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Infections vaginales dues à des germes Vaginal infections due to non-


non exigeants : place de fastidious germs : place of
gardnerella vaginalis gardnerella vaginalis
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L. Louzi ; A. Charkioui* ; M. Jana**.

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Résumé : Introduction : Les vaginoses sont dues le plus souvent à des bactéries au sein desquelles Gardnerella vaginalis est
fréquemment impliquée.
Objectifs : Cette étude vise à déterminer la fréquence de détection de G. vaginalis chez des femmes prélevées pour vaginoses et
diagnostiquées dans notre laboratoire parmi les étiologies banales des leucorrhées. Les résultats sont comparés aux données de la
littérature et discutés pour une meilleure prise en charge de ces infections.
Matériel et méthodes : Nous avons recueilli et analysé les données microbiologiques relatives aux prélévements vaginaux traités
pendant les années 2001, 2002 et 2003. Le diagnostic positif de vaginose due à G. vaginalis est posé devant la mise en évidence
des « cellules indicatrices » sur frottis colorés au Gram, en plus des critères d’Amsel. Le résultat rendu le jour même mentionne
que le traitement habituel repose sur le métronidazole, molécule rarement testée sur antibiogrammes.
Résultats : A partir de 219 prélèvements vaginaux, 125 (soit 57%) ont permis de mettre en évidence 143 micro-organismes
incriminés dans les leucorrhées observées chez nos patientes qui étaient à 96% (n = 210) suivies à titre externe. Candida albicans
est arrivé en tête (n=28 soit 19,6%) devant G. vaginalis (n=23 soit 16,1%) et Escherichia coli (n= 18 soit 12,6%).
Conclusion : G vaginalis arrive au 2ème rang des étiologies de leucorrhées parmi les micro-organismes non exigeants détectés
dans notre formation. Son diagnostic de laboratoire est relativement aisé. Mais, la notification récente de résistance sur
antibiogramme et de cas d’échec thérapeutique avec le métronidazole, doit inciter le laboratoire à isoler cette bactérie afin de
l’identifier et, surtout, de tester sa sensibilité vis-à-vis d’antibiotiques utiles dans la prise en charge thérapeutique.
Mots-clés : Gardnerella vaginalis, vaginite, vaginoses bactériennes.
Abstract : Introduction : Gardnerella vaginalis is the most common frequently involved cause of bacterial vaginosis.
Objectives : The purpose of this study is to determine the frequency of. G. vaginalis infection among other non-fasidious
aetilogical causes in women suffered from vaginosis diagnesd in our laboratory. Results were compaired with data of literature,
and discused for guiding the best management of these infections.
Materials and methods : we analysed the registered data of microbiological results of examined vaginal discharges over a period
of three years (2001-2003). Positive diagnosis of G. vaginalis vaginosis depends on the evident detection of clue cells
microscopicaly in a Gram stained smears according to Amsels criteria. The results were often given in the same day. And as the
current treatment depends on metronidazole, we rarely used culture sensitivity tests.
Results : Among 219 vaginal smears, 125 (57%) were positive, and 143 micro-organism incriminated- ni leukorrhoea were
detected in our patients (210 out patient (96%) and (4%) inpateint). Candida albicans was responsible for (28-19,6%), followed
by G. vaginalis (23-16,1%) and lastly Escherichia coli (18-12,6%).
Conclusion : G. vaginalis-related vaginosis is frequent. It represents the second aetiological cause inducing vaginal discharge
among the non-fastidious germs diagnosed in our hospital. As there is a recent reports show an in-vitro resistance and also the
presence of a therapeutic failure using metronidazole in treating G. vaginalis infections, insistence of using a culture on an
appropiate media in order to identify the germ and test sensitivity to antibiotics used in treating these infections must be performed
following the simple way of laboratory detecion.
Key-words : Bacterial vaginosis, Gardnerella vaginalis- vaginitis.

