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ARTMAN - Volume 70 - Issue 70 - Pages 109-124
ARTMAN - Volume 70 - Issue 70 - Pages 109-124
FACULTY OF LELTRES
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Presehteé Par
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JOURNAL OF THE FACULTY OF ARTS 70th Issue– JAN . 2022
transmettre, il existe une phrase dans la Cependant, il y a souvent beaucoup
langue naturelle qui a cette signification d'interactions qui affecte le sens véhiculé
exacte du locuteur. Sinon, la forme par le système communicatif7, ce faisant a
linguistique peut générer un sens qui diffère donné lieu à une variété de positions
de la signification naturelle. Un point de vue différentes sur la relativité du sens
apparemment assez réaliste est que le inféré8. Pour ce dernier, il se fait par un
locuteur produit généralement un énoncé qui processus qui semble à la fois automatique,
code une partie, mais pas la totalité de ce pour les formes linguistiques de base, et
qu’il veut passer5. contrôlé ou tactiques9 pour l’architecture
Ce point de vue insiste sur le fait globale du sens. L’interaction
qu’un énoncé ne code pas le sens du métalinguistique, produite par les
locuteur, mais le reflète quasiment. Disons interlocuteurs, permet d’avoir un consensus
alors que la fonction de forme linguistique mutuel sur la visée des formes
d'un énoncé n'est pas de coder le sens du tactiques; sinon, l'énonciateur, pour
locuteur, mais de fournir une preuve de son façonner ce qu’il veut dire, il opte
sens6 ou bien expliciter la méta-pensée du consciemment les formes d’expression
locuteur. capables de passer ce qu’il veut laisser
On reconnait alors trois types du entendre auprès de son destinataire.
sens; le sens prototypique, le sens C’est ainsi que le locuteur émet un
sémantique et le sens inféré. Le premier sens prototypique à travers le sens
désigne l’intention subjective du locuteur, le sémantique dont le destinataire s’appuie
deuxième porte sur le sens explicite que pour pouvoir entendre le sens prototypique
reflètent les unités lexicales, quant au par inférence. Ces processus différents
troisième, il s’agit d’inférer un sens doivent s’intégrer pour mettre en exergue un
compatible avec le sens sémantique. On a sens inféré qui convient, assez bien, au sens
donc trois types de sens : réel du locuteur.
II- Processus de l’inférence pragmatique
Sens 1 Sens 2 Sens 3 Pour ce qui de l’inférence
Prototypique sémantique Inféré pragmatique, il y a deux tentatives
principales pour aborder la question du
sens ; la première implique
S1 : le locuteur est le seul d’avoir le une compréhension du langage, l'autre est de
sens exact « originaire » proposer un modèle interprétatif10 où les
S2 : le sens linguistique est processus associatifs et automatiques d’une
conventionnel et arbitraire. part et les processus inférentiels et
S3 : le sens propositionnel basé sur le personnels de l’autre part, coopèrent pour
sens linguistique S2 interpréter le langage en contexte.
Ce n’est pas donc le mot qui désigne La théorie de la pertinence insiste sur
tout seul le sens ; en l’absence effective du le fait qu’un seul processus global peut
locuteur, le destinataire n’a qu’à recourir rendre compte de ces deux processus où
aux processus inférentiels pour concevoir la la conception du langage soit basée sur un
véritable visée de l’énoncé. La tâche du processus inconscient et automatique, mais
destinataire est d’accéder au sens subjectif néanmoins doté de caractéristiques qui sont
que l’énoncé peut véhiculer dans la mesure normalement attribués à un processus
où l’énonciation comprenne entre autres des subjectif qui serait inférentiel plutôt que
indices référentiels du sens subjectif. C’est simplement associatif11.
ainsi que la distance entre le sens L'architecture du sens pragmatique
prototypique et le sens sémantique implique se base alors sur la notion du processus
l’inférence pragmatique. inférentiel. Le véritable exorde de cette
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L’ARCHITECTURE DU SENS PRAGMATIQUE Dr. Hamada Mohamed El-Adham
notion était avec Grice12 qui distingue deux un processus d'inférence automatique en vue
niveaux de sens: ce qui est dit et ce qui est de comprendre le sens. Selon Carston, le
impliqué par un énoncé, autrement dit le raisonnement réflexif peut bien jouer un rôle
sens explicite et le sens implicite de dans la communication et la
l'énoncé. L'on pensait essentiellement que la compréhension17, mais seulement en ce qui
première dépendait des informations concerne la reconstruction rationnelle des
linguistiques véhiculées par le lexique. processus pragmatiques spontanés. Le rôle
Pourtant, Grice a conçu le passage du sens de ce raisonnement est « de servir de
explicite au sens implicite comme une sorte mécanisme de sauvegarde lorsque quelque
d'inférence rationnelle et non pas comme chose ne va pas avec les mécanismes
une signification directe du contenu intuitifs automatiques de compréhension des
sémantique. énoncés »18.
