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Textbook Approaches To The History and Dialectology of Arabic Papers in Honor of Pierre Larcher Manuel Sartori Ebook All Chapter PDF
Textbook Approaches To The History and Dialectology of Arabic Papers in Honor of Pierre Larcher Manuel Sartori Ebook All Chapter PDF
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Approaches to the History and Dialectology of Arabic in Honor of Pierre
Larcher
Studies in
Semitic Languages
and Linguistics
Editorial Board
volume 88
Edited by
Manuel Sartori
Manuela E.B. Giolfo
Philippe Cassuto
leiden | boston
Library of Congress Cataloging-in-Publication Data
Typeface for the Latin, Greek, and Cyrillic scripts: “Brill”. See and download: brill.com/brill-typeface.
issn 0081-8461
isbn 978-90-04-31150-3 (hardback)
isbn 978-90-04-32588-3 (e-book)
Introduction 1
part 1
Semitic Linguistics
part 2
Arabic Grammatical Tradition
9 Ẓarf and mafʿūl fī-hi: Really Two of a Kind? Some Notes on Zaǧǧāǧī’s
Treatment 172
Francesco Binaghi
part 3
Arabic and Semitic Lexicology
part 4
Arabic and Semitic Dialectology
Louis-Jean Calvet
Cette technique, qui a été mise en scène par Roberto Rosselini dans son film
Stromboli (1950), semble remonter aux Phéniciens, avoir été amenée en Médi-
terranée occidentale par les Phocéens vers le vie siècle avant j.-c., et elle se pra-
tique encore aujourd’hui en Sicile, en Algérie et en Tunisie. On trouve d’ ailleurs
au musée archéologique de Nabeul une planche concernant cette technique
de pêche et son nom arabe, maḍraba, مضر بة, avec un d emphatique sur lequel
nous allons revenir. L’italien nomme mattanza cette technique (et le patron de
la pêche s’appelle d’un mot arabe, le raïs), et tonnara le lieu où on la pratique,
on l’appelle madrago ou mendrago en provençal (daté du xive siècle par Alain
Rey dans son Dictionnaire historique de la langue française) et madrague (daté
du xvie siècle par Alain Rey) en français. Ces deux derniers mots sont géné-
ralement donnés comme venant de l’arabe madraba, « lieu où l’ on frappe»,
étymologie confirmée par la forme espagnole almadraba que Joan Corominas
commente ainsi: «lugar donde se pescan los atunes », ultimo tercio s. xiv. Del
ar. Madraba «lugar donde se golpea» (lieu où l’on pêche les thons (…) de l’ arabe
madraba lieu où l’on frappe). Mais le Petit Robert donne comme étymologie
l’ arabe al-maẓraba, «enceinte». Il est vrai que la racine arabe ḍrb, « frapper »,
est indiscutablement présente dans la forme espagnole, mais deux problèmes
se posent. Tout d’abord pourquoi une technique empruntée aux Phéniciens et
apportée par les Phocéens aurait-elle un nom arabe? Et par ailleurs comment
expliquer le passage de la structure consonantique arabe mḍrb à la struc-
ture mdrg et le passage d’un a à un ã pour la forme provençale? Quant à
l’ hypothèse al-maẓraba, du verbe ẓaraba, «faire entrer dans un enclos », elle
pose également des problèmes phonétiques (il faudrait expliquer à la fois le
passage de z à d et de b à g).
Une étymologie doit pouvoir répondre à deux critères, l’ un phonétique et
l’ autre sémantique, le passage d’une forme a à une forme b devant s’ expliquer
à la fois sur le plan de la forme et sur le plan du sens. Dans les deux cas, maḍraba
(lieu où l’on frappe) et maẓraba (lieu où on regroupe, enceinte), le critère
sémantique est plus ou moins rempli puisque ces deux étymologies arabes
correspondent également à la technique de pêche que nous avons décrite. En
outre elles ne sont pas nécessairement exclusives l’ une de l’ autre. Les deux
emphatiques ḍ et ẓ alternent en effet fréquemment dans les différentes formes
d’ arabe, et cette alternance ne concerne d’ailleurs pas que les emphatiques ni
que l’arabe. En espagnol par exemple, le nom de la ville de Madrid est souvent
prononcé, dans des registres populaires, Madriz. Il est donc très possible que
l’ on ait une alternance maḍraba/maẓraba qui se renforce en s’ appuyant sur
une alternance sémantique d’autant plus acceptable que les deux options
définissent l’une comme l’autre de façon satisfaisante la pêche à la madrague.
