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SOUPIR

Mon me vers ton front o rve, calme sur,


Un automne jonch de taches de rousseurs,
Et vers le ciel errant de ton il anglique
Monte, comme dans un jardin mlancolique,
Fidle, un blanc jet deau soupire vers lAzur !
Vers lAzur attendri dOctobre ple et pur
Qui mire aux grands bassins sa langueur infinie
Et laisse, sur leau morte o la fauve agonie
Des feuilles erre au vent et creuse un froid sillon,
Se traner le soleil jaune dun long rayon.

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SALUT

Rien, cette cume, vierge vers


ne dsigner que la coupe ;
Telle loin se noie une troupe
Des sirnes mainte lenvers.

Nous naviguons, mes divers


Amis, moi dj sur la poupe
Vous lavant fastueux qui coupe
Le flot de foudres et dhivers ;

Une ivresse belle mengage


Sans craindre mme son tangage
De porter debout ce salut

Solitude, rcif, toile


nimporte ce qui valut
Le blanc souci de notre toile.

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VENTAIL

de Madame
Mallarm

Avec comme pour langage


Rien quun battement aux cieux
Le futur vers se dgage
Du logis trs prcieux

Aile tout bas la courrire


Cet ventail si cest lui
Le mme par qui derrire
Toi quelque miroir a lui

Limpide (o va redescendre
Pourchasse en chaque grain
Un peu dinvisible cendre
Seule me rendre chagrin)

Toujours tel il apparaisse


Entre tes mains sans paresse

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DON DU POME

Je tapporte lenfant dune nuit dIdume1 !


Noire, laile saignante et ple, dplume,
Par le verre brl daromate et dor,
Par les carreaux glacs, hlas ! mornes encor,
Laurore se jeta sur la lampe anglique,
Palmes ! et quand elle a montr cette relique
ce pre essayant un sourire ennemie,
La solitude bleue et strile a frmi.
la berceuse, avec ta fille et linnocence
De vos pieds froids, accueille une horrible naissance :
Et ta voix rappelant viole et clavecin,
Avec le doigt fan presseras-tu le sein
Par qui coule en blancheur sibylline la femme
Pour des lvres que lair du vierge azur affame ?

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1865 .
Hrodiade
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