréquence des caractérisations :adjectifs,
compléments de noms, figures de style ; par l'emploi des localisateurs ; par la rupture
du rythme de la narration : la description entraîne une pause annoncée par un verbe
de perception ou une situation narrative particulière (ici : le souvenir).
3. Avec le regard du narrateur (le condamné).
4.
Localisateurs : Eléments décrits : Caractérisation :
- là, de plain un édifice sinistre / sombre, lugubre
pied son toit aigu et raide
son clocheton bizarre
son cadran grand / blanc
des étages à petites colonnes
ses croisées mille
ses escaliers usés par les pas
- à droite et à ses arches deux
gauche la face toute rongée de vieillesse
si noir qu'il est noir au soleil

Figures de style : métaphore : Il vomit


personnification : Il regarde
antithèse : Son cadran lumineux sur sa façade ténébreuse

5. Ordre et type de la description :


- du général au particulier ;
- du haut vers le bas ;
- description subjective, dévalorisante.
6. Impression dominante :
Lieu sinistre, lugubre, funèbre.
7. C'est le point de vue d'un condamné à mort dans les derniers moments de sa vie,
l'angoisse et le désespoir qu'il ressent se lisent à travers le regard exécrable qu'il
porte sur le lieu décrit.
8. C’est une pause.

Rappel :
La pause est un arrêt dans le récit, c'est un ralentissement de l'action.

17
PROLONGEMENT

Activité :
Identifiez d’autres pauses dans l’œuvre.

C/ L'ellipse :

Support : Chapitre XVLII

1. Qu'est-ce que le narrateur avait projeté de faire dans le chapitre précédent ? Dans
quel but ?
2. Comment s'intitule ce chapitre ?
3. Ce chapitre contient-il l'histoire du narrateur ?
4. Que trouve-t-on à la place ? Quels renseignements nous donne-t-on ?
5. L'éditeur est-il sûr de ce qu'il avance ? Justifiez votre réponse par des expressions du
texte.
6. Que constitue ce chapitre au niveau du rythme de la narration ?
7. Pourquoi, d'après vous, le narrateur a-t-il choisi de passer sous silence son
« histoire » ?

Réponses attendues :

1. Il avait projeté d'écrire son histoire pour sa fille afin qu'elle ne l'apprenne pas par
quelqu'un d'autre.
2. « MON HISTOIRE »
3. Non.
4. Une note de l'éditeur nous informant que le narrateur n'a peut-être pas eu le temps
d'écrire son histoire.
5. Il n'en est pas sûr : " peut-être ", " semblent l'indiquer ".
6. C'est une ellipse.
7. Il cherche à gagner la confiance du lecteur en ne donnant aucune information sur la
nature de son crime.

Rappel :
Une ellipse est le fait de passer sous silence des événements. Cela permet d'accélérer le
récit.

PROLONGEMENT

Activité
Identifiez une autre ellipse à la fin de l’œuvre.

SEANCE 7 : Production de l'écrit

Support : Le dernier jour d'un condamné. V. Hugo : chapitre XVLII

Objectifs :
- rédiger un récit ;
- employer correctement les temps du récit ;

18
- employer des indicateurs temporels ;
- respecter la situation d'énonciation ;
- garder la cohérence avec le personnage.

Pré-requis :
- Maîtriser les principes du récit ;
- Maîtriser l'emploi des temps et leur conjugaison.

Démarche :
- poser des questions sur ce chapitre ;
- rappeler les principes du récit ;
- faire rédiger les élèves individuellement, corriger et faire noter les productions
obtenues.

1. Où se situe ce chapitre par rapport à l'histoire ?


2. Comment s'intitule-t-il ?
3. Est-ce que les autres chapitres ont un titre ?
4. Quelles informations comporte ce chapitre ?
5. Comment appelle-t-on, dans le temps romanesque, une période passée sous
silence par le narrateur ?
6. Puisque ce chapitre est intitulé " MON HISTOIRE ", qu'était supposé raconter
le narrateur ?
7. Qui va raconter cette histoire ? A quelle personne ?
8. A quelles questions faudra-t-il répondre ?
9. A quels temps devra être réalisé le récit ?
10. Quels liens devra-t-on employer pour assurer la cohérence du récit ?
11. Dans quel niveau de langue devra-t-on le rédiger ?

Réponses attendues :

1. 3 chapitres avant la fin.


2. Il s'intitule " MON HISTOIRE ".
3. Non, c'est le seul.
4. Les feuillets de ce chapitre ont été perdus.
5. C'est une ellipse.
6. L'histoire de son crime.
7. Le condamné, à la 1ère personne du singulier.
8. Qui ? Où ? Quand ? Quoi ? Comment ? Pourquoi ?
9. Au passé composé ou au passé simple.
10. Des indicateurs temporels.
11. Dans un niveau de langue courant (ou soutenu) pour respecter la cohérence.

Consignes d'écriture :
Vous imaginerez l'histoire du crime du condamné. Vous la raconterez, à la première
personne du singulier, dans une langue courante ou soutenue, au passé composé ou au
passé simple en respectant l'accord des temps et en employant des indicateurs
temporels.

Présentation du texte :
- Vous commencerez votre récit par la phrase du chapitre XXXIV :" Si on lit un jour
mon histoire, on ne voudra pas croire à cette année exécrable, qui s'ouvre par un
crime et se clôt par un supplice. ";
- Vous soignerez la présentation des différents paragraphes : alinéas, sauts de
ligne.

19
Correction de l'expression :
- Vous respecterez la cohérence avec le reste de l'histoire (n'oubliez pas
que le condamné est un homme raffiné, qu'il faut éviter de le présenter
comme une personne rustre) ;
- Vous emploierez un lexique subjectif et adopterez une tonalité pathétique ;
- Vous garderez le même temps dans votre récit et respecterez la
concordance des temps ;
- Vous accorderez les verbes avec leurs sujets ;
- Vous construirez des phrases correctes ;
- Vous soignerez l'orthographe ;
- Vous n'oublierez pas la ponctuation.

BILAN DE LA SEQUENCE

Les techniques narratives et la tonalité du récit sont mises au service de


l'argumentation dans un but persuasif afin d'émouvoir le lecteur et de le rallier à la
cause du condamné.

EVALUATION

Consignes d'écriture :
Vous étiez journaliste au moment de l'exécution du condamné. Racontez cet événement
pour un journal national. Vous ferez votre récit de manière à émouvoir le lecteur et à le
faire réfléchir sur la peine de mort.

Présentation du texte :
- Vous n'oublierez pas de citer la chronique de votre article ainsi que la date, de lui
donner un titre, de le signer et de préciser les références du journal ;
- Vous soignerez la présentation des différents paragraphes : alinéas, sauts de
ligne.

Correction de l'expression :
- Vous respecterez la véracité des faits ;
- Vous emploierez un lexique subjectif et adopterez une tonalité pathétique ;
- Vous garderez le même temps dans votre récit et respecterez la concordance des
temps ;
- Vous accorderez les verbes avec leurs sujets ;
- Vous construirez des phrases correctes ;
- Vous soignerez l'orthographe ;
- Vous n'oublierez pas la ponctuation.

20
SEQUENCE II : IDENTIFIER LES TECHNIQUES DESCRIPTIVES AU SERVICE DE
L’ARGUMENTATION

Séance 8 : Lecture analytique et langue intégrée.

1- La description de Bicêtre.

Objectifs :
- Identifier la typologie du chapitre ;
- Dégager les impressions à partir des champs lexicaux ;
- Identifier la tonalité du texte ;
- Comprendre la portée argumentative du chapitre.

Support : Le dernier jour d'un condamné. V. Hugo : chapitre IV

Pré-requis :
- Maîtriser les caractéristiques de la description ;
- Maîtriser la notion de champ lexical.

Démarche :
- cours dialogué ;
- prise de notes par les élèves.

1. Quelle est la typologie dominante de ce chapitre ? Relevez des indices qui


justifient votre réponse.
2. Quel est le lieu dont parle le narrateur ?
3. Quelle est la caractérisation essentielle du lieu ?
4. Quel est l'ordre de la description ?
5. Relevez dans un tableau les caractérisations de ce lieu selon les deux points
de vue.
6. Quelle impression générale se dégage de ce lieu ?
7. A quoi vous fait penser l'expression " C'est la vie vue de près " ? Comment la
comprenez-vous ?
8. En quoi les images du lieu et l'emploi de cette allitération sont-elles
pathétiques ?
9. Quelle est la visée de cette description ?

Réponses attendues :
1. Elle est descriptive : les localisateurs, la caractérisation.
2. Bicêtre, la prison où a été emmené le narrateur.
3. " hideux "-
4. Il décrit la prison de loin puis de plus près. (dernier plan  premier plan)
5.
Vu de loin : A mesure que vous approchez :

21
- " quelque majesté " - " le palais devient masure "
- " quelque chose de son - " les pignons dégradés blessent l'œil "
ancienne splendeur » - " je ne sais quoi de honteux et d'appauvri salit ces
- " un air de château de roi " royales façades "
- " on dirait que les murs ont la lèpre "
- " plus de vitres, plus de glace aux fenêtres "
- " de massifs barreaux de fer entrecroisés "

6. Un lieu horrible, complètement dégradé, sale.


7. On a l'impression d'un vers de poésie par l'allitération : " vie " et " vue " . Hugo
veut dire que lorsqu'on y regarde de près c'est la cruelle vérité , la vie des prisonniers.
8. Elles essayent d'apitoyer le lecteur car on sait que ce lieu abrite des
prisonniers.
9. Elle a une visée persuasive pour montrer la terrible condition des prisonniers.

RETENONS :

Par le registre pathétique l'auteur essaye d'émouvoir le lecteur, de l'apitoyer en


multipliant les procédés d'écriture visant à cet effet : phrases exclamatives, interrogatives,
images, connotations, invocations....

2- Le portrait du condamné.

Objectifs :
- Dégager le portrait du condamné à partir des informations du texte ;
- Comprendre la portée argumentative de ce portrait.

Supports : Le dernier jour d'un condamné. V. Hugo : chapitre I - chapitre III - chapitre V -
chapitre IX - chapitre XII - chapitre XXIII -

Pré-requis :
- Maîtriser les caractéristiques de la description ;
- Maîtriser la notion de champ lexical.

Contrainte :
- Avoir fait relever par les élèves les expressions de ces différents chapitres qui
donnent des informations sur le condamné.

Démarche :
- vérification du travail effectué hors classe ;
- cours dialogué ;
- prise de notes par les élèves.

Chapitre I :
Que nous apprennent les souvenirs du narrateur sur son milieu social, son éducation et son
caractère ?

Réponse attendue :
- Il semble être d'un niveau social élevé, ayant bénéficié d'une certaine éducation.
- Il est romantique, insouciant et aimant la vie, la liberté.
- L. 11  15 " C'étaient des jeunes filles .... dans mon imagination. "

Chapitre III :

22
Que nous apprend ce chapitre sur son éducation ?

Réponse attendue :
- Il est raffiné : L. 231 : " moi qui suis raffiné par l'éducation ".

Chapitre V :
- Quel trait de caractère se dégage de ce chapitre ?
- Quelle expression confirme son éducation ?
Réponses attendues :

- Il est docile. L. 266 : " ma jeunesse, ma docilité. "


- L. 267 : " quelques mots en latin que j'adressai au concierge. "

Chapitre IX :
Que nous apprend le narrateur sur sa famille ?

Réponse attendue :
- L. 413 : " Je laisse une mère .....une femme ... une petite fille de 3 ans "

Chapitre XII :
Qu'est-ce que l'angoisse fait naître en lui ? Qu'est-ce que cela révèle de son caractère ?

Réponses attendues :
- L'angoisse fait naître en lui des cauchemars et des visions.
- L. 540 " et un frisson de fièvre .... cellule "
- L. 550 (561 : " Je ne suis ni visionnaire ... distinctement ".
- Il est très sensible.

Chapitre XXIII :
Qu'est-ce que la réflexion du friauche : " Ah ! ah ! monsieur vousailles êtes un marquis !
C'est un marquis ! " montre sur son origine sociale ?

Réponse attendue :
Le friauche comprend qu'il est d'un milieu social élevé par rapport au sien.

Fiche d'identité du condamné :

- Statut social :
 Elevé (bourgeois ? Noble ?)
 Marié et père de famille

- Education :
 cultivé
 lettré
 raffiné

- Caractère :
 romantique
(insouciant
(docile
(sensible

- En quoi ce portrait rend-il la condamnation à la peine de mort encore plus insupportable ?

23
- Pourquoi Hugo n'a-t-il pas révélé le crime commis par le condamné ?

Réponses attendues :
- Le condamné ne semble pas être à sa place dans ce monde carcéral, il apparaît comme une
victime et non comme un coupable.
- Dans un but persuasif afin de ne pas altérer son image et rendre la sanction plus difficile à
admettre. Pour que le lecteur se rallie plus facilement à sa cause.

Séance 9 : Lecture analytique et langue intégrée

Objectifs :
- Identifier le contexte spatio-temporel ;
- Dégager les passage descriptifs des passages narratifs ;
- Identifier les champs lexicaux et en dégager une impression ;
- Comprendre les figures de style et leurs impressions ;
- Comprendre la tonalité (les registres).

Support : Le dernier jour d'un condamné. V. Hugo : chapitre XIII

Pré-requis :
Avoir des notions sur :
- les champs lexicaux ;
- les figures de style.

Démarche :
- cours dialogué
- prise de notes par les élèves.

1- La mise en scène

1- Où se trouve le narrateur au moment où il a assisté à la scène ?


2- A quelle scène le narrateur va-t-il assister ?
3- Quelle est la typologie au début de ce chapitre ?
4- Montrez que le narrateur change de point de vue et décrit cette scène comme un véritable
spectacle.
5- Au début du chapitre, montrez que le condamné fait une description essentiellement auditive
en relevant le champ lexical du bruit et dites ce qui semblait se préparer du côté des gardiens.
6- Quelle était l'ambiance du côté des prisonniers ?
7- Comment était le narrateur au milieu de ce bruit ? Par quelle figure de style montre-t-il son
attitude ?
8- En quoi peut-on dire que la proposition du gardien : " vous voulez voir, cela vous amusera ", "
vous serez seul dans votre loge comme le roi " et l'acceptation du narrateur : " un spectacle,
si odieux qu'il fut ", " j'acceptai l'amusement " sont ironiques ?

Réponses attendues :

1- Dans une cellule proche de la sienne à Bicêtre.


2- Il va assister au ferrage des forçats.
3- C'est une typologie descriptive.
4- Il décrit d'abord ce qu'il entend, puis ce qu'il voit " d'ici vous verrez et vous entendrez " : le
cadre où va se dérouler l'événement, les spectateurs, les phases du ferrage (préparatifs,
visite médicale, ferrage). A la fin, il change de point de vue : il est vu " tous les yeux se
tournèrent vers la fenêtre que j'occupais ".
5- " bruit ", " on entendait " ; " ouvrir / fermer des portes " ; " grincer des verrous " ; " carillonner
des trousseaux de clés " ; " trembler les escaliers " ; " pas précipités " ; " voix s'appeler / se
répondre ". Les gardiens semblaient préparer quelque chose.
6- C'était une ambiance de gaieté : " Tout Bicêtre semblait rire, chanter, courir, danser ".
7- Par l'antithèse : " Moi seul muet dans ce vacarme, seul immobile dans ce tumulte. " il se
sentait isolé.

24
8- Ces expressions sont ironiques car le narrateur exprime le contraire de ce qu'il pense afin
d'amener le lecteur à se poser des questions. Le spectacle du ferrage des forçats n'a rien
d'amusant, un spectacle, en général, n'est pas " odieux " mais agréable à regarder et les
comparaisons avec la loge de théâtre et le roi n'ont rien de plaisants.

RETENONS :

L'ironie consiste à dire, en se moquant, le contraire de ce que l'on pense


afin d'amener le lecteur à se poser des questions. Il a pour but de
critiquer ou de dénoncer certaines pratiques.

2- Le spectacle

Le cadre

1- Que décrit le narrateur avant que le spectacle ne commence ?


2- Quelle impression dominante se dégage de cette description ?
Justifiez votre réponse en relevant les figures de style.

Réponses attendues :

1- Il décrit le décor : la cour.


2- comparaison : " comme une muraille " ;
hyperbole : " rien de plus dégradé, de plus nu, de plus
misérable que.. " ;
Il se dégage une impression d'enfermement, de dégradation.

Les spectateurs

1- Qui sont les spectateurs ?


2- Quelles sont leurs caractéristiques de la première catégorie des
spectateurs ? Quelles sont les figures de style employées pour les
décrire ? Quelle impression se dégage de ces caractérisations ?
3- D’où vient la 2ème catégorie des spectateurs ? Quel sentiment
éprouvent-ils ?

Réponses attendues :

1- Les prisonniers ;
Les curieux.
2- " foule de visages maigres et blêmes " ; comparaison :" pressés les uns contre les
autres comme les pierres d'un mur " ; comparaison : " on eut dit des âmes en peine " 
métaphore : " aux soupiraux du purgatoire qui donnent sur l'enfer ".
Les prisonniers sont très marqués physiquement et font penser à des âmes qui
attendent d'entrer en enfer.
3- Les curieux " quelques curieux venus de Paris "-
Ils ont peur : " leur effroi ".

 Le spectacle vu par le narrateur

1- Quelles expressions et quel changement de temps vont marquer le début du


spectacle ? Quelle est alors la typologie dominante adoptée par le narrateur ? Avec
quelle autre typologie alterne-t-il ?
2- Relevez le jeu des couleurs dans la description des uniformes des soldats. Qu'est-ce
que cette description révèle ?
3- Quelle a été la réaction des spectateurs en voyant arriver les soldats ?

25
4- Relevez le champ lexical qui reprend le thème de l'enfer dans la description des
visages des prisonniers.
5- Montrez que le narrateur fait le récit des différentes phases du ferrage dans le menu
détail. Quelles progressions thématiques a-t-il employées ?
6- Quel rôle joue les intempéries dans ce passage ? Quelles conséquences ont-elles
sur le comportement des forçats ?
7- Que font les forçats à ce moment-là ? Relevez le champ lexical qui évoque un rite
diabolique. Pourquoi le narrateur compare-t-il cette danse au " sabbat " ?
8- Quel est le sentiment dominant qu'a éprouvé le narrateur devant ce " spectacle " ?