J’ ai dit qu’une étymologie devait à la fois satisfaire à des critères phonétiques et
sémantiques, et nous avons là deux branches d’une alternative qui toutes deux
satisfont à ces deux critères. Nous pourrions alors avoir une réinterprétation
en arabe, sous deux formes phonétiques différentes et avec deux sémantismes
différents, d’une forme venue d’une autre langue. Mais laquelle ? Et comment
expliquer que le b des formes arabes se soit transformé en g dans les formes
française et provençale? Phonétiquement en effet, un b final suivi de a ne peut
xiv calvet
pas se transformer en g, seule une forme comme madrab (sans a final) ayant pu
donner madrag. Mais alors, pourquoi le b se serait-il maintenu dans les formes
ibériques?
Si nous consultons le dictionnaire de Frédéric Mistral, le Tresor dou Feli-
brige, nous y lisons: « madrago, mendrago (cat. esp. almadraba) » et en
fin d’article «Conférer madrago avec le lat. mandra, parc, le gr. Μανδρα, id. »
Μανδρα signifiait en grec classique «enclos, enceinte». Il est passé en latin
avec le sens de «troupe (convoi) de bêtes de somme » et se trouve en italien sous
la même forme et avec le même sens. Dans les deux cas nous avons donc un trait
sémantique acceptable si l’on songe à la technique de pêche que j’ ai décrite,
même si mandra n’a jamais signifié madrague en grec, ce qui n’empêche
d’ailleurs pas les auteurs de l’Histoire des engins et techniques de pêche de faire
remonter le mot madrague au grec mandra-ago (Beucher : 21). Il y a en fait en
grec moderne deux mots désignant la madrague: φυννειο (thunneio) et νταλιανι
(dalyani). Le premier peut se traduire par «thonier » et pourrait être à l’ origine
de l’italien tonnara. Le second, qui désigne à la fois la pêche à la madrague
et le lieu où on la pratique est considéré par les Grecs comme un mot turc,
dalyan, qui à l’inverse est considéré par les Turcs comme un mot grec, signe
d’un mystère étymologique. Même si les choses sont donc déjà compliquées
nous pouvons y ajouter encore une autre piste. Il y avait en hébreu biblique un
hapax legomenon (un mot qui n’apparaît qu’une fois), MaDReGa (Cantique des
cantiques 2,14) qui a en hébreu moderne le sens de marche d’ escalier, de degré,
et la langue phénicienne étant très proche de l’ hébreu on pourrait imaginer
cette étymologie, les «degrés» étant les différentes chambres dans lesquelles
on faisait passer les thons pour les mener à la « chambre de la mort ». Nous
avons donc différentes pistes, mais rien jusqu’ici de définitif.
En fait, pour comprendre l’histoire de ce mot il nous faut peut-être revenir à
l’origine de la madrague et à sa circulation. Jean-Paul Beucher nous donne sur
ce point une piste en retraçant la chronologie de la diffusion de cette technique
de pêche: «Inventée par les Phéniciens, la pêche à la madrague est utilisée
par les Grecs de l’Antiquité pour capturer le thon rouge qu’ ils consomment
notamment mariné dans l’huile. Les Arabes ont perfectionné ce système de
capture, répandu tout autour de la Méditerranée » (Beucher).