Inférence rationnelle L’inférence pragmatique se produit
Sens 2 Sens 3 par des processus qui ont pour objectif la
sémantique inféré mise en lumière de la pensée que le locuteur
veut passer. Ces processus ne portent
Partant, tout énoncé enferme une seulement sur le contenu sémantique du
présomption de sa propre pertinence13, et le propos, mais aussi sur sa véritable visée. La
destinataire doit construire une hypothèse distance entre ces deux entités, sémantique
sur le sens du locuteur qui satisfait à cette et inférée, fait la différence dans la
présomption de pertinence. Cela nécessite conception typologique de processus
de construire des hypothèses appropriées sur pragmatiques.
le contenu explicite, les hypothèses III- Typologie des processus
contextuelles voulues et les conclusions pragmatiques
impliquées, avec un contenu explicite et des Pour approcher ces processus
hypothèses contextuelles, comptant comme pragmatiques, Grice a pointé une différence
des prémisses14 à partir desquelles les majeure entre deux niveaux de processus;
conclusions impliquées doivent découler. les processus primaires qui donnent lieu au
Bien que le contenu explicite sens explicite et qui doivent être pensés de
fournisse l'une des prémisses de l'inférence, processus associatifs sub-personnels19, les
cela ne signifie pas qu'il est entièrement secondes sont les processus secondaires qui
déterminé au moyen d'un processus non donnent lieu au sens implicite qui serait
inférentiel antérieur. En fait, tout le plutôt le résultat de véritables processus
processus est conçu comme circulaire plutôt inférentiels se déroulant au niveau
qu’unidirectionnel: les hypothèses sur les personnel.
conclusions impliquées pourraient être Dans le même cadre, Recanati a
suggérées par certains indices pointé trois éléments de l’analyse
contextuels. En ce sens, la théorie de la sémantique qui porte sur le contenu
pertinence parle d'un «ajustement mutuel»15 énonciatif, la réalité énonciative et la valeur
entre le contenu explicite, les hypothèses de la vérité. Il a proposé que le sens
contextuelles et les conclusions explicite est le résultat des processus
impliquées. Par conséquent, on pense que le pragmatiques tout comme le sens implicite.
même processus basé sur la construction de C’est-à-dire que le sens qu’on propose,
dérivations inférentielles est responsable de même explicite, est le fait d’une implicature
la détermination du contenu à la fois primaire du sens adéquat. Ces processus se
explicite et implicite. repartent ainsi en processus primaires et
Ainsi, la théorie de la pertinence secondaires.
perçoit la compréhension du langage16
comme un processus tout à fait spécifique:
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III-1- Les processus primaires20 les autres candidats ou bien acceptions
Ces processus permettent de possibles, cela ne peut pas impliquer bien
déterminer le sens explicite de l’énoncé, de sûr que les variations22, dérivées du sens
donner un sens propositionnel à « ce qui est littéral par modulation, offrent en bien de
dit », dans l’objectif de formuler une cas d’autres propositions judicieuses. On
proposition cohérente et interprétable. Pour témoigne quelquefois à des changements
cette fin, plusieurs mécanismes ont été posés d'accessibilité quand l’information
comme outils du processus pragmatique contextuelle peut changer l'acception d’un
primaire comme : concept déjà activé, en ajoutant un nouveau
La désambiguïsation : qui consiste à train d’activation du
attribuer un sens distinct aux lexies. processus. Selon Recanati, les schémas
La référenciation : qui consiste à abstraits codés dans notre mémoire à long-
attribuer un référent au syntagme terme jouent un rôle clé dans le changement
référentiel. d'accessibilité. Pour l’expliquer, prenons
La saturation : qui consiste à l'énoncé suivant:
considérer tous les sens possibles. (1)J’aime Paris … surtout quand elle
La modulation : qui consiste à modifier chante la nuit.
le sens d’un syntagme. a) J’aime Paris, la capitale de France.
Ces outils sont conçus comme des b) J’aime Paris, la chanteuse
processus associatifs basés sur l’activation américaine.
du sens compatible au sein des réseaux Dans cet exemple, il y a deux schémas
conceptuels de l’énoncé. Autrement dit, ce qui conviennent à deux acceptions possibles
qui contribuerait au contenu explicite de de la lexie « Paris» ; (a) la ville de Paris, et
l'énoncé est l’acception la plus valide (c'est- (b) la chanteuse américaine Paris
à-dire la plus activée) pour le système Jackson. Il parait que le sens le plus
compte tenu de la situation, comme ainsi compatible littéralement soit trompeur au
illustré ci-dessus : niveau de la valeur significative du mot
Paris. Cependant, on peut s'attendre à un
changement d'accessibilité dès que le verbe
« chante » soit pris en compte, car ce mot
active une signification spécifique liée à une
C’est ainsi qu’au niveau pratique, le personne et non pas à une ville. Sinon,
sens littéral d'une expression est pris comme l’activation métaphorique du verbe chanter
un sens provisoire qui déclenche peut soutenir la proposition (a) pour
ensuite l'activation d’acceptions validées de signifier que Paris est la ville du chant,
manière associative. surtout si le destinataire ne connait pas qu’il
« Ce sens littéral est un candidat y a une chanteuse qui porte le prénom Paris.
naturel pour le statut de valeur De cette manière, les schémas pilotent le
sémantique, mais il y en a processus d'interprétation en favorisant la
d'autres: certaines des recherche de cohérence, due à un
représentations activées par mécanisme entièrement associatif. Ainsi
association apportent d'autres tout schéma est activé par une expression
candidats au statut de valeur dont la valeur sémantique correspond à un
sémantique. Tous les candidats, aspect du schéma; le «schéma ainsi activé
qu'ils soient littéraux ou dérivés, augmente à son tour l'accessibilité de toutes
sont traités en parallèle et se font les valeurs sémantiques possibles pour les
concurrence.21 autres constituants de la phrase qui
Bien que le sens littéral soit considéré correspondent au schéma»23.
