Journal of Integrated Studies In Economics, Law, Technical Sciences & Communication JIS.

ELSC Issue 1-November 2020

Les réseaux sociaux à l’ère de Covid 19

Latifa OKHAYA
Ecole Normale Supérieure
Université Cadi Ayyad. Marrakech
Email : lokhaya@yahoo.fr

‫ملخص‬
‫طبيعية وجا يةةة‬،‫ تقنيةةة واةةناطية‬،‫تميز القرن الحادي والعشرون بظهور مخاطر ذات طبيعة مختلفة (بيولوجية وصحية‬
‫ رنانةةات اقتسةةاد ة بية‬،‫حملةةة الطيميةةة طاليةةة‬: ‫اقتسةةاد ة و يا ةةية‬،‫وقد نةةتع طةةخ ار ةةاطر الدةةحية تةةداطيات اجتماطية‬.(
‫وأضرار ومخاطر أثرت بشكل جلي طلى الدةةحة البدنيةةة وايعنولةةة لل ةةكان وطلةةى جميةةا أ ةةكا التوااةةل ةةوا قبةةل أو بعة د‬
،19 ‫ لةةي تفوةةءي وفةةا و يةةد‬،‫ي‬،‫ ما أن العدد الها ل مخ ايعلومات التي تم تداولها طلى و ا ل التواال االجتمةةا‬. ‫الجا ة‬
‫ونظرا ألنميةةة ايوضةةو‬.‫ةةان لهةةا اسعكةةا ةةلبي ول ةةاكي طلةةى ةةلو يات م ةةتعملاةا باطتبارنةةا أدا للتعبي ة وتبةةاد ايعلومةةات‬
‫ي في طيقتةا باألزمة الحاليةةة وتأثي نةةا طلةةى تسةةر ات م ةةتخدماةا با ةةتعما ليةةة‬،‫قد ارتأ نا درا ة و ا ل التواال االجتما‬
‫مخ‬
.‫ اال تبيان‬:‫آليات البحث‬
: ‫الكلمات المفتاحية‬
. ‫ و ا ل اإلطيم واالتسا‬-‫ ار اطر الدحية‬- ‫ الوفا‬-19‫ و يد‬-‫ي‬،‫بكات التواال االجتما‬

Abstract
The 21st century, ismarked by the emergence of different nature risks (biological and sanitaryrisks
,technical and industrialrisks, natural and pandemicrisks, social and politicalrisks....).The
sanitaryrisksgenerate and lead to social, economic and politicaleffects (strong media coverage, important
economic issues, damages and risksthat influence the thephysical and the moral health of
population).Indeed, the currenthealthcrisis affects all facets of communication as much as upstream and
downstream of it.The data flow thatisgenerated by the conversations in social media, allowed us to know
more about the behaviors of the internet usersvis-a-vis the pandemic. Thesetoolsoffer the opportunity for
everyone to express,to exchange, and to shareregularly the information and the emotions.
Facedwiththispandemic situation, we have chosen to study the communication of the crisis and the social
media from a more specific point of view, exploring the impact of thesetools on individuals,and how they
can alter and disrupttheir attitudes. The interest of thispresentwork ,therefore, willbe to carry out an
inventory of social networks, to describe the benefits and the risks for theirusers, through a data collection
toolnamely:the questionnaire.
Key words:
social media, covid 19 pandemic, the ways of information and communication.
Résumé
Le 21ème siècle est marqué par l’émergence des risques de nature différente (risques biologiques et
sanitaires, risques techniques et industriels, risques naturels et pandémiques, risques sociaux et
politiques…). Les risques sanitaires génèrent et entrainent des effets sociaux, économiques et politiques