Réponses attendues :

1- L'expression est : " Midi sonna ", " brusquement ". La typologie est narrative
puisque le narrateur emploie le passé simple alors qu'il a employé jusque-là
l'imparfait pour la description mais il introduit de temps en temps des passages
descriptifs.
2- Les " uniformes bleus ", " épaulettes rouges ", " bandoulières jaunes " . Elle révèle le
sens du détail du narrateur et la composition picturale de ce " tableau ".
3- Ils se sont mis à crier, à être menaçant et à montrer leur joie en même temps. " cris
de joie ... chansons ...menaces... imprécations mêlées d'éclats de rire.... Les voix
hurlèrent.
4- " masques de démons / grimaces / yeux flamboyèrent / étincelles reparaître dans
cette cendre. "
5- Le narrateur fait d'abord le récit minutieux des préparatifs effectués par les
« argousins ». Il emploie une progression éclatée : " l'un d'eux ....les uns .....les
autres .......les plus sagaces "
Il fait ensuite la description des forçats dans le détail après avoir donné une
impression générale : " hideux, hurlants, déguenillés ". Il emploie une progression éclatée
pour aller vers le particulier : " quelques-uns ....la plupart ....ceux-là ....un ... " Il va du
général au particulier.
Il raconte après la visite médicale, l'appel des prisonniers, la distribution des
vêtements, le ferrage puis, la danse des forçats.
6- L'averse froide : " Ils grelottaient, leurs dents claquaient, leurs genoux noueux
s'entrechoquaient "
Un rayon de soleil : " il mettait le feu à tous ces cerveaux "
7- Les forçats se mettent à danser de manière frénétique. " un mouvement convulsif ", "
ils tournaient à fatiguer les yeux ", " furieux et gai ", " cris grêles ", " éclats de rire
déchirés et haletants ", " mystérieuses paroles ", " acclamations furibondes ".
" Le sabbat " était, par une interprétation malveillante des chrétiens envers les juifs,
une assemblée nocturne et bruyante de sorciers au moyen âge. Puis il prend le sens de
danse, agitation frénétique.
8- Il a pitié d'eux et en a peur.

3- Le changement de point de vue

1- Relevez la phrase montrant que le point de vue a changé.


2- Complétez le tableau suivant par les expressions du texte.

Le comportement des forçats : Les sentiments du narrateur :

3- Montrez que le sentiment du narrateur augmente jusqu'à atteindre son paroxysme.

26
4- Quel est le registre de ce passage ?
5- Le condamné à mort semble-t-il appartenir au même milieu que les autres prisonniers ?
6- Pourquoi cette vision est-elle importante pour le condamné ? Relevez l'expression qui
justifie votre réponse et dites à quoi elle se réfère.
7- Que veut dénoncer l'auteur à travers ce chapitre ?
8- Quel rôle joue l'alternance du récit et de la description ?

Réponses attendues :

1- Celui qui regardait est regardé. " Tout à coup .... Tous les yeux se tournèrent vers la
fenêtre...me montrant du doigt. "
2-
Le comportement des forçats : Les sentiments du narrateur :
- Les explosions de joie redoublèrent ; - Je restai pétrifié
- Ils me faisaient honneur ; - Je frissonnai
- Quand j'entendis le tumultueux fracas de - Je poussai un cri
leurs chaînes, de leurs clameurs...
- Je crus voir leurs têtes hideuses paraître ... - Je poussai un second cri d'angoisse, et je
tombai évanoui.

3- Le narrateur a tellement peur qu'il finit par s'évanouir.


4- C'est un registre pathétique car on s'émeut à la fois pour les forçats et pour le
condamné que l'on plaint.
5- Le condamné à mort paraît appartenir à un autre monde (comme on l'a vu dans
l'étude précédente), il n'a pas la même éducation et le milieu carcéral l'angoisse.
6- Il pense à son exécution prochaine : " La Grève est fille de Toulon ".( Il fait référence
à la place de Grève à Paris où l'on exécutait les condamnés et à Toulon, d'où
s'embarquaient les forçats pour aller au bagne.)
7- Le voyeurisme des spectateurs ;
la condition inhumaine des forçats.
8- Elle joue un rôle argumentatif.

Synthèse

L'argumentation passe en général par le discours argumentatif que l'on repère à travers
un certain nombre de critères. (cf. séquence III).
Mais elle peut aussi s'exprimer au moyen :
- de la narration qui servira parfois à illustrer une thèse ou à suggérer une leçon de
morale. Le rythme de la narration, précipité (sommaire, ellipse) ou lent (pause, scène), la
longueur des phrases, les accumulations, les progressions thématiques soulignent certains
éléments ou thèmes du récit.
- de la description qui permet dans certains cas de renforcer l'éloge ou la critique d'un
lieu, d'un personnage. Les caractérisations permettent au lecteur de saisir l'opinion que le
narrateur se fait des événements, les termes péjoratifs, le lexique dévalorisant soulignent les
défauts, les figures de style frappent l'imagination.

PROLONGEMENT

A/ La tonalité (Les registres)

Activité
Identifiez les différentes tonalités dans les passages suivants.

27
1- " Je viens de faire mon testament. A quoi bon ? Je suis condamné aux frais et tout ce
que j'ai y suffira à peine. La guillotine, c'est trop cher " (chapitre IX
2- " Les hommes, je me rappelle l'avoir lu dans je ne sais quel livre où il n'y avait que
cela de bon les hommes sont tous condamnés à mort avec des sursis indéfinis. Qu'y
a-t-il donc de changé à ma situation ? " (chapitre III)
3- " Je voulus répéter à haute voix ce que je lui avais déjà dit ; plutôt cent fois la mort !
Mais l'haleine me manqua, et je ne pus que l'arrêter rudement par le bras, en criant
avec une force convulsive : Non ! " (chapitre II
4- )" Depuis que je suis sorti de l'infirmerie, il m'est venu une idée poignante, une idée à
me rendre fou, c'est que j'aurais peut-être pu m'évader si l'on m'y avait laissé. Ces
médecins, ces sœurs de charité, semblaient prendre intérêt à moi. Mourir si jeune
d'une telle mort ! " (chapitre XV)
5- " Le matin du quatrième jour, le substitut du procureur général se dit, en mettant sa
cravate : " - il faut pourtant que cette affaire finisse - " (chapitre VIII)
6- " Condamné à mort ! Voilà cinq semaines que j'habite avec cette pensée, toujours
seul avec elle, toujours glacé de sa présence, toujours courbé sous son poids. "
(chapitre I)
7- " Ah ! qu'une prison est quelque chose d'infâme ! il y a un venin qui salit tout. Tout s'y
flétrit, même la chanson d'une fille de quinze ans ! Vous y trouvez un oiseau, il a de la
boue sur son aile ; vous y cueillez une jolie fleur, vous la respirez : elle pue. "
(chapitre XVI)
8- " ... seul à seul avec une idée, une idée de crime et de châtiment, de meurtre et de
mort ! est-ce que je puis avoir quelque chose à dire, moi qui n'ai plus rien à faire dans
ce monde ? " (chapitre VI)
9- " L'odeur étouffée de la prison me suffoquait plus que jamais, j'avais encore dans
l'oreille tout ce bruit de chaînes des galériens, j'éprouvais une grande lassitude de
Bicêtre. " (chapitre XVI)

Corrigé :
1- Tragique. 6- Tragique.
2- Ironique / humour noir. 7- Pathétique.
3- Pathétique. 8- Tragique.
4- Pathétique. 9- Pathétique.
5- Ironique.

B/ La progression thématique

RETENONS :

Dans tous les textes, l'information progresse et on peut y lire de nouveaux savoirs organisés
qui rendent les idées cohérentes. L'information initiale, ce dont on parle, s'appelle le
thème. L'information nouvelle apportée sur ce thème s'appelle le propos. Il y a trois
formes de progression :
- la progression à thème constant : on reprend le même thème et on ajoute un deuxième,
un troisième, un quatrième propos.
- La progression linéaire : on reprend le propos qui devient thème à son tour.
- La progression éclatée ou dérivée (particulièrement employée dans les textes explicatifs
et descriptifs) : on annonce le thème principal dans la première phrase et ce thème est
ensuite divisé en sous-thèmes.

Activité
Identifiez les différentes progressions des énoncés suivants extraits du chapitre XIII.

28
1- " Un jeune homme de dix-sept ans, qui avait un visage de jeune fille. Il sortait du
cachot où il était au secret depuis huit jours ; de sa botte de paille, il s'était fait un
vêtement qui l'enveloppait de la tête aux pieds, et il entra dans la cour en faisant la
roue sur lui même. "
2- " Un des quatre pans de l'édifice est coupé vers son milieu, et ne se rattache au pan
voisin que par une grille de fer. Cette grille s'ouvre sur une seconde cour... "
3- " Ils grelottaient, leurs dents claquaient : leurs jambes maigries, leurs genoux noueux
s'entrechoquaient. "
4- " Quand ils eurent revêtu les habits de route, on les mena par bandes de vingt ou
trente à l'autre coin du préau, où les cordons allongés à terre les attendaient. Ces
cordons sont de longues et fortes chaîne coupées transversalement.... "
5- " C'étaient des prisonniers, spectateurs de la cérémonie en attendant le jour d'être
acteurs. Tous regardaient en silence la cour vide encore. Ils attendaient. "
6- « Alors, ils se dépecèrent le travail ; les uns allèrent étendre dans un coin de la cour
de longues chaînes qu'ils nommaient dans leur argot les ficelles ; les autres
déployèrent sur le pavé les taffetas, les chemises et les pantalons ; tandis que les
plus sagaces examinaient un à un les carcans de fer. "
7- " Les forçats se levèrent à la fois, comme par un mouvement convulsif. Les cinq
cordons se rattachèrent par les mains, et tout à coup se formèrent en ronde
immense autour de la lanterne. Ils tournaient à fatiguer les yeux. Ils chantaient la
chanson du bagne. "

CORRIGE

1- " Un jeune homme de dix-sept ans, qui avait un visage de jeune fille. Il sortait du
cachot où il était au secret depuis huit jours ; de sa botte de paille, il s'était fait un
vêtement qui l'enveloppait de la tête aux pieds, et il entra dans la cour en faisant la
roue sur lui même. " (thème constant)
2- " Un des quatre pans de l'édifice est coupé vers son milieu, et ne se rattache au pan
voisin que par une grille de fer. Cette grille s'ouvre sur une seconde cour... "
(progression linéaire)
3- " Ils grelottaient, leurs dents claquaient : leurs jambes maigries, leurs genoux noueux
s'entrechoquaient. " (progression éclatée)
4- " Quand ils eurent revêtu les habits de route, on les mena par bandes de vingt ou
trente à l'autre coin du préau, où les cordons allongés à terre les attendaient. Ces
cordons sont de longues et fortes chaîne coupées transversalement.... "
(progression linéaire)
5- " C'étaient des prisonniers, spectateurs de la cérémonie en attendant le jour d'être
acteurs. Tous regardaient en silence la cour vide encore. Ils attendaient. " (thème
constant)
6- « Alors, ils se dépecèrent le travail ; les uns allèrent étendre dans un coin de la cour
de longues chaînes qu'ils nommaient dans leur argot les ficelles ; les autres
déployèrent sur le pavé les taffetas, les chemises et les pantalons ; tandis que les
plus sagaces examinaient un à un les carcans de fer. " (progression éclatée)
7- " Les forçats se levèrent à la fois, comme par un mouvement convulsif. Les cinq
cordons se rattachèrent par les mains, et tout à coup se formèrent en ronde
immense autour de la lanterne. Ils tournaient à fatiguer les yeux. Ils chantaient la
chanson du bagne. " (thème constant)

SEANCE 10 : Travail encadré et activité orale.

Objectifs :

29
- Avoir des connaissances sur l'application de la peine de mort : historique ;
manières de condamner à mort ; pays ayant aboli la peine de mort ;
- faire des recherches ;
- exposer les recherches ;
- sélectionner les informations essentielles ;
- prendre des notes.

Supports :
- exposés d'élèves sur la peine de mort.

Démarche :
- Exposés d'élèves ;
- Prise de notes.

SEANCE 11 : Lecture analytique et langue intégrée.

Objectifs :
- comprendre les sentiments du narrateur ;
- Identifier des champs lexicaux ;
- Dégager les impressions qui se dégagent de cette scène ;
- Comprendre la tonalité (le registre).

Support : Le dernier jour d'un condamné. V. Hugo : chapitre XLIX

Démarche :
cours dialogué ;
prise de notes par les élèves.

1- Que demande le condamné dans ce chapitre ?


2- A quel moment se passe cette scène ?
3- Quel sentiment éprouve le narrateur ? Relevez le champ lexical qui justifie ce
sentiment.
4- Quelle est la ponctuation la plus fréquente dans ce passage ? Quel rôle joue-t-elle ?
5- Comment comprenez-vous la dernière phrase du texte écrite en majuscules :
« QUATRE HEURES " ?
6- Comparez les sentiments du narrateur au début du livre, dans le chapitre I et à la fin
dans le dernier chapitre.
7- Quelle est la tonalité de ce dernier chapitre ?
8- Quel sentiment éprouve-t-on vis-à-vis de ce condamné ?
9- Quel mode d'écriture a choisi l'auteur ? Est-ce un monologue intérieur, un récit
autobiographique, un journal intime, un essai ?

Réponses attendues :

1- Il demande sa grâce.
2- Au moment où on vient le chercher pour l'exécuter.
3- Il est désespéré :: " Je lui ai demandé ma grâce en joignant les deux mains et en me
traînant sur les deux genoux " ; " Ma grâce ! ... par pitié, cinq minutes encore ! " ; "
Cela est si horrible à mon âge de mourir ainsi " ; " Cet exécrable bourreau ! " ; " Eh,
par pitié ! une minute pour attendre ma grâce ! " ; " Il est impossible qu'on ne me
fasse pas grâce ! "
4- Il y a de nombreux points d'exclamation et des points d'interrogation pour montrer le
désespoir intense du narrateur et sa révolte face au châtiment qui l'attend.

30
5- Cette phrase nominale, isolée du texte, écrite en lettres majuscules et sans
ponctuation souligne la solennité de l'événement. Elle marque la fin, l'exécution du
condamné. Elle est comme un dernier cri de désespoir. Elle agit comme le couperet
de la guillotine qui tranche la tête du condamné.
6-

Chapitre I Chapitre XLIX


" Mon corps est aux fers dans un cachot " ; " Je lui ai demandé ma grâce en joignant les
" mon esprit est en prison dans une idée " ; deux mains et en me traînant sur les deux
" Une horrible, une sanglante, une genoux " ;
implacable idée ! " ; " Ma grâce ! ... par pitié, cinq minutes encore ! "
" Je n'ai plus qu'une pensée, qu'une " Cela est si horrible à mon âge de mourir
conviction, qu'une certitude : condamné à ainsi " ;
mort ! " ; " Cet exécrable bourreau ! " ;
" elle est toujours là, cette pensée infernale". " Eh, par pitié ! une minute pour attendre ma
Il ressent une grande souffrance morale, grâce ! " ;
de l'angoisse. " Il est impossible qu'on ne me fasse pas
grâce ! "
Il lutte contre la peur, il sent que sa fin est
proche et il est désespéré.

7- Elle est à la fois tragique et pathétique car le narrateur reste impuissant devant son destin
et il souffre de cette situation.
8- On partage sa souffrance.

Rappel :
Le monologue intérieur est un discours sans auditeur et non prononcé par lequel un
personnage exprime sa pensée la plus intime, sans organisation logique c'est-à-dire ce qui
lui vient à l'esprit.
Le récit autobiographique est un récit introspectif en prose qu'une personne réelle fait de
sa propre existence lorsqu'elle met l'accent sur sa vie individuelle.
Le journal intime est un récit rédigé au jour le jour, l'auteur y est présent. Le journal
conserve un caractère secret même s'il évoque des événements extérieurs, l'accent est mis
sur le rédacteur du journal.
Un essai est un ouvrage littéraire en prose de facture très libre qui défend une thèse.

Le dernier jour d’un condamné est un récit à la première personne qui se présente
comme un journal intime mais c'est surtout un plaidoyer contre la peine de mort donc
c'est un essai.

SEANCE 12 : Exposés des lectures transversales.

1- Les sentiments du narrateur

Objectifs :
- Effectuer un relevé lexical des indicateurs temporels et des sentiments
éprouvés par le narrateur au fil de l’œuvre ;
- Comparer l’évolution de ces sentiments ;
- Identifier les tonalités ;
- Identifier la visée.

Supports :
- exposés d'élèves.

31
Contrainte :
Avoir donné le travail à l’avance à un groupe d’élèves.

Démarche :
- Exposés d'élèves ;
- Prise de notes.