Tiré à part : L. Louzi service de microbiologie. Hôpital militaire Avicenne Marrakech - Maroc
* Infirmerie de garnison de Marrakech
** Département de biologie médicale

4 Maroc Médical, tome 27 n°1, mars 2005


L. Louzi et coll. Infections vaginales dues à des germes non exigeants : place de Gardnerella vaginalis

Introduction tapissées de nombreux coccobacilles à Gram en général


négatif et rappelant la morphologie des haemophilus est quasi-
Les bactéries sont les agents les plus fréquemment pathognomonique (cellules indicatrices ou Clue Cells). La
détectés chez les femmes qui souffrent de leucorrhées. Chez la culture de G. vaginalis est relativement difficile puisqu’elle
femme en activité génitale, la microflore représentée par les requiert une atmosphère enrichie en CO2 et des milieux
lactobacilles (bacilles de Doederlein) s’en trouve bouleversée supplémentés en sang. Sur la gélose Columbia au sang
au profit d’autres genres microbiens lors de vaginites, parmi humain frais et additionnée de mélange ANC (acide
eux, Gardnerella vaginalis, bactérie la plus communément nalidixique et colistine), G. vaginalis donne de petites
impliquée dans ces vaginites dites non spécifiques. Elle colonies hémolytiques après 24 à 48 heures d’incubation à
provoque des pertes abondantes et malodorantes à cause 37°C.
d’une participation de la flore anaérobie locale. En La conclusion en faveur de vaginite à G. vaginalis
conséquence, un diagnostic précis est requis pour une prise repose sur les critères d’Amsel [6,7]: a) aspect des pertes
en charge thérapeutique adéquate. Pour le diagnostic de filantes et grises ; b) pH vaginal > 4,7 ; c) test de détection
laboratoire, l’examen direct frais peut suffire, mais les des amines positif et d) présence de Clue Cells à l’examen
frottis colorés au Gram ou bien au Papanicolaou sont plus direct frais. En ce qui nous conserne, nous ne tenons
sensibles [1-4]. Les données récentes faisant état d’une compte que des trois derniers critères (b,c et d) ainsi que
résistance non négligeable de G. vaginalis au métronidazole, des frottis colorés au Gram [7].
molécule habituellement prescrite pour traiter ces infections, Par ailleurs dans toute notre étude nous excluons la
doivent inciter le laboratoire à isoler cette bactérie en vue de recherche des micro-organismes fastidieux tels que les
tester sa sensibilité aux antibiotiques [2,5]. chlamydia, les mycoplasmes et les anaérobies strictes ainsi
Nous rapportons les résultats d’une étude rétrospective que les virus ne sont pas recherchés.
sur trois années (2001-2003), conduite au laboratoire de
bactériologie de l’hôpital militaire Avicenne de Marrakech, Résultats
à propos de l’analyse cytobactériologique des pertes
vaginales afin de discuter la place de G. vaginalis parmi les Les 219 prélèvements recensés soit 210 (95,5%) provenaient
étiologies rencontrées. de patientes, en majorité épouses de militaires suivies en
consultation externe et à 4,1% de patientes hospitalisées à
Matériel et méthodes l’HMA. Le taux de positivité était de 57,1% (125/219), avec
un total de 143 micro-organismes considérés comme étant
Matériel : responsables des signes cliniques observés. Parmi ces
microbes, 15 cas d’association binaire ont été dénombrés,
Les données cytobactériologiques se rapportant aux soit 12% ; où G. vaginalis a été isolée en association cinq fois :
prélèvements vaginaux qui sont consignées dans les registres trois avec le Streptocoque B, une fois avec Enterococcus
du laboratoire de bactériologie de l’hôpital militaire Avicenne faecalis et une autre fois avec T. vaginalis.
du 02 janvier 2001 au 31 décembre 2003 sont recueillies et Dans la répartition globale des espèces microbiennes
analysées. L’origine des prélèvements est précisée ainsi que la identifiées, les trois étiologies principales ont été réparties
nature des micro-organismes isolés de façon significative. Les comme suit : C. albicans en tête avec un taux d’isolement
autres renseignements : cliniques, administratifs et de 19,6% (n=28) devant G. vaginalis (n=23 soit 16,1%) et,
anthropométriques qui sont rarement fournis par les
médecins traitants sont exclus de cette analyse. Tableau I : Principaux micro-organismes identifiés au rang de
l’espèce ou du sérotype ou groupes d’espèces mis en évidence
en nombre absolu (N) et en pourcentage (%).
Méthodes :
Ca Gv Ec Csp Scn Eb SB Sbh Ef Sa Tv Ab ∑