1
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(forte médiatisation, enjeux économiques importants, dommages et risques qui influencent la santé
physique et morale de la population. En effet, la crise sanitaire actuelle (Covid 19) affecte toutes les
facettes de la communication autant en amont qu'en aval de celle-ci. Le flux de données générées par les
conversations sur les réseaux sociaux a permis d’en connaître plus sur les comportements des internautes
vis-à-vis de la pandémie. Ces outils offrent l’opportunité à chacun de s’exprimer, d’échanger et de partager
régulièrement les informations et les sentiments. Face à cette situation pandémique, nous avons choisi
d’étudier la communication de crise et les réseaux sociaux d’un point de vue plus spécifique, en explorant
l’impact de ces outils sur les individus et comment ils peuvent altérer et perturber leurs attitudes. L’intérêt
de ce présent travail sera, donc, d’effectuer un état des lieux des réseaux sociaux, d’en décrire les bénéfices
et les risques pour leurs utilisateurs à travers un outil de collecte de données à savoir : le questionnaire.
Mots clés :
réseaux sociaux- Covid 19- pandémie- les risques sanitaires- les moyens d’information et de
communication.

1- Introduction
Les réseaux sociaux sont des modes de socialisation et
d’échange. Ces outils aux multiples usages communicationnels sont
des plates formes virtuelles qui permettent de développer différents
types d’interactions (partage, collaboration…..). Ils permettent,
également, de consolider les liens entre les individus au sein de la
société. Or, ces moyens, comme les médias d’ailleurs, peuvent jouer
le rôle d’amplificateur et contribuer à semer la peur et l’angoisse au
sein de la société surtout pendant les situations de crise en
l’occurrence la pandémie « Covid19» qui a frappé de plein fouet tous
les pays du monde. Pour tenter d’éclairer l’impact des réseaux sociaux
sur la population et l’inquiétude que soulèvent les fausses
informations sur la pandémie, nous avons effectué une enquête de
terrain sur les pratiques des jeunes pendant la période du confinement.
Pour répondre à cette problématique, nous avons utilisé des outils et
des techniques de collecte de données à savoir le questionnaire.
2- Le cadre théorique
2-1 Le concept de crise : approche de définition
Pour Weiner et Kahn1, la crise marque un tournant important
dans le processus général d’événement et une perturbation de l’ordre

1
Wiener, Antony J., Herman K, 1962 : Crisis and Arms Control, Harmony-on-Hudson, N.Y.,
Hudson Institute, cité par James A. Robinson : "Crisis : An Appraisal of Concepts and

2
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établi ce qui nécessite la prise d’une décision urgente et rapide. Elle

débouche sur des effets qui altèrent l’univers des parties impliquées
et engendrent stress et anxiété vu les incertitudes qui accompagnent
l’évaluation et la maîtrise de la situation et les réponses à apporter.
Elle affecte également les relations et augmente les tentions entre les
participants qui sont, la plupart du temps, sous la pression du temps.
La crise engendre un bouleversement de l’ordre habituel des choses
créant ainsi des répercussions aussi bien positives que négatives “La
crise est un moment singulier de l’existence des hommes et du
monde où l’ordre habituel des choses se met à vaciller et menace
même de retourner au chaos. On la redoute donc le plus souvent,
en essayant de l’éviter. Mais plutôt que d’en craindre le pire, ne
peut-on en espérer le meilleur : dans sa violence même, la crise ne
fait-elle pas apparaître de nouvelles possibilités d’être ? Ne faut-il
pas alors tâcher de s’en saisir comme l’occasion d’une
renaissance, aussi bien dans l’existence personnelle des individus
que dans la vie collective des peuples2.
La crise renvoie à un moment décisif, à une période charnière ou
il est impératif d’agir pour éviter que les événements échappent à
toute maitrise. Pour Coombs, « la crise est la perception d'un
événement imprévisible qui menace les attentes des parties prenantes
et qui peut sérieusement affecter la performance d'une organisation»3.
La crise peut donc selon cette définition altérer et perturber le système
d’une organisation, l’exposer à un danger et affecter ses performances
et le mettre sur le devant de la scène pour une longue durée.
2-2 La crise sanitaire : particularités et caractéristiques
Une crise sanitaire touche ce que l’homme a de plus précieux : sa
santé. Elle se caractérise par sa capacité à produire un effet sur
l’opinion publique dû en grande partie à l’importance que les gens
accordent à la protection de leurs vies. La crise sanitaire exige,
également, de la part des responsables, la prise de décision rapide

Theories", in Ch. F. Herman (ed.) : International Crises : Insights fromBehavioralResearch, The