comme ayant un avantage initial sur
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dispositionnel tacite quand : « l'agent et Campisi ont proposé une approche
cognitif auquel elle est attribuée [ … ] générale des actions intentionnelles - le
est lui-même capable de faire l'inférence «modèle d'intentionnalité distribuée» 31 -
explicitement et de justifier rationnellement basée sur une vision coopérative des
les méthodes qu'il utilise spontanément pour processus automatiques et
arriver à la 'conclusion''29. contrôlés. D’après ce modèle, il n'est pas
Par conséquent, certaines inférences nécessaire que les plans d'action soient
sont simplement sub-personnelles, certaines consciemment représentés pour que les
d’autres sont personnelles; c’est-à-dire actions soient intentionnelles.
qu’elles sont explicites et lentes, et Les processus contrôlés sont définis
fonctionnent au niveau personnel et avec ainsi comme «une séquence temporaire de
conscience de leur disposition. Comme nœuds activés sous la commande, et par
il devrait être clair, les inférences sub- l'attention, du sujet.»32. Sur l’autre côté, les
personnelles ne sont pas inférentielles processus automatiques se déroulent en
qu'aux yeux d'un observateur. C'est le parallèle et peuvent être simulés par
cas des processus pragmatiques primaires de de simples réseaux connexionniste,
Recanati : on pense qu'ils ne sont que des contrairement aux processus contrôlés qui
processus associatifs bien qu'ils puissent fonctionnent en série, et qui opèrent sur des
néanmoins «imiter» des processus structures « propositionnelles»33.
inférentiels30. D'un autre côté, on prétend Autrement dit, on prend en compte
que les processus pragmatiques secondaires la manière dont les processus automatiques
sont des processus véritablement inférentiels et contrôlés peuvent être détectés et analysés
et conscients, au moins dans un sens isolément et non pas la manière dont ils
dispositionnel. Ainsi, la distinction entre ce coopèrent factuellement pour la plupart de
qui est conscient / inconscient peut duper nos activités cognitives. Les fonctions
34
notre perception des processus d’inférence exécutives impliquent ainsi la conscience
pragmatique qui s’intègrent pour saisir le et l'attention sélective, et non pas l'attention
sens inféré de tous les côtés possibles. propositionnelle. Pour ainsi dire, on ne peut
IV- Intégration des Processus inférentiels pas témoigner de tous les détails du
Les processus de l’inférence processus exécutif de l’expression verbale :
pragmatique s’intègrent naturellement pour on se laisse parler quand on a besoin de dire
réaliser l’accomplissement de la pensée chez quelque chose. La naissance de la pensée est
le locuteur et l’accomplissement du sens une décision personnelle qui répond à un
chez le destinataire. Cette perception de besoin conscient, tandis que son exécution
processus pragmatique, un peu vague, a été se fait ordinairement par la machine de
cependant contestée par l’idée qu’un l’expression verbale.
processus est automatique dans la mesure où Pour ce qui est de la représentation
il est inconscient, obligatoire, efficace, non figurative, Kintsch35 a proposé un modèle
interruptible. Et comme ces déterminations d'activation de propagation basé sur des
ne coïncident pas toujours ensemble, il peut associations statistiques entre des items
y avoir différents degrés d'automaticité en lexicaux dans un corpus pour tenir compte
fonction du nombre de caractéristiques des différences entre les interprétations
impliquées. littérales et métaphoriques. Les activités
À la lumière de cette évidence, la cognitives conduisent alors à construire la
distinction entre les processus automatiques signification d’une lexie à partir de son
et contrôlés ne devrait être considérée que contexte, en schématisant des modèles
comme la première étape conçue pour interprétatifs abstraits. Par exemple, les
comprendre leur coopération dans la plupart acceptions associées au mot «requin»
de nos opérations cognitives. Mazzone comprennent les mots «nageoires»,
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avoir un sens sémantique cohérent, mais un rôle crucial et coopératif avec
aussi parce qu’elle permet de déduire les les processus automatiques et
non-dits à partir de l’ensemble du contexte associatifs. Dans cette perspective, non
en corrélation avec l’arrière-plan seulement les processus automatiques et
linguistique et culturel du locuteur. contrôlés s’intègrent, mais ils sont
Aussi, l’inférence pragmatique également plus proches les uns des
repose-t-elle sur des processus de autres. Plus précisément, les processus
construction à la fois associatifs et automatiques sont basés sur des schèmes qui
contrôlés; les premiers sont voués à fixer le peuvent également être recrutés en
sens propositionnel à partir du contenu raisonnement réflexif où
sémantique, les seconds proposent un sens les processus automatiques ont tendance à
tout pragmatique qui dépasse le sens imiter les processus inférentiels, mais à un
sémantique pour accéder à un sens assez autre niveau de conscience mécanique
compatible a celui du locuteur. On peut dire intérieure.
que le sens pragmatique résulte En ce qui concerne les processus
d’un processus mental qui se passe au primaires de Recanati, on observe que la
niveau du mécanisme et à travers la manière diffusion de l'activation ne suffit pas pour
de l’observer. Les sens humains n’observent que le sens passe intact. Il nous faut
que les faits extérieurs, quant aux faits expliquer à la fois l'automaticité et les
mécaniques ou automatiques qui sont à caractéristiques rationnelles au niveau
l’origine de nos actes verbaux, ils passent personnel de la compréhension en faisant
apparemment inconscients. Un examen appel à des mécanismes interdisciplinaires
attentif de la division plausible bien étayés en psychologie et en
du travail entre les processus automatiques neurobiologie.