Les prélèvements sont réalisés, loin de tout antibiotique N 28 23 18 15 14 14 11 7 4 4 3 2 143


ou antiseptique local, après pose de spéculum en position
% 19,6 16,1 12,6 10,5 9,8 9,8 7,7 4,9 2,8 2,8 2,1 1,4 100
gynécologique, par double écouvillonnage, l’un au niveau
des parois et du cul-de-sac vaginal et l’autre au niveau de Légende : Ca : Candida albicans ; Gv : Gardnerella vaginalis ;
l’endocol. La mise en culture et l’examen microscopique Ec: Escherchia coli ; Csp : Candida species (autre que albicans)
frais et coloré au Gram sont réalisés de façon systématique ; Scn : Staphylocoques à coagulase négative ; SB : Streptococcus
le plus rapidement possible pour ne pas altérer la viabilité agalactiae (Streptocoque B); Eb : Autres Entérobactéries ; Ef :
de certains microbes (trichomonas vaginalis, neisseria Enterococcus faecalis ; Sa : Staphylococcus aureus; Tv :
Trichomonas vaginalis; Sbh: autres Streptocoques ; Ab:
gonorrhoeae,...). La mise en évidence de cellules épithéliales
Acinetobacter baumannii ; ∑ = Total.

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en troisième position, escherichia coli (n= 18 soit 12,6%). (10). Nous n’avons pas échappé à cette difficulté de prise
Le tableau I reprend ces données et précise celles des en charge de ce type de prélèvements car il n’est pas
autres micro-organismes rencontrés. La prévalence globale toujours aisé de se prononcer, en présence de micro-
pour G. vaginalis était de 10,5% (23/219),dans les résultats organismes d’origine fécale comme les entérobactéries et les
on ne porte que les résultats les commentaires doivent entérocoques ou d’origine cutanée comme les Staphylocoques
figurer dans la discussion. En terme de groupes homogènes à coagulase négative,... Aussi faut-il avoir, dans ces cas là,
de micro-organismes isolés, les levures étaient toujours en en plus des caractères cliniques et morpho-microscopiques,
tête avec un taux de 30,1% suivies des entérobactéries une culture significativement abondante pour pouvoir
(22,4%), puis G. vaginalis (16,1%) et en 4ème position les incriminer de tels germes. Dans le cas de G. vaginalis, les
streptocoques et les staphylocoques (12,6% chacun). critères d’Amsel et la mise en évidence des Clue Cells sur
(figure 1). Par contre, aucun cas de listeria monocytogenes frottis colorés au Gram sont suffisants (et nécessaires) pour
ni de N. gonorrhoeae n’a été détecté par examen direct, par retenir le diagnostic [7,11].
culture. La définition des vaginoses ou vaginites non spécifiques,
qui stipule qu’elles sont déterminées par des micro-organismes
autres que N. gonorrhoeae, Chlamydia trachomatis,
Mycoplasmes uro-génitaux, C. albicans et T. vaginalis [1,8],
a été globalement respectée dans notre série. En effet,
l’agent principal mis en cause dans ces affections est
G. vaginalis [1]. Par ailleurs cette bactérie n’a été associée
à une étiologie spécifique que dans un cas (avec T.
vaginalis) soit 4,3% seulement.
Dans notre laboratoire, en dehors des prélèvements
vaginaux, G. vaginalis n’a jamais été retrouvée dans des
sites extra-génitaux. La raison principale en serait la
vocation militaire de notre établissement qui ne comprend
pas de services de maternité ou de néonatologie. En ce qui
concerne la fréquence de son isolement à partir des
prélèvements vaginaux, nos résultats rejoignent ceux de
Figure 1. Fréquences d’isolement, en nombre absolu, des quelques auteurs d’Afrique et d’Europe de l’Est (tableau II).
différentes catégories de micro-organismes
Tableau II : comparaison des résultats de quelques études sur
les étiologies les plus importantes dans les leucorrhées.
Discussion Auteurs Levures Entérobactéries Gardnerella Trichomonas