Free Press, New York; Collier-Macmillan London, 1972, pp. 20-35.
2
Finkielkraut A, Penser la crise : Lexique critique de la crise dans tous ses états, M-éditer,
col. « ABCDaire », p.8
3
. Coombs, T. Ongoing crisis communication: planning, managing, and responding (3nd
ed.). Californie, Sage Publications. p.29

3
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afin de répondre d’urgence aux inquiétudes de la population pour ne

pas être exposés aux reproches en cas de négligence ou apporter
atteinte à la crédibilité du savoir médical et à la légitimité des
institutions sanitaires.
2-3 La communication en temps de crise sanitaire
La communication s’effectue en amont et en aval d’une situation
de crise. Pour Coombs « la communication est un processus
continu »4 dans la mesure où elle s’étale sur une grande durée. La
communication à propos d’une crise acquiert plus d’importance que la
crise elle-même comme le souligne Piotet5« pour beaucoup de
responsables ou personnalités exposées, la crise n'existe qu'au travers
de sa représentation. Et on consacre plus d'énergie à traiter l'effet que
la cause». Maisonneuve, Saouter & Char mettent l’accent sur l’impact
des médias sur le déroulement d’une crise. Ils peuvent minimiser et
amplifier ces crises « quand les médias choisissent de faire d'une crise
leur sujet de prédilection, si petite soit cette crise, elle risque de
prendre une importance insoupçonnée »6. La communication doit être
crédible et véridique. En effet, le public a le droit à une information
accessible, actualisée, cohérente, continue, consistante, complète et
exacte7.Il faut choisir, également, le moment propice pour transmettre
les messages. La complexité de ce genre de situation présuppose de
la part des parties prenantes de reconnaitre les erreurs, de gérer les
conséquences et d’opter pour des actions rapides exigeant cohérence
et coordination malgré l’incertitude de la situation .Pour Abdelllah El
Mzem Et Sylvain Larouche « La communication de crise se doit
d’être rigoureuse, transparente, soutenue, consensuelle (et
d’impliquer) toutes les parties prenantes »8.La communication est un
acte technique qui exige de la part des responsables une connaissance
du contexte et des conditions de la situation.
4
Idem p.29
5
Piotet, J.-P, Réputation, le regard des autres, bâtir et promouvoir sa réputation, Éditions
ESKA, 2004, , p.32
6
Maisonneuve, D., Saouter, c. & Char., A. Communications en temps de crise. Sainte-Foy:
Presses de l'Université du Québec.1999, p. 126
7
Hadj Bangali C, André-A, Linda S, Communication et sociétés en crise: savoir y entrer,
pouvoir en sortir, Paris, L'Harmattan, 2015.p.12
8
El Mzem A & Sylvain L, pratiques de communication par le Progrès de Villeray et les
organismes de quartier : analyses et recommandations, document photocopié, Montréal,
mars 1995.p.82

4
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2-4 Comment gérer une crise sanitaire ?

Pour gérer une situation de crise, il faut en premier lieu créer une
cellule de crise et choisir un porte-parole9. Son rôle consiste à
identifier, évaluer, mesurer et se préparer à affronter la crise en
prenant des mesures afin d’améliorer la prévention et la réaction. Le
choix du porte-parole revêt une importance capitale et se fait en
fonction du contexte et de la stratégie de communication utilisée. Le
choix du porte-parole peut varier en fonction du contexte et des
stratégies de communication utilisées. Si l’entreprise décide
d'annoncer qu'elle assume ses erreurs, il est préférable que le
communicateur soit une personne de fort statut.10 Ou encore, lorsque
l'organisation décide de rassurer les publics cibles en expliquant la
situation, la parole de l'expert s'impose11. Deux catégories de moyens
s’offrent aux autorités pour gérer une crise sanitaire : classiques et
spécifiques. Il s’agit de planifier et préparer, en amont et en aval des
crises, l’ensemble du système de santé et donc la façon de préparer
les comportements à adopter en cas de risque ou de crise.
2-5 Les réseaux sociaux : approche de définition
Il faut distinguer entre le réseau social dans le sens sociologique
du terme qui désigne « un nombre limité des individus ou des groupes
qui sont liés par des interactions sociales. »12 et les réseaux sociaux
sur le web qui renvoient à « des services en ligne permettant aux
individus de créer un compte, public ou pas, dans un système limité,
créant des contacts avec qui ils poursuivent une relation directe ou
indirecte »13.Les deux réseaux ont pour commun de permettre aux
usagers de tisser des liens et d’entretenir des relations avec autrui. Le
réseau social au sens sociologique du terme existe en réalité alors que
les réseaux sur le web se déroulent en virtualité.