Chapitres Moments : Lieux : Sentiments :


:
I Bicêtre " glacé " : la peur
II - C'était par une - La salle " inquiétude, terreur ... "
belle matinée d'audience " ennui ... "
d'août - Le cachot " mes dents claquaient, mes mains
- Il y avait 3 jours - La salle des
tremblaient...mes jambes étaient faibles ...
assises je trébuchai.. "
" une sueur froide sortit de tous mes
membres, je m'appuyai au mur pour ne
pas tomber "j'aurais eu , moi, tout à dire ;
mais rien ne me vint. Ma langue resta
collée à mon palais. "
" indigné "
" Il fallut que l'indignation fut bien forte
pour se faire jour à travers les mille
émotions qui se disputaient ma pensée. "
" Moi, je marchais, ivre et stupéfait ".
VI " ..n'y a-t-il pas en moi une tempête, une
lutte, une tragédie ? "
" si abrégée que soit ma vie, il y aura bien
encore dans les angoisses, dans les
terreurs, dans les tortures qui la rempliront
de cette heure à la dernière, de quoi user
cette plume et tarir cet encrier. "
" D'ailleurs ces angoisses... "
" ce journal de mes souffrances "
XII La nuit Le cachot " Il est possible que ces idées me donnent
un accès de fièvre, mais pendant que je
rêvais ainsi, ...un tintement de plus en plus
précipité a éclaté dans mes oreilles.. j'ai
fermé les yeux avec horreur ...Oh ! les
épouvantables spectres ! Comment se
fait-il que j'ai peur ainsi ? "
XIII Le spectacle des Dans une cellule " Je restai pétrifié ........ J'étais demeuré à
forçats qui doivent la fenêtre, immobile, perclus, paralysé ...
partir pour Toulon je poussai un cri, je me jetai sur la port
d'une violence à la briser... Je poussai un
second cri d'angoisse, je tombai évanoui. "
XVI Pendant le peu L'infirmerie " J'en suis resté navré, glacé, anéanti.
d'heures passées C'était une chose repoussante que toutes
à l'infirmerie ces monstrueuses paroles sortant de cette
bouche vermeille et fraîche. " ; " je ne
saurais rendre ce que j'éprouvais, j'étais à
la fois blessé et caressé. "

32
XVIII - L'horloge de la Le cachot " il m'a pris un frisson ...Est-ce que l ce
chapelle a sonné serait pour aujourd'hui ? "
six heures
- C'est pour
aujourd'hui
XXI Au moment où six Le cachot " je suis calme maintenant, tout est fini,
heures et demie bien fini. "
sonnaient " ... ma vue s'est troublée, une sueur
glacée est sortie à la fois de tous mes
membres, j'ai senti mes tempes se gonfler
et j'avais les oreilles pleines de
bourdonnements. "
" Le bruit des verrous nous a arrachés,
moi à ma stupeur . .. "
XXII - Sept heures et La conciergerie " ma tête était lourde et mes jambes
demie sonnaient faibles. "
- huit heures et " La vue de ce grand escalier, de cette
demie sonnaient noire chapelle, de ces guichets sinistres
m'a glacé ."
" Quand la voiture s'est arrêtée, j'ai cru
que les battements de mon cœur allaient
s'arrêter aussi. "
XXIII Le palais de " Toute ma résolution m'a abandonné
justice quand on a ouvert devant moi des
portes, ...où il n'entre que ceux qui
condamnent ou qui sont condamnés. "
" en effet j'étais pâle et mes cheveux se
dressaient ".
XXIV Le palais de " je me sens le cœur plein de rage et
justice d'amertume... la mort rend méchant ".
XXVI Il est dix heures Dans une cellule " ô ma pauvre petite fille ! encore six
XXVII heures, et je serai mort ! "
" Le nom de la chose est effroyable "
" Ah ! mes cheveux blanchiront avant que
ma tête ne tombe. "
XXVIII Onze heures Dans une cellule " Ah ! cette fois, malheureux, je ne
viennent de détournerai pas la tête ! "
sonner
XXXII avec le " Je me suis rassis, muet et plus
gendarme dans désespéré de toute l'espérance que j'avais
une cellule eue. "
XXXIV Une heure vient Dans une cellule " Quand j'ai rêvé une minute à ce qu'il y a
de sonner, je ne de passé dans ma vie et que j'en reviens
sais laquelle au coups de hache qui doit la terminer tout
à l'heure, je frissonne comme d'une chose
nouvelle. "
XXXVI " Il y a comme un bruit de cloche qui
ébranle les cavités de mon cerveau. "
XXXVIII et Il est une heure et " Voici ce que j'éprouve maintenant : une
XXXIX quart violente douleur de tête. Les reins froids,
Encore deux le front brûlant...... mais quoi ! une demi-
heures et seconde ! La douleur est escamotée ...
quarante cinq Horreur ! "
minutes

33
XLIII (après sa " Et je suis tombé sur ma chaise, sombre,
rencontre avec désert, désespéré. A présent... la dernière
Marie) fibre de mon cœur est brisée.. je suis bon
pour ce qu'ils vont me faire. "
XLVIIII Trois heures Dans une " J'ai tremblé ... cela m'a fait l'effet de
sonnaient chambre de quelque chose d'inattendu. "" mes pas
l'hôtel de ville étaient mous et fléchissaient comme si
j'avais eu deux genoux à chaque jambe. "
" j'étais ivre, stupide, insensé. C'est une
chose insupportable que le poids de tant
de regards appuyés sur vous. "
" J'avais vu une chose sinistre. Oh ! c'était
la réalité "
" Ma grâce ! ma grâce ! ai-je répété, ou
par pitié cinq minutes encore. "
" Eh, par pitié ! une minute pour attendre
ma grâce ! ou je me défends, je mords ! "
" Qui sait si je ne lui échapperai pas ? Si je
ne serai pas sauvé ? Si ma grâce... "
" Ah ! les misérables ! il me semble qu'on
monte l'escalier. "
XLIX QUATRE
HEURES

BILAN :

Les sentiments :
A partir de l’analyse du tableau, on peut remarquer que les sentiments dominants du
narrateur sont le désespoir, l’indignation, la peur, la terreur et l’angoisse. Cependant, il est à
noter que jusqu’à la fin de sa vie, le condamné garde l’espoir d’une grâce providentielle.
Les multiples évocations du temps qui passe précipitent la fin de l’œuvre et font
partager le sentiment d’angoisse et d’oppression qui vont crescendo. Ce compte à rebours
accentue le tragique et souligne l’impuissance du condamné face au temps qui s’égraine
inlassablement. Chaque son de l’horloge mentionné évoque le battement de tambour du
bourreau qui précède les exécutions. C’est une véritable torture morale et psychique qui
précède la torture physique. Le condamné est doublement châtié : « Qu’est-ce que la
douleur physique près de la douleur morale ? »

La tonalité est double :

Tragique : le condamné ne peut changer le cours de son destin. Il est vraiment face à sa
condamnation à mort. Le tragique vise à susciter l’effroi du lecteur devant la condition du
narrateur.
Pathétique :
Le condamné est soumis à une décision de la justice des hommes, mais il ne peut
cependant pas y échapper pour autant. Le lecteur partage sa douleur et se sent proche de
lui.

L’intérêt ?
La mise en exergue de la souffrance du condamné participe comme toujours de la
volonté de V. Hugo de toucher le lecteur, de le rattacher à sa lutte contre la peine de mort,
de faire réfléchir et agir les responsables. « Et puis ce que j’écrirai ainsi sera peut-être pas
inutile. Ce journal de mes souffrances, heure par heure, minute par minute, supplice …. la
balance de la justice. »

34
2- Les protagonistes

Objectifs :
- Effectuer un relevé lexical des réactions des protagonistes au fil de l’œuvre ;
- Etablir l’image du condamné vu par ces protagonistes.

Supports :
- exposés d'élèves.

Contrainte :
Avoir donné le travail à l’avance à un groupe d’élèves.

Démarche :
- Exposés d'élèves ;
- Prise de notes.

Les protagonistes : Leurs réactions vis-à-vis du condamné :


Les juges « avaient l’air satisfait probablement d’avoir bientôt fini. »
Le président « il m’a répondu, en souriant fatalement »
« le visage …doucement éclairé avait quelque chose de calme et de
bon. »
L’assesseur «  causait presque gaiement ».
Les jurés « ..blêmes et abattus mais de fatigue »
« Rien, dans leur contenance, n’annonçait des hommes qui viennent
de porter une sentence de mort et sur les figures de ces bons
bourgeois je ne devinai qu‘une grande envie de dormir. »
L’avocat «  on l’attendait. Il venait de déjeuner de bon appétit ».
Le gendarme « Oui criminel, oui bonheur : Oui, fortune ! »
« Ah bien non ! tiens ! et mes numéros pour qu’ils soient bons, il faut
que vous soyez mort. »
Le guichetier « indifférent...il resta un moment sans me répondre. »
Les geôliers « les premiers jours, on me traita avec une douceur qui m’était
horrible. Les égards d’un guichetier sentent l’échafaud. »
.. qui causent et rient et parlent de moi, devant moi comme d’une
chose. »
Le ministre «  Quinze jours d’attente chez le ministre qui ne sait seulement pas
qu’elles existent. »
Le substitut du «  … se dit en mettant sa cravate : il faut pourtant que cette affaire
procureur finisse. »
Le substitut du « .. si le substitut du greffier n’a pas quelque déjeuner d’amis qui l’en
greffier empêche. »
Les forçats « …le condamné ! le condamné ! crièrent-ils tous en me montrant du
doigt, et les explosions de joie redoublèrent. »
« Bonsoir ! me crièrent-ils avec leur ricanement atroce. »
Des curieux «  qui sont venus me voir l’autre jour dans ma loge, et qui me
regardaient à distance comme une bête de la ménagerie. Le
guichetier a eu cent sous. »
Le prêtre « Cependant ses paroles m’ont semblé inutiles … »
« Mais que m’a-t-il dit ? ce vieillard ? rien de senti, riens d’attendri, rien
de pleurer… »
il avait l’air de réciter une leçon déjà vingt fois récitée.. pas un regard
dans l’œil, pas un accent de la voix, pas un geste dans les mains. »
Marie (sa fille) « Oh ! vous me faites mal monsieur »

35
« si, a-t-elle dit. Un monsieur
« Ah ! vous ne savez donc pas ? Il est mort. »
Les spectateurs (la « … venaient de s’abattre sur le banc de la salle d’audience comme
foule, le peuple) des corbeaux autour d’une cadavre. »
« Tout ce peuple se rua sur mes pas avec le fracs d’un édifice qui se
démolit. »
« ce bruit sourd de cris que j’entends au dehors, ce flot de peuple
joyeux… »
« tout ce peuple rira, battra des mains, applaudira... qui courent pleins
de joie à une exécution. »
«  l’horrible peuple qui aboie et m’attend et rit »
« … à des rires qui éclataient, j’ai reconnu que c’était la foule. »
« Et les plus près de moi battaient des mains si fort qu’on aime un roi,
ce serait moins de fête. »
«  ces spectateurs avides et cruels »
« C’est une chose insupportable que le poids de tant de regards
appuyés sur vous. »
« La populace riait et trépignait dans la boue. »
« La voix de la foule est devenue plus vaste, plus glapissante, plus
joyeuse encore.
« L’horrible peuple avec ses cris de Hyène. »

Synthèse :
Que représente le condamné à mort aux yeux de la société ?
- pour sa fille, il est mort ;
- pour le personnel de la justice, c’est une affaire à classer ;
- pour le personnel pénitentiaire, c’est une chose, une « bête » ;
- pour le prêtre, un lieu commun ;
- pour le peuple, c’est un objet de spectacle captivant.

L’image du condamné qu’ont les protagonistes est une image négative, dégradante.
Il n’y a aucune prise de conscience des souffrances du condamné.

SEANCE 13 : production de l’écrit

1- La description d'un lieu

Objectifs :
- Identifier l'organisation d'une description de lieu ;
- Identifier les éléments de cette description ;
- Identifier les moyens de la caractérisation ;
- Produire une description sur le même modèle.

Support : Le dernier jour d'un condamné. V. Hugo : chapitre X

Démarche :
- faire remplir un tableau au fur et à mesure de la lecture du chapitre X ;
- dégager les éléments ayant permis de décrire ;
- produire une description sur le même modèle.

Elément décrit :

36
- le cachot du condamné.
La description de l'ensemble :
- mesure : huit pieds carré = 2m 60.
- murs en pierre de taille à angle droit sur un pavé surélevé.
La description des éléments par rapport à la personne qui décrit :
- faire remarquer que la personne qui décrit est à l’intérieur de la pièce et que la
description va du général au particulier.

Les localisateurs : Les éléments : La caractérisation :


A droite de la porte enfoncement qui fait la dérision d'une alcôve.
Au-dessus de ma tête une voûte en guise de ciel ; noire, en ogive,
pas de fenêtres, pas à laquelle d'épaisses toiles
même un soupirail. d'araignées pendent comme des
haillons.
Une porte où le fer cache le bois.
au centre, vers le haut de la porte
une ouverture de neuf pouces ( 27 cm), coupée
d'une grille en croix...

- Quelle impression se dégage de cette description ? Par quelle expression cette


impression est-elle résumée à la fin du chapitre ?
- Impression d'étroitesse, d'obscurité, de saleté.... L'expression est : " cette boîte
de pierre. "

RETENONS :

Pour décrire un lieu, il faut : choisir un élément à décrire (lieu,


paysage...) ;
- donner une vision d'ensemble (mesure, situation...) ;
- se situer par rapport au lieu que l'on décrit ;
- choisir des localisateurs en fonction de l'ordre de la description
(1er plan (dernier plan, du général au particulier, vision
panoramique...)
- déterminer les éléments que l'on va décrire ;
- choisir la caractérisation en fonction de l'impression que l'on veut
donner du lieu (adjectifs, relatives descriptives, compléments de nom,
figures de style...)

Activité :
Sur le même modèle, décrivez, votre classe, votre lycée, une pièce de
votre maison.....
- Préparez votre description en traçant un tableau sur le même modèle
que celui qui vous a permis d'analyser le texte.
- Rédigez le paragraphe descriptif au présent.
- Utilisez la progression thématique de votre choix.

2- La description d'un groupe de personnes

Objectifs :
- Identifier l'organisation d'une description d'un groupe de
personnes ;
- Identifier les éléments de cette description ;
- Identifier les moyens de la caractérisation ;
- Produire une description sur le même modèle.

37
Support : Le dernier jour d'un condamné. V. Hugo, chapitre XIII : « dans la
cour, des nuées d'hommes .... C'était un baladin condamné pour vol. »

Démarche :
- faire remplir un tableau ;
- dégager les éléments ayant permis de décrire ;
- produire une description sur le même modèle.

Elément décrit :
les forçats.
La description de l'ensemble :
Une nuée d'hommes hideux, hurlants et déguenillés.
La description des éléments par rapport à la personne qui décrit :
faire remarquer que la personne qui décrit est à l’intérieur de la prison
et que la description va du général au particulier.

Les anaphores : Les personnages : La caractérisation :


Quelques-uns d'entre Les grands noms du furent salués d'acclamations
eux bagne et d'applaudissements qu'ils
La plupart recevaient avec une sorte de
modestie fière avaient des
espèces de chapeaux
tressés de leurs propres mains
avec de la paille du cachot,
d'une forme étrange.
Un, surtout
un jeune homme de 17ans, qui avait un visage
de fille
de sa botte de paille il
s’était fait un vêtement qui
l'enveloppait de la tête au
pied

RETENONS :
Pour décrire des personnages, il faut :
- donner une vision d'ensemble ;
- déterminer les éléments que l'on va décrire ;
- choisir un ordre de description ;
- choisir la caractérisation en fonction de l'impression que l'on veut
donner du personnage : valorisante ou dévalorisante (adjectifs, relatives
descriptives, compléments de nom, figures de style..)

Activité :
Sur le même modèle, décrivez, un groupe d'artistes qui rentrent sur la
piste d'un cirque.
- Rédigez le paragraphe descriptif au présent.
- Vous utiliserez une progression dérivée.

A titre d’exemple :
Une nuée d'artistes, .............. et .................... firent leur
apparition sur la piste du cirque. Quelques-uns d'entre eux, les
clowns ........................................ La plupart avaient
des......................................... Un trapéziste,
surtout ........................qui
portait ..................................................

38
BILAN DE LA SEQUENCE

Les techniques descriptives et la tonalité des descriptions sont mises au


service de l'argumentation pour faire prendre conscience au lecteur des
conditions déplorables des prisonniers, de l'inhumanité des conditions de
détention et des souffrances des condamnés.

EVALUATION

Consignes d’écriture :
Vous attendez le car pour partir en voyage. Sur le trottoir vous observez
des enfants qui vivent dans la rue. Certains demandent l’aumône, d’autres
respirent des chiffons imbibés de colle….. Décrivez ces enfants (physique,
attitudes, comportement…) afin d’émouvoir le lecteur et de le faire
réfléchir sur la situation de ces enfants.

Présentation du texte :
- Vous n’oublierez pas de construire une introduction pour amener vos
descriptions ;
- Vous soignerez la présentation : paragraphes, alinéas, saut de
lignes.

Correction de l’expression :
- Vous ferez le récit au passé composé et les descriptions à
l’imparfait ;
- Vous emploierez un lexique subjectif et adopterez une tonalité
pathétique ;
- Vous accorderez les verbes avec leurs sujets ;
- Vous construirez des phrases correctes ;
- Vous soignerez la ponctuation et l’orthographe.

39
SEQUENCE III : - IDENTIFIER ET MAITRISER LES STRATEGIES DE
L’ARGUMENTATION ET LES PROCEDES ORATOIRES.
- IDENTIFIER LES CARACTERISTIQUES DE LA POESIE
ENGAGEE.

Séance 14 : lecture analytique et langue intégrée

Objectifs :
- dégager les différentes parties du texte ;
- comprendre les stratégies argumentatives ;
- identifier les types d’arguments ;
- identifier les procédés oratoires ;
- comprendre les objectifs de l’argumentation.

Support : La Préface du dernier jour d’un condamné. V. Hugo


Pré-requis :
Avoir des notions sur la genèse de l’œuvre.
Contraintes :
- avoir lu la Préface, en avoir dégagé les différentes parties et le contenu ;
- avoir cherché le sens des mots suivants : une plaidoirie, un réquisitoire, un plaidoyer.
Démarche :
- vérification du travail effectué hors classe ;
- cours dialogué ;
- prise de notes par les élèves.

1- Vérification du travail effectué hors classe.

CORRIGE :

- Une plaidoirie : exposition des faits d’un procès et des prétentions du plaideur (lui-
même ou son avocat).
- Un réquisitoire : développement oral, par le représentant du ministère public
(procureur / avocat général) des moyens de l’accusation.
- Un plaidoyer : ouvrage en faveur d’une personne, d’une opinion, d’une cause.

Les parties de la Préface : Le contenu :


L1  L 63 : « Il n’y avait en tête des Les justifications de l’écrit : un plaidoyer
premières éditions …. Il a réussi quelquefois contre la peine de mort.
à y retrouver un homme. »
L 64  L 107 : « Il y a trois ans … tous lesLes sources d’inspiration : le spectacle de
membres de la communauté sociale. » l’exécution.
L 108  L 380 : « Toutefois, cela ne suffit Les faits historiques ayant incité les
pas … C’est bien fait. » parlementaires à réclamer l’abolition de la
peine de mort.
L 381  499 : « Il faut citer deux ou trois Les exemples d’exécutions barbares
exemples .. Qu’avez-vous à alléguer pour la prouvant la cruauté de la peine de mort.
peine de mort ? »

40
L 500  815 : «  Nous faisons cette question Les réfutations visant à convaincre les
sérieusement … en Espagne ou en Russie. » partisans de la peine de mort.
L 816  840 : « L’édifice social du passé …. La vision futuriste de la justice.
Voilà tout. »
2- Les stratégies argumentatives :

Support : L 154  221 : « Au mois d’octobre 1830, on se rappelle …. Votre statue est à
refaire. »

A/ L’argumentation par les faits et le raisonnement inductif.

a- Le rappel des faits :

1. Quels faits évoque Hugo dans ce passage ? Ces faits sont-ils réels ?
2. Relevez les expressions qui qualifient ces hommes. Quelles sont leurs
caractéristiques ?
3. Pourquoi était-il impossible d’envoyer ces hommes à la guillotine ?
4. Pour prévenir la condamnation à mort de ces hommes, qui a pris
position contre la peine de mort ?
5. Leur prise de position a-t-elle été mûrement réfléchie ?
6. Relevez le champ lexical faisant référence à la parole et qui montre
l’apitoiement de ces gens.
7. Relevez le champ lexical faisant référence à un orchestre.
8. Pourquoi Hugo se sert-il de cette image ?