et contrôlés suggère des raisons pour exclure En effet, les processus automatiques
la proposition de la théorie de la pertinence et contrôlés contribuent ensemble à
selon laquelle un processus unique, conçu à l’architecture du sens pragmatique de deux
la fois comme automatique et inférentiel, façons; la première concerne les
peut rendre compte d'une compréhension représentations mentales neurolinguistique
pragmatique du sens. consistant à manipuler les informations
Nous soutenons que la détectées par les sens pour choisir les
compréhension du langage, en particulier, formes linguistiques compatibles pour
ne se produit normalement pas en dehors de exprimer une pensée. La seconde concerne
la conscience et que la compréhension de l’exécution verbale de la pensée. Tout donc
l'énoncé soit un processus spontané et est contrôlé, même les processus
conscient. A cet égard, Recanati définit les apparemment inconscients, mais chaque
processus automatique et associatifs comme processus a sa propre nature d’exécution. Il
deux étapes dans la compréhension de y a donc à l’intérieur de chaque individu un
l'énoncé, et n'attribue qu'un rôle mécanisme qui commande de l’intérieur ses
dispositionnel au raisonnement verbal actes verbaux et non-verbaux. Un tel
conscient. mécanisme fonctionne automatiquement ; il
D’autres théoriciens ont proposé que s’agit d’un contact neurologique bien géré.
la compréhension soit un processus Notes
1
entièrement automatique, quoique « … les mots ne sont pas associés selon une
inférentiel, dans lequel le raisonnement séquenciation régulière d'association de mots : en
fait on assiste bien à la constitution d'unités
verbal conscient ne se voit attribuer qu'un fonctionnelles qui correspondent au découpage des
rôle périphérique en tant que mécanisme de constituants syntaxiques. » Gineste M-D., De la
sauvegarde. Un autre point de vue peut phrase à la proposition sémantique : Un point de vue
intervenir à ce propos où la conscience joue
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de la psychologie cognitive du langage. In: Paveau M.A, Sarfati G-E, Les grandes théorie de la
L'Information Grammaticale, N. 98, 2003. p. 48 linguistique, de la grammaire comparée à la
1
Le mot n’est pas la seule unité de sens. La pragmatique, Armand Colin, Paris, 2008, p. 146
1
proposition — prédicat + argument(s) — est une Cf., Recanati F., Literal meaning, Cambridge
unité à laquelle il est possible d’affecter une valeur University Press, Cambridge, 2004, Pp. viii+179
de vérité : « ce qui est affirmé est vrai ou ne l’est 1
«Sperber and Wilson (1986/1995) in fact conceive
pas ». Le développement des analyses prédicatives a of language comprehension as based on a process
permis de décrire différents types de prédicats ainsi which is said to be unconscious and automatic, but
que différentes propositions. » Cf., Rossi J-P., Les nonetheless endowed with features that are normally
propositions et le co-texte, In: Psychologie de la attributed to personal-level processes: it would be
mémoire. De la mémoire épisodique à la mémoire meta-representational, and inferential rather than
sémantique, De Boeck Supérieur, Paris, 2005, p. 189 merely associative. » Mazzone M., Automatic and
1
Cf., Hiromatsu W., Quelques remarques sur la Controlled Processes in Pragmatics, In: Perspectives
théorie de la signification, In: Philosophie 2013/2 in Pragmatics, Philosophy & Psychology, Vol. 2,
(N° 117), 2013 Quinn A., Méneutique et cognition, Springer, 2013, p. 444
1
In: Protée, Vol. 26, no 1, Printemps 1998 Grice, H. P., Studies in the Way of Words,
1
« La connaissance qu’a le locuteur des Cambridge, Mass., Harvard University Press, 1989.
1
constructions implique, d’une part, qu’il sait qu’une « An utterance is a linguistically coded piece of
construction peut être réalisée formellement de evidence, so that verbal comprehension involves an
différentes façons, et peut véhiculer plusieurs sens element of decoding. However, the linguistic
reliés entre eux, et d’autre part, qu’il dispose en plus meaning recovered by decoding is just one of the
d’une compréhension fine des facteurs qui inputs to a non-demonstrative inference process
conditionnent cette variation. En étudiant le which yields an interpretation of the speaker's
changement constructionnel, nous cherchons meaning.” Cf., Sperber & Wilson, Relevance theory,
In:
comment le savoir linguistique qu’ont les locuteurs L. Horn & G. Ward (eds) 2004, Blackwell’s
des constructions évolue au fil de temps. » Carlier A., Handbook of Pragmatics, 2004, p. 607
1
Prévost S., Constructions, constructionnalisation et Fay C., Approche systémique des jeux pragmatiques
changement linguistique. Présentation, Armand communicationnels, Mémoire, Université Rennes 2 -
Colin, « Langue française », 2021/1 N° 209, p. 18 Haute Bretagne, Master 2 Langues et Cultures
1
Wilson D., Sperber D., Meaning and Relevance, Étrangères et Régionales, Aire Anglophone,
Cambridge University Press, New York, 2012, p. 149 2012,p.37
1
1
―The function of the linguistic meaning of an L’ajustement mutuel vient de la méta-
utterance is not to encode the speaker’s communication ou « les interlocuteurs en situation
meaning, but to provide evidence of her de jeu doivent pouvoir méta-communiquer sur cette
meaning.‖ Wilson D., & Sperber D., Meaning and situation de jeu, et lorsqu'une communication sur une
Relevance, op. cit., p. ix (c’est nous qui traduisons) chose a échoué, il est nécessaire d'envisager de
1
Le système communicatif est un système autonome méta-communiquer afin d'évaluer les sources de
et auto-référentiel ; c’est-à-dire son interaction avec l'échec, en d’autres termes, la méta-communication
le contexte met en cadre deux sens ; l’un linguistique, est ce qui permet aux jeux communicationnels
l’autre autonome et inféré résultant d’une certaine d’exister, c’est en faisant passer la pertinence de la
observation de sa fonction. Un tel système est communication au niveau méta-communicationnel
«basiquement un système d'observation de sa propre que l’existence des jeux est possible et/ou corrigée. »
utilisation. » Cf., Roulland, D., Temps et théorie des Fay C., op. cit., p. 10
1
systèmes, In: C. Douay, Chronologie et système, 294. Jacques B., La compréhension du langage. In:
Rivages Linguistique, PUR, Rennes, 2010, p.75 Revue française de pédagogie, Vol. 55, 1981. pp.