9
Sartre, V., La communication de crise : anticiper et communiquer en situation de
crises, Paris, Éd. Demos, p.33
10
Revéret, R., & Moreau, J.-N. Les médias et la communication de crise, Paris, Economica,
1997, p.55
11
Revéret, R., & Moreau, J.-N. Les médias et la communication de crise, Paris, Economica,
1997, p.56
12
Henche A, L, la fidélisation de la clientèle à travers des réseaux sociaux. L'état dans le
secteur de l'informatique, GRIN Verlag, 2017, p.10
13
Op cit, p11

5
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2-6 La typologie des réseaux sociaux

On peut distinguer les réseaux professionnels qui se caractérisent
par leur caractère commercial dans la mesure où ils visent à faire
connaitre une entreprise, accéder à des opportunités professionnelles
au travers d’un large réseau d’affaires et établir une relation mutuelle
et bénéfique avec les clients potentiels. Ils ont pour objet de collecter des
informations sur un secteur, un poste, une entreprise et communiquer autour de projets. Les réseaux
privés, en revanche, permettent aux individus au sein de la société d’échanger et de partager les
informations.
Ces différents réseaux permettent aux individus d’entretenir des relations sur internet. Marc
Granovetter a développé en 1973 la théorie du lien faible dans laquelle il distingue entre deux types
de relations : fortes qui unissent l’individu à sa famille et ses proches et faibles qui les relie à un
réseau généralement plus distant. Ces derniers « permettent de jeter des ponts locaux entre des
individus qui, autrement, resteraient isolés »14.

3- Le cadre méthodologique (l’analyse et les résultats de l’enquête)

La première partie de notre travail a permis d’apporter l’éclairage
nécessaire sur le cadre théorique que sous tend notre recherche. Le
deuxième volet a trait au cadre méthodologique qui situe les démarches
mises en œuvre pour le recueil des informations et les outils de collecte
de données à savoir : le questionnaire.
3-1 L’enquête par questionnaire
C’est l’un des outils qui permettent de collecter des données et
d’obtenir des informations sur un terrain d’étude. Il se compose d’une
série de questions enchainées autour d’un ensemble de thèmes
structurés. Le questionnaire vise la vérification des hypothèses
théoriques effectuées par un enquêteur : « le questionnaire d’enquête
est un instrument conçu pour provoquer des réponses. Il suppose que
l’on doit savoir de façon précise ce que l’on cherche. C’est une
technique adaptée aux études quantitatives qui permet des
observations systématiques et standardisées ».15
Vu les contraintes liés à la pandémie, Un questionnaire de types
donnés numériques a été administré à chaque participant. Le premier
volet met l’accent sur certaines caractéristiques sociodémographiques

14
Granovetter M. S., , “The Strength of Weak Ties”, American Journal of Sociology, 78,
1360‐ 1380, 1973. http://www.immorlica.com/socNet/granstrengthweakties.pdf.
15
Debouvry, P & Granié A, M. Formations rurales à l'international: méthodes et outils,
Educagri, Avril 2003, p.98.

6
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des participants (âge, catégorie socioprofessionnelle, équipement