Réponses attendues :

1. Hugo évoque des faits réels, il s’agit de la condamnation de quatre ministres du


gouvernement de Polignac qui avaient, avec le roi Charles X, préparé les « Quatre
ordonnances » afin de modifier les lois sur la presse, les élections, la dissolution de la
Chambre et la date des élections. Ces ordonnances qui constituaient un véritable
coup d’Etat, ont entraîné la révolte des parisiens les 27, 28 et 29 juillet 1830 connue
sous le nom des « Trois Glorieuses ». Après cet événement, Charles X a été
remplacé par Louis-Philippe. Polignac ainsi que ses ministres ont été mis en procès :
« le procès des ministres. »
2. «  hommes du monde » (répété deux fois) ;
«  qu’on a pu rencontrer dans un salon » ;
«  échangé quelques paroles polies » ;
« hautes régions politiques ».
Ce sont des gens du monde, des politiques ayant occupé de hautes fonctions au
sommet de l’Etat.
3. Ils occupaient une place élevée dans la société.
4. La chambre (les députés) ;
Les législateurs ;
Un vieux procureur.
5. Non, ils l’ont prise de manière subite ; « une subite et merveilleuse miséricorde ».
6. «  pleurer ; bramer ; gémirait ; lamentation. »
7. « concert de psaumes ; grande symphonie en ut ; des chœurs ; orchestre d’orateurs ;
sa base ; son fausset. »
8. Il veut montrer qu’ils unissaient leurs voix, qu’ils étaient tous d’accord.

b- Les procédés argumentatifs et oratoires pour dénoncer les faits.

1. Relevez les antithèses et les métaphores montrant que les gens du monde
n’ont vu que leur intérêt dans la demande de l’abolition de la peine de mort.

41
2. Quels sont les procédés oratoires employés ? Dans quel but ?
3. En quoi le registre de ce passage est-il polémique ?
4. Quel type d’argument a-t-il employé ?
5. Quel type de raisonnement a-t-il adopté ?
6. De quoi veut-il convaincre le lecteur ?
7. En quoi ce fait va-t-il lui servir pour la suite de son argumentation ?

Réponses attendues :

1. «  Ce n’est pas à cause de vous, peuple que nous abolissons la peine de mort mais à
cause de nous, députés… »
« Tant mieux si cela arrange tout le monde mais nous n’avons songé qu’à nous. »
« Nous ne voulons pas que la mécanique de Guillotin morde les hautes classes. »
« II sembla que toutes ces entrailles de législateurs étaient prises d’une subite et
merveilleuse miséricorde. »
« Tel procureur général… qui avait mangé toute sa vie le pain trempé de sang des
réquisitoires, se composa tout à coup un air piteux et attesta les dieux qu’il était indigné de la
guillotine. »
2. Les procédés sont :
- L’ampleur rythmiques des phrases (les antithèses) ;
- Le pouvoir des images (métaphores).
Dans le but de frapper l’imagination, de toucher le lecteur.
3. Hugo a le souci de la preuve, il se base sur des faits réels, il adopte une position
nette et il fait preuve d’ironie.
4. L’argument par les faits.
5. Il part d’exemples pour aboutir à une idée donc il adopte un raisonnement inductif.
6. Il veut nous convaincre que la réaction des gens du monde contre la peine de mort
n’est pas une réaction dictée par leur conscience mais qu’il s’agit seulement d’une
manœuvre politicienne pour sauver des hommes appartenant à la même classe
qu’eux.
7. Il va lui servir de base et prépare le passage du particulier au général.

B/ L’argumentation par les faits et le raisonnement déductif.

Support : L 373  437 : «  Du reste, disons-le, jamais les exécutions … la personne sacrée
d’une créature de Dieu. »

1. Par quoi Hugo commence-t-il son argumentation ?


2. Relevez le lexique dénonçant la peine de mort.
3. Que raconte l’auteur pour démontrer son idée ?
4. En quoi ce fait a-t-il un caractère réaliste ?
5. Quel temps emploie Hugo pour raconter les faits ? Pourquoi ?
6. Quel est l’effet produit par les phrases simple, juxtaposées : « one le rase, on
le tond, on le garrotte…. » ?
7. Complétez le tableau suivant par les éléments relevés dans le texte et dites
quels sont les éléments insoutenables dans ce récit.
L’action du bourreau : L’action du couperet : La réaction du condamné :

42
8. Pourquoi Hugo a-t-il choisi de raconter des détails aussi sordides ?
9. Quels sentiments exprime l’auteur à la fin du passage ? Quels types de
phrases emploie-t-il ?
10. Quel type d’argument a utilisé l’auteur ?
11. Quelle est sa stratégie argumentative ?
12. Quels sont les procédés oratoires employés ?
13. De quoi V. Hugo veut-il persuader le lecteur ?

Réponses attendues :

1. Il dénonce l’aspect épouvantable des exécutions des condamnés.


2. « circonstances plus atroces ; plus révoltante ; l’exécration de la peine de mort ; ce
redoublement d’horreur ; certaines exécutions ont eu d’épouvantable et d’impie. »
3. Il raconte une exécution ratée.
4. Il précise le lieu (Pamiers), la date (vers la fin septembre) et peut même retrouver le
nom du condamné. Puis à la fin, il précise : « Cela s’est fait. Cela s’est vu. Oui. »
5. Il emploie le présent de narration pour rendre le récit plus vivant et en même temps
plus atroce.
6. Le condamné est considéré comme un objet, une chose. Il est persécuté, traqué
comme un animal.
7.
L’action du bourreau : L’action du couperet : La réaction du condamné :

Il lâche le couperet Le lourd triangle de fer se L’homme pousse un cri


détache avec peine, tombe affreux.
en cahotant … entaille
l’homme sans le tuer.

Le bourreau relève le Le couperet mord le cou du Le patient hurle…


couperet et le laisse patient... mais ne le tranche
retomber. pas.
Le bourreau rehisse encore Le 3ème coup fait jaillir un 3ème
le couperet ruisseau de sang de la
nuque du condamné mais
ne fait pas tomber la tête.
Le couteau remonta et Cinq fois le condamné
retomba cinq fois, cinq fois il hurla sous le coup et
entama le condamné secoua sa tête vivante en
criant grâce
Le bourreau s’enfuit sous la Le supplicié, … effroyable,
guillotine ruisselant de sang,
soutenant sa tête à demi
coupée qui pendait sur son
épaule, il demandait avec
de faibles cris qu’on vint le
détacher.
Le valet du bourreau… se
met à lui couper
péniblement ce qui restait
de cou avec je ne sais quel
couteau de boucher.

 Les éléments insoutenables sont mentionnés en gras.

43
8. Il veut provoquer un sentiment de révolte, d’indignation, de dégoût chez le lecteur
vis-à-vis de la peine de mort.
9. Il exprime sa révolte envers le juge qui assistait à l’exécution et qui n’est pas
intervenu par des phrases interrogatives ;
Il exprime son indignation devant la justice qui n’a pas condamné les
responsables de cet acte abominable en employant des phrases exclamatives.
10. L’argument par les faits (par l’exemple).
11. Il a annoncé son idée puis il l’a appuyée par des exemples, il a donc employé un
raisonnement déductif.
12. Les phrases interrogatives et exclamatives. La force des images grâce aux figures de
style.
13. De l’atrocité des exécutions et de leur caractère barbare.

Séance 15 : lecture analytique et langue intégrée

Objectifs :
- Comprendre les stratégies argumentatives ;
- Identifier les types d’arguments ;
- Mettre en parallèle le texte du dernier jour d’un condamné avec la Préface
pour comprendre les objectifs de l’argumentation.

Support N°1 : Chapitre VI et La Préface : L 4  14 : « Il y a deux manières de se rendre


compte …. Le lecteur choisira celle qu’il voudra. »

1- La situation d’énonciation.

1. Où se situe ce chapitre par rapport à l’œuvre ?


2. Dégagez la situation d’énonciation : qui parle ? A qui ? De quoi ? Où ? Dans
quel but ?
3. Quel est le type de phrases dominant ?
4. Relevez les questions posées et dites de quel type de questions il s’agit.
5. Quel est l’intérêt de cette stratégie d’écriture ?

Réponses attendues :

1. Au début.
2. Qui parle ?  le narrateur (le condamné).
A qui ?  à lui même  monologue intérieur.
De quoi ?  écrire son journal.
Où ?  dans son cachot de Bicêtre.
Dans quel but ?  pour faire « l’autopsie intellectuelle d’un condamné », pour
faire réfléchir les juges.
3. Les phrases interrogatives.
4. « Puisque j’ai le moyen d’écrire, pourquoi ne le ferais-je pas ? »
« Mais quoi écrire ? »
« Est-ce que je puis avoir quelque chose à dire, moi qui n’ai plus rien à faire
dans ce monde ?
« Que trouverai-je dans ce cerveau flétri et vide qui vaille la peine d’être
écrit ? »
«  pourquoi non ? »
« N’y a-t-il pas en moi une tempête, une lutte, une tragédie ? …où me
voilà ? »

44
« … cette histoire, nécessairement inachevée, mais aussi complète que
possible, de mes sensations, ne portera-t-elle point avec elle un grand et profond
enseignement ? N’y aurait-il pas … pour ceux qui condamnent ? »
« Peut-être cette lecture ….. la balance de la justice ? »
«  Se sont-ils jamais …. disposée pour la mort ? »
« Qu’est-ce que la douleur physique près de la douleur morale ? »
Le condamné pose des questions auxquelles il offre lui-même les réponses,
ce sont donc de fausses questions.
5. C’est un procédé oratoire qui vise à impliquer directement le lecteur
puisqu’il lui donne l’impression de participer simultanément à la
réflexion du condamné.

2- La stratégie argumentative.

1. Quelles questions le narrateur se pose-t-il au début du chapitre ?


2. Combien de réponses, le narrateur propose-t-il ? Identifiez-les.
3. Relevez les connecteurs logiques et caractérisez-les selon qu’ils annoncent la
cause, la concession, la condition, l’addition ou l’opposition puis reformulez les
arguments contenus dans chacun des paragraphes.

Paragra Liens Valeurs : Arguments :


phes :
logiques :
1
2
3
4
5

Réponses attendues :

1.
1- Puisque j’ai le moyen d’écrire, pourquoi ne le ferais-je pas ?
2- Quoi écrire.
2. Deux réponses :
1- la première réponse rejette la possibilité d’écrire : c’est la thèse réfutée car sa
condition de condamné le prive de sa liberté de penser et par conséquent d’écrire.
2- La deuxième soutient et justifie l’acte d’écrire : c’est la thèse soutenue car son
écrit doit permettre une prise de conscience collective du caractère barbare de la
peine de mort et aboutir à son abolition.
3.
Paragra Liens Valeurs : Arguments :
phes :
logiques :
1 Puisque cause Justification de l’acte d’écriture.
2 Si … Condition L’écriture est une thérapie pour moins souffrir.
certes Concession
Si … que condition
3 Et puis … Addition La souffrance du condamné doit servir d’exemple.
Si … Condition
Mais opposition
4 Car cause Cet écrit doit entraîner une réflexion des hommes
de loi sur la peine de mort.
5 A moins que … condition Ce n’est pas réellement un argument mais plutôt

45
ou qu’ils un clin d’œil de l’auteur face à sa prétendue
source d’inspiration (il aurait trouvé les feuillets).

3- Mise en parallèle avec la Préface.

1- Dans le premier paragraphe de la Préface, Hugo explique-t-il clairement


ses intentions ?
2- Quelles sont les deux interprétations données par Hugo pour justifier
l’existence du récit « Le dernier jour d’un condamné » ?
3- Quelle est, selon vous, la réponse la plus plausible ?
4- Qui est « l’homme, le rêveur, le philosophe, le poète » dont parle Hugo ?
5- Comment Hugo, dans le chapitre VI et dans la Préface, fait-il référence à
« ces papiers » contenant les mémoires d’un condamné ?

Préface : Chapitre VI :


«  Une liasse de papiers jaunes et inégaux ………………………………………………………
… dernières pensées d’un misérable ».

6. Dans la Préface et dans le chapitre VI, pourquoi V. Hugo laisse-t-il croire


que des feuillets ont réellement existé ?

Réponses attendues :

1. Non, il reste évasif car il préfère attendre de voir comment le public recevra
son œuvre.
2. Soit des feuilles du journal intime d’un condamné à mort qui ont été
retrouvées et publiées.
Soit un écrivain qui a puisé son inspiration dans un fait divers et qui en a été
bouleversé.
3. La seconde réponse semble être la plus plausible car le dernier jour d’un
condamné est un plaidoyer pour l’abolition de la peine de mort. V Hugo a
rédigé un texte réfléchi et construit pour dénoncer le caractère barbare des
condamnations à mort.
4. C’est Victor Hugo lui-même.
5.
Préface : Chapitre VI :
«  Une liasse de papiers jaunes et inégaux … « Ces feuilles les détromperont »
dernières pensées d’un misérable ». « … le vent ne joue dans le préau avec ses
morceaux de papiers souillés de boue… »

6. Il veut rendre son récit plus vraisemblable en laissant planer l’idée que le condamné
a réellement existé et que des feuillets ont été peut-être retrouvés. Il justifie ainsi son
engagement contre la peine de mort.

Support N°2 : Préface : L 518  554 : «  Ceux qui jugent et qui condamnent … le mardi
gras vous rit au nez. »

1- la situation d’énonciation.

1. Que désignent les pronoms « vous » et « nous » ?


2. Par quels moyens s’adresse-t-on aux récepteurs ?

46
Réponses attendues :
1. Les locuteurs ( les opposants à la peine de mort) et les récepteurs (les
partisans de la peine de mort).
2. Par des impératifs ;
En reprenant les objections de l’adversaire ;
Par des interrogations et des exclamations.
2- La stratégie argumentative

1. Combien d’arguments sont réfutés par V.Hugo ?


2. Relevez, dans un tableau, les moyens qui structurent le texte, les arguments
des partisans de la peine de mort, les réfutations de V. Hugo et les moyens qu’il
a employés pour cette réfutation.

Les moyens Les arguments des Les réfutations de Hugo : Les moyens :
structurant le partisans de la peine de
texte : mort :

3. Qu’est-ce qu’Hugo est arrivé à démontrer ?


4. Son argumentation est-elle convaincante ?

Réponses attendues :
1. Trois arguments.
2.
Les moyens Les arguments des Les réfutations de Hugo : Les moyens :
structurant le partisans de la peine de
texte : mort :
D’abord - Il importe de retrancher de - La prison perpétuelle Il met
la communauté sociale un suffirait. l’adversaire en
membre qui lui a déjà nui et contradiction
qui pourrait lui nuire encore. avec lui-même.
- On peut s’échapper d’une - Si vous ne croyez pas à
prison. la solidité des barreaux de
fer, comment osez-vous
avoir des ménageries ?

Mais reprend- Il faut que la société se Se venger est de l’individu, Il oppose un


on venge, que la société punir est de Dieu. La argument
punisse. société est entre les deux. d’autorité.
Elle ne doit pas punir pour
se venger.

Reste la Il faut faire des exemples. Loin d’édifier le peuple, il le Il oppose un


troisième et démoralise, et ruine en lui argument par
dernière raison toute sensibilité … A Saint- les faits
Pol, immédiatement après (l’exemple).
l’exécution d’un incendiaire
une troupe de masques est
venue danser autour de
l’échafaud encore fumant.

47
3. Que la prison est une punition suffisante : « Pas de bourreau où le geôlier
suffit ».
Qu’il faut éduquer et non punir : « elle doit corriger pour améliorer ».
Que les gens deviennent insensibles à force de voir le spectacle de la mort :
« Faites donc des exemples ! Le mardi gras vous rit au nez ».
4. Oui, car il utilise un raisonnement logique et des arguments probants.

RETENONS :

Le locuteur doit prouver sa thèse en proposant une série d’arguments qui doivent être
probants et cohérents.
Il peut être amené à envisager les objections de ses adversaires. Il confronte alors sa
thèse à une autre thèse dont il veut montrer la faiblesse. Pour cela il utilise des contre-
arguments.

Séance 16 : Lecture analytique et langue intégrée

Objectifs :
- Comprendre les stratégies argumentatives ;
- Identifier les types d’arguments ;
- Mettre en parallèle la Préface avec le texte du dernier jour d’un condamné
pour comprendre les objectifs de l’argumentation.

Supports :
- la Préface L 683  700 : « De deux choses l’une …. Frappe l’innocent ».
- Chapitre IX.

1- La situation d’énonciation.

1. Où se situe cet extrait ?


2. Qui parle ?
3. A qui ?
4. A propos de quoi ?
5. Quand et où ?
6. Dans quel but ?
7. Quelle est la typologie textuelle du passage ?

Réponses attendues :

1. Dans la Préface.
2. Victor Hugo.
3. Aux juges, à la société, aux lecteurs.
4. De la peine de mort.
5. En 1832 en France.
6. Convaincre que la peine de mort est une condamnation injuste et qu’elle frappe des
innocents quelles que soient les circonstances.
7. Argumentative.

2- La stratégie argumentative.

1. De combien de paragraphes est constitué ce passage ?


2. Complétez le tableau suivant par les éléments du texte et identifiez le type de
raisonnement adopté.

48
Paragraphes : Liens logiques : Arguments :
1
2
3
4 (conclusion)

3. D’après le tableau, quel est le type d’argument suivi ?


4. De ces deux solutions est-ce qu’il en existe une qui soit satisfaisante ?
Comment appelle-t-on ce type d’argument ?
5. Quels sont les procédés oratoires utilisés ?

Réponses attendues :

1. De 4 paragraphes.
2.
Paragraphes : Liens logiques : Arguments :
1 De deux choses Annonce de l’alternative.
l’une
2 Ou Le condamné est sans famille : il n’a reçu ni
Et alors éducation, ni instruction  il ignore  il est innocent.
3 Ou Le condamné a une famille, la peine de mort touche
Et alors aussi ses parents, ses enfants  on frappe des
innocents.
4 (conclusion) La peine de mort est injuste (sous-entendue, elle doit
être abolie).