1
« Le contenu d’une perception est relativisé au 13-18
1
moment où a lieu l’expérience perceptive, et le Sperber D., et al, La vigilance épistémique, In:
contenu d’un souvenir au moment de l’expérience Rhétorique et cognition, Sciences pour la
originaire dont le souvenir conserve la trace. Le communication, Vol. 112, Peter Lang SA, Berne
contenu de la perception n’est pas relativisé 2014, p. 49
1
seulement à un moment. Comme on l’a vu, il est Carston, R., How many pragmatic systems are
relatif à une situation perceptive : cette situation peut there? In: Saying, Meaning, Referring: Essays on
être caractérisée sur le plan temporel comme François Recanati’s Philosophy of language,
contemporaine de l’expérience perceptive, mais aussi Frapolli (Ed.), New York: Palgrave., 2007, p. 31
1
sur le plan spatial comme la situation autour du Davis, S. Literal Meaning de François Recanati, In:
sujet. » Récanati F., Le soi implicite, In: Revue de Philosophie et psychopathologie, Vol. 33, No 1,
métaphysique et de morale, Presses Universitaires de Québec, 2006, p. 266
France, 2010/4 n° 68, p. 480
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1 1
D’après Recanati F., Literal meaning, Cambridge Satpute, A. B., & Lieberman, M. D., Integrating
University Press, Cambridge, 2004 automatic and controlled processing into
1
Recanati F., Literal meaning, Cambridge University neurocognitive models of social cognition. Brain
Press, Cambridge, 2004, p. 28, c’est nous qui Research, 2006 , p. 88
1
traduisons. Cf., ―L’hypothèse est que l’esprit humain serait
1
Carlier A., Prévost S., Constructions, organisé en un certain nombre de modules spécialisés
constructionnalisation et changement linguistique. dans l’exécution de certaines fonctions cognitives.
Présentation, Armand Colin, « Langue française », Leur fonctionnement serait en outre automatique,
2021/1 N° 209, p. 16 inconscient, rapide et parallèle, c’est-à-dire que les
1
Recanati F., Literal meaning, op. cit., p. 37. A ce modules seraient indépendants les uns des autres. »
propos, Mazaleyrat explique qu’il s’agit de « la Mazaleyrat H., op.cit., p. 254
1
valeur la plus schématique qui permet de faire le lien Cordier, F., Compréhension du langage : un
en langue entre ses élaborations que sont les sens paradigme pour la cognition In : La psychologie
observables en discours. ». Mazaleyrat H., Vers une cognitive, Éditions de la Maison des sciences de
approche linguistico-cognitive de la polysémie. l’homme, Paris, 2012, p. 201
1
Représentation de la signification et construction du Cf., Wilson, D., Carston R., A Unitary Approach to
sens. Thèse de doctorat, Université Blaise Pascal - Lexical Pragmatics: Relevance, Inference and Ad
Clermont II, 2010, p. 1 Hoc Concepts, In: Noel Burton-Roberts
1
Dans un schéma abstrait, « les messages sont (ed.), Pragmatics. Palgrave-Macmillan, 2007, p. 21
1
représentés comme des contenus insérés dans des Rossi J-P., op.cit., p. 189
1
mots, phrases, textes (contenants), transmis d'un V., Carston, op.cit., p. 43
1
émetteur à un récepteur, puis décodés par un Jackendoff, R. Language, consciousness, culture:
processus inverse à celui de l'émission. » Moeschler Essays on mental structure. MIT Press, 2007, p. 11
1
J., Langage et pertinence : référence temporelle, Cf., « Si les sens d’un polysème sont autonomes,
anaphore, connecteurs et métaphore. Nancy: Presses leur principale caractéristique est de résister à
universitaires de Nancy, 1994, p.16 l’unification. Il est impossible que les valeurs
1
Il s’agit un processus pragmatique secondaire qui polysémiques d’un même item soient assimilées
doit être compris comme faisant partie d'une théorie comme les parties d’un tout, soient incluses – en tant
plus générale de l'action et de l'interprétation que sous-classes – au sein d’une classe super-
humaines et ayant ainsi la propriété ordonnée, soient appréhendées comme les
philosophiquement centrale d'être composants d’une Gestalt globale. Ce sont ces
des processus rationnels, au niveau personnel (par caractéristiques qui permettront de distinguer sens
opposition aux processus sub-personnels ) cf., polysémiques et facettes. » Mazaleyrat H., op.cit., p.