Nous aurions donc deux voies de diffusion de cette technique de pêche, et il
resterait alors à interpréter en termes linguistiques la succession qui va du phé-
nicien à l’arabe puis à l’espagnol, et peut-être au provençal et au français d’ une
part, et d’autre part du phénicien au turc, au grec, à l’ italien et, toujours peut-
être, au provençal et au français. Lorsque les Arabes ont emprunté cette tech-
nique de pêche d’origine phénicienne ils ont sans doute emprunté en même
temps le mot qui la désignait. Mais quel mot? Nous disposons ici d’ une autre
madrague, مضر بة, almadraba, φυννειο, tonnara, νταλιανι, dalyan xv
hypothèse2, reposant sur le fait que le r (la lettre « Resh») était souvent ajoutée
en phénicien à une racine pour en modifier légèrement le sens. Ainsi, à partir
de KiSe, «siège», on formait KuRSa, «fauteuil». Il serait donc possible qu’ à par-
tir de DaG, « poisson» on ait formé *DeRaG, «banc de poisson » et *MiDRaGa,
« lieu où beaucoup de poissons sont enfermés». Ce scénario, qui n’est répétons-
le qu’une hypothèse, aurait l’avantage de résoudre avec élégance une partie de
la question. En effet, rien ne prouve que le mot espagnol almadraba et le mot
français madrague remontent au même étymon par la même voie, puisque le
g qui pose problème n’apparaît qu’en provençal et en français, et qu’ une éty-
mologie arabe est tout à fait acceptable pour l’espagnol, répondant à la fois
aux critères sémantiques et phonétiques. Il pourrait donc y avoir différentes
étymologies, ou plutôt différents parcours. On voit alors se dessiner un enchaî-
nement de formes au fur et à mesure que cette technique de pêche se répand
à travers la Méditerranée. Le phénicien *mdrg serait passé à l’ arabe maẓraba,
« enceinte pour pêcher les thons», avec un croisement vers maḍraba, le « lieu
où l’on frappe», l’appellation arabe hésitant donc entre la désignation d’ un
lieu (la structure de filets) et celle d’une technique de mise à mort (on frappe
les thons pour les assommer), puis serait passée en espagnol, en catalan et en
portugais, sous la forme almadraba.
Ce parcours phénicien-arabe-espagnol (ainsi que catalan et portugais)
semble bien attesté mais ne peut mener, nous l’avons dit, aux formes proven-
çales et françaises. Le problème de l’origine de madrago et madrague n’ est
donc pas encore résolu. Il est probable que le français madrague, daté du xvie
siècle, vient du provençal: le fait que les Provençaux, de par leur situation géo-
graphique sur la Méditerranée, aient été en contact avec la technique de la
madrague avant les locuteurs de la langue d’oïl est une évidence, confirmée
comme nous le verrons plus loin par la toponymie. Mais il nous manque encore
un chaînon entre le phénicien et le provençal: madrago ne peut pas venir du
grec, et il ne nous reste que l’hypothèse du phénicien *MiDRaGa, sans que nous
sachions comment cette forme serait arrivée sur les côtes provençales.
La filière qui mène du phénicien à l’espagnol en passant par l’ arabe est
donc solide, mais elle ne concerne que les rivages du sud de la Méditerranée.
Au nord, nous voyons bien comment le grec φυννειο a pu, par calque, don-
ner l’italien tonnara, mais nous ne savons pas d’ où viennent le grec νταλιανι
et le turc dalyan : nous avons ici un chaînon manquant. Savoir que nous ne
savons pas est cependant une forme de savoir, et le mystère de la madrague
2 Que m’a suggérée Philippe Cassuto, en soulignant que le corpus phénicien est limité et qu’il
ne s’ agit que d’ une conjecture.
xvi calvet
demeure (pour l’instant?), tandis que l’origine des formes espagnoles, cata-
lanes et portugaises semble résolue. Il est cependant intéressant qu’ une tech-
nique méditerranéenne partagée, transmise d’une culture à l’ autre au cours de
l’histoire, puisse avoir une étymologie à embranchement, et que les mots qui
la nomment dans les différentes langues concernées soient le fruit d’ emprunts,
de réinterprétation, d’adaptations phonétiques et de resémantisation même si,
nous l’avons vu, rien n’est prouvé.
Revenons à l’article de Pierre Larcher sur la dérivation pivot. Il y développait
les conditions formelles et sémantiques du «pivotement » : le mot pivot doit
être morphologiquement équivoque, susceptible d’ une double lecture, et doit
sémantiquement subir une réinterprétation métonymique. L’hypothèse déve-
loppée ci-dessus sur une forme phénicienne de type *MiDRaGa qui aurait été
interprétée en arabe de deux façons différentes, MaDRaBa et MaZRaba, consti-
tuerait alors non pas une dérivation pivot mais une interprétation alternative
menant à une sorte d’étymologie populaire à embranchement.