Andreeva [5] / / 15,4% /


La vaginite bactérienne a été rapportée pour la première
Acikgoz [10] 26,8% 6,5% 13,8% 2,2%
fois en 1955 par Gardner et Dukes [8] qui ont décrit avec
précision les signes cliniques et les symptomes qui lui sont Balaka [12] 33,3% 20,3% 13,6% 10,6%
associés. Ils ont en plus décrit un nouveau micro- Mendoza-Gonzalez [13]22,86% / 21,43% 2%
organisme mis en cause dans ces affections qu’ils ont Notre série 30,1% 22,4% 16,1% 2,1%
nommé haemophilus vaginalis, rebaptisé plus tard
Gardnerella vaginalis [9]. Ainsi, les travaux de Andreeva et al [5], Acikgoz et al [10]
En pratique microbiologique, les cultures des sécrétions et Balaka et al [12] ont mis en évidence des prévalences de
vaginales sont parmi les plus difficiles à mener et à G. vaginalis très proches : respectivement 13,8% ; 13,6%
interpréter. Ces difficultés de recherche et d’interprétation et 14,5% ; chiffres voisins du taux que nous avons trouvé
s’expliquent principalement par (à rappeler pour la clarté de l’exposé). Par contre, Mendoza-
- l’équipement insuffisant de nos laboratoires qui ainsi Gonzalez et al [13] ont retrouvé un taux de prévalence élevé
occultent l’isolement de certains germes (virus, pour G. vaginalis : 21,43%. Il faut toutefois souligner que
chlamydia..etc) a raison d’impératifs techniques les populations étudiées ne sont pas rigoureusement les
sophistiquées trop coûteux qu’ils necessitent pourcentages sont donnés avec un écart-type identiques. Par
- la variabilité de la microflore normale du vagin selon ailleurs, la variabilité des méthodes pratiques au sein des
l’âge et l’activité hormonale des patientes. laboratoires, ainsi que les disparités en matière d’équipement
- La possibilité d’implication dans des processus morbides et de personnel sont des facteurs déterminants dans la
de certains micro-organismes locaux comme G vaginalis décision d’imputabilité des micro-organismes et dans le

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L. Louzi et coll. Infections vaginales dues à des germes non exigeants : place de Gardnerella vaginalis

spectre des étiologies explorées. Par ailleurs ces différentes Cependant dans notre série, la détection de G. vaginalis
études s’accordent, en outre, sur le fait que les levures, (en n’a pas été systématiquement suivie d’antibiogramme et
particulier candida albicans), représenteraient la première aucun contrôle de l’efficacité du traitement n’a été instauré.
étiologie dans ces atteintes vaginales et sur le fait que G. Ces deux données importantes méritent donc d’être explorées.
vaginalis et les entérobactéries seraient en opposition de
phase entre la deuxième et la troisième place. Conclusion
Le traitement usuel gardnerelloses est basé sur l’administration
orale de métronidazole selon deux schémas préconisés par Les critères d’Amsel et le frottis coloré au Gram
l’OMS : dose unique de 2g ou bien le schéma classique de représentent la pierre angulaire du diagnostic des vaginoses
2 fois 500 mg par jour pendant 7 jours [5]. Cette molécule dues à Gardnerella vaginalis. Cette méthode, en vigueur
possède théoriquement une triple action : action sur G. dans notre laboratoire nous a permis de constater la
vaginalis et sur T. vaginalis éventuellement associé et fréquence de, cette bactérie située au 2ème rang des
enfin, sur la flore anaérobie stricte locale qui constitue un étiologies d’infection vaginale par des germes banaux
facteur favorisant la pullulation de G. vaginalis. Mais, la derrière Candida albicans et devant les escherichia coli
publication des cas de résistances cliniques et sur dans notre série. Toutefois, l’habitude qui consiste à se
antibiogrammes vis-à-vis du métronidazole doit nous limiter aux seuls critères clinico-microscopiques doit faire
amener à modifier notre attitude. Ainsi, Goldstein et al [2] place à une étude cytobactériologique complète incluant
ont montré que 28% des isolats de G. vaginalis (n=108) l’isolement en culture, la réalisation d’un antibiogramme
étaient résistant in vitro au métronidazole ; et le travail de et si possible, le contrôle microbiologique de l’efficacité
Andreeva et al [5] a fait état d’échec thérapeutique ou de des thérapeutiques prescrites, comme certaines études l’en
rechute dans 38,7% des cas, ce qui n’est pas négligeable. recement démontrées.

Références
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Manuel de Bactériologie Clinique. Paris, Elsevier, 1995 : vaginitis: a newly defined specific infection previously
1465-179 classified as “non specific” vaginitis. Am J Obstet Gynecol
2. Goldstein EJ, Citron DM, Merriam CV, Warren YA, 1955; 69 : 962-976
Tyrren KL, Fernandez HT. In vitro activities of 9. Gonzalez Pedraza Aviles A, Ortiz Zaragoza MC,
Garenoxacin (BMS 284576) against 108 clinical isolates Irigoyen Coria A. Bacterial vaginosis a "broad overview".
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