Carston, R., (2007) op.cit., p. 2 201
1 1
Recanati F., Literal meaning, op. cit., p. 44 Recanati F., Literal meaning, op.cit., p. 44
1 1
J’étais l’interprète lors d’une rencontre officielle, Carston R., Linguistic Meaning, Communicated
tenue en 2009, entre des responsables des douanes Meaning and Cognitive Pragmatics, In: Mind &
saoudiennes et Michel Danet, le secrétaire général de Language, Vol. 17, Issue1-2, Blackwell Publishers
l’organisation mondiale des douanes. Ltd., 2002, Pages 127-148
1 1
Cf., Récanati F., Le soi implicite, In: Revue de Ibid., p. 142
1
métaphysique et de morale, Presses Universitaires de Cf., « il faut vérifier la disponibilité d’une lecture
France, 2010/4 n° 68 métaphysique de l’image, tout en mettant en
1
Recanati F., Literal meaning, op. cit., p. 50 évidence les concepts qui touchent ces deux lectures :
1
Cf., ―The deictic reading arguably results from le modèle, le prototype, le paraphysique et la
restricting the implicit domain of quantification in a métaphysique. » El Adham, H., Lectures de l’image :
manner that mimics singular reference.‖ Recanati, F., De la sémiotique à la métaphysique, In: journal of the
Perspectival Thought: A Plea for (Moderate) Faculty of Arts, Mans. University, 61th Issue, OUG.
Relativism, Oxford University Press, Oxford 2007, 2017, pp. 110-111
1
pp. 67-68 Cf., Kleiber, G., La sémantique du prototype :
1
Mazzone, M., Campisi, E. Distributed catégories et sens lexical, PUF, Paris,1990.
1
intentionality. A model of intentional behavior in El-Adham H., op.cit., p. 114
humans, in Philosophical Psychology, 2013, 26, BIBLIOGRAPHIE
267–290.
1
Cf., ―a temporary sequence of nodes activated - Carlier A., Prévost S. (2021).
under control of, and through attention by, the Constructions, constructionnalisation
subject.‖ Schneider W., M. Shiffrin, R., Controlled et changement linguistique.
and automatic human information processing, In:
Psychological review, Vol. 84 no 1, 1977, p. 2
Présentation, Armand Colin, In:
Langue française, 2021/1, N° 209
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L’ARCHITECTURE DU SENS PRAGMATIQUE Dr. Hamada Mohamed El-Adham
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JOURNAL OF THE FACULTY OF ARTS 70th Issue– JAN . 2022
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1 « … les mots ne s ont pas as soci és sel on une s équenci ati on réguli ère d'as soci ati on de mots : en fait on assiste bien à l a c ons titution d'unités foncti onnelles qui c orres pondent au déc oupage des c onstituants sy ntaxi ques. » Gi nes te M-D., D e l a phr as e à la pr opositi on s émantique : U n poi nt de vue de l a ps yc hol ogie cogni ti ve du l ang age. In: L'Infor mation Grammatic ale, N. 98, 2003. p. 48
2 Le mot n’es t pas la seul e unité de s ens . La pr opositi on — prédic at + argument(s) — es t une unité à l aquelle il es t possi ble d’ affec ter une val eur de vérité : « ce qui est affirmé est vrai ou ne l’est pas ». Le dével oppement des anal ys es pr édic ati ves a permis de décrire différents types de prédic ats ai nsi que différentes proposi ti ons . » Cf., R ossi J- P., Les pr opositi ons et l e c o-texte, In: Ps ychol ogi e de la mé moir e. D e l a mé moir e épis odi que à l a mé moir e s émanti que, De Boec k Supérieur, Paris, 2005, p. 189
3 Cf., Hiromats u W., Quelq ues remarques s ur la théorie de la signific ati on, In: Philos ophi e 2013/2 (N° 117), 2013 Qui nn A., M éneutique et cog nition, In: Protée, Vol . 26, no 1, Printemps 1998
4 « La c onnaissanc e qu’ a l e locuteur des c ons truc tions i mpli que, d’ une part, qu’il sai t qu’ une c onstr ucti on peut être réalisée for mell ement de différentes façons, et peut véhic uler plusi eurs s ens reli és entre eux, et d’ autre part, qu’il dis pose en plus d’ une compréhensi on fi ne des fac teurs qui c ondi tionnent c ette vari ation. En étudi ant l e c han gement c onstructionnel , nous c herchons c omment le sav oir linguistique qu’ ont les locuteurs des c ons truc tions év olue au fil de temps . » C arlier A., Prévos t S., C onstr uctions , c onstruc tionnalis ation et changement linguis ti que. Pr ésentati on, Armand C olin, « Langue fr ançais e », 2021/1 N ° 209, p. 18
5 Wils on D., Sper ber D., Meani ng and R elev ance, C ambri dge U ni versi ty Press , N ew Yor k, 2012, p. 149