3. L’auteur met le lecteur devant une alternative : « ou / ou » contenant deux propositions
opposées : « l’homme est sans famille » /   « l’homme a une famille ».
4. Les deux solutions envisagées sont insatisfaisantes toutes les deux, c’est un dilemme.
5.
* L’apostrophe par laquelle l’auteur s’adresse directement à son destinataire : « Et alors de
quel droit tuez-vous ce misérable orphelin ? » ;
* L’interrogation rhétorique qui permet de s’adresser à l’interlocuteur par une question
sans attendre de réponse. C‘est une manière d’affirmer son opinion : « et alors croyez-vous
que le coup … ? Que son père, que sa mère … ?
* L’exclamation qui permet de communiquer l’émotion, la surprise, l’indignation : « de son
malheur vous faites son crime ! »

RETENONS :

Les procédés oratoires sont caractérisés par :

* l’implication du destinataire (vous) ;


* l’apostrophe (on s’adresse directement à une personne présente ou absente) ;
* le mode des verbes à caractère injonctif (souvent l’impératif);
* l’interrogation rhétorique ou oratoire (question sans attendre de réponse ; manière
déguisée d’affirmer une opinion) ;
* l’exclamation ou les points de suspension (pour exprimer une émotion, une indignation,
une surprise) ;
* la structure et le rythme de la phrase (phrases courtes et percutantes ou complexes et
rythmées).

49
3- La mise en parallèle avec le chapitre IX.

1. Comment ce raisonnement est-il repris dans le chapitre IX ?


2. Mettez en parallèle les éléments des deux textes dans un tableau.

Chapitre IX : Préface :


«  Je laisse une mère, je laisse une femme, je laisse un ……………………………..
enfant. »
«  Ainsi, après ma mort, trois femmes, sans fils, sans …………………………………..
mari, sans père, trois orphelins de différente espèce ;
trois veuves du fait de la loi. »
«  J’admets que je sois justement puni, ces innocentes, ……………………………………..
qu’ont-elles fait ? N’importe ; on les déshonore, on les
ruine, c’est la justice. »
«  ma pauvre mère … mourra du coup. » …………………………………….
« ma femme … mourra aussi. A moins qu’elle ne
devienne folle … elle est comme morte. »
«  Mais, ma fille … c’est celle-là qui me fait mal. »

3. Qu’est-ce qui fait de cette Préface un véritable plaidoyer ?

Qui parle ?
A qui ?
De qui ? De quoi ?
Lexique ?
Registre ?
Procédés
oratoires ?
Stratégie ?

4.Qu’a voulu démontrer Hugo à travers son plaidoyer ?


5. Qu’est-ce qui donne à cette Préface une tonalité polémique ?

Réponses attendues :

1. A la première personne du singulier. C’est maintenant le condamné qui parle de sa


famille.
2.
Chapitre IX : Préface :
«  Je laisse une mère, je laisse une femme, je laisse un «  Cet homme a une famille . »
enfant. »
«  Ainsi, après ma mort, trois femmes, sans fils, sans «  En le tuant, vous décapitez
mari, sans père, trois orphelins de différente espèce ; toute sa famille. »
trois veuves du fait de la loi. »
«  J’admets que je sois justement puni, ces innocentes, « Vous frappez des innocents. »
qu’ont-elles fait ? N’importe ; on les déshonore, on les
ruine, c’est la justice. »
«  ma pauvre mère … mourra du coup. » «  Croyez-vous que le coup dont
« ma femme … mourra aussi. A moins qu’elle ne vous l’égorgez ne blesse que lui
devienne folle … elle est comme morte. » seul ? que son père, que sa mère,
«  Mais, ma fille … c’est celle-là qui me fait mal. » que ses enfants n’en saigneront
pas ? »

50
Remarque :
Les deux textes traitent du même thème : « la peine de mort frappe des innocents » mais en
usant de procédés variés.
- L’emploi de la 1ère personne rend le message plus émouvant car l’émetteur est fortement
impliqué.
- L’emploi des expressions brèves et répétitives accentuent cette impression : « je laisse une
mère, je laisse une femme, je laisse un enfant » ou « trois femmes sans fils, sans mari, sans
père.. »
3.
Qui parle ? « Nous » (forte implication de l’émetteur)
A qui ? Implication de l’auditoire à convaincre.
De qui ? De quoi ? D’un sujet considéré comme victime.
Lexique ? Subjectif
Registre ? Souvent pathétique
Procédés Effets pathétiques, longues phrases rythmées,
oratoires ? apostrophe, interrogations rhétoriques,
exclamations.
Stratégie ? Appel à la pitié.

4. Il a voulu démontrer que la peine de mort était un acte de barbarie dans la


modernité du 19ème siècle.
5.
- Hugo attaque la thèse des partisans de la peine de mort en s’impliquant
personnellement dans son texte.
- Son texte comporte des marques de subjectivité, des procédés d’insistance et
d’ironie.

RETENONS :

La tonalité (le registre) polémique est caractérisé par :


- l’intention de convaincre, de dénoncer ;
- le propos est vigoureux et même agressif ;
- l’auteur attaque une thèse en s’impliquant personnellement dans son texte ;
- Il y a des marques de subjectivité, des procédés d’insistance, d’exagération et
d’ironie.

Séance 17 : Production de l’écrit

Objectifs :
- Identifier et produire différents types d’arguments ;
- Identifier et produire différents modes de raisonnement argumentatifs ;
- Employer correctement des connecteurs logiques.

A/ LES TYPES D’ARGUMENTS


Activité 1.
Identifiez les types d’arguments proposés dans le tableau suivant.

Thèse : L’application de la peine de mort ne fait pas baisser le taux de criminalité.

Types d’arguments Arguments :


A Saint-Pol, immédiatement après l’exécution d’un incendiaire nommé
Louis Camus, une troupe de masques est venue danser autour de

51
l’échafaud encore fumant.
«  J’ai fait mon temps….. et je me suis remis à tuer pour vivre. » Le
friauche
Aux Etats Unis, malgré l’application de la peine de mort, le nombre
des condamnés ne cesse d’augmenter. En 2001, on a exécuté 680
personnes, il y en a actuellement, 3700 en attente.
En France, au moment où la peine de mort était encore appliquée on
comptait 600 000 crimes par an, après son abolition, on en comptait
120 000.
« A l’évidence, la peine de mort n’a jamais fait baisser le taux de
criminalité. Il n’y a qu’à comparer les statistiques des pays qui ont
aboli la peine de mort à celles des pays qui continuent à l’appliquer. »
Interview de R. Badinter (ancien ministre de la justice en France )
Si l’on ne met pas en place un système éducatif favorable et un
système social permettant l’épanouissement des citoyens, la peine de
mort restera un moyen inefficace pour faire baisser la criminalité.
Ou l’homme que vous frappez est sans famille …. Vous frappez un
innocent. Ou cet homme a une famille ….Et ici encore vous frappez
des innocents. Gauche et aveugle pénalité, qui, de quelque côté
qu’elle se tourne, frappe l’innocent !

Activité 2.
Identifiez les types d’arguments proposés dans le tableau suivant.

Thèse : le fait de regarder certaines émissions de télévision rend les enfants violents.

Types d’arguments Arguments :


Un psychologue affirme que la plupart des enfants qui ont un
comportement violent passent beaucoup de temps à regarder des
dessins animés dans lesquels le héros est agressif.
Si les enfants regardent beaucoup de films violents dans lesquels le
héros est valorisé, ils auront envie de l’imiter.
Aux Etats Unis, un jeune lycéen a agressé violemment et a même
blessé plusieurs de ses camarades de classe. Il passait tout son
temps à regarder des films de violence à la télévision.
70% des enfants passent en moyenne 4 heures par jour devant la
télévision. Sur ces 4 heures, ils regardent pendant au moins 3 heures,
des dessins animés dans lesquels la violence est valorisée.

Activité 3.
Voici des arguments pour et contre les réseaux multimédias. Classez-les en deux
colonnes.

a- L’informatique est accessible à tous, même dans les régions les plus isolées.
b- Le monde de l’informatique est virtuel, il n’a pas de réalité.
c- L’homme est condamné au zapping permanent, c’est un monde sans ordre ni cohérence.
d- Chacun accède à l’information souhaitée, à faible coût.
e- Grâce au partage des informations, la collaboration devient une règle.
f- Les loisirs s’enrichissent (visite de musées, de paysages, musique, livres, cinéma,
voyages…)
g- Trop d’informatique tue l’information : l’homme est assoiffé et ne retient rien.

Activité 4.

52
A/ Dans la liste des arguments suivants relevez ceux qui permettent de soutenir la
thèse suivante : « les guérisseurs ne sont pas compétents » et ceux qui permettent de
la réfuter.

a- Les guérisseurs n’ont pas fait d’études de médecine et par conséquent sont incapables de
diagnostiquer les maladies ce qui peut entraîner des complications chez les malades.
b- Une personne affirme qu’elle a été guérie d’une entorse en allant voir un rebouteux qui lui
a fait des massages.
c- Les guérisseurs ne maîtrisent pas la dose des plantes qu’ils donnent à un malade et
aggravent souvent la maladie.
d- Dans 80% des cas, les malades qui arrivent à l’hôpital sont des patients qui ont essayé de
se faire traiter par un guérisseur mais sans résultat.
e- L’année dernière, un enfant a dû être opéré à cause d’un rebouteux qui lui a mal remis en
place son bras cassé.
f- Certains guérisseurs connaissent les plantes et leur efficacité et arrivent à obtenir de très
bons résultats.

B/ A partir du classement effectué, rédigez un dialogue d’une dizaine de lignes dans


lequel les interlocuteurs s’opposeront.

B/ LES STRATEGIES ARGUMENTATIVES

L’argumentation est une démonstration qui repose sur un raisonnement logique dont
voici les plus importants :

 le raisonnement inductif  qui va du particulier au général ou de l’exemple à l’idée.


 Le raisonnement déductif qui va de l’idée à l’exemple ou de la cause à la conséquence.
 Le raisonnement par opposition ou réfutation qui oppose deux idées, deux thèses.
 Le raisonnement concessif qui admet dans une certaine mesure la thèse de l’adversaire
mais qui la réfute après.
 Le syllogisme qui se base sur la logique.
 L’analogie qui se base sur la comparaison.

Activité 1.
Identifiez les différents types de raisonnement suivants.

Types de Raisonnements :
raisonnement :
Les personnes qui croient encore à la peine de mort aujourd’hui
ressemblent à celles qui étaient encore favorables à l’esclavage au début
du 20ème siècle.
Du reste, disons-le, jamais les exécutions n’ont été accompagnées de
circonstances plus atroces. Il faut citer deux ou trois exemples de ce que
certaines de ces exécutions ont eu d’épouvantables, d’impie. Dans le midi,
vers la fin du mois de septembre dernier…..
On condamne à mort un criminel pour donner l’exemple or l’exécution a
lieu en cachette donc, cette dernière ne joue pas son rôle.
Certes, la peine de mort est difficile à appliquer avec la prise de
conscience du monde actuel. Mais ne devons-nous pas nous demander si
elle ne serait pas méritée dans certains cas comme ceux des assassinats
d’enfants ?
A Saint-Pol, immédiatement après l’exécution d’un incendiaire nommé
Louis Camus, une troupe de masques est venue danser autour de

53
l’échafaud encore fumant. Faites donc des exemples ! le mardi gras vous
rit au nez.
On peut s’échapper d’une prison dites-vous. Mais alors, si vous ne croyez
pas à la solidité des barreaux de fer, comment osez-vous avoir des
ménageries ?

Activité 2.
Dans les raisonnements suivants,
a- distinguez la thèse de la réfutation ;
b- distinguez, pour chaque énoncé, la thèse des arguments et caractérisez
le type d’argument.

Ce qui était vrai à une certaine époque ne l’est plus aujourd’hui où les techniques de
pêche industrielle épuisent les réserves de poissons. L’aveuglement des professionnels de
la pêche a provoqué la raréfaction des espèces marines, elle a perturbé les écosystèmes et
a appauvri de nombreuses communautés du littoral.
« Les humains des Océans » Pour la science oct. 1998

Les espèces vivant dans les océans ne sont pas menacées par l’homme. Leur
multiplication est si rapide et leurs moyens d’échapper aux pêcheurs si grands qu’aucune
espèce n’est réellement menacée.
J.B. Lamarck
Activité 3.

Défendez, à l’aide de plusieurs types de raisonnement, la thèse suivante : «  l’étude


des œuvres littéraires présente de nombreux avantages ».

C/ LES CONNECTEURS LOGIQUES

Les connecteurs logiques sont des mots qui établissent une relation logique entre
deux mots, deux propositions, deux paragraphes, deux idées. Ils peuvent traduire
différentes idées.

Addition / alternative opposition Cause / Conséquence Illustration


liaison explication / conclusion (exemple)
Conjonctions Et Ou Mais Car donc
de Ni…ni or
coordination
Adverbes et De plus Ou bien … Cependant En effet Aussi + inv°. Par
locutions Par ailleurs ou bien Pourtant De fait Sujet exemple
adverbiales Egalement Soit ….soit Néanmoins En A titre
aussi D’ailleurs conséquence d’exemple
De même En Par Ainsi
D’abord revanche conséquent Notamment
Puis Au En conclusion à savoir
En outre contraire En
Enfin Par contre particulier
premièrement
Conjonctions Soit que Quoique Parce que De sorte que
et locutions ..soit que Bien que Puisque Si bien que
conjonctives Tandis que Vu que A tel point que
de Alors que Etant
subordination donné que
Du fait que

54
Activité 1.
Dans le texte suivant, les connecteurs logiques suivants : « en effet, bien que, malgré,
ainsi, donc, cependant » ont été oubliés. Replacez-les correctement.

…………… une différence d’âge notoire avec ses adversaires, notre champion a réussi
l’exploit ! …………., Hicham El Guerrouj, ………………. plus âgé qu’eux a montré une
étonnante forme physique lors de la finale des Jeux Olympiques, …………, il s’est octroyé le
luxe de ridiculiser ses rivaux en leur infligeant une sévère défaite. ………………, en homme
avisé, il a annoncé son désir de mettre fin à sa carrière. Nous lui souhaitons ………. une
heureuse retraite.

Activité 2.
Pour redonner un sens à cette argumentation, remettez à leur place les connecteurs
logiques en gras.

J’aimerais aller à la fête de Maria samedi prochain. Donc cela fait un mois que je ne suis pas
sortie, premièrement j’avais trop de travail. Finalement j’ai besoin de prendre l’air.
Autrement dit, elle compte sur moi pour la sono car je n’ai pas le choix. Deuxièmement,
qu’est-ce que tu décides ?

Activité 3.

Complétez les textes suivants à l’aide des connecteurs logiques proposés.

A/ bien que, en effet, c’est pourquoi, mais.


Lorsque les détectives sont arrivés sur les lieux du crime, ils n’ont trouvé qu’un cadavre déjà
froid et pas de témoins, ………………….. ils avaient désespérément besoin d’indices. Ils ont
fouillé toute la maison, examiné tous les objets à la loupe, ………….., apparemment, aucun
d’eux ne semblait leur apprendre quoi que ce soit. ………….., ce sont toujours de simples
détails qui permettent de découvrir une piste ………………. ils aient l’air insignifiant.

B/ finalement, car, donc, mais, certes


On peut rêver de nature lointaine, des plages bordées de cocotiers, du bleu des mers du
sud, des forêts du grand Nord. …………, les villes ont aussi leur magie toujours présente,
qui commence à la seule énumération de leurs noms : Rio de Janeiro, Valparaiso,
Katmandou, Samarkand, Marrakech…. ……….., la déception est parfois à la mesure du
mythe. Le Bagdad d’Harroun Al-Rachid n’est plus qu’une ville tentaculaire, aux faubourgs
tristes et interminables. Comme Manille, Djakarta, Bogota et tant d’autres. Faut-il pour autant
Renoncer au rêve et à l’évasion ? Heureusement non ……… lorsqu’on a bien décrié la ville
et ses tristesses, il reste l’essentiel. Qu’elle incarne ………………. la civilisation. Que ses
murs renferment des chefs-d’œuvre artistiques et architecturaux. Que cela vaut ……… bien
un long voyage.

Activité 4.

Retrouvez la structure du texte suivant en le complétant par les connecteurs logiques


de votre choix qui conviennent.

Qu’en est-il du téléphone mobile ?


……………………….. cet appareil révolutionnaire est léger, maniable, discret. …………….., il
rend d’importants services ………….. on peut l’emmener partout, à n’importe quel moment.
………………., son prix souvent trop élevé le rend inaccessible à certaines personnes.
…………………….., il s’agit, pour les fabricants de trouver la formule qui allie le service et la
rentabilité.

55
CORRIGE :

A/ LES TYPES D’ARGUMENTS

Activité 1.

Types d’arguments Arguments :


Argument par A Saint-Pol, immédiatement après l’exécution d’un incendiaire nommé
l’exemple ou par Louis Camus, une troupe de masques est venue danser autour de
les faits l’échafaud encore fumant. Faites donc des exemples ! le mardi gras
vous rit au nez.
Argument par le «  J’ai fait mon temps….. et je me suis remis à tuer pour vivre. » Le
témoignage friauche
Argument par les Aux Etats Unis, malgré l’application de la peine de mort, le nombre
chiffres des condamnés ne cesse d’augmenter. En 2001, on a exécuté 680
personnes, il y en a actuellement, 3700 en attente.
Argument par les En France, au moment où la peine de mort était encore appliquée on
précédents (on fait comptait 600 000 crimes par an, après son abolition, on en comptait
référence à une 120 000.
situation
antérieure)
Argument « A l’évidence, la peine de mort n’a jamais fait baisser le taux de
d’autorité ( on se criminalité. Il n’y a qu’à comparer les statistiques des pays qui ont
réfère à un aboli la peine de mort à celles des pays qui continuent à l’appliquer. »
spécialiste, une Interview de R. Badinter (ancien ministre de la justice en France )
autorité morale ou
religieuse)
Argument de cause Si l’on ne met pas en place un système éducatif favorable et un
à effet système social permettant l’épanouissement des citoyens, la peine de
mort restera un moyen inefficace pour faire baisser la criminalité.
Le dilemme Ou l’homme que vous frappez est sans famille …. Vous frappez un
(solutions toutes innocent. Ou cet homme a une famille ….Et ici encore vous frappez
insatisfaisantes) des innocents. Gauche et aveugle pénalité, qui, de quelque côté
qu’elle se tourne, frappe l’innocent !