Après ce long développement qui s’apparente à une enquête policière, une
enquête pas entièrement aboutie puisque le « mystère» n’est qu’ en partie
résolu, passons maintenant de l’étymologie à la toponymie. L’ appareillage
compliqué des filets et des pieux utilisé pour la pêche à la madrague n’ était
guère démontable et restait sur place. Le nom de la technique de pêche est alors
devenu dans certains cas celui du lieu dans lequel elle se pratiquait. Nous avons
ainsi, pour nous en tenir d’abord à la côte française, la Madrague de Gignac,
près d’Ensues la Redonne, la Madrague Ville et la Madrague-de-Montredon à
Marseille, la Madrague de Saint-Cyr-sur-Mer, le port de la Madrague à Hyères,
la Madrague de Giens, de Carry, de Saint-Tropez, etc. Ajoutons-y à Aïn Benian
en Algérie le port d’el Djemila qui s’appelait à l’ époque coloniale La Madrague :
nous avons là une belle série de ce toponyme dont l’ étymologie encore incer-
taine, du moins pour moi, témoigne en tout cas d’ un mélange de langues assez
caractéristique de cette Méditerranée. Ajoutons-y pour l’ Espagne Almadrava
en Catalogne, Almadraba sur la côte andalouse, au nord de Cadix, etc. On
trouve, de la même façon, trois Dalyan sur la côte turque: l’ une en face de l’ île
de Bozcada (l’ancienne Ténédos), la deuxième près de Çesme en face de Chios
et la troisième dans le sud-ouest du pays près de l’ antique ville de Kaunos. Enfin
le mot italien tonnara a également donné leur nom à plusieurs lieux en Sicile,
comme la Tonnara di Favignana, dans les îles Egades, la Tonnara di Bonagia,
la Tonnara di Scopello, la Tonnara de Vendicari, la Tonnara di San Giuliano,
près de Trapani, Tonnara de Marzameni, la Tonnara Trabia, ainsi qu’ en Corse
la Tonnara, près de Bonifacio.
Nous avons donc une technique méditerranéenne de pêche au thon, lointain
héritage phénicien partagé par différents pays et portant des noms différents,
madrague, مضر بة, almadraba, φυννειο, tonnara, νταλιανι, dalyan xvii
madrague, مضر بة, almadraba, φυννειο, tonnara, νταλιανι, dalyan, dont certains
sont devenus des toponymes. Et ce faisceau de noms de lieux dessine l’ espace
de l’expansion d’une technique de pêche phénicienne. Un espace à la fois his-
torique et halieutique, qui s’ inscrit dans un espace géographique (le continent
liquide que constitue la Méditerranée, entre les terres, ou entre trois conti-
nents) et écologique (défini ici par le déplacement des thons rouges à l’ époque
de la fraie). Ajoutons enfin que c’est une analyse linguistique qui nous a permis
de mettre en lumière cet espace, lecture qui révèle, au delà du plurilinguisme
ou malgré lui, des filiations, des emprunts, un fonds commun néologique.
Comment décrire et théoriser cette situation ? Nous pourrions penser à
la notion d’hyperlangue telle que l’a utilisée Sylvain Auroux (Auroux 1997 et
Auroux et Puccinelli Orlandi 1998), cet espace/temps disposant d’ une certaine
structure que lui confèrent les objets et les sujets qui l’ occupent : des individus
ayant des compétences linguistiques, des relations de communication et des
relations sociales, le tout dans un environnement donné. Auroux précisait ainsi
sa notion: «L’intérêt de la notion d’hyperlangue est de prendre en compte
dans la détermination de l’activité linguistique, d’ une part, les sujets parlants
et leurs différences de compétence, d’autre part, l’ environnement culturel et
la réalité non-linguistique» (Auroux 1997: 112).