6 ― The function of the li nguistic meaning of an utteranc e is not to encode the s peak er’s meaning, but to pr ovide evi denc e of her meaning.‖ Wilson D ., & Sperber D ., M eaning and Rel ev anc e, op. cit., p. i x (c’ est nous qui traduis ons)
7 Le s ys tème c ommunic atif es t un s ystème autonome et auto-référenti el ; c’es t-à- dire s on inter acti on avec le contexte met en c adr e deux sens ; l’un li nguistiq ue, l’autre autonome et i nféré rés ultant d’une certai ne obs er vation de sa fonc tion. U n tel s ystème est « basi quement un sy stème d'observ ati on de s a propre utilisati on. » Cf., R oulland, D., T emps et théorie des s ystèmes, In: C. Douay, C hronologie et s ys tème, 294. Ri vages Ling uistique, PUR, Rennes , 2010, p.75
8 « Le c ontenu d’ une percepti on est r elativis é au mo ment où a lieu l’ expérienc e perc eptive, et l e c ontenu d’un s ouvenir au moment de l’ex péri enc e origi nair e dont le souv enir c onserv e l a tr ac e. Le c ontenu de l a perc eption n’ est pas r elativis é s eulement à un moment. C omme on l’ a v u, il es t rel atif à une situation perc eptiv e : cette situation peut être car actérisée s ur le pl an temporel comme c ontemporai ne de l’ expérienc e perc eptive, mais aussi s ur le pl an spati al c omme la situati on autour du suj et. » Réc anati F., Le soi i mplicite, In: Rev ue de métaphysique et de mor ale, Press es U ni versitair es de Franc e, 2010/4 n° 68, p. 480
9 Paveau M.A, Sarfati G- E, Les grandes théorie de la linguis tique, de l a grammaire compar ée à la pr agmati que, Ar mand C olin, Paris, 2008, p. 146
10 Cf., Rec anati F., Li ter al meaning, C ambridge Uni versity Press, C ambridge, 2004, Pp. viii+179
11 «Sperber and Wils on ( 1986/1995) in fact c onc eive of language comprehensi on as bas ed on a proces s whic h is s aid to be unconsci ous and automatic , but nonetheless endowed with features that are nor mally attri buted to personal-level pr ocesses: it woul d be meta-repres entational, and infer ential r ather than mer ely ass oci ativ e. » M azz one M ., Automatic and Contr olled Proc ess es i n Pragmatics, In: Pers pecti ves i n Pr agmatic s, Phil osophy & Ps yc hol og y, Vol. 2, Springer, 2013, p. 444
12 Grice, H. P., Studi es i n the Way of W ords, Cambridg e, M ass., H ar var d U ni versity Pr ess , 1989.
13 « An utteranc e is a linguistic ally c oded piec e of evi denc e, so that v erbal c ompr ehension i nvolv es an element of decodi ng. How ev er, the li nguistic meani ng rec ov ered by decoding is jus t one of the i nputs to a non-demons trative i nferenc e proc ess whic h yi elds an i nterpr etation of the speaker's meani ng.” Cf., Sperber & Wilson, R el evanc e theory , In: L. Hor n & G. W ard ( eds) 2004, Bl ackw ell’s H andbook of Pragmatics, 2004, p. 607
14 Fay C., Appr oc he systémique des jeux pragmatiques c ommunic ati onnels , M émoire, U ni versi té Rennes 2 - Haute Bretagne, Mas ter 2 Langues et C ultur es Étr angèr es et Régionales , Air e Anglophone, 2012, p. 37
15 L’aj ustement mutuel vi ent de la méta-c ommunication ou « les interlocuteurs en situation de jeu doiv ent pouv oir méta-c ommuni quer s ur c ette si tuati on de j eu, et l orsqu'une communi cation s ur une c hose a éc houé, il es t nécess aire d' envis ager de méta-communi quer afi n d' éval uer les s ourc es de l'éc hec, en d’autr es ter mes , l a méta-c ommunic ati on es t c e qui per met aux jeux c ommunic ati onnel s d’ exister, c’es t en fais ant pass er la pertinence de l a c ommunic ati on au niveau méta-c ommunic ati onnel que l’exis tenc e des jeux es t pos sibl e et/ou c orrigée. » Fay C., op. cit., p. 10
16 Jacq ues B., La c ompr éhension du langage. In: Rev ue fr anç ais e de pédagogi e, Vol . 55, 1981. pp. 13- 18
17 Sper ber D ., et al, La vigilanc e épis témique, In: R hétori que et cognition, Sci enc es pour la communic ati on, Vol. 112, Peter Lang SA, Ber ne 2014, p. 49
18 Carston, R., H ow many pr agmatic s ystems ar e there? In: Saying, Meani ng, R eferring: Ess ays on Franç ois R ec anati’s Philos ophy of language, Frapolli ( Ed.), N ew Yor k: Palgrave., 2007, p. 31
19 Davis, S. Liter al M eaning de Franç ois R ec anati, In: Phil os ophie et psyc hopathol ogi e, Vol. 33, N o 1, Québec , 2006, p. 266
20 D’apr ès R ec anati F., Literal meani ng, C ambri dge U ni versity Press , C ambri dge, 2004
21 Rec anati F., Literal meani ng, C ambri dge U ni versity Press , C ambri dge, 2004, p. 28, c’est nous qui tr aduis ons.