technologique…). Le deuxième traite diverses thématiques en
l’occurrence la fréquence de l’utilisation des réseaux sociaux par les
internautes à l’ère de la pandémie et l’impact de ces outils sur leurs
comportements et attitudes.
3-2 Le choix de la population
Notre échantillon est composé d’une centaine d’internautes
utilisant activement ou s’intéressant aux réseaux sociaux dans le cadre
de leurs activités personnelles ou professionnelles. Compte tenu des
objectifs que nous nous étions assignés, le choix d’une population
varié s’est imposé. En effet, parmi cette population, nous avons retenu
des personnes d’horizons professionnels et de profils différents
(fonctionnaires, employés, salariés, étudiants, ouvriers) ayant comme
principal point commun, le fait de s’intéresser aux réseaux sociaux
comme modes de socialisation et d’échange.
3-3 La constitution de l’échantillon
Nous avons choisi de constituer un échantillon large d’internautes
présentant des profils variés (détaillés dans la figure 2) disposant de
points de vues divers, opposés et néanmoins pertinents sur le sujet
traité. Ce choix qui est d’autant plus méthodologique s’est affirmé
dans le but de cerner et de contextualiser au maximum la
problématique. Cette approche vise à prendre considération la
diversité des usagers des réseaux sociaux et l’intérêt accordé à ces
outils pendant la crise sanitaire.
3-4 Dépouillement du questionnaire

3-4-1 Figure 1 : L’âge

30%
25%
20%
15%
Série1
10%
5%
0%
De 18 à 20 De 20 à 30 De 30 à 40 De 40 à 50 Plus de 50
ans ans ans ans ans

7
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La première constatation que l’on peut faire de ce graphique est

que les réseaux sociaux n’ont pas un grand succès auprès des
internautes qui dépassent 50 ans. L’enquête a montré que la tranche
d’âge qui privilégie l’utilisation des ces moyens sont les jeunes qui
sont plus actives sur les médias. L’utilisation diminue à mesure que
l’âge augmente. En effet, l'usage de ces moyens varie énormément en
fonction de l’âge. 30% d’utilisation dans la tranche d’âge des 18 à 30
ans, 20% dans la tranche des 30 à 40 ans, 15% chez les personnes
âgées de 40 à 50 ans et 5% chez les plus de 50 ans.
3-4-2 Figure 2 : La situation socioprofessionnelle des enquêtés
5%
Employé
5% 10% 15%
Salarié
15%
étudiant
20%
Fonctionnaire

30% Ouvrier
Sans emploi
Retraité

La catégorie socioprofessionnelle de la personne interrogée est un

facteur déterminant dans le taux d’accès aux réseaux sociaux.
L'utilisation de ces moyens par les internautes varie énormément aussi
en fonction du niveau d’étude et l’objet de l’utilisation de ces outils.
Les fonctionnaires affirment qu’ils utilisent ces outils pour des raisons
professionnelles pendant la période de confinement (assurer la
continuité pédagogiques pour les étudiants, faire des achats en ligne)
alors que pour les salariés, les ouvriers et les étudiants pour des fins
personnelles et professionnelles.

8
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3-4-3 Figure 3 : Les réseaux sociaux utilisés

25%

20%

15%

10% Série1
5%

0%

Facebook, watsapp et twitter sont les réseaux le plus

fréquemment utilisés par toutes les tranches d'âge. L'utilisation des
autres réseaux sociaux est bien inférieure ( 5% préfèrent tiktok et 15
% pinterest). D’autre part, certains réseaux sociaux sont plus simples
à utiliser que d’autres comme en témoignent les personnes
interrogées. En effet, Facebook, youtube, watsapp se révèlent assez
rapide à prendre en main, les contraintes de caractères de Twitter,
pinterest et Tik Tok peuvent se révéler être un frein à leurs
utilisations…
3-4-4 Figure 4 : La fréquence d’utilisation des réseaux sociaux
avant la pandémie

30%

25%

20%

15%
Série1
10%

5%

0%
1 fois par 2 fois par 3 fois par 4 fois par 5 fois par
jour jour jour jour jour

9
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3-4-5 Figure 5 : la fréquence d’utilisation des réseaux sociaux

après la pandémie

35%
30%
25%
20%
15% Série1
10%
5%
0%
1 fois par 2 fois par 3 fois par 4 fois par Plus de 4
jour jour jour jour fois par
jour

A comparer les deux graphiques, nous avons constaté une nette

croissance de la fréquence de l’utilisation des réseaux sociaux pendant
la période du confinement. La consommation augmente par rapport
aux taux d’utilisations observés habituellement. 35% des utilisateurs
affirment qu’ils recourent à ces outils plusieurs fois par jour comme
l’illustre le second graphique. Cela est dû à l’importance de ces
plateformes communautaires qui constituent un excellent moyen qui
permet de recevoir des informations sur la pandémie en temps réel et
garder un lien social avec la famille et les proches pendant cette
situation de crise comme le soulignent d’ailleurs les personnes
questionnées.
3-4-6 Figure 6 : L’impact des réseaux sociaux
12%