Activité 2.

Types d’arguments Arguments :


Argument Un psychologue affirme que la plupart des enfants qui ont un
d’autorité comportement violent passent beaucoup de temps à regarder des
dessins animés dans lesquels le héros est agressif.
Argument de cause Si les enfants regardent beaucoup de films violents dans lesquels le
à effet héros est valorisé, ils auront envie de l’imiter.
Argument par les Aux Etats Unis, un jeune lycéen a agressé violemment et a même
faits (l’exemple) blessé plusieurs de ses camarades de classe. Il passait tout son
temps à regarder des films de violence à la télévision.
Argument par les 70% des enfants passent en moyenne 4 heures par jour devant la

56
chiffres télévision. Sur ces 4 heures, ils regardent pendant au moins 3 heures,
des dessins animés dans lesquels la violence est valorisée.

Activité 3.

POUR : CONTRE :
a- L’informatique est accessible à tous, b- Le monde de l’informatique est virtuel, il
même dans les régions les plus isolées. n’a pas de réalité.
d- Chacun accède à l’information souhaitée à c- L’homme est condamné au zapping
faible coût. permanent, c’est un monde sans ordre ni
e- Grâce au partage des informations, la cohérence.
collaboration devient une règle. g- Trop d’informatique tue l’information :
f- Les loisirs s’enrichissent (visite de musées, l’homme est assoiffé et ne retient rien.
de paysages, musique, livres, cinéma,
voyages…)

Activité 4.
A/
POUR : CONTRE :
a- Les guérisseurs n’ont pas fait d’études de b- Une personne affirme qu’elle a été guérie
médecine et par conséquent sont incapables d’une entorse en allant voir un rebouteux qui
de diagnostiquer les maladies ce qui peut lui a fait des massages.
entraîner des complications chez les f- Certains guérisseurs connaissent les
malades. plantes et leur efficacité et arrivent à obtenir
c-Les guérisseurs ne maîtrisent pas la dose de très bons résultats.
des plantes qu’ils donnent à un malade et
aggravent souvent la maladie.
d- Dans 80% des cas, les malades qui
arrivent à l’hôpital sont des patients qui ont
essayé de se faire traiter par un guérisseur
mais sans résultat.
e- L’année dernière, un enfant a dû être
opéré à cause d’un rebouteux qui lui a mal
remis en place son bras cassé.

B/ LES STRATEGIES ARGUMENTATIVES


Activité 1.

Types de Raisonnements :
raisonnement :
L’analogie Les personnes qui croient encore à la peine de mort aujourd’hui
ressemblent à celles qui étaient encore favorables à l’esclavage au début
du 20ème siècle.
Raisonnement Du reste, disons-le, jamais les exécutions n’ont été accompagnées de
déductif circonstances plus atroces. Il faut citer deux ou trois exemples de ce que
certaines de ces exécutions ont eu d’épouvantables, d’impie. Dans le midi,
vers la fin du mois de septembre dernier…..
Le syllogisme On condamne à mort un criminel pour donner l’exemple or l’exécution a

57
lieu en cachette donc, cette dernière ne joue pas son rôle.
Raisonnement Certes, la peine de mort est difficile à appliquer avec la prise de
concessif conscience du monde actuel. Mais ne devons-nous pas nous demander si
elle ne serait pas méritée dans certains cas comme ceux des assassinats
d’enfants ?
Raisonnement A Saint-Pol, immédiatement après l’exécution d’un incendiaire nommé
inductif Louis Camus, une troupe de masques est venue danser autour de
l’échafaud encore fumant. Faites donc des exemples ! le mardi gras vous
rit au nez.
Raisonnement On peut s’échapper d’une prison dites-vous. Mais alors, si vous ne croyez
par opposition pas à la solidité des barreaux de fer, comment osez-vous avoir des
ménageries ?

Activité 2.
la thèse
la thèse : Les espèces vivant dans les océans ne sont pas menacées par l’homme.
L’argument de cause à effet : Leur multiplication est si rapide et leurs moyens d’échapper
aux pêcheurs si grands qu’aucune espèce n’est réellement menacée.
J.B. Lamarck
la réfutation 
la thèse : Ce qui était vrai à une certaine époque ne l’est plus aujourd’hui où les
techniques de pêche industrielle épuisent les réserves de poissons. L’argument de cause à
effet : L’aveuglement des professionnels de la pêche a provoqué la raréfaction des espèces
marines, elle a perturbé les écosystèmes et a appauvri de nombreuses communautés du
littoral.
« Les humains des Océans » Pour la science oct. 1998

C/ LES CONNECTEURS LOGIQUES

Activité 1.

Malgré une différence d’âge notoire avec ses adversaires, notre champion a réussi l’exploit !
En effet, Hicham El Guerrouj, bien que plus âgé qu’eux, a montré une étonnante forme
physique lors de la finale des Jeux Olympiques, ainsi, il s’est octroyé le luxe de ridiculiser
ses rivaux en leur infligeant une sévère défaite. Cependant, en homme avisé, il a annoncé
son désir de mettre fin à sa carrière. Nous lui souhaitons donc, une heureuse retraite.

Activité 2.

J’aimerais aller à la fête de Maria samedi prochain car cela fait un mois que je ne suis pas
sortie, autrement dit j’avais trop de travail. Premièrement j’ai besoin de prendre l’air.
Deuxièmement, elle compte sur moi pour la sono donc je n’ai pas le choix. Finalement,
qu’est-ce que tu décides ?

Activité 3.
A/
Lorsque les détectives sont arrivés sur les lieux du crime, ils n’ont trouvé qu’un cadavre déjà
froid et pas de témoins, c’est pourquoi ils avaient désespérément besoin d’indices. Ils ont
fouillé toute la maison, examiné tous les objets à la loupe, mais, apparemment, aucun d’eux
ne semblait leur apprendre quoi que ce soit. En effet, ce sont toujours de simples détails qui
permettent de découvrir une piste bien qu’ils aient l’air insignifiant.

B/

58
On peut rêver de nature lointaine, des plages bordées de cocotiers, du bleu des mers du
sud, des forêts du grand Nord. Mais, les villes ont aussi leur magie toujours présente, qui
commence à la seule énumération de leurs noms : Rio de Janeiro, Valparaiso, Katmandou,
Samarkand, Marrakech…. Certes, la déception est parfois à la mesure du mythe. Le Bagdad
d’Harroun Al-Rachid n’est plus qu’une ville tentaculaire, aux faubourgs tristes et
interminables. Comme Manille, Djakarta, Bogota et tant d’autres. Faut-il pour autant
Renoncer au rêve et à l’évasion ? Heureusement non car lorsqu’on a bien décrié la ville et
ses tristesses, il reste l’essentiel. Qu’elle incarne finalement la civilisation. Que ses murs
renferment des chefs-d’œuvre artistiques et architecturaux. Que cela vaut donc bien un long
voyage.

Activité 4.

Qu’en est-il du téléphone mobile ?


Tout d’abord cet appareil révolutionnaire est léger, maniable, discret. Ensuite, il rend
d’importants services puisqu’on peut l’emmener partout, à n’importe quel moment.
Toutefois, son prix souvent trop élevé le rend inaccessible à certaines personnes. Par
conséquent, il s’agit, pour les fabricants de trouver la formule qui allie le service et la
rentabilité.

Séance 18 : Production de l’écrit

Objectifs :
- produire une introduction et une conclusion sur un sujet d’essai ;
- rédiger un essai ;
- s’initier au résumé de texte.

I- INITIATION A LA REDACTION DE L’ESSAI

A / L’INTRODUCTION

RETENONS :
Une introduction doit :
* présenter le sujet en le remettant dans son contexte ;
* dégager la problématique du sujet. Elle doit ouvrir les voies de la réflexion pour
situer le problème (toutes les connaissances scolaires, les informations véhiculées par les
médias ou l’expérience personnelle sont utilisables);
* présenter le plan en indiquant les orientations arrêtées pour traiter le sujet.

N.B.
- Il faut éviter d’énoncer des généralités sans intérêt ou rattacher le sujet à un passé trop
ancien (ex : « depuis que l’homme existe ou depuis l’aube de l’humanité…. » car ces
expressions conduisent souvent à des constatations sans valeur ou erronées.)
- Si l’introduction est valable, on doit pouvoir retrouver le sujet.

Activité 1.

59
Voici des introductions, déduisez-en le sujet auquel répond le devoir.

a) L’école occupe de plus en plus de place aujourd’hui dans notre société. Sa tâche est
d’autant plus difficile que la société devient de plus en plus complexe. Aussi pouvons-
nous nous demander quelles sont de nos jours, les principales missions de l’école ?
C’est ce que nous développerons à travers notre réflexion.
b) Il suffit de lire ou d’écouter régulièrement les médias pour constater que les spectacles
sportifs prennent de plus en plus de place dans l’esprit des gens. Devant cette passion
nous pouvons nous demander si les spectacles sportifs ne prennent pas une place
démesurée actuellement.

Activité 2.
Distinguez, parmi les introductions suivantes au sujet : « Un ordinateur ne pourra
jamais remplacer un professeur », celles qui conviennent et celles qui ne
conviennent pas en justifiant votre point de vue.

a) De nos jours, on constate que le monde de l’informatique a envahi presque tous les
domaines. L’ordinateur est devenu un outil indispensable car il facilite les tâches et il a
fait dernièrement son entrée à l’école. Mais pourra-t-il un jour remplacer le professeur ?
C’est ce que nous allons essayer de démontrer à travers les deux parties de notre
développement.

b) Depuis les années 80, l’ordinateur a marqué de sa présence de nombreux secteurs


productifs et il a même pu remplacer l’homme dans certains domaines. Cependant, je ne
suis pas du tout d’accord avec certaines personnes qui pensent que l’ordinateur est
capable de remplacer le professeur.

c) On a constaté ces dernières années une grande évolution des moyens de


télécommunication au niveau international, notamment en ce qui concerne l’informatique
et surtout Internet. Beaucoup de jeunes passent énormément de temps devant les
ordinateurs, soit chez eux, soit dans les cyber clubs, mais la question qui se pose est la
suivante : est-ce que l’ordinateur pourra, un jour, remplacer le professeur ?

d) Un ordinateur ne pourra jamais remplacer le professeur. En effet, il y a des gens qui


pensent que l’ordinateur est une arme qui détruit l’humanité. Tout d’abord, je ne partage
pas totalement ce point de vue.

e) De nombreuses personnes pensent qu’un ordinateur ne pourra jamais remplacer un


professeur. Personnellement, je partage tout à fait ce point de vue.

B / LA CONCLUSION
RETENONS :
Une conclusion doit :
* Dresser un bilan du traitement de la problématique.

60
* Elle constitue un point final et personnel sur le sujet (cela ne signifie pas qu’on a à
donner son avis à la 1ère personne).
* Elle doit élargir le problème.

N.B : Il n’est pas nécessaire de terminer le devoir par une question, il est plus pertinent de
terminer le devoir par une actualisation de la problématique

Activité 1.
Voici des conclusions, déduisez-en les sujets auxquels répondent les devoirs.

a) Pour conclure, nous pouvons dire que la musique est un art qui intéresse un grand
nombre d’individus. Elle favorise aussi les échanges et les rencontres. Enfin, elle est
pour certains un véritable moyen d’expression. Pour ma part, la musique joue ces trois
rôles. En vertu de cela, j’aurai du mal à me passer d’elle comme beaucoup d’entre nous,
d’ailleurs.
b) Le mariage est une affaire sérieuse qui demande de la réflexion et non de la
précipitation. Il me semble qu’il faut avoir atteint pleinement l’âge adulte pour s’y
engager. D’ailleurs, on peut constater qu’actuellement l’âge du mariage recule de plus en
plus.

Activité 2.
Distinguez, parmi les conclusions suivantes sur le sujet : « En vous rappelant de votre
enfance et en observant votre entourage, dites si vous pensez qu’une éducation doit
être plus sévère que permissive », celles qui conviennent et celles qui ne conviennent
pas en justifiant votre point de vue.

a) Après avoir rappelé mon enfance et observé autour de moi, j’ai dit ce que je pensais sur
le sujet.
b) Les gens sont libres de choisir une éducation sévère ou permissive.
c) En définitive, on peut déduire qu’il est très difficile de trancher car cela dépend des
circonstances. Je pense que dans certains cas, les parents seront amenés à adopter une
attitude sévère et dans d’autres, un comportement permissif. L’essentiel est de toujours
expliquer à l’enfant les raisons qui poussent à un tel comportement envers eux.
d) Je conclus en disant qu’une éducation doit être à la fois sévère et permissive.

Des mots pour le dire


 Pour introduire le bilan :

- Enfin, il apparaît clairement que……


- Somme toute, on peut avancer que…
- En définitive, on peut déduire que……
- Au bout du compte, il paraît que…

 Pour introduire le jugement :


- A mon avis,…
- Personnellement, je peux affirmer que….
- En fonction de mon expérience, ……………….

61
CORRIGÉ :
A/ L’INTRODUCTION

Activité 1.
a) Quel rôle doit jouer l’école de nos jours ?
b) Quelle est la place des spectacles sportifs actuellement ?
Activité 2.
a) Introduction valable.
b) Le problème posé reste vague, il manque la mise en rapport avec l’école et la prise de
position est donnée dès le départ.
c) La 1ère partie de l’introduction est trop générale et ne pose pas le problème. Il n’y a pas
de lien entre la 1ère partie et la question posée.
d) Le problème n’est pas posé, la position est prise dès le départ.
e) Le problème est posé de manière succincte et la position est prise dès le départ

B/ LA CONCLUSION
Activité 1.
a) Quel rôle peut jouer la musique de nos jours ?
b) Faut-il se marier jeune ?
Activité 2.
a) Conclusion trop succincte.
b) Conclusion trop vague.
c) Conclusion valable.
d) Conclusion trop succincte.

C/ PRÉPARATION DE L’ESSAI

Sujet : Est-il permis de mentir ?

1- Analyse du sujet :
- Que nous demande-t-on ?
- On nous demande s’il est permis de mentir.
- Que pouvons-nous répondre,
- On peut répondre à la fois oui et non.
- Cherchons des raisons et des exemples illustrant ces deux aspects.

2- Préparation des idées :

1- Il est permis de mentir :


- pour cacher la vérité à un malade atteint d’une maladie incurable afin de lui remonter
le moral.
- Pour éviter qu’un enfant coure un danger .
- Pour permettre à deux amis de se réconcilier.
2- Il est préférable de ne pas mentir :
- pour faire arrêter un coupable.
- Pour éviter une déception à quelqu’un.
- Pour être en conformité avec ses principes.

3- Rédaction de l’introduction et de la conclusion.

62
4- Rédaction du développement.

D/ S’INITIER AU RESUME DE TEXTE

Support : Le dernier jour d’un condamné, Préface L 683 700 « De deux choses l’une ….
Frappe l’innocent.

Consignes :
- Lisez le texte et soulignez les mots clés.
- Faites le schéma du texte.
- Rédigez le résumé en 50 mots environ (10% en plus ou en moins).

CORRIGÉ :
SCHÉMA POSSIBLE :

1- criminel : sans famille  sans éducation  pas responsable  innocent


2- criminel  famille  le tuer = laisser des orphelins  on touche des innocents
 dans les deux cas : on frappe des innocents.

RÉDACTION POSSIBLE :
Le dilemme de la peine de mort

Soit le criminel est sans famille, il est donc sans éducation et il n’est pas responsable.
En le condamnant, on frappe un innocent.
Soit le criminel a une famille et lorsqu’on le tue, on laisse des orphelins, aussi touche-
t-on des innocents.
Dans les deux cas, on frappe des innocents.
56 mots

BILAN DE LA SEQUENCE

Les caractéristiques du discours argumentatif sont :


- L’organisation logique du discours : thèses étayées d’arguments soutenus par des
exemples et présence de connecteurs logiques.
- L’importance des indices d’énonciation qui renseignent sur la position de l’auteur
par rapport à la thèse qu’il soutient ou qu’il réfute.
- La tonalité (le registre) polémique.
- Les procédés oratoires (ampleur rythmique de la phrase, pouvoir des images...)
- l’adresse au locuteur par l’injonction, les interrogations oratoires pour le persuader ou le
convaincre.

EVALUATION FORMATIVE

1- Essai

Sujet : rédigez un essai dans le quel vous essayerez de démontrer, dans deux paragraphes
distincts, les avantages et les inconvénients du téléphone mobile.

Consignes d’écriture :

63
Vous construirez votre devoir en trois parties : introduction, développement (en deux
paragraphes) et conclusion.
Vous respecterez les critères établis pour chaque partie.
Vous mettrez en évidence chaque partie en respectant l’alinéa et les sauts de lignes.
Vous n’oublierez pas d’appuyer vos thèses par des arguments que vous relierez par des
connecteurs logiques.
Vous soignerez l’expression, la ponctuation et l’orthographe.

2- Résumé de texte

Résumez le passage suivant de la Préface du dernier jour d’un condamné : L 518 à 554 :
« Ceux qui jugent et qui condamnent ….le mardi gras vous rit au nez. » en environ 90 mots
et donnez-lui un titre.

Vous tiendrez compte des recommandations suivantes :

Séance 19 : lecture analytique : la poésie engagée


Objectifs :
- identifier la forme d’un poème ;
- comprendre le thème d’un poème ;
- identifier les caractéristiques de la poésie engagée.

Support : Liberté, Paul Eluard

Pré-requis :
Avoir des notions de poésie.