22 Carlier A., Pr évost S., Cons tructi ons, constr ucti onnalisati on et c hangement li nguistique. Pr ésentati on, Armand Colin, « Langue français e », 2021/1 N ° 209, p. 16
23 Rec anati F., Literal meani ng, op. cit., p. 37. A ce pr opos, Maz aleyr at explique qu’il s’ agit de « la v al eur l a plus sc hémati que qui per met de faire l e lien en langue entre ses él abor ations que sont les sens obs ervables en disc ours . ». M az aleyr at H ., Vers une approche ling uistic o- cognitive de la pol ys émie. R epr ésentati on de l a signi fication et c onstr ucti on du s ens. T hès e de d octorat, U ni versi té Bl aise Pasc al - Cler mont II, 2010, p. 1
24 Dans un sc héma abstrait, « l es mess ages sont r epr és entés c omme des c ontenus i ns érés dans des mots, phras es, textes (c ontenants), tr ans mi s d'un émetteur à un r éc epteur, puis déc odés par un pr ocessus invers e à c elui de l'émissi on. » M oes chl er J., Langage et perti nenc e : référ ence temporelle, anaphore, c onnecteurs et métaphor e. N anc y: Pr ess es uni versitair es de N anc y, 1994, p.16
25 Il s’agit un proc ess us prag matique s ec ondaire qui doit êtr e c ompris comme fais ant parti e d'une théorie pl us générale de l'action et de l'inter prétati on humai nes et ayant ainsi la propriété philos ophiquement c entrale d' être des proces sus rati onnels, au ni veau pers onnel (par opposition aux pr ocessus s ub- pers onnels ) c f., Cars ton, R ., ( 2007) op.cit., p. 2
26 Rec anati F., Literal meani ng, op. cit., p. 44
27 J’étais l’inter prète l ors d’une renc ontre officiell e, tenue en 2009, entre des r esponsabl es des douanes s aoudiennes et Mic hel D anet, l e s ecrétair e génér al de l’organisation mondial e des douanes.
28 Cf., Réc anati F., Le soi i mplicite, In: Revue de métaphysique et de mor ale, Pr ess es U ni versitair es de Franc e, 2010/4 n° 68
29 Rec anati F., Literal meani ng, op. cit., p. 50
30 Cf., ―The deic tic reading arguabl y r es ults from r estricti ng the implicit domai n of q uantific ati on in a manner that mi mics singul ar refer ence.‖ Rec anati, F ., Pers pectiv al T hought: A Plea for (Moderate) R elativis m, Oxford U ni versity Pres s, Oxford 2007, pp. 67-68
31 Mazz one, M., Campisi, E. Distributed intenti onality. A model of intenti onal behavior i n humans, in Philos ophic al Ps ychol ogy , 2013, 26, 267–290.
32 Cf., ―a tempor ary s equence of nodes activ ated under c ontrol of, and thr ough attention by, the subject.‖ Sc hneider W., M. Shiffri n, R., C ontrolled and automatic human infor mation proces sing, In: Ps yc hol ogical r eview, Vol. 84 no 1, 1977, p. 2
33 Satpute, A. B., & Lieberman, M . D., Integr ati ng automatic and c ontroll ed pr ocessing i nto neuroc ogni tive models of s ocial cognition. Br ain R es earc h, 2006 , p. 88
34 Cf., ―L’hypothèse es t que l’ esprit humain s er ait organis é en un certain nombre de modules s péci alisés dans l’ exécution de certai nes fonc tions cogni ti ves . Leur foncti onnement s er ait en outr e automatique, i nc onscient, rapide et parall èle, c’es t-à- dire que l es modul es s erai ent i ndépendants les uns des autres . » Mazal eyrat H., op.cit., p. 254
35 Cordi er, F ., C ompr éhensi on du l angage : un paradigme pour la c ognition In : La psyc hol ogi e c ognitiv e, Éditi ons de l a M aison des sci ences de l’ homme, Paris, 2012, p. 201
36 Cf., Wils on, D ., C arston R., A Unitary Approac h to Lexic al Pr agmatics : R elev ance, Inferenc e and Ad H oc C onc epts , In: N oel Burton-R oberts (ed.), Pragmatics. Palgrave-Mac millan, 2007, p. 21
37 Rossi J-P., op.cit., p. 189
38V., Carston, op.cit., p. 43
39 Jac kendoff, R . Language, consci ousness , c ulture: Ess ays on mental str ucture. MIT Pres s, 2007, p. 11
40 Cf., « Si l es s ens d’un polysème s ont autonomes, l eur princi pale car actéristique est de résis ter à l’ uni fication. Il est i mpos sibl e que l es v aleurs polysémi ques d’ un même item s oient assi mil ées c omme les parties d’un tout, soi ent i nclus es – en tant que sous-classes – au sei n d’une cl ass e s uper-or donnée, soi ent appréhendées comme l es c ompos ants d’une Ges talt gl obal e. C e s ont ces car actéristi ques qui per mettront de disti nguer s ens polys émiques et fac ettes . » M azal eyrat H., op.cit., p. 201
41 Rec anati F., Literal meani ng, op.cit., p. 44
42 Carston R., Li nguis tic Meaning, C ommunic ated Meaning and C ogniti ve Prag matics, In: Mi nd & Language, Vol . 17, Iss ue1- 2, Blac kwell Publis hers Ltd., 2002, Pages 127- 148
43 Ibi d., p. 142
44 Cf., « il faut vérifier l a disponi bilité d’ une l ecture métaphysique de l’image, tout en mettant en évidence les c onc epts q ui touchent c es deux lec tur es : le modèle, le pr ototype, le paraphysique et l a métaphysique. » El Adham, H ., Lectures de l’i mag e : De la s émi otique à la métaphysique, In: j our nal of the F aculty of Arts, Mans. Uni versity, 61th Iss ue, OUG. 2017, pp. 110-111
45 Cf., Kl eiber, G., La s émantique du prototype : c atégories et s ens lexic al, PU F, Paris ,1990.
46 El-Adham H ., op.cit., p. 114
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