Impact positif
82% Impact négatif

Le graphique révèle que les réseaux sociaux ont un impact positif

sur la majorité des enquêtés (82%). En effet, l’analyse du graphique
témoigne de l’importance des réseaux sociaux, qui constituent des

10
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outils de premier plan pendant cette période charnière pour assurer la

continuité pédagogique comme le soulignent d’ailleurs les
enseignants et les étudiants. Ils servent également à faciliter la
continuité de l’activité professionnelle pour les fonctionnaires et les
salariés. Les enquêtés ont cité d’autres raisons qui les poussent à
utiliser ces outils entre autres garder le contact avec leurs proches,
s’informer, se divertir (blagues, sketchs, parodies), pallier la solitude
et l’isolement, travailler ou encore recevoir rapidement des
informations sur la pandémie pendant cette crise sanitaire. Quant à la
deuxième catégorie des questionnés (12%), elle affiche une certaine
indifférence vis-à-vis de ces outils car elle considère qu’ils ont
contribué à semer l’angoisse et l’inquiétude auprès de la population à
cause des informations erronées qui circulent sur plateformes.
4- L’analyse thématique
Pour traiter les thèmes récurrents dans les expressions textuelles des
personnes enquêtées, nous nous sommes appuyés sur l’analyse
thématique, nommée également l’analyse verticale, qui nous a permis
d’identifier les thèmes abordés. L’analyse thématique, ou plus
exactement l’analyse de contenu thématique (ACT), est une méthode
qui tend 16 « à repérer dans des expressions verbales ou textuelles des
thèmes généraux récurrents qui apparaissent sous divers contenus plus
concrets ». En d’autres termes, l’analyse thématique consiste « à
procéder systématiquement au repérage, au regroupement et,
subsidiairement, à l’examen discursif des thèmes abordés dans un
corpus »17
4-1 Le logiciel voyant Tools

Figure 7 : Le nuage de mots

Pour mettre en valeur les mots fréquemment utilisés dans les
réponses des internautes, nous nous sommes appuyés sur le logiciel
Voyant Tools et plus particulièrement sur le nuage de mots. Il s’agit
d’une représentation graphique (visuelle) des mots-clés qui
reviennent comme un leitmotiv dans les questionnaires qu’on a
effectués. Ces mots sont classés par fréquence d’apparition et
16
Mucchielli, Alex, 1991, Les méthodes qualitatives, Paris, PUF, p.259.
17
Paille, P., Mucchielli, A., l’analyse qualitative en sciences humaines et sociales, Paris,
Armand Colin, 2008, .p.162.

11
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représentés avec une police importante. La taille et les couleurs

associées aux mots nous ont permis d’évaluer leur fréquence
d’utilisation. L’intérêt de ce travail est de mettre en exergue les
thèmes et les sujets les plus récurrents dans les discours des
internautes.

Cette technique va recenser tous les mots et mettre en valeur ceux

les plus utilisés. Il permet donc de faire ressortir le vocabulaire auquel
recours les internautes pour décrire les réseaux sociaux et leur impact
sur leurs attitudes et comportements.

Figure 8 : recenser les termes récurrents dans le corpus

Voyant Tools nous a permis, en outre, de mettre l’accent sur la
fréquence d'apparition des mots grâce à « Corpus Term
Frequencies ». Grâce à cet outil, nous avons détecté le nombre
d'occurrences et la fréquence relative de plusieurs mots dans le
questionnaire effectué avec les usagers des réseaux sociaux. Ces
outils nous ont permis d’avoir une vision plus précise de l'apparition
des mots dans les expressions qui composent le corpus. Ces tableaux

12
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mettent également en relief le nombre d'occurrences des mots ce qui

nous a permis aussi de relever certaines thématiques qui ont l'air de
ressortir de ces enquêtes. L’intérêt de ce travail est de faire une
analyse préliminaire afin de soulever plusieurs hypothèses
intéressantes de notre recherche qui mériteraient d'être creusées dans
notre analyse thématique.