Démarche :
- cours dialogué ;
- prise de notes.
LIBERTE

Sur mes cahiers d’écolier Sur chaque bouffée d’aurore Sur le tremplin de ma porte
Sur mon pupitre et les arbres Sur la mer sur les bateaux Sur les objets familiers
Sur le sable sur la neige Sur la montagne démente Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom J’écris ton nom J’écris ton nom
Liberté Liberté Liberté

Sur toutes les pages lues Sur la mousse des nuages Sur toute chair accordée
Sur toutes les pages blanches Sur les sueurs de l’orage Sur le front de mes amis
Pierre sang papier ou cendre Sur la pluie épaisse et fade Sur chaque main qui se
J’écris ton nom J’écris ton nom tend
Liberté Liberté J’écris ton nom
Liberté

Sur les images dorées Sur les formes scintillantes Sur la vitre des surprises
Sur les armes des guerriers Sur les cloches des couleurs Sur les lèvres attentives
Sur la couronne des rois Sur la vérité physique Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom J’écris ton nom J’écris ton nom
Liberté Liberté Liberté

64
Sur la jungle et le désert Sur les entiers éveillés Sur mes refuges détruits
Sur les nids sur les genêts Sur les routes déployés Sur mes phrases écroulés
Sur l’écho e mon enfance Sur les places qui débordent Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom J’écris ton nom J’écris ton nom
Liberté Liberté Liberté

Sur les merveilles des nuits Sur la lampe qui s’allume Sur l’absence sans désir
Sur le pain blanc des journées Sur la lampe qui s’éteint Sur la solitude nue
Sur les saisons fiancées Sur mes maisons réunis Sur les marches de la mort
J’écris ton nom J’écris ton nom J’écris ton nom
Liberté Liberté Liberté

Sur tous mes chiffons d’azur Sur le fruit coupé en deux Sur la santé revenue
Sur l’étang soleil moisi Du miroir de ma chambre Sur le risque disparu
Sur le lac lune vivante Sur mon lit coquille vide Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom J’écris ton nom J’écris ton nom
Liberté Liberté Liberté

Sur les champs sur l’horizon Sur mon chien gourmand et Et par le pouvoir d’un mot
Sur les ailes des oiseaux tendre Je recommence ma vie
Et sur le moulin des ombres Sur ses oreilles dressées Je suis né pour te connaître
J’écris ton nom Sur sa patte maladroite Pour te nommer
Liberté J’écris ton nom Liberté
Liberté

PAUL ELUARD

1- La forme du poème.

- Combien y a-t-il de strophes dans ce poème ?


 Il y a 21 strophes.
- De combien de vers est composée chaque strophe ? Quel est le nombre de pieds
dans les vers ?
 Il y a 3 vers de 7 syllabes (heptasyllabe).
 Un vers de 4 syllabes et un vers final constitué d’un seul mot de trois syllabes : « liberté ».
- Les rimes sont-elle régulières ? Par quoi sont-elles remplacées ?
 L’absence de rimes régulières est remplacé par le jeu des sonorités (ex : les assonances :
« blanches / cendres »).
 Chaque strophe commence par : « Sur » et se termine par « liberté » qui joue le rôle de
refrain.
Le poème fonctionne-t-il toujours sur le même schéma ?
 Non, il y a trois strophes qui ne correspondent pas à ce schéma :
 La strophe 13 : le 2ème vers ne commence pas par « sur » mais par « du miroir de ma
chambre ».
 La strophe 17 : le 3ème vers.
 La strophe 21 : aucun vers n’obéit à cette répétition.

2- Les thèmes du poème.

- Quels sont les thèmes essentiels évoqués dans le poème ?

65
 L’enfance (st. 1 à 4) (école et livres) ;
 Les années de formation (st. 5 à 11) (le fiancé, les nuits, la découverte du monde) ;
 La vie d’homme (st. 12 à 16) (maisons, vie amoureuse, chien fidèle, loyer, amour et
amitié) ;
 Le moment présent (st. 17 à 21) (période de la guerre, l’espoir).
- Que retrace le poème ?
 Il retrace la vie d’un homme, celle du poète et de n’importe quel homme.
- Qui est le « je » du poème ?
 C’est le poète qui écrit.
 C’est un « je » universel de tous ceux qui se reconnaissent en lui.
- Qui est le « tu » ?
 Une femme aimée, un ami, le « tu » implique une certaine familiarité, une complicité.
- Quel message le poète cherche-t-il à transmettre ?
 Un message d’action : il faut se battre pour la liberté qui est le sens même de l’existence.
 Un message d’espoir.
- En quoi peut-on dire que ce poème est engagé ?
 Emploi du « je » ;
 Destinataire explicite ;
 Les enjeux qui permettent au poète d’affirmer sa liberté et d’appeler à la résistance vis-à-
vis de l’occupant.
RETENONS :

La poésie engagée est caractérisée par :


- des marques de subjectivité ;
- souvent par l’emploi de la première personne du singulier ;
- l’adresse à un destinataire explicite ;
- la défense d’une idée, une cause ;
- son ancrage dans le réel ;
- la mise en jeu du rythme et des sonorités.

Séance 20 : travail encadré et activité orale : exposé des lectures cursives sur des
poésies engagées
Objectifs :
- Etudier des poèmes engagés ;
- Identifier les indices de la poésie engagée ;
- Effectuer des fiches ;
- Lire ces poèmes de manière expressive ;
- Faire le compte rendu du travail effectué hors classe ;
- Prendre des notes ;
- Effectuer un bilan.

Pré-requis :
- maîtriser les formes poétiques ;
- maîtriser les types de vers ;
- maîtriser les techniques poétiques.

Supports :
Exposés d’élèves sur les différents poèmes étudiés en groupes.

Contrainte :
Donner le travail à l’avance à 4 groupes d’élèves.

66
Démarche :
14. Exposés d’élèves ;
15. Elaboration d’une fiche bilan ;
16. Prise de notes.

Support N°1

Le chant des partisans

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?


Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme.
Ce soir, l’ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes.

Montez de la mine descendez des collines, camarades !


Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades !
Ohé, les tueurs, à la balle ou au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau, dynamite !

C‘est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères,
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux du lit font des rêves ;
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève.

Ici, chacun sait ce qu’il veut, ce qu’il fait, quand il passe ;


Ami, si tu tombes, un ami sort de l’ombre à ta place ;
Demain, du sang noir séchera au grand soleil sur les routes ;
Chantez, compagnons, dans la nuit : la liberté nous écoute.

Maurice Druon et Joseph Kessel (Londres 1943)

Questionnaire pour guider le groupe :

- Présentez rapidement les auteurs du poème.


- Où et quand ce poème a-t-il été composé ? Précisez dans quelles circonstances.
- A qui s’adresse-t-il ? Qui est représenté par le pronom personnel « nous » ?
- A quoi font allusion :  « le vol noir des corbeaux sur nos plaines ? et « les cris sourds du
pays qu’on enchaîne ? »
- Sur quelle image le poème s’achève-t-il ?
- Quel est le message de ce poème ?
- Etudiez ce qui fait la force de cette poésie ( le rythme des vers, leur sonorité, les images et
le mode es verbes).
- En quoi ce poème peut-il être qualifié de poème engagé ?

Support N°2

Etranges étrangers

Etranges étrangers
Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel
Hommes des pays loin
Cobayes des colonies
Doux petits musiciens
Soleils adolescents de la porte d’Italie

67
Boumians de la porte de Saint-Ouen
Apatrides d’Aubervilliers
Brûleurs des grandes ordures de la ville de Paris
Ebouillanteurs des bêtes trouvées mortes sur pied
Au beau milieu des rues
Tunisiens de Grenelle
Embauchés débauchés
Manœuvres désœuvrés
Polacks du marais du Temple des Rosiers
Cordonniers de Cordoue soutiers de Barcelone
Pêcheurs des Baléares ou du cap Finisterre
Rescapés de Franco
Et déportés de France et de Navarre
Pour avoir défendu en souvenir de la vôtre
La liberté des autres

Esclaves noirs de Fréjus


Tiraillés et parqués
Au bord d’une petite mer
Où peu vous vous baignez
Esclaves noirs de Fréjus
Qui évoquez chaque soir
Dans les locaux disciplinaires
Avec une vieille boîte à cigares
Et quelques bouts de fils de fer
Tous les échos de vos villages
Tous les oiseaux de vos forêts
Et venez dans la capitale
Que pour fêter au pas cadencé
La prise de La Bastille le quatorze juillet

Enfants du Sénégal
Dépatriés expatriés et naturalisés

Enfants indochinois
Jongleurs aux innocents couteaux
Qui vendiez autrefois aux terrasses des cafés
De jolis dragons d’or faits de papier plié
Enfants trop tôt grandis et si vite en allés
Qui dormez aujourd’hui de retour au pays
Le visage dans la terre
Et des bombes incendiaires labourant vos rizières
On vous a renvoyé
La monnaie de vos papiers dorés
On vous a retourné
Vos petits couteaux dans le dos

Etranges étrangers
Vous êtes de la ville
Vous êtes de sa vie
Même si mal vous vivez
Même si vous en mourez

Jacques Prévert (la Pluie et le beau temps – 1955)

68
Questionnaire pour guider le groupe :

- Présentez rapidement l’auteur du poème.


- Quelle est la forme de ce poème ?
- Quel est le thème du poème ?
- Faites la liste des lieux d’où viennent les étrangers.
- Relevez les mots et les expressions qui valorisent les étrangers ? Que révèlent-ils sur les
sentiments de l’auteur à leur égard ?
- Relevez les expressions montrant que leur situation est difficile, voire dramatique. Que
dénonce l’auteur ?
- Repérez et analysez différents jeux sur les mots et les sons. Quel ton donnent-ils au texte ?
- Quel est le message adressé par l’auteur ? A qui s’adresse-t-il ?
- Comment comprenez-vous le titre ?
- En quoi ce poème est-il engagé ?

Support N° 3

Chose vue un jour de printemps

Entendant des sanglots, je poussai cette porte.

Les quatre enfants pleuraient et la mère était morte.


Tout dans ce lieu lugubre effrayait le regard.
Sur le grabat gisait le cadavre hagard ;
C’était déjà la tombe et déjà le fantôme.
Pas de feu ; le plafond laissait passer le chaume.
Les quatre enfants songeaient comme quatre vieillards.
On voyait, comme une aube à travers des brouillards,
Aux lèvres de la morte un sinistre sourire ;
Et l’aîné, qui n’avait que six ans, semblait dire :
« Regardez donc cette ombre où le sort nous a mis ! »

Un crime en cette chambre avait été commis.


Ce crime, le voici : sous le ciel qui rayonne ,
Une femme est candide, intelligente, bonne ;
Dieu, qui la suit d’en haut d’un regard attendri,
La fit pour être heureuse. Humble, elle a pour mari
Un ouvrier ; tous deux sans aigreur, sans envie,
Tirent d’un pas égal le licou de la vie.
Le choléra lui prend son mari ; la voilà
Veuve avec la misère et quatre enfants qu’elle a.
Alors, elle se met au labeur comme un homme.
Elle est active, propre, attentive, économe ;
Pas de drap à son lit, pas d’âtre à son foyer ;
Elle ne se plaint pas, sert qui veut l’employer,
Ravaude de vieux bas, fait des nattes de paille,
Tricote, file, coud, passe les nuits, travaille
Pour nourrir ses enfants ; elle est honnête enfin.
Un jour, on va chez elle, elle est morte de faim.
Victor Hugo, Les Contemplations, Livre III (1856)

Questionnaire pour guider le groupe :

- Quel type de vers V. Hugo a-t-il choisi pour écrire ce poème ?


- Relevez les mots et les expressions du poème qui le place dans le registre pathétique.

69
- Faites le portrait de cette famille puis de la mère de famille.
- Selon Hugo, quelles sont les conséquences de la misère ?
- Que dénonce Hugo à travers ce poème ?
- En quoi ce poème est-il engagé ?

Support N° 4
Le Legs (1)

Et voici, Père Hugo, ton nom sur les murailles !


Tu peux te retourner au fond du Panthéon (2)
Pour savoir qui a fait cela. Qui l’a fait ? On !
On c’est Hitler, on c’est Goebbels … C’est la racaille,

Un Laval, un Pétain, un Bonnard, un Brinon, (3)


Ceux qui savent trahir et ceux qui font ripaille,
Ceux qui sont destinés aux justes représailles
Et cela ne fait pas un grand nombre de noms.

Ces gens de peu d’esprit et de faible culture


Ont besoin d’alibis dans leur sale aventure.
Ils ont dit : « Le bonhomme est mort. Il est dompté. »

Oui, le bonhomme est mort. Mais par-devant notaire


Il a bien précisé quel legs il voulait faire :
Le notaire a nom : France, et le legs : Liberté.

Pierre Desnos, L’Horreur des poètes (publié le 14 juillet 1943)

(1) le legs : ce qui se transmet par testament (héritage).


(2) Panthéon : monument de Paris où sont enterrés des hommes célèbres.
(3) Ces hommes sont responsables du gouvernement de Vichy qui a collaboré
avec l’occupant nazi.
Questionnaire pour guider le groupe :

- Présentez rapidement l’auteur du poème.


- Quelles sont les caractéristiques formelles du poème ?
- Dans quelles circonstances historiques ce poème a-t-il été publié ?
- A la lumière de ces circonstances historiques, donnez une explication au poème.
- A quel poète fait-on référence, Expliquez pourquoi.
- Cherchez qui sont les personnages cités dans ce poème.
- A qui s’adresse le poète ? Quel est le registre utilisé ?
- Quels sont les deux groupes d’hommes opposés dans ce poème ?
- Quel portrait le poète dresse-t-il des collaborateurs ? Par quels procédés les
dévalorise-t-il ?
- Quel est le message du poème ?

TABLEAU DE SYNTHESE

N° 1 N° 2 N° 3 N° 4

A quelle 1ère personne du 3ème personne du Le 1ère personne La 2ème pers. et la


personne est singulier et du pluriel du singulier 3ème pers. du
écrit le poème ? pluriel singulier
Emploie-t-on un oui Oui Oui Oui
lexique

70
subjectif ?
L’adresse à un Oui Oui Oui Oui
destinataire est-
elle explicite ?
Quel est le L’appel à la La situation des La situation des L’opposition
thème du résistance étrangers en misérables entre les
poème ? France collaborateurs et
les résistants.
ème
Existe-t-il un Oui (la 2 Oui (les peuples Oui ( la situation Oui (l’occupation
ancrage dans le guerre mondiale) venant des économique au allemande et le
réel ? anciennes temps du poète) gouvernement de
colonies Vichy)
françaises)
Quels sont les Métaphores, Métaphores, jeux Images fortes, la Phrases simples,
choix d’écriture ? rythme, sonorité, des sons et des chute à la fin ton familier,
emploi du mode mots caractère de
impératif l’oralité
Quelle est la Passionné Pathétique Pathétique Passionné
tonalité du
poème ?
Quelle est la classique libre Classique Sonnet
forme du (alexandrins) (alexandrins)
poème ?

RECAPITULATIF :

Poésie engagée :
* Les invariants :
- les marques de la subjectivité ;
- l’adresse à un destinataire explicite ;
- l’ancrage dans le réel ;
- la défense d’une idée, d’une cause ;
- la mise en jeu des rythmes et des sonorités ;
- la tonalité est souvent pathétique ou passionnée.

* Les spécificités :
- La forme des poèmes ;
- La personne à laquelle est rédigé le poème ;
- Les choix d’écriture.

Séance 21 : travail encadré et activité orale : exposé des lectures cursives sur la peine
de mort

Objectifs :
- Etudier des textes prenant position sur la peine de mort ;
- Effectuer des fiches ;
- Lire ces textes ;

71
- Faire le compte rendu du travail effectué hors classe ;
- Prendre des notes ;
- Effectuer un bilan ;
- Discuter.

Supports :
Exposés d’élèves sur les différents textes étudiés en groupes.

N° 1 : Le discours de Maurice Barrès (Chambre des députés en 1908)


N° 2 : Le discours d’Aristide Briand (Chambre des députés en 1908)
N° 3 : Le texte de Barjavel dans « Le journal du Dimanche »
N° 4 : Le dilemme développé par V. Hugo dans la Préface du dernier jour d’un
condamné

Contrainte :
Donner le travail à l’avance à 4 groupes d’élèves.

Démarche :
- Exposés d’élèves ;
- Prise de notes ;
- Discussion.

Questionnaire pour guider la lecture :


- Qui parle ? Quelle est sa fonction ?
- A qui  s’adresse-t-il ?
- Dans quel but ?
- Relevez les points de vue de chaque auteur et les arguments qu’il développe pour
convaincre son auditoire.

Après la présentation des différents textes, la classe pourra discuter sur la force des
différents arguments employés et dire ceux qui sont les plus convaincants.

Séance 22 : Lecture de l’image

Objectifs :
- comprendre la composition d’un tableau ;
- comprendre sa portée argumentative.

Support : Guernica de Pablo Picasso (1937)

Démarche :
- compte rendu des recherches effectuées hors classe ;
- cours dialogué ;
- prise de notes par les élèves.

Contraintes :
- Faire faire des recherches sur ce qui s’est passé à Guernica (pays Basque
espagnol), en 1936 et sur le cubisme en peinture.

- Quel lieu , le peintre a-t-il voulu représenter ?


- Enumérez les éléments qui composent le tableau.
- Quelles sont les forces contraires qui s’y affrontent ?

72
- Décrivez les victimes humaines : leur place dans le tableau, leurs corps, leurs
attitudes.
- Observez les animaux, que distinguez-vous sur leurs corps ? A quoi cela vous fait-il
penser ? ?
- L’ampoule au plafond et la lampe éclairent-elles le tableau ?
- Outre l’épée brisée, qu’est-ce qui sort de la main de l’homme terrassé ? Commentez.
- Quelles sont les couleurs dominantes du tableau ? Pourquoi le peintre a-t-il choisi
ces couleurs ?
- Que veut dénoncer Picasso à travers cette peinture ?

Questionnaire de lecture
Le dernier jour d’un condamné, Victor Hugo

Répondez aux questions suivantes en développant vos réponses et en


les justifiant par des éléments du livre.

1. Quelle est la thèse défendue par Victor Hugo dans ce livre ?


(Soyez précis). (3 points)

2. Ce livre est-il seulement argumentatif ? Justifiez votre réponse. (3 points)

3. Pourquoi cette méthode argumentative touche-t-elle particulièrement le


lecteur ? (Donnez des exemples précis qui illustrent la stratégie
argumentative de l’auteur).
(3 points)

4. Dans Le dernier jour d’un condamné, Victor Hugo nous présente de manière
implicite certains arguments pouvant appuyer sa thèse. Formulez au moins
trois de ces arguments. (3 points)

5. Pourquoi ce livre est-il préfacé par Robert Badinter dans l’édition du Livre de


Poche ? (2 points)

6. Expliquez les trois passages suivants extraits de la préface de Victor Hugo :

a. « Pas de bourreau où le geôlier suffit. » (p.32) (2 points)

b. « Se venger est de l’individu, punir est de Dieu. (…) [La société] ne doit
pas « punir pour se venger » ; elle doit corriger pour améliorer. » (p.32)
(2 points)

73
c. « Nous nions que le spectacle des supplices produise l’effet qu’on en
attend. Loin d’édifier le peuple, il le démoralise, et ruine en lui toute
sensibilité, partant toute vertu. » (p.33) (2 points)

Bonus : Expliquez pourquoi ce livre est toujours d’actualité.