Cette approche pourrait par exemple s’appliquer à l’ histoire du latin en
Gaule, ou de l’arabe en Tunisie, comme Auroux l’ applique à celle du por-
tugais au Brésil, c’est-à-dire finalement à la constitution de formes linguis-
tiques «nationales», mais elle ne convient guère à ce qui nous retient ici, un
espace méditerranéen plurilingue mais cependant traversé par des régulari-
tés dans presque toutes les langues de la Méditerranée sémantiques (on peut
par exemple penser ici au lien sémantique entre l’ huile et l’ olive), ou topony-
miques (par exemple la déclinaison des «nouvelles villes » Νεάπολις, fondées
par les Grecs dont le nom se retrouvent en différentes langues, Naples, Nabeul,
Naplouse, etc.).
J’avais dans un ouvrage consacré à la présentation de la sociolinguistique
proposé, à propos de la notion de communauté linguistique avancée par Wil-
liam Labov, de raisonner plutôt en termes de communauté sociale envisagée
sous son aspect linguistique (Calvet 1993: 81 et ssq). C’ est-à-dire de partir d’ un
territoire et non pas d’une langue ou de langues, territoire qui peut être une
ville, une île, un pays, une zone frontalière, etc., et dont la définition peut être
parfois problématique: si le territoire d’une île par exemple est parfaitement
délimité, où commence et où finit celui d’une ville ? C’ est ce type d’ approche
que je viens d’esquisser, l’approche d’un territoire dont pour une fois la défini-
tion ne pose pas trop de problèmes: une mer close, la Méditerranée, qui nous
est en quelque sorte donnée. Et l’histoire linguistique de la Méditerranée, qui
xviii calvet
a produit aussi bien des langues nationales d’ origines diverses (latine, arabe
…) que des faits linguistiques moins visibles comme le couple huile/olive, les
néapolis, les madragues, ou encore les néologismes construits sur des racines
grecques ou latines, cette histoire donc constitue le versant linguistique d’ une
histoire politique et sociale faite de conflits, de dominations, de conquêtes, et
qui se poursuit, bien sûr, aujourd’hui.
Autour de ce bassin méditerranéen où les noms de certaines villes ou de
certaines techniques de pêche se font écho, se répondent, en parlant italien,
français, espagnol ou turc, nous parlons également un peu de grec, de latin ou
d’arabe, car il y a eu un monde arabo-gréco-latin que nous habitons et qui nous
habite encore. Les toponymes, mais pas seulement eux, viennent donc nous
rappeler d’où nous venons. Et l’histoire linguistique de cette entité territoriale,
de ce continent liquide, révèle une niche écolinguistique méditerranéenne,
avec son passé, que j’ai évoqué à partir de quelques traces linguistiques, son
évolution et son présent, qui constituent des thèmes de recherche passionnant.
Bibliographie
All contributors to this dedicated volume for Pierre have accepted with great
enthusiasm to join the project in 2013. We thank them wholeheartedly for
their availability and their generosity, as well as for their kindness in sending
their contributions in 2014, in order to offer the present book to Pierre on the
occasion of his 68th birthday.
We also wish to warmly thank Kees Versteegh for his most kind support. He
has indeed provided us with invaluable advice for the realization of this project.
Our heartfelt thanks go also to Katia Zakharia who, from Lyon—and while
she was preparing the literary tribute to Pierre Larcher, De miel et de colo-
quinte—, helped us from the beginning in designing and realizing this dedi-
cated volume.
We wish to thank Stephanie Paalvast from Brill for her most kind answers to
our many questions, and Marjolein Schaake from Brill ssl Series, who managed
with great efficiency and patience the last steps towards the completion of this
dedicated volume and Maarten Frieswijk from Brill ssl who helped us in the
very final step as well as Thalien Colenbrander.
Of course, nothing would have been possible without all the valuable help
and wise guidance from the part of Pierre’s beloved wife, Michèle, who was
indeed the very first to be informed of our intention. She helped us in every
phase of this dedicated volume. She was always available to respond to our
innumerable questions, and always with absolute confidentiality. She provided
us with a huge amount of invaluable information and helped us overcome
all difficulties. We wish to thank her wholeheartedly for all this, and also for
making it possible to keep Pierre unaware of the homage we offer him today.