Figure 9 : Corpus TermFrequencies

4-2 Les thèmes récurrents dans les expressions textuelles des enquêtés

4-2-1 Figures 10 et 11 : Rumeurs et fausses informations

13
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La circulation d’informations erronées sur les réseaux sociaux

perturbent et altèrent le comportement des internautes et affectent leur
santé physique et morale comme le témoignent la majorité des
enquêtés. Ils citent certains comptes sur ces plateformes qui procèdent
à la publication des données mensongères sur la pandémie concernant
la circulation de rumeurs sur les faux traitements (l’ail, les clous de
girofle, la cannelle, le thin, les tisanes et les remèdes miraculeuses)
qui servent à protéger contre le coronavirus.
4-2-2 Figures 12 et 13 : Le corona panique
Les personnes enquêtées affirment également que le caractère
immédiat et spontané des conversations sur les réseaux sociaux a un
impact néfaste sur leur psychologie. Le fait de passer plus de temps
sur les forums de discussions, pendant la période de confinement,
aggravent leurs angoisses et fait apparaitre des symptômes
hypocondriaques dû au flux d’informations générées par les
conversations sur les réseaux sociaux. Les deux figures ci-dessous
mettent l’accent sur les thèmes récurrents dans les expressions
textuelles des enquêtés.

Ces images visuelles ( links) représentent les occurrences les plus

citées dans un corpus et les mots-clés (co-occurences) auxquels elles
sont le plus souvent associées. Grâce à cet outil, on peut visualiser la
fréquence des mots et leurs proximités. Il est à noter ici que le mot
« réseaux » est le mot le plus cité et le plus fréquemment utilisé. Il est
étroitement lié et associé aux mots présents dans cette visualisation à
savoir : désinformation, angoisse, confinement, coronavirus dans la
14
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mesure où l’utilisation massive de ces moyens et cette tendance à

déformer les informations auxquels procèdent certains comptes peut
générer un sentiment d’angoisse et semer la peur des internautes.
4-2-3 Figures 14 et 15 : Le recours à l’humour

Pour dissiper leur stress et angoisse, les personnes enquêtées

affirment qu’ils recourent à l’humour. En effet, des dessins et des
vidéos humoristiques envahissent les réseaux sociaux. Cette stratégie
permet de dédramatiser le danger, diminuer l’anxiété et à se soulager
des émotions négatives. Ces utilisateurs donnent l’exemple des
milliers de blagues qui circulent tous les jours sur Whatsapp et les
réseaux sociaux comme Facebook et Instagram et qui leur permettent
de se sentir mieux et de tourner en dérision la pandémie.
Conclusion
Les réseaux sociaux à l’ère de la crise sanitaire actuelle font
émerger de nouvelles problématiques notamment celles relatives à la
libre diffusion des informations erronées. Les rumeurs et les faux
traitements ont un impact néfaste sur la population. Pour gérer cette
situation de crise, des mesures ont été prises par les responsables pour
développer la sécurité sanitaire afin de protéger les gens contre les
risques, concevoir et mettre en œuvre des politiques de la protection
de la santé. En effet, les responsables ont opté pour des mesures
majeures qui consistent à communiquer et à démentir les
informations en mettant en avant systématiquement des sources
fiables, en renvoyant leurs utilisateurs vers les sites d’information

15
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officiels et en supprimant celles jugées douteuses. De plus, la crise

sanitaire est un processus complexe et difficile à gérer. Pour maitriser
et contrôler ce genre de situation, il est impératif de communiquer.
Cette information doit être crédible et obéir à des règles de
transparence et d’objectivité , Elle doit passer par le relais des
spécialistes et les experts de la santé pour empêcher les réseaux
sociaux d’avoir un rôle amplificateur en jouant sur l’émotion que
provoque l’apparition d’une crise sanitaire. De plus, l’avènement de la
pandémie a modifié le rapport de l’individu à l’information (l’analyse
et l’interprétation des données en ligne). On assiste à la modification
des comportements des usagers des réseaux sociaux notamment la
fréquence d’utilisation des outils numériques.

Références bibliographiques
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