Contrôle de lecture 3e - corrigé


Le dernier jour d’un condamné, Victor Hugo
1. Quelle est la thèse défendue par Victor Hugo dans ce livre ?
(Soyez précis). (3 points)
La peine de mort est inhumaine. Il faut la supprimer.

2. Ce livre est-il seulement argumentatif ? Justifiez votre réponse. (3 points)


Il est également narratif : un héros, un déroulement chronologique, une situation finale…

3. Pourquoi cette méthode argumentative touche-t-elle particulièrement le lecteur ?


(Donnez des exemples précis qui illustrent la stratégie argumentative de l’auteur). (3
points)
Le lecteur s’identifie au condamné et vit avec lui le compte à rebours et les péripéties
(demande de grâce, arrivée de sa fille qui ne le reconnaît pas, etc.).

4. Dans Le dernier jour d’un condamné, Victor Hugo nous présente de manière
implicite certains arguments pouvant appuyer sa thèse. Formulez au moins trois de
ces arguments. (3 points)
- Dieu donne la vie, lui seul peut la reprendre.
- Le condamné voit plusieurs fois l’échéance qui s’éloigne et en éprouve des
souffrances inutiles.
- On peut exécuter un innocent.
- Pas de caractère dissuasif à la peine de mort.
- La peine de mort ne corrige pas même le condamné. Elle est donc inutile.

5. Pourquoi ce livre est-il préfacé par Robert Badinter dans l’édition du Livre de


Poche ? (2 points)
C’est Robert Badinter, alors Garde des Sceaux, qui est à l’initiative de la loi abrogeant la
peine de mort en France.

6. Expliquez les trois passages suivants extraits de la préface de Victor Hugo :

74
d. « Pas de bourreau où le geôlier suffit. » (p.32) (2 points)
Priver un homme de la liberté est une peine suffisante. Nul besoin de le tuer.

e. « Se venger est de l’individu, punir est de Dieu. (…) [ La société] ne doit pas
« punir pour se venger » ; elle doit corriger pour améliorer. » (p.32) (2 points)
La peine de mort constitue une vengeance de la société à l’égard de ceux qui
enfreignent ses règles, non un moyen d’amender les coupables, puisqu’elle ne corrige
pas même le condamné. D’autre part, un homme n’a pas le droit d’en punir un autre ;
seul Dieu peut le faire.

f. « Nous nions que le spectacle des supplices produise l’effet qu’on en attend. Loin
d’édifier le peuple, il le démoralise, et ruine en lui toute sensibilité, partant toute
vertu. » (p.33) (2 points)
Le spectacle des condamnés à mort menés au supplice n’est pas dissuasif pour le
peuple. Au contraire, il l’habitue à voir périr un homme. Le terme «démoralise » est
donc à prendre ici au sens d’ôter tout sens moral au peuple. 

Bonus : Expliquez pourquoi ce livre est toujours d’actualité.


Le peine de mort existe toujours, même dans des pays occidentaux comme les Etats-
Unis.

75
Questionnaire de lecture

Le Dernier jour d’un condamné, V. Hugo

1. Quelle est l’originalité de la préface composée par Hugo pour son roman ? (1 point)
2. Qui représente « le poète élégiaque » ? (1 point)
3. Quelle est la cause du débat mis en scène ? (1 point)
4. En quoi peut-on dire que cette préface est une ironie ? (1 point)
5. Où le condamné commence-t-il à écrire ? (1 point)
6. Dans quel état d’esprit se trouvait-il quand il apprit sa condamnation ? (1 point)
7. Quelle sorte de langage le jeune homme apprend-il en prison ? (0,5 point)
8. Pourquoi écrit-il ? (1 point)
9. A qui tout particulièrement veut-il léguer son cahier ? (0,5 point)
10. De quel spectacle est-il le témoin écœuré ? (1 point)
11. Qu’avait-il espéré inconsciemment jusqu’à la visite du directeur ? (1 point)
12. Où l’arrêt de mort doit-il être exécuté ? (0,5 point)
13. Dans quelle prison le condamné est-il transféré ? (1 point)
14. Qui rencontre-t-il dans sa nouvelle cellule ? (1 point)
15. Quel échange s’opère entre les deux hommes ? Pourquoi ? (1 point)
16. Pourquoi le condamné n’apprécie-t-il pas l’aumônier ? (1 point)
17. A quelle occasion a-t-il l’espérance folle d’échapper à son sort ? (1 point)
18. Quel drame représente pour lui la visite de Marie ? (1 point)
19. Vers quelle destination précise le second transfert a-t-il lieu ? (0,5 point)
20. Qui le condamné appelle-t-il « les marchands de sang humain » ? (0,5 point)
21. Jusque dans les dernières lignes, il attend encore comme un miracle la grâce du roi;
de quel roi s’agit-il ? (0,5 point)

76
22. Quel crime le jeune homme a-t-il commis ? (1 point)
23. Quelles étaient les convictions politiques de Victor Hugo ? (1 point)

Bonus: Enoncez deux de ses oeuvres, chacune d’un genre littéraire différent.

Corrigé

Le Dernier jour d’un condamné, V. Hugo

1. Quelle est l’originalité de la préface composée par Hugo pour son roman ?
Il s'agit d'une pièce de théâtre.

2. Qui représente « le poète élégiaque » ? Hugo.

3. Quelle est la cause du débat mis en scène ? La publication d'un livre contre la peine de
mort.

4. En quoi peut-on dire que cette préface est une ironie ?


Les gens disent que le livre est à brûler, qu'il est scandaleux de vouloir abolir la peine de mort,
de sorte que tout le monde va l'acheter par curiosité et que l'idée se répandra.

5. Où le condamné commence-t-il à écrire ? A Bicêtre.

6. Dans quel état d’esprit se trouvait-il quand il apprit sa condamnation ?


Moral au beau fixe (chapitre 2).

7. Quelle sorte de langage le jeune homme apprend-il en prison ? L'argot.

8. Pourquoi écrit-il ?
- Il examine ses angoisses pour moins en souffrir.
- C'est une leçon pour les juges qui hésiteront peut-être à condamner.

9. A qui tout particulièrement veut-il léguer son cahier ? Sa fille Marie.

10. De quel spectacle est-il le témoin écœuré ? Départ de la chiourme pour Toulon (chapitre
13).

11. Qu’avait-il espéré inconsciemment jusqu’à la visite du directeur ? Sa grâce (jusqu'au


chap. 20).

12. Où l’arrêt de mort doit-il être exécuté ? En place de Grève.

13. Dans quelle prison le condamné est-il transféré ? A la Conciergerie.

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14. Qui rencontre-t-il dans sa nouvelle cellule ? Son successeur condamné à mort.

15. Quel échange s’opère entre les deux hommes ? Pourquoi ?


Redingote contre veste de laine, pour du tabac.

16. Pourquoi le condamné n’apprécie-t-il pas l’aumônier ?


Il est blasé, il récite sans être chaleureux ni ému.

17. A quelle occasion a-t-il l’espérance folle d’échapper à son sort ?


Il prétend à un gendarme qu'il peut dévoiler les numéros de loterie qui vont sortir. Il parvient
presque à convaincre le gendarme de lui passer son uniforme en échange de ces numéros.
Mais c'est finalement un échec.

18. Quel drame représente pour lui la visite de Marie ? C'est sa fille et elle ne le reconnaît
pas.

19. Vers quelle destination précise le second transfert a-t-il lieu ? L'Hôtel de Ville.

20. Qui le condamné appelle-t-il « les marchands de sang humain » ?


Ceux qui vendent des places pour le "spectacle" de l'exécution.

21. Jusque dans les dernières lignes, il attend encore comme un miracle la grâce du roi ;
de quel roi s’agit-il ? Charles X.

22. Quel crime le jeune homme a-t-il commis ?


On ne sait pas vraiment, mais il s'agit vraisemblablement d'un meurtre.

23. Quelles étaient les convictions politiques de Victor Hugo ?


Opposition à Napoléon III ; républicain ;député de Paris ; apôtre du peuple.

Bonus: Enoncez deux de ses oeuvres, chacune d’un genre littéraire différent.

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V. HUGO : LE DERNIER JOUR D’UN CONDAMNE
(texte de référence : livre de poche jeunesse 2001 n°761)
LA LITTERATURE AU SERVICE D’UN IDEAL/ DEFENDRE
UN IDEAL DE JUSTICE

Pour le …./…. Se procurer et lire l’œuvre + recherche biographie de l’auteur

1re séance : dominante lecture (…./….)


Objectif : prendre contact avec l’objet livre et l’œuvre
Activités :
 L’objet livre : distinguer les différentes parties de l’ouvrage
1. Une préface (15 mars 1832) par l’auteur fait le point sur son texte (p.9 à 46)
2. Un dialogue fictif Une comédie à propos d’une tragédie (p.50 à 70)
3. Le texte lui-même : 49 chapitres (p.73 à 256)
4. Le dossier prévu par l’éditeur (aide aux jeunes lecteurs) (p.257 à 287)
 Définir le statut du texte :
1. Un journal (1 chapitre par séance d’écriture) + repérages temporels. (ex.ch 8)
2. Une fiction aux allures de texte authentique. (anonyme à 1 ère publication + ch.47
fausse note d’éditeur). Différencier réalité/vérité
3. Un plaidoyer contre la peine de mort  thème majeur (cf. engagement de Hugo)
4. Un document (témoignage) sur les conditions d’incarcération et sur le processus
d’emprisonnement d’un condamné à mort + un regard sur l’état du système
pénitencier au XIXe. (chapitre 13 sur le départ des forçats)

Pour le …./…. : noter une biographie de V. Hugo en 10 lignes maximum. A votre avis
pour quelles raisosn a-t-il pris parti contre la peine de mort ?

2e séance : dominante lecture (…./….)


Objectif : Victor Hugo, la légende d’un siècle
Activités :
Les élèves donnent les éléments qu’ils ont jugé essentiels.
 Frise chronologique des gouvernements au XIXe (=> engagement politique)
 Une production artistique majeure (roman, poésie, théâtre, littérature d’idées)
 Une vie personnelle mouvementée
 Le bicentenaire de sa naissance

Pour le …./…. : relire le 1er chapitre + chercher la définition des termes que l’on ne connaît
pas (arabesque  ; chapes d’évêque ; hideuse ; convulsif ; giberne)

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3e séance : dominante lecture (…./….)
Objectif : comment dès le 1er chapitre le lecteur est conduit à prendre parti en faveur du
condamné (p.73-75)
Activités :
1. Comment est-on conduit à croire que l’histoire est réelle ?
 « Bicêtre » (ancrage dans la réalité ) + Point de vue interne (identification)
2. Etudier la structure du texte
 3 x « condamné à mort ». Obsession. Noter le point d’exclamation
 Autrefois + foisonnement, arabesques, emploi du pluriel
 Maintenant + « une »
 rétrécissement de son univers (le monde => le cachot ; une vie entière => quelques

jours ; le foisonnement des idées => l’obsession de la condamnation)

3. Pourquoi n’a-t-on pas de renseignements sur le narrateur ? (pas d’âge, d’identité ni de


raisons de sa condamnation)
 Le lecteur peut s’identifier + c’est un exemple universel « un homme comme les
autres hommes »
4. Quelle est la figure de style à la fin du texte ?
 Personnification de la mort (effet de terreur)

Pour le…./…. Relire le texte jusqu’au chapitre 6.


Pour quelle raison le condamné choisit-il de tenir un journal ?+ chercher la structure
du ch.6

4e séance : dominante lecture (…./….)


Objectif : Comment Hugo témoigne de l’horreur de la condamnation à mort ch.6
Activités
1. Pour quelle raison le condamné choisit-il de tenir un journal ?
 témoigner
2. Etude de la structure argumentative du passage (l.1 à 63)
 L.1-3 : thème/intro « vais-je écrire ? »
 L. 4-16 : thèse « cela ne sert à rien »
 L.17-60 : antithèse « cela pourrait servir de témoignage »
 L.60-63 : Réponse / concl. « Cela ne servira à rien »
3. Noter emploi de fausses questions ou rhétoriques (cf. débat)
4. Noter brièveté du propos final (« non » + déshumanisation « chute d’un couteau
triangulaire »)

Pour le …./…. : lire les deux textes dans le livre de grammaire p.166 + lire la leçon qui
suit. Préparer au brouillon l’ex. p.169 n°1 phrases 1-3-5

5e séance : dominante langue (…./….)


Objectif : repérer les différentes parties d’une argumentation
Activités
Vérification de l’exercice p. 169 n°1. Expliquer et argumenter.
Les outils de l’argumentation (leçon § 2) p.170 n° 2
Repérer une thèse, distinguer les arguments des exemples p.170 n°3 ; 4 ; (5)
Relier thèses et arguments par des connecteurs p.170 n°6

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Pour le …./…. : sur feuille ex. p. 170 n° 7

6e séance : dominante écriture (…./….)


Objectif : écriture d’imitation
Activités :
Rédiger un texte argumentatif sur le modèle du ch.6.
On choisit un thème (s’acheter ou non une paire de baskets, aller ou non à une soirée,
dénoncer ou non un tricheur etc.)
Reproduire le schéma intro / thèse / antithèse / concl. (séance 4) et utiliser des questions
rhétoriques pour construire son argumentation.

7e séance : dominante oral (…./….)


Objectif : argumenter en faveur ou contre une idée : qu’est-ce qu’une loi juste ?
Activités :
1. Un nouvel article a été ajouté au règlement du collège :
 Désormais les élèves portent un uniforme
 Les récréations pour les 6ème 5ème sont décalées par rapport à celles des 4ème 3ème
2. La classe se répartit en deux camps (fixés par le professeur). Pour ou contre. Par petits
groupes, réfléchir aux arguments et exemples qui étaieront la thèse,.
3. Un porte parole par groupe (max.10). Mise en place du débat + un « officier de la parole »
+ deux secrétaires. Le reste est le public.

Pour le …./…. Relire jusqu’au chapitre 13 + ex. de vocabulaire p.76 n°1-2-6 + p.81 n°3

8e séance : dominante lecture (…./….)


Objectif : comment la description peut être au service de l’argumentation
Activités :
1. Lire le début du ch.13 p.118-120.
2. Repérer les différents objets décrits (la cour, les prisonniers)
3. Repérer ce qui est neutre et ce qui ne l’est pas (récit orienté)
 Les champs lexicaux (dégradation)
 Les termes évaluatifs « rien de + dégradé » l.5 + emploi de comparatifs
 Les termes/suffixes évaluatifs « morne » l.19, « noirâtre » péjoratif l.28
 Comparaisons (l.20, l.14-16) + réification (visages/pierres)
 Métonymies (l.39 « chiourme » = ensemble des rameurs d’une galère)
 Rythmes (binaires l.9-19-36, ternaire l.1)

Pour le …./…. : le chapitre 47 intitulé « mon histoire » manque. Mettez-vous à la place


du condamné et écrivez ce chapitre.

9e séance : dominante lecture/écriture (3h) (…./….)


Objectif : rendre compte d’un dossier sur l’abolition de la peine de mort à partir de différents
documents textuels et iconographiques
Activités
 Repérage des thèses et arguments dans les deux premiers documents (Camus +
Badinter). Distinguer différents types d’arguments (Badinter : syllogismes, argument
d’autorité, contre argument)
 Parcourir les autres documents (apprendre à aller vite) et repérer auteur, date, titre
 Rédiger quelques lignes de commentaire pour présenter chaque document

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 Quelle est la date de l’abolition de la peine de mort en France ?

Pour le …./…. : compléter le travail amorcé en classe.

10e séance : dominante ? (2h en 2 jours distincts) (…./….)(…./….)


Objectif : imaginer le procès de l’homme condamné.
Activités (1ère heure)
 Partir de l’un des récits imaginés pour le ch.47.
 Répartir les rôles des différents intervenants : l’avocat général, l’avocat de la défense,
quelques témoins, le juge, les jurés (qui auront à délibérer), l’accusé (qui devra
répondre aux questions du juge et de l’avocat général), deux greffiers, des journalistes,
un portraitiste ( ?) + un groupe cherche des représentations de tribunaux pour savoir
comment sont constitués les Assises.
 Répartition des élèves en groupes de travail. (par 2 ou 3) pour préparer les
interventions des uns et des autres + un groupe met en place l’espace matériel concret.
 Déroulement du procès (2ème heure)

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Grille d’évaluation pour le procès

 Qualité des questions posées aux


témoins
(dans le sens de leur position)
 Qualité des arguments
 Pertinence des exemples
 Mots de liaison
 Degré d’implication par une attitude
 Par le langage (rhétorique)
Les témoins + l’accusé Accusation Défense
N°1 N°1
 Capacité de suivre la consigne de base N°2 N°2
(le récit de départ) N°3 N°3
Accusé
N°1 N°1
 Bien savoir son rôle N°2 N°2
N°3 N°3
Accusé
N°1 N°1
 Etre crédible, avoir l’air de dire la N°2 N°2
vérité N°3 N°3
Accusé
N°1 N°1
 Etre capable de répondre aux questions N°2 N°2
même en improvisant N°3 N°3
Accusé
N°1 N°1
 Langage en rapport avec le rôle choisi N°2 N°2
N°3 N°3
Accusé

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Pour information : séances envisagées puis abandonnées

séance : dominante lecture (…./….)


Objectif : le récit exemplaire
Activités :
[Corriger les exercices de vocabulaire]
1. Lire le récit du condamné ch.23 p.167-170
2. Trouver les différentes étapes de sa vie (9)
3. Quel est le but de ce récit ? (morale, exemple)
4. Par quels procédés ce récit met-il en valeur cette morale ?
 Le vocabulaire argotique mêlé au registre pathétique
 Les structures syntaxiques (phrases courtes l.47) (l.49-50 antithèses)…

séance : dominante lecture (…./….)


Les adieux du condamné à sa fille. Un texte pathétique ch.43
Comment l’émotion peut être au service de l’argumentation

séance : évaluation de la séquence (…./….)


Texte support : Gide Ces gens-là p.252
Répondre aux questions + rédiger une argumentation.

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