Linguistic Bibliography of Pierre Larcher1
1972 ‘La signification des noms propres dans les Muʿallaqāt. Étude sémi-
ologique.’ Mémoire de maîtrise sous la direction de André Miquel.
Paris: University of Paris iii.
1980 ‘Information et performance en science arabo-islamique du langage.’
Thèse pour le doctorat de 3e cycle. Jury: Mohammed Arkoun, président,
professeur à l’université de Paris iii, Oswald Ducrot, directeur d’ études
à l’ ehess, André Miquel, professeur au collège de France, rapporteur,
Paris: University of Université de Paris iii, 603 p.
1996 ‘Essais de linguistique arabe (Poétique, histoire de la linguistique, lexi-
cologie, grammaire, critique)’. Note de synthèse des travaux présentés
pour l’obtention du doctorat d’État en lettres et sciences humaines.
Jury: Mohammed Arkoun, président, professeur émérite à l’ université
de Paris iii, Oswald Ducrot, directeur d’ études à l’ ehess, André
Miquel, professeur au Collège de France, rapporteur, Christian Toura-
tier, professeur à l’Université d’Aix-Marseille i et Gérard Troupeau,
directeur d’études à l’ ephe, corapporteur. Paris: University of Univer-
sité de Paris iii, 117 p.
1991
1 The publications are listed in chronological order of edition year. The original system of
transliteration is preserved. As for Pierre Larcher’s literary bibliography, see Zakharia, Katia
(ed.). 2013. Quaderni di Studi Arabi. Nuove serie 8, De miel et de coloquinte. Mélanges en
hommage à Pierre Larcher. Rome: Istituto per l’Oriente, 201–207.
linguistic bibliography of pierre larcher xxi
1994
1995
1997
2000
2001
2003
2007
10 (with Cassuto, Philippe) (eds.) La formation des mots dans les langues
sémitiques. Actes du colloque international d’ Aix-en-Provence des 12 et
13 mai 2003, Philippe Cassuto and Pierre Larcher (eds.). Aix-en-Provence:
Publications de l’Université de Provence, coll. “Langues et language 15”.
xxii linguistic bibliography of pierre larcher
2012
2014
Journal Articles
1983
1985
1988
1989
1990
1991
1992
14 ‘Où en est la linguistique arabe en France? Etat des lieux et bilan critique.’
Compte-rendu de la réunion “Langues et littératures dans le monde arabe
et musulman” 26–28 Juin 1989—La Baume Les Aix, Lettre d’information de
l’afemam 7: 15–42.
15 ‘Présuppositions “syntaxiques” et “pragmatiques” dans la théorie gram-
maticale arabe postclassique.’ Compte-rendu de la réunion “Langues et lit-
tératures dans le monde arabe et musulman” 26–28 Juin 1989—La Baume
Les Aix, Lettre d’information de l’ afemam 7: 86–87. [included in Linguis-
tique arabe et pragmatique, ch. iii, 67–91].
16 ‘De Bally à Ducrot: note sur les concepts de “coordination” et “subordina-
tion” sémantiques.’ Travaux linguistiques du cerlico 5: 29–42.
17 ‘La particule lākinna vue par un grammairien arabe du xiiie siècle ou
comment une description de détail s’inscrit dans une “théorie pragma-
tique”.’ Historiographia Linguistica 19/1: 1–24. (Abstract in Linguistics and
Language Behavior Abstracts, 27/1: 1571, 1993) [included in Linguistique
arabe et pragmatique, ch. viii, 145–165].
18 (with Plancade, Michèle) ‘La “côte” n’est pas “facile” ou les écueils “phono-
graphiques” d’un apprentissage de l’arabe “classique”.’ Langues Modernes
3: 41–48. (Abstract in Linguistics and Language Behavior Abstracts, 27/1:
535, 1993, included in Second Language Instruction/Acquisition Abstracts,
vol. 3–4, 1993, 93/0541).
19 ‘Quand, en arabe, on parlait de l’arabe … (iii). Grammaire, logique, rhé-
torique dans l’islam postclassique.’ Arabica 39/3: 358–384. [included in
Linguistique arabe et pragmatique, ch. xvi, 291–316].
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
Backsheesh, 45-51
Bahr Jusuf, 103, 106, 475
Bargaining, 337, 469
Basques, possible origin of, 40, 44
‘Beginning’ of 1st Ch. of Genesis, 264
Belief, travel and, 244-256
Belzoni, 138
Benihassan, 173
Bethany, girl of, 47-49
Bethlehem, women of, 50
Birds in Egypt, 436-440
Birket el Keiroon, 106, 111, 112
Bitter Lakes, 486
Bottled-up labour, Capital is, 59
Boulak Museum, wooden statue in, 72-74.
Chephren’s statue in, 74
Brotherhood, doctrine of, 318.
Overthrew Egyptianism, 320.
Its subsequent history, 322
Bubastis, 270.
Festival of, 278.
Canal of, 473, 475
Buffalo, the, 433
Builders, Orientals great, 467
Buildings, cause of disappearance of, 77.
Destruction of, in Egypt, 79.
In the Delta, 266-289.
Preservation of, in Upper Egypt, 290-298.
Why large, and constructed of large stones, 293
Bunyan’s ‘Pilgrim’s Progress,’ 190
Cairo, 458-471
Caliphs, tombs of the, 467
Camel, 417-423
Canalization of the Isthmus, 472-493
Capital, what ⸺ is, and how it acts, 59.
What it will do for the East, 394
Caste, origin of, 34.
How used by the Egyptians, 311.
Survey of the phenomena of, 332-336
Christianity has no written law, 211, 213, 215, 217, 220, 229,
233, 318.
Why ⸺ triumphed in Egypt, 320.
Why ⸺ failed, 321.
Was a protest, 509.
What it dealt with, 516
Chronology, early, 75, 81
Church and State, 514.
Its relation to religion, 515.
Its conflicts with the State, 516.
Originally included the State, 517.
Its usurpations stopped, 519.
Who look to the, for the education of the people, 525.
Its inability to educate, 526.
Its sphere, 528.
What it should teach, 532
Civilization, early hindrances to, 13.
What it was before the date of the Pyramids, 52-56.
Anterior to Abydos, 102
Cleanliness, Oriental, 365-369
Cleopatra, 164, 286.
Needle of, 455
Climates, Egypt has the ⸺ of two zones, 15
Clothes pawned returned at sunset, 340
Colchis, Egyptian colony at, 160
Colossus of Memnon, 150
Communications easy in Egypt, 13.
In direction of latitude, 14
Conclusion, 494-540
Concrete, early thought, 259
Constantinople, 492
Contemporaneous, Egyptian documents, 94, 101
Copts at Thebes, 148
Cosmogony, Mosaic, how to be taken, 261
Crabs, their business, 145
Criticism, Biblical, 82, 257
Crocodiles, why worshipped, 109.
The last killed below the Cataract, 435
Custom, persistency of, 337.
Change of, an European characteristic, 340
Faioum, 105-116.
Remoteness of its reclamation, 105.
How reclaimed, 106-112.
Why crocodiles were worshipped in, 109
Fellah, his hard case, 22
Festivals, at Bubastis, 278.
At Sais, 279
Finns, possible origin of, 40, 44
Free trade and independence, 43
French policy in Egypt, 480
Fuel, how manufactured in Egypt, 407
Future life, Egyptian belief in, 35.
Whence derived, 182.
Basis of Egyptian civilization, 184.
Why not a doctrine of the Mosaic Dispensation, 193-243.
Why necessary for Christianity, 211-220.
Why Moses could not have taught it, 221.
Logical basis of the doctrine, 238.
Buddhist doctrine of, 240.
Jewish morality unsupported by, 240, 500
Gardening in Egypt, 414-416
Genesis, 1st Ch. of, 261-265
Geese, ancient and modern, 438
Germanicus at Thebes, 164-167, 502
Girl of Bethany, 47-49.
At Thebes, 172.
At Benihassan, 173
Goats, 434
Gods, materials from which ⸺ were made, 290
Granite, why used, 267
Greece compared with Egypt, 501.
What it achieved, 539
Greeks keep pigs in the East, 431, 432